§ 2302
20
e
LECTURE
VINGTIÈME
Memorandum
( 261 )
LECTURE
Portugais
de
1699.
§§ 1233, 1234, 1789, 1864.
2302.
Quanti le Cabinet portugais adressa au président
R O U I L L É , Ambassadeur de France à Lisbonne, sa réponse du mois de janvier 1699, le Portugal s'était déjà expliqué trois fois officiellement sur la position qu'il assignait à la rivière de Vincent
Pinçon.
Le 14 juin 1637, les lettres patentes du roi P H I L I P P E IV, créant en faveur de B E N T O M A C I E L P A R E N T E la capitainerie brésilienne de la G u y a n e , avaient déclaré que la rivière de Vincent P i n ç o n se trouvait éloignée du Cap d u Nord de trente-cinq à quarante lieues portugaises, ce qui iden tifiait le V i n c e n t
Pinçon
avec le fleuve
du C a p
er
d'Orange. (Lecture 17, titre 1 .)
Le 9 juillet 1645, les Lettres patentes du Roi J E A N IV avaient confirmé textuellement la déclaration royale de 1637. (Lecture 17, titre 5.)
E n juin 1688, le commandant du fort brésilien d'Ara-
e
( 262 )
20
LECTURE
§§ 2303-2306
guari avait fait à F E R R O L L E S lui-même, au promoteur de l'ambassade du président R O U I L L É , cette contre-notification on ne peut plus explicite : Qu'en vertu des Lettres patentes de 1637,
la limite septentrionale du Brésil était à la rivière
du
L ' O R A N G E ,
C A P
V I N C E N T
P I N S O N ,
appelée
par
les Portugais
et par
les Français
rivière
O Y A P O C .
de
(Lec
ture 17, titre 21.) 2303.
Le m e m o r a n d u m
de 1699 ajoute deux fois au
n o m de Rivière de Vincent
c o m m e synonyme,
Pinson,
celui d ' o y a p o c , en disant Rivière de V I N C E N T d'oYAPOC,
Rivière
d ' O Y A P O C
OU
de
P I N S O N
V I N C E N T
OU
P I N S O N .
(§ 1233.) Quand bien m ê m e le n o m de Rivière de Vincent serait amphibologique, celui d'Oyapoc
son
Pin-
ne l'était nulle
ment : Car,
avant le C a y e n n a i s D ' A U D I F F R É D Y ,
née 1731,
avant l'an
personne n'avait jamais appliqué le n o m d'OYAPOC
à aucune autre rivière que celle du C A P D ' O R A N G E . (§ 1986.) 2304.
La rivière réclamée pour limite du Brésil dans
le M e m o r a n d u m de 1699, pouvait-elle donc être une autre que celle du C A P 2305.
D ' O R A N G E ?
M. le B A R O N
D E
BUTENVAL
oppose au Brésil
cette indication directe du M e m o r a n d u m portugais : « La rivière d'Oyapoc trouve située à deux
ou de V i n c e n t - P i n s o n
degrés
cinquante
minutes
se
du côté du
Nord. » 2306.
L'honorable Plénipotentiaire de F r a n c e tient
pour incontestable, pages 52 et 135 des Protocoles, que la position astronomique du Cap d'Orange et de sa rivière, par le travers du quatrième 16
me
degré et demi,
et au 17me siècle, L ' O B J E T
D'UNE
N ' A J A M A I S É T É au
ÉQUIVOQUE.
Il fait observer : Que le M e m o r a n d u m de 1699,
dans lequel le Cabinet de
L i s b o n n e assigne officiellement à l'Oyapoc la latitude
e
§§ 2307-2309
20 L E C T U R E
septentrionale de deux
( 263 )
degrés cinquante
fait partie
minutes,
de la négociation m ê m e du Traité fondamental de 1700 : Que la rédaction du Traité de 1700 fut l'œuvre exclusive du m ê m e cabinet qui avait rédigé le M e m o r a n d u m : Que la rivière fixée définitivement pour limite dans le Traité d'Utrecht, est la m ê m e dont il est question dans le Traité de 1700 et dans le M e m o r a n d u m de 1699. Et il conclut, avec l'apparence la plus séduisante de toute la rigueur mathématique, que, malgré l'identité du n o m , l ' O y a p o c du M e m o r a n d u m de 1699, du Traité de 1700, et du Traité d'Utrecht, n'est point la rivière du
Gap
d'Orange; et que l'article 107 de l'Acte de Vienne a commis une grande erreur, quand il a dit que le Portugal a TOUJOURS trième
considéré c o m m e la limite d'Utrecht le
grand
celui dont l'embouchure est située entre le qua-
Oyapoc,
et le cinquième
2307.
degré de latitude septentrionale.
M. le B A R O N
L EB U T E N V A L
trouve m ê m e dans
le passage précité du M e m o r a n d u m de 1699, une preuve matérielle
de la légitimité des droits de la F r a n c e à la
rive gauche de l ' A r a g u a r i , en regardant c o m m e branche Nord de cette rivière le 2308.
Mais M. le V I C O M T E
une
Carapapori.
D E L'URUGUAY
a déjà dé
montré (§§ 1234, 1237) : Que, s'il fallait prendre pour règle le M e m o r a n d u m de 1699, il s'ensuivrait seulement l'obligation réciproque de partager le différend ; Car la latitude de D E U X
degrés C I N Q U A N T E
minutes
marquée dans ce document, n'est pas celle du pori,
situé par M. le B A R O N
D E B U T E N V A L lui-même, page
174 des Protocoles, à U N degré Q U A R A N T E - C I N Q viron de latitude
Nord, Carapa-
minutes
en-
Nord.
C'est celle du Conani,
un degré cinq minutes au Nord
du Carapapori. 2309.
Et nous allons voir maintenant que le M e m o -
e
( 264 )
20
LECTURE
§§ 2310-2312
randum portugais ne renferme rien qui infirme la décla ration solennelle de l'article 107 de l'Acte de Vienne, rien qui nécessite le partage du territoire en litige. 2310. V A L
Le
pèche
grand
par
2311.
argument
de M.
le B A R O N
D E B U T E N -
la hase.
Nous savons déjà (§§ 1630-1646), que
en 1529, M E D I N A
en 1545, O V I E D O
RIBEIRO
en 1548, M E R C A T O R en
1569, situaient l'embouchure de l'Amazone trop au Sud. Les projections trop
méridionales
de
la côte
de la
G u y a n e , au xvi et au xvii siècle, feront le sujet spécial de la lecture 24. Et voici, dès à présent, des témoignages nombreux, prouvant de la manière la plus irréfragable, que, non-seu lement au xvi et au xvii siècle, mais encore au siècle xviii, encore
après
fleuve
le Traité
d'Utrecht,
le C A P D ' O R A N G E
et
son
ont été souvent situés à des latitudes très inférieures
à celle de quatre degrés et demi Nord, très inférieures m ê m e à celle de
deux
degrés
cinquante
minutes(*).
E n 1599. 2312. avri
« Brevis
abvndantissimi,
Æquinoctiali 1594,
1595
T H E R V M jussu
&
catione
1596.
duobus Tabvlam
Belgico
descriptio
in America,
siti : Quod &
R A L E G H ,
ejus
H O N D I U S
admiranda
nuper
Per
eqvitem
admodum,
Generosum Anglum
scripta
: Ex
adornavit, : Nunc
G U I A N Æ , svb
Annis
detectum
Geographicam
Orbe,
Dominum
libellis comprehensa
sermone
Regni
sev Novo
verò
Linea nimirum
Dn.
G U A L -
est : paulò quibus
post
IODOCVS
addita
expli-
in Latinum
ser-
(*) E n 1598 : Carte de la G u y a n e par J O D O C U S H O N D I U S , A m s t e r d a m ( N i e u w e caerte van het wonderbaer
ende
goudrijcke
de la C o n d e ( C a p d ' O r a n g e ) 3° 40'.
landt Guiana...).
Cap
§ 2313
20
monem
e
LECTURE
( 265 )
translata, & ex variis authoribus
Noribergæ,
Impensis
LEVINI
HULSII,
hinc inde
M.
D.
declarata.
XCIX.
»
In-4°,
6 pages non chiffrées, 12 chiffrées; six planches, et une carte. Bibl. Imp. de Paris, Dép. des Cartes. C. 5914. e
Chapitre 3 . « Soient etiam incolæ lintribus suis seu Indicis navigiis ex magno hoc lacu
per fluvium
[Parime]
W a i a b e g u m , seu W i a p a g u m (qui versus septentrionem juxta promontorium de la Corde, alias C o n d e decto, sub 333 Gr. long. et 3 Gr. lat. in mare se exonerat) spacio viginti dierum in Oceanum navigare. » —
« Les Indiens
se rendent en vingt jours du lac P a r i m e dans l'Océan en descendant dans leurs pirogues le fleuve W a i a b e g o ou W i a p a g o , qui débouche dans la mer sous le Cap de la C o r d e ou C o n d e , par la longitude de 333 degrés et par la latitude septentrionale de T R O I S D E G R É S . » L'identité du
Cap
de
Conde
et
du
Cap
d'Orange
est
attestée par cette inscription de la carte de S A N S O N repro duite par M. D E S A I N T - Q U A N T I N C. Cecil
Anglis,
: « C. de
C. d'Orange
Batavis(*).
Conde
Gallis,
»
En 1600. 2313.
«
The
Nauigations, Nation,
and
of strangers, hundred rica,
and
Traffiques, in some
last
and
few
performed
Volume
Discoueries
places, within
where
and
yeeres, to all parts of the New or
the West
57. of Southerly Preacher,
London,
third
and
Indies, from
latitude
sometimes
73.
of of
the the
they haue
before the time fond degrees
Voyages,
world
English not
been,
of these of
Ame-
of Northerly
Collected by R I C H A R D student of Christ-Church
to
H A K L U Y T
in
Oxford.
1600. » In-folio.
(*) E n 1599 : Nova
ete x a c t adelineatio A m e r i c æ partis australis... Noribergæ,
per L E U I N U M HULSIUM. C a p d e la C o r d e ( d ' O r a n g e ) 3° 30'.
e
( 266 )
20
LECTURE
§§ 2314-2315
Bibl. Imp. de Paris, Fol. O. 1189. Page 693, note marginale au voyage de M A S H A M Guyane
en 1596-1597 : « Cape
halfe. » —
« Cap
Cecil,
Cecil
in 3 degrees and a
à TROIS D E G R É S E T DEMI. »
N o u s savons par K E Y M I S , page 673 du m ê m e de H A K L U Y T , que Cape
Cecyl
fut le n o m
en mars 1596, au Cap Oyapoc, de SIR R O B E R T MAJESTÉ
à la
CECIL,
—
membre
volume
donné par lui,
sans doute à l'honneur
du
Conseil privé
de S A
B R I T A N N I Q U E , et grand protecteur de la coloni
sation anglaise de la G u y a n e (*).
E n 1606. 2314.
«
GERARDI
MERCATORIS
phicæ Meditationes
de fabrica
tandem
perductus,
ad finem
Hispaniæ,
Africæ,
Asiæ,
&
à I U D O C O HONDIO. Quibus
&
opera
Atlas
quamplurimis
Cosmogra-
æneis
auctus
additæ
tabulis
MERCATORIS)
descriptiones in
Iam
ac illustratus
(præter
tabularum
PET. M O N T A N I . Excusum
HONDIJ Amsterodami.
sive
et fabricati figura.
Americæ
etiam
dilucidæ & accuratæ omnium studio
Mundi
ædibus
novæ, IUDOCI
1606. » In-folio.
Bibl. du Dépôt Général de la Marine à Paris, 3881. Carte excudit
à
la page
Amsterodami
C. de la Conde
345, « America.
JODOCUS
HONDIUS
» : et
Wajabego
R., à la latitude septen
trionale de TROIS D E G R É S E T D E M I . Carte à la page 351, « America C. de la Conde
et R. wajabego,
Meridionalis
» :
à la m ê m e latitude de
TROIS D E G R É S E T D E M I . E n 1607. 2315.
« GERARDI
MERCATORIS
Atlas
sive
Cosmogra-
(*) E n 1603 : Traduction allemande de la relation latine de 1599 (§ 2312). Texte C a p d e la C o r d e o u C o n d e , 3°; carte (citée dans la note précé dente) : C. d e la C o r d e , 3° 30'.
§§ 2316-2317 phicæ
20
Meditationes
tandem
ad
Hispaniæ, IUDOCO
L E C T U R E
de fabrica Mundi
finem
perductus,
Africæ,
HONDIO.
e
Asiæ
&
Quibus
et opera
pliores
etiam
runt. Sumptibus
&
additæ
Tabulæ
tabulis
ac illustratus à
(præter
tabularum
novæ
æneis
auctus
P E T . M O N T A N T . Editio
descriptiones
rodami,
et fabricati figura. Iam
quamplurimis Americæ
dilucidæ & accuratæ omnium studio
( 267 )
MERCATORIS)
descriptiones Secunda
novæ,
qua et am-
Geographicæ
accesse-
CORNELIJ NICOLAI & IUDOCI HONDIJ,
Amste-
1607. » In-folio. Bibl. Imp. de Paris, Dép. des
Cartes, 272. A u x pages 347 et 355, les deux m ê m e s cartes de 1606, avec C. de la Conde R. wajabego, E T
et Wajabego
R., C. de la Conde
à la latitude septentrionale de T R O I S
et
D E G R É S
DEMI.
E n 1610. 2316.
« Atlas Minor
plurimis rodami
æneis Excusum
« Dordrechti
tabulis
G E R A R D I
M E R C A T O R I S
Amste-
in ædibus I U D O C I H O N D I J . . . . » A
la fin,
Adrianus
atque
a I. H O N D I O
illustratus.
Excudebat
auctus
Boltius, Anno
clo lo cx ».
In-4. Bibl. du Dépôt Général de la Marine à Paris, 3882. Carte à la page 18, « A m e r i c æ descrip. » : C. de la Conde
et Wajabego
R., D E U X
D E G R É S
Nord.
E n 1613. 2317.
« GERARDI
Cosmographiques De nouveau Derniere
reveu et augmenté.
Edition.
Amsterodami
M E R C A T O R I S
de la fabrique
Sumptibus
L'Atlas
du Monde Excusum
&
typis
ou
Meditations
et figure d'iceluy. sub cane
æneis
vigilanti.
IUDOCI
HONDIJ,
An. D. 1613. » In-folio.
Bibl. du Dépôt Général de la Marine à Paris, 3883. A u x pages 363 et 371, les m ê m e s
cartes de 1606 et
e
( 268 ) 1607,
20
avec
Conde
L E C T U R E
C. de
la Conde
et R. wajabego,
§§ 2318-2319
et Wajabego
à T R O I S
D E G R É S
R., C. de la E T DEMI(*).
E n 1625. 2318. sixth,
« P U R C H A S
Contayning
His Pilgrimes.
English
of America
Voyages,
South
parts
sions
and Victories against
the Spanish
Ilands,
and
tations in Guiana, men
amongst
: Many
In five Bookes. to the East,
Sea and Land
the Spaniards
Coast
Townes
and many
strange
STANSBY
Fights,
and Inua-
in these parts, on this side;
aduentures
theA m e r i c a n s . . . .The Fourth
by W I L L I A M
The
West,
of
and Plan-
English-
Part...
London
for H E N R I E F E T H E R S T O N E . . . . 1625. »
In-folio. Bibl. du Dépôt Général de la Marine à Paris, 4072. Page
1250, texte du
Guyane
en
« Wee
voyage
de C H A R L E S
L E I G H
à la
1604 :
arriued in the Riuer of W i a p o g o , in the lati
tude of three degrees and a half to the North of the Line. » —
« N o u s arrivâmes à la rivière de
latitude de T R O I S
D E G R É S
E TD E M I
Wiapogo,
dans la
au Nord de la ligne. »
E n 1630. 2319. phicæ Primum H O N D I O
« G E R A R D I
Meditationes
de fabrica
à G E R A R D O Piæ
Mundi
Atlas
ad finem
et de novo
perductæ,
in lucem
sive
Cosmogra-
et fabricati
M E R C A T O R E inchoatæ,
memoriæ
in locis emendatæ,
M E R C A T O R I S
deinde Iam
figura.
à IUDOCO
verò
editæ. Editio
multis decima.
(*) En 1614 : P E T R U S K Œ R I U S (P. K E E R ) , America,
gr. à A m s t e r d a m . —
C. d e
la C o n d e , 3°. E n 1616 : F. BERTIJ, Tabvlarvm tem, A m s t e r d a m . — —
Geographicarvm
contractarvm
Libri sep-
Carte de l ' A m é r i q u e , C. d e la C o n d e , 2°.
Carte de l ' A m é r i q u e M é r i d i o n a l e , C. d e la C o n d e , 2°.
e
§§ 2320-2321 Sumptibus
20 L E C T U R E
&
( 269 )
typis æneis H E N R I C I H O N D I J ,
Amsterodami
An.
D. 1630. » In-folio. Bibl. Imp. de Paris, Dép. des Cartes, C. 4084. Aux pages 380 et 388, les m ô m e s cartes de 1606, 1607 et 1613, avec C. de la Conde Conde
et R. wajabego,
et Wajabego
à TROIS
D E G R É S
R., C. de la
E T D E M I (*).
E n 1634. 2320.
«
Francofurti &
Decima
Tertia
ad Mœnum,
Chalcographi
Pars
Historiæ
sumptibus
Francofurtensis.
M A T T H æ I
Americanæ... M E R I A N I
M. DCXXXIV.
ciuis
» In-folio.
C'est la continuation du travail de T H É O D O R E D E B R Y . Bibl. Imp. de Paris, Réserve. e
Carte 3 , au commencement du volume : « Die Landschafft Guaiana Inhaltende Alle die Prouincien zwischen d e m fluss A m a z o n u m und d e m wasser Yviapari oder Orinoque. » Cap
d'Orange
nale de T R O I S
et R. Wiapoco,
à la latitude septentrio
DEGRÉS CINQUANTE
MINUTES.
En 1635. 2321.
« Atlas
et des parties amples,
ou Representation
et exactes : Divisé en deux
Augmenté Description Pays-Bas.
du Monde
Universel,
d'icelui, faicte en tables et descriptions
d'un Appendice de
diverses
Italie
en ordre. A Amsterdam
tomes.
de plusieurs Régions
très-
Edition
nouvelle.
nouvelles
Tables et
d'Allemaigne,
France,
et de l'une et l'autre Inde,
le tout mis
chez H E N R Y H O N D I U S
: A°. D. 1635. »
In-folio. Bibl. Imp. de Paris. Dép. des Cartes, 251.
(*) E n 1633 : H. HONDIUS, Nova
totius terrarum
orbis Geographica
graphica Tabula. — C. d ' O r a n g e , 2°. D u m ê m e : A m e r i c æ Pars Meridionalis. —
ac
Hydro-
C. d ' O r a n g e , 3° 30'.
( 270 ) A
20
la page 49, « Nova
ac Hydrographica
à
la
L E C T U R E
§§ 2322-2323
totius terrarum
Tabula.
C. d'Orange,
e
Auct
:H E N R
latitude
orbis
Geographica
: H O N D I O A° 1630 » :
septentrionale
de
D E U X
D E G R É S (*).
En 2322. nant
« Nouvel
1652.
Atlas,
ou
Les Tables & Descriptions
Universel,
Premiere
IANSSONIUM,
Theatre
du
Monde,
de toutes les Regions
Partie,
Amstelodami,
An. clo I O C L I I .
compredu
apud
Monde
I O A N N E M
» In-folio.
Bibl. Imp. de Paris, Dép. des Cartes, 247. Première phica
ac
carte, « Nova
Hydrographica
totius Tabula.
terrarum Auct
orbis
: H E N R
Geogra-
:
H O N D I O
A° 1641 » : C. d'Orange,
à la latitude
septentrionale
de
D E U X
D E G R É S . D a n s la m ê m e 2323. nant
« Nouvel
Les Cartes&
Asie,
Afrique
dami,
apud
Atlas
ou Théatre
Descriptions &
année 1652. du Monde
de l'Espagne,
Amerique.
Troisieme
I O A N N E M I A N S S O N I U M .
Anno
:
Compre-
Italie, Tome.
Grece, Amstelo-
clo I O C L I I . » In-folio.
Bibl. Imp. de Paris, Dép. des Cartes, 250. Carte à la feuille b, vers la fin du volume, « Septentrionalis.
Excudit
C. d'Orange, D E G R É S
à la
I O A N N E S
latitude
America
IANSSONIUS » ;
septentrionale
de
TROIS
E T DEMI.
Carte à la feuille k, vers la fin du volume, « A m e r i c æ Pars
Meridionalis,
S O N Y
sumptibus
IOANNIS
IANS-
»:
C. d'Orange TROIS
Amstelodami
D E G R É S
et R. Wiapoca, E T
latitude septentrionale de
DEMI.
e
(*) E n 1646 (2 édition, 1661) : D U D L E Y , Dell' Arcano re
la 1
del Mare, e
Florence. —
Livre II (p. 25 de
édition, p. 9 de la 2 ) : Capo Cisel (Cecil ou C. d ' O r a n g e ) 3°45'.
§§ 2324-2326
2324.
e
LECTURE
En
1655.
20
« Relation
historique
grande
riviere des Amazones
COMTE
D E P A G A N . . . A Paris.
( 271 )
et dans
géographique,
de
la
l'Amerique.
Par
le
» In-8°.
Bibl. Mazarine à Paris, 33545. Carte en tête du volume, « Magni in America
Meridionali,
noua
et Viapoco
C. d'Orange
Amazonii
Fluvii,
delineatio » :
à la latitude septentrio
Fl.,
nale de T R O I S D E G R É S E T U N Q U A R T (*). E n 1666. e
2325.
L A B A R R E , dans le livre constituant le 12 titre
du Brésil (Lecture 17).
Page 16, citée intégralement au
§ 1929 : La G u y a n e Françoise, proprement France Equinoctiale, qui contient quelques quatre-vingts lieuës Françoises de Coste, commence par le C A P D ' O R A N G E . . .
Il gist par
les T R O I S D E G R E Z , Q U A R A N T E
M I N U T E S Nord de la Ligne,
quoy
les Q U A T R E
qu'aucuns
le mettent
par
D E G R E Z .
»
En 1679. 2326.
« Verloren
vertoogh
van
de
kuste
vaste
t'Amsterdam.
de
Arbeyt
Colonie
van
ofte
in de
America,
op
Klaar
Lantstreke de
en'kortbondigh Guiana,
Revier
aan
Wiapoca...
» [Par Gerardus de M Y S T . . . ] . In-4°. 4 pages
non chiffrées, 60 chiffrées; une planche avec les mots Verloren poca,
Arbeyt,
une carte intitulée De
et un plan de la ville d'Orange
Rivier
Wia-
sur la rive gauche
de l'Oyapoc.
(*) E n 1664 : Carte : L'Amériqve avtrement le Novveav Monde Occidentales, par P. D u V A L d'Abbeville, Géographe du Roy. A Paris. — C. d'Orange, 3°30'.
et Indes Ordinaire
e
( 272 )
20
LECTURE
§ 2327
En m a possession. Page 1.
« D e Rivier W i a p o c a , leggende op
hooghte van 3 ½graat ». — gît à la hauteur de T R O I S
« La rivière Wiapoca,
D E G R É S
de qui
E T DEMI(*). »
En 1683. «
Description
rents systèmes
2327.
du Monde,
de la Geographie principales
Ancienne
Villes &
la Terre; avec leurs
Par
Chez
des autres
Titres
&
Major
Thierry,
Ville de Paris,
: Les Plans
& Profils des
plus
considérables
qui y
les Mœurs,
de chaque
M A L L E T ,
Religions,
Nation.
Maistre
Dédiée
au
de
Mathema-
de Sa Majesté,
cy-devant
S. Jacques,
la ruë du
de
commandent,
d'Artillerie en Portugal.
ruë
devant
particulieres
: El
de la petite Escurie
les diffé-
&
lieux
Livrées
M A N E S S O N
& Sergent
Denys
contenant
des Souverains
& divers habillemens
ALLAIN
tiques des Pages Ingenieur
l'Univers,
& Moderne
les Portraits
Blasons,
Gouvernemens Roy.
de
les Cartes generales
à
A
Paris,
l'Enseigne
de
Plâtre. M DC.LXXXIII.
la Avec
» 5 volumes in-8°. Bibl. du Dépôt Général de la Marine à Paris, 3264. Privilege
du Roy.
e
T o m e 5 , page 351, « Guiane
Figure
CLI. Pays
des Caribes
et
»:
R. Wiapoco,
à la distance de 38 1/2 lieues portugaises
du C. de Nord, DEGRÉS
et à la latitude septentrionale de
CINQUANTE
D E U X
M I N U T E S (**).
(*) E n 1679 : Carte : La mer ride,
d'Amerique. A
de Nort
la Nouvelle
Paris.
—
ou sont la Nouvelle
Espagne,
les Isles
Par P. D u V A L , Géographe E m b o u c h u r e d u Viapoco,
France,
et la Terre Ordinaire
du
la FloFerme Roy.
—
2° 50'.
(**) Vers 1650 : Carte de l ' A m é r i q u e , par C L E M E N T D E JONGHE. — Conde,
C. de la
3°.
E n 1684 : Carte de V Amérique,
par P. D u VAL. — C. d'Orange,
3° 30'.
§§ 2328-2330
20
e
LECTURE
( 273 )
En 1698 et en 1699. 2328.
e
FROGER, dans le livre constituant le 22 titre du
Brésil (Lecture 17). «
Carte
du
Gouvernement
Æquinoctiale.
Echelle
de
de
20.
Cayenne
Lieuës
ou
France
», faite
[marines]
à C a y e n n e , en 1696, sur les mémoires du MARQUIS DE FERROLLES. Cette carte n'est pas graduée ; mais, au m o y e n de l'échelle qui l'accompagne, on voit que le Cap et l'Oyapoc la Ligne
d'Orange
R. s'y trouvent situés à QUARANTE LIEUES de Æquinoctiale,
c'est-à-dire, à la latitude Nord
de DEUX DEGRÉS (*). E n 1730. 2329.
e
LABAT, dans le livre constituant le 41 titre du
Brésil (Lecture 17). e
Tome 3
page 75, suite du texte cité au § 2131 :
« Ils ont toujours gagné du terrain, & nous ont à la fin poussés jusqu'au CAP D ' O R A N G E qui est par les DEUX DEGRÉS de latitude septentrionale.
»
En 1732. 2330.
MILHAU, dans le manuscrit constituant le 42
titre du Brésil
(Lecture
e
17).
er
T o m e 1 , page 70, suite du texte cité au § 2134 : « Ils ont toujours gagné du Terrain, et nous ont à la fin poussés jusques au CAP D'ORANGE, qui est par les DEUX DEGRÉS de latitude septentrionale.
En
»
1687 :
NICOLAS W I T S E N , Carte générale C. d'Orange,
des costes de l ' A m é r i q u e , —
3°30'.
(*) E n 1 7 0 0 : D E L'ISLE, Globe terrestre dressé sur les observations de l'Académie Royale des Sciences, à Paris.
—
Embouchure du
3°45'. T II.
18
Wiapoco,
e
( 274 )
20
LECTURE
§ 2331 er
Le texte suivant, page 40 du m ê m e tome 1 , montre de la manière la plus convaincante que le Cap d'Orange, placé par M I L H A U à deux degrés, était bien le Cap d'Orange d'aujourd'hui, à quatre degrés et quelques minutes : Le douze [août 1724] nous reconneumes le Cap d'Orange, où nous c o m m e n ç a m e s à uoir dans les fonds, les montagnes
2331.
d'argent. »
BARRÈRE,
E n 1743. dans le livre constituant le 44 titre e
du Brésil (Lecture 17).
Texte complet des pages 10-12, citées au § 2141 : « Toute la G u i a n e est arrosée par u n grand nombre de rivières, dont la plupart ne sont navigeables que par des petits bâtimens. La plus considérable qu'on trouve après avoir doublé le Cap de Nord, est celle de Cachipour. Cette riviére naît des montagnes qui sont bien avant dans les terres, & vient se jetter dans l'Océan par les D E U X degres de latitude septentrionale. Vers sa source habitent des Indiens Palicours, & des N o r a g u e s . Ces derniers sont, de tous les Sauvages, les plus grands Antropophages. Au-delà de Cachipour, on ne voit plus rien sur la côte que quelques Criques. Mais après cela, en côtoyant u n peu avant, on reconnoît le C a p d'Orange, qui est une terre assez élevée, & qui s'avance fort peu dans la mer. Tout près de ce cap, on trouve une petite riviére qui ne mérite pas beaucoup d'attention, & que les Indiens appellent Coupiribo. E n rangeant ensuite la côte de l'Est à l'Ouest, on entre dans l'embouchure d'Ouyapok. Ouyapok est la plus grande riviére de toute cette côte : elle se rend dans la mer par les T R O I S D E G R E S E T D E M I de latitude Nord (*). »
(*) E n 1766 : Carte: Guyane,
Terre
Ferme
Isles Antilles,
lle
et N
Es-
e
§§ 2332-2333
2332.
20
LECTURE
( 275 )
Récapitulons ces faits.
D'après la carte de M. D E S A I N T - Q U A N T I N , la latitude du Cap d'Orange est de 4 degrés 22 minutes Nord, et celle du fleuve Oyapoc proprement dit est de 4 degrés 4 minutes. Et toutefois, ce m ê m e Cap d'Orange et ce m ê m e fleuve O y a p o c ont été situés (*) : En
1634,
à trois degrés cinquante
En
1666,
à trois degrés quarante
minutes; minutes;
En 1600, en 1606, en 1607, en 1613, en 1625, en 1630, en
1652,
en
1679,
en
1743,
à trois degrés trente
En
1655,
à trois degrés quinze
En
1599,
à trois degrés;
minutes;
minutes;
E n 1683, à D E U X degrés C I N Q U A N T E
minutes;
E n 1610, en 1635, en 1652, en 1698, en 1699, en 1730, en 1732, à D E U X 2333.
DEGRÉS!
Il faut distinguer, parmi ces témoignages :
Celui de L A B A R R E ,
gouverneur
de Cayenne,
qui situait
le C a p d'Orange par 3° 40', en ajoutant « quoy qu'aucuns le mettent par les quatre degrez » ; Celui de F R O G E R ,
qui, travaillant sous les yeux du
MARQUIS D E FERROLLES,
gouverneur
de Cayenne,
Cap d'Orange et l'Oyapoc à D E U X
situait le
DEGRÉS;
Celui de M I L H A U , naguère magistrat à
Cayenne,
qui,
dix-neuf ans après le Traité d'Utrecht, situait encore le Cap d'Orange à D E U X
DEGRÉS ;
Celui de B A R R È R E , ancien médecin-botaniste du Roi à Cayenne,
qui, trente ans après le Traité d'Utrecht,
situait l ' O y a p o c à 3 degrés 30 minutes, et mettait le Cachipour à 2 degrés, tandis que M. D E S A I N T - Q U A N T I N
pagne,
par M . BRION, Ingénieur
Géographe
du Roi. A Paris...
—
Cap à l'E. de l'embouchure du C a m o p i ( O y a p o c ) , 3°50'. (*) Les cartes citées dans les notes précédentes ne sont pas c o m prises dans ce r é s u m é de l'auteur.
e
( 276 )
20
LECTURE
§§ 2334-2336
donne à cette dernière rivière la latitude de 3 degrés 45 minutes. 2334.
Il faut distinguer tout spécialement le témoi
gnage de M A N E S S O N
MALLET,
ancien
ingénieur
P O R T U -
en
G A L , qui, en 1683, seize ans avant le m e m o r a n d u m por tugais, situait le fleuve du C a p d'Orange
à la m ê m e
distance de 35 à 40 lieues portugaises du C a p d u N o r d que les Lettres patentes portugaises de 1637 et de 1645 avaient assignée à la rivière de Vincent même
latitude de D E U X
et à la
Pinçon,
CINQUANTE
degrés
Nord
minutes
que le m e m o r a n d u m portugais assigna en 1699 à la rivière d'Oyapoc
ou de Vincent
2335.
Pinson.
Rapprochons de la carte de M A N E S S O N
ancien ingénieur en P O R T U G A L ,
MALLET,
celle du Père
dressée en 1690 sur les renseignements des
FRITZ,
P O R T U G A I S
(Lecture 17, titre 30).
Nous verrons que le Rio
de
Vicente
diatement à l'est du Rio Aperuaque tugaises du Cabo
de Norte,
tude juste de D E U X
degrés
et à 46 2/3 lieues por
est situé par F R I T Z à la lati
CINQUANTE
sément c o m m e le Wiapoco MALLET,
minutes
Pinson
Nord, préci
sur la carte de
précisément c o m m e le Rio
Vicente
immé
Pinçon,
de
MANESSON
Oyapoc
ou
de
dans le m e m o r a n d u m portugais de 1699. e
Et nous en conclurons qu'à la fin du xvii siècle, les Portugais,
se trompant
sans
moins que le Français F R O G E R coup moins que le
doute, mais
beaucoup
à la m ê m e époque, beau
Français M I L H A U
e
au xviii siècle,
attribuaient au fleuve du C a p d'Orange la fausse latitude de D E U X
degrés C I N Q U A N T E
2336. 1683,
minutes.
A côté de la carte de M A N E S S O N
MALLET
en
du m e m o r a n d u m du Cabinet de L i s b o n n e en 1699,
et de la carte de F R I T Z , construite en 1690 et publiée en 1707,
considérons maintenant la dépêche des plénipoten
tiaires de Portugal à Utrecht constituant, dans la lec ture 17,
e
le 36 titre du Brésil.
§§ 2337-2341
e
20
LECTURE
( 277 )
U n mois avant le Traité du 11 avril 1713, en conférence avec les plénipotentiaires de France et avec ceux d'An gleterre, les plénipotentiaires de Portugal situèrent la rivière de Vincent P i n ç o n à une latitude S U P É R I E U R E à celle de T R O I S
degrés Q U A R A N T E - C I N Q
minutes.
Les signataires du Traité d'Utrecht savaient donc par faitement que la latitude assignée au
Vincent
Pinçon
dans le m e m o r a n d u m de 1699 était fausse. 2337.
Le m e m o r a n d u m de 1699 renferme encore une
autre indication directe, à laquelle ne se sont arrêtés ni M. D E B U T E N V A L ni M. D ' A V E Z A C , je ne sais pourquoi. C'est la finale du passage allégué par M. D E
BUTENVAL:
« La rivière d'Oyapoc ou de Vincent Pinson se trouve située à deux degrés cinquante minutes du côté du Nord, et de là à Cayenne
2338.
il y a environ
SOIXANTE
L I E U E S de côtes. »
La distance du fleuve du Cap d'Orange à l'île
de C a y e n n e n'étant, d'après la carte de M. D E
SAINT-
Q U A N T I N , que de V I N G T - H U I T lieues françaises, on dirait, en vérité, que cela tranche la question en faveur de la France. 2339.
Et toutefois ce ne serait encore qu'une conclu
sion illégitime. Trois raisons le démontrent. Première
raison
2340. Les Portugais ne fréquentaient point la côte française de la G u y a n e ; La distance de l'Oyapoc à l'île de C a y e n n e ne pouvait leur être aussi bien connue que celle de l'Amazone à l'Oyapoc. Deuxième
2341.
raison.
e
A u xvii siècle, il n'y avait pas plus d'unanimité
sur la distance du Cap d'Orange à C a y e n n e que sur la latitude du C a p d'Orange.
e
( 278 )
20 L E C T U R E
§ 2342
Car en 1683, dans sa carte citée tantôt, l'ingénieur M A N E S S O N M A L L E T mettait entre le fleuve du C a p d'Orange et l'île de C a y e n n e la distance de plus de
quatre-vingt-sept
lieues portugaises (*). Troisième
raison.
e
e
2342. A u xvii siècle, et m ê m e au siècle xviii on esti mait généralement la distance de l ' A m a z o n e à C a y e n n e à cent lieues environ, c o m m e le prouvent les textes sui vants : B I E T , en 1664, dans le livre constituant le 11 titre du Brésil, page 330, en décrivant l'île de C a y e n n e : « Elle est... éloignée de cent lieuës ou enuiron du grand et fameux Fleuve des Amazones » ; (**) L A B A T , en 1730, dans le livre constituant le 41 titre du Brésil, tome 3 , page 134 : « L'isle (de C a y e n n e ) est éloi gnée de l'embouchure de la riviere des A m a z o n e s , d'environ cent lieues au Nord » ; e
e
e
e
M I L H A U , dans le manuscrit constituant le 42 titre du Brésil, tome 1 , page 52 : « Il y a enuiron cent lieues de cette isle, a la riviere des A m a z o n e s ». Dans les lettres patentes de 1637 et de 1645, le Gouver nement Portugais avait fixé au m a x i m u m de quarante le nombre de lieues qu'il fallait compter de l ' A m a z o n e au fleuve du G a p d'Orange. E n retranchant ce nombre de celui de cent environ, il restait pour la distance du fleuve du C a p d'Orange à C a y e n n e environ soixante lieues. er
(*) L a distance d u C a p d ' O r a n g e à C a y e n n e est de 62 lieues marines sur la carte de 1664 de P. D U V A L (l'Amérique, autrement le Nouveau Monde), d'environ 49 lieues sur celle de 1679 (La Mer du Nort...). (**) M O R E R I , Le Grand Dictionnaire historique, Lyon, 1681. A u m o t Cayenne. — « ... L'isle que ce fleuve embrasse, a seize o u dix-huit lieues de tour, elle est b o n n e et fertile, environ à cent lieues de la rivière des Amazones, qui lui est à midi.... »
§§ 2343-2345
21
VINGT
ET
e
LECTURE
UNIÈME
( 279 )
LECTURE
Berredo.
§§ 957, 1065, 1095-1101, 1128, 1221, 1233, 1788, 1866.
2343.
Il est inutile de nous arrêter à D O M I N G O S
TEI-
X E Y R A (§ 1865). Quoique rédigé en 1725,1e livre de ce biographe revient au memorandun de 1699 ; car il a été fait sur les général G O M E S
FREIRE
papiers du
D E A N D R A D A , mort en 1702,
et qui
fut l'un de ceux qui fournirent des matériaux au ministre P A I M , pour la première réponse du Cabinet portugais à l'ambassadeur R O U I L L É . 2344.
Mais il n'en est pas de m ê m e de B E R R E D O .
2345. Voici, dans son intégrité, le paragraphe 13 des Annales
historiques
de l'État de Maragnan
:
« Il y a bien des années que la capitainerie de Seará a été détachée du gouvernement général de M a r a g n a n , lequel commence
aujourd'hui au-dessous de la chaîne
d'Hypiapaba; mais il est hors de doute que la véritable démarcation
de l'État est à soixante-dix lieues du cap
e
( 280 )
21 L E C T U R E
§§ 2346-2351
Saint-Augustin, au voisinage des basses de S. R o q u e , quatre degrés trente minutes au Sud de la ligne, cent vingtcinq lieues au-dessus du fort de N o t r e - D a m e do
Amparo,
qui est celui de Seará; et la côte se prolongeant de l'Est à l'Ouest pendant le long espace de quatre cent cinquante lieues, le domaine de l'État se termine, avec celui de toute l'Amérique çon,
Portugaise, à la rivière de V i n c e n t Pin
que les Français
appellent
U N
Wiapoc,
D E G R É
T R E N T E M I N U T E S au Nord del'équateur.» 2346.
Ceci paraît beaucoup plus redoutable que le
m e m o r a n d u m de 1699. La latitude septentrionale d'un D E G R É T R E N T E
MINUTES
m è n e en dedans de l'Amazone, entre le C a p N o r d et le véritable Araguari. Et cette latitude est assignée à la limite septentrionale du Brésil par un Portugais éminent, qui avait été gou verneur du Brésil septentrional cinq ans après le Traité d'Utrecht, et qui,
en cette qualité, avait eu pour un de ses
premiers devoirs l'observation rigoureuse de ce traité. 2347.
Mais ce n'est qu'un fantôme.
2348. écrit un
Quand bien m ê m e
BERREDO
eût positivement
pour la latitude douteuse du
degré trente minutes
V i n c e n t P i n ç o n , cela n'aurait nullement que l'on s'imagine; car Mr. en 1858,
l'importance
J O Ã O F R A N C I S C O L I S B O A a révélé
dans son Jornal de Timon,
l'incroyable négligence
de B E R R E D O sur la topographie m ê m e la mieux connue de l'État qu'il avait gouverné. 2349.
Mais il est impossible que B E R R E D O
ait voulu
assigner à la rivière de V i n c e n t P i n ç o n la latitude sep tentrionale d'un degré trente 2350.
minutes.
Cette impossibilité est
intrinsèques, tirées de B E R R E D O Première
2351.
démontrée par despreuves lui-même. preuve.
Dans ce m ê m e paragraphe 13, si souvent invo-
e
§§ 2352-2354
21
LECTURE
( 281 )
que contre le Brésil, B E R R E D O déclare que les Français donnent à la rivière de Vincent P i n ç o n le n o m de Wiapoc(*).
A voir avec quelle indifférence M M . L E S E R R E C , D E S A I N T - Q U A N T I N , D E B U T E N V A L et D ' A V E Z A C transcrivent euxm ê m e s cette déclaration, on jurerait qu'il n'existe rien de c o m m u n entre Wiapoc et Oyapoc. Cependant M. D E S A I N T - Q U A N T I N , page 315 de la 68 du tirage à part, compte
Coloniale,
variations du mot
Wiapoco
Revue
parmi les
Oyapoc.
Et M. D ' A V E Z A C , page 333 du Bulletin
de la Société de
245 du tirage à part, range parmi les nom
Géographie,
breuses variantes des deux types généraux Oyapoc Yapoc,
non seulement Wiapoco,
mais encore
et Wiapoc,
justement le mot de B E R R E D O . 2352.
Or, jusqu'à l'année où B E R R E D O se retira du
Brésil, jusqu'en 1723, et encore pendant huit ans, le mot indien Wiapoco,
Wiapoc,
Oyapoc,
Yapoc,
Japoc,
partenait à aucune autre rivière que celle du Cap
n'ap d'Orange.
(§ 1986). 2353.
Cela est si vrai, que, pour F E R R O L L E S lui-même,
en 1694 et en 1699, le n o m d ' O y a p o c ou Yapoc gnait que la rivière du Cap
d'Orange
ne dési
et une ILE de
l'Ama-
zone. (§§ 132, 171).
2354.
Cela est si vrai, que, lorsque les gouverneurs
de C a y e n n e , développant le germe jeté par le C H E V A L I E R D E M I L H A U , songèrent pour la première fois, vers l'année 1729, à placer près du Cap N o r d
le Japoc
du Traité
d'Utrecht, ils n'avancèrent point qu'il y eût dans ce parage une rivière portant réellement le n o m de Japoc, Yapoc,
ou
(*) « Rio Wiapoc.
»
Oyapoc.
ou
Ils se bornèrent à prétendre que le
de V i c e n t e Pinçon,
a q u e os Francezes c h a m a m
e
( 282 )
21
LECTURE
§§ 2355-2357
n o m consigne dans le Traité d'Utrecht était une corrup tion du Warÿpoco
de V A N K E U L E N .
(§§ 352-357).
Encore en 1796, trente-trois ans après BELLIN, le géo graphe
cayennais S I M O N
autre explication Warÿpoco
du
MENTELLE
ne trouvait aucune
d'Utrecht
Japoc
que
ce
même
de V A N K E U L E N . (§ 620).
Et ce m ê m e Warÿpoco,
avec
l'Iwaripoco,
de K E Y M I S ,
était encore en 1850 la seule ressource du consciencieux M. D E S A I N T - Q U A N T I N . (§ 1128). 2355.
La première, et longtemps la seule orthographe
du n o m indien de la rivière du G a p d'Orange, ce fut Wiapoco,
avec le w anglais, répondant à l'ou français et à l'u
portugais. Introduite par K E Y M I S et par H A R C O U R T , en 1598 et en 1613,
cette forme fut généralisée, en 1599, en 1600, en
1625, par les recueils de T H É O D O R E D E B R Y , de P U R C H A S ;
de H A K L U Y T et
en 1625 et en 1630, par les éditions hollan
daises du Nouveau
Monde
de J E A N D E L A E T ; et surtout par
les éditions latine et française de cet ouvrage, en 1633 et en 1640. 2356.
Les Français abandonnèrent, à leur tour, la
dénomination espagnole et portugaise de Rivière de cent
Pinçon,
Vine
qui, pendant la presque totalité du xvi siè
cle, avait été la seule dont les E u r o p é e n s se servaient pour désigner la rivière du C a p d'Orange; et ils n'em ployèrent plus que le n o m américain, sous l'une ou l'autre de ses formes nombreuses. 2357.
Wiapoco
se trouve, c o m m e n o m exclusif de la
rivière du C a p d'Orange, dans u n grand nombre de pro ductions françaises antérieures au Traité d'Utrecht. NICOLAS
SANSON,
en 1652, en 1656, en 1657; D U V A L ,
en 1654, en 1664, en 1677; P A G A N , en 1655; G U I L L A U M E S A N S O N , en 1669, en 1679, en 1680, en 1689; D E L I S L E , en 1700 : inscrivaient sur leur carte cette forme primitive. Elle figurait, en 1683, sur le globe monumental du
§§ 2358-2359
e
21
LECTURE
( 283 )
père C O R O N E L L I , ouvrage d'un Vénitien, mais c o m m a n d é par Louis XIV, placé d'abord au palais de Versailles, et depuis longtemps à la Bibliothèque Impériale de Paris. Encore en 1708, T H O M A S C O R N E I L L E avait dit, à l'article de son Dictionnaire
Wiapoco
Universel :
« Le Cap qui barre
vers l'Orient la Baye dans laquelle la rivière de Wiapoco
&
d'autres petites se détachent, est appelé par les Anglais Cabo
de Conde,
dois Cape
autrefois Cabe-Cecil,
d'Orange.
2358.
Wiapoc
et par les Hollan-
»
ne diffère de
Wiapoco,
que par le
retranchement de la voyellefinale;c'est une apocope de l'espèce la plus simple, c o m m e Pernambouc
pour
Per-
nambouco. e
Or, depuis la fin du xvii siècle, les Français de C a y e n n e employaient ce léger métaplasme, pour empêcher la prononciation fautive de Wiapocó,
forcément commandée
par le génie de la langue française. F R O G E R , qui avait touché à C a y e n n e en 1696, écrivait Oyapoc,
sans l'ofinal.(§ 1964).
B A R R È R E , qui avait habité C a y e n n e depuis 1720 jus qu'en 1723, écrivait Ouyapok,
sans l'ofinal.(§ 2141).
M I L H A U , qui avait été juge à C a y e n n e depuis 1724 jusqu'en 1727, écrivait Ouiapok,
sans l'ofinal.(§ 2135).
M. D E C H A R A N V I L L E , gouverneur de C a y e n n e , s'adressant au gouverneur de Para le 10 août 1729, écrivait Ouyapoc,
sans l'ofinal.(§ 2074).
Et encore en 1757, L A C O N D A M I N E clopédie
:
la riviere d'Yapoco,
C a y e n n e n o m m e n t Oyapoc 2359.
Le n o m
Wiapoc,
disait dans l'Ency-
que les Français
de
». (§ 2142). que B E R R E D O
attribue aux
Français, et qui offre l'avantage de représenter à la fois et la prononciation française et la prononciation portugaise, était doublement français : Français, relativement aux Portugais et aux Espa gnols, parce que les Portugais et les Espagnols conti-
e
( 284 )
21 L E C T U R E
§§ 2360-2362
nuaient à ne se servir que du n o m de Rivière de V i n cent P i n ç o n . (§ 2032). Français, relativement aux peuples qui avaient adopté le n o m américain, parce que les Anglais, les H o l l a n dais et les A l l e m a n d s n'employaient jamais que la forme complète Wiapoco, avec l'o à lafin.(§ 2355). 2360. La phrase de B E R R E D O est donc la m ê m e que celle du commandant du fort d'Araguari, en 1688 : « Les limites des possessions portugaises sont à la rivière du G a p d'Orange, appelée par les Portugais Rivière de V i n c e n t P i n ç o n , et par les Français
Oyapoc.
»
2361. Il ne manque, chez B E R R E D O , que l'identification expresse du W i a p o c avec la rivière du C a p d'Orange. Mais qu'était-il besoin d'une telle précaution, lorsque la rivière du C a p d'Orange était la seule qui eût jamais porté le n o m de W i a p o c o ou W i a p o c ; et lorsque le Gouvernement Français, d'accord avec le Gouvernement Portugais, laissait la limite d'Utrecht à la rivière du Cap d'Orange! Deuxième
preuve.
2362. C'est justement B E R R E D O qui a publié, le pre mier, u n extrait des Lettres patentes du 14 juin 1637. C'est lui qui a fait connaître le premier, au paragraphe 674 de ses Annales, que, depuis 1637, le Gouvernement Portugais avait déclaré officiellement que la rivière de V i n c e n t P i n ç o n , la limite septentrionale du Brésil, était de trente cinq à quarante lieues portugaises au NordOuest du C a p Nord(*).
(*) Les Lettres patentes de 1637 avaient premier Memorandum
été citées déjà dans le
portugais, remis en 1699 à l'Ambassadeur de
France à Lisbonne
(voir § 1875). L e M e m o r a n d u m
disait q u e les
Lettres patentes de PHILIPPE I V faisant donation de la du
Cap
de Nord
à BENTO
Capitainerie
M A C I E L P A R E N T E , déclaraient
expressé
m e n t q u e cette Capitainerie aurait « 30 ou 40 lieues de district et de
§§ 2363-2365
e
21
LECTURE
( 285 )
G o m m e n t admettre alors, qu'au paragraphe 13 du m ê m e ouvrage, le m ê m e écrivain ait voulu placer la m ê m e rivière au Garapapori, c'est-à-dire à quelques milles seulement du Cap N o r d ; et encore moins à Araguari, c'est-à-dire au Sud du Cap Nord, en dedans de l'Amazone? 2363.
Lisons B E R R E D O
complètement;
voyons s'il ne
dit pas ailleurs quelque chose qui mette son article 13 d'accord avec son article 674. 2364.
Nous n'avons pas à essuyer une grande fatigue.
Tout au commencement du volume, au paragraphe 5, nous trouvons le passage suivant, négligé par M . D E
SAINT-
QUANTIN,
mais
par M. D E B U T E N V A L ,
par M. D ' A V E Z A C ,
fidèlement traduit par M. L E S E R R E C : « En courant la côte à l'Ouest, ils entrèrent [ P I N Ç O N et les siens] dans la formidable bouche du
fleuve des
A m a z o n e s , auquel, dans leur juste admiration, ils don nèrent le titre de mer
douce;
découvrirent, à la hauteur
et repassant la ligne, ils de deux
degrés quarante
minutes Nord, le cap auquel ils donnèrent le n o m qu'il porte et qui est connu aussi aujourd'hui sous celui des en le doublant encore à l'Ouest, à la distance de
Fumos;
quarante lieues, ils entrèrent dans une rivière à laquelle VINCENT YANEZ PINÇON
donna son premier et son dernier
n o m , qu'on lui conserve encore. » 2365.
Ceci est de toute clarté.
Pour le gouverneur B E R R E D O , c o m m e pour le Gouver nement Portugais en 1637, la rivière de Vincent Pin çon,
la limite septentrionale du Brésil, se trouve située
sur le littoral atlantique de la G u y a n e , à Q U A R A N T E lieues portugaises
du Cap
Nord.
côte, depuis le Cap de Nord jusqu'à la rivière Vicente Pinson, où c o m m e n c e n t les I n d e s d ' E s p a g n e » (« expressando que lhe dava as 30 ou 40 legoas de districto e costa, que se contam do C a b o do N o r t e até o R i o d e V i c e n t e P i n s o n , aonde entrava a repartição das I n d i a s d o R e i n o d e Castella... »).
e
( 286 )
21
LECTURE
§§ 2366-2368
Et B E R R E D O place le G a p N o r d trionale de D E U X D E G R É S Q U A R A N T E
à la latitude septen MINUTES.
Le V i n c e n t P i n ç o n de B E R R E D O Garapapori, par U N degré N E U F
lieues portugaises
du
n'est donc pas le
QUARANTE-CINQ Cap
Nord
minutes,
;
Et encore moins l'Araguari, par U N degré —
au
S U D du
Cap
dix
minutes,
Nord. Troisième
2366.
et à
preuve.
A u paragraphe 14, immédiatement à la suite du
texte que l'on oppose au Brésil, B E R R E D O continue en ces termes : « La m ê m e rivière sert aussi de limite aux possessions espagnoles, par une borne de marbre quefitériger en u n lieu élevé, à son
embouchure,
l'empereur
ChARLES-
QUINT. » 2367.
Ce passage est transcrit par tout le m o n d e : en
français par M M . L E S E R R E C
et S A I N T - Q U A N T I N ,
en portu
gais par M M . D E B U T E N V A L et D ' A V E Z A C . Mais aucun de ces messieurs n'a fait attention à la petite phrase « em sitio A L T O » , — « dans un endroit É L E V É » , c o m m e traduit M. L E S E R R E C ,
—
« en un
lieu
ÉLEVÉ »,
c o m m e traduit M. D E S A I N T - Q U A N T I N . 2368.
Que C H A R L E S - Q U I N T ait fait ériger, ou non, une
borne quelconque pour marquer la limite maritime des possessions guyanaises de l'Espagne et du Portugal, il subsiste toujours u n fait. C'est que le V i n c e n t P i n ç o n de B E R R E D O présente à son embouchure une
ÉLÉVATION.
Or, depuis l'Amazone jusqu'à l'Oyapoc, la moindre élévation n'existe à aucune embouchure. Ce n'est que de l'autre côté du C a p d'Orange
que
s'élèvent, à l'embouchure stricte de la rivière d'Oyapoc le mont montagne
Lucas,
et à l'embouchure de la baie d'Oyapoc la
d'Argent.
e
§§ 2369-2371
21 L E C T U R E
( 287 )
Donc, le Vincent P i n ç o n de B E R R E D O est nécessaire ment la rivière du Gap d'Orange. Quatrième
2369.
preuve.
A u m ê m e paragraphe 14, B E R R E D O dit encore :
« Cette borne n'était connue depuis plus d'un siècle que par les traditions anciennes successivement trans mises; mais elle a été retrouvée, en 1723, par J O A Õ P A E S DE
AMARAL,
capitaine d'une des compagnies d'infanterie
de la garnison de Para. » Et ce texte est encore répété par M M . L E S E R R E C , D E SAINT-QUANTIN, 2370.
D E B U T E N V A L E T D'AVEZAC.
M. le B A R O N
D EBUTENVAL
découvre dans ce
passage une confirmation de l'interprétation française du Traité d'Utrecht; car il dit, à la huitième séance : « Dès 1723, dix ans après Utrecht, nous trouvons un de nos gouverneurs, M. D ' O R V I L L I E R S , demandant compte, c o m m e d'une usurpation, à un gouverneur du Para de certains coups de main opérés sur la rive gauche du P i n s o n dans
2371.
les eaux
du Cap
du Nord.
Vincent
»
Mais cette assertion est convaincue d'inexacti
tude par deux documents officiels, publiés par M. B A E N A , sous les n
os
VI et VII, dans son Discurso ou Memoria
du
§ 1953 : « Procès-verbal que le major F R A N C I S C O
D E MELLO
P A L H E T A a fait dresser de la visite aux bornes de séparation sur la montagne
d'Argent
le 13 mai 1727. —
Le treizième
jour du mois de mai de mil sept-cents vingt-sept, se sont rendus le major commandant la troupe garde-côte F R A N C I S C O D E M E L L O P A L H E T A avec toute sa troupe, et un souslieutenant d'infanterie de la garnison de C a y e n n e avec deux soldats siens, lequel était venu avec un détachement à un fort que les Français de C a y e n n e ont présentement sur les terres du Roi de France, situé sur la rivière Oyapock;
et ledit chef commandant, le lieutenant de la
( 288 )
e
21
LECTURE
§ 2372
troupe F R A N C I S C O X A V I E R , le sergent João F R E I R E , quelques soldats, et le père missionnaire et aumônier B E R N A R D I N O D E
S A N T A T H E R E Z A , ensemble avec ledit sous-lieutenant,
sont tous montés au haut de la montagne d'Argent, se trouve à l'embouchure de la rivière Oyapock,
qui
à main
droite en entrant, où avait été le capitaine J O Ã O P A E S
D O
A M A R A L , et où il avait dit que se trouvaient les armes du Roi de Portugal gravées sur des pierres, lesquelles armes servaient de démarcation ou séparation de l'une et l'autre couronne.... » (§§ 329-335) : « Procès-verbal que le capitaine commandant PINTO
DIOGO
D A G A I A a fait dresser le 10 juin 1728 de la visite
aux pierres du m o n t appelé d'Argent, l'embouchure de la rivière de Vincent
qui se trouve à Pinçon.
—
Le
dixième jour du mois de juin de l'an de la Naissance de Notre Seigneur Jésus Christ mil sept-cents vingt-huit, le c o m m a n d a n t se trouvant sur le m o n t appelé d'Argent,
où
se trouvent les pierres rayées, il s'est adressé aux soldats qui avaient accompagné le capitaine J O Ã O P A E S D O
AMARAL
et F R A N C I S C O D E M E L L O P A L H E T A , chefs garde-côtes, venus les dernières années au m ê m e m o n t où se trouvent les pierres qui ont été l'objet de la visite, et il leur a demandé si c'étaient bien là les m ê m e s pierres qu'ils avaient vues; à quoi ils ont répondu qu'oui.... » 2372.
Et la fidélité de ces deux documents brésiliens
est garantie par des témoignages français irréfragables : Par le C H E V A L I E R D E M I L H A U , rembarqué à C a y e n n e en 1727
avec le parti pris de nuire aux Portugais (§§ 337-
348); Par le docteur B A R R È R E , reparti de C a y e n n e en 1723, et qui aida de son mieux l'œuvre du C H E V A L I E R D E M I L H A U (§ 666); Par B E L L I N , ingénieur hydrographe du dépôt général de la marine, et qui, dans son aveuglement contre les Portugais, prit le Pirée pour u n h o m m e . (§§ 441-446).
§§
2373-2376 2373.
MILHAU,
e
21 L E C T U R E
( 289 )
dans le manuscrit du m u s é u m d'his
toire naturelle de Paris du § 2132,
er
tome I , pages 71-73 :
« Notre Borne du côté de l'Est est donc a present le Cap d'Orange,
pays noyé pour la plus grande partie, et qui ne
commence à valoir quelque chose, qu'à la riuière pok.
d'Ouia-
Encore nous en dispute-t-on la proprieté, sur ce que
le n o m de cette Riuiere, a été mal marqué dans le dernier traité de paix. O n auoit m ê m e planté une Borne où estoient grauees les armes du Roy de portugal à l'endroit qu'on suposoit être les limites des deux colonies pour etablir r
cette pretention. Mais feu M . D ' O R U I L I E R S qui estoit dans ce tems là Gouuerneur de C a j e n n e , la fit enleuer, et fit retablir le fort qui estoit dans cette riuiere où le roy entre tient une petite garnison, qui est un demembrement de celle de Cajenne, pour conseruer nos droits. » 2374.
B A R R È R E , dans le livre du § 2140,
pages 28-29 :
« Les Portugais font toujours de nouvelles courses jusques auprès de C a y e n n e , & s'emparent insensible ment de toutes nos terres. Ils se sont avisés de venir en 1723 faire un abaty à Ouyapok,
où ils ont érigé sur un
poteau, les armes du roi de Portugal, & les ont m ê m e gravées sur des rochers. » 2375.
B E L L I N , page 22 : « E n 1723, ils [les Portugais]
sont venus faire un abbatis sur les bords de la riviére où ils ont érigé sur un poteau les armes du
d'Oyapoko,
roi de Portugal, et les ont m ê m e
gravées sur des
rochers. » 2376.
Donc,
BERREDO
déclare que la rivière de Vincent
porte chez les Français le n o m de Wiapoc; Wiapoc
est exclusif à la rivière du Cap
Pinçon
et le n o m de d'Orange.
Il déclare que la rivière de Vincent P i n ç o n offre à son embouchure une élévation; et, en allant de l'Ama z o n e vers l'Orénoque, le premier cours d'eau ayant une 19
e
( 290 ) élévation
21 L E C T U R E
§§ 2377-2378
à son embouchure, c'est la rivière du
Cap
d'Orange.
Il déclare que l'élévation existant à l'embouchure de la rivière de Vincent P i n ç o n fut visitée en 1723 par les Portugais du Para; et deux documents brésiliens offi ciels, pleinement confirmés par le témoignage le plus posi tif de trois Français notables, prouvent que le théâtre de cette visite fut la Montagne de la rivière du Cap
sur la rive
d'Argent,
gauche
d'Orange.
Il déclare que la rivière de V i n c e n t P i n ç o n se trouve à quarante
lieues portugaises du C a p N o r d , en allant de
l'Amazone vers l'Orénoque; et cette distance ne con vient qu'à la rivière du Cap
d'Orange.
Il déclare que la rivière de V i n c e n t P i n ç o n est située au Nord-Ouest du C a p d u N o r d ; et il place le C a p d u N o r d à la latitude septentrionale de deux
degrés
quarante
minutes.
2377.
La latitude d'un degré trente minutes,
la rivière de V i n c e n t P i n ç o n dans le livre de
donnée à BERREDO,
est donc évidemment fautive. Et ce n'est pas,
c o m m e dans le m e m o r a n d u m de 1699,
une faute de l'auteur. C'est évidemment une faute d'impression. Indépendamment de toutes les autres raisons qui font nécessairement du V i n c e n t P i n ç o n de B E R R E D O la rivière du C a p d'Orange, il est impossible qu'après avoir déclaré en détail, au paragraphe 5, que le V i n c e n t P i n ç o n se trouve quarante
du
Nord,
lieues portugaises
au
Nord-Ouest
que cette m ê m e rivière est située au Sud 2378.
du
Cap
le m ê m e auteur vienne dire au paragraphe 13,
S'étonne-t-on
que
de ce même
l'on n'ait pas
cap.
corrigé le
chiffre de 1°30', qui conduit à cet absurde? L'éditeur de BERREDO,
dans son Avertissement,
nous en explique la
cause, en ces termes : « L'impression de ces Annales aurait
e
§ 2379
21 L E C T U R E
( 291 )
été plus parfaite, si Dieu lui avait conservé la vie plus longtemps. » 2379.
Sans doute, il ne faut pas subordonner les
textes aux caprices de la fantaisie. Mais il ne faut pas non plus en faire des idoles et leur sacrifier l'évidence. Tout récemment encore, dans un excellent article sur l'expédition génoise de 1291 vers l'Inde, inséré dans les Nouvelles Annales
des Voyages
de Septembre 1859,
M.
D'AVE-
Z A C lui-même, faisant usage de la rectitude habituelle de son esprit, a montré que, pour mettre un texte de P I E R R E D'ALBANO
d'accord avec le témoignage fondamental de
J A C Q U E S D ' O R I A , il faut lire chez A L B A N O de
au lieu
tredecimo
trigesimo(*).
(*) L'auteur aurait p u citer u n autre exemple dans le passage sui vant de D'AVEZAC, Les Voyages
d'Améric Vespuce(Paris,
1858,
p. 179)
:
« M . D E V A R N H A G E N , qui lui-même a relevé des erreurs typographiques dans quelques chiffres de ENCISO, se montrera à coup sûr disposé à reconnaître que là o ù nous voyons le M a r a g n a n indiqué par u n e latitude de 7° 1/2, l'erreur est manifeste; et il est remarquable que les affinités paléographiques nous indiquent la restitution la plus plausible eu 2° 1/2, qui convient parfaitement à la latitude réelle d u fleuve M a r a g n a n . » Et D'AVEZAC ajoute : « Peu importe, il est à peine besoin de remarquer que ces chiffres soient traduits en toutes lettres dans les exemplaires où nous les trouvons rapportés : et il est évident que les n o m b r e s ainsi énoncés offrent simplement en pareil cas u n e lecture erronée des chiffres équivoques à l'égard desquels aura eu lieu la confusion. » Nous
trouvons d'autres erreurs de ce genre dans l'Instruction
nautique n° 574, G u y a n e
Française
et Fleuve
des
Amazones,
publié par le service des Instructions, sous le Ministère Amiral
GICQUEL DES TOUCHES, Ministre
de la Marine
du Vice-
et des Colonies
(Paris, Impr. Nationale, 1877, dernière édition). La Table des Positions de quelques points de la côte Nord Française
(p. 109)
du Brésil
et de la
Guyane
d o n n e les fausses latitudes suivantes :
C a p d ' O r a n g e , extrémité Nord 2°20'45". Ville de P a r a , quai
0°26'54".
Voici maintenant les latitudes vraies d'après M O U C H E Z (Positions
e
( 292 )
21
LECTURE
§§ 2380-2382
Or, s'il est permis de corriger u n auteur par u n autre auteur, à plus forte raison doit-on faire une correction impérieusement réclamée par l'auteur m ê m e . 2380.
Mais quelle pouvait être la latitude réellement
assignée par B E R R E D O 2381.
BERREDO
à la rivière de Vincent P i n ç o n ?
nous
dit, paragraphe
1421 : « A u
c o m m e n c e m e n t du mois d'avril 1701, A N T O N I O
D E
ALBU-
Q U E R Q U E reçut à M a r a g n a n des lettres de Portugal, avec la nouvelle de la renonciation conditionnelle de la F r a n c e aux vastes prétentions du M A R Q U I S
FERROL,
gouverneur
de l'île de C a y e n n e , sur la démarcation si disputée de nos limites, par un Traité provisionnel du 4 mars de l'année précédente; la m ê m e couronne ayant été convaincue par les preuves irrécusables de deux mémoires extrêmement érudits du comte D ' E R I C E I R A , F R A N C I S C O X A V I E R D E M E N E Z E S , et de G O M E S grande
FREIRE
vénération,
D EA N D R A D A , au
moment
que je lis avec une
même
que
j'écris ces
lignes. » Et d'autre part, D O M I N G O S T E I X E Y R A nous apprend que G O M E S F R E I R E D E A N D R A D A avait épousé une fille d ' A M B R O sio P E R E I R A 2382.
D E
BERREDO.
Il paraîtrait donc naturel de supposer
que,
pénétré de vénération pour le général A N D R A D A et uni à sa personne par les liens de la parenté, B E R N A R D O DE
BERREDO
PEREIRA
adoptait de confiance les indications de son
illustre prédécesseur dans le gouvernement du Para. Or, la latitude faussement attribuée par A N D R A D A
à la
rivière du G a p d'Orange, est indûment consacrée dans le m e m o r a n d u m de 1699, était celle de 2°50' Nord. (§ 1865).
géographiques
de la côte orientale de l ' A m é r i q u e du Sud,
Paris,
1868) : C a p d ' O r a n g e , 4°20'45"; Ville de P a r a , 1°26'54". Ces erreurs dans u n e instruction nautique et officielle rendent bien excusable la faute d u copiste de B E R R E D O O U de son i m p r i m e u r .
e
§§ 2383-2384 2383.
21 L E C T U R E
( 293 )
Mais le chroniste du Para fait acte de person
nalité. Quoique A N D R A D A donne à la rivière du Gap d'Orange le n o m d'Ojapoc, Traité de 1700,
consacré dans le texte portugais du
B E R R E D O préfère la forme Wiapoc,
qui.
en
outre de l'avantage déjà remarqué de convenir également à la prononciation française et à la prononciation portu gaise, présente encore celui de rattacher le n o m de la rivière du C a p d'Orange à la forme primitive de K E Y M I S et de H A R C O U R T , longtemps unique en France. Quoique le m e m o r a n d u m de 1699 situe le C a p N o r d à peine à deux degrés
degrés, B E R R E D O
quarante
minutes,
le place à la latitude de deux
qui ne peut être que celle du
C a p N o r d portugais, c'est-à-dire la pointe Nord de l'île Maracá. 2384.
Or, en ajoutant à cette latitude de 2°40' Nord la
valeur de quarante lieues portugaises vers le Nord-Ouest, nous s o m m e s amenés à conclure que la latitude réelle donnée par B E R R E D O
à la rivière de V i n c e n t
Pinçon
était, non pas 1 degré 30 minutes, mais bien 4 degrés 30 minutes, —
c'est-à-dire la latitude si souvent assignée
à la rivière du Cap d'Orange par M. le B A R O N D E B U T E N V A L .
e
22 LECTURE
( 294 )
§§ 2385-2388
VINGT-DEUXIÈME
Intention
du
traité
LECTURE
d'Utrecht.
§§ 1793-1802.
2385. Les objections qui essayaient de détruire l'in terprétation brésilienne de l'article huitième du Traité d'Utrecht, sont toutes renversées. 2386. Terres du Cap du Nord, c'étaient celles de la G U Y A N E , m ê m e pour les marins français, m ê m e pour les auteurs français, m ê m e pour le Gouvernement Fran çais. (§§ 58-61, 187, 359-362, 1128, 1137-1141, 1220, 1231, 1232, 2073-2085). 2387. Terres du Cap du Nord c'était la partie de la G u y a n e du
confinant
à l'Amazone,
côté de l'Amazone,
opposition à la partie de la G u y a n e du côté de
par
l'Orénoque.
(§§ 1994-1995). 2388. Japoc est la forme proprement portugaise de YAPOC, introduite dans les deux textes du Traité d'Utrecht par les rédacteurs de ces deux textes, les plénipotentiaires portugais. (§§ 297-305, 2066-2070, 2099-2102).
§§ 2389-2394
e
22 L E C T U R E
Et le n o m de Yapoc
( 295 )
appartenait exclusivement au
fleuve du C a p d'Orange, et était plus connu en E u r o p e qu'oYAPOc. (§§ 306-317, 441-446, 960-966, 1143-1145, 21032107). Et l'étymologie du mot indien prouve que le fait de son application exclusive au fleuve du C a p d'Orange, est fondé sur le droit le plus légitime. (Lecture 18). 2389.
Si les Demandes
du Roi de Portugal,
spécifiques
présentées au Congrès d'Utrecht en 1712, ne donnaient à la rivière limite que le n o m de Vincent
Pinçon,
c'est
que ce n o m était le seul dont les Portugais se servaient pour désigner la rivière du Cap d'Orange. (Lecture 17, titre 34).
2390. le Vincent
Des Portugais Pinçon
et des Brésiliens
d'avec l'Oyapoc.
ont distingué
Mais, outre que leur
témoignage est très postérieur au Traité d'Utrecht, outre qu'ils n'ont fait une pareille distinction que par pure con fiance dans les auteurs français, ces Portugais et ces Bré siliens soutiennent formellement que la limite d'Utrecht est à l'Oyapoc, au fleuve du C a p d'Orange. (Lecture 19). 2391.
B E R R E D O dément lui-même l'opinion qu'on lui
prêtait. (Lecture 21).
2392.
Le fameux Memorandum
de 1699 ne paraissait
formidable que par l'oubli complet d'une foule de docu ments imprimés. (Lecture 20). 2393.
Le désistement des Portugais en 1732, est nul.
D'abord, ce ne fut pas le fait du Gouvernement, mais celui d'un simple gouverneur de province. Puis, ce désistement se bornait au Cachipour, tout à côté de l'Oyapoc. Et puis, il fut retiré immédiatement par son propre auteur. (§§ 371-374, 1128, 1164-1167.) 2394.
Le silence des Portugais et des Brésiliens
durant l'occupation du territoire en litige, à la fin du siècle dernier, n'est pas à invoquer.
e
( 296 )
22 L E C T U R E
§§ 2395-2399
Ce fut une occupation clandestine,
et dans de telles cir
constances que, pour l'honneur de ceux qui l'ont conseillée, et de ceux qui l'ont ordonnée, il faudrait garder là-dessus u n silence éternel. (§§ 485, 489, 498, 542-546, 588-589, 1128,
1169-1170.)
2395. 17
e
La longue suite de faits concordants établie à la
lecture subsiste donc. Il demeure certain, inébranlablement certain, que le
sens
de l'article huitième
précis
du Traité d'Utrecht, est
que la F r a n c e se désiste, en faveur du Brésil, de toutes ses prétentions à la portion la rivière des Amazones
2396.
de
la Guyane
et la rivière du
comprise
entre
C A P D ' O R A N G E .
Or, l'article 107 de l'Acte de V i e n n e , l'article 2
de la Convention de Paris, et l'Accord de 1841, prescrivent d'effectuer la délimitation définitive de la G u y a n e F r a n çaise et du Brésil conformément
au
ticle huitième
(§§ 858,930, 1050, 1051.)
2397.
du
Traité d'Utrecht.
SENS
PRÉCIS
de l'ar-
Mais on trouve maintenant que l'article hui
tième ne suffit pas. Dès le début de sa conférence avec M . le V I C O M T E D E L ' U R U G U A Y , M. le B A R O N D E B U T E N V A L Protocoles
:
a dit, page 26 des
« Ce n'est pas le sens de l'article 8 seulement,
c o m m e on a coutume de le répéter, mais bien le sens et l'esprit du Traité d'Utrecht tout entier que les Plénipo tentiaires sont chargés d'interpréter. » 2398.
Eh bien, étudions également le sens et l'esprit
du Traité d'Utrecht tout entier. Ce ne sera pas long. Et ce sera très fructueux. 2399.
La Réponse Préliminaire
çais à M. le V I C O M T E
du Gouvernement Fran
D E L'URUGUAY,
s'exprimait en ces
termes, pages 13 et 14 des Protocoles : « Les terres cédées
§ 2400
e
22
LECTURE
( 297 )
ou abandonnées par la France, en 1713,
à la couronne de
Portugal...., sont cédées à l'effet, plusieurs fois rappelé dans les articles suivants du Traité, de mettre un certain espace entre les possessions françaises de la G u y a n e et la rive septentrionale ou rive gauche de l'Amazone, dont nous avons reconnu, par le m ê m e Traité, que la navigation nous était interdite
Il existe aux environs du C a p d u
N o r d une Baie de Vincent Pinson
Or, on le demande,
n'est-il pas raisonnable et naturel de chercher la rivière de Vincent Pinson dans le voisinage de la Baie de Vincent Pinson? Cette limite ne remplit-elle pas l'objet que le Portugal avait en vue; n'éloigne-t-elle pas suffisamment les possessions françaises de la rive gauche de l'Ama zone; ne prévient-elle pas amplement le contact, les col lisions, les empiétements que les deux gouvernements se proposaient d'éviter? Et faut-il chercher péniblement ail leurs, contre toute raison, contre toute vraisemblance, une ligne de frontière qui dépasse le but? » 2400.
M. le V I C O M T E
D E L'URUGUAY
a répliqué avec
une grande solidité, page 24 des Protocoles : « E n admet tant c o m m e véritable l'intention qu'avaient les négociateurs portugais, et cette intention transpire dans tout le Traité, un cours d'eau qui se trouverait dans les parages du C a p d u N o r d ne la satisferait d'aucune manière. —
Il est re
connu, par des explorations faites dans ces parages, qu'il y a (principalement dans la saison des pluies) une très facile communication par eau des rivières qui sont au Nord du C a p d u Nord, avec l'Araguary et avec l'embouchure de l'Amazone, par une succession de lacs et d'inondations formées par le débordement des rivières. Ainsi, une limite posée sur une des rivières qui sont près du Cap d u Nord, aurait ouvert pour le moins à de grands bateaux une navi gation que le Traité voulait fermer. C'est seulement l'Oyap o c k qui pouvait remplir les vues des négociateurs d'U trecht. » (§ 1232.)
e
( 298 )
22
2401. TENVAL
LECTURE
§§ 2401-2402
A cette puissante objection M. le B A R O N D E
BU-
a opposé les paroles qui suivent, page 142 des
Protocoles
:
« L'honorable Plénipotentiaire du Brésil a dit : « L'Araouari c o m m u n i q u e , dans ses crues, avec l'A« m a z o n e ; on n'a pas pu, pour consacrer votre exclusion de « l ' A m a z o n e , vous laisser pour limite un cours d'eau qui « vous y conduisait; donc l'Oyapoc du quatrième degré « et demi est votre limite. » « Le Plénipotentiaire de F r a n c e répond : « L'article 12 du Traité d'Utrecht porte que les «
çais
qui arriveraient
«
en seront
àl ' A m a z o n e ,du
Fran-
côté de C a y e n n e ,
exclus.
« Or, la navigation de l ' A m a z o n e appartenant seule« m e n t aux
riverains,
d'une part; de l'autre, la F r a n c e
« venant, par les articles précédents, de renoncer aux deux « rives de l ' A m a z o n e , — ou l'article 12 n'a aucun sens, ou il « se rapporte au cas de communications accidentelles entre « le fleuve limite et l ' A m a z o n e . —
Donc, on a pris pour
« limite, à Utrecht, u n fleuve qui a nécessité l'insertion de « l'article 12. —
Donc, le fleuve limite est, aux termes
« m ê m e s du Traité d'Utrecht, en communication « avec l ' A m a z o n e . —
possible
Donc, c'est et ce ne peut être que
« l'Iwaripoco, l ' A r a o u a r i », c'est-à-dire la prétendue « branche Nord de l'Araguari, le C A R A P A P O R I . 2402.
Et dans u n article sur les Protocoles,
décembre 1857
aux Nouvelles Annales
inséré en
des Voyages, M.
D E C I R C O U R T a ainsi apprécié, pages 265 et 266,
ADOLPHE
les efforts
de l'honorable Plénipotentiaire de F r a n c e : « Le point le plus solide de son argumentation consiste dans les précau tions que, de tout temps, le Gouvernement Brésilien voulut prendre pour empêcher les navigateurs français de pénétrer, en partant de leur frontière, dans les canaux qui forment le vaste système de l ' A m a z o n e ; n'était-ce pas implicitement reconnaître que cette limite, à laquelle s'ac-
e
§§ 2403-2407
22
LECTURE
299 )
cordaient les Portugais, se trouvait voisine des bouches de ce grand fleuve? car celles de l'Oyapock sont mani festement trop éloignées pour prêter matière à ce genre d'inquiétude. »
2403. solide
Mais voici la réplique du Brésil au point le plus
de l'argumentation de l'honorable Plénipotentiaire
de France. 2404.
Ce n'est pas seulement
le
Garapapori qui est en
communication
possible avec l ' A m a z o n e . Cette possibilité de
communication
s'étend, et de la manière
qu'à l ' O y a p o c , jusqu'au
2405.
fleuve du G a p
la plus facile, jus-
d'Orange.
Gela était extrêmement probable, d'après la pre
mière partie de ces lectures, consacrée à la véritable défi nition de l'Oyapoc, et d'après la note de Pays
noyez
inscrite de l'Araguari au Cap d'Orange dans la carte de F E R R O L L E S . (§§ 9-13, 2215.) 2406.
Et c'est un fait, positivement constaté par des
témoignages irrécusables. Premier
2407.
KEYMIS,
Relation
témoignage.
de son
voyage
à
la
Guyane
en 1596, publiée à L o n d r e s en 1598. L'édition originale de ce travail doit être d'une grande rareté, puisqu'elle ne se trouve pas à Paris. Mais on en trouve la reproduction intégrale, — titre de « A Relation of the second Voyage to Guiana, and
—
written in the yeere 1596, by L A U R E N C E
KEYMIS
sous le performed Gent. »,
dans le troisième volume, pages 666-689, de la col
lection de H A K L U Y T ,
imprimée à L o n d r e s en 1600, et
existant à la Bibliothèque Impériale de Pari s, Fol. O. 1189. (§ 2313.) K E Y M I S termine sa Relation par une
Table des rivières
de la G u y a n e , dans laquelle les cinq premiers n o m s sont
e
( 300 )
22 LECTURE
ceux-ci : Arowari,
Iwaripoco,
§ 2408
Maipari,
Caipurohg,
ARCOOA. Et par Arcooa
il entend le Ouassa,
affluent oriental de
la baie d'Oyapoc. M . D E SAINT-QUANTIN reconnaît cette identité, page 321 de la Revue Coloniale, 74 du tirage à part, en donnant le n o m de Ouassa
c o m m e s y n o n y m e de celui d ' A r c o a .
M . D'AVEZAC la reconnaît également en ces (page 220 du Bulletin
de la Société
de Géographie,
tirage à part), à propos de K E Y M I S précisément rivière Arcooa
termes 132 du : « Sa
de H A R C O U R T ) est celle qui, formée
(Arracow
de l ' A r a c o a et du Ouassa
des cartes nouvelles, tombe
aujourd'hui sous ce dernier n o m , dans la baie d'Oyapoc. » E h bien, K E Y M I S applique aux rivières Maipari, purogh
deux rivière
et Arcooa,
Cai-
la note suivante : « Celles-ci, avec les
autres, semblent être des branches » —
des Amazones.
de
la
grande
« These with the other two
seeme to be branches of the great riuer of A m a z o n e s . »
Deuxième
2408.
témoignage.
D'AVITY, en 1637, dans l'ouvrage constituant, à e
la lecture 17, le titre 2 du Brésil. Voici au complet le passage cité alors : « PAIS des CARIPOVS ou d'YAPOCO. Ce pays porte le n o m de ses habitans n o m m e z C a r i p o u s , & celui d ' Y a p o c o , à cause de la riuiere qui l'arrose. C'est celle que H A R C O U R T appelle W i a p o c o , par laquelle IL E N T R A dans l ' O r e l l a n e , ou
la Riuiere
des Amazones.
Nos Cartes l'appellent Vaja-
b o g o , dont l'embouchure est enuiron les quatre degrez du costé d u Nord. » Il n'est pas exact que H A R C O U R T ait pénétré l ' A m a z o n e par l'Oyapoc.
dans
Mais l'assertion de D'AVITY montre que de son temps on croyait à la possibilité du fait.
§§ 2409-2410
e
22
LECTURE
Troisième
2409. vations
témoignage.
« L ' A m é r i q u e Meridionale s
de Mr . de l'Académie
autres, & sur les Memoires Geographe.
( 301 )
Royale
dressée sur les Obserdes Sciences &
quelques
les plus recens. Par G. D E L ' I S L E
A Paris, chez l'Autheur, Rüe des Canettes p r é z de
t
S . Sulpice. Avec Privilege du Roy pour
20 ans. 1700. »
Bibliothèque Impériale de Paris, Département des Cartes, Chemise I. w . Légende à l'embouchure du Ouassa, de la baie d'Oyapoc : « Arcoa bras de celle des Amazones.
affluent oriental
R. que l'on croit être un
»
Quatrième
témoignage.
2410. M I L H A U , en 1732, tome second du manuscrit constituant, à la lecture 17, le 42 titre du Brésil. Pages 61 et 62. « Sans m'amuser a vous faire un eta lage des droits que nous auons sur la riuiere des ama zones je passe tout dun coup aux autres et je ne m e atta cherai qu'a celles qui sont les plus considerables du gouuernement de C a y e n n e et qui se trouuent a l'Ouest du e
cap
du nord.
La Riuiere de majakaré
est la premiere
qui se presente... La seconde est cachipour... La Riuiere de Corripi est la premiere qui se présente après le cap dorange... Outre ces trois riuieres principales on trouue celles de arricari,
Corassune,
mariee
Banare,
Clape-
et coanauuini qui n'ont point de sources particu lieres, ce ne sont que des Branches des trois premieres que jay n o m m e e s et a qui elles ne seruent que c o m m e des canaux par le m o y e n de qui le superflu de leurs eaux secoule dans la mer. »
pour
Or, la plus septentrionale de toutes ces rivières, celle de Corripi,
est l'affluent oriental de la baie d'Oyapoc
n o m m é par K E Y M I S Arcooa, d'hui
Ouassa.
par D E L I S L E Arcoa,
et aujour
e
( 302 )
22 L E C T U R E
§§ 2411-2412
Gela est constaté par cette note du R. P. D E M O N T É Z O N , page 442 : « Les géographes donnaient jadis le n o m de Coripi au fleuve qui se jette dans la baie d'Oyapoc, vis-à-vis de l'Ouanari; l'Ouassa n'était qu'un affluent du Coripi. Parmi les modernes, on regarde plus c o m m u n é m e n t le Coripi c o m m e u n affluent de l'Ouassa. » Cinquième
2411.
témoignage.
Vers l'année 1758, le père B E N T O D A F O N S E C A ,
procureur général des Jésuites de M a r a g n a n b o n n e , dans sa Chronique
à Lis
citée au §2151.
de Maragnan,
Page 215 du tome second de M. M E L L O
M O R A E S : « On
peut dire que toute cette côte, depuis la rivière O y a p o c k jusqu'au fort de M a c a p á , n'a point de terre-ferme. Elle consiste entièrement
en
lacs immenses , émaillés de
quelques îles, et séparés les uns des autres par des terres noyées; de sorte que celui qui aura connaissance des criques, pourra faire route par lesdits lacs, sans sortir à la mer. » Sixième 2412. Guyane
« Observations Française,
les Indiens
sur
et sur
de cette colonie;
habitant
de Cayenne,
ture
département
du
témoignage. les nouvelles
le meilleur par
correspondant de
la Seine.
moyen
limites
de
la
de civiliser
JEAN-BAPTISTE
L E B L O N D ,
de la société
d'agricul-
» Dans le Moniteur
du
5 vendémiaire an XI, c'est-à-dire 27 septembre 1802 : « Des Portugais, bien instruits, n'ayant nul intérêt à déguiser la vérité, nous ont assuré que les navires du commerce de toute grandeur peuvent y entrer [dans la rivière d ' A r a g u a r i ] indifféremment par les deux bras [c'est-à-dire la grande embouchure de Ponta
Grossa,
et
le grand furo, plus au Sud] ; que cette rivière c o m m u n i q u e dans l'intérieur avec le M a c a p a par d'autres rivières et par des lacs. La m ê m e chose a lieu de notre côté par la
§§ 2413-2414
e
22
LECTURE
( 303 )
rivière de M a y a c a r é et autres. Le capitaine qui fut chargé de l'expédition dévastatrice dont il a été parlé plus haut, nous a raconté plusieurs fois, que lui et ses détachements avaient pénétré de l'Arouari jusqu'à l'Oyapoc, sans voir la mer et sans quitter leurs pirogues. » Septième 2413. ou
témoignage.
« Description abrégée de la Guyane
Tableau
des Productions
cette colonie, expliqué au moyen graphique
dressée par
d'une
Sa
dans
Majesté Louis la Guyane,
de
carte géologico-topo-
M. P O I R S O N , ingénieur-géographe;
M. L E B L O N D , Médecin-naturaliste, de
Française,
naturelles et commerciales
XVI,
pour
la recherche du
correspondant
par
pensionnaire-commissionné quinquina
de l'ancienne Académie
Sciences et de l'Institut, etc. Paris, A L E X I S
EYMERY,
des
et L E
N O R M A N T . 1814. » In-8°, 91 pages. Bibl. Imp. de Paris, Dép. des Cartes, B. 1546. Pages 29 et 30 : « Depuis la rive droite de la baie de l'Oyapoc jusqu'à l'Arouari, on peut aller en canots ou même
en pirogues d'une rivière à l'autre, à travers de
grands lacs dont cette vaste contrée est remplie, sans avoir aucune connaissance de la mer, dont les bords sont cou verts de forêts de mangliers. » Huitième 2414. de
La Guyane
« Journal
d'un
française,
témoignage. voyage
par
goëlette la Béarnaise. Février,
Dans les Annales Maritimes
sur la Côte
méridionale
C H . P E N A U D , commandant Mars
et Avril
et Coloniales
1836.
de 1836,
la »
—
seconde
partie, tome second. Page 460, décrivant l ' A r a g u a r i : « Parmi les nom breuses criques de la rive gauche, il en est probablement plusieurs qui doivent aboutir dans les hauts de M a n a y e et m ê m e arriver jusqu'à l'Oyapock. »
e
22
( 304 )
Neuvième 2415. tend
entre
cation
de
§§ 2415-2416)
LECTURE
témoignage.
« Mémoire
sur
l'Oyapok
et l ' A m a z o n e , et sur
l'Amazone
la partie
avec
de
le lac
la Guyane
Mapa
qui s'é-
la
par
communila
rivière
», signé par M . R E Y N A U D ,
alors enseigne
de vaisseau, aujourd'hui contre-amiral. —
Dans le Bulle-
Saint-Hilaire
tin
de la Société
Page
de Géographie
de Janvier 1839.
de Paris,
10, se rapportant aux terres comprises entre
l'Oyapoc et le C a p d u N o r d : « A partir de la rivière de le pays tout entier est si peu élevé, que dans le
Roucaoua,
temps des pluies il se transforme en u n lac i m m e n s e sur lequel les canots des I n d i e n s circulent sans difficulté dans toutes les directions. » Or,
à la portugaise Rucauá,
Roucaoua,
rèse d'Arucauá,
c o m m e Yapoc
est une aphé
l'est d'Oyapoc.
La forme
complète a été employée en 1795 par le pilote portugais J O S É L O P E S D O S S A N T O S , dans la brochure de M . B A E N A du § 1953, doc. XXIII. M . D E S A I N T - Q U A N T I N M . D ' A V E Z A C , Aracoa.
écrit
Arocaoua,
Et chez les uns et chez les autres,
c'est le m ê m e n o m que l'Arcooa
de K E Y M I S et l'Arcoa
de
D E L I S L E ; avec la seule différence que jadis ce n o m dési gnait le Ouassa
actuel, l'affluent oriental de la baie
d'Oyapoc, et qu'aujourd'hui il est restreint au bras occi dental de ce m ê m e
Ouassa. «
Dixième 2416. trionale M.
« Instructions du
Brésil
L. T A R D Y
Brésil
pour
et dans
ordre du
et Coloniales
naviguer
sur
la côte septen-
le fleuve des Amazones.
D EM O N T R A V E L .
(Inséré par
Maritimes
témoignage.
Pour
faire suite au
ministre.)
Par
Pilote
» — Dans les
du
Annales
d'avril 1847, tome 100 de la col
lection; tiré à part, en juillet de la m ê m e année.
e
§§ 2417-2418
22 L E C T U R E
( 305 )
Page 591 des Annales, 47 du tirage à part (*) : « Parmi plusieurs rivières qui se jettent dans l'embouchure
du
fleuve [des A m a z o n e s ] entre la pointe Pedrera et le cap d u Nord, la principale est celle d'Araouary, que l'on croit communiquer par des canaux intérieurs avec celle d'Oyapock (**). »
Onzième 2417.
«Considérations
l'élude et la colonisation M. le
TARDY
générales de
D E M O N T R A V E L ,
12 septembre
niales
témoignage. sur
la Guyane capitaine
la
délimitation,
Française de
1845. » Dans les Annales
;
corvette. Maritimes
Paris, et Colo-
de 1847, tome 103 de la collection; et dans la
Coloniale
par
Revue
d'août 1847.
Page 174 des Annales,
412 de la Revue. « Il est démon
tré, par une expérience presque journalière, que les In diens de la G u y a n e communiquent avec l'Amazone par la rivière d'Oyapock. » Douzième 2418.
« Recherches
Guyane
Française
sur
avec
tions qui s'y rattachent
la fixation le Brésil,
», par
T I N . Publié dans la Revue 1858,
témoignage. des
limites de
et sur quelques
la
ques-
M. A L F R E D D E S A I N T - Q U A N -
Coloniale
d'août et septembre er
avec un avant-propos daté de C a y e n n e le 1 no
vembre 1850; tiré à part, avec un autre avant-propos, daté de Versailles le 14 septembre 1858, et sous cet autre titre : « Guyane zone,
par
Française.
Ses limites vers
A. D E S A I N T - Q U A N T I N , chef de bataillon du
Avec huit cartes explicatives. Paris,
Imprimerie
l'Amagénie.
administra-
(*) Pages 58-59 de la dernière édition (1877) de l'Instruction, n° 574, Guyane Française et Fleuve des Amazones. (**) Et avec le lac M a p a au Sud de la G u y a n e (éd. de 1877). T.
II
20
e
( 306 )
22
tive de Paul
Dupont,
LECTURE
§§ 2419-2420
Rue de Grenelle-Saint-Honoré,
45. 1858.
»
In-8°, 112 pages. Page 304 de la Revue
Coloniale,
57 du tirage à part. « E n
arrière de la zone des palétuviers du territoire contesté, l'on rencontre la partie peut-être la plus couverte d'eau de cette G u y a n e si marécageuse. Pendant la saison des pluies, les issues que les eaux se sont frayées ne suffisent plus à l'écoulement du trop-plein des lacs, qui forment alors par leurs débordements une nappe presque continue. E n sorte, dit L E B L O N D ,
que depuis l'Oyapock jusqu'à
l'Arouari l'on peut aller en pirogue sans avoir connais sance de la m e r (*). » 2419.
Concluons maintenant.
2420.
Le but essentiel du Traité d'Utrecht, —
proclamé par le Traité m ê m e , dans les articles x, xi et xii,
but —
proclamé par le G o u v e r n e m e n t Français, dans la Ré ponse Préliminaire de 1855, —
proclamé par l'honorable
Plénipotentiaire de F r a n c e , dans la conférence qui suivit cette réponse, — tugal,
aujourd'hui
la rivière
des
a été d'Assurer au Brésil,
L A
exclusivement
N A V I G A T I O N
au
E T L'USAGE
Porde
Amazones.
Dans les vastes déserts de la rive gauche de l'Ama z o n e , ce but ne pouvait être atteint en 1713, ne peut être atteint aujourd'hui encore, qu'en arrêtant les C a y e n n a i s en dehors des communications aquatiques qui mèneraient clandestinement dans le beau fleuve ambitionné par eux
(*) ÉLISÉE R E C L U S , Nouvelle 1894,
page 26 : —
Géographie
Universelle, t o m e X I X ,
« A u n e é p o q u e relativement récente, cette zone
des eaux douces se prolongeait b e a u c o u p plus au N o r d , jusqu'à l ' O y a p o k , et les bateliers pouvaient faire u n voyage de plus de trois cents kilomètres c o n s t a m m e n t par les lacs, les rivières et les b a y o u s entre l ' A m a z o n e et la G u y a n e Française.... »
e
§ 2421
22 L E C T U R E
( 307 )
avec tant d'ardeur et de persévérance depuis le M A R Q U I S DE
FERROLLES. Persuadé que le Carapapori est le terme d e ces com
munications, l'honorable Plénipotentiaire de France tient pour incontestable que le fleuve limite stipulé à Utrecht est
et ne peut étre que le
Carapapori.
Mais il est avéré, par le témoignage de K E Y M I S e n 1598, par celui de D ' A V I T Y en 1637, graphe D E L I S L E en 1700,
par celui de l'illustre géo
qu'à l'époque du Traité d'Utrecht
on croyait que le fleuve du C a p d'Orange était e n com munication possible avec l'Amazone. Et il est avéré également, par les témoignages d e M i l h a u , de Fonseca, de L E B L O N D , de M. P E N A U D , de M . R E Y N A U D , de M. D E M O N T R A V E L , de M. D E S A I N T - Q U A N T I N , que cette croyance était fondée. Tout le territoire au Sud
de l'Oyapoc
facilité à des communications l'Amazone,
aquatiques
prête la plus clandestines
grande avec
sinon par des voies permanentes, du moins par
des voies périodiques se renouvelant chaque année. 2421.
Donc,
Le sens et l'esprit du Traité d'Utrecht tout entier jus tifient, de la manière la plus éclatante, l'interprétation brésilienne de l'article 8. Le fleuve stipulé à Utrecht pour assurer exclusive ment
au Brésil la navigation
et l'usage de
n'est, Ni le Carapapori, Ni le M a p á , Ni le M a y a c a r é , Ni le C a r s e v e n n e , Ni le Conani, Ni le Cachipour. C'est et ce ne peut être que
l'Oyapoc.
l'Amazone
23
( 308 )
e
§ 2422
LECTURE
VINGT-TROISIÈME
LECTURE
Wilson.
§§ 1752, 1790, 1836.
2422. bien
Restent
encore
trois
arguments
français,
et
considérables :
L'ancien
lequel la du G a p rivière
témoignage
rivière
de
de V i n c e n t P i n ç o n
d'Orange, attendu du
l'Anglais W I L S O N , d'après
G a p d'Orange
n'aurait p u
être celle
que le n o m e s p a g n o l aurait
de la
été Rio d e C a n o a s ;
L'opinion de L A CONDAMINE, d'après laquelle la rivière
de V i n c e n t
Pinçon
n'aurait
p u être
d ' O r a n g e , a t t e n d u que d ' a n c i e n n e s
nations,
et d'anciens a u t e u r s
celle du C a p
cartes de t o u t e s les
Espagnols
placent la rivière de V i n c e n t P i n ç o n tout
et Portugais à
côté du C a p
du Nord; Le v o y a g e d e V i N C E N T
du
découvreur
rivière
espagnol
P I N Ç O N , d'après lequel le n o m n'aurait
du C a p d'Orange,
attendu
p u être
appliqué
à
la
que cette rivière n'au
rait pas été visitée par V I N C E N T P I N Ç O N .
e
§§ 2423-2426 2423.
23 LECTURE
( 309 )
O n a voulu tirer parti de ces trois objections
pour justifier l'interprétation française du Traité d'Utrecht. Mais ces nouveaux chefs d'argumentation se trouvent, en réalité, dans le cas des plaidoiries sur l'Amazone, auxquelles ont été consacrées une grande partie de la septième lecture (§§ 656-704), une grande partie de la onzième lecture (§§ 1075-1094), et la totalité des lectures 14 et 15. La véritable, l'unique portée de ces arguments, ce serait d'établir que le Traité d'Utrecht, en identifiant la rivière de Vincent Pinçon avec l'Oyapoc, a fait une erreur énorme, au détriment de la France. Leur but n'est pas
d'interpréter,
mais de
déchirer
le
Traité d'Utrecht, afin d'obtenir un nouvel instrument, qui rapproche définitivement de l'Amazone la limite de la G u y a n e Française. Ils sont donc, au fond, un h o m m a g e rendu par la France à l'interprétation brésilienne du Traité d'Utrecht. 2424.
En ce qui regarde la limite
maritime
STIPULÉE
A U T R E C H T , la tâche d'un simple m e m b r e de l'Institut Historique et Géographique du Brésil est donc achevée. Soit par l'étude du sens précis de l'article 8 du Traité d'Utrecht, soit par l'étude du sens et de l'esprit du Traité tout entier, il demeure établi que Traité d'Utrecht
est la rivière du
le Vincent
CAP
Pinçon
du
D'ORANGE.
2425. Mais pour la satisfaction complète de la science, et c o m m e chapiteau de la colonne, déterminons également quelle était, avant le Traité de 1700, base de celui d'Utrecht, la véritable rivière de Vincent Pinçon. 2426. L'honorable M. D'AVEZAC, dans son travail de 1857, page 226 du Bulletin de la Société de Géographie de Paris, 138 du tirage à part, a imprimé en toutes lettres, qu'en donnant à la rivière du Cap d'Orange le double nom
de
Rio
Oyapoc
ou
de
Vicente
Pinçon,
les
Bré-
e
( 310 )
23 LECTURE
§§ 2427-2428
siliens se rendent coupables d'un « mensonge phique
géogra-
».
Et dans sa seconde carte, intitulée « Esquisse des bouches de l ' A m a z o n e et des côtes voisines pour servir à la recherche de la situation véritable de la rivière de V i n c e n t P i n ç o n », le docte critique prodigue le n o m de
Vincent
Pinçon
au P a r a n a h i b a , au bras occidental
de l'Amazone, à l'Araguari, au Carapapori, au Carsev e n n e , au Conani, au M a r o n i , —
à tout, excepté à
l'Oyapoc.
Nous nous convaincrons que l'honorable critique fait en cela c o m m e ceux pour qui tout était Dieu, excepté Dieu lui-même. 2427.
Débarrassons-nous d'abord de WILSON, de cet
Anglais produit avec tant de confiance par M . D'AVEZAC. 2428.
W I L S O N était u n des colons arrivés à l'Oya-
p o c le 15 janvier 1605, pour renforcer le petit établis sement fondé le 22 mai 1604 par CHARLES LEIGH. (§§ 16, 1600.) Il habita la rive gauche du fleuve du C a p d ' O r a n g e jusqu'au 31 mai 1606. De retour en Angleterre, il écrivit l'histoire malheu reuse de la colonie dont il avait été m e m b r e . Son récit fut inséré, en 1625, dans le tome quatrième du recueil de PURCHAS (§ 2318), pages 1260-1265, sous ce titre : « Essex, Wiapoco
The Relation
of Master
one of the last ten that in Guiana
1606. ». —
IOHN WILSON returned
of Wansteed
into England
in from
« Relation de maître JEAN
WILSON, de W a n s t e e d dans l'Essex, l'un des dix der niers qui sont revenus en A n g l e t e r r e du
Wiapoco
dans
la G u i a n e , 1606. » Et on lit dans cette relation que CHARLES LEIGH et ses premiers colons firent route « vers le
Wiapoco
sur la
e
§ 2429
23
LECTURE
( 311 )
côte de la Guiane, que les Espagnols appellent Ri vière de of Guiana, 2429.
Canoas.
»—
« towards
Wiapoco
on the Coast
which the Spaniards call Riuer of
Canoas.
»
M. D'AVEZAC, en 1858, page 256 du Bulletin,
128 du tirage à part, conclut de ce témoignage
direct et
« que le n o m indigène d'Oyapoc avait, pour les
formel,
E u r o p é e n s , une synonymie connue et certaine, exclu sive du n o m de Vincent Pinçon. » Mais une pareille conclusion dépasse les prémisses. A u lieu de pour ment pour
maître
les Européens,
il fallait dire simple
JEAN WILSON.
Or maître JEAN WILSON peut bien avoir été u n habile ouvrier; mais, en histoire et en critique, il était loin d'être maître. Il dit que le bâtiment sur lequel CHARLES LEIGH se rendit à l'Oyapoc s'appelait
le Phénix;
et CHARLES LEIGH
déclare lui-même, dans PURCHAS, que ce navire s'ap pelait
the Olive Plant,
l'Olivier.
Il dit que CHARLES LEIGH mouilla dans l'Oyapoc le 20 mai; et CHARLES LEIGH déclare lui-même que ce fut le 22. Il dit que CHARLES LEIGH et ses premiers colons arri vèrent à l'Oyapoc le vingt
mai suivant;
et il n'indique
ni le mois, ni l'année de leur départ d'Angleterre. Il dit que, de retour d'une expédition à la rivière de C a y e n n e , les Anglais de l'Oyapoc apprirent des In diens, que trois navires hollandais étaient mouillés dans l'Amazone, et que l'un de ces navires visiterait leur colonie dans deux mois environ, ce qui se trouva vrai ; et il ajoute : « Mais je n'ai pu m'imaginer par quel m o y e n ils l'avaient su; à moins que ce ne fût au m o y e n de leur démon, qu'ils appellent Payé.
» —
« But by what
meanes they k n e w it J could not imagine, except it were by their diuels meanes, which they call
Peyar.
»
Dans de telles conditions, il n'y avait pas à attendre
e
( 312 )
23
LECTURE
§§ 2430-2432
de maître JEAN une parfaite exactitude sur un point qui n'était pas du ressort des yeux. Et en effet, le témoignage
direct et formel
sur la valeur du n o m de Rivière de
de WILSON, est faux,
Canoas,
c o m m e le sont tant et tant de fois les témoignages directs et formels des ignorants. 2430.
E n voici la preuve.
2431.
Le capitaine KEYMIS, dans sa liste complète des
rivières du littoral de la G u y a n e , publiée en 1598 et réimprimée par HAKLUYT en 1600 (§ 2313), nous offre, sous les n
os
6, 7 et 8, ces trois n o m s :
Wiapoco, Wanari, Capurwacka.
M. DE SAINT-QUANTIN, page 321 de la Revue Colo niale, 7 4 du tirage à part, reconnaît que ces trois n o m s correspondent à Oyapoc, Ouanari, Approuague.
Et dans toutes les cartes de la G u y a n e , y compris le n° 2 de M. DE SAINT-QUANTIN, on voit qu'entre les rivières O y a p o c et A p p r o u a g u e il n'existe que celle de Ouanari.
2432.
Consultons maintenant la carte suivante, gravée
dans l'année intermédiaire à la première édition de KEYMIS et à sa reproduction dans HAKLUYT, et appartenant à l'opus cule du paragraphe 2312 : « ricæ
Partis
regnum
Australis.
novum,
et Peru.
Et
Patagonũ
&
sub
Quæ
Nova
et exacta
est Brasilia,
Fretũ
Capricorni
Magellainũ.
Guiana
Insulæ
Antillas
Chile,
Noribergæ
Ame-
Caribana,
Castilia del Oro, Nicaragua, Tropico
Delineatio
Rio
per
della
LEVINUM
Plata, HUL-
SIUM, 1599. » A la place des trois n o m s de
KEYMIS rapportés ci-
dessus, LEVINUS HULSIUS nous donne ceux-ci :
§§ 2433-2435 Waiapago Rio
e
LECTURE
est
évidemment
23
( 313 )
Fl.,
de
Canoas,
Caperwacka.
Caperwacka
le
Capurwacka
de
KEYMIS, c'est-à-dire l'Approuague. Waiapago,
que nous avons déjà vu à la lecture 18,
paragraphe 2261, est évidemment le Wiapoco
de KEY-
MIS, c'est-à-dire l'Oyapoc, puisqu'il se trouve sous le Cap
de
la Corde,
ancien n o m du Gap d'Orange (§ 2312.)
Qu'est-ce donc que
Rio
de
C'est, nécessairement, le Ouanari
2433.
Canoas? Wanari
de KEYMIS, le
actuel. Rio
de
Canoas
n'était donc pas
l'Oyapoc.
Le témoignage de WILSON, tout direct et formel qu'il est, ne prouve donc pas que l'Oyapoc ne fût la véritable rivière de Vincent Pinçon. 2434.
Nous pourrions en laisser là maître WILSON.
Mais il ne sera pas inutile d'expliquer la méprise de ce brave h o m m e . 2435. Dans une lettre adressée par CHARLES LEIGH à son frère OLAVE LEIGH le 2 juillet 1604, et publiée également par PURCHAS, tome quatrième, pages 12521255, le chef de la première colonie anglaise de l'Oya poc décrit lui-même, en ces termes, la position de cette colonie : « La situation de nos maisons est dans le lieu le plus agréable et le plus fertile de tous ceux qu'habitent les Indiens. Et c o m m e c'est un petit village de six ou sept maisons, et le premier lieu de notre établissement, je l'ai n o m m é Principium. Il se trouve sur une colline appartenant à la montagne à l'Ouest de l'entrée du fleuve [Wiapoco]; et j'ai donné à cette colline le n o m de Mont Howard
A l'Ouest du M o n t H o w a r d coule la rivière
Iotrameleighe, appelée par les Indiens Wanarie ». — « The situation of our Houses is in the pleasantest
e
( 314 )
23
LECTURE
§§ 2436-2437
and most fruitfull place of all their habitations. A n d because it is a small Village of six or seuen houses; and the first place of our setled aboad J haue n a m e d it Princ i p i u m : the Hill on which it standeth being part of the Mountaine
on the W e s t
side of the entrance of the
Riuer, I haue n a m e d M o u n t H o w a r d side of M o u n t H o w a r d
runneth
O n the W e s t
the Riuer Iotrame-
leighe, by the I n d i a n s called Wanarie. 2436.
»
Comparons cette description avec une bonne
carte de ces parages, avec la carte n° 2 de M . DE SAINTQUANTIN. Et nous découvrirons que la colonie de LEIGH trouvait établie à l'extrémité occidentale entre l'Oyapoc
et le Ouanari,
du mont
mais
se
Lucas,
plus près
du
O u a n a r i , plus près de la rivière portant alors sur quel ques cartes le n o m espagnol de Rio 2437.
de
Canoas.
La petite colonie anglaise se trouvait donc,
dans la stricte vérité, sur le bord droit de la rivière de Canoas.
Mais elle n'était qu'à une lieue de l'Oyapoc;
pour y
parvenir, il fallait parcourir en entier la baie d ' O y a p o c ; et l'Oyapoc
était une grande rivière, connue de tout le
m o n d e , tandis que le Ouanari,
jusqu'alors obscur, était
si peu de chose que HARCOURT ne lui accordait que le n o m de crique. Dans le langage ordinaire, on plaçait donc indistinc tement la colonie de CHARLES LEIGH, tantôt sur la rivière de Canoas,
tantôt sur
l'Oyapoc.
Et maître JEAN WILSON, se réglant uniquement sur ses oreilles, sans se préoccuper du contrôle des cartes, s'imagina qu'Oyapoc
et Rivière
seule et m ê m e rivière.
de
Canoas
étaient une
§ 2438
e
24 LECTURE
VINGT-QUATRIÈME
Les anciennes
( 315 )
LECTURE
cartes et les anciens
marquant de la rivière de
ta
auteurs
situation
Vincent
Pinçon.
§§ 382-391, 1233, 1789, 1816-1835, 1856-1863, 2142.
2438.
Nous voici face à face avec LA CONDAMINE.
Ce fameux académicien prétend que dans le Traité d'Utrecht la rivière d'Oyapoc « fut mal-à-propos confon due avec la rivière de Vincent Pinçon, qui est beaucoup plus au Sud » ; et il invoque en faveur de son opinion les anciennes cartes et les anciens auteurs. Voyons en détail ces graves documents, c'est-à-dire les cartes et les auteurs marquant la situation de la rivière de Vincent Pinçon avant le Traité primordial du 4 mars 1700 (*).
(*) La relation que donne l'auteur est très intéressante et témoigne des recherches qu'il a dû faire pour présenter, le premier, de si n o m b r e u x documents. Mais il n'a p u visiter toute l ' E u r o p e , son travail a été terminé en 1861, et, depuis cette date, les études sur la cartographie américaine ont fait des progrès remarquables, u n grand n o m b r e de documents manuscrits d u xvi et d u xvii siècle e
e
( 316 )
24
e
LECTURE
§ 2439
E n 1529. 2439.
DIOGO RIBEIRO, Portugais au service de l'Es
p a g n e , où l'on donnait à son n o m la forme espagnole DIEGO RIBERO. Grande m a p p e m o n d e de 2 mètres de long sur 87 cen-
ont été découverts, catalogués o u décrits, et plusieurs ont été m i s à la portée de ceux qui s'adonnent à ce genre d'études, soit à
l'occa
sion d'expositions géographiques, soit par des reproductions répan dues par les
différents procédés graphiques. U n e des plus belles
expositions de cartographie américaine est celle qui a été organisée en 1892, à la Bibliothèque Nationale de P a r i s , par M . G A B R I E L M A R C E L . Plusieurs des cartes exposées alors ont été réunies en Atlas. M . H E N R I HARRISSE, de son côté, a publié u n grand n o m b r e de cartes améri caines de la première moitié d u
e
xvi
siècle et des travaux
d'une
grande valeur sur l'histoire géographique d u N o u v e a u M o n d e . P a r m i les cartes qu'il a fait connaître, il s'en trouve u n e de 1523, de la Bibliothèque
Nationale
de T u r i n , o ù
la rivière de Vic
( P i n z o n ) est placée e n b o n n e position p o u r
tianes
la cause brésilienne.
M ê m e l'énumération de cartes i m p r i m é e s q u e fait ici l'auteur pour rait être considérablement a u g m e n t é e . O n peut affirmer q u e presque toutes les cartes, manuscrites o u gravées, antérieures au Traité d ' U t r e c h t , placent la rivière de Vincent
Pinson
à de telles distances de l ' A m a z o n e , n o m m é
les premiers t e m p s Marañon, Vincent
Pinson
dans
qu'il est impossible d'identifier ce
avec l ' A r a g u a r y , affluent d u grand fleuve.
D'ailleurs, la question d u
Vincent
Pinson
primitif
n'a pas
u n e importance capitale d a n s ce débat. L'important est de détermi ner la position d u Vincent
Pinson
Traité de 1713. L e B r é s i l
maintient q u e ce Japoc
Pinson
est l ' O j a p o c
p o c o u Vincent
ou Vicente
Pinson
ou Japoc Pinson
de l'Article VIII d u ou
Vincent
(texte portugais), O y a
(traduction officielle française) d u Traité
de 1700; q u e ce ne peut être a u c u n e autre rivière, et m o i n s encore l ' A r a g u a r y , dont le n o m
est répété quatre fois dans le Traité de
1700 et cité u n e fois dans le Traité de 1713, à propos d u fort portu gais situé sur sa rive gauche. Quelle que fût primitivement la situa tion d u n o m Vincent
Pinson
sur les cartes de la G u y a n e , le roi
d ' E s p a g n e et de P o r t u g a l , souverain de toute cette région, avait fixé ce n o m , en 1637, sur u n e rivière débouchant dans la m e r séparée
du
Cap
du
Nord
par u n e côte maritime
40 lieues portugaises de 17 1/2 au degré.
de
et
30, 35 o u
e
§§ 2440-2441
24 LECTURE
timètres de haut : «
Carta
todo lo que del mundo
se ha descubierto
DIEGO RIBERO cosmographo Sevilla.
( 317 )
Universal
en que se
contiene
fasta agora.
de Su Majestad
anno
Hizola
de 1529,
»
Conservée aux archives de la propagande à R o m e , et à la bibliothèque grand-ducale de W e i m a r . Publiée, quant à la partie américaine, dans l'opuscule suivant : « Ueber J. Ribero's atteste Weltcharte von M. C. SPRENGEL. W e i m a r , in Verlage des Jndustrie-Comptoirs. 1795. » In-8°, 77 pages. En m a possession. En 1544. 2440. SÉBASTIEN CABOTO, dont le n o m se prononçait GABOTO, à la vénitienne. Grande mappemonde de 1 mètre 47 centimètres de long sur 1 mètre 12 centimètres de haut; sans titre, mais garnie de notes marginales, dont la 17 porte cette décla e
ration : « Sébastian S. C. C. m. nuestro
Caboto
del Imperador
sennor
capitan, Carlos
y piloto mayor
quinto
de nombre,
hizo esta figura extensa en piano,
n a s c i m ° de nrõ saluador
Iesu Christo de M.D.XLIIII
dela y Rey
anno
del
annos.
»
Construite en E s p a g n e dans l'année 1544, c o m m e il est constaté par la note ci-dessus; mais publiée pour la pre mière fois en novembre 1553, à Londres.
Exemplaire, peut-être unique, à la Bibliothèque Impé riale de Paris, Département des Cartes, Rouleau 2. Reproduit en fac-similé, en 1856, dans les « ments
de la Géographie
Monu-
» de M. JOMARD.
Entre 1547 et 1559. 2441. Henri
Mappemonde
peinte
sur parchemin
par ordre de
II, Roi de France (*)
(*) Cette carte porte l'inscription suivante : « Faictes à par
PIERRE DESCELIERS,
presb
re
Arques
1546. C'est M . CHARLES H . COOTE,
e
( 318 )
24 LECTURE
§§ 2442-2443
E n la possession de M . JOMARD. Publiée en fac-similé par le m ê m e savant dans ses « Monuments
de la Géographie.
»
E n 1559. 2442.
A N D R É H O M E M , Portugais.
Atlas en dix feuilles, dont la dernière porte cette inscription : « faciebat
Andreas
Antverpiæ
quagessimo,
nono.
Homo
Anno
Cosmographus
millessimo
Luzitanus
quingentessimo
me quin-
»
Inédit. Dépôt géographique et topographique du ministère des Affaires Étrangères, à Paris. E n 1569. 2443.
GÉRARD MERCATOR, F l a m a n d .
Grande m a p p e m o n d e de 2 mètres de long sur 1 mètre 24 centimètres de haut, avec ces trois inscriptions : — « Nova
et aveta
orbis terrae descriptio
ad vsvm
nauigantium
d u British M u s e u m , qui a p u découvrir e n 1 8 7 7 cette légende, assez effacée, dans u n recoin de la carte, dessinée, c o m m e o n le voit, sous er
FRANÇOIS I , et n o n pendant le règne d'HENRI II, c o m m e
le croyait
JOMARD. Le DESCELIERS de 1 5 4 6 est, depuis quelques années, la propriété de L O R D C R A W F O R D D E B A L C A R R E S , qui vient de publier (1899), avec u n e savante introduction de M . C O O T E , des fac-similés de cette pièce et de d e u x autres oeuvres d u m ê m e cartographe : — monde
Une
Mappe-
a n o n y m e et n o n datée, m a i s qui parait être de 1536, selon le
Catalogue d u British M u s e u m , o u , plus probablement, de 1542, selon M . H E N R Y HARRISSE (n° 5 4 1 3 d u Cat. d u B. M . ) ; et u n e autre
Mappe-
monde,
Desce-
avec cette légende : « Faicte re
liers, Pb ,
lan 1 5 5 0 —
a Arqves
(British M u s e u m ,
par
Add.
Pierres
M s . 24.065).
Le
cours de l ' A m a z o n e figure déjà sur cette dernière carte, et sur la côte de la G u y a n e o n voit, dans u n e position qui serait plutôt celle de l ' O y a p o c q u e de l ' A r a g u a r y , la rivière de
Vincente.
Il y a encore u n e autre M a p p e m o n d e de DESCELIERS, datée de 1553, laquelle se trouvait à V i e n n e d a n s u n e collection privée. O n ignore ce q u e ce d o c u m e n t est devenu.
e
§§ 2444-2445 emendatè
24
accommodata
cipi ac Domino, Comiti hoc
». —
D: Wilhelmo
Marchiae
felicibus
LECTURE
« Illustriss : et elementiss : PrinDuci
et Ravensbvrgi, eivs
auspicijs
hoc Duysburgi
Jvliae Clivorvm Domino
an : D :
»—
1569
et Montis,
in Ravenstein,
inchoatum
GERARDUS MERCATOR dedicabat. opus
( 319 )
atque
« Aeditum mense
autem
est
» Bibl.
Augusto.
Imp. de Paris, Dép. des Cartes, Collection
opus
perfectum
Klaproth,
N° 147. Exemplaire peut-être unique (*).
En 1570. 2444. «
ABRAHAM ORTELIUS, F l a m a n d .
Theatrvm
Orbis Terrarvm.
l'avant-propos, « ABRAHAMVS —
»—
ORTELIVS,
A la fin du volume, « Auctoris
absolutumque
apud
Aegid.
A la dédicace et à Antverpianus.
ære &
Coppenium
cura
Diesth,
»
impressum Antverpiae
» In-folio. Bibl. du Dépôt Général de la Marine
M.D.LXX.
à Paris. 3875. Bibl. Mazarine, 4897; superbe exemplaire. re
Carte 1
e
:«Typvs
Carte 2 : «
orbis terrarvm
A m e r i c æ sive novi
.»
orbis, n o v ã descriptio. »
En 1575. 2445.
ANDRÉ THEVET, Français.
« La Cosmographie graphe
Universelle d ' A N D R É THEVET
Cosmo-
du Roy. Illustree de diverses figures des choses
remarquables
veuës par l'Auteur, & incogneuës
&
Paris,
Modernes.
de noz
plus
Anciens
1575. » 2 vol. in-folio. Bibl. Imp. de
Paris, Dép. des Cartes, C. 2195; Collection Gosselin, 145. Carte au tome second, en tête du livre X X I : « LE
(*) Il y en a u n autre exemplaire à la Bibl. de Breslau, publié en 1891, en plusieurs feuilles, par la Soc. de Géogr. de Berlin.
e
( 320 )
24
NOVVEAU TEMPS. »
MONDE
LECTURE
§§ 2446-2448
DESCOVVERT ET ILLUSTRÉ
D E NOSTRE
Vers 1584. 2446.
GIOVANNI BATTISTA MAZZA, Italien.
Carte avec cette inscription : « Regionum
MAZZA
oræ
fece.
Descriptio, Donati
A m e r i c æ et
Proximarum
Rasciotti formis.
Gio.
BAT.
» Bibliothèque Royale de la H a y e .
Entre les années 1570 et 1598, puisque c'est alors que florissait le graveur RASCIOTTI.
E n 1587. 2447.
GABRIEL SOARES D E SOUZA, Portugais.
Manuscrit publié en 1825 par l'Académie Royale des Sciences de L i s b o n n e , mais sans n o m d'auteur, et sous le titre de « « Collecção
Noticia
do Brasil
de Noticias para
Ultramarinas
».
», dans le tome III de sa
a Historia
e Geografia
das
nações
Bibl. de Sainte-Geneviève, à Paris.
Réimprimé à Rio d e Janeiro en 1851 par M . D E VARNHAGEN, dans le tome XIV de la Revista de l'Institut Brési lien, sous ce titre : «
Tratado
descriptivo
do Brazil
1587, obra de GABRIEL SOARES D E SOUZA, Senhor da
Bahia,
Camara,
n'ella residente etc. Edição
tos codices manuscriptos Hespanha
e França,
dezesete annos,
castigada
pelo estudo
engenho
seu vereador e exame
existentes no Brazil, e accrescentada
em
de
em
de alguns
de
da mui-
Portugal, commen-
tarios á obra por FRANCISCO ADOLPHO D E VARNHAGEN. » Bibl. Imp. de Paris, Dép. des Cartes.
E n 1592, 1594, 1596. 2448.
THÉODORE D E BRY, A l l e m a n d . Bibl. Imp. de
Paris, Réserve. In-folio. « Americae
tertiap a r s . . . .Studio
&
diligentia
THEODORI
e
§ 2449 DE
24
BRY
LECTURE
Leodiensis,
MDXC1I.
atque
civis
( 321 )
Franco
furtensis
« Americae
pars
quarta
« Americae
pars
sexta
MDXCIV. MDXCVI.
» »
Carte en tète du volume de 1592 : « lis &
opulentæ
à decimo
Peruanæ
ad quintum
Aequatorem
&
Provinciæ,
patere,
est : ex Auctorum,
trarunt,
scriptis recens
Cæsariæ
Ma
tis
à
privilegio
Brasiliæ,
quam ultra
Tabula
DE
quadriennium,
Geographica.
Europæorum
BRY
perlusconcĩnata.
MDXCII
»
Occidentalis
Ame-
»
Carte en tête du volume de 1596 : « respectu
observatione
qui eas Provincias
Carte à lafindu volume de 1594 : « ricœ partis
nobi-
feré gradum diligenti
THEODORO
ad
Chorographia
atque
quinquagesimum
in longitudinem
deprehensum
Orbis
anno
»
Inferior
America
Globi
sive
Novus
Terrestris
Pars.
1596. » En 1595. 2449.
RUMOLDUS MERCATOR, et MICHEL MERCATOR, héri
tiers de GÉRARD MERCATOR : « Atlas mvndi dano,
sive
cosmographicæ
Jllustrissimi
grapho
Autore.
Atlantis Pars Gerardo
Ducis
—
Cum
Indices
Mercatore
Cliviæ
Juliæ,
hæredum
nova
Duysburgi
de
Cliuiæ,
fabrica Rupelmun-
&c.
Cosmo-
clivorvm.
Totius Mundi.
Albertus
Montis, Mercatoris
»—
—
Authore
Illustriss. Ducis Cliuorum.
Excudebat
Gerardi
& Mõtis
Dvisbvrgi
Rupelmandano,
: « Dusseldorpii
Ducis
tibus
Juliæ
Privilegio
altera. Geographia
liæ &a. Cosmographo.
simi
meditationes
et fabricati figvra. GERARDO MERCATORE
Ju-
A la fin des
Busius
lllustris-
&c. Tipographus,
Sump-
Rupelmundani,
Anno
1595. » In-folio. Bibl. Imp. de Paris, Dép. des Cartes, C. 13342. re
Carte 1 ex Magna Geographiæ
:«
Orbis terrae compendiosa
Vniuersali
Gerardi
Mercatoris
ac c æ t e r a r u m bonarum
tori summo,
T. II
in veteris
amicitiæ
artium
descriptio
Quam
Richardo
Gartho,
amatori
ac fau-
ac familiaritis
21
memoriæ
e
( 322 )
24
RUMOLDVS burghi
LECTURE
MERCATOR fieri curabat
Cliuorum.
Typis
e
Carte 5 : «
Aeneis.
America
§ 2450
A°
M. D. LXXXVII.
siue
India
nova.
imitationem
dium
MERCATOREM
gensem.
Per
MICHAELEM
GE-
ad m a g n æ
RARDI MERCATORIS aui Vniversalis redacta.
Duys-
»
in
compenDuysbur-
»
E n 1596. 2450. PIERRE PLANCIUS, et ARNOLDUS FLORENTIUS VAN LANGREN, F l a m a n d s . «
Itinerario,
VAN
Voyage
LINSCHOTEN
t'Amstelredam.
als Nova
Oost
van America,
Francia,
I u c a y a , Cuba,
ofte
van
JAN
Portugaels
HUYGEN
*Jndien
cic. ic. xcvi. » A lafind u volume :
Anno
« Beschryvinge
ofte Schipvaert,
naer
mitsgaders
Florida,
Iamaica...
de deelen
der selver,
diemen
Antillas,
de Eylanden
» In-folio. Bibl. Royale
noemt...
de la H a y e . Bibl. Imp. de Paris. Carte en tête d u volume : « integro
multis
in
Orbis
locis emendatus
terrarum
auctore
typus
PETRO
de
PLANCIO
1594. » Carte en tête de la description de l'Amérique : « neatio
omnium
dictæ
Peruvianæ,
Caslellam
cum
item
Panamam
&
del
fuego,
&
Chilæ, vulgó
portuum,
vadorum,
Jnsulis
Terræ
& cõmodissimo
freti inter Estrecho
terram
emendata,
& scalptor. »
&
usque
: Jtem Peru
ad
Jsthmi auriferæ,
Limæ
: Ora-
&
Magallanes.
ex optimis
atque
RENTIUS A LANGREN, Author
Pariam
Antillas dictis,
portu
scopulorum,
ventorum,
Deli-
Americæ,
Patagonum,
de Fernando
Jnsularum,
delineata
Brasiliam,
de la florida
de Dios,
Cusco,
partis
comprehendentis,
cabo
Nombre
tractusque
hydrographicis
Australis
omnibus
Cubam
vulgò
ejus metropoli etiam
nium
unà cum
: floridæ,
rum
totius
à R. de la Plata,
auream,
Hispaniolam, promont inter
orarum
terram Et om-
pulvinorum, Lusitanicis
& cartis
A R N O L D U S FLO-
§§ 2451-2454
( 323 )
e
24 LECTURE
E n 1597. 2451.
CORNELIUS WYTFLIET, F l a m a n d .
« Descriptionis
Ptolemaicæ
Notitia brevi commentario
Domini
Siue
Occidentis
illustrata studio et opera
WITFLIET Louaniensis. Anno
Avgmentvm.
Lovanii.
M. D. XCVII.
»
CORNELY
Typis IOHANNIS BOGARDI.
In-folio. Bibl. Imp. de Paris,
O. 1133 double. Carte 8 : « Residuum continentis c u m adiacentibus insulis. » En 1602. 2452.
JODOCUS HONDIUS, Hollandais.
Carte avec cette inscription : « Descriptio.
Nova
Universi
I. HONDIUS sculp. I. LE CLERC excus.
Orbis
1602. »
Bibl. Imp. de Paris, Dép. des Cartes, C. 10846. Carte avec cette autre inscription : « sima
Descriptio,
vero
iuxta
Authore
recentiores
I. HONDIUS
Cosmographos
I. LE CLERC
sculp.
Orbis
Terræ
GERARDO MERCATORE, aucta
excus.
Novis-
nuperrime
et
recognita.
1602. » Bibl. Imp. de
Paris, Dép. des Cartes, B. 1707. En 1624. 2453. «
SYMÃO ESTACIO DA SYLVEIRA, Portugais.
Relação
pello Capitão
svmaria
das covsas
do Maranhaõ.
SYMÃO ESTACIO DA
pobres deste Reyno
de Portugal.
Escrita
SYLUEIRA. Dirigida
Em
Lisboa. Anno
aos
de 1624. »
In-folio, 23 pages non chiffrées.Bibl. Nationale de Rio de Janeiro. En 1630. 2454. «
Catolica
Mundo. Orden
MARCOS DE GUADALAXARA Y XAVIER, Espagnol.
Quinta
Parte
de la Historia
de Don Felipe Quarto
Por Fray de Nuestra
Marcos Señora
Pontifical. A la
Rey de las Españas
Magestad y
Nueuo
de GUADALAXARA Y XAVIER, de la del Carmen
de la Obseruancia
de lu
e
( 324 )
24
LECTURE
Prouincia
de Aragon.
Año
Barcelona,
Por SEBASTIAN
1630.
§§ 2455-2457
Con
licencia. Impresso
en
D E CORMELLAS. Y à su costa. »
In-folio. Bibl. Imp. de Paris, Fol. H. 216. E n 1640. 2455. JOÃO TEYXEIRA, Portugais. Atlas inédit : « Descripção de todo o ta
de S
Crvs.
Chamado
XEIRA Cosmographo
vulgarmente
maritimo
o Brazil.
de sua Maiestade
anno
Por
da
terra
IOÃO TEY-
1640. » In-folio,
62 feuilles, comprenant 3 2 cartes avec leurs explications. Bibl. Imp. de Paris, Dép. des Cartes, FA. 321 (*). re
Carte 1
:«
Terra
de Santa
Crvz
a qve chamão
Brasil. »
Carte dernière, sans inscription, mais contenant la côte septentrionale du Brésil depuis R. Tury jusqu'à R. de
te
V
Pison.
E n 1661. 2456.
ROBERT DUDLEY, Anglais.
« Arcano
del Mare
NORTUMBRIA E CONTE da...
In
Fiorenza.
di D. RUBERTO D U D L E O DUCA DI DI WARWICH...
Impressione
secun-
1661. » 2 vol. gr. in-folio. Bibl. du
Dépôt Général de la Marine à Paris, 1876. T o m e second, Carte 14 de l'Amérique. E n 1663. 2457. «
SIMÃO DE VASCONCELLOS, Portugais.
Chronica
da Companhia
de Jesu
do Estado
do Brasil :
e do que obrarão seus filhos nesta parte do Novo M u n d o . T o m o primeiro da entrada da Companhia de Jesu nas partes do Brasil. E dos fundamentos que nellas lançârão, & continuarão seus Religiosos e m quanto alli trabalhou o
(*) Cet exemplaire de P a r i s est u n e copie faite par u n F r a n ç a i s peu habitué à transcrire les textes portugais. Elle doit dater d u siècle dernier o u d u c o m m e n c e m e n t de ce siècle. Voir note a u § 2500.
e
§ 2458
24
LECTURE
( 325 )
Padre Manoel da Nobrega Fundador, & primeiro Prouincial desta Prouincia, com sua vida, & morte digna de memoria : e algũas noticias antecedentes curiosas & necessarias das cousas daquelle Estado, pelo Padre SIMÃO DE VASCONCELLOS da m e s m a Companhia. Natural da Cidade do Porto, Lente que foi da sagrada Theologia, & Prouincial no dito Estado. Lisboa. Na Officina de HENRIQUE VALENTE DE OLIUEIRA Impressor del Rey N. S. Anno M. DC. LXIII. » In-folio. Bibl. Nationale de Rio de Janeiro.
2458.
Ces vingt-et-une autorités se classent en trois
catégories : RIBEIRO ; VAN LANGREN et WYTFLIET; Tous les autres. RIBEIRO, en 1529, plaçait la rivière de Vincent Pinçon hors de la G u y a n e , à l'Est de l'Amazone, à l'Est m ê m e de la baie actuelle de M a r a g n a n . Mais l'article 8 du Traité d'Utrecht porte que Sa Majesté Très-Chrétienne « se desiste de tous droits & prétentions qu'Elle peut ou pourra prétendre sur la proprieté des terres, appellées du Capdu-Nord, & situées entre la riviere des Amazones, et celle de Japoc ou de Vincent Pinson » (§ 859). Et nous savons que Cap du Nord était la Guyane, et que le bord septentrional de la rivière des Amazones a été de tout temps, c o m m e aujourd'hui, son bord guyanais. Donc, quand bien m ê m e le Traité d'Utrecht aurait tort d'iden tifier la rivière de Vincent Pinçon avec celle du C a p d'Orange, toujours serait-il évident que la confusion n'aurait pu se faire qu'entre deux rivières situées, l'une et l'autre, dans la G u y a n e . Nous n'avons donc pas à nous occuper, dans ce travail, de l'opinion curieuse de RIBEIRO. VAN LANGREN, en 1596, WYTFLIET, en 1597, situaient la rivière de Vincent Pinçon à 130 lieues espagnoles du
e
( 326 ) Cap
24
Nord
LECTURE
§§ 2459-2462
continental, tandis que la distance du
d'Orange
au C a p
Nord
Cap
continental, mesurée sur la
grande carte de M. DE SAINT-QUANTIN, est de 56 lieues espagnoles. Tous
les autres,
soit par le n u m é r o d'ordre, soit par la
latitude, soit par la distance en lieues, plaçaient le V i n cent P i n ç o n dans le voisinage immédiat du C a p d u N o r d , beaucoup au Sud du C a p d'Orange. 2459.
Donc, de vingt anciennes autorités marquant la
position du Vincent P i n ç o n , aucune ne situe cette rivière sous le C a p d'Orange, et dix-huit la placent tout près du Cap du Nord. Telle est l'apparence. 2460.
A ce point de vue, l'argument de LA CONDAMINE
est imposant. Il a régné et il règne encore sur les savants les plus profonds de tous les pays, sur les Portugais les plus ins truits et les plus intéressés dans la question, sur les Bré siliens les plus éclairés et les plus patriotes. (Lecture 19.) 2461.
Depuis cent quinze ans, on croit universelle
m e n t que le V i n c e n t P i n ç o n est beaucoup au Sud de l'Oyapoc. C'est long. Mais tout le m o n d e , sans excepter les plus habiles astronomes, a cru pendant bien plus longtemps que c'était le soleil qui tournait autour de la terre. 2462.
« MERCATOR, ORTELIUS, DE BRY..., ont indiqué
au Nord du C a p d u N o r d , après l ' A m a z o n e ,
comme
le premier
cours
d'eau
le V i n c e n t P i n ç o n . »
Ainsi s'exprime M. le BARON DE BUTENVAL, page 130 des
Protocoles.
Et le premier cours d'eau au Nord du C a p d u N o r d étant
le Carapapori, l'honorable
Plénipotentiaire
de
e
§§ 2463-2465
24
LECTURE
France en conclut que c'est au
( 327 ) que le n o m
Carapapori
de Vincent Pinçon était appliqué par les géographes du xvi siècle. e
2463. Mais cette conclusion ne serait légitime que si MERCATOR, ORTELIUS et leurs élèves avaient indiqué tous les cours d'eau de la G u y a n e au Nord du Cap d u Nord. Or le littoral de la G u y a n e , depuis le Cap du N o r d jusqu'au golfe de Paria, est découpé par plus de quarante rivières; et de ce nombre de rivières, MERCATOR, ORTELIUS et leurs élèves n'en signalent que quelques-unes. G É R A R D MERCATOR: r. de Vincente r. Salado,
r. Verde, r. de la Barca,
Pinçon,
r de la Barca,
r. Dulce, r. de
Auiapari.
ORTELIUS, dans sa carte de l'Amérique, et DE B R Y en 1592
et 1594
Verde,
R.
: R. de S. Vincente
Pincon,
R U M O L D U S M E R C A T O R : R. de Vincente Barca,
R.
Pinçon,
r. de la
Auiapari.
MICHEL MERCATOR Barca,
R. Salado,
Dolce.
R.
: R. de
Vincente
Pinçon,
R. de la
Vincente
Pinçon,
Dolce.
PLANCIUS, et DE B R Y en
1596
: R. de
Auiapari.
ORTELIUS, dans sa mappemonde : R. de S. Vin. 2464. Des quarante et quelques rivières qui existent entre le G a p d u N o r d et le golfe de Paria, G É R A R D M E R CATOR en signale seulement sept; ORTELIUS, dans sa carte de l'Amérique, et THÉODORE DE B R Y en 1592 et en 1594, seulement quatre; RUMOLDUS MERCATOR et M I C H E L M E R CATOR, seulement trois; PLANCIUS en 1594, DE B R Y en 1596, seulement deux : et dans chacun de ces différents groupes, la première rivière est toujours celle de Vincent Pinçon. ORTELIUS, dans sa mappemonde, ne signale m ê m e , sur toute l'étendue du littoral de la G u y a n e , qu'une seule rivière; et c'est le
Vincent
Pinçon.
2465. La conclusion à tirer de ces faits, c'est que le Vincent P i n ç o n était, pour les géographes du xvi siècle, e
e
( 328 )
24
LECTURE
§§ 2466-2469
le fleuve de la G u y a n e le plus considérable du côté du Cap d u N o r d , le plus considérable m ê m e
de toute la côte
guyanaise. 2466.
Était-ce donc le Carapapori, ou quelque autre
rivière entre le Cap d u N o r d et le G a p d ' O r a n g e ; ou n'était-ce pas plutôt l'Oyapoc? Était-ce donc
une rivière innavigable, inhabitable,
c o m m e le sont toutes celles qui existent entre le G a p d u N o r d et le G a p d ' O r a n g e ? O u n'était-ce pas plutôt l'Oyapoc, toujours navigué, toujours habité, et dont l'embouchure, mesurée à sa baie, ne le cède en largeur, sur toute la G u y a n e , qu'à celle de l'Esséquèbe? 2467. MERCATOR, ORTELIUS, et tous les élèves de ces deux-maîtres, situaient le V i n c e n t P i n ç o n par une latitude INFÉRIEURE à celle de DEUX DEGRÉS Nord. Et cette latitude convenant beaucoup mieux au papori,
Cara-
par 1° 45', qu'à l'Oyapoc, par 4° 4', on en conclut,
avec une nouvelle assurance, que c'est bien la rivière du C a p d u N o r d , et non pas celle du G a p d'Orange, qui e
était pour les géographes du xvi siècle la rivière de V i n cent P i n ç o n . 2468.
Mais cette conclusion ne serait légitime que si
MERCATOR et ORTELIUS avaient marqué
exactement
les posi
tions astronomiques des lieux voisins du V i n c e n t P i n ç o n . Or cela n'est pas. 2469. aux
ALEXANDRE DE H U M B O L D T a dit, dans son
régions
équinoxiales
du
Nouveau
Continent,
page 322 de l'édition in-4°, et dans son
Examen
l'histoire de
Continent,
la géographie
du
Nouveau
Voyage
tome I, critique
de
tome V,
page 59 de l'édition in-8° : « Pendant trois siècles on traça toute la côte de la Terre-Ferme par u n parallèle trop méri dional » : « Les anciennes cartes [de l ' A m é r i q u e Méri dionale] placent tous les lieux trop au Sud. »
§§ 2470-2473
24
e
( 329 )
LECTURE
Et rien n'est mieux fondé que cette remarque générale de l'illustre savant. 2470. La pointe orientale de la rivière du Para, la pointe aujourd'hui n o m m é e Tigioca, et plus c o m m u n é ment Tijoca, gît par la latitude méridionale de trentequatre minutes seulement; et toutefois R I B E I R O situait cette pointe par un degré quarante minutes, O V I E D O par deux degrés trente minutes,
M E D I N A par
quatre
degrés.
(§§
1631,
1633, 1645). La pointe de Paria, la pointe Nord-Ouest du golfe de ce n o m , gît par la latitude septentrionale de dix degrés quarante minutes; et cependant H E R R E R A en 1601, page 18 de sa « Descripcion de las Indias Ocidentales » faite sur les documents existant aux archives royales de Castille, donnait à la pointe de Paria la latitude de sept degrés. L e M a r o n i se trouve situé par la latitude septentrionale de cinq degrés trois-quarts; et cependant, en 1633, le Gou vernement Français assignait au M a r o n i la latitude de quatre
degrés trois quarts.
(§ 1906).
Le Gap d'Orange et l'Oyapoc se trouvent situés à de quatre degrés de latitude septentrionale ; et cepen dant, J O D O C U S H O N D I U S en 1610, H E N R I H O N D I U S en 1635, J A N S S O N I U S en 1652, et encore F R O G E R en 1698 et en 1699, encore L A B A T en 1730, encore M I L H A U en 1732, plaçaient le Gap d'Orange et l'Oyapoc à deux degrés. (§§ 2316, 2321, 2322, 2328, 2329, 2330). 2471. Malgré leur mérite immense, M E R C A T O R et O R T E L I U S n'ont pu éviter, au xvi siècle, une erreur qui persis tait encore au siècle xviii .
plus
e
e
2472. Mais les cartes de ces grands maîtres nous four nissent clairement le m o y e n de faire nous-mêmes la correction nécessaire. 2473. M E R C A T O R , dans sa mappemonde de 1569, situe la rivière de Vincent P i n ç o n par la latitude septen trionale de un degré vingt minutes; mais dans cette m ê m e
e
( 330 )
2 4 LECTURE
§§ 2474-2476
m a p p e m o n d e la pointe orientale de la rivière du Para se trouve placée
par
de latitude méridionale,
trois degrés
tandis que la vraie latitude de cette pointe est de quatre
minutes
trente-
Sud.
ORTELIUS, dans sa m a p p e m o n d e
de 1570, situe la
rivière de Vincent P i n ç o n par la latitude septentrionale de un
degré;
mais dans cette m ê m e m a p p e m o n d e il place
la pointe orientale de la rivière du P a r a
par
quatre
degrés
Sud. La pointe Tigioca est donc placée par MERCATOR 2°26' trop au Sud; elle est donc placée par ORTELIUS 3°26' trop au Sud. Donc, chez MERCATOR et chez ORTELIUS, la rivière de V i n c e n t P i n ç o n est aussi trop au Sud, tout autant que l'est chez l'un et chez l'autre la pointe orientale de la rivière du Para. Donc, ajoutons 2°26' à 1°20', et nous aurons, pour le V i n c e n t P i n ç o n de MERCATOR, la latitude septentrionale de 3°46'; ajoutons 3°26' à 1°, et nous aurons, pour le V i n cent P i n ç o n d'Ortelius, la latitude septentrionale de 4°26'. 2474.
Est-ce le Carapapori, ou l'Oyapoc?
Est-ce le Carapapori,
à un
degré
quarante-cinq
mi-
nutes?
O u n'est-ce pas plutôt l'Oyapoc, dont l'embouchure stricte est
à quatre
degrés
quatre
minutes?
N'est-ce pas
plutôt la rivière du Cap d'Orange, du cap situé par la latitude septentrionale
de quatre
degrés vingt-deux
minutes?
2475. Mais voici une curieuse condamnation du fameux système de LA CONDAMINE. 2476.
Après avoir lu dans les Protocoles de Paris la
savante argumentation de l'honorable Plénipotentiaire de F r a n c e , dans laquelle M . le BARON D E BUTENVAL, se basant sur la latitude du V i n c e n t P i n ç o n chez MERCATOR et chez
e
§ 2477
24 LECTURE
( 331 )
ORTELIUS, s'est obstinément efforcé de réduire au
Cara-
le Vincent P i n ç o n de ces grands géographes,
papori
M. D'AVEZAC a imprimé deux fois une opinion bien con traire : en 1857, page 221 du Bulletin de la Société de Géographie, 133 du tirage à part; en 1858, pages 252-254 du Bulletin, 124-126 du tirage à part. Le docte critique soutient que le Vincent P i n ç o n de MERCATOR et d'Ortelius est, non pas le Carapapori, à un degré
quarante-cinq
cinq
degrés
minutes
quarante-cinq
l ' E s s é q u è b e , par
sept
Nord, mais bien le Maroni, minutes,
et peut-être
à
même
degrés.
J'en témoigne à l'honorable critique la plus vive recon naissance. Puisque les latitudes si basses données par MERCATOR et par ORTELIUS au V i n c e n t Pinçon, —
minutes,
—
un degré tout juste, —
un degré
n'empêchent pas d'y
voir une rivière située par la latitude vraie quarante-cinq
minutes,
de cinq
degrés
d'y voir m ê m e une rivière située
par la latitude vraie de sept
degrés,
pourquoi empêcheraient-
elles d'y reconnaître l'Oyapoc, à la latitude vraie degrés quatre
vingt
de quatre
minutes?
2477. Mais sur quoi M. D'AVEZAC se base-t-il pour justifier sa manière paradoxale de rejeter le Vincent Pin çon loin de l'Oyapoc? Le docte critique se base sur la distance qui sépare de l'Amazone le Vincent P i n ç o n de MERCATOR et d'ORTELIUS. Il se base sur la parité qu'il trouve entre les cartes de MERCATOR et d'Ortelius et les cartes de VAN LANGREN et de WYTFLIET, dans lesquelles le Vincent P i n ç o n est visiblement situé à
cent trente
lieues espagnoles du G a p
N o r d continental. M. D'AVEZAC prend pour le
C. do Norte
de VAN LAN-
GREN et de WYTFLIET la pointe anonyme où se termine,
e
( 332 )
24
LECTURE
§§ 2478-2479
chez MERCATOR et chez ORTELIUS, la rive guyanaise de l'Amazone. Et en commençant à compter de cette pointe, il conclut que le V i n c e n t P i n ç o n de MERCATOR et d'ortelius est trop éloigné du G a p N o r d continental pour ne pas être, pour le moins, celui de V A N LANGREN et de WYTFLIET. Approfondissons ce point. 2478.
Le Cap N o r d continental est considéré depuis
longtemps c o m m e la borne véritable de la rive guyanaise de l ' A m a z o n e . Mais il n'en a pas toujours été ainsi. KEYMIS et HARCOURT, en 1596 et en 1608, bornaient la rive occidentale de l ' A m a z o n e
à
Ponta
Grossa,
c'est-
à-dire à la pointe méridionale de l'Araguari, au Sud du C a p d u N o r d . (§§ 395-415, 1174-1188). Et avant KEYMIS, et après HARCOURT, la borne guyanaise de l ' A m a z o n e a été souvent placée encore plus au Sud. 2479. veau
Monde,
E n 1640, dans l'édition française de son
Nou-
livre XVII, chapitre 3, consacré à la rivière
des A m a z o n e s , dont la borne orientale était pour lui le Cap Maguari,
JEAN DE L A E T disait : « Tous les Autheurs
qui ont fait mention de cette riuiere, donnent vne fort grande largeur de son embouchure, prenant l'espace d'vn Cap à l'autre, les vns lui baillans cinquante lieuës, les autres soixante, d'autres encore plus : combien que ceux de nostre natiõ, qui ont navigé de son C a p Oriental, le long duquel passe Para, iusques à la riue de main droite d'icelle riuiere [en entrant] y en ayent trouuè beaucoup moins, de sorte qu'il faut que l'emboucheure en soit plus estroite ; toutesfois puisqu'il est manifeste que la latitude de l'vn & de l'autre Cap differe beaucoup, & que l'Orien tal est à enuiron demi degré de la ligne vers le Sud, &
l'Occidental
à deux degrés d'icelle vers le Nord; on
pourra aisement accommoder
ensemble l'vne & l'autre
opinion ; car ceux qui lui donnent la plus grande largeur,
§§ 2 4 8 0 - 2 4 8 3
e
24
LECTURE
( 333 )
semblent la mesurer d'vn Gap à l'autre, & ceux qui la font plus estroite suiuent la ligne droite du Cap Oriental à la rive opposite. »
Or la ligne droite qui continue, de la pointe Maguari, ou de la pointe Tigio ca, vers l'Ouest, la m ê m e direction gardée par le littoral brésilien depuis la baie du Turyaçú, c'est celle qui longe les bords externes des îles M e x i a n a et Caviana, et qui va se briser, dans le continent de la G u y a n e , à la pointe Jupati. Cette ligne marque l'embouchure de l'Ama zone de la manière la plus distincte, en arrêtant une limite bien prononcée entre les canaux du fleuve et une masse d'eau à perte de vue. 2 4 8 1 . Aussi, dans toutes les cartes du xvi siècle, c'est la pointe Jupati qui sert de borne à la rive guyanaise de l'Amazone. Cela se voit clairement, en 1 5 1 1 , en 1 5 2 9 , en 1 5 4 4 , en 1 5 5 9 , dans les cartes de M A R T Y R , de R I B E I R O , de C A B O T O , 2480.
e
D'ANDRÉ
HOMEM.
Et tout aussi clairement chez M E R C A T O R , chez O R T E L I U S , et chez leurs élèves. 2482. Dans la mappemonde de M E R C A T O R , dans les deux cartes d'Ortelius, dans toutes celles des élèves de ces deux maîtres, l'embouchure de l'Amazone est déli mitée par la pointe Tigioca, par les bords externes de certaines
grandes
îles rangées
presque
directement
de l'est
à l'ouest, et par une pointe anonyme du continent de la G u y a n e , faisant la borne Nord-Ouest du canal qui sépare de ce continent la dernière de ces îles. Que peuvent être ces îles? Que peut être cette pointe ? 2483. Les cartes de M. D E M O N T R A V E L nous l'appren dront. Deux groupes d'îles se présentent à l'embouchure de l'Amazone :
e
( 334 ) Les
24 LECTURE petites
îles de
Curuá
§§ 2484-2487
à Bailique, longeant la
côte guyanaise entre la pointe Jupati et l'Araguari, et suivant, c o m m e le continent, la direction Nord-Nord-Est; Les grandes îles Marajó, M e x i a n a et Caviana situées entre la pointe Tigioca et la pointe Jupati, presque
directement
de
et
rangées
l'est à l'ouest.
Le premier de ces deux groupes forme le côté oriental du canal d'Arapóco, regardé depuis longtemps c o m m e une
branche
de l ' A m a z o n e ,
mais que personne n'a
jamais pris, et ne prendra jamais, pour
l ' e m b o u c h u r e totale
du grand fleuve. (§§ 1182-1188). Les bords externes de l'autre groupe, au contraire, délimitent, on ne peut plus naturellenent, l ' e m b o u c h u r e totale
de l ' A m a z o n e , soit que l'on préfère pour borne
orientale de cette embouchure la pointe Tigioca, soit que l'on préfère le cap M a g u a r i . 2484.
Chez MERCATOR, chez
ORTELIUS, chez leurs
élèves, les îles délimitant l'embouchure de sont donc forcément,
celles de Marajó,
l'Amazone
Mexiana,
Caviana.
La pointe a n o n y m e , formant, chez tous ces géographes, la borne occidentale de l ' A m a z o n e , est donc, la pointe
2485.
Jupati.
Mais où est donc, chez MERCATOR, chez ORTE-
LIUS, chez leurs élèves, 2486.
forcément,
le Cap
du
Nord?
M. le BARON DE BUTENVAL l'a déjà indiqué au
juste, page 27 des Protocoles. C'est le Cap
2487.
Blanco.
Ce qui empêche de reconnaître le C a p d u N o r d
dans le C a p B l a n c o de ces géographes, c'est la direction donnée par eux à la côte guyanaise depuis la pointe a n o n y m e de l ' A m a z o n e . Cette direction, au lieu d'être vers le Nord-Nord-Est, est vers le Nord-Ouest, c o m m e le gisement général de la côte océanique de la G u y a n e depuis le C a p d u N o r d . Mais c'est là une erreur manifeste, provenant
de
e
§§ 2488-2489
24
LECTURE
( 335 )
l'obstacle opposé aux observations astronomiques par la pororoca,
dont les sauts montagneux, si bien décrits par
m o n illustre compatriote M . DE MAGALHÃES, dans son poëme « A
Confederação
», s'étendent précisé
dos Tamoyos
ment, c o m m e l'atteste M. CARREY, depuis l'île de Maracá, au-dessus
du Cap
face de la pointe
2488.
jusqu'à l'île de Caviana,
du Nord,
en
Jupati.
Malgré cette erreur, l'identité du Cap Blanco
et du C a p d u N o r d est prouvée par les cartes m ê m e s de MERCATOR, d'Ortelius et de leurs élèves. 2489.
Puisque la pointe anonyme, délimitant, dans
toutes ces cartes, la rive guyanaise de l'Amazone, est la pointe
Jupati,
il s'ensuit que le
Cap
Blanco,
au Nord
de cette pointe anonyme, ne peut être que le Cap du Nord,
ou, tout au moins,
Ponta
Grossa;
car la pointe
méridionale de l'Araguari et le Cap d u N o r d sont les seules avances qui existent entre la pointe Jupati et l'île Maracá. Or deux faits décident la question en faveur du C a p d u Nord. D'après l'exploration
exécutée en 1791 par MANOEL
JOAQUIM DE ABREU, et consignée dans la Revista de l'Ins titut Historique et Géographique du Brésil, tome second de 1848, on compte entre la pointe Jupati et le C a p d u N o r d quarante cours d'eau, dans l'ordre suivant : La rivière G u r u j u ,
Le furo(*) du Guruju. Huit criques, Le petit furo de l'Araguari,
Deux criques, Le grand
furo de l'Araguari,
Dix-sept criques très rapprochées,
(*) Furo, cours d'eau.
dans l'Amazonie, canal de communication entre deux
e
( 336 )
24
La
rivière
grande
LECTURE
§ 2489
Araguari,
Cinq criques, La petite rivière
Piratuba,
U n e crique, La petite rivière
Sucuruju,
Ce sont donc, d'après leur importance : 1° La grande rivière A r a g u a r i ; 2° La rivière Gurujú,
entre la pointe Jupati et l'Ara-
guari ; 3° et 4° Les petites rivières Piratuba
et
Sucurujú,
entre l'Araguari et le C a p d u N o r d . E h bien ! de la pointe a n o n y m e de l ' A m a z o n e au C a p Blanco, GÉRARD MERCATOR indique : 1° Rio
de
Arboledas,
d'une grande étendue;
2° Entre la pointe a n o n y m e de l ' A m a z o n e de A r b o l e d a s , Rio de Pascua,
et le Rio
seulement représenté à
son embouchure; 3° et 4° Entre le R i o de A r b o l e d a s et le C a p Blanco, deux
à peine indiquées.
petites rivières anonymes,
ORTELIUS et MICHEL MERCATOR, dans leurs cartes de l'Amérique, n'indiquent sur cette m ê m e côte que deux cours d'eau : rio de Arboledas,
très grand: rio de
Pascua,
très petit. Et RUMOLDUS MERCATOR indique uniquement rio de Arboledas.
Cette importance donnée au Rio de Arboledas
suffit à
elle seule pour montrer que la rivière de ce n o m ne peut être que l ' A r a g u a r i .
Mais une autre considération le prouve d'une manière péremptoire. Rio
de Arboledas
veut
dire Rivière boisée.
Or l'Araguari, le véritable Araguari, au Sud du Cap Nord
continental,
est la seule rivière de ces parages qui
ait pu porter le n o m de Rivière boisée. ABREU, en parlant de la troisième crique au Nord de
e
§§ 2490-2492
24
LECTURE
( 337 )
l'Araguari, fait cette r e m a r q u e : « Ici o n p e r d de v u e la forêt q u e p r é s e n t e l ' e m b o u c h u r e d e l'Araguari. » Et M. le B A R O N D E B U T E N V A L , p a g e 139 des Protocoles, rappelle q u e « u n e forêt à l'entrée d u fleuve est u n p h é n o m è n e particulier et distinctif de l ' A r a g u a r i . » 11 est d o n c indubitable q u e , d a n s les cartes d e M E R C A T O R et
d'Ortelius, Rio de Arboledas Et p u i s q u e c e s g é o g r a p h e s
estl ' A r a g u a r iactuel. placent le Cap
Blanco
au
Nord d e l'Araguari, il s'ensuit q u e c e cap était p o u r e u x , n o n la pointe m é r i d i o n a l e d e l'Araguari, m a i s le Cap Nord
continental.
2490.
Donc, c'est d u Cap Blanco
qu'il faut c o m m e n c e r
à m e s u r e r , c h e z M E R C A T O R et c h e z O R T E L I U S , la distance du
C a p N o r d continental à la rivière de Vincent Pinçon. 2491.
M . D ' A V E Z A C déclare insuffisantes, p o u r des m e
s u r e s r i g o u r e u s e s , « les cartes à trop petit point d ' O R T E L I U S et de M E R C A T O R . »
Mais, q u a n d le docte critique portait c e j u g e m e n t , il e n connaissait e n c o r e d'autre carte de M E R C A T O R q u e celles de R U M O L D U S M E R C A T O R et de M I C H E L M E R C A T O R , q u i s o n t e n effet, ainsi q u e
les d e u x cartes d'ORTELIUS, à trop petit point :
Amérique d ' O R T E L I U S
m i l . 2 7/10 par degré.
Amérique d e M I C H E L M E R C A T O R . ...
—
2 5/10
—
Mappemonde d e R U M O L D U S M E R C A T O R
—
2 2/10
—
Mappemonde d'ORTELIUS
—
1 5/10
—
Mais la m a p p e m o n d e d e G E R A R D M E R C A T O R , l o n g u e de 2 m è t r e s , h a u t e de 1 m è t r e
24 c e n t i m è t r e s , p r é s e n t e u n e
échelle d e six millimètres p a r d e g r é , et p e r m e t facilement des m e s u r e s r i g o u r e u s e s (§ 2443).
2492.
E h b i e n ! le g r a n d
plus savant d u à-dire d u
MERCATOR,
le g é o g r a p h e le
e
xvi siècle, mettait, d u Cap Blanco, c'est-
C a p N o r d continental, à la rivière d e Vincent
Pinçon, cinquante-deux la distance d u T. II
lieues espagnoles,
—
tout
Cap N o r d continental à l ' O y a p o c . 22
juste
e
( 338 ) 2493.
2 4 LECTURE
§§ 2493-2496
Le V i n c e n t P i n ç o n de MERCATOR n'est donc
pas le Maroni,
c o m m e le pense l'honorable M. D'AVEZAC.
Il n'est pas non plus le
c o m m e le pense
Carapapori,
l'honorable M. DE BUTENVAL. C'est, avec toute certitude, lefleuvedu 2494.
Cap
d'Orange.
Or les cartes d'ORTELIUS, de THEVET, de MAZZA,
de RUMOLDUS MERCATOR, de MICHEL MERCATOR, de THÉODORE DE BRY, de PLANCIUS, de JODOCUS HONDIUS, ne sont, sur ce point, que des réductions de la m a p p e m o n d e de MERCATOR. Donc, pour ces anciens géographes, c o m m e pour le c o m m a n d a n t portugais d'Araguari en 1688, c o m m e pour le cosmographe portugais PIMENTEL en 1712, la rivière de V i n c e n t P i n ç o n était
l'Oyapoc.
2495. O n doit m ê m e réduire à l'Oyapoc le V i n c e n t P i n ç o n de VAN LANGREN et de WYTFLIET. e
Ces deux géographes de la fin du xvi siècle ont fait c o m m e notre honorable contemporain M. D'AVEZAC. Ils ont pris pour le C a p d u N o r d , chez MERCATOR et chez ORTELIUS, la pointe a n o n y m e de Jupati; et de cette manière, ils ont nécessairement exagéré la distance du C a p d u N o r d à la rivière de V i n c e n t P i n ç o n . 2496. Trois faits donnent à cette conjecture la force de la certitude. 1° Chez VAN LANGREN et chez WYTFLIET, la latitude du V i n c e n t P i n ç o n n'est pas de huit degrés, c o m m e le dit M . le BARON DE BUTENVAL, page 140 des Protocoles; mais bien de trois degrés quarante-cinq minutes. Cette latitude est plus faible que celle du M a r o n i de deux degrés ; elle est plus faible que celle de l'Oyapoc de 19 minutes seu lement. Elle convient donc à l'Oyapoc beaucoup mieux qu'au M a r o n i .
(*) Voir toutes ces cartes dans l'Atlas qui a c c o m p a g n e le présenté par le Brésil à l'Arbitre (1899).
Mémoire
e
§§ 2497-2498
24
LECTURE
( 339 )
2° A partir du Vincent Pinçon, la côte suit, dans les cartes de VAN LANGREN et de WYTFLIET, une tout autre que celle qu'elle avait gardée depuis le Cap
direction
du
Nord. Cela convient parfaitement à l'Oyapoc, et nulle ment au Maroni. 3° Le premier cours d'eau à l'Ouest du R.
de
Vincent
c'est chez VAN LANGREN et chez WYTFLIET
Pinçon,
R. de
Or PIMENTEL, dans sa table des positions astro
Lagartos.
nomiques, page 209, après avoir situé à 4° 6' Nord le « Rio Oyapoc
ou
de
« Aperwaque
Vicente
», ajoute immédiatement
Pinson
por outro nome
Proaque
ou Rio
de
Lagartos
— 4° 28' N. » 2497.
Donc, pour WYTFLIET et pour VAN LANGREN, en
1597 et 1596, la rivière de Vincent Pinçon était inten tion nellement celle du Cap d'Orange, c o m m e pour MERCATOR en 1569. 2498.
Mais VASCONCELLOS, en 1663?
Mais DUDLEY, en 1661? Mais TEYXEIRA, en 1640? Mais GUADALAXARA, en 1630? Mais SYLVEIRA, en 1624? Mais GABRIEL SOARES, en 1587? Mais ANDRÉ HOMEM, en 1559, dix ans avant MERCATOR? Mais le cosmographe anonyme de HENRI II, vers 1550(*), environ dix-neuf ans avant MERCATOR? Mais CABOTO, en 1544,
vingt-cinq
ans
avant MERCATOR?
CABOTO était pilote major du Roi d'Espagne; et il pla çait la rivière de Vincent P i n ç o n tout à côté de l'Ama zone. ANDRÉ H O M E M était un cosmographe portugais(**); et
(*) Cette carte est de P. DESCELIERS, et de 1546 : voir note au § 2443. La carte de 1550, au British M u s e u m , est plus que celle de 1546 qui ne porte pas encore
intéressante
l'Amazone.
(**) A N D R É H O M E M était né en P o r t u g a l , mais il habitait l'étran ger. E n 1565, dans une lettre datée de P a r i s , il se déclarait c o s m o -
e
( 340 )
24
§ 2499
LECTURE
il plaçait également la rivière de V i n c e n t P i n ç o n tout à côté de l'Amazone. G A B R I E L S O A R E S , S Y L V E I R A , T E Y X E I R A , V A S C O N C E L L O S , étaient portugais; G U A D A L A X A R A était e s p a g n o l ; et non-seulement ils situaient la rivière de V i n c e n t P i n ç o n tout à côté de l ' A m a z o n e , mais ils déclaraient encore, bien expressément, que c'était là la limite septentrionale du Brésil. (§§ 1821, 1487-1497, 18601863, 2440, 2442, 2447, 2453, 2455, 2457, 2454). 2499. Avant tout, prenons acte de ce fait : qu'en 1587, en 1624, en 1630, en 1640, en 1663, les Portugais et les Espagnols
donnaient
à la limite septentrionale
du
Brésil
le nom de Rivière de Vincent Pinson, — c'est-à-dire le m ê m e n o m employé en 1637 dans Les lettres patentes du
graphe d u R o i d e F r a n c e (Voir S O U Z A VITERBO, Trabalhos cos dos Portuguezes,
Nauti-
L i s b o n n e , 1 8 9 8 , p. 1 6 1 ) .
S a carte de 1 5 5 9 est u n des rares d o c u m e n t s présentant, c o m m e la carte espagnole de DIEGO GUTIERREZ, u n e rivière de Vincent çon
près
de l ' A m a z o n e . P a r m i
é p o q u e qui d o n n e n t le Vincent pondant mornes
à l'Oyapoc, ou montagnes
d'Argent
à
les cartes
Pinson
l'Est de
«
Pin-
portugaises de cette
en b o n n e position, corres Montanhas
» dont « le plus
»
( « plusieurs
saillant est la
Montagne
» ), citons celles de DIOGO H O M E M , de 1 3 6 8 (Bibl. Royale
de D r e s d e ) , et F E R N Ã O V A Z D O U R A D O , de 1568) Bibl. d u Roi, L i s b o n n e ) , 1 5 7 1 (Torre d o T o m b o , L i s b o n n e ) et 1 5 8 0 (Bibl. de M u n i c h ) . Voir sur ce dernier Atlas le § 2529. P o u r ce qui est de la carte de DIEGO G U T I E R R E Z , de 1550, u n
homme
c o m p é t e n t l'a jugée, c o m m e le m o n t r e n t les passages suivants : « ...elle ne décèle pas la main découvertes
accomplies
dans
d'un cosmographe
les quinze
la construction.... » (HENRI HARISSE, Jean
années
au courant
qui en
des
précédèrent
et Sébastien Cabot, P a r i s ,
1882, p. 233). « ...DIEGO G U T I E R R E Z senior, an (H. HARRISSE, John son Sebastien
Cabot
incompetent
cosmographer....
the discoverer of North
America
and
»
his
Cabot, L o n d r e s , 1896, p. 3 2 1 ) .
« N o v e m b e r 5, 1 5 4 4 , he w a s prohibited
f r o m constructing naval
charts a n d naval instruments, w h i c h prohibition w a s renewed, n o v e m b e r 2 8 , 1 5 4 5 » ( H . HARRISSE, The L o n d r e s , 1892, p. 7 2 0 ) .
Discovery
of North
America,
e
§§ 2500
2 4 LECTURE
( 341 )
Roi d'Espagne et de Portugal c o m m e étant celui d'une rivière de la G u y a n e située de 35 à 40 lieues portugaises du G a p d u Nord, — le m ê m e n o m employé en 1700 dans le Traité de L i s b o n n e c o m m e synonyme d ' O y a p o c , alors que ce n o m d ' O y a p o c était encore exclusif à la rivière du C a p d'Orange, — le m ê m e n o m employé en 1688 par le commandant du fort brésilien d'Araguari c o m m e étant le n o m portugais de la rivière du Cap d'Orange.
(§§ 1874-1901,
1975, 1954). Cette identité de n o m est un indice véhément de l'iden tité d'objet. Donc, si, malgré l'apparence, le Vincent P i n ç o n de GABRIEL SOARES, est réellement le fleuve du Cap d'Orange, il s'ensuivra que la prétention du Portugal à la limite du G a p d'Orange remonte, pour le moins, à 126 ans avant le Traité d'Utrecht.
2500.
O n croirait que TEYXEIRA s'oppose invincible
ment à cette démonstration, attendu qu'il n'était pas u n simple amateur, c o m m e
GABRIEL SOARES et son copiste
VASCONCELLOS, c o m m e SYLVEIRA et son copiste GUADALAXARA, mais
cosmographe
du Roi de Portugal,
et qu'il
émettait son opinion en 1640, trois ans après les Lettres patentes de 1637. Mais d'abord, les Lettres patentes de 1637 étant restées inédites jusqu'en 1749, il n'est pas probable que TEYXEIRA en eût connaissance (§ 1874). Et ensuite, les indications royales de 1637 furent renouvelées en 1645 par d'autres Lettres patentes (§§ 19121913). L'opinion officielle du G o u v e r n e m e n t Portugais en 1637,
maintenue en 1645, cinq
ans après
l'atlas de TEY-
XEIRA, annule donc l'opinion particulière de ce cosmo-
e
( 342 )
2 4 LECTURE
§ 2500
graphe, et nous laisse pleine liberté pour la discussion suivante (*).
(*) E n ce qui concerne le premier des João TEIXEIRA, n o u s avons fait r e m a r q u e r (note au § 2455) q u e son Atlas de 1640 à la Bibliothèque Nationale de P a r i s n'est pas u n d o c u m e n t original, m a i s bien u n e copie française. Il est cependant probable q u e cet Atlas a été copié exactement d'un
original, aujourd'hui disparu, c o m p o s é de cartes
sur p a r c h e m i n . D a n s u n rapport de M A N O E L P I M E N T E L , c o s m o g r a p h e royal, sur u n autre Atlas de J. TEIXEIRA, daté de 1642, o n lit le pas sage suivant : « ... Et en c o m p a r a n t
ce livre (l'Atlas de 1642) avec
les cartes et les routiers m o d e r n e s , j'ai vérifié qu'en général les dis tances et les directions qu'il d o n n e ne sont pas exactes, quoique sur certains points il concorde avec ces d o c u m e n t s . » (« ... E conferindoo c o m as cartas e forme c o m
com
os roteiros m o d e r n o s acho n ã o estar con
a m a i o r parte das distancias e r u m o s , postoque esteja
c o n f o r m e e m a l g u m a s cousas... »). Et après avoir m o n t r é les fautes c o m m i s e s par J. TEIXEIRA dans la première carte de l'Atlas de 1642, M A N O E L P I M E N T E L ajoute : « J'ai vu u n grand n o m b r e d'autres cartes de ce m ê m e João TEIXEIRA, et a u c u n e d'entre elles n e présente la pré cision et l'exactitude de celles q u e font maintenant Joáo TEIXEIRA A L B E R N Á S , c o s m o g r a p h e de Sa Majesté... et d e u x autres qui ont étudié par ordre de Sa dite Majesté, et qui dressent déjà des cartes avec per fection. Ce João TEIXEIRA A L B E R N Á S , qui est petit-fils de l'autre João TEIXEIRA, a v u aussi ce livre, et a reconnu toutes les fautes qu'il con tient, quoique ce livre soit l'œuvre de son grand-père.... » L e Rapport termine ainsi : « En peintures
somme,
je dirai que
et enluminures.
ce livre ne contient que
de
bonnes
»
C'est la dernière carte de l'Atlas de 1640, de João TEIXEIRA, q u e le P l é n i p o t e n t i a i r e F r a n ç a i s , e n 1856, et le savant D'AVEZAC, aussi tôt après, ont présenté c o m m e u n d o c u m e n t écrasant contre le B r é sil. Sur cette mauvaise carte des b o u c h e s de l ' A m a z o n e , o n voit en effet le « Rio cação
das duas
do
V
te
Pison
conquistas
per donde
passa
a linha de
demar-
» à 13 lieues 1/2 d u C a p d e N o r d . 11
suffirait de rappeler ici q u e le R o i d ' E s p a g n e et de
Portugal
avait plus d'autorité que personne p o u r attribuer des
noms
aux
rivières de ses possessions en A m é r i q u e , et q u e , par Lettres P a tentes d u 14 juin 1637, il avait déclaré q u e la rivière de Pinçon,
limite septentrionale de
Vincent
la Capitainerie qu'il venait
de
créer au C a p d e N o r d , se trouvait à 30, 35 ou 40 lieues de ce cap. Voir § 1874 et note à ce §.) Mais u n
rapide e x a m e n
question m o n t r e q u e la position du
Vincent
fausse que celle du
En
Cap
de
Nord.
de la carte en
Pinson
y est aussi
effet, sur ce cap le carto-
e
§§ 2501-2503 2501.
24 LECTURE
( 343 )
Le cosmographe anonyme de HENRI II (*), dans
sa mappemonde, assigne à la
Rivière
de
la lati
Vincent
tude septentrionale de 2 degrés 20 minutes; mais il place cette rivière
à moitié
distance
de l'équateur et de
Parya.
Il s'en faut de beaucoup que ce soit là, c o m m e le dit M. le BARON DE BUTENVAL, page 79 des Protocoles, la position du Cap
du Nord.
Une circonstance enlève d'ail
leurs à cette mappemonde toute valeur : c'est que, ainsi que nous l'avons vu au § 1734, son auteur ignorait tence même
2502.
l'exis-
de l ' A m a z o n e .
SYLVEIRA et GUADALAXARA, dans leurs textes,
attribuent au Vincent Pinçon la latitude septentrionale de 2 degrés; mais ils ne disent rien sur la distance de cette rivière au Cap d u Nord, ou à un point quelconque de l'Amazone. Ces deux auteurs ne se prêtent donc pas à une analyse rigoureuse, et on les réfute suffisamment en les rangeant parmi ceux qui traçaient la côte de la G u y a n e par un parallèle trop méridional. (§§ 1734, 1861). 2503.
CABOTO, ANDRÉ HOMEM, GABRIEL SOARES, TEY-
XEIRA, DUDLEY, VASCONCELLOS, ceux-là oui : A une latitude du Vincent Pinçon trop basse pour l'Oyapoc, ils ajoutent, avec toute clarté, une distance tellement courte entre le Vincent Pinçon
graphe a écrit : « Cabo do Norte em
et le
Cap
atlura de 2 graos do Norte »,
c'est-à-dire « C a p d e N o r d à la latitude de 2° Nord ». Avec l'échelle de lieues portugaises, de 17 1/2 au degré, tracée sur la carte, on vérifie que ce cap, qui devrait se trouver à 2° Nord, selon l'auteur, n'a été dessiné qu'à 12 lieues au Nord
de sa « L i n h a
Equino-
cial. » 11 se trouve donc par 0°41'08", c'est-à-dire, 1°18'52" plus au Sud qu'il ne devrait être. Il n'est donc pas étonnant que l'auteur, dans le seul but d'encadrer la rivière dans sa carte, ait fait subir à la limite du V i n c e n t P i n s o n , établie par son Souverain, u n déplace m e n t du m ê m e genre, qui confirme pleinement le jugement par M A N O E L PIMENTEL sur les travaux de ce dessinateur. (*) Voir note au § 2441.
porté
e
( 344 )
24
§ 2504
LECTURE
N o r d continental, qu'elle ne peut nullement convenir à la rivière du G a p d'Orange. C'est là l'argument le plus fort que l'on produira jamais contre l'assimilation de la rivière de V i n c e n t P i n ç o n à l'Oyapoc. Si cet argument restait sans réponse, la F r a n c e triom pherait
dans
la partie
spéculative de la question de
l'Oyapoc, c'est-à-dire dans la détermination du V i n c e n t P i n ç o n primitif. Mais voici la réponse du Brésil : 2504.
TEYXEIRA
(*),
DUDLEY, VASCONCELLOS
(**), ne sont
pas des autorités primitives. Ils n'appartiennent pas au xvi siècle, mais au siècle xvii, —
aux années 1640, 1661, 1663.
Ils sont postérieurs à MAZZA,
MERCATOR,
de
GÉRARD
à trois éditions de
à quatre éditions de
PLANCIUS
et V A N
MERCATOR,
à
RUMOLDUS MERCATOR
LANGREN,
WYTFLIET,
THEVET,
et
à
MICHEL
à cinq éditions
à six éditions de
THÉODORE e
D E B R Y , à douze éditions d'ORTELIUS, qui, au xvi siècle,
(*) Q u a n t à TEIXEIRA, voir la note au § 2500, surtout la partie finale de cette note. (**) L e P. SIMÃO D E VASCONCELLOS, de la S. de J., n'a jamais visité le N o r d d u B r é s i l . A ce Religieux le B r é s i l peut opposer u n autre, le P. JEAN PHILIPPE B E T T E N D O R F F , supérieur des missionnaires jésuites de la province d u M a r a n h ã o , laquelle comprenait l ' A m a z o n i e . D a n s sa Chronica
da
Companhia
de Jesus
no
Maranhão,
terminée en
1697, il place la rivière de V i n c e n t P i n s o n à 40 lieues d u C a p N o r d . L e Père JOÃO D E S O U Z A FERREIRA, d a n s son Noticiario hense, de 1685, et dans l ' A m e r i c a Abbreviada,
de 1693, place le C a p
d e N o r d à 2° 40' de latitude septentrionale, et le « ryo de Pinsão,
de
MaranVicente
por outro n o m e t a m b e m r y o F r e s c o », 40 lieues a u delà
de ce cap. e
U n autre Jésuite, le P. JOSÉ D E M O R A E S , celui-ci d u xviii siècle, donne
le Yapoco
N o r d . (Historia da Maranhão,
ou
Vicente
Companhia
liv. V I , chap. 5).
Pinçon de
Jesus
à 40 lieues d u na
Cap
extinta Provincia
de do
e
§§ 2505-2506
24
LECTURE
(
345 )
ont tous situé le Vincent Pinçon loin du Gap d u Nord, à la distance du Gap d'Orange. Ils sont m ê m e posté rieurs à
JODOCUS
HONDIUS,
qui au commencement
du
e
xvii siècle, en 1602, dans deux cartes différentes, donnait encore au Vincent P i n ç o n la m ê m e position que
GÉRARD
MERCATOR. GABRIEL
SOARES
mappemonde de
e
écrivait au xvi siècle; mais après la
MERCATOR,
après la cosmographie de
après huit éditions d'ORTELIUS,
THEVET.
Nous n'aurions donc à nous occuper que de d'ANDRÉ H O M E M ,
Mais
ANDRÉ
copiste) de
plus anciens que HOMEM
CABOTO
et
MERCATOR.
est un copiste (et très mauvais
C A B O T O (*).
C'est donc dans l'argument de L A
CABOTO
que réside la vraie force de
CONDAMINE.
C'est le crédit du pilote major d'Espagne qui en a imposé aux Portugais. Eh bien, prenons le taureau par les cornes. 2505.
SÉBASTIEN
avant
CABOTO,
GÉRARD
MERCATOR,
situait la rivière de Vincent P i n ç o n tout à côté de l'Amazone, à la place m ê m e du Carapapori? Mais cela ne serait concluant qu'à deux conditions : 1° Que, pour tous les autres points de l'Amérique, CABOTO
se distinguât par son exactitude :
2° Qu'avant
CABOTO
aucun géographe estimable n'eût
situé le Vincent Pinçon à la place de l'Oyapoc. Or, ces deux conditions manquent à 2506.
1° La mappemonde
de
CABOTO.
CABOTO
fourmille de
grosses erreurs. Sans parler de la baie de H u d s o n , dont M. M.
TYTLER
attribuent la découverte à
BIDDLE
SÉBASTIEN CABOTO
que celui-ci défigure monstrueusement, tandis que e
(*) Voir note sur A N D R É H O M E M (2 note au § 2498).
et et
GÉRARD
e
( 346 )
24
LECTURE
§ 2507
MERCATOR représente cette baie avec une exactitude mer veilleuse, probablement d'après le tracé de ses véritables découvreurs, les Portugais CORTE-REAL; sans parler du golfe de Saint-Laurent, découvert par JEAN CABOTO, accompagné de sonfilsSÉBASTIEN, alors tout jeune, et que celui-ci trace incorrectement, le bassin de la Plata, que SÉBASTIEN CABOTO avait exploré lui-même, déjà revêtu depuis longtemps de la charge de pilote major d'Es p a g n e , est représenté par lui d'une manière incroyable. Sa configuration du Paraná et du P a r a g u a y a besoin d'un commentaire; et la position qu'il donne au Rio de San
Salvador
et au Rio N e g r o , décèle chez lui une
négligence scandaleuse, pour ne pas dire une honteuse impéritie. CABOTO fait du S a n Salvador et du Rio N e g r o des affluents
directs
de
l'estuaire de
la Plata,
tandis que
ce
sont, avec l'évidence la plus matérielle, des affluents de l ' U r u g u a y ; et cependant CABOTO avait séjourné sur les bords de l'Uruguay, à l'embouchure du S a n Salvador (*). 2507.
2° Huit
ans avant
CABOTO, une grande autorité
espagnole situait le V i n c e n t P i n ç o n à la place m ê m e de l'Oyapoc. C'est ALONSO DE CHAVES.
Ce
géographe, longtemps laissé dans l'oubli, vient
d'être révélé par deux ouvrages posthumes : «
Disertacion
sobre
la Historia
de
la Nautica,
por
DON
MARTIN FERNANDEZ DE NAVARETE ». Madrid, 1846, in-4°; et «
Historia
General
y
Natural
de
las Indias,
Islas
y
(*) M . H E N R Y H A R R I S S E a détruit à jamais la fausse réputation de SÉBASTIEN C A B O T c o m m e cartographe, dans le chap. XI de John et Sebastian Cabot ( L o n d r e s , 1896). E n e x a m i n a n t cette m a p p e m o n d e de 1544, il est arrivé à cette conclusion : « Considered as a graphic exposition of geographical positions and forms, this planisphere must rank as the most imperfect of all the Spanish maps of the XVI century which have reached us. » (Ouvr. cité, p. 288). t h
e
§ 2507
24 LECTURE
Tierra-Firme
del Mar
Océano,
( 347 )
por el Capitan
NANDEZ DE OVIEDO Y VALDÉS, primer Mundo. con
Publicala
el códice
la Real Academia
original....
GONZALO FER-
Cronista
del
Nuevo
de la Historia, cotejada
TOMO PRIMERO de la Segunda
Parte, Segundo de la Obra.... Madrid. Imprenta de la Real Academia de la Historia.... 1852 ». In-folio, VII — 511 pages. Bibliothèque de l'Institut de France. Biblio thèque Impériale de Paris. NAVARRETE nous apprend, page 134, que ALONSO DE CHAVES était ment
de
professeur royal
de Cosmographie
à l'établisse-
Séville.
Et OVIEDO, écrivant en 1548, déclare, pages 149 et 150, que sa description détaillée du littoral américain est faite d'après la carte du cosmographe en
ALONSO DE CHAVES, construite
1536. La carte de CHAVES, encore inédite, perdue peut-être,
se supplée donc avec le texte d'Oviedo. Eh bien, OVIEDO, pages 122-124, 129, s'exprime en ces termes : « Cabo de los Esclavos, c'est la pointe de l'embou chure de la rivière Marañon, deux degrés et demi au Sud de la ligne. Mais l'entrée du M a r a ñ o n dans la mer n'est pas u n seul bras, c o m m e nous le dirons en traitant du voyage que fît sur cette rivière FRANCISCO DE ORELLANA.... La carte donne à cette embouchure vingt lieues...; dans laquelle embouchure il y a u n grand nombre d'îles.... Cette embouchure, qui est une des choses les plus remar quables que Dieu ait faites dans ce monde, a porté quel que temps le n o m de Mar dulce, parce que, à la basse mer, on puise de l'eau douce loin de la terre, le nombre de lieues que j'ai dit, et encore plus, à en croire VINCENT PINÇON, qui est celui qui a découvert cette rivière.... — C o m m e nous venons de le dire, le cap oriental de l'em bouchure du Marañon, appelé Cabo de los Esclavos, est
e
( 348 )
24
LECTURE
§§ 2508-2509
à deux degrés et demi au Sud de la ligne. Dans cette m ê m e latitude se trouve la pointe occidentale de la rivière; et d'une pointe à l'autre il y a, selon la carte moderne, u n e embouchure de vingt lieues, ou davantage. D e la pointe occidentale
de l'embouchure
du M a r a ñ o n
au
Cabo
situé sous la ligne, dans la partie occidentale d u
Blanco,
continent, il y a soixante lieues au Nordouest-Sudest.... —
Du
Cabo
Blanco
à la pointe n o m m é e del Placél
[du
banc étendu], située à 1 degré de ce côté-ci de la ligne, il y a u n e cinquantaine de lieues.... D e la pointe del Placél
au rio
Baxo,
situé à deux degrés et demi de ce
côté-ci de l'équateur, il y a soixante lieues, à l'OuestNord-Ouest; et dans ces soixante lieues, vingt lieues en deçà du cap, se trouve la rivière de Vincent —
Pinçon.
»
« Pero en estas sessenta leguas, veynte desta parte del
dicho C a b o , esta el rio de Vicente 2508.
Pinçon.
»
Les références d'Oviedo à la découverte par
VINCENT PINÇON et à la navigation par ORELLANA, et sa synonymie de Marañon Marañon
et Mer
douce,
montrent que le
de CHAVES était, c o m m e celui de MERCATOR,
l'Amazone. Et les latitudes égales
qu'il donne aux deux pointes
délimitatives de l'embouchure de l'Amazone, combinées avec les îles occupant cette embouchure, montrent que la borne guyanaise de l ' A m a z o n e était pour CHAVES, c o m m e pour MERCATOR, la pointe Jupati, Donc, le Cabo
Donc, le Cabo Cachipour,
était pour CHAVES, c o m m e pour
Blanco
MERCATOR, le Cap Nord del
portée trop au Sud.
continental. Placél
était pour CHAVES le C a p
de qui BELLIN nous dit, page 272 : « Proche
de ce Cap il y a u n banc de vase qui s'étend l'espace de cinq à six lieues au large. » 2509. çon
vingt
Or ALONSO D E CHAVES situait le V i n c e n t Pin lieues espagnoles
au Nord
du
Cap
Cachipour,
e
§§ 2510-2513 soixante-dix
24 LECTURE
lieues espagnoles,
( 349 )
environ, au nord du Cap
du
Nord.
Et il agissait de la sorte en 1536, huit ans avant CABOTO. 2510.
Donc, le Vincent P i n ç o n primitif n'était pas
le Carapapori,
à neuf
lieues espagnoles
du
Cap
Nord
continental. C'était, nécessairement, l'Oyapoc,
la rivière du
Cap
d'Orange.
2511.
Veut-on que le Cabo
del
Placél
soit le Gap
d'Orange, où il se trouve aussi un grand banc, et que le Vincent P i n ç o n de CHAVES soit Alors le Traité d'Utrecht une grande erreur, —
l'Approuague?
aurait commis réellement
mais au détriment du Brésil.
Alors, si l'on devaitfixerla limite franco-brésilienne, non au Vincent Pinçon d'Utrecht, mais au Vincent P i n ç o n primitif, il faudrait étendre la frontière du Brésil quelques lieues au Nord de l'Oyapoc. 2512.
Mais il n'y a pas à toucher au Traité d'Utrecht.
Le Vincent P i n ç o n primitif porte en lui-même la marque la plus distinctive de la rivière du C a p d'Orange. Ce sont ses MONTAGNES.
2513.
Après avoir n o m m é
la rivière de
Vincent
Pinçon, OVIEDO, page 129, faisant sa description à SaintD o m i n g u e , au Nord de l'Oyapoc, selon la carte d'ALONSO
DE CHAVES, ajoute immédiatement, avec la seule inter position d'une virgule, « y mas acá estan las MONTAÑAS », « et plus en deça se trouvent
les MONTAGNES. »
Or, rappelons-nous que LAURENT KEYMIS, au mois de mars 1596, explorant la côte de la G u y a n e depuis l'Ama zone, n'aperçut des montagnes
qu'à la hauteur du C a p
d'Orange. (§ 1176). Ouvrons la relation
de FROGER, et nous y lirons,
pages 152-153 : « Le 27 [août 1696]. à la pointe du jour, nos Pilotes se faisant encore à plus de 60. lieuës de terre, nous vîmes les eaux jaunes, bourbeuses; & ceux
e
( 350 )
24
LECTURE
§ 2513
qui furent curieux d'y goûter, nous dirent, qu'elles étoient tant soit peu douces : ce qui nousfitjuger que nous devions être à l'embouchure du fameux fleuve des A m a z o n e s , qui par sa rapidité conserve la douceur de ses eaux prés de vingt lieuës en Mer. Nous courûmes sur la terre jusqu'à trois heures aprés midy, que nous vîmes u n e Côte plate, unie & boisée, où nous mouillâmes vers les six heures du soir. —
Le 2 8 & et le 29. nous suivîmes la Côte à trois &
quatre lieuës de terre, sans trouver jamais plus de cinq à six brasses d'eau. —
Le 30. sur les sept heures du matin,
nous reconnûmes le C a p d'Orange, à voir dans
le fond
Consultons la
où nous
commençâmes
des terres des MONTAGNES. » Description
géographique
de
la
Cuiane
par BELLIN ; et nous y lirons, page 273 : « E n approchant du C a p d'Orange, on découvre par dessus le bout qui fait l'entrée de la Riviere d ' O y a p o k o plusieurs
montagnes.
Ce Cap se reconnoît encore mieux par u n e pointe coupée du côté de la Mer, qui est plus élevée que la terre du SudEst dudit Cap; et par plusieurs pointes de montagnes
assez
hautes, qui paroissent séparées les unes des autres, d'au tant plus remarquables que terres que Von
découvre
venant
ce sont du Cap
Consultons, dans les Annales semestre de 1851, les Instructions sur les côtes de la Guyane,
LES PREMIÈRES de Nord.
Hydrographiques, nautiques
hautes
»
pour
second naviguer
par M . T A R D Y DE MONTRAVEL;
et nous y lirons : Page 8 2 : « La côte de la G u y a n e française [française!], depuis le cap N o r d jusqu'au cap d ' O r a n g e , est basse, quelquefois noyée, et n'offre partout à l'œil qu'un rideau de palétuviers de médiocre hauteur qui ont pris racine dans les vases projetées au large par les courants. — D u cap d ' O r a n g e
à la rivière Iracoubo, l'aspect général
change. Quelques
montagnes
et mamelons
isolés appa
raissent en arrière des terres basses qui bordent la côte, et du large offrent l'apparence d'îles détachées »;
e
§ 2514
24 LECTURE
( 351 )
Page 85 : « Dans le N.-N.-O. de la rivière C a r s e w è n e , on aperçoit, au-dessus des palétuviers de la côte et à petite distance dans l'intérieur, un petit plateau couvert d'arbres plus élevés que ceux qui les avoisinent, et qui, dominant ces terres noyées, présente, vu de large, l'apparence d'un morne. O n l'appelle mont Mayé, et c'est, depuis le cap N o r d jusqu'à celui d'Orange, le point le plus reconnaissable de la côte » ; Page 86 : « Le bord occidental de l'Oyapoc présente, en arrière des terres basses et en partie noyées qui limitent la côte, plusieurs mornes ou
qui s'aperçoivent
montagnes
du large bien avant que l'on ait connaissance de celles-là. Elles offrent alors l'apparence d'îles isolées, et sont les premiers anneaux de la chaîne de
qui occupent
montagnes
l'intérieur de la G u y a n e , depuis l'Oyapoc jusqu'à la rivière de C a y e n n e . » Consultons, dans la
Revue
Coloniale
d'août 1858, la
grande carte de M. DE SAINT-QUANTIN. La seule éléva tion que nous voyons
entre l'Amazone
et l'Oyapoc,
c'est
le mont Mayé,| à demi-distance des deux fleuves, dont il est séparé, au Sud et au Nord, par de vastes marécages. Le premier l'Oyapoc
groupe
occidentale de la
Mont
Cap
la baie d'Oyapoc
bord de la mer, entre la Approuague
: Montagne
: Montagne
baie
d'Argent,
la pointe occidentale
d'Orange,
: Montagne
qu'aprés
formant la pointe
Lucas,
rivière d'Oyapoc
formant, en face du de
ne se montre
de montagnes
et ce sont :
de
Coumarouma,
et la rivière
d'Oyapoc
de Carimaré,
au
à petite distance
de la côte et du bord oriental de l ' A p p r o u a g u e : tagnes
de l'Observatoire,
Mon-
un peu plus dans l'intérieur, et
occupant la plus grande partie de l'espace entre
l'Oyapoc
et l ' A p p r o u a g u e .
2514. montagnes ment
Sur la carte d'alonso DE CHAVES,
les
au Nord de l'Amazone se trouvent
après la rivière de
Vincent-Pinçon.
premières immédiate-
e
( 352 )
24
LECTURE
Et sur le terrain, c'est les premières
après
l'Oyapoc,
que se trouvent effec
entre cette rivière et l'Approuague,
tivement
§§ 2515-2518
immédiatement
au Nord de |l'Âmazone.
montagnes
Le m o n t Mayé, insignifiant par sa petitesse, ne frappe point les navigateurs. O n ne lui a jamais donné la qualifi cation de
encore moins a-t-on pu lui appliquer
montagne;
le pluriel 2515.
montagnes.
Il n'y a pas à en douter :
Le V i n c e n t P i n ç o n primitif n'était ni au Nord ni au Sud de l'Oyapoc ; C'était, au juste,
l'Oyapoc
lui-même,
c o m m e le Vin
cent P i n ç o n de MERCATOR, c o m m e le V i n c e n t P i n ç o n du Traité d'Utrecht. 2516.
Cette conclusion serait irréfragable, quand bien
m ê m e il y aurait impossibilité de réduire à l'Oyapoc le Vincent
Pinçon
de
CABOTO, postérieur à
celui de
CHAVES. Mais —
splendide manifestation de la vérité ! — le Vin
cent P i n ç o n de CABOTO, malgré sa grande proximité de l'Amazone, n'est réellement, lui aussi, que
l'Oyadoc.
Car il porte, lui aussi, c o m m e le V i n c e n t P i n ç o n de CHAVES, la marque la plus distinctive de la rivière du C a p d'Orange. 2517. nanes,
Oui, immédiatement au Nord de
rio
la carte de CABOTO présente le n o m de
de
uince-
montagnas.
Donc, de deux choses l'une : O u la carte de CABOTO ne mérite aucune confiance ; O u le rio de uincenanes
2518.
est l'Oyapoc.
Après les témoignages de KEYMIS, de FROGER,
de BELLIN, de M . DE MONTRAVEL, de M. DE SAINT-QUENTIN, ce dilemme ne nous laisse qu'une seule ressource, celle d'expliquer c o m m e n t CABOTO a p u faire de la rivière du C a p d'Orange une rivière du C a p d u N o r d . Or voici la solution du problème.
e
§ 2519
24 LECTURE
( 353 )
2519. La latitude trop méridionale et le peu de lar geur données par les géographes au Marañon, avaient fait commettre à DIOGO LEITE, en 1531, l'erreur de prendre le Maranhão actuel pour le Marañon véritable. Cette méprise de l'explorateur portugais fut cause que le Roi JEAN III, dans le partage qu'il fit de la côte brési lienne, s'imaginant accorder à l'illustre BARROS et à ses associés le véritable Marañon, ne leur accorda, en réalité, que le Maranhão
actuel.
La renommée du naufrage de la grande expédition d'AYRES DA CUNHA, où BARROS avait engagé sa fortune et ses fils, et dont quelques débris s'étaient échappés, en 1536 et en 1538, dans les îles espagnoles de Saint-Do m i n g u e et Porto-Rico, répandit en E s p a g n e l'erreur portugaise. Et la confusion fut portée à son comble en 1542, par le voyage d'ORELLANA. ORELLANA trouva que la grande rivière qu'il venait de descendre, se jetait dans la mer sous l'équater, et que la largeur de son embouchure était de plus de quarante lieues espagnoles. Cela ne cadrait point avec le graphes. Large de deux
vingt et quelques
degrés et demi
AU
SUD
DE
des carto
Marañon
lieues seulement, et situé à LA
LIGNE, le Marañon
des
cartographes semblait être évidemment celui de DIOGO LEITE. Aussi HERRERA dit-il, Décade 6, livre 9, chapitre 6, qu'ORELLANA alla rendre compte au Roi de sa découverte, « en assurant que ce n'était pas la rivière M a r a ñ o n », « certificando, que no
era el rio Marañon.
»
Bien que suivi en 1553 par GÔMARA et en 1563 par son copiste GALVÃO, cet avis de CABOTO ne fut pas goûté par tout le monde. Le docte OVIEDO, qui venait d'entendre de la bouche T. II 23
e
( 354 )
2 4 LECTURE
§ 2519
m ê m e d'ORELLANA le récit de son voyage, en fit le sujet d'une lettre au
cardinal BEMBO, datée de
Saint-Do
m i n g u e le vingt janvier 1543; et une traduction italienne de cette lettre parut en 1556, dans le troisième volume du recueil de RAMUSIO, sous le titre suivant : « La Nauigatione del grandissimo fiume En
1548, c o m m e
Maragnon
».
nous venons de le voir (§§ 2507-
2508), le m ê m e OVIEDO appliquait encore le n o m de
Mara-
ñon à la rivière parcourue par ORELLANA. E n 1569, c o m m e nous l'avons vu au § 1646, le savant MERCATOR gravait sur sa m a p p e m o n d e cette inscription : « Le fleuve Marañon
a été découvert par VINCENT
YAÑEZ PINÇON en l'année 1499, et il a été parcouru en l'année 1542 par FRANÇOIS ORELLANA
dans l'espace de
8 mois, pendant 1660 lieues, presque depuis sa source jusqu'à son embouchure; il conserve la douceur de ses eaux jusqu'à 40 lieues en mer. » —
« M a r a ñ o n fluuius
inuentus fuit à VINCENTIO Y A ñ E Z PINÇON an : 1499, & an : 1542 totus a fontibus fere ad ostia vsque
nauigatus
a FRANCISCO OREGLIANA leucis 1660 mensibus 8. dulces in mari seruat aquas ad 40 leucas. » En
1589, CASTELLANOS, dans ses
illsustres
de
Indias,
Elegias
de
varones
décrivant le fleuve parcouru par
ORELLANA, critiquait, en ces vers, page 339, sait que ce fleuve n'était pas
le Marañon
celui qui
pen-
:
« La m a d r e dei os tal y tan extensa que no la vio mayor hombre viviente, y ansi por ser grandeza tan inmensa m a r d u l c e le llamamos c o m ú m e n t e . y dizen sar engaño no ser et Marañon
del que
piensa
esta creciente. »
Encore en 1745, LA CONDAMINE écrivait dans sa rela tion, pp. 9-10 : « Les Géographes qui ont fait de zone
&
du Marañon
l'Ama-
deux rivieres différentes, trompés
c o m m e LAET, par l'autorité de GARCILASSO et d'HERRERA,
§ 2519
e
24
LECTURE
( 355 )
ignoroient s a n s doute q u e non-seulement les plus anciens Auteurs Espagnols originaux appellent celle dont nous parlons Marañon, dès l'an 1513, mais qu'ORELLANA luim ê m e dit dans sa relation, qu'il rencontra les Amazones en descendant le Marañon, ce qui est sans réplique. » Mais CABOTO, frappé des observations d'ORELLANA, s u r la largeur et la latitude du grand fleuve, réserva le n o m de Maragnon pour la baie que le naufrage d'AYRES DA CUNHA avait rendue célèbre, et représenta sous l'équateur le corps immense et l'immense embouchure du Rio de
las
Amazonas.
A un point de vue c'était un grand progrès. Malheureusement, ce progrès fut mêlé d'une erreur énorme, qui jette un grand trouble dans la carte de CABOTO, et qui explique pourquoi le savant MERCATOR et le savant ORTELIUS n'ont pas adopté le perfectionnement introduit par le pilote major de CHARLES-QUINT. Malgré sa latitude trop méridionale, malgré son embou chure trop étroite, le Marañon de RIBEIRO et de CHAVES était le m ê m e fleuve à qui CABOTO donnait pour la première fois le n o m de Rio de las Amazonas. E
Nous avons déjà v u à la 15 lecture (§§ 1630-1652) des preuves décisives de ce fait; et en voici une autre. RIBEIRO en 1529, CHAVES en 1536, situaient la pointe occidentale du Marañon au Sud de la ligne, l'un à un degré, l'autre à deux degrés et demi; ils donnaient à l'embou chure du Marañon vingt et quelques lieues de largeur ; ils plaçaient au NORD-OUEST de cette embouchure, sous LA LIGNE, le Cabo B l a n c o : et entre cette embouchure et le Cabo Blanco, RIBEIRO écrivait Costa de paricura. Eh bien! dans une carte faite à G è n e s en 1519, par VESCONTE DE MAIOLLO, et publiée en 1859 par M. KUNSTMANN, SOUS le n° 5 de son Atlas, on voit, à la latitude de près de deux degrés SUD, une embouchure de vingt et quelques lieues de large: on lit sous L'ÉQUATEUR, au NORD-
e
( 356 )
24 LECTURE
§ 2520
OUEST de cette embouchure, le n o m de C. branco;
on
lit entre cette embouchure et le Cabo b r a n c o le n o m Costa
et pour n o m de cette embouchure,
de paricuria;
on lit La mare
dolce.
Or la Mer Douce
a toujours été l ' A m a z o n e .
Il est donc clair que CABOTO aurait dû reconnaître dans le fleuve d'Orellana le Marañon
de RIBEIRO et CHAVES.
Et, u n e fois convaincu de cette identité, il aurait senti le besoin de remettre à leur vraie place, beaucoup Nord, mais
plus
au
non-seulement le M a r a ñ o n de ses prédécesseurs, encore
les alentours
de ce fleuve.
Mais, égaré par la fausse latitude assignée au M a r a ñ o n , et par la récente application de ce n o m à la baie qui l'a gardé, CABOTO crut que le Marañon
de ses prédécesseurs
n'était autre chose que cette baie, et que le fleuve par couru par ORELLANA était resté tout-à-fait inconnu jus qu'en 1542. Il le crut tout de bon; car le n o m donné par lui au grand fleuve, n'est pas simplement Rio de las Amazonas c'est Rio de las amazonas
q descubrio
;
FRANCISCO DE ORILLANA.
Et dans cette persuasion, CABOTO fourra l ' A m a z o n e dans sa carte sans toucher à aucune
des latitudes de
RIBEIRO
et CHAVES. Mais l ' A m a z o n e n'est pas une ligne sans largeur. Et CABOTO, exagérant étrangement l'estimation d'ORELLANA, étendit l'embouchure du grand fleuve à plus de soixante et dix lieues espagnoles de large, en lui pour
borne
avaient
orientale
situé sous
le seul
l'équateur,
point
donnant
que RIBEIRO et C H A V E S
c'est-à-dire le Cabo
Blanco.
La conséquence d'un pareil procédé était inévitable. La rivière de Vincent P i n ç o n , placée par CHAVES à soixante et dix lieues environ du C a b o Blanco, c'est-àdire du C a p N o r d continental, se trouva forcément, dans la carte de CABOTO, tout à côté de ce cap. 2520.
Mais le mot montagnas,
heureusement conservé
e
§§ 2521-2524
24
LECTURE
( 357 )
par CABOTO immédiatement au Nord de la rivière de Vin cent Pinçon, proteste de la manière la plus efficace contre un pareil agencement. Ce mot nous révèle une des plus grandes énormités de la carte si défectueuse de CABOTO, et nous force à recon naître dans le Vincent Pinçon du pilote major de Castille, c o m m e dans celui de CHAVES, L ' O y a p o c . 2521.
Les voilà dissipées enfin les apparences spé
cieuses qui faisaient croireàtout le m o n d e que le Vincent P i n ç o n des anciennes cartes n'était pas la rivière du C a p d'Orange. Elles se sont évanouies devant ces quatre considéra tions : Que
les LATITUDES des anciennes
cartes sont TROP MÉRI-
DIONALES; Que
le M A R A ñ O N
des plus
Z O N E , bornée par les pointes
Que
anciennes
Tigioca
et
cartes est l ' a M A Jupati;
le CABO B L A N C O des plus anciennes
caries est le CAP
N O R D continental ; Que
les premières
l'Amazone,
MONTAGNES qui existent au Nord
ce sont celles du bord occidental
de
de L'OYAPOC.
2522. Chez MERCATOR et chez ORTELIUS, maîtres illus tres de presque tous les géographes de la seconde moitié e
du xvi siècle, on ne doit pas s'arrêter à la seule latitude du Vincent Pinçon;il faut considérer aussi le rapport de cette latitude avec celle de l'Amazone. La distance du Vin cent Pinçon au C a p d u N o r d fait alors découvrir claire ment dans ce fleuve celui du Cap d'Orange. 2523.
CABOTO, antérieur à MERCATOR, nous refuse ce
m o y e n de correction ; mais il nous fournit à son tour, dans les montagnes
du Vincent Pinçon, un autre m o y e n de
correction également infaillible. 2524.
Et ces deux
caractères du fleuve du C a p
d'Orange, — sa distance du Cap d u Nord, les montagnes
e
( 358 )
2 4 LECTURE
de son bord occidental, —
se trouvent réunis sur le Vin
cent P i n ç o n dans la carte de CHAVES, Caboto,
§§ 2525-2529
antérieure
à celle de
et inconnue à tous ceux qui se sont jusqu'ici
occupés de la 2525.
question
CHAVES dit
de
l'Oyapoc.
Marañon
et non pas Amazone.
Mais
qu'est-ce que cela fait, quand il est démontré, par des preuves irréfragables, que le M a r a ñ o n n'était autre que l'Amazone
même?
2526. CHAVES, c o m m e CABOTO, c o m m e MERCATOR, c o m m e ORTELIUS, place le V i n c e n t P i n ç o n à une latitude trop méridionale pour le fleuve du C a p d'Orange, situé à quatre degrés et quelques minutes. Mais qu'est-ce que cela fait, quand nous savons qu'encore en 1732 le Chevalier DE MILHAU, décrivant ex professo la G u y a n e Française, assignait au G a p d'Orange, au CAP D'ORANGE nominativement, la latitude de deux degrés? (§ 2330).
2527. Tels étaient, quand ce travail a été entrepris, les motifs qui autorisaient à voir dans la question de l'Oyapoc u n exemple remarquable de la réduction de la multiplicité à l'unité, et à conclure que le V i n c e n t Pin ç o n des anciennes cartes, malgré la variété de ses aspects, est toujours la rivière du G a p d'Orange. 2528. Mais depuis lors, cette conclusion a été bénie par l'apparition d'une preuve qui satisfera pleinement ceux m ê m e s qui n'admettent l'égalité de deux figures géomé triques qu'après les avoir superposées l'une à l'autre. 2529.
Dans son
Atlas
Entdeckungsgechite
Amerikas,
publié à M u n i c h en 1859, et en vente à Paris chez FRANCK et chez KLINCKSIECK, M. K U N T S M A N N a inséré, en fac-simile, la partie américaine d'un magnifique Atlas portugais des siné en 1571, — l'Atlas de FERNÃO VAZ DOURADO, déjà décrit sommairement par M. DE VARNHAGEN, en 1839, dans le troi-
e
§ 2529
24 LECTURE
( 359 )
sième volume du traité de géographie de M. URCULLÛ (*). Une carte de DOURADO, la feuille IX de M. KUNSTMANN, E
va de l'équateur au 47 degré de latitude Nord. Une autre carte, la feuille X de M. KUNSTMANN, va de 34 degrés Sud à 14 degrés Nord. Eh bien ! dans chacune de ces deux cartes, les superbes fac-similes de M. KUNSTMANN nous montrent ceci : DOURADO représente à sa vraie place l'Amazone, sous le n o m m ê m e de Rio
d'Amazonas.
Il représente, sans nom, mais de la manière la plus évidente, le Gap N o r d continental. Il représente sur le littoral de la G u y a n e une rivière portant le n o m de R.° de V.
te
pinçõ.
Et cette rivière est ainsi caractérisée, 142 ans avant le Traité d'Utrecht : Distance du Cap N o r d continental, cinquante espagnoles,
c'est-à-dire, la vraie distance du Cap
lieues
Nord
continental àl ' O g a p o c: Immédiatement à l'Ouest de son bord occidental, le mot montanhas,
c'est-à-dire, une indication matérielle qui
ne convient qu'à Latitude minutes,
l'Oyapoc;
de son embouchure, quatre degrés et quelques
c'est-à-dire, la vraie latitude de
l'Oyapoc.
(*) L'Atlas de 1580, à M u n i c h , n'est pas u n e copie de ceux de L i s b o n n e , de 1571 (Torre do T o m b o ) et 1568 (Palais d'Ajuda). Voir 2 note au § 2498, e
25
( 360 )
e
VINGT-CINQUIÈME
Voyage
2530.
de
§ 2530
LECTURE
Vincent
LECTURE
Pinçon.
« Il est démontré que ce navigateur n'a pris
terre en aucun endroit au Nord de l'équateur jusqu'à son arrivée à l'embouchure de l'Orénoque. » Ainsi s'exprimait BUACHE en 1797, pages 17, 23, 27, 29, 38, de son Mémoire à l'Institut. (§ 689.) Et M . DE MONTRAVEL répétait en 1847 : « Ce mouillage [dans l ' A m a z o n e ] , le seul qu'il prit sur toute la côte, jusqu'aux bouches de l'Orénoque. » Et M . DE BUTENVAL en 1856, page 141 des Protocoles* : « Il résulte des dépositions de VINCENT PINSON et de ses compagnons... que VINCENT PINSON, après avoir reconnu l'Amazone..., reprit la m e r pour ne plus aborder qu'à l'Orénoque.... — Il n'a plus repris terre qu'a l'Orénoque. Donc son n o m donné à l'Oyapoc du quatrième degré et demi n'est qu'une fantaisie. » Et M . D'AVEZAC en 1857, page 164 du Bulletin, 76 du tirage à part : « A u c u n récit, aucun témoignage ne donne (*) Procès-verbal de la 11° séance, § X X des allégations d u Plé nipotentiaire Français.
§§ 2531-2534
e
25
LECTURE
( 361 )
lieu de croire que l'expédition ait, dans cet intervalle [de l'Amazone à Paria], abordé sur quelque point que ce soit du littoral, et la carte de LA COSA n'offre notamment aucune indication de rivière entre l'Amazone et l'Essequibo, ce qui montre suffisamment que l'on naviguait à distance assez grande pour n'en point apercevoir. » 2531. Mais ces assertions sont contredites en ces termes, par NAVARRETE, Colleccion de los Viages, tome III, page 21 : « Après avoir revu l'étoile polaire, YAñEZ suivit la côte du continent pendant près de trois cents lieues jusqu'au golfe de Paria. Il toucha, en passant, à différents parages. » — « Ya recobrada la vista de la estrella polar sigue YAñEZ la costa del continente al pie de trescientas leguas hasta el golfo de Paria. Tocó de paso en varios parages.
»
Et M. DE SAINT-QUANTIN, s'appuyant sur le docte Espa gnol, n'a pas hésité à écrire ces lignes, page 317 de la Revue Coloniale de septembre 1858, page 70 du tirage à part : « Il est clairement établi que VINCENT PINÇON a relâché sur plusieurs
points de la côte de la Guyane.
»
2532. Malgré l'autorité de NAVARRETE, c'est trop hasarder que de donner pour indubitable une relâche de VINCENT PINÇON sur un point quelconque de la G u y a n e , entre l'Amazone et Paria; car, ainsi que le rappelle M. D'AVEZAC, une pareille relâche n'est encore établie par aucun témoignage contemporain. 2533. Mais, si une relâche de VINCENT PINÇON sur le littoral de la G u y a n e est encore problématique, on ne peut nullement révoquer en doute qu'il n'ait, du moins, rangé ce littoral d'assez près pour y faire des découvertes. 2534. Ceci est établi nettement par deux témoignages contemporains, de toute valeur. Ce sont les dépositions de deux compagnons de VINCENT PINÇON, publiées par NAVARRETE, en 1829, dans le tome troisième de sa précieuse collection, pages 552, 548.
e
( 362 )
25
LECTURE
§§ 2535-2537
M A N U E L DE VALDOVINOS, le 19 septembre 1515 : « E n sortant de là [de l'Amazone], ils s'en allèrent jusqu'à Paria. » —
« é de allí salieron é fueron
côtoyant costeando
fasta Pária. » ANTON H E R N A N D E Z CALMENERO, le 25 septembre 1515 : « E n sortant de ce grand fleuve, ils s'en allèrent tout
le long
de
Paria. » — descubriendo
la côte du
continent
découvrant
jusqu'en dedans de
« é de aquel rio grande salieron é fueron por
la costa adelante
por
la tierra firme
fasta
dentro de Pária. » 2535.
VINCENT PINÇON a donc pu découvrir et le Cara-
papori et l'Oyapoc. 2536.
A-t-il découvert
le
Carapapori?
2537.
Trois considérations empêchent de le croire.
1° Si la rivière de Carapapori avait été découverte en 1500, elle ne serait pas restée
inconnue
jusqu'au 2 8 avril
1745, c o m m e il est avéré par la lecture 17, titre 61. 2° Le Carapapori se trouvait masqué
par l'île de
M a r a c á ; les navigateurs ne pouvaient apercevoir cette rivière qu'en rasant la terre ferme ; et VINCENT PINÇON, qui n'avait point pour objet une exploration minutieuse, a dû prendre l'île de M a r a c á pour u n e partie du continent et la laisser à gauche. 3° Le canal angulaire de M a r a c á , au s o m m e t duquel débouche le Carapapori, est d'une navigation trop dan gereuse pour avoir permis à VINCENT PINÇON de s'engager jusqu'à cette rivière. Nous avons déjà vu, au § 1185, une description pitto resque de ce danger, faite en 1611 par l'Anglais HARCOURT. Et voici des témoignages modernes, dans le m ê m e sens, par des explorateurs français : — Guyane
Journal
d'un
Française,
voyage par
sur
la
côte méridionale
CH. P E N A U D , lieutenant
de
de
la
vaisseau,
e
§ 2538
25 LECTURE
commandant Avril
( 363 )
la goëlette « La Béarnaise
1836; dans les Annales
Maritimes
». Février, Mars et Coloniales,
et
tome
quatrième, de 1836. — Page 441 : «Guidés par des pêcheurs brésiliens, quelques caboteurs, venant de C a ï e n n e et allant dans l'Amazone, ont doublé Maraca, en passant par le canal de Tourlouri : cette navigation est très-im prudente, et je ne la conseillerais pas, m ê m e sur les plus petits bâtiments, à ceux qui ne connaissent pas cette côte. » —
Mémoire
sur la partie
de la Guyane
qui s'étend entre
l ' O y a p o k etl ' A m a z o n e ,et sur la communication zone
au
lac Mapa
par
de l ' A m a -
signé
la rivière Saint-Hilaire,
« REYNAUD, enseigne
de vaisseau
Société de Géographie
de Paris,
» ; dans le Bulletin de la
tome premier, de 1839. —
Pages 17 et 18 : « A l'époque des équinoxes, la différence de niveau entre la pleine et la basse mer, est de 50 pieds dans le canal de Maraca, et de 42 pieds dans les rivières de M a p a et de Conani; elle n'est plus que de 9 pieds devant C a y e n n e ; enfin, dans l'Amazone, à Mischiane et Caviane, j'ai trouvé dans m o n voyage, fait précisément à l'époque des équinoxes, qu'elle est de 15 pieds; l'eau, à la haute mer, y est douce, pas m ê m e saumâtre. O n conçoit aisément les courants que de telles variations doivent produire. Dans le canal de M a r a c a surtout, ils sont ter ribles et en rendent la pratique très dangereuse pour les bâtiments à voiles. En nous y rendant au mois de sep tembre 1837 avec le bateau à vapeur
le Coursier,
à l'époque
des grandes marées, nous trouvâmes des courants de huit et neuf milles à l'heure, qui, entrant dans le canal par les deux embouchures à la fois, se précipitant l'un contre l'autre avec toutes sortes de variations dues aux saillies de la côte, déterminaient des remous d'une force extraor dinaire.... A mer basse, le fond demeure à découvert en plusieurs endroits sur une vaste étendue, et l'île de M a r a c a est presque momentanément réunie au continent. » 2538.
Sur quoi se basent donc ceux qui allèguent le
e
( 364 )
25
LECTURE
§§ 2539-2541
voyage de VINCENT PINÇON pour appliquer à la rivière de Carapapori le n o m de ce navigateur? 2539.
Ils se basent sur ces trois points :
Que c'est devant l'Araguari qu'a eu lieu le mouillage amazonien de VINCENT PINÇON ; Q u e l'Araguari avait autrefois pour embouchure, et même
pour embouchure principale,
la rivière de Cara
papori ; Q u e le canal de M a r a c á , où se jette le Carapapori, a toujours porté le n o m de Baie de Vincent 2540.
Pinçon.
Mais ces trois points manquent de consistance.
Nous avons déjà vu à la douzième lecture, §§ 1171-1206, la fausseté du second. Et nous allons nous convaincre également de la faus seté des deux autres. Mouillage
2541.
de
Vincent
Pinçon
dans
l'Amazone.
M. DE MONTRAVEL, REvue Coloniale
pages 409-410, Annales
Maritimes
d'août 1847,
et Coloniales
du
même
mois, 171-172 : « Je vois dans les historiens qui ont écrit le voyage et les découvertes de VINCENT PINÇON [au bas de la page,
ROBERTSON, BERREDO, GALVAÕ, BEAUCHAMP, W A -
SHINGTON-IRVING] que ce navigateur, sorti de Palos avec quatre navires, découvrit la côte du Brésil le 26 jan vier 1500; qu'il aperçut la terre à grande distance et y débarqua pour en prendre possession au n o m de la cou ronne d'Espagne; qu'il prolongea la côte, cherchant une rivière pour abriter ses navires, et qu'il fut repoussé avec pertes par les Indiens habitant le bord d'une rivière dans laquelle il avait envoyé ses embarcations. J'y vois que, quittant cette côte inhospitalière, il fit route au N. O., et qu'après avoir fait quarante lieues à ce r h u m b de vent, il trouva l'eau de m e r si douce qu'il remplit ses futailles; qu'étonné de ce p h é n o m è n e à une aussi grande distance de la côte, il se rapprocha de la terre et mouilla dans le
§ 2541
e
25 LECTURE
( 365 )
voisinage de la ligne, au milieu d'un groupe d'îles ver doyantes et à l'embouchure d'une grande rivière; que pendant le séjour, enfin, qu'il fit dans ce mouillage, le seul qu'il prit sur toute la côte jusqu'aux bouches de l'Orénoque, il éprouva un phénomène de marée qui mit tous ses navires dans le plus grand danger. — Voyons, d'après ce récit succinct, ce que peut être la rivière Vin cent-Pinçon. Il m e paraît qu'en l'étudiant de bonne foi, on ne peut se refuser à l'évidence, que ce n'est autre que la rivière Araouari, si ce n'est le fleuve des A m a z o n e s lui-même; et, en effet, sans parler de la circonstance du voisinage de la ligne, qui donne cependant quelque force à m o n opinion, examinons si quelque point de la côte d'Amérique, depuis le cap Saint-Augustin jusqu'à l'Orénoque, présente le concours des trois circonstances remarquables citées par VINCENT PINÇON : de la présence de l'eau douce à quarante lieues au large de la côte, d'un phénomène de marée capable de mettre des navires en danger, et enfin d'un groupe d'îles verdoyantes à l'entrée d'une grande rivière. J'avoue que nulle part, si ce n'est à l'embouchure de l'Amazone, je n'ai remarqué la coïnci dence de ces trois faits, qui m e semble devoir exclure toute discussion et trancher la question. Ce fleuve seul déverse à la mer une assez grande masse d'eau pour écarter de la côte le grand courant général que, partout ailleurs que dans le vaste entonnoir formé par ses bouches, on rencontre assez rapproché des côtes. Dans cet espace de mer compris entre le cap M a g o u a r y et le cap Nord, on rencontre l'eau du fleuve projetée au large sans m é lange sensible avec l'eau de la mer, tandis que je n'ai re marqué, à l'embouchure d'aucune rivière autre que celle des A m a z o n e s , les eaux être douces à six milles au large de la côte. — En second lieu, on ne remarque, nulle part ailleurs qu'aux environs du cap Nord, un phénomène de marée capable de mettre un navire en danger, phénomène
( 366 )
e
25
LECTURE
§ 2541
appelé par les Indiens prororoca et observé par M. DE LA CONDAMINE. — Le prororoca se fait sentir dans toute sa violence dans lé canal de C a r a p a p o u r i et à l'embou chure de la rivière d'Araouary, près de laquelle VINCENT PINÇON a dû mouiller, puisque, près de cette rivière seulement, est u n groupe d'îles verdoyantes qui pro longent la terre jusqu'au col de l'entonnoir formé par l'embouchure des A m a z o n e s . » M. DE SAINT-QUANTIN, pages 316-319 de la Revue Coloniale de septembre 1858, pages 69-72 du tirage à part : « A défaut du livre fort rare qui contient le récit original de
VINCENT
PINÇON
(Paesi
novamente
retrovati,
Milan,
1508, cap. 112), nous suivrons les relations données par HERRERA, NAVARRETE, et W A S H I N G T O N IRVING, tous auteurs soigneux, qui ont travaillé sur les textes et qui les indi quent... — Arrivé près d'une rivière qui avait trop peu d'eau pour donner entrée à ses navires, il envoya à terre ses embarcations, mais leurs équipages furent assaillis par les Indiens et laissèrent 8 ou 10 morts sur cette plage inhospitalière. N o s navigateurs, fort attristés de cette rude réception, reprirent leur route, et après 4 0 lieues de navi gation faite sans perdre la terre de vue [au bas de la page, note : Il faut observer dans tout ce récit qu'il s'agit de lieues espagnoles de 17 1/2 au degré], ils arrivèrent près de l'équateur, et trouvèrent l'eau de la m e r si douce qu'ils en remplirent leurs futailles. Étonnés de ce phénomène, ils approchèrent de terre et mouillèrent près d'un groupe d'îles verdoyantes, placées à l'entrée d'une rivière, dont l'embouchure avait plus de trente lieues de largeur et dont les eaux pénétraient à plus de 4 0 lieues dans la m e r avant de perdre entièrement leur douceur. — Ils éprou vèrent en cet endroit u n p h é n o m è n e extraordinaire de courants et de marées, qui mit leurs navires dans le plus grand péril. — Ayant regagné la haute m e r en doublant u n cap, ils revirent l'étoile polaire... — E n appréciant de
e
§ 2541
25 LECTURE
( 367 )
bonne foi ce récit avec une carte de l'Amérique méridio nale sous les yeux, surtout après avoir étudié les localités, il est impossible ne pas le traduire c o m m e suit : VINCENT PINÇON, après avoir découvert la terre vers le cap SaintA u g u s t i n , longea le littoral et fit débarquer une partie de son équipage à l'embouchure de la rivière Gurupi, à une quarantaine de lieues (espagnoles) du cap Magoari, et eut là huit à dix h o m m e s tués par les indigènes ; il continua alors sa route le long de la côte, et arrivé dans les eaux douces de l'Amazone, vers le cap Magoari, il reconnut les îles qui sont groupées vis-à-vis la bouche septentrionale
du
fleuve près
de
l'embouchure
de
l'Araouari. Là il faillit se perdre par suite du prororoca, puis ayant doublé le cap Nord, il explora les côtes faciles des G u y a n e s . . . — Cette interprétation est tellement natu relle que tous les historiens qui rapportent le voyage de VINCENT PINÇON indiquent les n o m s des localités. — Le lieu précis du mouillage de VINCENT PINÇON à l'entrée de l'Amazone, est d'ailleurs indiqué d'une manière certaine par le concours de trois circonstances remarquables citées par lui : une mer d'eau douce, un phénomène de marées capable de mettre ses navires en danger, enfin un groupe d'îles verdoyantes à l'embouchure d'une grande rivière. Nulle part, si ce n'est à l'embouchure de l'Amazone près du cap Nord, on ne rencontre sur cette côte la coïnci dence de ces trois faits. » M. D E BUTENVAL, page 141 des Protocoles : « Il résulte des dépositions de VINCENT PINSON et de
ses compa
gnons... que VINCENT PINSON, après avoir reconnu l'Ama zone, vit ses navires en danger par suite d'un raz de marée particulier à ces parages... Or, ce raz de marée est un
phénomène
particulier
à l'Araouari...
Donc, VINCENT
PINÇON a été au Nord de la ligne, et à une latitude que le phénomène de la
prororoca,
qu'il a subi, détermine exac
tement entre un degré et demi et deux degrés et demi. »
e
( 368 )
2 5 LECTURE
§ 2542
2542. L'honorable officier de marine, l'honorable offi cier d u génie, et l'honorable diplomate, ne parlent avec cette assurance que parce qu'ils s'imaginent avec NAVARRETE, que la borne occidentale de l'embouchure de l'Amazone était pour le découvreur de ce fleuve, c o m m e pour tout le m o n d e depuis longtemps, le C a p N o r d . NAVARRETE, tome III, pages 20-21 : « YAÑEZ se dirige vers la terre, et reconnaît le fameux fleuve M a r a ñ o n , appelé plus tard des A m a z o n e s et d'Orellana. Il estima avec justesse que la largeur de son embouchure était de trente lieues et davantage... Les navires se trouvèrent en grand danger... Heureusement, on évita le danger, en reprenant
la m e r
vers le Cap
du
Nord,
où
finit le
fleuve. »
Mais VINCENT PINÇON lui-même, dans sa déposition du 21 mars 1513, consignée dans NAVARRETE, tome III, page 547, déclare que l'eau douce de l ' A m a z o n e péné trait dans la m e r à la distance d'un grand n o m b r e de lieues; et son compagnon GARCIA HERNANDEZ, l'écrivain royal, ajoute, page 549, qu'à cette énorme distance de l'embouchure du fleuve l'eau était parfaitement bonne, si bonne qu'ils en remplirent leurs futailles. Ce fait est rap pelé par HERRERA et par M. IRVING; et M M . DE MONTRAVEL et DE SAINT-QUANTIN le reproduisent fidèlement. Si la borne occidentale de l'embouchure de l'Ama z o n e était pour VINCENT PINÇON le C a p d u N o r d , on trou verait donc de l'eau douce en pleine mer, à une très grande distance en dehors de ce cap. Or, M . L E SERREC, le digne collaborateur de M . DE MONTRAVEL dans son exploration de l'Amazone, celui précisément qui a étudié la partie occidentale du delta de ce fleuve, assure ce qui suit, à la page 18 de son tra vail de 1847 : « Tout le brig la Boulonnaise [monté par M . DE MONTRAVEL] peut certifier pour la rivière du Para qu'elle n'est douce qu'à 6 ou 7 lieues en dedans de son
§§ 2543-2544
e
25
LECTURE
( 369 )
embouchure, et tout l'équipage de la goëlette Maria
la
Santa-
que je commandais peut certifier avec moi pour
l'Amazone que
Baïlique
son
eau
n'est pas
et que pour m e
buvable
en
dehors
rendre au Cap Nord
obligé de m'approvisionner d'eau douce
en dedans
de
j'ai été de cette
île; bien que nous y fussions dans les grandes crues de mars. » 2543.
L'extrémité septentrionale de l'île Bailique,
dans les cartes de M. DE MONTRAVEL, est à sept minutes au Sud de la pointe méridionale de l'Araguari. Donc, par le simple rapprochement de ces deux faits, —
l'eau douce trouvée par VINCENT PINÇON à une grande
distance en dehors de l'Amazone, l'eau douce introu vable en dehors de Bailique, —
il demeure évident que
la borne occidentale de l'Amazone n'était pour VINCENT PINÇON, ni le C a p d u Nord, ni m ê m e Ponta Grossa de l'Araguari. C'était forcément, c o m m e
pour
MARTYR en 1511,
c o m m e pour VESCONTE DE MAIOLLO en 1519, c o m m e pour RIBEIRO en 1529, c o m m e pour CHAVES en 1536, c o m m e pour CABOTO en 1544, c o m m e pour ANDRÉ HOMEM en 1559, c o m m e pour MERCATOR en 1569, c o m m e pour ORTELIUS en 1570, —
la Pointe
Jupati.
2544. La pointe Jupati présente-t-elle le concours des trois circonstances caractéristiques du mouillage amazonien de VINCENT PINÇON ? Sans nul doute. Puisqu'on trouve de l'eau douce en dedans de l'île Bailique, à plus forte raison doit-on en trouver dans le voisinage immédiat de la pointe Jupati, placée beaucoup plus près du lit de l'Amazone. Et, en effet, nous venons de voir dans cette m ê m e lecture, § 2537, ce témoignage de M. REYNAUD. sur la partie de l'Amazone qui baigne la côte septentrionale de l'île Caviana, tout près de la pointe T. II
24
e
( 370 )
25
LECTURE
§ 2544
Jupati : « L'eau, à la haute mer, y est douce, pas m ê m e saumâtre. » Les îles qui commencent au voisinage de l'Araguari, sont verdoyantes; M . DE MONTRAVEL le certifie, dans le texte cité au § 2541. Et dans les belles cartes du m ê m e M . DE MONTRAVEL, on voit que ces îles s'étendent jusqu'au près de la pointe Jupati. La pororoca est suffisante pour anéantir le système de BUACHE et de M . L E SERREC, d'après lesquels le mouilage équatorial de VINCENT PINÇON aurait été dans la rivière de Para, et n o n dans l ' A m a z o n e proprement dite; car M . DE MONTRAVEL déclare, pages 638-639 des Annales Maritimes et Coloniales d'avril 1847, que la pororoca ne se fait point sentir dans la rivière de Pará. Ce grand p h é n o m è n e suffit également pour montrer que le mouillage de VINCENT PINÇON a été dans la partie occidentale de l'entonnoir de l ' A m a z o n e proprement dite; car M . DE MONTRAVEL déclare encore, page 591, que la partie orientale de cet entonnoir est exempte de la poro roca. Mais la pororoca n'est pas exclusive au voisinage du C a p d u N o r d , c o m m e le prétend M . le BARON DE BUTENVAL. Il est avéré, au contraire, par les témoignages ocu laires de LA CONDAMINE, de M . DE MONTRAVEL, et de M . ÉMILE CARREY, qu'elle ravage également le voisinage immédiat de la pointe Jupati. LA CONDAMINE, page « Entre
Macapa
&
le Cap
193 de la première édition : de Nord... le flux de la Mer
offre u n p h é n o m è n e singulier
O n entend d'une ou de
deux lieues u n bruit effrayant qui annonce laP o r o r o c a . . . .» M . DE MONTRAVEL, page 591 des Annales
Maritimes
et
Coloniales : « Dans TOUTE la partie ouest de l'entonnoir, il se fait sentir, à l'époque des syzygies, u n p h é n o m è n e de marée connu sous le n o m de prororoca. »
M . ÉMILE CARREY, page 185, parlant de l'île de C a -
e
§ 2545
25 LECTURE
( 371 )
viana, en face de la pointe Jupati : « La prororoca se lève par le travers de Maraca, au-dessus du cap Nord, et vient, rangeant la côte, mourir dans la grande bouche, pour reprendre à toute force sur les bancs de Bragance et au long de notre île. »
2545. La convenance parfaite du voisinage immédiat de la pointe Jupati pour le mouillage amazonien de VINCENT PINÇON, trouve une entière confirmation dans la route suivie par ce navigateur depuis son précédent mouil lage. M. DE SAINT-QUANTIN suppose que depuis ce dernier mouillage, VINCENT PINÇON continua sa route le long de la côte sans perdre la terre de vue, et qu'au bout de quarante lieues espagnoles il rencontra les eaux douces de l'Amazone vers le cap Mogoari; et cette opinion a reçu en A l l e m a g n e l'honorable sanction de M. PESCHEL. Mais M. LE SERREC vient de nous certifier, § 2542, que l'eau du cap Maguari est salée; et les compagnons de VINCENT PIN ÇON, ainsi que tous les historiens de ce découvreur, s'ac cordent à dire que lorsqu'il rencontra l'eau douce, il voyait si peu la terre qu'il se croyait en pleine mer : ce fut m ê m e la cause de sa surprise. Étonné de la rencontre de l'eau douce en pleine mer,
VINCENT PINÇON se rapprocha de terre, pour éclaircir ce secret, c o m m e s'exprime HERRERA; et il reconnut que cette eau sortait d'un grand fleuve. C o m m e n t VINCENT PINÇON devait-il s'y prendre, pour réussir dans sa recherche? L'eau douce qu'il rencontra n'était point immobile; c'était u n
courant.
La seule chose qu'il avait à faire, c'était de remonter le fil de ce courant. Et en suivant ce m o y e n unique, il se trouva forcément devant le canal principal de l'Amazone, en vue de l'île Caviana et de la pointe Jupati.
e
( 372 )
2 5 LECTURE
2546.
§ 2546
« Qu'ajouter de plus?
« U n e preuve matérielle, en quelque sorte, de la légi timité de nos raisonnements? » E h bien, elle est imprimée depuis plus de trois siècles et demi; elle est imprimée dans le récit original que M . DE SAINT-QUANTIN regrette avec raison de n'avoir pu con sulter. Le 23 avril 1501, rien que sept mois après le retour de VINCENT PINÇON en E s p a g n e , quand les notions de ses découvertes étaient encore dans toute leur fraîcheur et sans mélange des découvertes ultérieures, son voyage du 18 novembre 1499 au 30 septembre 1500 se trouvait écrit, conjointement avec celui de NIÑO et avec les trois pre miers voyages de COLOMB, par u n personnage extrêmement éclairé de la cour de FERDINAND et ISABELLE, le pronototaire PIEEER MARTYR D'ANGHIERA. Le 21 août de la m ê m e année 1501, le texte latin de MARTYR se trouvait traduit en italien, ou plutôt dans le dialecte vénitien, par ANGELO TREVISAN, secrétaire de DOMENICO PISANI, ambassadeur de V e n i s e auprès des rois catholiques. TREVISAN envoya sa traduction à DOMENICO MALIPIERO, praticien à Venise. Et en 1504, le travail de MARTYR, traduit par TREVISAN, parut dans cette ville, en une petite brochure in-4° de quelques feuillets, sous ce titre : Libretto de tutta la navigatione
de Re de Spagna
de le isole, et terreni
nuovamente
trovati(*).
O n ne connaît de cette publication primitive qu'un seul exemplaire, existant à V e n i s e , mentionné pour la pre mière fois par FOSCARINI, livre IV, note 309, et ensuite par ZURLA, t. II, p. 108.
(*) Libretto De Tutta L a Navigation Isole Et Terreni Nouamente Trovati.
De Re De Spagna
De
Le
e
§ 2546
25 L E C T U R E
( 373 )
Heureusement, tout le précieux libretto fut inséré, c o m m e livre quatrième, clans le recueil plus volumineux de F R A C A N Z I O (*), Nouo
Mondo
da
intitulé :
Paesi
nouamente
retrouati
Et
Alberico Vesputio florentino intitulato. »
B R U N E T , dans son Manuel
du
Libraire,
article
Vespucci,
cite cinq éditions du recueil de F R A C A N Z I O : L'édition originale, de Vicence, achevée d'imprimer le 3 novembre 1507, et dont un exemplaire existait à Paris, en 1843, 2
e
au pouvoir de M. T E R N A U X - C O M P A N S ;
édition, achevée d'imprimer le 17 novembre 1508,
à Milan, et dont un exemplaire existait à Paris, en 1844, au pouvoir de CHARLES NODIER; 3° édition, publiée à Milan en 1512; 4
e
édition, publiée à Milan en 1519 (**).
5
e
édition, publiée à Venise en 1521, avec le titre un
peu changé. Je connais l'édition de 1512, achevée d'imprimer le 27 mai, et l'édition de
1519, achevée d'imprimer le
5 mai : la première, à la Bibliothèque de l'Université à L e y d e , Hist. 4° 166; la seconde, à la Bibliothèque de l'Arsenal à Paris, 4° 1209, Or,
H.
dans l'une et dans l'autre de ces deux éditions,
le chapitre CXIII commence par ces mots : « Après avoir fait quarante lieues, ils trouvèrent la mer d'eau douce; et en cherchant d'où venait cette eau,
ils trouvèrent une
bouche de quinze milles, qui débouchait dans la mer avec une très grande impétuosité : devant laquelle bouche il y avait plusieurs îles ». —
« Andati quaranta leghe tro-
uorono el mare de acqua dolce : & inuestigando doue qsta acq uegnia trouorono una bocha che p. XV. miglia (***) (*) FRACANZANO DA M O N T A L B O D D O . e
(**) 5 (***)
e
édition. La 4 ,
de V e n i s e , 1517.
Dans le Mans, à la Bibl. de Ferrara, antérieur à ces publi
cations : « 15 lige » (15 lieues).
e
( 374 )
25
LECTURE
§ 2547
sboccaua in mare cò grandissimo ipeto : Dauanti da laqle bocha erano moiteĩsule.» Le fleuve débouchait
dans
la mer
AVEC UNE TRÈS GRANDE
IMPÉTUOSITÉ. Et M . LARTIGUE, à la page 31 de son Instruction
Nau-
publiée à Paris en 1827, nous dit ce qui suit : « D u côté de l'île Marajo, les courans de flot font, dans les grandes marées de l'hivernage, environ six milles à l'heure; ils font de huit à dix milles le long de la côte située entre M a c a p a et le cap N o r d . Leur vitesse est si considérable, qu'il est impossible de tenir à l'ancre au milieu du fil du courant. » tique
sur
les côtes
de
la
Guyane
Française,
Devant
la bouche
du fleuve il y avait
PLUSIEURS ÎLES.
Cherchons dans les cartes de M. DE MONTRAVEL. Il n'y a aucune île devant la grande embouchure qui s'étend du Cap M a g u a r i au Cap du N o r d . A u c u n e île devant la ligne qui joint le Cap M a g u a r i à la pointe méridionale de l'Araguari. A u c u n e île devant la bouche de l'Araguari. Et il y a plusieurs îles, DOUZE sur les cartes de M . DE MONTRAVEL, devant la bouche occidentale de l'Amazone, devant le canal borné par la pointe Nord-Ouest de C a v i a n a et par la pointe Jupati. La
bouche
avait
QUINZE MILLES.
Mesurons sur les cartes de M . DE MONTRAVEL. D u Cap M a g u a r i au Cap du N o r d , 90 milles. D u Cap M a g u a r i à la pointe méridionale de l'Ara guari, 65 milles. D'une pointe à l'autre de l'Araguari, 4 milles seu lement. Et de la pointe Jupati à la pointe Nord-Ouest de Caviana, précisément QUINZE milles. 2547. Le canal occidental de l'Amazone est à vingt lieues françaises de l'Araguari. L'Araguari est donc hors de cause.
e
§§ 2548-2549
25 LECTURE
( 375 )
Cette rivière n'a jamais pu porter le n o m de VINCENT
PINÇON. Donc, quand bien m ê m e le Carapapori aurait jamais été une branche de l'Araguari, on n'aurait jamais pu transmettre de l'Araguari au Carapapori une dénomi nation impossible pour l'Araguari. Si le n o m de VINCENT PINÇON avait dù rester attaché à la rivière où ce découvreur éprouva le phénomène effrayant de la pororoca, ce n'est pas l'Araguari qui aurait dû s'appeler Rivière de Vincent Pinçon, mais bien le canal occidental de l'Amazone. Mais nous avons vu à la X I V lecture, que le n o m de VINCENT PINÇON n'a été attaché au canal occidental de l'Amazone qu'en 1857, par M. D'AVEZAC, en donnant à un texte de 1587 une interprétation solitaire, démentie par tous les documents antérieurs et par tous les docu ments postérieurs. Baie
de
Vincent
Pinçon.
2548. « S'il est impossible de trouver dans les récits anciens les moindres indices propres à justifier le n o m de VINCENT-PINÇON donné à notre O y a p o c k , il est au contraire incontestable que le canal ou baie de Carapapouri a toujours porté et porte encore le n o m du célèbre explorateur. » Ainsi parle à son Gouvernement M. DE SAINT-QUANTIN, page 325 de la Revue Coloniale de 1858, page 78 du tirage à part. (§§ 1112-1121.) 2549. Mais il est inexact que le canal ou baie de Carapapori ait toujours porté le n o m de Baie de Vincent Pinçon.
La carte de GUILLAUME DELISLE, invoquée par M. DE SAINT-QUANTIN, par le Département des Affaires Étran-
e
( 376 )
2 5 LECTURE
§§ 2550-2551
gères de F r a n c e (Protocoles, page 14)(*), et par M. le BARON DE BUTENVAL (Protocoles, page 79)(**), est de l'année 1703, — deux cent trois ans après le voyage de VINCENT PINÇON. L ' A r c a n o del Mare de DUDLEY, allégué par M. DE BUTEN VAL, page 79 des Protocoles, et déjà produit par LA CONDAMINE en 1749, appartient au xvii siècle. Car la seconde édition de cet ouvrage, celle qui existe à Paris, est de l'année 1661, cent soixante et u n ans après le voyage de VINCENT PINÇON; et dans le cas que la première édition soit conforme à la seconde, cette première édition est de l'année 1637 (***), cent trente-sept ans après le voyage de e
VINCENT PINÇON. 2550. M . le BARON DE BUTENVAL fait remonter plus haut le n o m de Baie de Vincent Pinçon dans le voisinage immédiat du C a p d u N o r d . Le savant diplomate assure, pages 27, 131 des Protocoles (****), que dans deux cartes ajou tées par JODOCUS HONDIUS au Mercator de 1606, et portant les titres latins de America
il faut voir dans
Pinis
B.
et America
u n e « abréviation de
Meridionalis, Pinsonis.
»
Si cette explication était juste, si Pinis était une abré viation du génitif latin Pinsonis, il faudrait remonter encore plus haut. Car en 1599, la carte placée en tête de l ' A m e r i c æ Pars VIII de THÉODORE DE BRY et intitulée Tabula Geographica nova & c , présente avec toute netteté, immédia tement à l'Ouest du C a p d u N o r d , les mots Pinis Baÿa. 2551. Mais, quoique portant u n titre latin et appar tenant à u n livre écrit en latin, la carte de THÉODORE DE BRY est la simple copie d'une carte hollandaise.
(*) M é m o i r e d u 2 8 juin 1 8 5 5 d u C O M T E W A L E W S K I . (**) 7 séance, 1 0 n o v e m b r e 1855. e
(***) Elle est de 1648, sont conformes à celles d e par la fausse position d u TEIXEIRA de 1640. Voir note
et les cartes de cette première édition la seconde. D U D L E Y a été induit e n erreur Vincent Pinson sur la dernière carte de au § 2500. E
e
(****) Séances d u 2 0 sept. 1 8 5 5 (2 ) et d u 4 janvier 1 8 5 6 (11 ), § 2.
§
2552
e
25
LECTURE
( 377 )
C'est la copie d'une carte de JODOCUS hONDIUS, publiée à Amsterdam en 1598, avec u n grand nombre de légendes hollandaises et sous ce titre hollandais : « Nieuwe caerte van
het wonderbaer
onder
ende
de Linie Aequinoctiael
nieuwelick
besocht door
goudrÿcke tusschen
Sir Water
landt
Guiana,
Brasilien
Ralegh
Ridder
gelegen
ende P e r u : van
Enge-
landt, in het jaer 1594.95 ende 1596. » — « Nouvelle carte du merveilleux et aurifère pays de Guiane, situé sous la ligne équinoxiale entre le Brésil et le Pérou : nouvel lement exploré par Sir WATER RALEGH, chevalier d'Angle terre, dans les années 1594.95 et 1596.»
Cette carte précieuse, dont on conserve un exemplaire à la Bibliothèque Impériale de Paris, département des cartes, portefeuille 1745, présente déjà, immédiatement à l'Ouest de C de Nord,
le n o m de Pinis Baye, dont le der
nier élément, Baye, n'a rien de latin. Pinis
n'est donc pas une abréviation du génitif latin
Pinsonis.
U n autre fait démontre cette vérité avec évidence. A u lieu de Pinis, on écrivait aussi Pynes. C'est ce que donne, en 1599, la carte de LEVINUS HULSIUS, citée au paragraphe 2432. Et c'est aussi la véritable leçon des deux cartes publiées par JODOCUS HONDIUS en 1606, et invoquées par M. DE BUTENVAL : dans la carte de A m é r i q u e , Pynes B.; dans la carte de l'Amérique Méridionale, Pynes bay. Or, sans parler de bay, cette terminaison en es s'oppose invinciblement à l'interprétation imaginée par M. le BARON
DE BUTENVAL. ne peut pas être une abréviation de Qu'est-ce donc?
Pynes
Pinsonis.
2552. JODOCUS HONDIUS nous met lui-même sur la voie, dans sa carte primitive. Après avoir rappelé dans le titre, que la G u y a n e venait d'être explorée par les Anglais dans trois voyages
e
( 378 )
2 5 LECTURE
§ 2553
consécutifs, pendant les années 1595, 1596 et 1597 (faus sement altérées en 1594, 1595 et 1596), il ajoute cet aver tissement : « Les côtes de cette carte ont été fort dili g e m m e n t dessinées, selon leurs hauteurs et leurs vrais gisements, par u n pilote qui les a visitées et explorées dans les années susdites. » — « D e Custen van dese Caerte, sÿn seer vlietich geteekent op haere hoogten ende waere streckingen, door een seker stierman die dit selve beseilt ende besocht heest, inde jaren voornomt. » Les trois voyages dont il s'agit sont ceux de WALTER RALEGH et de LAURENCE KEYMIS, écrits par eux-mêmes , et celui de LÉONARD BERRIE, écrit par son compagnon
THOMAS MASHAM. Les relations de ces trois voyages nous ont été con servées par HAKLUYT, dans le troisième volume de son recueil (§ 2313). RALEGH n e peut pas nous servir; il ne visita que l'Orénoque. Mais KEYMIS et BERRIE explorèrent, pour le compte de RALEGH, les parties méridionales de la G u y a n e . Consultons-les. KEYMIS nous apprend, pages 672 et 682 de HAKLUYT, qu'il avait en sa compagnie une petite pinasse appelée le Découvreur et c o m m a n d é e par WILLIAM DOWNE ; et les mots dont il se sert sont ceux-ci : « the Discouerer, a small pinnesse », « our Pinnesse the Discouerer. » Le voyage de BERRIE porte chez HAKLUYT, page 692, le titre suivant : « The third voyage set forth by sir WALTER RALEGH to G u i a n a , with a pinnesse called the
Watte.
»
Pourrait-on n'être pas frappé de la ressemblance de pinnesse avec pynes? Pynes
Bay
signifie, évidemment, Baie
Ce doit être, ou la pinasse
de la
the Discoverer,
Pinasse.
montée par
§§ 2554-2556
e
25
LECTURE
WILLIAM DOWNE, OU la pinasse
( 379 )
the Watte,
montée par
LÉONARD BERRIE. Et c'est plutôt la petite embarcation de BERRIE. Car MASHAM, page 693 de HAKLUYT, parle d'une
baie
où
se trouva dans un grand embarras, et qui,
le Watte
d'après ses paroles, ne peut être que le large évasement du canal de Carapapori, entre le Cap du N o r d et l'île de Maracá. 2553.
VINCENT PINÇON n'a donc découvert, ni la
rivière de Carapapori, ni le canal de Carapapori, ni rien qui se rapporte à cette rivière ou à ce canal. A-t-il découvert
2554.
l'Oyapoc?
Rappelons-nous les dépositions de VALDOVINOS
et d'ANTON COLMENERO, compagnons de VINCENT PINÇON : —
« E n sortant de là [de l'Amazone], ils s'en allèrent
côtoyant
jusqu'à Paria. » —
fleuve, ils s'en allèrent
« E n sortant de ce grand
découvrant
tout le long de la côte
du continent jusqu'en dedans de Paria. » (§ 2534). Rapprochons de ces deux témoignages ceux de KEYMIS, de FROGER, de BELLIN, de ,M. DE MONTRAVEL, de M. DE SAINT-QUANTIN (§ 2513), sur les
montagnes
de l'Oyapoc,
que les navigateurs aperçoivent à la hauteur du C a p d'Orange, quand ils sortent de l'Amazone. Et nous demeurerons convaincus que, en longeant le littoral de la G u y a n e du Sud au Nord, VINCENT PINÇON a dû être attiré par les
montagnes
de l'Oyapoc, et découvrir,
sinon l'Oyapoc m ê m e , du moins 2555.
le Cap
d'Orange.
Écoutons le découvreur, déposant lui-même
sur ses découvertes (§ 2542) : 2556.
« VINCENT YAÑEZ PINZON, capitaine de Leurs
Altesses, habitant de Séville à Triana, âgé de plus de 50 ans, a déclaré à Séville, le 21 mars 1513.... : qu'il a découvert depuis le cap de Consolacion,
qui appartient au
( 380 )
e
25
LECTURE
§ 2557
Portugal et s'appelle maintenant cap de S a i n t - A u g u s tin : qu'il a découvert toute la côte à l'Ouest 1/4 NordOuest de ce cap : qu'il a découvert la
mer
douce,
où l'eau
douce pénètre dans la m e r quarante lieues : qu'il a décou vert de m ê m e la province qui s'appelle
Paricura
:
et qu'il
a ensuite longé la côte jusqu'à la bouche du D r a g o n . » — « VICENTE YAÑEZ PINZON, capitan de SS. AA., vecino de Sevilla en Triana, de m a s de 5 0 años de edad, declaró en la m i s m a ciudad en 21 de Marzo de 1513...., que descubrió desde el cabo de C o n s o l a c i o n , que es en la parte de Portugal, é agora se llama cabo de S. Agustin, é que descubrió toda la costa, é luego corriendo al occidente la cuarta del nurueste, que así se corre la tierra; é que des cubriô éhalló la m a r dulce, é que sale 40 leguas en la m a r el agua dulce, é asimismo descubrió esta provincia que se llama Paricura, é corrió la costa de luengo fasta la costa [boca] del D r a g o n . » 2557. VINCENT PINÇON distingue ses découvertes en trois parties : au centre, l ' A m a z o n e ; au Sud-Est de l ' A m a z o n e , une longue côte, commençant au Cap de C o n s o l a c i o n au; Nord-Ouest de l ' A m a z o n e , la province de
Paricura.
La côte de Paricura c o m m e n c e , naturellement, à la pointe Jupati, borne occidentale de l ' A m a z o n e pour VINCENT PINÇON (§§ 2541-2546). Cette côte doit avoir u n e certaine longueur, puisqu'elle mérite le n o m de province
et qu'elle fait pendant à la côte
qui s'étend du Cap de C o n s o l a c i o n à l ' A m a z o n e . Mais où finit-elle, au juste? Nous s o m m e s aidés dans cette recherche par la note suivante de M . D'AVEZAC, dans son travail de 1857, page 163 du Bulletin, 7 5 du tirage à part : « Le n o m de Paricura figure déjà c o m m e dénomination de pays dans la déposition de PINÇON, aussi bien que dans le texte de
2558
e
25
LECTURE
PIERRE MARTYR avec la forme
( 381 )
et s'il nous fallait absolument lui trouver une synonymie actuelle, nous préférerions y reconnaître simplement le n o m des Indiens Palicours, habitants de cette région sur les marges orientales de la G u y a n e , en ces terres noyées auxquelles se rapporte en effet l'indication de PINÇON. » Paricóra,
La conjecture du docte critique est parfaitement fondée; car les Indiens qui ont reçu des Français le n o m de Palicours, portent parmi les Portugais, aujour d'hui encore, le n o m de Paricuras. O n en trouve la preuve dans l'opuscule de M. BAENA cité au § 1953, docu ment XXIII, pages 61, 62. Gela posé, voici, d'après des autorités françaises, la délimitation de la côte des Palicours. LA BARRE, en 1666, page 14 du livre cité au § 1928 : « L a G u y a n n e Indienne, qui contient enuiron quatrevingts lieuës Françoises, est vn Païs fort bas & inondé vers les Costes Maritimes, & depuis l'embouchure des A m a z o n e s jusqu'au G a p d u Nord, qui est presque inconnu aux François; depuis lequel jusqu'au Cap d'Orange, quoy que le Païs soit de m e s m e nature, & que l'on ne voye sur ses Riuages aucune Terre releuée, ny Montagne, mais seulement des Arbres c o m m e plantez dans la Mer, & diuerses coupures de Ruisseaux & Riuieres, qui ne produisent d'autre aspect que l'objet d'vn Païs noyé, l'on ne laisse pas d'avoir vne plus grande connoissance de ces Terres parce que les Barques Françoises, Angloises & Holandoises, y vont souuent traitter du Lamentin ou Vache de Mer, que les Aracarets & Palicours qui habitent cette Coste, leur traittent. » MILHAU, en 1730, dans le livre de LABAT cité au § 2130, tome IV, page 352 : « Les Palicours sont sur la rivière de Mayacarré & dans les savanes ou prairies qui sont aux environs de la rivière d'Oyapoc. » WARDEN, en 1834, page 56 du volume cité au § 967 :
e
( 382 )
25
LECTURE
§§ 2559-2561
Cette nation nombreuse, toujours en guerre
« Palicours.
avec les Galibis, occupait autrefois le
cap Orange.
Donc, en se déclarant découvreur de
»
la province
des
VINCENT PINÇON réclame pour lui la décou
Palicours,
verte du C a p d ' O r a n g e , terme septentrional de cette province. 2558.
VINCENT PINÇON qualifie de découverte sa re
connaissance du Cap de Consolation, — emploie entre
la m ê m e
expression
pour
ce cap et l'Amazone, —
expression
pour
l'Amazone, —
descubrió;
la côte
descubrió;
la m ê m e
descubriô;
la
expression pour la province des Palicours, — briô.
il
comprise même descu-
Mais pour la côte comprise entre la province des
Palicours et la bouche Paria, il se borne
septentrionale
du golfe
à dire qu'il l'a longée, —
corrió
de de
luengo.
Pourquoi cette différence? 2559.
C'est que, dans ces derniers parages, VIN
CENT PINÇON avait été précédé par CHRISTOPHE COLOMB en 1498, et par ALONSO DE HOJEDA en 1499. 2560.
La part de COLOMB est bien connue; tout le
m o n d e sait au juste que c'est le côté méridional de la péninsule de Paria. Mais on méconnaît l'étendue complète de la part de
HOJEDA. 2561.
Nous
avons
cependant, sur cette question,
une indication précise, fournie par HOJEDA lui-même. Ce découvreur
fut u n des nombreux témoins pro
duits par le Fiscal dans le grand procès intenté contre
les héritiers de CHRISTOPHE COLOMB. Il déposa à S a i n t - D o m i n g u e , le 8 février 1513, sur différents chefs d'enquête. Et sa déposition se trouve dans le tome III de NAVARRETE, —
morcelée en six fragments selon les ques
tions auxquelles il avait à répondre.
§§ 2 5 6 2 - 2 5 6 4
e
25
LECTURE
( 383 )
Or voici, page 5 4 4 de NAVARRETE, la réponse de HOJEDA sur son voyage de 1 4 9 9 : « ALONSO DE HOJEDA dit que la vérité de cette ques tion est que ce témoin est ledit HOJEDA, le premier h o m m e qui est venu découvrir après l'Amiral ; qu'il a découvert la terre-ferme au midi, et en a parcouru environ deux cents lieues jusqu'à Paria... : qu'il a découvert... toute cette terre-ferme deux cents lieues avant Paria, et depuis celle de Paria... jusqu'à Quinquibacoa. » — « ALONSO DE HOJEDA dice, que la verdad de esta pregunta es que este testigo es el dicho HOJEDA, el primer hombre que vino á descubrir despues que el Almirante, é descubriô al mediodía la tierra firme, é corrió por ella ansi 2 0 0 leguas hasta Paria... : des cubrió... toda esta tierra firme 2 0 0 leguas antes de Pária, é de la de Pária... hasta Quinquibacoa. » 2562. Se basant sur cette déclaration, NAVARRETE (tome III, p. 5 ) , IRVING (tome III, page 2 3 ) , HUMBOLDT (Examen critique, tome I, page 3 1 3 , tome IV, 1 9 6 ) , trouvent que l'extrémité méridionale de la découverte de HOJEDA doit être placée sur les côtes de Surinam.
Et M. D'AVEZAC, dans le chapitre X de son travail de 1 8 5 7 et dans la première des deux cartes annexées à ce travail, assure que le point le plus méridional qui puisse être assigné à la découverte de HOJEDA, c'est le Maroni. 2563. Mais ces résultats reposent sur les cartes modernes, et sur des évaluations arbitraires de la lieue de HOJEDA; tandis que nous avons, pour expliquer d'une manière positive la déclaration de HOJEDA, un document aussi important que s'il émanait de ce dé couvreur lui-même. 2564.
C'est la carte de son
premier
pilote.
HOJEDA nous apprend, à la fin de sa réponse sur son voyage de 1499, qu'il avait alors pour premier pilote
( 384 )
e
25
LECTURE
§ 2565
JUAN DE LA COSA : « y que en este viage que este dicho testigo hizo, trujo consigo à JUAN DE LA COSA, piloto, é MORIGO VESPUCHE é otros pilotos. » Et MARTYR, dans le livre dernier de sa deuxième dé cade, livre rédigé en 1514 et imprimé en 1516, recom m a n d e , pour la connaissance des côtes d ' A m é r i q u e , une carte en parchemin qu'avait faite JUAN DE LA COSA, compagnon de HOJEDA, «IOANNES DE LA COSSA FOGEDÆ comes. » Or, en juillet 1832, M M . ALEXANDRE DE HUMBOLDT et WALCKENAER ont trouvé à Paris une m a p p e m o n d e en parchemin portant cette légende : « JUAN DE LA COSA lafizo enel puerto de S : mj en año de 1500. », « JUAN DE LA COSA l'a faite dans le port de Sainte-Marie [de la baie de Cadix] en l'année 1500. » a
Cette date est précieuse. D e retour dans la baie de Cadix au c o m m e n c e m e n t de l'année 1500, peut-être m ê m e à la fin de 1499, JUAN DE LA COSA n'en repartit qu'en octobre 1500. Sa carte doit donc renfermer, et renferme en effet, nonseulement les découvertes de HOJEDA, auxquelles il ve nait de prendre part, non-seulement les explorations de LEPÉ, rentré en E s p a g n e en juin 1500, mais encore les découvertes de VINCENT PINÇON, rentré le 30 septembre, et dont u n des navires était c o m m a n d é par son neveu DIEGO HERNANDEZ COLMENERO, qui avait aussi accompa gné HOJEDA (NAVARRETE, tome III, pages 544, 550), et qui, par conséquent, était parfaitement en état de relier entre elles les découvertes de l'un et de l'autre. L'original de JUAN DE LA COSA, conservé jusqu'en 1852 dans la bibliothèque de M . le BARON WACLKENAER, est repassé alors en E s p a g n e , et se garde maintenant au dépôt naval de Madrid. Mais, sans parler des copies, plus ou moins infi dèles, données par HUMBOLDT et par M . LA SAGRA dans leurs atlas, le public doit à M . JOMARD, depuis le mois
§§ 2565-2567 d'août JUAN
1846, un
e
25
( 385 )
LECTURE
fac-simile
de
la mappemonde
de
D E L A C O S A , dont ce scrupuleux savant a enrichi
ses Monuments
de la
Géographie.
Étudions, dans cet équivalent
de l'original, le tra
vail du premier pilote D E H O J E D A . 2565.
La
carte de
JUAN
D E L A COSA
présente
l'équateur et le tropique de Cancer; et elle porte sur ses deux grands côtés une longue échelle, divisée en certains espaces, dont chacun est partagé en six petites subdivisions. M A R T Y R
nous prévient que cette échelle,
« conformément à l'usage espagnol, ne marque pas des milles, mais des lieues » ; et en la comparant avec la distance de l'équateur au tropique, on voit que cette distance, de 23 degrés et demi, répond à 32 espaces et presque 2/3, d'où il suit que J U A N
D E L A C O S A donnait
à chaque degré 16 lieues 2/3, que chaque espace de son échelle vaut 12 lieues, et chaque subdivision 2 lieues. Que
cela suffise, ou non, pour pouvoir réduire en
mètres la lieue de J U A N
D E L A C O S A , peu nous importe.
Nous n'avons pas à déterminer la valeur absolue de la lieue de ce marin, mais seulement sa valeur relative, dans la carte qu'il nous a léguée. 2566.
Mesurons
maintenant, sur la carte de
son
premier pilote, les 200 lieues de H O J E D A . 2567.
Mais à partir de quel point? —
De la bouche
méridionale ou de la bouche septentrionale du golfe de Paria? Ni de l'une, ni de l'autre. HOJEDA Paria,
—
Paria
».
ne parle point de golfe; il dit simplement « 200 lieues jusqu'à
Or, le n o m de Paria,
Paria
», « 200 lieues avant
employé tout seul, a signifié de
tout temps la terre de Paria, la péninsule
de Paria.
C'est la péninsule qui a donné son n o m au golfe, et non le golfe à la péninsule. T. II
2 5
e
( 386 )
25
LECTURE
§§ 2568-2569
Dans sa déposition du 6 avril 1513 (NAVARRETE, tome III, page 540), le pilote JUAN RODRIGUEZ, compagnon de CHRISTOPHE COLOMB dans son voyage de 1498, s'exprime en ces termes : « ils ont reconnu une île qui s'appelle Trinité, et de là ils sont arrivés à Paria, QUI EST TERRE FERME », — « reconocieron una isla que se llama Trinidad, é de alli llegaron á Pária, que es tierra firme. » Mais HOJEDA lui-même ajoute à ses premières énonciations une phrase qui les explique bien : « toute cette terre ferme 200 lieues avant Paria, et depuis celle de Paria jusqu'à Q u i n q u i b a c o a », « toda esta tierra firme 200 leguas antes de Pária, é de la de Pária hasta Q u i n quibacoa. » A quoi peut se rapporter l'espagnol à tierra
la (celle),
si ce n'est
firme?
2568. CHRISTOPHE COLOMB avait découvert tout le côté interne de la terre de Paria, depuis le s o m m e t de la péninsule jusqu'à sa base. O n le voit clairement dans la lettre du grand h o m m e (NAVARRETE, tome I, pages 242-264), dans le texte de M . IRVING (tome II, pages 102-127), et dans les cartes de NAVARRETE et de l'illustre Nord-Américain. Le n œ u d de la découverte de HOJEDA avec celle de COLOMB, c'est donc la base de la péninsule de Paria, au fond d u golfe dont cette longue péninsule montagneuse constitue le bord le plus voyant. E h bien, sur la carte de JUAN DE LA COSA, deux cents lieues de littoral, comptées de la base de la péninsule de Paria vers le Sud-Est, aboutissent à une baie, sur la borne occidentale de laquelle est écrit motes, c'est-à-dire mõtes, et dont la borne orientale est formée par une longue pointe, située par la latitude septentrionale de quatre degrés et demi, et ayant au Sud le n o m de tierra de S : anbrosio. 2569. Cette baie est celle d'Oyapoc. La latitude de sa pointe orientale le prouve claire ment : — quatre degrés et demi.
§§ 2570-2571
e
25 LECTURE
( 387 )
Et cette indication est confirmée par celle de môtes sur l'autre côté de la baie, c'est-à-dire par ces montagnes carac téristiques de l'Oyapoc, qui ont dû frapper nécessaire ment, dans leurs routes du Sud au Nord, VINCENT PINÇON et LEPE, sur lesquels s'est réglé JUAN DE LA COSA pour la partie méridionale de sa carte. 2570. C'est si évidemment la baie d'Oyapoc, que M. D'AVEZAC lui-même n'a pu s'empêcher de le reconnaître, en 1858, dans la finale du passage suivant, pages 256-257 du Bulletin de la Société de Géographie de Paris, 128-129 du tirage à part : « On suppose que le cap d'Orange, près duquel débouche l'Oyapoc, est représenté sur la carte de JEAN DE LA COSA par la pointe de terre qui y est appelée C° de S. D°. — ce qui nous paraît devoir être lu Cabo de Santo
Domingo,
plutôt que de San
Diego,
—
et le cap
de
N o r d par un cap de Santa-Maria dont on a cru trouver l'indication dans la m ê m e carte; mais nous sommes obligé de faire remarquer, sur ce dernier point, que ce cap supposé est un golfe, formé par l'embouchure de l'Amazone en amont de l'endroit où l'on avait ressenti le Mascaret. Et quant à l'autre désignation, c o m m e elle se trouve inscrite à moitié chemin entre l'embouchure de l'Amazone et l'équateur, et le golfe de Pária, elle nous paraît difficile ment applicable au cap d'Orange, qui se laisse mieux deviner, ce nous semble, à la pointe de la Tierra de San Ambrosio.
»
2571. Ce n'est pas de VINCENT PINÇON, c'est de LEPE, que JUAN DE LA COSA a dû tirer le G de S m j et el macareo, et m ê m e tout le tracé et la plupart des n o m s des côtes non visitées par HOJEDA ; car il avait eu plus de trois mois pour se renseigner auprès de LEPE, et il n'avait eu que quelques jours, et à la veille d'un nouveau départ, pour entendre a
VINCENT PINÇON. Mais cela n'enlève rien à la partie essentielle du texte
de M. D'AVEZAC.
e
( 388 )
25
LECTURE
§§ 2572-2573
Dessinée d'après VINCENT PINÇON OU d'après LEPE, la pointe orientale de la baie où aboutissent les deux cents lieues de HOJEDA, est toujours, pour M. D'AVEZAC luimême,
le Cap
d'Orange.
Le Cap d'Orange, proprement Cap
Oyapoc
(§§ 2259-
2273), est la borne orientale de la baie d'Oyapoc. Donc, de l'aveu de M . D'AVEZAC lui-même, la déposition de HOJEDA, expliquée par son premier pilote, confirme celle de VINCENT PINÇON. Les deux découvreurs de la G u y a n e s'accordent à fixer, c o m m e n œ u d de leurs découvertes, 2572.
la baie
d'Oyapoc.
Avant les témoignages judiciaires de HOJEDA et
de VINCENT PINÇON, l'étendue des découvertes de celui-ci avait déjà été marquée dans u n Acte royal, daté de Gre n a d e le 5 septembre 1501, et mentionné par HERRERA, par NAVARRETE et par M . IRVING. Ce document primordial infirme-t-il, par hasard, ce qu'ont établi, le 8 février et le 21 mars 1513, les déposi tions de HOJEDA et de VINCENT PINÇON? 2573.
HERRERA, NAVARRETE, IRVING, excitent la curio
sité, sans la satisfaire. Mais, à m a demande, m o n noble compatriote et ami M. DE VARNHAGEN, alors chargé d'affaires en E s p a g n e , a sollicité et obtenu de Séville u n e copie authentique de la
Capitulation
de
VINCENT PINÇON, tirée du registre du
secrétariat du P é r o u pour l'année 1501, écrite sur papier timbré, et légalisée, le 15 décembre 1857, par M . ANICETO DE LA HIGUERA, archiviste général des I n d e s à Séville. Cette copie officielle a été envoyée par M . DE VARNHA GEN, en janvier 1858, au Ministère des Affaires Étrangères à Rio-de-Janeiro. Mais, l'ayant eue à m a disposition le 2 3 et le 2 4 dé cembre 1857, j'en ai pris m o i - m ê m e une copie
littérale,
qui
sera publiée à la suite de ce travail, en tête des pièces justificatives.
e
§§ 2574-2576 2574.
25
LECTURE
( 389 )
Le Roi FERDINAND et la Reine ISABELLE disent à
VINCENT PINÇON : « Vous avez découvert certaines îles et terre-ferme, auxquelles vous avez donné les n o m s sui vants : moso,
Sainte-Marie
de
et
la Consolation
Rostro
her-
et de là vous avez suivi la côte qui court au Nord-
Ouest jusqu'à la grande rivière que vous avez appelée Sainte-Marie
de la Mer Douce,
toute la terre au long jusqu'au —
et par le m ê m e Nord-Ouest, Cap
de Saint-Vincent
» :
« descobristes ciertas islas é tierra firme, que posistes
los nombres siguientes : Santa Mari a de la Consolacion, é Rostro h e r m o s o , é dende alli seguistes la costa que se corre al Norueste fasta el Rio grande que llamastes Santa Maria de la Mar dulce, é por el mismo Norueste, toda la tierra de luengo fasta el Cabo de San Vicente ». Làfinit,dans l'Acte royal de 1501, la série des décou vertes de VINCENT PINÇON : « é por el mismo la tierra de luengo fasta el Cabo
de SAN
Norueste, TODA
VICENTE ».
Il est donc positif que le terme septentrional des découvertes de VINCENT PINÇON fut un cap, au Nord-Ouest de l'Amazone; que ce cap était situé
loin
de ce fleuve; et
qu'il reçut de son découvreur le n o m de
Cap
de
Saint-
Vincent.
2575.
Mais ce n o m disparut bientôt.
C o m m e n t le rétablir aujourd'hui à sa place véritable? 2576.
O n le retrouve, en 1775 et en 1814, dans les
deux cartes suivantes : Mapa
Geografico de America
Meridional
dispuesto y gra-
vado por D. JUAN DE LA CRUZ CANO Y OLMEDILLA; Carte d'après
de
l'Amérique
les cartes de
cartes marines
Méridionale
la Cruz,
dressée
en
Jeffereys et quelques
et terrestres, tant manuscrites
que
1809, autres
gravées.
Par P. LAPIE. LA CRUZ OLMEDILLA et son copiste placent dans la terre-ferme un de
deux
Cap
de Saint-Vincent,
degrés et demi
Nord.
à la latitude juste
e
( 390 )
2 5 LECTURE
§§ 2577-2579
Mais les bonnes cartes de la G u y a n e , —
celles de
M . DE MONTRAVEL, de M . ROBIQUET, de M . DE SAINT-QUANTIN, de M . D'AVEZAC, — ne signalent dans cette situation aucun cap, aucune pointe. LA CRUZ OLMEDILLA et LAPIE se trompent donc. Il faut chercher ailleurs le Cap de Saint-Vincent. 2577. Plus au Sud, ou plus au Nord? Il est évident que LA CRUZ OLMEDILLA a ressuscité son indication de quelque carte ancienne. La plupart des anciennes cartes d ' A m é r i q u e , c o m m e il demeure prouvé dans la lecture 24, portaient les latitudes intertropicales trop au Sud. La latitude de deux degrés et demi, néces sairement fausse, est donc, selon toutes les probabilités, trop
méridionale.
Le Cap de Saint-Vincent doit donc se trouver plutôt au Nord qu'au Sud de la position que LA CRUZ OLMEDILLA lui assigne. Les premiers caps au Nord de la latitude septentrionale de deux degrés et demi, ce sont ceux de Cachipour et d'Orange. Ce doit donc être u n de ceux-ci. Mais c o m m e n t opter entre les deux? 2578. ORTELIUS, dans sa carte d ' A m é r i q u e , MAZZA, THÉODORE DE BRY, donnaient à l'Oyapoc, faussement situé à une latitude trop méridionale, le n o m de Rivière de Sain
Vincen
Pinçon
(§§ 1824,
1826, 1827, 1828).
Le m ê m e ORTELIUS, dans sa m a p p e m o n d e , et JODOCUS HONDIUS, dans sa première carte de 1602, appliquaient m ê m e à l'Oyapoc le simple n o m de Rivière de SAINTVINCENT. (§§ 1824, 1832). Puisque la Rivière de Saint-Vincent était celle du Cap d'Orange, il est rationnel de voir dans le Cap d ' O r a n g e le CAP
de
Saint-Vincent.
2579. Mais qu'avons-nous besoin de procéder par induction?
e
§§ 2580-2581
25 LECTURE
( 391
Nous obtiendrons un résultat direct, irréfragable, défi nitif, en appréciant dûment une indication de JUAN DE LA COSA, déjà présentée dans cette lecture. 2580. Quelques lieues au Sud de la pointe anonyme située par JUAN DE LA COSA à la latitude septentrionale de quatre degrés et demi, de cette pointe que M. D'AVEZAC avoue lui-même être la borne orientale de la baie d'Oyapoc, le premier pilote de H O J E D A écrit sur sa carte tierra de S : anbrosio
(§ 2568).
de REGIOMONTANUS pour
Eh bien, dans les Éphémérides l'année 1500, on lit : « Ambrosii
[dies] —
Et on lit dans le calendrier de la d'Enciso, imprimée en 1519 : « 4 Avril. Saint-Arnbroise,
Suma
évêque, —
Aprilis 4. » de
geographia
Sãcto
Ambrosio
obispo. »
« 5 Avril. predicador.
Saint-Vincent,
prédicateur, —
Sãt
Vicête
»
2581. Le rapprochement de ces deux dates montre que le n o m de Terre de Saint-Ambroise et celui de Cap de SaintVincent appartiennent tous les deux à VINCENT PINÇON. VINCENT PINÇON allait du Sud au Nord. Il se trouvait le 4 avril 1500 quelques lieues au Sud de la baie d'Oyapoc, probablement au cap Cachipour; et, d'après l'usage d'alors, si habilement mis à profit par M. DE VARNHAGEN dans une note au Diario de Pero Lopes (*) il donna à cette partie du continent le n o m du saint du jour, —
Saint
Ambroise(**).
(*) PERO LOPES DE SOUZA, Diario da Navegacão da Armada que foi á terra do Brasil en 1530. Édité et annoté par Varnhagen, Lisbonne, 1839; édition plus complète, t o m e XXIV, 1861, de la Rev. do Institute Hist. e Geog. do Brazil. (**) Le Père GASPAR D A M A D R E D E D E U S a été le premier à faire remarquer, dans ses Memorias da Capitania de S. Vicente (Lis bonne, 1797, p. 15), l'usage en question, en montrant que, de R i o J a n e i r o à S. V i c e n t e , les n o m s donnés à différents points de la côte suivaient l'ordre de ceux du calendrier.
e
( 392 )
25
LECTURE
§§ 2582-2583
Le lendemain, 5 avril, il atteignit le Cap O y a p o c . C'était le jour de Saint
Vincent
Ferrier,
E s p a g n e sous le simple vocable de Saint
alors honoré en Vincent,
comme
le prouve le calendrier d'ENCISO. Quel n o m devait revenir à ce cap? N'est-ce pas celui de Cap
de Saint
Vincent,
consigné dans l'Acte royal du
5 septembre 1501 ? 2582.
VINCENT PINÇON a dû employer cette désigna
tion d'autant plus volontiers, qu'il gravait ainsi, modeste ment, son n o m de baptême sur u n des points les plus remarquables de toute la G u y a n e , —
c o m m e LOUIS-PHI
LIPPE a gravé les siens sur le portail de la Madeleine, en y faisant placer les seules statues de Saint
Louis
et Saint
Philippe.
2583.
Et lorsqu'on eut découvert la Rivière
d'Oyapoc,
quel n o m plus convenable pouvait-on lui donner que celui du célèbre découvreur du Cap
Oyapoc?
§§ 2584-2585
26
e
( 393 )
LECTURE
VINGT-SIXIÈME
CONCLUSION
la Guyane
LECTURE
GÉNÉRALE
Limite
totale de
Française
et du
Brésil.
2584.
Reprenons l'article 8 du Traité d'Utrecht, et
mettons en parallèle, bien en face les unes des autres, les principales raisons de la France pour
voir dans cet
article la rivière du C a p d u Nord, et les principales rai sons du Brésil pour y voir la rivière du Cap d'Orange. Nous saurons mieux apprécier la valeur de cette asser tion de M. le B A R O N D E B U T E N V A L , page 144 des Protocoles (*) : que le Brésil ne fonde son droit à la moitié orientale du fleuve du Cap d'Orange que sur « un long subterfuges ou d'équivoques
2585.
héritage de
».
Article 8 du Traité d'Utrecht : « Sa Majesté
Tres-Chrétienne
se desistera pour toujours, c o m m e
Elle se desiste dés à present par ce Traité..., de tous droits &
prétentions qu'Elle peut ou pourra prétendre sur la
propriété des terres, appellées du Cap-du-Nord, & situées entre la riviere des A m a z o n e s , & celle de Japoc ou de
e
(*) Procès-verbal de la 11 séance, 4 janvier 1856.
e
( 394 )
26
LECTURE
§§ 2586-2587
V i n c e n t P i n s o n , sans se réserver ou retenir aucune por tion desdites terres. » (§ 2058). 2586.
La France
dit :
« Le bon sens suffit pour réfuter l'idée que, sous la désignation de
Terres du
Cap
du
Nord,
on a compris aussi
les terres du C a p d ' O r a n g e ». Tout le m o n d e sait que le Cap
du
Nord
n'est que l'extrémité océanique de la petite
péninsule entourée par les dernières eaux de l ' A m a z o n e et par les rivières C a r a p a p o r i et A r a g u a r i , dont chacune n'est éloignée du
Cap
du
que de 13 lieues françaises.
Nord
Ce n'est donc qu'à cette petite péninsule que peut appar tenir le n o m de 2587.
Terres
Le Brésil
du
répond
Cap
du
Nord.
:
U n acte authentique d u premier ministre de F r a n c e , en 1633; u n acte authentique du Roi de F r a n c e , en 1651 ; cinq livres français, imprimés en 1653, en 1654, en 1664, en 1674; et le préambule du Traité fondamental de 1700 : constatent que l'on étendait la signification de Cap du Nord à toute la Guyane (Lecture 17, titres 4, 6, 7, 8, 9, 11, 13, 25). U n acte authentique du Roi de Portugal, en 1637, authentiquement confirmé en 1645, constate que la Capi tainerie brésilienne du Cap
du Nord
occupait sur le lit
toral guyanais de l'Océan, depuis le C a p d u N o r d jusqu'à la rivière de V i n c e n t P i n ç o n , 35 à 40 lieues portugaises, c'est-à-dire 50 à 57 lieues françaises, et sur le bord guyanais de l ' A m a z o n e , à compter également du C a p d u N o r d , 80 à 100 lieues portugaises, c'est-à-dire 114 à 143 lieues françaises (Lecture 17, titres 1, 5). Deux livres espagnols, imprimés en 1641 et en 1684, deux livres français, imprimés en 1655 et en 1682, assurent que les terres de la Capitainerie brésilienne du Cap Nord
du
étaient, à elles seules, plus riches que tout le P é r o u
e
§ 2588 et plus
26 LECTURE grandes
que toute l'Espagne
( 395 ) (Lecture 17, titres 3,
10, 16, 18). Le Traité fondamental de 1700, base du Traité d'Utrecht, déclare deux fois, dans son préambule, que les terres du Cap du Nord, objet du différend primitif, étaient situées entre l'Amazone et Cayenne; et l'article 1 place dans ces terres le fort de Macapá, à 54 lieues du Gap d u Nord. er
Le Traité d'Utrecht montre avec évidence que les terres, situées entre la rivière des A m a z o n e s et celle de Japoc ou de Vincent Pinson, ne se bornent point à la petite péninsule du C a p d u N o r d proprement dit. Car l'article 13 porte que « Sa Majesté Tres-Chrétienne promet d'empêcher qu'il n'y ait des Missionnaires Fran çois ou autres sous sa protection, dans TOUTES lesdites terres ». L'article 9 accorde à Sa Majesté Portugaise la liberté de faire bâtir dans les terres situées entre la rivière des A m a z o n e s et celle de Japoc ou de Vincent Pinson « autant
de nouveaux
les pourvoir
Forts qu'elle trouvera
de tout ce qui sera nécessaire pour
à propos,
&
de
la défense des-
dites terres »; ce qui serait dérisoire, si lesdites terres étaient bonnement le misérable recoin du Gap d u Nord. L'article 8 lui-même, l'article dont le sens précis doit servir de règle, justifie, par deux indications, l'interpré tation brésilienne. Il dit — « sans se réserver ou retenir aucune du-Nord,
portion
desdites terres »; il ne dit pas terres du
mais «
terres
APPELLÉES
du Cap-du-Nord
Cap».
2588. La France dit : « Les terres cédées ou abandonnées par la France, en 1713, à la couronne de Portugal, sont dites TERRES DU CAP DU NORD, et elles sont cédées à l'effet, plusieurs fois rappelé dans les articles suivants du Traité, de mettre u n certain espace entre les possessions françaises de la G u y a n e et la rive septentrionale ou rive gauche de l'Ama zone, dont nous avons reconnu, par le m ê m e Traité,
e
( 396 )
26
LECTURE
§ 2589
que la navigation nous était interdite. La rivière d ' Y a p o c ou V i n c e n t - P i n son, destinée à former la limite, seradonc dans les environs immédiats du G a p d u N o r d , et tout cours d'eau qui se trouvera dans les parages de ce cap, pourra être considéré avec une grande probabilité c o m m e la rivière que les négociateurs d u Traité d'Utrecht ont entendue par l'Yapoc ou Vincent-Pinson. Cette limite ne remplit-elle pas l'objet que le Portugal avait en vue; n'éloigne-t-elle pas suffisamment les possessions fran çaises de la rive gauche de l ' A m a z o n e ; ne prévient-elle pas amplement le contact, les collisions, les empiétements que les deux gouvernements se proposaient d'éviter? Et faut-il chercher péniblement ailleurs, contre toute raison, contre toute vraisemblance, u n e ligne de frontière qui dépasse le but? « L'article 12 du Traité d'Utrecht porte que les F r a n çais qui arriveraient à l ' A m a z o n e , du côté de C a y e n n e , en seront exclus. — appartenant
Or, la navigation de l ' A m a z o n e
seulement
aux riverains, d'une part; de
l'autre, la F r a n c e venant par les articles précédents de renoncer aux deux rives de l ' A m a z o n e
: ou l'article 12
n'a aucun sens, ou il s'applique au cas de communications accidentelles entre le fleuve limite et l ' A m a z o n e . Donc, on a pris pour limite, à Utrecht, u n fleuve qui a nécessité l'insertion de l'article 12. Donc, le fleuve limite est, aux termes du Traité d'Utrecht,
en communication
l ' A m a z o n e . Donc, c'est et
ce ne peut
poco,
être
possible
que
avec
l'Iwari-
l'Araouari.
2589.
Le Brésil
répond
:
Les témoignages authentiques d'un Anglais, d'un Portugais, et de huit Français, de KEYMIS en 1598, de
D'AVITY en 1637, de GUILLAUME DELISLE en 1700, de MILHAU en 1732, de FONSECA vers 1758, de LEBLOND en 1802 et en 1814, de M . l'amiral PENAUD en 1836, de M . l'ami
ral REYNAUD en 1839, de M . DE MONTRAVEL en 1845 et
e
§§ 2590-2591
26 LECTURE
( 397 )
en 1847, de M. DE SAINT-QUANTIN en 1850, — constatent que la possibilité de communication avec l'Amazone s'étend, et de la manière la plus facile, jusqu'à l ' O y a p o c , jusqu'à la rivière du Cap d'Orange (Lecture 22). Donc, si les Français ont à eux la rive orientale de l'Oyapoc, ils ont à eux l'Amazone. Car toute surveillance est inefficace dans le vaste désert baigné par ces deux fleuves. 2590.
La France
dit :
Le n o m de Japoc
n'en est pas un; et s'il équivaut à
YAPOC, ce mot YAPOC, ainsi
q u ' O y a p o c , qui le remplace
dans le Traité de 1700, est un terme générique, signifiant simplement grand
et pouvant convenir avec
cours d'eau,
autant de propriété au fleuve du C a p d u Nord, c'est-àdire au Carapapori se continuant avec l'Araguari, qu'au fleuve du C a p d'Orange. « Remarquons bien ici les termes du Traité de 1700 :
DITE
La rivière d'Oyapoc
de Vincent
termes, « celui de tous les Oyapoc, les grands
cours
d'eau,
Pinson
», en d'autres
c'est-à-dire d'entre tous
celui auquel Vincent Pinson a
laissé son n o m ». Le n o m capital ici, c'est celui de cent
Pinson;
c'est lui qui particularise; l'autre n'indique
qu'une espèce : un grand 2591.
Vin-
Le Brésil
cours d'eau. »
répond
:
C'est le texte français du Traité de 1700 qui porte, dans er
l'article 1 , les termes « la rivière d'Oyapoc cent
Pinson
DITE de
Vin-
».
Mais le texte français du Traité de 1700 n'est qu'une traduction du texte portugais (§ 1983). Or l'original portugais porte dans l'article 1 Ojapoc
ou de Vicente
Pinson
l'article 4 « o rio de Ojapoc
er
« o rio
», c o m m e il porte dans
ou Vicente
Pinson
» (§ 2631).
Le texte français lui-même porte dans l'article 4 « la rivière d'Oyapoc
ou
Vincent
Pinson
» (§ 2632).
( 398 )
e
26
LECTURE
§ 2591
Qui plus est, le M e m o r a n d u m portugais de 1699, pro duit par M . le BARON DE BUTENVAL lui-même, page 94 des Protocoles, dit indistinctement, c o m m e deux parfaits syno n y m e s « la rivière de Vincent Pinson ou de Oyapoc », «
la rivière
d'Oyapoc
ou
de
Vincent
Pinson
»
(§
1233,
page 362). Donc, les termes relevés par M . le BARON DE BUTENVAL, « la rivière d'Oyapoc DITE de Vincent Pinson », loin d'offrir le sens restrictif qui leur est prêté par l'honorable Plénipotentiaire de F r a n c e , ne peuvent signifier autre chose que « la rivière d'Oyapoc ou de Vincent Pinson », c'est-à-dire, la rivière portant indifféremment le n o m a m é ricain d'Oyapoc et le n o m européen de Vincent Pinson. Les F r a n ç a i s eux-mêmes transforment quelquefois en j l'y des n o m s américains, lorsqu'il est suivi d'une voyelle (§ 2101). Cette transformation est c o m m a n d é e par le génie de la langue portugaise (§§ 300-305, 2100). Et le témoignage authentique des signataires portugais du Traité d'Utrecht constate que ce sont eux qui ont rédigé les deux textes de ce traité (§§ 2066-2070). Donc, Japoc du Traité d'Utrecht est incontestablement Yapoc.
Le Gouvernement (§§ 1228, 1231, 1233).
Français
en convient
lui-même
Or, deux cartes françaises, gravées en 1680 et en 1703; cinq livres français, imprimés en 1637, en 1666, en 1674, en 1682, en 1708; le travail de M . DE SAINT-QUANTIN, en 1850 ; le travail de M . D'AVEZAC, en 1857 : — constatent que Yapoc était une variante d'Oyapoc pour désigner la rivière du C a p d ' O r a n g e , variante plus usitée, d u temps du Traité d'Utrecht, que la forme Oyapoc, qui a prévalu (Lecture 17, titres 2, 12, 14, 15, 29, 31, et § 2103). D e nombreux exemples analogues constatent que Yapoc est u n raccourcissement indien d ' O y a p o c (§§ 306-309).
§§ 2592-2594
e
26
LECTURE
( 399 )
U n vocabulaire indien, recueilli par u n Français, et imprimé dans le Bulletin de la Société de Géographie de Paris, montre q u ' O y a p o c doit être, d'après l'étymologie, le n o m indigène du Cap d'Orange
(§§ 2247-2268).
Une carte gravée en 1661, et les témoignages récents de deux Français instruits, dont l'un s'est occupé avec ardeur de la question guyanaise, constatent que c'est bien au Cap d'Orange
qu'appartenait proprement le n o m
d'Oyapoc (§§ 2269-2273). Et personne ne produira jamais, jamais,
JAMAIS, un
document quelconque, antérieur au Traité d'Utrecht, ou contemporain de ce traité, appliquant à une rivière quel conque, autre que celle du Cap d'Orange, le n o m d'Oyapoc,
Yapoc,
2592.
Japoc.
La France
dit :
Le témoignage direct et formel de l'Anglais WILSON, colon des bords de la rivière du C a p d'Orange en 1605 et 1606, constate que le n o m espagnol de cette rivière n'était pas Rio de Vicente Pinçon, mais bien Rio de Canoas. 2593.
Le Brésil
répond
:
U n texte de l'Anglais KEYMIS, imprimé en 1598 et en 1600; une carte de l'Allemand LEVINUS HULSIUS, gravée en 1599; un texte anglais de 1604, imprimé en 1625, et émané de CHARLES LEIGH, le fondateur de la colonie habitée par WILSON : prouvent que WILSON, simple artisan, a fait une confusion bien excusable chez un h o m m e de sa classe, et que le n o m de Rio de Canoas n'appartenait pas à l'Oyapoc, mais à son proche voisin Ouanari (Lecture 23).
2594.
La France
dit :
LE voyage de Vincent Pinçon, en 1500, démontre que l'application du n o m de ce découvreur à la rivière du C a p d'Orange est une fantaisie, et que l'application de ce
( 400 )
e
26
LECTURE
§§ 2595-2596
m ê m e n o m à la rivière du G a p d u N o r d est la consé quence légitime d'un fait incontestable. Car il est avéré, d'une part, que VINCENT PINÇON ne prit terre sur aucun point des côtes océaniques de la G u y a n e ; et il est avéré, d'autre part, que ce navigateur mouilla, immédiatement au Sud du C a p d u N o r d , devant la rivière d'Araguari, dont le Carapapori, immédiate m e n t au Nord du m ê m e cap, était alors une branche, et m ê m e la branche principale. 2595.
Le Brésil
répond
:
Les considérations les plus sérieuses prouvent que le Carapapori n'a jamais été u n e branche de l'Araguari. (§§ 569-574, 1171-1206). U n texte authentique de 1501, imprimé en 1504, en 1507, en 1508, en 1512, en 1519, en 1521, constate que le mouillage équatorial de VINCENT PINÇON ne fut ni devant l'Araguari, ni devant le Carapapori, ni devant aucun autre point du voisinage immédiat du C a p d u N o r d (§§ 2536-2553). Et le témoignage judiciaire de VINCENT PINÇON luim ê m e , en 1513; le témoignage judiciaire de son prédé cesseur HOJEDA, dans la m ê m e année 1513; la carte du premier pilote de HOJEDA, faite en 1500, immédiatement après le retour des deux découvreurs de la G u y a n e ; et u n acte authentique des rois d ' E s p a g n e , daté du 5 septembre 1501 : constatent que le cap d ' O r a n g e , le cap près duquel débouche l'Oyapoc, a été découvert, le 5 avril 1500, par VINCENT PINÇON (§§ 2554-2583). 2596.
La France
dit :
Les Géographes d u siècle de VINCENT PINÇON condam nent, à l'unanimité, l'application du n o m de ce découvreur à la rivière du C a p d ' O r a n g e , et sanctionnent l'applica tion de ce n o m à la rivière du C a p d u N o r d . Car la rivière du C a p d ' O r a n g e se trouve par la lati-
E
§ 2597
26 LECTURE
tude septentrionale de quatre latitude septentrionale
( 401 )
degrés et demi;
d'environ
et c'est par la
DEUX degrés qu'est située
e
dans toutes les cartes du xvi siècle, à partir de celle de CABOTO, la rivière de Vincent Pinçon. Cette vérité est tellement irréfragable, qu'elle est reconnue par les Portugais eux-mêmes, par les Brésiliens eux-mêmes, et par l'incomparable ALEXANDRE DE HUMBOLDT, qui a consacré à l'histoire de la géographie de l'Amérique une grande partie de sa belle existence. 2597.
Le Brésil
répond
:
ALEXANDRE DE HUMBOLDT lui-même fait une remarque générale qui renverse de fond en comble l'échafaudage bâti sur les cartes alléguées par la France. Il déclare que les anciennes cartes d'Amérique portent tous les lieux
trop au Sud.
(§ 2469).
Cette remarque est justifiée pour l'Amazone, par la carte de RIBEIRO, construite en 1529, par la carte de MEDINA, gravée en 1545, par un texte d'OviEDo, écrit en 1548, par les cartes de MERCATOR, d'ORTELius et des nombreux élèves de ces deux maîtres, gravées en 1569, en 1570, et pendant tout le reste du siècle xvi. (§ 2470). Et l'étude attentive des anciennes cartes, où la rivière de Vincent Pinçon est n o m m é e , montre que ces cartes, m ê m e en attribuant au Vincent Pinçon une position astronomique qui semblerait indiquer la rivière du C a p du Nord, démentent une pareille indication par les marques terrestres les plus caractéristiques de la rivière du Cap d'Orange. (Lecture 24). C'est ainsi que MERCATOR, ORTELIUS et toute leur école font reconnaître dans le Vincent P i n ç o n la rivière du Cap
d'Orange, par sa distance du C a p d u
Nord.
(§§2467-2474). C'est ainsi que CABOTO révèle dans le Vincent Pinçon la rivière du C a p d'Orange, en inscrivant sur sa rive occidentale le mot T. II
montagnes;
car les premières m o n 2 6
e
( 402 )
2 6 LECTURE
§ 2598
tagnes que l'on aperçoit, en côtoyant la G u y a n e depuis l ' A m a z o n e , ce sont celles de la rive occidentale de la rivière du G a p d ' O r a n g e . (§§ 2516-2518). C'est ainsi que les deux caractères matériels de la rivière d u C a p d ' O r a n g e , — sa distance du C a p d u N o r d , les montagnes de sa rive occidentale, — se trouvent réunis sur le V i n c e n t P i n ç o n dans u n e importante carte espagnole antérieure de huit ans à celle de CABOTO, la carte D'ALONSO DE CHAVES, faite en 1536. (§§ 2507-2515). e
Mais il est inexact que toutes les cartes du xvi siècle donnent à la rivière de V i n c e n t P i n ç o n la latitude d'environ
DEUX
degrés.
E n 1571, dans le bel atlas de VAZ DOURADO, la rivière de V i n c e n t P i n ç o n , avec les deux caractères matériels du fleuve du C a p d ' O r a n g e , se trouve située, deux fois, par la latitude septentrionale de QUATRE DEGRÉS et quelques minutes.
(§ 2529).
Donc, quand bien m ê m e le V i n c e n t P i n ç o n de CABOTO, de MERCATOR, D'ORTELIUS, par la seule magie de la latitude, fût réellement la rivière du G a p d u N o r d , toujours serait-il incontestable que le n o m de V i n c e n t P i n ç o n appartenait aussi, par tous les caractères, y com pris la latitude, à la rivière du C a p d ' O r a n g e ; et cela, 129 ans avant le traité de L i s b o n n e , 142 ans avant le Traité d'Utrecht.
2598.
La France
dit :
E n 1699, à u n e époque où la vraie latitude du C a p d ' O r a n g e et de sa rivière, par quatre degrés et demi, était bien connue de tout le m o n d e , LE GOUVERNEMENT PORTU GAIS, dans u n e pièce diplomatique, remise à l'Ambassa deur de F r a n c e à L i s b o n n e et faisant partie de la négo ciation m ê m e du Traité fondamental de 1700, assigna expressément, deux fois, à la rivière d'Oyapoc ou de Vin-
e
§ 2599 cent
Pinson,
26 LECTURE la latitude septentrionale de D E U X
( 403 ) DEGRÉS
CINQUANTE MINUTES. 2599. Le Brésil répond : Il en était de larivièredu Cap d'Orange, après qu'elle a commencé à porter le n o m d ' O y a p o c , c o m m e quand elle ne portait que celui de Vincent Pinçon; on savait mal sa position astronomique. (Lecture 20). N o n seulement avant 1699, non seulement en 1699, mais encore après le Traité de Lisbonne, encore après le Traité d'Utrecht, des A l l e m a n d s , des Anglais, des Hollandais, des Français, ont donné au Cap d'Orange et à sa rivière une latitude trop méridionale, plus méri dionale m ê m e que celle que lui attribuaient les Portugais, en 1699 (*) : 3 degrés 50 minutes,
c o m m e le prouve une carte alle
mande, gravée en 1634 : 3 degrés 40 minutes, c o m m e le prouve un texte fran çais imprimé en 1666, et appartenant au gouverneur de Cayenne : 3 degrés 30 minutes, c o m m e le prouvent dix cartes hollandaises, gravées en 1606, en 1607, en 1613, en 1630, en 1652; deux textes anglais, imprimés en 1600 et en 1625; un texte hollandais, imprimé en 1679; un texte français, imprimé en 1743 (trente ans après le Traité d'Utrecht), et appartenant à un naturaliste fort éclairé et fort attaché à la cause cayennaise : 3 degrés 15 minutes,
c o m m e le prouve une carte fran
çaise, gravée en 1655 : 3 degrés tout juste, c o m m e le prouve un texte latin d'origine allemande, imprimé en 1599 : 2 degrés 50 minutes,
c o m m e le prouve une carte fran-
(*) Voir les §§ 2311 à 2332. Les cartes mentionnées dans les notes à ces §§ ne figurent pas dans ce r é s u m é de l'auteur.
( 404 )
e
26 LECTURE
§ 2599
çaise, gravée en 1683, et appartenant à u n officier distin gué, qui avait servi en P o r t u g a l : 2 degrés tout juste, c o m m e le prouvent, trois cartes hol landaises, gravées en 1610, en 1635, en 1652; u n e carte française, construite à C a y e n n e en 1696, sous les yeux d u gouverneur de celte colonie, et gravée à Paris en 1698 et en 1699; u n texte français, écrit à C a y e n n e en 1727 par le chevalier DE MILHAU, magistrat dans cette colonie, et imprimé à Paris en 1730; u n manuscrit du m ê m e cheva lier DE MILHAU, daté de 1732, et conservé à Paris au M u s é u m d'Histoire Naturelle. Puisqu'en 1696, trois ans avant le m e m o r a n d u m portu gais, le marquis DE FERROLLES, la cause première de ce m e m o r a n d u m , donnait au C a p d ' O r a n g e la latitude de deux degrés, au lieu de quatre degrés et demi; puisqu'en 1727 et en 1732, vingt-huit ans, trente-trois ans après le m e m o r a n d u m portugais, le chevalier DE MILHAU, le pre mier instigateur de l'interprétation française actuelle du Traité d'Utrecht, donnait encore au C a p d ' O r a n g e la m ê m e fausse latitude de deux degrés : pourquoi s'étonner qu'en 1699 le M e m o r a n d u m portugais donnât à la rivière du C a p d ' O r a n g e , la latitude beaucoup moins fautive de 2 degrés 50 minutes? O n ne le saurait trop répéter. L'ignorance du caractère astronomique, d u caractère invisible de la rivière de C a p d ' O r a n g e , n'empêchait personne de reconnaître cette rivière à son n o m d'Oyapoc ou Yapoc; tout c o m m e cha cun se passe des secrets de la chimie pour appliquer avec justesse les n o m s d'air et eau. Aussi est-il avéré, par u n e autre pièce diplomatique de la m ê m e année 1699, faisant également partie de la négo ciation du Traité de 1700, que l'Ambassadeur de F r a n c e à L i s b o n n e , malgré la latitude de deux degrés cinquante minutes attribuée dans le M e m o r a n d u m portugais à la rivière d'Oyapoc ou de Vincent Pinson, reconnut sous
§§ 2600-2601
e
26
LECTURE
( 405 )
ce n o m la rivière du C a p d'Orange, la rivière située réel lement par quatre degrés et demi. (Lecture 17, titre 24). 2600.
La France
dit :
E n 1749, trente-six ans après le Traité d'Utrecht, — dans le paragraphe 13 des Annales historiques de l'Etat du M a r a g n a n , c'est-à-dire de la partie du Brésil contiguë à la G u y a n e Française, — le Portugais BERREDO, qui avait été gouverneur de cet État après la conclusion du traité, assigne expressément à la rivière limite d'Utrecht la latitude septentrionale d'un degré trente minutes, tandis que la rivière du Cap d'Orange est située par quatre degrés trente 2601.
minutes.
Le Brésil
répond
:
Dans les m ê m e s Annales de BERREDO, le paragraphe 5, le paragraphe 14, et m ê m e le paragraphe 13, montrent avec évidence qu'il s'est glissé dans ce livre posthume une faute d'impression, et que BERREDO avait écrit, non pas 1° 30', mais 4° 30'. (Lecture 21). Et il ne pouvait en être autrement. C o m m e le fait observer un Français de mérite, cha leureusement engagé dans la question de l'Oyapoc, « la question n'est pas précisément à savoir quelle rivière VIN CENT PINSON a dotée de son n o m ; mais bien à savoir, avec certitude, quelle est celle que reconnaissaient sous cette dénomination les Portugais lors du Traité d'Utrecht. » (§ 1098). Ce furent les Portugais qui rédigèrent, en 1713, les deux textes du Traité d'Utrecht. » (§§ 2066-2070). Ce furent également les Portugais qui rédigèrent, en 1700, le texte original du Traité fondamental de Lis bonne. (§ 1983). Donc, quand bien m ê m e il existerait en vérité deux rivières de Vincent Pinson, toujours est-il évident que le Vincent Pinson de L i s b o n n e et d'Utrecht doit être celui des Portugais à ces deux époques.
e
( 406 )
26 LECTURE
§ 2601
Or, le 14 juin 1637, c o m m e il est avéré par les archives de Torre do Tombo à L i s b o n n e , le roi PHILIPPE III de P o r t u g a l avait déclaré que la rivière de Vincent-Pinson, limite septentrionale du Brésil, débouchait sur la côte de la m e r , à la distance de 35 à 40 lieues portugaises du G a p d u N o r d , ce qui marquait d'une manière précise la rivière du G a p d'Orange. (Lecture 17, titre 1.) Le 9 juillet 1645, c o m m e il est avéré par les m ê m e s archives royales de L i s b o n n e , le roi JEAN IV de Portugal avait confirmé l'Acte de 1637. (Lecture 17, titre 5). A u mois de juin 1688, c o m m e il est avéré par les archives du Ministère de la Marine et des Colonies de F r a n c e , le c o m m a n d a n t du fort brésilien d'Araguari avait notifié au c o m m a n d a n t de la place de C a y e n n e , qu'en vertu de l'Acte royal de 1637, « les limites des possessions portugaises étaient à la rivière du Cap d'Orange, appelée par les P o r t u g a i s
les Français
Oyapoc.
rivière de
Vincent
Pinson,
et par
» (Lecture 17, titre 21).
E n 1712, c o m m e il est avéré par u n livre imprimé, le cosmographe-major du royaume et possessions de Por tugal avait assigné à la Rivière Oyapoc ou de Vincent Pinson la latitude septentrionale de 4 degrés 6 minutes. (Lecture 17, titre 35). Le 9 février 1713, c o m m e il est avéré par les archives de la maison de T A R O u c A , les deux Plénipotentiaires de Portugal à Utrecht, les rédacteurs du Traité signé dans cette ville le 11 avril de la m ê m e année, avaient fait en tendre
nettement que la rivière de
Vincent
Pinson,
réclamee par eux c o m m e frontière d u Brésil, était située à plus
de
TROIS DEGRÉS TROIS QUARTS
de latitude
septentrio-
nale, ce qui ne pouvait convenir à aucune rivière au Sud du C a p d'Orange. (Lecture 17, titre 36). Et l'Acte royal portugais de 1637 avait été exhibé à l'Am bassadeur de F r a n c e pendant l'a négociation du Traité de Lisbonne.
e
§ 2601
26 LECTURE
( 407 )
Et la notification portugaise de 1688 avait été portée aussitôt à la connaissance du Gouvernement Français. Et le livre portugais de 1712 était connu et estimé de tout le monde. Et la déclaration portugaise de 1713, la déclaration préalable des rédacteurs du Traité d'Utrecht, avait été faite aux plénipotentiaires de France, au sein m ê m e du Congrès d'Utrecht. Donc, en signant le Traité primordial de 1700, en signant le Traité final de 1713, les Plénipotentiaires de France savaient parfaitement que la rivière de Vincent Pinson, objet de ce Traité, était la rivière du Cap d'Orange. Donc, en ratifiant le traité de L i s b o n n e , en ratifiant le Traité d'Utrecht, le Gouvernement Français savait par faitement qu'il s'engageait à respecter c o m m e limite du Brésil la rivière du CAP D'ORANGE. D'autre part, la France reconnaît positivement (et comment le méconnaître!) que la rivièrefixéeà Utrecht pour limite définitive de la G u y a n e Française et du Brésil est la m ê m e qui formait la limite septentrionale des terres neutralisées à L i s b o n n e le 4 mars 1700. (§§ 20602062). Or, le texte français du Traité du 4 mars 1700, texte revu à Versailles, donne à la rivière limite, en toutes lettres, le double n o m
de
Vincent
Pinson
et
Oyapoc.
Quand bien m ê m e le n o m de rivière de Vincent Pinson serait amphibologique, celui de rivière d'Oyapoc est de toute clarté. Jusqu'à l'époque du Traité d'Utrecht, et pendant quel ques années encore après l'échange des ratifications de ce Traité, le n o m de rivière d'Oyapoc n'était appliqué qu'à la rivière du
Cap
d'Orange.
IL EST IMPOSSIBLE A LA FRANCE DE MONTRER LE CONTRAIRE. Aussi est-il constaté par un manuscrit français, et par
e
( 408 )
26 LECTURE
§§ 2602-2604
dix-sept livres français, imprimés de 1721 à 1857, que m ê m e la F r a n c e , m ê m e le Gouvernement Français, recon nurent positivement que la rivière fixée à Utrecht pour limite définitive de la G u y a n e F r a n ç a i s e et d u Brésil est la rivière du
Cap
d'Or ange.
(Lecture 17, titres 38 à 48,
50 à 54, 57, 60, 61, 63).
2602.
Mais la rivière du G a p d'Orange ne constitue
que la limite
maritime.
Il reste à étudier la limite 2603.
Comme
intérieure.
le dit fort bien, en 1855, la Réponse
Préliminaire du Gouvernement Français, « cette question est intacte. »
2604. Nous avons v u les passages suivants de M . MALOUET, dans son rapport de 1776 au ministre de la marine et des colonies : « Il est notoire que les Portugais... nous ferment toutes les avenues du Rio-Négro, dont la navi gation seroit pour nous si importante. » — « C o m m e il pourroit être dangereux de paroître douter de la légitimité de nos droits, on croit que le préambule nécessaire à toute négociation seroit de déclarer à la cour de P o r t u g a l que le Roi, aux termes du Traité d'Utrecht, a ordonné l'éta blissement d'un poste dans la baie de V i n c e n t P i n s o n , d'où Sa Majesté se propose de faire tirer une ligne droite de l'Est à l'Ouest pour la fixation des limites. » — « Indé p e n d a m m e n t de la pêche du lamentin, et de l'augmentation de terres que cet arrangement nous assure, il nous ouvre la traite des bestiaux au P a r a ; et par Rio-Négro, la navi gation interlope sur le fleuve des A m a z o n e s , » (§§ 485, 2158). Nous avons v u que le Gouvernement Français, modi fiant, à l'avantage de la F r a n c e et sans aucun préambule, la proposition de M . MALOUET, ordonna aux administra teurs de la G u y a n e , dans la m ê m e année 1776, d'établir
e
§§ 2605-2606
26 LECTURE
( 409 )
la frontière avec le Brésil par une ligne brisée, à quinze
lieues de distance de la rive gauche
de
courant
l'Amazone,
à partir de l'embouchure du Vincent Pinçon. (§§ 497, 683). er
Nous avons vu que le 1 juillet 1856 le Gouvernement Français a formulé en ces termes, par la bouche de M. le BABON DE BUTENVAL (page 174 des Protocoles), la totalité des limites d'Utrecht : « Le canal de Carapaporis, sépa rant l'île de Maracá des terres adjacentes au G a p du Nord, — puis la branche Nord du fleuve Araouari, si cette branche est libre, ou, dans le cas où cette branche serait aujourd'hui obstruée, le premier cours d'eau suivant, en remontant vers le Nord et se jetant, sous le n o m de M a n n a i e ou de rivière de Carapaporis, dans le canal de Carapaporis, à un degré quarante-cinq minutes environ de latitude Nord. » — « La limite, partant de la côte, suivrait le cours du fleuve sus-indiqué jusqu'à sa source, puis se prolongerait à égale distance de la rive gauche de l'Amazone
du Rio Branco.
jusqu'à
ce qu'elle rencontrât
la limite
Ouest
» (§ 1238).
2605. Mais la limite intérieure dépend essentiellement de la limite maritime.
M. le BARON DE BUTENVAL le reconnaît lui-même, page 152 des Protocoles : « Le Plénipotentiaire Français répond, qu'à son avis, le point de départ de toute limite étant la limite maritime, celle du point de la côte où débouchera le cours d'eau c o m m u n aux deux États, il lui semble impossible de s'occuper de la limite intérieure avant d'avoir arrêté ce point de départ, c'est-à-dire avant d'avoir résolu la difficulté créée par la diversité d'inter prétation du Traité d'Utrecht par la France et par le Brésil. (§ 1235). 2606. Les deux lignes Est-Ouest, plus ou moins rap prochées de la rive gauche de l'Amazone et de l'embou chure du Rio Negro, adoptées par le Gouvernement
e
( 410 )
2 6 LECTURE
§§ 2607-2609
Français en 1776 et en 1856, présupposent que l'article 8 du Traité d'Utrecht fixe pour limite maritime u n e rivière débouchant aux environs immédiats du C a p d u N o r d . Mais il est maintenant DÉMONTRÉ que l'article 8 d u Traité d'Utrecht fixe pour limite maritime la rivière du Cap
d'Orange.
2607. Ce fait renferme tout. 2608. C o m m e le remarque ALEXANDRE DE HUMBOLDT, dans son Mémoire de 1817, ce n'est pas seulement l'embouchure de l'Oyapoc que le Traité d'Utrecht fixe pour limite; c'est tout le cours de ce fleuve, depuis son embou chure jusqu'à sa source. (§ 927). La source de l'Oyapoc est donc, aux termes d u Traité d'Utrecht, le point de départ de la limite intérieure de la G u y a n e F r a n ç a i s e et du Brésil.
2609. Si l'on consulte la Carte d'ensemble des Guyanes, donnée par M . DE SAINT-QUANTIN dans la Revue Colo niale de septembre 1858, on trouve entre la source de l'Oyapoc et celle du M a r o n i , c'est-à-dire d u fleuve qui fait la limite occidentale de la G u y a n e Française, une plaine, qui laisse indécise la continuation naturelle de la ligne de l'Oyapoc. Ce n'est que de la source d u M a r o n i vers l'Ouest que M . DE SAINT-QUANTIN n o m m e et dessine les Montagnes
Tumucumaque.
Mais c'est là u n e grave erreur. L ' O y a p o c prend sa source dans l'extrémité orientale de la chaîne T u m u c u m a q u e ; et cette chaîne court de là vers l'Ouest sans aucune interruption, s'étendant de la source de l'Oyapoc à celle d u M a r o n i , c o m m e de la source du M a r o n i à celle de l'Esséquèbe. Tous les géographes sont d'accord sur ce fait; et l'hono rable M . DE SAINT-QUANTIN le reconnaît lui-même dans ces deux passages de son texte, pages 306, 335 de la Revue Coloniale, 59, 88 d u tirage à part : — « Après les savanes surgissent les premiers contre-forts delachaîne de T u m u -
e
§ 2610-2613
26
LECTURE
( 411 )
c u m a q u e , embranchement des montagnes delaP a r i m e , qui occupe le centre de la G u y a n e . C'est dans les derniers anneaux
qui se prolongent jusqu'à
l'Araouari
et l'Oyapock
l'Amazone
que
prennent leurs sources. » — « Il
est temps de placer la question de la G u y a n e à un point de vue nouveau.... Nous voulons parler de la région mon tagneuse de l'intérieur.... Nous devons attacher un haut intérêt à la possession du plateau où
l'Oyapock,
l'Araouari
et quelques affluents de l'Amazone prennent leurs sour ces. » (§ 1126). 2610.
La chaîne T u m u c u m a q u e , avec u n versant
du côté de C a y e n n e et u n versant du côté du Brésil, est donc la continuation obligée de la ligne de l'Oyapoc. 2611.
C'est là ce que demande la nature.
Car le bassin de l'Amazone s'étend jusqu'à la chaîne T u m u c u m a q u e , c o m m e jusqu'au Gap d'Orange. (§§ 912). 2612.
C'est là ce que demande l'équité.
Car, ainsi que le rappellent les deux premières lectures, et ainsi que le déclarent, en 1641 l'Espagnol ACUÑA, en 1655 le Français PAGAN, en 1682 le Français GOMBERVILLE, en 1684 l'Espagnol RODRIGUEZ, les Portugais se trouvaient, depuis le 9 juillet 1632, maîtres effectifs de toute la portion guyanaise du bassin de l'Amazone, au prix de la sueur des missionnaires de Lisbonne, au prix du sang des soldats du Pará, — tandis que les Français n'ont mis le pied sur ce territoire que depuis 1678, et n'y avaient jamais fait autre chose que des incursions passa gères, bornées
pendant longtemps à la capture des
Indiens. (§§ 52-115; lecture 17, titres 3, 10, 16, 18). 2613.
C'est là ce que demande l'intérêt bien entendu
des deux États. Car une longue ligne artificielle serait extrêmement difficile à établir sur le terrain, et impossible à respecter. Elle susciterait parmi les commissaires démarcateurs des
e
( 412 )
26
LECTURE
§§ 2614-2615
dissidences interminables; elle éterniserait chez les deux peuples limitrophes les incertitudes, les empiétements, les collisions que les deux Gouvernements se proposaient d'éviter. 2614.
C'est là ce que reconnaissent les nombreuses
cartes françaises alléguées dans la lecture 19. Adoptant Guyane
loyalement
Française
pour
et du
limite
maritime
de
Brésil la rivière du
la Cap
d ' O r a n g e , toutes ces cartes continuent la frontière parla chaîne T u m u c u m a q u e . 2615.
C'est bien là
le sens
et l'esprit
du
traité
d'Utrecht. C o m m e le reconnaît le Gouvernement Français dans sa Réponse Préliminaire du 2 8 juin 1855, le Traité d'Utrecht a pour but principal d'assurer exclusivement au Portugal, aujourd'hui au Brésil, la navigation et l'usage du fleuve qui avait coûté aux P o r t u g a i s du Pará les plus glorieux sacrifices, tandis que les F r a n ç a i s
se contentaient de
l'admirer de loin. (§§ 38-107, 1714-1744). G o m m e le reconnaît le Gouvernement Français dans le m ê m e document, le Traité d'Utrecht, pour atteindre son but principal,
dans
un
désert,
ferme aux
embarcations
françaises toutes les avenues de l'Amazone. Or, tout c o m m e
des inondations périodiques d'une
longue durée transforment en u n lac profond les solitudes qui s'étendent de l'Oyapoc l'Amazone
à l'Amazone,
et ouvrent
aux embarcations de C a y e n n e (Lecture 22),
de m ê m e , des rivières navigables, jaillissant de la chaîne Tumucumaque,
canalisent les solitudes qui vont de
cette chaîne à l ' A m a z o n e , et ouvrent également aux Français
le fleuve réservé
au Brésil par
le Traité
d'Utrecht. Voici, sur ce dernier fait, des renseignements publiés par M . DE MONTRAVEL, en août 1847, dans la niale
et dans les Annales
Maritimes
Revue
et Coloniales
:
Colo-
« Il est
§ 2616
e
26
LECTURE
( 413 )
démontré par une expérience presque journalière que les Indiens de la G u y a n e communiquent avec l'Amazone par la rivière d ' O y a p o c k ; étudions donc cette voie, et facilitons-en le parcours, en m ê m e temps que pourront se faire les études des rivières Jary et Paru, qui ont avec la première des sources, sinon communes, du moins fort rapprochées. Cette voie bien étudiée, bien tracée à travers la G u y a n e , nous permettrait de connaître à fond les richesses de l'intérieur et de les utiliser, en m ê m e temps qu'elle nous conduirait à l'Amazone.... Les communica tions du Maroni avec le Rio-das-Trombetas, l'un des plus riches affluents de l'Amazone, existent, on n'en saurait douter. Il ne reste plus qu'à nous faire guider par les Indiens eux-mêmes; qu'à suivre leur route, rendue bientôt plus praticable, et à nous établir ainsi en com munications directes avec le fleuve des A m a z o n e s , par le Rio-das-Trombetas, qui débouche dans le fleuve à quatre milles au-dessus de la ville d'Obidos. » 2616. sûreté du
Et c'est ce que
réclame impérieusement la
Brésil.
Dans les vastes solitudes qui avoisinent l'Amazone, les établissements brésiliens de sa rive gauche seraient à la merci de C a y e n n e , s'ils ne se trouvaient protégés par l'Oyapoc et par la chaîne T u m u c u m a q u e . Tout c o m m e , en 1688, FEROLLES, le héros de C a y e n n e , pénétrant clandestinement par le M a y a c a r é et par les savanes inondées, se présenta à l'improviste devant le fort brésilien d'Araguari; de m ê m e , en 1697, pénétrat-il clandestinement dans le tronc de l'Amazone en des cendant le Paru, et vint fondre à l'improviste sur le fort brésilien de Macapá. (§§ 1955, 1961). Ces parages sont encore aussi déserts qu'ils l'étaient alors. Et il ne pourrait y avoir ici aucune réciprocité. Les rivières que la chaîne T u m u c u m a q u e envoie à
e
( 414 ) l'Amazone
2 6 LECTURE
§§ 2617-2619
ne coulent pas tranquillement
dans u n e
plaine; elles se précipitent par u n e pente fort roide. O n les descend en volant, on les remonte en rampant. 2617. Comparons maintenant avec le Traité d'Utrecht la Convention de Paris, à laquelle a été consacrée la neu vième lecture. Confrontons au grand modèle l'Acte conclu le 28 août 1817, et encore aujourd'hui en vigueur, qui ordonne de fixer à la G u y a n e F r a n ç a i s e et au Brésil des limites définitives conformes au sens précis de l'article 8 du Traité d'Utrecht, et qui, en attendant cettefixation,marque aux deux pays des limites provisoires, maritime et intérieure. (§ 930). Cet examen montrera au grand jour le désintéres sement du Brésil. L e Brésil veut ce que lui donne le Traité d'Utrecht, ce qu'ordonne l'équité, et pas u n pouce de plus. 2618. M . DE CIRCOURT, dans les Nouvelles Annales des Voyages de décembre 1857, résume en ces termes, page 263, l'article 1 de la Convention de 1817 : « U n Traité signé, le 28 août..., établit provisoirement pour limite entre les deux G u y a n e s u n e ligne imaginaire courant de l'Est à l'Ouest par le parallèle de 2° 24'de latitude septen trionale. Cette ligne coupe la côte u n peu au Sud de l'em bouchure de la rivière M a y a c a r é , et de la pointe Nord de l'île M a r a c a . » er
M . DE SAINT-QUANTIN, dans la Revue Coloniale d'août 1858, citant textuellement les deux premiers articles de la m ê m e convention, prête cette finale à l'article 1 : « Par le parallèle de 2° 4' de latitude septentrionale. » er
2619. Ce sont là deux graves erreurs. Se fiant à sa mémoire, M . DE CIRCOURT oublie que le parallèle convenu en 1817 c o m m e n c e à la source de l'Oyapoé, et n o n sur la côte de la mer.
§§
2620-2622
e
26
LECTURE
( 415 )
Se fiant à un texte fautif de M. B A E N A , dans sa bro chure de 1846, M. D E S A I N T - Q U A N T I N s'imagine que ce parallèle est celui de deux degrés quatre minutes, tandis que c'est celui de deux degrés vingt-quatre minutes. 2620.
Le texte exact de la convention de 1817 a été
publié en 1820
par M A R T E N S , Supplément, tome 8, page 490;
et M. D ' A V E Z A C en a extrait fidèlement les deux premiers articles, dans la note H H de son travail de 1857. Dans la m ê m e année 1857,
page 428 du tome 5 de sa
collection (§ 1976), M. B O R G E S D E C A S T R O a reproduit inté gralement la convention de Paris, d'après l'original gardé aux archives royales de Torre do T o m b o à L i s b o n n e . Et voici de nouveau, d'après cette source authentique, er
l'article I : « Sa Majesté Très-Fidèle, étant animée du désir de mettre à exécution l'article CVII de l'Acte du Congrès de V i e n n e , S'engage à remettre à Sa Majesté Très-Chré tienne dans le délai de trois mois, ou plus tôt si faire se peut, la G u y a n e Française jusqu'à la rivière d'Oyae
e
pock, dont l'embouchure est située entre le 4 et le 5 degré e
de latitude septentrionale, et jusqu'au 322 degré de longi tude à l'Est de l'Ile de Fer, par le parallèle de 2 degrés 24
minutes de latitude septentrionale. » 2621.
Cet article offre à notre
considération trois
objets : La ligne de l'Oyapoc; Le parallèle de 2 degrés 24 minutes de latitude septen trionale ; Le méridien de 322 degrés à l'Est de l'Ile de Fer. 2622.
La
ligne de l'Oyapoc,
ainsi que le prouve lon
guement tout ce travail, est irrécusablement réclamée par la lettre et l'esprit du Traité d'Utrecht, par les exigences de l'histoire, et par les convenances les plus naturelles. Il faut donc la maintenir ;
e
( 416 )
26
LECTURE
§ 2623
Mais en l'indiquant de manière à ne laisser aucune incertitude. La convention de Paris, copiant l'Acte de V i e n n e , dit que la G u y a n e F r a n ç a i s e « s'étend jusqu'à la rivière d'Oyapoc. » S'autorisant de cet énoncé, le Brésil serait fondé à soutenir que c'est jusqu'à l'Oyapoc exclusivement, c'est-àdire jusqu'à sa rive occidentale; et la F r a n c e pourrait prétendre, à son tour, que c'est jusqu'à l'Oyapoc inclusivement, c'est-à-dire jusqu'à sa rive orientale. Mais, d'après l'intention du Traité d'Utrecht, et d'après les exemples analogues, ce n'est pas un des bords de l'Oya p o c qui doit former la limite maritime de la G u y a n e Française et du Brésil. C'est le thalweg du fleuve. M. le BARON DE BUTENVAL reconnaît lui-même, page 152 des Protocoles, que le fleuve limite doit être « c o m m u n aux deux États ». 2623.
de 2 degrés 24 minutes de latitude c o m m e le montre la neuvième lecture, 931 à 936, livre au Brésil le versant septentrional de la chaîne T u m u c u m a q u e , et peut-être m ê m e quelque chose de plus. Le parallèle
septentrionale,
Telle n'est pas et telle ne pouvait être l'intention du Traité d'Utrecht. Le Traité d'Utrecht a u n double but : Assurer exclusivement au Brésil la navigation et l'usage de l ' A m a z o n e ; et ce but est atteint en laissant au Brésil la moitié orientale de l'Oyapoc et la moitié méri dionale de la chaîne T u m u c u m a q u e : Assurer au Brésil la possession de son ancienne capi tainerie d u C a p d u N o r d , créée en 1637 pour sauvegarder l ' A m a z o n e (§§ 64 à 72); et le territoire de la capitainerie brésilienne du C a p d u N o r d avait pour barrières l'Oya p o c et la chaîne T u m u c u m a q u e .
e
§§ 2624-2626
26 LECTURE
( 417 )
Le parallèle déterminé en 1817 dépasse donc le but. Il introduit les Brésiliens dans le bassin du Maroni, leur créant, au détriment de la France, une faculté qu'ils n'ont jamais prétendue, et qui n'est justifiée par le Traité d'Utrecht ni par aucun autre droit légitime. 2624.
Le méridien
de
322 degrés à l'Est de l'Ile de Fer,
c'est-à-dire de 58 degrés à l'Ouest de Paris, préjuge, contre la Hollande, la prétention française de s'étendre à l'Ouest de la partie supérieure du Maroni. Mais le Traité d'Utrecht n'impose nullement au Bré sil l'obligation de se prononcer sur cette prétention de la France. Que la G u y a n e Française s'arrête au Maroni, ou qu'elle vienne à absorber la G u y a n e Hollandaise, et même
la G u y a n e Anglaise, —
les affluents guyanais
de l'Amazone appartiendront toujours intégralement au Brésil, en vertu du Traité d'Utrecht, et en vertu de l'équité. 2625.
Le Traité d'Utrecht, d'accord avec l'équité,
exige donc, dans la frontière stipulée par la convention de Paris, une double rectification. Il ordonne de supprimer et le parallèle H U M B O L D T et le méridien W E L L I N G T O N , et d'établir simplement, pour limite intérieure du territoire brésilien et du territoire français, les
montagnes
Tumucumaque,
les
Alpes
de
la
Guyane. 2626.
Le Traité d'Utrecht est donc l'expression bien
fidèle de la justice la mieux fondée. Il n'a fait que reconnaître c o m m e droit positif un droit naturel. C'est donc avec toute raison que le Brésil formule en ces termes la limite totale qui le sépare des possessions de la France : « La ligne de démarcation entre le Brésil et la G u y a n e Française passera par les points les plus profonds de T.
II
27
e
( 418 ) la rivière
2 6 LECTURE
§ 2627
dont l'embouchure est située sous le Cap d'Orange, entre le quatrième et le cinquième degré de latitude septentrionale. A partir de l'endroit où cette rivière perdra le n o m d'Oyapoc, ladite ligne passera par les points les plus profonds de son affluent le plus consi dérable par le volume de ses eaux en temps sec, jusqu'à la source de cet affluent. D e cette source, la ligne de démar cation continuera, de l'Est à l'Ouest, par les points les plus élevés des montagnes, ou hauteurs, qui forment le partage entre les eaux qui vont à la rivière des A m a z o n e s et celles qui vont à l'Océan à l'Ouest de l'Oyapoc. » Oyapoc,
2627. E n procédant de la sorte, le Brésil fait preuve de respect pour les droits de la F r a n c e et pour les droits de la H o l l a n d e , c o m m e il fait preuve de la conviction la mieux sentie de ses propres droits.
§ 2628
( 419 )
NOTE COMPLÉMENTAIRE
NOTE
COMPLÉMENTAIRE
O n vient de recevoir à Paris l'ouvrage suivant : « Die beiden ällesten General-Karten den
jahren
1527 und
bezitz Grossherzoglichen
von Amerika.
Ausgeführt
in
1529 auf befehl Kaiser Karl's V. Im Bibliothek
zu
Weimar.
Erläutert
G. KOHL. Weimar, Geographisches Institut. 1860. » Grand in-folio; en vente chez FRANCK, rue de Richelieu, et chez KLINCKSIECK, rue de Lille.
von J.
Ce sont, avec un texte explicatif extrêmement érudit, un fac-simile de la partie américaine de la m a p p e m o n d e construite par DIOGO RIBEIRO en 1529 et mentionnée au § 2439, et un fac-simile de la partie américaine d'une mappemonde anonyme de 1527, attribuée par M. KOHL à FERDINAND COLOMB, mais que je crois, avec SPRENGEL, du
m ê m e DIOGO RIBEIRO. La carte de 1529, incontestablement de DIOGO RIBEIRO, puisqu'elle porte en toutes lettres le n o m de ce carto graphe, confirme de la manière la plus irréfragable le fait établi aux §§ 1611-1652 : que déjà en 1524, 189 ans avant le Traité d'Utrecht, le Portugal plaçait la limite septen trionale du Brésil à l'Ouest du bord guyanais de l ' A m a zone. Car cette carte présente un grand nombre de lé gendes, tout à fait négligées par SPRENGEL; et l'une de ces
(420)
NOTE COMPLÉMENTAIRE
légendes, écrite derrière le fleuve mots : « el Rio de
Marañon,
dulce. », « Le fleuve de y entrent
DOUCE
vingt
en
mer.
avec toute clarté, dans le zone;
et ils trouvent
de
» Cette indication
Marañon
l
la m a r tomã agua est très grand;
Marañon
l'EAU DOUCE,
par
lieues
finit par ces
es m u y grande & entran
marañon
nauios por agua dulce & 20, leguas navires
§ 2628
les
l'EAU
montre
de RIBEIRO,
l'Ama-
car nous avons v u au § 2541 ce témoignage irrécu
sable de M . DE MONTRAVEL : « Je n'ai remarqué, à l'em bouchure zones,
d'aucune
rivière autre que celle des
Ama-
les eaux être douces à six milles au large de la
côte. » Or DIOGO RIBEIRO avait assisté en 1524 à la Junte de B a d a j o z , à cette junte dans laquelle, d'après le témoi gnage irrécusable D'HERRERA, les P o r t u g a i s posaient le méridien de Tordesillas ( c o m m e RIBEIRO le pose lui-même) à
l'Ouest
du
bord
occidental
du
Maranon
(§§ 1617-1618).
U n e autre précieuse confirmation nous est fournie par le texte de M . KOHL. C'est sur l'importance d u m o t
Monta-
ñas, établie aux §§ 2512-2520, pour faire reconnaître la rivière d u
Cap
m ê m e sans le n o m de ce cap
d'Orange,
et sans le n o m
Voici ce que dit le savant Alle
d'Oyapoc.
m a n d , pages 131-132, décrivant du Nord-Ouest au Sud-Est, d'après les deux cartes par lui éditées, le littoral de la Guyane : « Près de R. baxo la côte quitte la direction de Sud-Est, qu'elle avait gardée jusque-là, et elle prend la direction du Sud, en formant, surtout dans la carte de 1527, u n angle aigu. C'est ce que fait la côte de la G u y a n e à la proximité du Cap d'Orange
actuel; il est donc probable
que nous nous trouvons devant ce cap. L e n o m de Montañas,
qui apparaît à côté d u Rio B a x o , donne encore plus
de probabilité à cette assertion; car on trouve à la proxi mité d u
Cap
d'Orange
actuel les Montagnes
d'Argent.
Ce sont les premières terres hautes que l'on découvre sur cette côte, en venant des pays bas du delta de M a r a ñ o n ;
§ 2628
NOTE COMPLÉMENTAIRE
( 421 )
et en arrivant de C a y e n n e ou de S u r i n a m , ce sont aussi les endroits les plus élevés, sur des étendues très considé rables. Les M o n t a g n e s d'Argent forment diverses pointes isolées, qui s'approchent tout près des côtes, et elles servent aux navigateurs de signe de reconnaissance, non-seulement pour le Cap d'Orange, mais aussi pour la grande baie du fleuve Oyapoc. »
er
1
§ 2629
PIÈCES
DOCUMENT
( 423 )
JUSTIFICATIVES
PREMIER DOCUMENT Capitulation
de Vincent
Pinçon,
le 5 septembre 1501.
CAPITULACION D E V I C E N T E Y A Ñ E Z =
E L REY é LA R E Y N A —
El
Asiento que por nuestro mandado se tomó con vós V I C E N T E Y A Ñ E Z P I N Z O N sobre las Yslas é tierra firme que vos habeis descubierto es lo segmente — Primeramente que por cuanto vos el dicho V I C E N T E Y A Ñ E Z PINZÓN vecino de la Villa de Palos por nuestro mandado, é con nuestra licencia, é facultad fuistes à vuestra costa é mision con algunas personas, è parientes, é amigos vuestros á descubrir en el mar Occeano, á la parte de las Yndias con cuatro navios, á donde con el ayuda de Dios N U E S T R O S E Ñ O R , é con vuestra industria é trabajo, é diligencia descobristes ciertas islas é tierra firme, que posistes los nombres Santa
Maria
de la Consolacion, é Rostro hermoso,
seguistes la costa que que
llamastes
Norueste,
Santa
se corre al Norueste Maria
siguientes : é
dende
fasta el Rio
de la Mar-dulce,
é por
el
toda la tierra de luengo fasta el Cabo de San
alli
grande mismo Vicente
ques la misma tierra donde por las descubrir é allar pusistes vuestras personas á mucho riesgo é peligro, por nuestro servicio, é sufristes muchos trabajos, é se vos recreció muchas perdidas, é costas, é acatando el dicho servicio que nos fecistes, é esperamos que nos hareis de aqui adelante, tenemos por bien é queremos que en quanto nuestra merced é,
( 424 )
1
er
DOCUMENT
§ 2629
voluntad fuere, ayades é gozedes de las cosas que adelante en esta Capitulacion seran declaradas, é contenidas; conviene á saber en remuneracion de los servicios é gastos, é los daños que se vos recrecieron en el dicho viaje, vos el dicho VICENTE YAÑEZ quanto nuestra merced é voluntad fuere seades vuestro Capitan
é Gobernador
de las dichas
tierras de suso
nombradas
de la Consolacion
seguiendo
desde la dicha punta
de Santa Maria
la costa fasta Rostro
hermoso, é de alli toda la costa que se corre
al Norueste Maria
hasta el dicho
de la Mar-dulce
Rio
que
vos posistes nombre
con las islas questàn à la boca
del
Santa dicho
se nombra marina tubalo [?] — al qual dicho oficio é cargo de Capitan é Gobernador podades usar é egercer é usedes é egercedes por vos é por quien vuestro poder oviere con todas las cosas anexas é concernientes al dicho cargo segund que lo usan, é lo pueden, é deben usar los otros nuestros Capitanes é Gobernadores de las semejantes islas é tier ras nuevamente descubiertas. —
rio que
Yten que es nuestra merced é voluntad de que las cosas, é intereses é provecho que en las dichas tierras de suso nom bradas, é rios, é islas, é se oviere é allare é adquiriere de aqui adelante, asi oro, como plata, cobre ó otro qualquiera metal é perlas, é piedras preciosas, ô drogueria é especeria é otras qualesquier cosas de animales é pescados, é aves, é arboles, é yerbas é otras cosas de qualquier natura 6 calidad que sean, en quanto nuestra merced é voluntad fuere ayades é gozedes la sesma parte de lo que nos ovieremos en esta manera : que si nos embiaremos a nuestra costa à las dichas islas é tierra, é rios por vos descubiertas algunos navios é gente que sacando primeramente toda la costa de armazón e fletes que del interese que remaneciere, ayamos é llevemos nos las cinco sesm a s partes, é vos el dicho VICENTE YAÑEZ la otra sesma parte, é si alguna, ó algunas personas con nuestra licencia é m a n dado, fueren á las dichas islas, é tierra, é rios, de lo que las taies personas nos ovieren á dar por razon de las dichas taies licencias é viajes ayamos é lleuemos para nos, las cinco sesm a s partes, é vos el dicho VICENTE YAÑEZ la otra sesma parte — Yten que si vos el dicho VICENTE YAÑEZ PINZON, quisierdes ir dentro de un aÑo que se cuenten del dia de la fecha desta Capitulation
de
Vincent
Pinçon.
§ 2629
er
1
DOCUMENT
( 425 )
Capitulation é asiento con algun navio ó navios, á las dichas islas, é tierras é rios, à rescatar é traer qualquier cosa de interese é provecho que por el mismo viaje que fuerdes, sacando primeramente para vos las costas que ovierdes fecho en losfletesé armazon del dicho primero viaje que del inte rese que remaneciere ayamos é lleuemos nos la quinta parte, é vos el dicho V I C E N T E Y A Ñ E Z las quatro quintas partes con tanto que no podais traer esclavos ni esclavas algunas, ni vayais ( las islas é tierra firme que hasta hoy son descubiertas, ô se han de descubrir por nuestro mandado, é con nuestra licencia, ni á las islas é tierra firme del Serenisimo R E Y D E P O R T U G A L principe nuestro m u y caro é m u y amado fijo, nin podades délias traer interese ni provecho alguno, salvo mantenimiento para la gente que Heverdes por vuestros dineros, é pasando el dicho año no podades gozar ni gozedes de lo contenido en esta dicha Capitulacion — Yten para que se sepa lo que asi ovierdes en el dicho viaje é en ello no se pueda hacer fraude ni engaño alguno nos pongamos en cada uno de los dichos navios una ó dos peronas que en nuestro nombre, é por nuestro mandado, este presente á todo lo que se oviere é rescatare en los dichos navios de las cosas susodichas é lo pongan por escrito, é fagan dello libro é tengan dello cuenta é razon, é lo que se rescatare é oviere en cada un navio se ponga é guarde en arcas cerradas, é en cada una aya doslleves,é por latalpersona, ô personas que por nuestro mandado fueren en el tal navio tenga una llave, é vos el dicho V I C E N T E Y A Ñ E Z Ô quien vos nombraredes otra, por manera que no se pueda facer fraude ni engaño alguno — Yten que vos el dicho V I C E N T E Y A ñ E Z ni otra persona alguna, ni personas algunas de los dichos navios, é compañia dellos, non puedan rescatar ni contratar ni haber cosa algu nas de las susodichas sin ser presente á ello la dicha persona Ó personas que por nuestro mandado fueren en cada uno de los dichos navios — Yten que las taies persona ó personas que en cada uno de los dichos navios fueren por nuestro mandado, ganen parte como las otras personas que en el dicho navio fueren — Yten que todo lo susodicho que asi se oviere é rescatare Capitulation
de
Vincent
Pinçon.
( 426 )
1
er
DOCUMENT
§ 2629
en qualquier manera, sin disminucion ni falta se traya a la cibdad é puerto de Sevilla ó Calis é se presenten ante el nuestro oficial que alli residiere para de alli se tome la parte que de alli ovieremos de aver, é que por la dicha parte que asi dello ovieredes de aver non pagueis ni seays obligado á pagar de la primera venta alcavala ni aduana ni almoxarifadgo ni otros derechos algunos — Yten que antes que comenzeis el dicho viaje, vos vades á présentar à la Cibdad de Sevilla ó Calis, ante GONZALO GOMEZ DE SERVANTES nuestro Corregidor de Xerez, é XIMENO DE BRIVIESCA nuestro Oficial, con los navios é gentes con que ovierdes de facer el dicho viaje para quellos lo vean é asienten la relacion dello en los nuestros libros é hagan las otras diligencias necesarias — Para lo qual facemos nuestro Capitan de los dichos navios é gente que con ellos fueren, á vos el dicho VICENTE YAÑEZ PINZON, é vos damos nuestro poder cumplido é juredicion cevil é criminal, con todas sus incidencias, é dependencias, é anexidades, é conexidades, é m a n d a m o s á las personas que en los dichos navios fueren, que por tál nuestro Capitan vos ovedescan, en todo, é por todo, é vos consientan usar de la dicha juredicion, con tanto que no podais matar persona alguna, ni cortar miembro — Yten que para seguridad que vos el dicho VICENTE YAÑEZ PINZON, é las otras personas que en los dichos navios irán, fareis, é complireis, é será complido é guardado, todo lo en esta capitulacion contenido, é cada cosa é parte dello. Antes que comenzeis el dicho viaje, deis fianzas llanas é abonadas á contentamiento del dicho GONZALO GOMEZ DE SERVANTES Ó de su lugarteniente — Yten que vos el dicho VICENTE YAÑEZ, é las otras personas que en los navios fueren, fagades, é cumplades todo lo con tenido en esta capitulacion, é cada cosa é parte dello, sópena que qualquier persona que lo contrarioficiere,por el mismo fecho, aya perdido é pierda todo lo que se rescatare, é oviere, é todo el interese é provecho que del dicho viaje podria venir sentuplicado, é desde agora lo aplicamos á nuestra camara é fisco é el cpo [culpado] este á la nra merced — Capitulation de Vincent Pinçon.
er
§ 2629
1 DOCUMENT
( 427 )
Lo qual todo que dicho es, é cada cosa é parte dello fechas por vos las dichas diligencias, prometemos de vos mandar guardar é cumplir á vos el dicho V I C E N T E Y A ñ E Z P I N Z O N que en ello ni en cosa alguna, ni parte dello, non vos será puesto impedimento alguno, de lo qual vos mandamos dar la pre sente firmada de nuestros nombres. Fecha en G r a n a d a á cinco de Setiembre de mil é quinientos é un años. = Yo E L R E Y = Yo L A R E Y N A = por mandado D E L R E Y é de L A R E Y N A = G A S P A R D E GRICIO.
C o m m e le déclare le § 2573, ce d o c u m e n t est donné d'après une copie authentique tirée des registres originaux des
archives
de
Séville. Ladite copie est précédée de cet avertissement : « D O N ANICETO DE LA HIGUERA, del Ylustre Colegio de abogados, y de la Sociedad economica de amigos del Pais de Sevilla, Secretario de S. M . y auditor honorario de Guerra y Marina, y Archivero del General de Yndias en esta ciudad = « Certifico : que en consecuencia de la Real Orden fecha veynte y dos de Enero de mil ochocientos cuarenta y seis, por la que se me
mandó
facilitar
noticias historicas, relativas
r
M . FRANCISCO A D O L F O
America, à
DE V A R N H A G E N , agregado entonces á la Lega-
cion del Brasil en L i s b o a ; por su señalamiento hé reconocido los libros de Registro en la Secretaria del P e r ú , correspondientes á el año de mil quinientos u n o y à su folio treinta y seis, he encontrado la Capitulacion hecha por EL R E Y y LA R E Y N A con VICENTE YAñEZ PINZON la cual literalmente dice así. » Et elle est suivie de cet autre avertissement : « Lo copiado corresponde á la letra con su original á que
me
refiero. Y para que conste doy la presente en seis hojas de papel del sello cuarto, rubricadas en el m a r g e n por m i . Sevilla quince de Diciembre de mil ochocientos cincuenta y siete. « ANICETO DE LA HIGUERA. »
Ce d o c u m e n t
a été i m p r i m é
en juillet 1859, d'après la m ê m e
copie de M . D E V A R N H A G E N , dans le t o m e XXII, pages 445-450, de la Revista Trimensal
de
l'Institut
Historique
et Géographique
du
Brésil; mais avec quelques incorrections (*).
(*) Ce d o c u m e n t a été publié postérieurement, d'après une autre copie, dans la collection des Documentes
ineditos de Indias, t o m e
X X X , page 535. Capitulation
de
Vincent
Pinçon.
2
( 428 )
e
D E U X I È M E
Donation
§ 2630
D O C U M E N T
de
D O C U M E N T
Bento
Maciel
le 14 juin
Parente,
1637.
D O M P H E L I P E & C . faso saber Aos que esta minha carta de doação virem que tendo consideração aos servicos que o C O N D E D O B A S T O sendo governador deste Reino m e representou e m hua consulta o ano de seiscentos e trinta e h ũ que hauia feito B E N T O M A C I E L P A R E N T E fidalgo de minha casa e aos mais que ate o ano de seiscentos e trinta e quatro fez e m P e r n a n b u c o cujos papeis presentou na corte de Madrid, ouue por b e m por cartas minhas de dezoito de M a y o de seiscentos e trinta e quatro e treze de agosto de seiscentos e trinta e seis de lhe fazer merçe de alguas terras no Rio de a m a z o n a s alem do foro de fidalgo com dous mil reis de moradia de que se lhe passou portaria na corte de Madrid, tudo com obrigaçâo de hir seruir a P e r n a n b u c o tres anos por quanto seria ali de proueito pella muita pratica que tinha daquella guerra E que a senhora P R I N C E Z A MARGARIDA minha m. amada e prezada senhora prima remeteu (*) ao Conss° da faz. com ordem que se lhe nomeaçe a dita capitania não sendo nenhũa das que tenho escolhido pera minha coroa n das terras que estão dadas a terceiro e porq no conss.° da faz. tomadas as informaço s necesarias sendo ouuido o procurador delia se lhe nomeou ao dito B E N T O to
a
a
MACIEL mar
a capitania
do
cabo
trinta te quarenta
cabo
ate o Rio
das jndias amasonas
de
do Reino
vicente de
ariba da parte
(*) Remeteçe,
do
norte
que
tem
legoas de distrito que pincon
castella do canal
onde
pella
costa
se contão entra
a
do dito
reparticão
e pella terra dentro que
do
vai sair ao mar
Rio
das
oitenta
d'après u n e copie authentique et collationnée de
ce d o c u m e n t faite en 1897. Donation
de
Maciel
Parente.
e
§ 2630
2
DOCUMENT
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pera cem legoas aie o Rio dos tapujusus E não he nenhũa das que tenho (*) dado a terceiro ej por bem de lhe fazer merçe da dita capitania do cabo do norte na maneira referida e que se lhe passe carta delia como ultimam se passou a A L U A B O D E S O U Z A de outra capitania de que lhe fiz m. no mesmo estado E com a mesma jurisdicão e pagou de mea anata desta capitania sincoenta mil sete centos e vinte rs ao Thr.° delia JOÃO PA S D E M A T O S que he o mesmo que della se pagua na Ohr. que lhe forão caregados em R. a folhas cento e dez do 1° 3 ° de seu recebim. §. pedindome o dito B E N T O M A C I E L P A R E N T E que visto ter eu ja escolhido conforme a minhas ordeñs sitio das capitanias que ão de ser cabeca daquelle estado do m a r a n h ã o e pará como se via da certidão do sacratario F R A N . D E L U C E N A que presentaua pella qual consta hauer eu por bem de resoluer por carta minha de treze de abril do ano de mil e seiscentos e trinta e tres que ficasem reseruadas pera minha coroa as duas capitanias do m a r a n h ã o e para demarcandose a do m a r a n h ã o com suas jlhas desde o Rio para osu ate a ponta de tapuitapera e m que se entende ha de costa sincoenta legoas E que se deuida esta capitania das mais por a boca do Rio m e a r y e por o pinary ariba E a capitania do para se comece no Rio m a r a c a n ã cortando pella ponta delie pella boca do para ariba E que pello primr. braco do mesmo Rio da parte delleste va cortando ate o pr.° salto do Rio e prouincia dos to con tines que se diz dista do mar sento e sincoenta legoas e tem por costa ate a ponta do separarã trinta legoas e jnclue nella a cidade de Bethlem e pella dita declaracão nomeou A L U A R O D E S O U Z A que elle escolhia pera sua capitania as terras que jaçem desde os tury ate o Rio caite com os mesmos rios que dentro nellas esteuerem entrando juntam. nesta nomeacão E escolha os ditos Rios tury e caite que ficaraõ ambos dentro da demarcacão por onde ha de demarcar a dita capitania que poderão ser quarenta e sinco te sincoenta legoas de distrito por costa e conforme a dita declaracão se lhe te
ce
a
ta
to
CO
0
te
(*) D'après l'original, il faut ajouter ici les mots suivants : reservado para minha coroa nem Donation
das que tenho. de Maciel
Parente.
e
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2 DOCUMENT
§ 2630
pasou ao dito ALUARO DE SOUSA carta de doacão da dita capitania se lhe mandase pasar a elle dito BENTO MACIEL sua carta de doacão da dita capitania do cabo do norte de que eu tambem lhe tenho feito merce E v. por m i seu requerim. e a forma da portaria relatada porque lhe fiz esta m. ao dito BENTO MACIEL com a m e s m a calidade jurisdicão et obrigacão com que foi concedida a outra capitania ao dito ALUARO DE SOUSA E as mais do estado do Brazil, E conciderando eu quanto seruiso de deus e m e u e b e m comũ de meus Reinos e senhorios dos naturais subditos delles e [é] ser a minha Costa e terra do brazil m a r a n h ã o e para mais pouoada do que ate agora foi assi p. se nella hauer de celebrar o culto divino e se exaltar a nosa sancta fee catolica com trazer e provocar a ella os naturais da dita terra jnfieis e jdolatras como pello muito proueito que se siguira a meus Reinos e senhorios E aos naturais e subditos delles e m se a dita terra pouoar e aproueitar ouve por b e m de mandar repartir e ordenar as capitanias de certas e m sertas legoas pera dellas prouer as p . que b e m m e parecese pello qual havendo respeito aos seruisos que m e fez e espero m e faca o dito BENTO MACIEL PARENTE e por folgar de lhe fazer merçe e m satisfacão delles uzando de m e u poder real e absoluto serta siencia ej por bem e me praz de lhe t0
t0
ce
a
as
fazer merçe doacão juro
como
entre
e erdade
subcesores
em
uiuos para
que
effeito faco
valedoura
elle e todos
apos
elle vierem
versais e colateraõs
segundo
terras que jazem
no
cabo
nellas estiuerem
que
tem
legoas de distrito que cente
picon
aonde
dos
acabarem
norte
esta carta
dia
pera
se contão
como
cõ
das
os Rios
que
que
trinta te ate o Rio
das jndias
amazonas
oitenta para
dentro
sem
quarenta de
te quarenta
vi-
do Reino
ariba da legoas ate o
condeclaracão que nas partes referidas por
as trinta e sinco
e
trans-
era [irá] declarado
do dito cabo
das
de
descendentes
a reparticão Rio
sempre e erdeiros
pella costa do mar
entra
jnreuogauel
todo
filhos netos
ao diante
que vai sair ao mar
tapujusos,
seus asim
do
castella e pella terra dentro do canal
por
deste
legoas de costa de
de
parte Rio onde sua
E estes marcos correrão via recta pello sertão dentro. §. E b e m asim mais sera do dito capitania
se porão
marcos
Donation
de pedra,
de
Maciel
Parente.
e
§ 2630
2 DOCUMENT
B E N T O MACIEL P A R E N T E
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c seus sucesores as jlhas que ouuer ate demarcacão das ditas trinta e
dez legoas ao mar
na fronteria e
sinco
legoas de costa de sua capitania as quaes se
te quarenta
entenderão
medidas
via Recta 2
firme adentro pella manr. perdiante
tanto quanto
e entrarão pello sertão e terra
referida ate o Rio
poderem
tapujosus
entrar e for de minha
da q u a l terra jlhas e Rios pellas sobreditas demarcacoes
e dahi conquista lhe
faco
e merçe de juro e erdade pera todo sempre como dito he. E quero e m e praz que o dito B E N T O M A C I E L e todos seus erdeiros e sucesores que as ditas terras erdarem e nellas sucederem se posão chamar e se cham capitães geraes e gouernadores dellas, §. Outro ssi lhe faco doacão e merce de juro e erdade p. todo sempre pera elle e seus descendentes e suce sores no modo sobredito de jurisdicão ciuel e crime da dita ca pitania da qual elle dito B E N T O M A C I E L P A R E N T E e seus erdei ros e subcesores uzarão na forma e manr. seg. SS. poderá per ssi e per seu ouuidor estar a eleicão dos juizes e officiaes e alimpar e apurar as pautas pasar cartas de confirmacão aos ditos juizes e officiaes os quaes se chamarão pello dito capitão gouernador E elle prouera o ouuidor que podera conhecer de aucões nouas dez legoas ao Redor donde estiver e de apelaçoes e agravos conhecera e m toda a dita capitania e gouernança, e os ditos juizes darão apelação pera o dito seu ouvidor nas cousas que mandão minhas ordenaçoes e do que o dito seu ouuidor julgar assi por ausão noua como por apelação e aggravo sendo em cousas sives nâo havera apelação nem agravo ate contia de cem mil rs. E dahi pera sima dara apelacão a parte que quizer apelar e nos casos crimes ej por bem que o dito capitão e gouernador e seu ouvidor tenhão jurisdicão e alcada de morte natural jnclusivel e m escravos e gentios E assi mesmo em piaes cristãos homens liures e m todos os casos assi para os asolver como p. condenar sem auer apefacão nem agrauo. e porem nos quatro casos seguintes ss. Erezia quando o heretico lhe for entregue pello eclesiastico e treicão e sodomia e moeda falsa terão alcada e m toda a pesoa de qualquer calidade que seja para condenar os culpados a morte e dar suas sncas [sentenças] a execucão sem apelacão nem aggrauo doacão
a
a
a
Donation
de
Maciel
Parente.
te
e
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2 DOCUMENT
§ 2630
E porem nos ditos quatro casos para asoluer da morte posto que outra pena lhe queira dar menos da morte darão apelacão e aggravo e apelarão por parte da justiça e nas pesoas de m o r calidade terão alcada de dez annos de degredo e ate cem cruzados de pena sem apelacão n e m agrauo. §. E outro ssi m e praz que o dito seu ouuidor posa conhecer das apelações e agrauos que a elle ouuerem de ir e m qualquer villa ou lugar da dita capitania e m que estiuer posto que seja m. apartado desse lugar onde assi estiver com tanto que seja na propia capitania e o dito capitão e gouernador poderá pôr meirinho deante o dito seu ouuidor E escriva s e outros quaesquer officiaes necesarios e costumados nestes Reinos assim na correição da ouvidoria como e m todas as villas e lugares da dita capi tania e governança E serão o dito capitão e gouernador e seus sucesores obrigados quando a dita terra for povoada e m tanto cricim. que seja necesario outro ouvidor de o pôr onde por mi ou por meus subcesores for ordenado. §. E outro ssi m e praz que o dito capitão e gouernador e todos seus sucesores posão por ssi fazer villas e todas e quaisquer pouaço s que se na dita terra fizerem e lhes a elles parecer que o deuem ser as quaes se chamarão villas e terão termo e jurisdição liberdade e insinias de villas segundo foro e costume de meus Reinos. E isto porem se entenderá que poderão fazer todas as villas que quizerem das povoaço s que estiverem ao longo da costa da dita terra e dos Rios que se navegarem porque por dentro da terra firme pollo sertão as não poderão fazer menos espaço de seis legoas de hũa a outra para que possão ficar ao menos tres legoas de terra de termo a cada hũa das ditas villas E ao tempo que assi fizerem as ditas villas ou cada hũa dellas lhe limitarão e assinarão logo termo para ellas e despois não pode rão da terra que assi tiverem dado por termo fazer outra villa sem minha licença. §. E outro ssi m e praz que o dito Capitão e governador e todos seus sucessores a que esta capitania vier posão novamente criar e prover por suas cartas os tabellia s de publico e judicial que lhe parecer necesarios nas villas e povoaço s das ditas terras assi agora como pello tempo endiante e lhe darão suas cartas asinadas por elles E seladas com seus sellos e lhe tomarão juramento que servirão seus to
to
Donation
de
Maciel
Parente.
e
§ 2630
2 DOCUMENT
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officios bem e verdadeiramente e os ditos tabelia s servirão pellas ditas suas cartas sem mais tomarem outras de minha chancellaria. E quando os ditos officios vagarem por morte ou por renunciação ou por erros se assi he os poderão por isso mesmo dar e lhes darão os Regimentos por onde hão de servir conforme aos de minha Chancellaria. §. E hey por bem que os ditos tabelliães se possão chamar e chamem pello dito capitão e governador e lhe pagarão suas pensões segundo fórma do forai do estado do brasil das quaes pencões lhe faco assi mesmo doacão e merçe de juro e erdade para todo sempre. §. Item outro ssi lhe faco doacão e merçe de juro e erdade para todo sempre das alcaidarias mores de todas as ditas villas e povoaço s da dita terra com todas rendas e dereitos foros e tributos que a elles pertencem segundo he declarado no dito forai do estado do brasil as quaes o dito capitão e governador e seus sucesores haverão e arrendarão para ssi no modo e maneira no dito forai conteudo e segundo forma delle e as pesoas que as ditas alcaidarias mores forem entregues da mão do dito capitão e governador E elles lhes tomarão a menagent dellas segundo forma das minhas ordenaço s. §. Jtem outro ssi m e praz por fazer merçe ao dito BENTO MACIEL e a todos seus sucesores a que esta capitania vier de juro e erdade para sempre que elles tenhão e ajão todas as moendas de agoa marinhas de sal e quaesquer outros engenhos de qualquer calidade que sejão que na dita capitania e governança se poderem fazer E ey por bem que pesoa algũa não posa fazer as ditas moendas marinhas nem engenhos senão o dito capitão e governador ou aquelles a que elle para isso der licenca de que lhe pagarão aquelle foro ou tributo que se com elles concertai. §. Outro ssi lhe faco doacão e merçe de juro e erdade para sempre de desaseis legoas de terra de longo da costa da dita capitania que entrarão pello certão dentro tanto quanto poderem entrar e forem de minha conquista a qual terra sera sua livre e izenta sem della pagar direito foro nem tributo algũsomente o dizimo a ordem do mestrado de nosso S. JESUS XPTO. E dentro de vinte anos de dia que o dito capitão e governador tomar posse da dita terra poderá escolher e tomar as ditas dezaseis legoas de terra c m qualquer parte R
T.
II
Donation
de Maciel
Parente.
28
e
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2 DOCUMENT
§ 2630
que mais quizer não as tomando porem juntas senão repartidas e m quatro ou sinco partes e não sendo de hũa a outra menos de duas leguas as quaes terras o dito capitão e governador e seus sucesores poderão arrendar e aforar e m fatiota ou e m pesoas ou como quizerem e lhes b e m vier e pellos foros e tributos que quizerem e as ditas terras não sendo aforadas e as rendas dellas quando o forem virão sempre a q u e m suceder a dita capitania e governança pello modo nesta doacão conteudo E das novidades que Deus nas ditas terras der não sera o dito capitão e governador n e m as pessoas que de sua m ã o as tiverem ou trouxerem obrigados a m e pagar foro ou direito algũsoomente o dizimo de D e u s a ordem que geralmente se ha de pagar e m todas as outras terras da dita capitania como abaixo hirá declarado. §. E o dito capitão e governador n e m os que apos elle vierem não poderão tomar terra algũa de sesmaria na dita capitania pera ssi n e m pera sua mulher n e m pera filho e erdeiro della antes darão e poderão dar e repartir todas as ditas terras de sesmaria a quaesquer p. de qualquer calidade e condicão que sejão e lhes b e m parecer livremente sem foro n e m direito a l g ũsomente o dizimo de D e u s que serão obrigados a pagar a ordem de tudo o que nas ditas terras ouverem segundo he declarado no dito forai e pella m e s m a maneira as poderão dar e repartir por seus filhos fora do morgado e assi por seus parentes e porem aos ditos seus filhos e parentes não poderão dar mais terra da que derem, ou tiverem dado a qualquer outra pessoa estranha e todas as ditas terras que assi der de ses maria a hũs e aos outros será conforme a ordenação das sesmarias e com a obrigação dellas as quais terras o dito capitão e governador n e m seus sucesores não poderão e m tempo alg u m tomar pera ssi n e m pera sua mulher n e m f.° herdeiro como dito he e pollas e m outrem para despois virem a elles por modo algum que seja somente as poderão haver por titulo de compra verdadeira das p. que lhas quizerem vender pasados oito anos despois das ditas terras serem aproveitadas e e m outra maneir a não. g. Outro ssi lhe faço doação e merçe de juro e erdade pera sempre de m e a dizima do pescado da dita capitania que he de vinte peixes h ũ que tenho ordenado que se pague alem da dizima inteira que pertence a as
as
Donation
de
Maciel
Parente.
e
§ 2630
2 DOCUMENT
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ordem segundo no dito foral he declarado a qual meia dizima se entenderá do pescado que se matar e m tota a dita capitania fora das desaseis legoas do dito Capitão e governador porquanto as ditas desasseis legoas he terra sua livre e izenta se gundo atras he declarado. §. Outro si lhe facodoacão de juro e erdade pera sempre da redizima de todas as Rendas e direitos que a dita ordem e a mi de direito na dita capitania pertencerem. SS. que de todo o rendimento que a dita ordem e a mi couber assi dos dizimos como de quaesquer outras rendas ou direitos de qualquer calidade que sejão haja o dito capitão e seus sucesores hũa dizima que he de dez partes hũa. §. Ou tro ssi m e praz por respeito do cuidado que o dito capitão e governador e seus sucesores hão de ter de guardar e conser var o páo brazil que na dita terra ouver de lhe fazer doacão e merçe de juro e erdade pera sempre da vintena parte do que liquidamente render pera mi forro de todos os custos o dito pao brasil que se da dita capitania trouver a estes Reinos e a conta do tal rendimento se fará na casa da mina desta cidade de lisboa, aonde o dito pao brasil ade vir e da dita casa tanto que o dito brazil for vendido e arrecadado o dinheiro delle lhe sera logo pago e entregue o dinheiro de contado pello provedor e officiaes della aquillo que per boa conta na dita vintena montar E isto porquanto todo o dito pao Brazil que na dita capitania ouuer ha de ser sempre m e u e de meus sucesores sem o dito capitão e governador nem outra algũa pesoa poder tratar nelle nem vendello pera fora somente poderá o dito capitão e assi os moradores da dita capitania aproveitarsse do dito pao brazil na terra no que lhe for necesario segundo he declarado no foral do estado do brazil e tratando nelle ou vendendo pera fora encorrerão nas penas conteudas no dito foral. §. E outro ssi m e praz por fazer merçe ao dito B E N T O M A C I E L e a seus sucesores de juro e erdade pera sempre que dos escravos que elles resgatarem e ouverem n a dita capi tania possão mandar a estes Reinos trinta e nove pesas cada ano pera fazer dellas o que lhe bem vier os quaes escravos virão a o porto desta cidade de Lisboa e nào a outro algũ porto e mandará com elles certidão dos officiaes da dita capi tania de como são seus pella qual certidão lhe serào despaDonation
de Maciel
Parente.
e
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2 DOCUMENT
§ 2630
chados os ditos escravos forros sem delles pagar direitos algũs n sinco por cento e alem destas trinta e nove pesas que assi cada anno poderá mandar forros. ey por b e m que posa trazer por marinheiros e gurumetes e m seus navios todos os escravos que quizerem e lhe forem necesarios. §. Outro ssi m e praz de fazer m. ao dito B E N T O M A C I E L e seus sucesores e assi aos vizinhos e moradores da dita capitania que nella não possão e m tempo algũhaver direitos de cizas n e m imposiço s saboarias tributos de sal n outres algũs direitos n tributos de qualquer calidade que seja salvo aquelles que por b e m desta doacão e do forai ao presente são ordenados que haja. §. Esta capitania e governança e rendas e bens della ej por b e m e m e praz que se herdem e sucedão de juro e erdade pera todo sempre pello dito capitão e governador seus descendentes filhos e filhas legitimos com tal declaracão que e m quanto ouver filho legitimo barão no m e s m o gráo não sucederá filha posto que seja de major jdade que o f.° e não avendo filho macho ou avendo o e não sendo e m tào propinco grao ao ultimo posuidor como a femea que então suceda a femea E e m quanto ouver desendentes legitimos machos ou femeas que não su ceda na dita capitania bastardo a l g ũe não havendo desen dentes machos n femeas legitimos antão sucederão os bastardos machos e femeas não sendo porem de danado couto e sucederão pella m e s m a ordem dos legitimos pr.° os machos e despois as femeas e m jguaf gráo com taf condicão que se o posuidor da tal capitania a quizer antes deixar a h ũ seu pa rente transversal que aos desendentes bastardos quando não tever legitimos o possa fazer e não avendo desendentes machos n femeas legitimes n bastardos de maneira que o dito he. e m tal caso socederão aos desendentes [os ascendentes] machos e fe meas pr.° os machos e e m defeito delles as femeas e não avendo desendentes n e m asendentes socederão os transversaes pello modo sobredito sempre pr.° os machos que forem e m igual gráo e depois as femeas e no caso dos bastardos o posui dor poderá se quizer deixar a dita capitania a h ũ trans versal legitimo e tirala aos bastardos posto que sejão de sendentes e m muito mais propinco gráo E isto ej assi por b e m sem embargo da lej mental que dis que não sucederão ce
Donation
de
Maciel
Parente.
e
§ 2630
2 DOCUMENT
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femeas nem bastardos nem transversaes nem asendentes porque sem embargo de tudo m e praz que nesta capitania sucedão femeas e bastardos não sendo de couto danado e transversais E asendentes do modo que ja he declarado. g. Outro ssi quero e m e praz que em tempo algũse nao possa a dita capitania e governança e todas as cousas que por esta doacão dou ao dito bento maciel parente partir ne descambar espedacar n em outro modo alhear n em cazam. a filho ou filha n a outra pesoa dar n para tirar paj ou filho ou outra algũa pesoa de cativeiro n para outra cousa ajnda que seja mais poderosa porque minha tenção e vontade he que a dita capitania e governança e cousas ao dito capitão e governador nesta doacão dadas andem sempre juntas e se não partão n e m alienem e m tempo algũE aquelle que a partir ou alienar ou espedaçar ou der e m cazam. ou pera outra cousa por onde aja de ser partida ajnda que seja mais pode rosa por esse mesmo effeito perca a dita capitania e governança e passe direitamente aquelle a que ouvera de hir pella ordem de suceder sobredita se o tal que isto assi não cumprio fosse morto. §. Outro ssi m e praz que per cazo algu de qualquer calidade que seja o dito capitão e governador cometa por que segundo direito e lej destes Reinos merecão perder a dita capitania e governança jurisdicão e rendas e bens della a não perca seu sucesor salvo se for por tredo a coroa destes Reinos E e m todos os outros casos que cometer será punido quanto o crime obrigar e porem o seu sucesor não perderá a dita capitania governanca jurisdisão rendas e bens della como dito he. §. Outro ssi m e praz e ej por bem que o dito B E N T O M A C I E L P A R E N T E e todos seus sucesores a que esta capitania e governança vier husem inteiramente de toda jurisdicão poder e alcada nesta doacão conteuda assi e da maneira que nella he declarado et pella confianca que delle tenho que guardarão nisso tudo o que cumprir ao seruico de deus e m e u e bem do pouo e o direito das partes. §. Outro ssi ej por bem e m e praz que nas terras da dita capitania não entrem n possão entrar em tempo algũcorregedores n alcada n outras algũas justicas pera nellas ahuzarem de jurisdicão algũa por nenhũa via n modo que seja n menos seja o dito capitão e governato
to
Donation
de
Maciel
Parente.
e
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§ 2630
dor suspenso da dita capitania e governança e jurisdicão della e porem quando o dito capitão cair em a l g ũerro ou fizer cousa por que mereca e deva ser castigado eu ou os meus sucesores os mandaremos vir a nos pera ser ouvido de sua justica e lhe será dada toda aquella pena e castigo que de direito por tal caso merecer. §. Outro ssi quero e mando que todos os herdeiros e subcesores do dito B E N T O M A C I E L que esta capitania erdarem e nella sucederem por qualquer via que seja se chame maciel parente e tragão as Armas dos M A C i é S P A R E N T E S e se algũs delles isto assi não cumprirem ej por b e m que por esse m e s m o effeito percão a dita capi tania e sucesão della e passe logo direitamente a q u e m direito devia de hir se este tal que isto assi não cumprir fosse morto. §. Jtem esta merce lhe faco como Rej e Senhor destes Reinos e asim como governador e prepetuo administrador que sou da ordem e cavalaria do mestrado de noso S . J E S U S X P T O , E por esta presente carta dou poder e autoridade ao dito B E N T O M A C I E L que elle por ssi e por q u e m lhe aprouver possa tomar e tome a posse Real corporal e autual das tarras da dita capitania e governanca e das Rendas e bens della e de todas as mais cousas conteudas nesta doacão E use de tudo inteiramente como se nella contem a qual doacão ej per b e m quero e m a n d o que se cumpra e guarde e m todo e por todo com todas as clausulas e condiçoes e declaraçoes nella conteudas e declaradas sem mingoa ne desfalecimento a l g ũE para tudo o que dito he derogo a lej mental e quaesquer autos lejs e ordenacoes direitos grosas e custumes que e m contrario disto aja ou posa haver por qualquer via ou modo que seja posto que sejão taes que fosse necesario seremaqui expresas e declaradas de verbum ad verbum sem embargo da ordenacão do 2°. L°. titt. 44 que dispoem que quando se estas leis e direitos derogarem se faca expressa mencão dellas e da sustancia dellas e por esta prometo ao dito B E N T O M A C I E L E a todos seus sucesores que nunca e m tempo algũva nem consinta hir contra esta minha doacão e m parte n e m todo E rogo e encomendo a todos meus suce sores que lha cumprão e m a n d e m cumprir. §. pello que mando ao m e u governador das conquistas do m a r a n h ã o e grão pará Donation de Maciel Parente. R
§ 2630
2
e
( 439 )
DOCUMENT
provedor de minha fazenda e m ellas E aos meus desembargadores corregedores ouvidores juizes justicas officiaes e pesoas de meus Reinos e senhorios aos juizes vereadores e officiaes da camara pesoas de governanca e povo das terras povoaçoes e lugares que nas ditastrinta te quarenta legoas de terra ouver que dem aposse dellas ao dito B E N T O M A C I E L P A R E N T E ou a s e u certo procurador e lha deixem lograr e posuir e o ajão por capitão geral e governador das ditas trinta te quarenta legoas de terra e lhe cumprão e guardem e facão m u j jnteiramente cumprir e guardar esta minha carta c o m o se nella contem que se registará n o s l. das contas da dita conquista do m a r a n h ã o e grão para sendopr . asentada n o s l. das merçes que faco a meus vasalos a qual carta por firmeza de tudo mandej dar ao dito B E N T O M A C I E L P A R E N T E por mi acinada e celada com o cello dechumbo pendente e vaj escrita e m quatro meas folhas E R u bricada ao pé de cada lauda pello C O N D E D E M I R A N D A do m e u conss.° destado presidente de minha faz. e governador [da] casa do porto Dada nesta cidade de Lisboa aos catorze dias do m e s de junho B E U T O L A M E U D A R A U J O a fez a n n o de mil e seiscentos e trinta e sete. E esta se passou por duas vias c o m prida hũa a outra não averá effeito A F O N S O D E B A R R O S C A M I N H A a fez escrever. os
o
os
a
Comme
le déclare le § 1880, ce d o c u m e n t est d o n n é d'après le
registre original conservé aux archives royales de Torre
do
Tombo
à Lisbonne. Le premier feuillet dudit registre porte ce qui suit : « Este liuro ha de seruir do registro da chancel
ra
m o r deste Reino e vai assi-
nado e n u m e r a d o por m i m E o encerramento 5 de 8br°. 636. A N D R E V E L H O DAF. e merçes que sua Mag.
de
ca
» —
vai n o cabo
Lisboa
Liuro dos padroes e doacoes
faz que serve na Chr.
2
de que he escrivao
a
MANOEL fr. : e c o m e s o u de escrever nelle a quinze de agosto de mil 2
e seiscentos e trinta e sete annos. M A N O E L FR. — el
anno 1637 the 641. escrivão M
« FELLIPE 3.° L.° 34.
FERREYRA. »
L'enregistrement de la donation est suivi de ces m o t s : « Concertada. M A N O E L FERREYRA. » Le registre est terminé par cet avertissement : « Fazendose nesta Torre do T o m b o
diligencia pelo Agente dos negocios do Estado de
B r a g a n c a sobre as doaçoes do m e s m o Estado que se passarão Donation
de Maciel
Parente.
em
e
( 440 ) n o m e de S M A G .
2 DOCUMENT de
A
§ 2630
e
(que D. gd. ) sendo D U Q U E D E B R A G A N Ç A se n ã o acha-
rão nella. E procurandosse n a Chancellaria m ó r , se achou este Liuro e m q u e estão registadas, O q u a l MANOEL. A N T U N E S official da dita Chr.
a
entregou.... E por verdade se fez esta declaraçaõ aquy. VICENTE D E S O T T O M A Y O R Escrivão d a dita Torre escrevy e m L i s b o a a 2 3 de Julho de 1 6 4 2 , e m q u e se entregou o ditto Liuro. CURISTOVAO D E M A T T O S D E LUCENA. » Ainsi q u e le r e m a r q u e
M.
DE
VARNHAGEN,
Historia
Geral
do
Brazil, t. I, p. 417, les priviléges et charges de la capitainerie créée e n 1 6 3 7 par PHILIPPE 111 sont a b s o l u m e n t les m ê m e s des capitaineries primitives de JEAN 111. O n peut le voir d a n s la donation de P E R O L O P E S ER
D E SOUZA, datée d u 1
septembre 1534, et publiée par le m ô m e M . DE
V A R N H A G E N p a r m i les Notes d u Diario de ce personnage.
Donation
de
Maciel
Parente.
§ 2631
3
e
DOCUMENT
TROISIÈME
( 441 )
DOCUMENT
Texte portugais du traité de Lisbonne du 4 mars
TRATADO
PROUISIONAL
ENTRE
S I M O S P R I N C E P E S L U I S XIV. DE
NAUARRA
ALGARUES E M
&.
A
1700.
os S E R E N I S S I M O S
CHRISTIANISSIMO
E D O M PEDRO
II.°
E
POTENTIS-
R E Y DE FRANÇA
R E Y DE
PORTUGAL
E
E DOS
A
&.
N O M E D A SANTISSIMA T R I N I D A D E .
Mouendose no estado do M a r a n h a õ de algums annos a esta parte algumas Duuidas e differenças entre os vassallos de E L R E Y CHRISTIANISSIMO E D E L R E Y D E P O R T U G A L sobre o vzo e posse das terras do cabo do Norte sitas entre Cayena. e o Rio
das Amazonas, e hauendose Representado nesta Materia varias Queixas tambem pelos Ministros de ambas as M A G . . e naõ bastando as hordems que reciprocamente se passaraõ para que os vassallos de hũa e outra coroa, se tratassem com a boa paz e amizade que sempre se conseruou entre as coroas de França e portugal, e repetindose nouos motiuos de perture s
baçaõ com a ocasiaõ dos fortes de Araguari e de C o m a ü ou Massapa
que nas ditas terras formaraõ e reedificaraõ os Portugueses; e deseiandose por ambas as Mag. que estes se euitassem se intentou pelos seus Ministros mostrar com papeis q fizeraõ de facto e de direito as rasoes que tinhaõ sobre a posse e propriedade das ditas terras, e continuandose o dezeio de se remouer toda aquella causa que podia alterar a boa Intelligencia, e correspondençia que sempre se conseruou entre os vasallos das duas Coroas, pedindo Conferençias o Sñor D E R O U L H É Prezidente do grande Conselhode S U A M A G . CHRISTIANISSIMA, e Seu Embaixador nesta Corte, e sendofhe conçedidas Nellas se discutiraõ e examinaraõ os fundam. que podia hauer de Iustiça por huá e outra parte vendose os auctores mappas e cartas que tratauaõ da adquisiçaõ e diuisaõ das ditas terras, e entendendose que para se chegar ao fim da conclusaõ de taõ des
D E
tos
Traité de 1700, en portugais.
e
(442)
3 DOCUMENT
§ 2631
graue e Importante Negoçio se Neçessitaua de Poderes espeçiaes de hũa e outra M A G . , E L R E Y C H R I S T I A N I S S I M O pela sua parte os mandou pasar ao Sobred.° Seu Embaixador o S. D E R O U I L H É e S. M A G . D E P O R T U G A L pela sua parte a D O M N U N O A L Z P E R E I R A Seu muito amado e presado Sobrinho, dos Seus Conselhos de Estado e Guerra Mestre de C a m p o da prouinçia da Estremadura juncto a pessoa de S M A G . general de Cauallaria da Corte e Prezidente da Menza do Dezembargo do Passo, &. R O Q U E M O X T E I R O P A I M do Conselho de S M A G . e seu Secretario &. G O M E S F R E I R E D E A N D R A D E do Conselho do m e s m o Sñor e General da Artelharia do Reino do algarue &. e a M E N D O D E F O Y O S P E R E I R A outro sim do Conselho de S U A M A G . e seu Secret.° de Estado &. e apresentandose por hua e outra parte os ditos poderes, e hauendose por bastantes firmes e valiosos p. se poder conferir. e ajustar h u m tratado D E
or
D E
D E
A
D E
A
a
d e
a
a
sobre
a posse
das
ditas
terras
do
Cabo
do
Norte
sitas
entre
se Continuaraõ as Conferençias sem que se chegasse a vltima determinaçaõ pella firmeza com que por parte dos Comissarios se estaua a fauor de sua Coroa E porque se entendeu que era ainda neçessario buscaremse e veremse nouas Informaçoens, e documentos alem dos que se tinhaõ allegado e discutido, se passou a h u m proiecto de Tra tado Prouizional e Suspensiuo para que e m quanto se naõ determinaua deçisiuamente o Direito das ditas Coroas, se pudessem euitar todos os Motiuos que podiaõ causar aquella discordia e perturbaçaõ entre os vasallos, o qual sendo conferido e ajustado C o m as declaraçoens Neçessarias p. a mayor Segurança e firmesa do dito Tratado C o m maduro accordo e sinçero animo, e conheçendose que asim por parte de S. MAG. X P M . Como de S. M A G . D E P O R T U G A L se obrara de boa fé e se desejaua Igoalmente a Paz. amizade e alliança que sempre houue entre os S. R E Y S de huã e outra Coroa se convierão c ajustaraõ nos artigos seguintes.
Caiena
e o Rio
das Amazonas,
a
D E
a
D E
res
Artigo 1°. Que se mandaraõ desemparar e demolir Por E L R E Y D E PORTUGAL
OS
Fortes Traité
de de
Araguary 1700,
e de en
Comaü
portugais.
ou
Massapa
e
§ 2631
3
e
DOCUMENT
( 443 )
retirar a gente e tudo o m a i s q u e nelles h o u u e r e as Aldeias a
d e Indios q u e os a c o m p a n h a õ e se f o r m a r a õ p . o seru.° e vso d o s ditos fortes n o t e r m o d e seis m e s e s mutarem
as ratificaçoens
deste
depois
de
se
tratado, e a c h a n d o s e
permais
a l g u m s fortes n o districto das terras que correm dos ditos fortes pela margem do rio das amazonas p . o cabo do Norte e costa do mar athé a fôs do rio Ojapoc ou de Viçente Pinson se d e m o leraõ c o m os d e Araguarj e de Comáü ou Massapá q u e p o r seus a
n o m e s proprios se m a n d a õ demolir.
Artigo 2°.
Q u e os F r a n c e z e s o u P o r t u g u e s e s naõ p o d e r a õ o c u p a r a s ditas terras n e m os ditos fortes n e m f a s e r outros d e n o u o n o sitio delles, n e m e m outro a l g u m das ditas terras referidas n o art.° preçedente as q u a e s ficaõ e m s u s p e n s a õ . d a p o s s e d e a m b a s as coroas, n e m p o d e r a õ . t a m b e m fazer nellas alguãs habitaçoens o u feitorias d e q u a l q u e r qualidade q u e seião e m q u a n t o se naõ determina
entre a m b o s os R e y s a d u u i d a sobre a Iustiça e
Direito d a verdadeira e actual posse dellas.
Artigo
3°.
Q u e todas as aldeas e N a ç o e n s d e Indios q u e h o u u e r dentro dos L i m i t e s d a s ditas terras ficaraõ n o m e s m o se
achaõ
poderem
a o presente d u r a n t e o t e m p o ser pretendidas, N e m
partes ; e s e m
que
nellas
estado e m q u e
desta s u s p e n ç a õ s e m
d o m i n a d a s por a l g u m a
t a m b e m p o r alguã das
das
partes se
possaã, fazer R e s g a t e s d e E s c r a u o s , p o d e n d o so asistirlhe os missionarios q u e as t i u e r e m asistido, e q u a n d o elles faltem, outros e m s e u fugar p a r a os d o u t r i n a r e m e c o n s e r u a r e m n a fé, s e n d o os Missionarios
q u e a s s i m se subsistuirem d a
mesma
n a ç a õ d e q u e eraõ, os outros q u e faltaraõ, e h a u e n d o s e tirado a l g u m a s m i s s o e n s d e Aldeias que
fossem
estabeleçidas
e
aos missionarios curadas por
Françeses
elles,
fora dellas se lhe Restituiráõ n o estado e m q u e se
Traité de
1700,
en
portugais.
deitandoos acharem.
e
3 DOCUMENT
( 444 )
§ 2631
Artigo 4°. Que os Françeses poderáõ entrar pelas ditas terras que nos artigos primeiro e segundo deste Tratado ficaõ e m suspensáõ da posse de ambas as Coroas athé a m a r g e m do Rio das Amazonas, que corre do sitio dos ditos fortes de Araguarj, e de C o m á ü ou Massapá para o cabo do Norte e Costa do mar-, e os Portugueses poderáõ entrar nas m e s m a s terras athé a m a r g e m do Rio de Ojapoc ou Viçente pinson que corre para a fôs, do m e s m o Rio e costa do Mar. sendo a entrada dos F r a n çeses pellas ditas terras que ficáõ para a parte de C a i e n a e naõ por outra, e a dos Portugueses pela parte queficapara as terras do Rio das Amazonas, e naõ por outra ; e tanto h u m s como outras assim Françeses como Purtugueses, naõ po deraõ passar respectiuamente das margens dos ditos Rios asima limitadas, e declaradas, que fasem o termo, raia, e limite das terras, que ficaõ na dita suspensaõ da posse de ambas as Coroas.
Artigo 5°. Que todos os Françeses que se acharem detidos, da parte de Portugal, seraõ plenamente Restituidos a C a i e n a com os seus Indios, bems e fasendas;e que o m e s m o se farâ aos Por tugueses que se acharem detidos da parte de F r a n ç a p. serem Igoalmente restituidos a cidade de B e l e m do Pará. E estando presos algums Indios e Portugueses por hauerem fauoreçido aos Françeses, ou algums Indios e Françeses por hauerem fauorecido aos Portugueses seraõ soltos da prisaõ e m que se acharem, n e m por esta Causa poderáõ reçeber algum Castigo. a
Artigo 6°. Que os Vasallos de huã e outra Coroa naõ poderâõ innouar Cousa alguã do Contheudo neste Tratado Prouisional, mas antes procurarâõ por m e y o delle conseruar a boa pas. Traité
de
1700,
en
portugais.
e
§ 2631
3 DOCUMENT
( 445 )
Correspondençia e amisade que houue sempre entre ambas as Coroas. Artigo 7°. Que se naõ poderaõ desforsar por acçaõ propria nem por autoridade dos Gouernadores sem primeiro darem comta aos Reis os quaes determinarâõ entre si amigauelmente quaesquer Duuidas que ao diante se possaõ offereçer sobre a jntelligencia dos artigos deste Tratado, ou sobre outras que de nouo possaõ aconteçer. Artigo 8°. Que sucçedendo de facto algua differença entre os ditos vassallos por acçaõ sua ou dos Gouernadores (o que lhes he prohibido) nem por isso se poderá entender quebrado, ou violado este Tratado que se fas para seguransa da Pas e ami sade de ambas as Coroas, e cada h u m dos Reis neste Caso pelo que lhe toca, mandará logo que for imformado castigar os Culpados e prouer de remedio a quaesquer damnos, con forme o pedir a justiça das partes. Artigo 9°. Que por parte de huã e outra Coroa se procurarâõ e mandarâõ vir athe o fim do anno futuro de mil e setteçentos e h u m todas as jnformaçoens e documentos de que se tem tratado nas Conferençias p melhor e mais exacta instrucçâõ do Direito das ditas posses que ficaõ pelos artigos deste Tratado nos termos da suspençaõ da posse de ambas as Coroas ficando e m seu vigor os Poderes passados por ambos os Reys. p. dentro do referido tempo athe o f i m do anno de mil e seteçentos e hum, se puder tomar final determinaçaõ nesta materia. a
a
Artigo 1 0 ° . Que por quanto este Tratado he somente Prouisional e suspensiuo, senaõ adquirirá por vertude delle ou de alguma Traité de
1700,
en
portugais.
( 446 )
3
e
DOCUMENT
§ 2631
das suas Clausulas, Condiçoens e declaraçoens, direito algum n e m a huã n e m a outra parte e m ordem a posse e propriedade das ditas terras que por elle se mandaã ficar em suspensaã, e asim se naõ podera valer e m tempo algum, nenhuã das partes do contheudo nelle para quando esta materia se houuer de determinar deçisiuamente.
Artigo 11°. Prometem e se obrigaõ os ditos Comissarios debaixo da fé c palaura Real dos ditos senhores R E Y S D E F R A N Ç A E P O R T U G A L que S. M A G . naõ faráõ Cousa alguma contra, n e m e m prejuiso do contheudo neste Tratado Prouisional, n e m Consentirâõ se fasa directa n e m jndirectamente, e se a Caso se fiser, de o repararem sem alguma dilaçâõ, e para a obseruançia e firmesa de tudo, o expressado e referido. se obrigaõ em deuida forma renunçiando todas as leys, estilos, Custumes, e outros quaesquer direitos que possaõ ser a seu fauor, e proçedaõ e m contrario. D E S
Artigo 12°.
Os sobreditos Comissarios se obrigaõ outro sim respectiuamente a que os S E N H O R E S R E I S seus Soberanos ratificaráõ este Tratado e m legitima, e deuida forma e que as ditas ratifiraçoens se permutaraõ dentro de dous meses depois de asinados, e que dentro de outros dous meses depois de feita a permutaçaõ se entregaraõ as ordems neçessarias duplicadas par [pava] cumprimento do Conteudo nos artigos asima e atras escritos. Todas as quaes Cousas contheudas nos doze artigos deste Tratado Prouisional foraõ acordadas, e concluidas por nos os sobreditos Comissarios de S U A S M A O . CHRISTIANTSSIMA E D E P O R T U G A L , c m virtude dos Poderes a nos Conçedidos, Cuias copias vaõ juntas, e m Cuya fé, firmesa, e testemunho de verdade assinamos e firmamos o presente de nosas màõs e D E S
Traité
de
1700,
en
portugais.
§ 2631
e
3
DOCUMENT
( 447 )
sellos de nosas armas. E m Lisboa aos quatro dias do mes de Março do anno de mil e seteçentos. Lugar do sello. R O U I L L É .
DUQUE
MARQ
S
ROQUE MONTEIRO L.
do
2
DE FERR .
L. do S .
P A I M . L. do S .
S . G O M E S FREIRE DE A N D R A D A M E N D O D E F O Y O S P E R E I R A . L . do S .
Comme
le déclare le § 1978, ce d o c u m e n t est donné d'après une
copie d u temps, gardée au Ministère de la Marine et Colonies de France.
Traité
de
1700,
en
portugais.
( 448 )
e
4
Q U A T R I È M E
Texte
français
du
§ 2632
DOCUMENT
du
D O C U M E N T
traité de
Lisbonne
4 mars 1700.
T R A I T T É PROUISIONEL E N T R E LES SERENISSIMES SANTS P R I N C E S L O U I S X I V . NAUARRE & UES
A
E T T R E S PUIS-
T R E S CHRETIEN R O Y DE FRANCE ET DE
E T D. P E D R O II. R O Y D E P O R T U G A L E T D E S A L G A R -
A
& . Au
N O M D E LA T R E S SAINTE TRINITÉ.
S'Etant m e u depuis quelques années en ça dans l'Etat du M a r a g n a n quelques contestations et differents entre les sujets du R O Y T R E S C H R E T I E N et ceux du R O Y D E P O R T U G A L au sujet de l'vsage, et de la possession des Terres du Cap de Nord situées entre Cayenne et la riuiere des Amazones, qui ont donné occa sion a plusieurs plaintes faites a ce sujet par les Ministres de leurs Majestés, et les ordres donnez de part et d'autre, n'ayant pas suffi pour obliger les sujets de l'vne et l'autre Couronne à viure ensemble dans la paix et l'amitié qui ont toujours subsisté entre les Couronnes de F r a n c e et de Portugal, et y ayant eu aussy de nouveaux sujets de discorde à l'occasion des forts d'Araguary et de Cumau ou Macapa esleuez et retablis par les Portugais dans les d. terres; L E U R S M A J E S T É S désirant les euiter, ont proposé par leurs Ministres de faire connoistre par des memoires contenant le fait et le droit, les raisons par lesquelles elles pretendent la jouissance et la proprieté des d. Terres, et continuant dans l'enuie d'esloigner tout ce qui pouuait alterer la bonne jntelligence et la correspondance qui ont toujours esté entre les sujets des deux Couronnes, le S R O U I L L É President du grand Conseil de S A MA. T . C H . et son ambassadeur en cette Cour, ayant demandé des conferences qui lui ont esté accordées, on y a discuté et examiné les raisons de justice de part et d'autre, et l'on y a veu les autheurs et les Cartes concernant l'acquisi tion, et la diuision des d. Terres, et c o m m e il a paru que pour R
t é
Traité
de
1700,
en
français.
§
2632
e
4
DOCUMENT
( 449 )
paruenir a la fin et conclusion d'vne affaire si jmportante, jl falloit de part et d'autre des pouuoirs speciaux, Le R O Y T. CH. a enuoyé le sien a son d. ambassadeur le S . R O U I L L É , et SA M A . P O R T U G A I S E a donné le sien a D . N U N O ALUARES P E R E I R A son cher et bien aymé neueu Con. en ses Conseils d'Etat et de guerre, Mestre de C a m p de la prouince d'Estram a d u r e , près la personne de S A M A . General de la Cauallerie de la Cour, President du Tribunal du Dezembargo du Paco &. R O Q U E M O N T E I R O P A I M Con. et secretaire de S A MA. &. G O M E S FREIRE DE ANDRADE aussi Con. de S A M A . et general de l'artillerie du royaume des Algarues &. et a M E N D O D E F O Y O S P E R E I R A aussy Con. de S A M A . et son Secretaire d'Etat &. Et ayant fait apparoir de part et d'autre leurs d. pouuoirs, reconnus pour suffisants et valables a l'effet de conferer et conuenir d'vn Traité sur la possession desd. Terres du Cap de Nord situées entre Cayenne et la riviere des Amazones, les Conferences ont esté continuées sans en venir a vne derniere dec3ision, lesd. Commiss. ne voulant point de part et d'autre se departir du droit qu'ils soutenoient, et comme jl a paru qu'il estoit necessaire de chercher encore de nouueaux Titres, et Enseignem. outre ceux qui auoient desja esté produits et examinez, jl a esté proposé vn projet de Traitte prouisionel et de suspension pour auoir lieu jusques a la decision du droit des deux Couronnes, et empescher jusques la touttes les occasions qui pouuoient troubler et mettre la discorde entre les sujets de l'vne et de l'autre Couronne, lequel Traitté a esté reglé apres vne meure deliberation d'vn c o m m u n consentement et auec vne bonne volonté reciproque, dans les termes necess. pour la sureté et durée d'jceluy, et comme il a esté reconnu que de la part de SA M A . T. C H . comme de celle de SA M A . P O R T U G A I S E , on auoit agy de bonne foy et l'on auoit également desiré la paix, l'amitié et l'alliance qui ont toujours subsisté entre les SEG &. Roys de l'vne et de l'autre Couronne, on a arreté et l'on est conuenu des articles suivans. R
T É
er
té
er
A
T É
er
A
té
a
er
t é
a
res
ts
res
té
T É
rs
T.
II
Traité
de
1700,
en
français.
-29
e
4 DOCUMENT
( 450 )
§ 2632
er
Article 1 . L E R O Y D E P O R T U G A L fera euacuer et demolir les forts de araet de Cumau, autrement dit Macapa, retirer les garni sons et generalem. tout ce qu'il y a dedans, aussy bien que les habitations d'Indiens qui sont proches des d. forts, et qui seruent a leur vsage, et ce dans le terme de six mois du jour de l'eschange des Ratifications du present Traitté, et en cas qu'il y ait d'autres forts dans l'estendüe des Terres, depuis guary
t
lesd. forts jusques Nord,
a la riuiere
et le long de la coste
des
amazones
de la mer jusqu'à
vers
le Cap
la riuiere
de
d'Oya-
dite de Vincent Pinson, ils seront pareillement demolis c o m m e ceux d'araguary et de Cumau ou Macapa, dont la demolition est conuenüe en termes exprés.
poc
e
2.
ART.
Les François et Portugais ne pourront dans la suite occuper lesd. forts ny en esleuer de nouueaux dans les mesmes endroits ny en quelqu'autre que ce soit, dans l'esten düe des terres marquées dans l'article precedent, dont la possession demeure indecise entre les deux Couronnes ; les vns ny les autres ne pourront non plus y faire aucune habi tation ny establir aucun Comptoir de quelque qualité que ce soit, jusques a ce qu'il soit décidé entre les deux Roys, a qui demeurera de justice et de droit la possession desd. Terres.
ART.
e
3.
Toutes les habitations et Nations d'Indiens qui se trouueront dans l'estendüe desd. Terres demeureront pendant le temps de la suspension conuenüe dans le m e s m e Etat ou elles sont apresent sans pouuoir estre pretendües n'y soumises de part ny d'autre, et sans qu'on puisse aussy de part ny d'autre faire commerce d'Esclaues. mais elles seront secourues parles Missionn. qui y assistent actuellem . et au défaut d'aucun d'Eux, ceux qui manqueront seront remplacez par d'autres de res
t
Traité
de
1700,
en
français.
e
§ 2632
4 DOCUMENT
( 451 )
la mesme Nation, et en cas qu'il se trouue qu'on ayt chassé desd. habitations quelques Missionnaires François qui y fus sent establis pour en prendre soin, ils y seront retablis c o m m e auparavant. e
ART. 4 .
Les François pourront s'estendre dans lesd. Terres dont par les articles l. et 2. du present Traitté la possession demeure indecise, jusqu'a la riuiere des amazones, depuis la situation desd. forts de araguary et de Cumau ou Macapa vers le Cap de Nord et coste de la mer, et les Portugais pourront faire de mesme jusques a la riuiere d'Oyapoc ou Vincent Pinson vers la coste de la Mer, dans lesquelles Terres les François ne pourront entrer que par celles qui sont du costé de C a y e n n e et les Portugais par celles qui sont le long de la riuiere des amazones, et non autrem. et tant les vns que les autres se contiendront respectiuem. entre lesd. riuieres cy dessus mar quées et exprimées qui fontlesbornes, les lignes et les limites des Terres qui demeurent jndecises entre les deux Couronnes. er
e
t
t
ART.
e
5.
Tous les François qui se trouueront retenus par les Portu gais seront renuoyez a C a y e n n e auec leurs Indiens, leurs marchandises et biens ; jl en sera vsé de mesme a l'esgard des Portugais qui pourroient se trouuer retenus par les François, lesquels seront renuoyez a B e l e m de Para, et en cas que quelques Portugais et Indiens eussent esté arrestez pour auoir pris le party des François, ou quelques François et Indiens pour auoir pris celuy des Portugais, jls seront mis hors des prisons, ou ils sont detenus, sans qu'il puisse leur estre faist aucun chatiment. Art.
e
6.
Les Sujets de l'vne et de l'autre Couronne ne pourront rien innouer contre la disposition du pñt Traitté prouisionel, mais Traité
de
1700,
en
français.
e
( 452 ).
4 DOCUMENT
§ 2632
au contraire contribueront par le m o y e n d'Iceluy a conseruer la paix, la correspondance et l'amitié qui ont toujours esté entre les deux Couronnes. e
Art. 7 . Jl ne sera fait aucun acte d'hostilité particulier, ny par l'auto rité des Gouverneurs, sans en auoir donné part aux Roys leurs Maitres qui feront terminer amiablement touttes les dif ficultés qui pourroient suruenir par la suitte sur l'explication des articles du present Traitté, ou qui pourroient naistre de nouueau. Art.
E
8.
E n cas de contestation entre les sujets de l'vne et l'autre Cou ronne, ou par leur fait propre, ou par celuy des Gouuerneurs, ce qui leur est precisement deffendu. le present Traitté ne sera pas pour cela censé rompu ny violé, estant fait pour assurer la paix et l'amitié entre les deux Couronnes, et si cela arriuoit, les deux Roys chacun a leur esgard, des qu'ils seront informez du fait, donneront des ordres pour faize [sic] punir les coupables, et reparer d'vne maniere juste et conuenable les dommages qui pourroient auoir esté faits.
e
Art. 9 . De la part de l'vne et de l'autre Couronne on recherchera, et on fera venir jusques a la fin de l'année prochaine 1701. tous les Titres et Enscignem. aleguez dans les Conferences, pour seruir a l'entier esclaircissement de la possession qui par le present Traitté demeure indecise entre les deux Couronnes, et les pouuoirs donnez par les deux Roys demeurent en leur force, pour dans led. temps et jusques a la fin de l'année 1701, le diferent dont est question estre terminé definitiuem . ts
t
Traité
de
1700,
en
français.
§ 2632
e
4
DOCUMENT
Art.
( 453 )
10°. t
Et comme ce Traitté est seulem. prouisionel, et suspensif, Iceluy ny aucune des Clauses. Conditions et expressions y contenues ne donneront aucun droit de part n'y d'autre pour la jouissance et la proprieté desd. Terres qui par led. traitté demeurent en suspend, et en quelque temps que ce soit on ne pourra se preualoir de part n'y d'autre de ce qu'il contient pour la decision du differend.
e
Art. 11 . Lesd Commissaires prometent et s'obligent sous la foy et parole Royalle desd. SEIG. R O Y S D E F R A N C E E T D E P O R T U G A L , que L E U R S M A J E S T É S ne feront rien contre et au préjudice de ce Traitté prouisionel, et ne consentiront directement ou jndirectem. qu'il soit rien fait, et s'il arriuoit au contraire, d'y remedier aussytost, et pour l'execution et sureté de tout ce qui est cy dessus dit et declaré, jls s'obligent en bonne et deüe forme, renonceants a touttes Loix, stiles, coutumes, et a tous droits en leur faueur qui pourroient y estre contraires. RS
t
Art.
E
12 .
Lesd. Commissaires promettent en outre respectiuem. que lesd. S E I G N E U R S R O Y S leurs Souuerains ratifieront ce Traitté bien et legitimera., que l'Eschange des Ratifications se fera dans deux mois, du jour de la Signature, et que dans les deux mois suiuans les doubles des Ordres necessaires pour l'exe cution des articles cy dessus, seront remis de part et d'autre. Touttes lesquelles Choses contenües dans lesd articles du present Traitté prouisionel, ont esté accordees Et conclues par Nous Commissaires susd. de L E U R S M A J E S T É S T R E S C H R E T I E N N E et P O R T U G A I S E , en vertu des pouuoirs a nous donnez, dont copies sont y jointes, en foy et sureté de quoy, et pour temoi gnage de la vérité, nous auons signé le present acte et y t
Traité de 1 7 0 0 , en
français.
e
( 454 )
4 DOCUMENT
§ 2632 e
auons fait aposer le Cachet de nos armes, a L i s b o n n e le 4 . du mois de mars de l'année mil sept cent. L . S. R O U I L L É
L . S. 0
DUQUE MARQUES
L.
S .ROQUE
MONTEIRO
L.
S . G O M E S FREIRE DE
L.
S. M E N D O
DE FOYOS
DE
FERREIRA
PAIM ANDRADA PEREIRA.
C o m m e le déclare le § 1978, ce d o c u m e n t est d o n n é d'après u n e copie d u t e m p s , conservée au Ministère de la Marine et des Colonies de F r a n c e . Ladite copie est légalisée par ces deux
m o t s : « Collationné
—
PHELYPEAUX. » JÉRÔME PHELYPEAUX, COMTE DE PONTCHARTRAIN, fut Ministre de la Marine et des Colonies depuis le 6 s e p t e m b r e 1699 jusqu'au 31 août 1713. (§ 1969).
Traité
de
1700,
en
français.
e
5 DOCUMENT
§ 2633
( 455 )
CINQUIÈME DOCUMENT Texte portugais
TRATADO SUA
du Traité
d'Utrecht.
D E P A Z , E N T R E S U A M A G E S T A D E CHRISTIANISSIMA, E
MAGESTADE
P O R T U G U E Z A , C O N C L U I D O [EM U T R E C H T A 11. D E
A B R I L D E 1713. EM
N O M E D A SANTISSIMA T R I N D A D E .
A P R O V I D E N C I A D I V I N A disposto os animos do muyto Alto, & muyto Poderoso Principe Luis XIV. P E L A HAVENDO
GRAÇA D E D E O S R E Y CHRISTIANISSIMO D E FRANÇA, &
DE NAVARRA,
& do muyto Alto, & muyto Poderoso Principe
D O M JOAÕ O V .
PELA GRAÇA DE D E O S R E Y DE P O R T U G A L , E DOS A L G A R V E S , a
con-
tribuir para o sossego de Europa, fazendo cessar a guerra entre os seus vassallos ; & desejando S U A S M A G E S T A D E S naõ sómente estabelecer, mas estreitar ainda mais a antiga Paz, & amizade que sempre houve entre a Coroa de França, & a Coroa de Portugal, a este fim deraõ plenos poderes aos seus Embaixadores Extraordinarios, & Plenipotenciarios ; à saber S . M A G E S T A D E C H R I S T I A N I S S I M A ao Senhor N I C O L A O M A R Q U E Z D E H U X E L L E S , Marichal de França, Cavalleyro das Ordens del Rey, Lugartenente General no Governo de Borgonha, e ao Senhor N I C O L A O M E S N A G E R , Cavalleyro da Ordem de S. Miguel : & S U A M A G E S T A D E P O R T U G U E Z A ao Senhor J O Ã O G O M E S D A S Y L V A . C O N D E D E T A R O U C A , Senhor das Villas de Tarouca, Lalim, Lazarim, Penalva, Gulfar, e suas dependencias, Commendador de Villa Cova. do Conselho de S U A M A G E S T A D E , & Mestre de Campo General dos seus Exercitos ; & ao Senhor D. Luis D A C U N H A , Commendador de S. Maria de Almendra, e do Conselho de S. M A G E S T A D E ; os quaes concorrendo no Congresso de Utrecht, depois de implorarem a assistencia Divina, e examinarem reciprocamente os ditos plenos poderes, de que se ajuntaràõ copias no fim deste Tratado, convieraõ nos Artigos seguintes. Traité
d'Utrecht,
en
portugais.
e
5
( 456 )
§ 2633
D O C U M E N T
I Haverà h u m a Paz perpetua, hũa verdadeira amizade, & h u m a firme, & boa correspondencia entre S. M A G E S T A D E C H R I S T I A NISSIMA, seus Descendentes, Successores, & Herdeiros, todos seus Estados, & vassallos de h a parte, & S . M A G E S T A D E P O R T U G U E Z A , seus Descendentes, Successores, & Herdeiros, todos seus Estados, & vassallos da outra, a qual se observarà sincera, & inviolavelmente, sem permittir que de h u m a ou outra parte se cometa alguma hostilidade e m qualquer lugar, & debaixo de qualquer pretexto que for. E succedendo ainda por caso naõ previsto, fazer-se a menor cõtravenção a este Tratado, esta se reparará de h u m a , & outra parte de boa fé, sem dilaçaõ, n e m difficuldade, & os aggressores seraõ castigados, ficando o presente Tratado e m toda a sua força. II
Haverà de huma, & outra parte h u m inteiro esquecimento de todas as hostilidades, que atè aqui se fizeraõ, de sorte, que todos, & cada h u m dos vassallos da Coroa de França, & da Coroa de Portugal, naõ possaõ allegar reciprocamente as perdas, & danos recebidos nesta guerra, n e m pedir satisfaçaõ aelles por via de justiça. ou por outro qualquer modo. III Todos os prisioneiros de guerra, feytos por huma, & outra parte, se restituiraõ promptamente, & se poraõ e m liberdade sem exceição, & sem que se peça cousa alguma pelo seu troco, ou despezas. IV Se succedesse que nas Colonias, ou outros Dominios das sobreditas M A G E S T A D E S fóra de Europa. se houvesse tomado de h u m a ou outra parte algũa Praça, occupado algum Posto, Traité
d'Utrecht,
en
portugais.
§ 2633
e
5
( 457 )
DOCUMENT
ou levantado algum Porte, de que presentemente naõ póde haver noticia por causa da grande distãcia, as ditas Praças, ou Postos seràõ restituidos promptamente nas maãs do primeiro possuidor, no estado e m que se acharem ao tempo da publicaçaõ da Paz ; & os ditos Fortes novamente edificados seràõ demolidos, de sorte, que as cousas fiqu na mesma forma e m que se achavaõ antes do principio desta guerra. V
Farseha o Commercio no continente de França, & de Por tugal, da mesma maneira que se fazia antes da presente guerra ; bem entendido, que por este Artigo se reserva cada h u m a das partes liberdade de regrar as Condiço s do dito Commercio por h u m Tratado particular, que se poderà fazer nesta materia. VI Os mesmos Privilegios, & Izenço s que lograrem os vassallos de S. M A G E S T A D E CHRISTIANISSIMA e m Portugal, se daràõ aos vassallos de S. M A G E S T A D E P O R T U G U E Z A em Frãça : & a fim de contribuir mais para o adiantamento, & segurança dos Mercadores das duas Nações, se lhes acordaràõ Consules reciprocamente, com os mesmos Privilegios, e Izençoens que os Consules de França costumavaõ ter em Portugal. VII Serà permittido reciprocamente assim aos Navios de guerra, como Mercantis, entrar livrem te nos Portos da Coroa de França, & naquelles da Coroa de Portugal, onde custumavaõ entrar d'antes, com tanto que os de guerra não excedaõ o numero de seis ao mesmo tempo nos Portos mayores, & de tres nos menores : & se acaso chegarem Navios de guerra de h u m a das duas Naço s em mayor numero a algum Porto da outra, naõ poderàõ entrar nelle, sem pedir licença ao Governador, ou ao Magistrado ; & succedendo, que levados de algũa Traité d'Utrecht, en
portugais.
( 458 )
e
5
DOCUMENT
§ 2633
tormenta, ou constrangidos de outra algũa necessidade, venhaõ a entrar no dito Porto sem pedir lic ça, seràõ obrigados a dar logo aviso ao Governador, ou Magistrado da sua chegada : & se naõ poderâõ dilatar mais que o tempo que lires for permittido. abstendose entre tanto de fazer cousa alguma, que redunde e m dano do dito Porto. V I I I
A fim de prevenir toda a occasiaõ de discordia, que poderia baver entre os vassallos da Coroa de França, & os da Coroa de Portugal, S U A M A G E S T A D E C H R I S T I A N I S S I M A desistirà para sempre, como presentemente desiste por este Tratado pelos termos mais fortes, & mais aut ticos, & com todas as clausulas que se requerem, como se ellas aqui fossem declaradas, assim e m seu nome, como de seus Descendentes, Successores, & Herdeiros, de todo, & qualquer direito, & pertençaõ que pôde, ou podera ter sobre a propriedade das Terras chamadas do Cabo do Norte, & situadas entre o Rio das Amazonas, & o de Japoc ou de Vicente Pinsaõ, sem reservar, ou reter porçaõ alguma das ditas Terras, para que ellas sejaõ possuidas daqui e m diante por S U A M A G E S T A D E P O R T U G U E Z A , seus Descen dentes, Successores, & Herdeiros, com todos os direitos de Soberania, Poder absoluto, & inteiro Dominio, como parte de seus Estados, & lhe fiquem perpetuamente, sem que S U A MAGESTADE PORTUGUEZA, seus Descendentes, Successores, & Herdeiros possaõ jamais ser perturbados na dita posse por S U A M A G E S T A D E C H R I S T I A N I S S I M A , seus Descendentes, Succes sores, & Herdeiros.
I X
E m consequencia do Artigo precedente, poderà S U A M A G E S fazer reedificar os Fortes de Araguari, & Camaú, ou Massapà, & os mais que foraõ demolidos e m execuçaõ do Tratado Provisional feyto e m Lisboa aos 4. de Marco de 1700, entre S U A M A G E S T A D E C H R I S T I A N I S S I M A , & S U A M A G E S T A D E P O R T U G U E Z A E L R E Y D. P E D R O O II. de gloriosa memoria : Traité d'Utrecht, en portugais.
TADE PORTUGUEZA
§ 2633
e
5
DOCUMENT
( 459 )
o qual Tratado Provisional em virtude deste fica nullo, & de n e n h ũvigor. C o m o tambem sera livre a S. M A G E S T A D E P O R T U G U E Z A fazer levantar de novo nas Terras de que se faz mençào no Artigo precedente, os mais Fortes que lhe parecer, & provellos de tudo o necessario para a defensa das ditas Terras. X S. M A G E S T A D E C H R I S T I A N I S S I M A reconhece pelo presente Tra tado, que as duas margens do Rio das Amazonas, assim Meridional, como Septentrional, pertencem em toda a Propriedade, Dominio, & Soberania a S U A M A G E S T A D E . P O R T U G U E Z A , & promette, que nem elle, nem seus Descendentes, Successores, & Herdeiros faraõ jamais algũa pertençaõ sobre a Navegaçaõ, & uso do dito Rio, cõ qualquer pretexto que seja. XI Da mesma maneira que S. M A G E S T A D E C H R I S T I A N I S S I M A de siste em seu nome, & de seus Descendentes, Successores, & Herdeiros, de toda a pertençào sobre a Navegaçào, & uso do Rio das Amazonas, cede de todo o direito que pudesse ter sobre algum outro Dominio de S. M A G E S T A D E P O R T U G U E Z A , tanto na America, como em outra qualquer parte do mundo. XII E como he para recear que haja novas dissenso s entre os Vassallos da Coroa de França, & os da Coroa de Portugal, com a occasiào do Commercio, que os moradores de Cayena pòdem intentar no Maranhão, & na entrada do Rio das Amazonas. S U A M A G E S T A D E C H R I S T I A N I S S I M A promette por si, seus Descendentes, Successores, & Herdeiros, que nam consentirá que os ditos moradores de Cayena, n e m quaesquer outros seus Vassallos vaõ commerciar nos lugares acima nomeados. & que lhe serà absolutamente prohibido passar o Rio de Vicente Pinsaõ, para fazer commercio, e resgatar Escravos nas Terras do Cabo do Norte ; como tambem promette S U A M A G E S T A D E Traité
d'Utrecht,
en
portugais.
e
( 460 ) PORTUGUEZA
5 DOCUMENT
§ 2633
por si, seus Descendentes, Successores, & Her-
deiros, que nenhuns dos seus Vassallos iraõ commerciar a Cayena.
XIII T a m b e m S U A M A G E S T A D E C H R I S T I A N I S S I M A e m seu nome, & de seus Descendentes, Successores, & Herdeiros promette impedir que e m todas as ditas Terras, q'por este Tratado ficaõ julgadas pertencer incontestavelmente à Coroa de Portugal, entrem Missionarios Francezes, ou quaesquer outros debaixo da sua protecçaõ, ficando inteiramente a direcçaõ espiritual daquelles Povos aos Missionarios Portuguezes. ou mandados de Por tugal. XIV Desejando sobre tudo S. M A G E S T A D E C H R I S T I A N I S S I M A a [&] S. P O R T U G U E Z A a prompta execução deste Tratado, de que se segue o descanso dos seus Vassallos, ajustouse, que elle tenha toda a sua força, & vigor immediatamente depois da publicação da Paz.
MAGESTADE
XV Se succeder por algum acontecimento (o que D E O S não permitta) que haja algũa interrupçaõ de amizade, ou rompimento entre a C O R O A D E F R A N Ç A , & a C O R O A D E P O R T U G A L , acordarseha sempre o termo de 6. mezes depois do dito rompimento aos Vassallos de ambas as partes, para que vendão, ou transportem os seus effeytos, & outros bens, & retirem as suas pessoas onde melhor lhes parecer. XVI E porque a muyto Alta, & muyto Poderosa Princesa a R A I N H A
offerece ser garante da inteira execuçaõ deste Tratado, & de sua validade, & duraçào, S. M A G E S T A D E
DA G R A N D E - B R E T A N H A
Traité
d'Utrecht,
en
portugais.
e
§ 2633
5 DOCUMENT
(461)
S . M A G E S T A D E P O R T U G U E Z A aceitaõ a sobredita garantia em toda a sua força. & vigor, para todos, & cada h ũ dos presentes Artigos. CHRISTIANISSIMA, &
XVII Os ditos senhores R E Y S D E F R A N Ç A . & D E P O R T U G A L consentent tambem, que todos os Reys, Principes, & Respublicas, que quizerem entrar na m e s m a garantia, possaõ fazer promessa. & obrigacaõ a S U A S M A G E S T A D E S , e m ordem à execuçaõ de tudo o conteudo neste Tratado. XVIII Todos os Artigos acima escritos, & o conteudo e m cada h u m delles, foraõ Tratados, acordados, passados, & estipulados entre os sobreditos Embayxadores Extraordinarios, & Plenipotenciarios dos senhores Reys Christianissimo, & de Portugal, e m nome de S U A S M A G E S T A D E S ; & elles promettem em virtude dos seus plenos poderes que os ditos Artigos e m gérai, & cada h u m em particular seraõ observados, & cumpridos inviolavelmente pelos sobreditos senhores Reys seus Amos. XIX As Ratificaçoens do presente Tratado, dadas em boa, & devida forma, se trocaraõ de ambas as partes dentro do termo de 50. dias à contar do dia da assignatura, ou mais cedo se for possivel. E m fè do que, & em virtude das Ordens, & Plenos poderes que nos abaixo assinados recebemos de nossos A m o s E L R E Y C H R I S T I A N I S S I M O , & E L R E Y D E P O R T U G A L , assinamos o presente Tratado, & lhe fizèmos pòr os sellos de nossas Armas. Feito e m Utrecht a 1 1 de Abril de 1 7 1 3 . (L.
S . ) HUXELLES.
( L .S . ) C O N D E DE
TAROUCA.
(L.
S.) MESNAGER.
( L .S . )D O M LUIS
DA
Comme
CUNHA.
le déclarent les §§ 2049 à 2057, ce d o c u m e n t est d o n n é
d'après l'édition officielle. Traité
d'Utrecht,
en
portugais.
E
6
( 462 )
§ 2634
DOCUMENT
SIXIÈME D O C U M E N T Texte
français
du Traité
d'Utrecht.
T R A I T É D E P A I X E N T R E LA F R A N C E E T L E P O R T U G A L . C O N C L U À U T R E C H T LE 1 1 A V R I L
1713.
L A P R O V I D E N C E D I V I N E ayant porté les cœurs du tres-haut
&
trés-puissant Prince, Louis XIV.
R O Y TRES-CHRÉTIEN, DE FRANCE &
& tres-puissant Prince
P A R LA G R A C E
DE NAVARRE,
DE
DIEU,
& du tres-haut
V. P A R L A G R A C E D E D I E U , R O Y D E à contribuër au repos de l'Eu rope, en faisant cesser la guerre entre leurs Sujets, & L E U R S M A J E S T E Z souhaittant non seulement de rétablir, mais encore d'affermir davantage l'ancienne Paix & amitié qu'il y a tou jours eu entre la Couronne de France & la Couronne de Por tugal; à cette fin ils ont donné leurs pleins Pouvoirs à leurs Ambassadeurs extraordinaires & Plenipotentiaires ; sçavoir. SA MAJESTÉ TRES-CHRÉTIENNE au Sieur N I C O L A S M A R Q U I S D ' H U X E L L E S , Maréchal de France, Chevalier des Ordres du Roy, Lieutenant General au Gouvernement de Bourgo gne, Et au sieur N I C O L A S M E N A G E R , Chevalier de l'Ordre de saint Michel ; Et S A M A J E S T É P O R T U G A I S E au sieur J E A N G O M É S D A S I L V A . C O M T E D E T A R O U C A , Seigneur des Villes de Tarouca, de Lalin, de Lazarin. de Penalva, de Gulfan (sic) & leurs dépendances, Commandeur de Villacova, du Conseil de S A M A J E S T É , Mestre de C a m p de ses armées &c. Et au Sieur D O M L O U I S D A C U N H A , Commandeur de sainte Marie d'Almendra du Conseil de S A M A J E S T É , lesquels s'étant trouvez au congrez d'Utrecht. & aprés avoir imploré l'assistance divine, & avoir examiné reciproquement lesdits pleins-Pouvoirs, dont les copies sont insérées à la fin de ce Traité, sont convenus des Articles qui s'ensuivent. PORTUGAL,
&
JEAN
DES ALGARBES,
Art. I. Il y aura à l'avenir une Paix perpetuelle, une vraye amitié, & une ferme & bonne correspondance entre S A M A J E S T É T R E S Traité
d'Utrecht,
en
français.
e
§ 2634
6 DOCUMENT
( 463 )
ses hoirs, successeurs & heritiers, tous ses Etats & Sujets d'une part, & S A M A J E S T É P O R T U G A I S E , ses hoirs, successeurs & heritiers, tous ses Etats et Sujets de l'autre, laquelle sera sincerement & inviolablement observée, sans permettre que de part & d'autre on exerce aucune hostilité, en quelques lieux & sous quelque prétexte que ce soit; Et s'il arrivoit que par quelque accident, m ê m e imprevu, on vint à faire la moindre contravention à ce Traité, elle se réparera de part & d'autre de bonne foy, sans delay, ni difficulté, & les agresseurs en seront punis, le present Traité ne laissant pas de subsister dans toute sa force. CHRÉTIENNE,
Art.
II.
Il y aura de part & d'autre un entier oubly de toutes les hostilitez commises jusqu'icy ; ensorte que tous & chacun des Sujets de la Couronne de France & de la Couronne de Por tugal, ne puissent alleguer reciproquement les pertes & dom mages soufferts pendant cette guerre, ni en demander satis faction par voye de justice ou autrement. Art. III. Tous les prisonniers de guerre faits de part & d'autre, se ront promptement rendus & mis en liberté sans exception, & sans que l'on demande aucune chose pour leur rançon, ny pour leur dépense. Art. IV. S'il étoit arrivé que dans les Colonies ou autres Domaines de L E U R S D I T E S M A J E S T E Z , hors de l'Europe, on eut pris de côté ou d'autre quelque Place, occupé quelque poste, & bâti quelque Fort (ce dont on ne sçauroit être assuré presentement à cause d'un si grand éloignement) lesdites Places ou Postes, seront incessamment rendus entre les mains du premier pos sesseur, dans l'état où ils seront trouvez au tems de la publi cation de la Paix, & les nouveaux Forts en seront démolis ; Traité
d'Utrecht,
en
français.
e
( 464 )
6 DOCUMENT
§ 2634
ensorte que les choses restent sur le m ê m e pied où elles étoient avant le commencement de cette guerre. Art. V. Le Commerce se fera dans le Continent de France & de Portugal, de la m ê m e manière qu'il se faisoit avant la pre sente guerre, Bien entendu que chacune des Parties se réserve par cet Article la liberté de regler les conditions dudit Com merce, par un Traité particulier qu'on pourra faire pour ce sujet. Art. VI. Les m ê m e s Privileges & exemptions dont les Sujets de S A T R E S - C H R É T I E N N E , joüiront en Portugal, seront accordez aux Sujets de S A M A J E S T É P O R T U G A I S E en France ; Et afin de mieux pourvoir à l'avancement & à la seureté des Mar chands des deux Nations, on leur accordera réciproquement des Consuls avec les m ê m e s Privileges & exemptions, dont ceux de France avoient coùtume de jouir en Portugal. MAJESTÉ
Art. VII. Il sera permis réciproquement aux Vaisseaux, tant Mar chands que de Guerre, d'entrer librement dans les Ports de la Couronne de France, & dans ceux de la Couronne de Por tugal, où ils avoient coutume d'entrer par le passé, pourvù que ceux-cy n'excedent tous ensemble le nombre de six, à l'égard des Ports d'une plus grande capacité, & le nombre de trois à l'égard des Ports qui sont moindres. E n cas qu'un plus grand nombre de Vaisseaux de Guerre de l'une des deux Na tions se presente devant quelque Port de l'autre, ils n'y pour ront entrer sans avoir demandé la permission au Gouver neur, ou bien au Magistrat ; Et s'il arrivoit que lesditsVaisseaux poussez par le gros temps ou contraints par quelque autre ne cessité pressante, vinssent à entrer dans quelque Port, sans en avoir demandé la permission, ils seront obligez de faire Traité
d'Utrecht,
en
français.
§ 2634
e
6 DOCUMENT
( 465 )
part d'abord au Gouverneur ou au Magistrat de leur arrivée, & ils n'y pourront séjourner au delà du temps qui leur sera permis, s'abstenant cependant de faire la moindre chose dont ledit Port puisse être endommagé. A R T . VIII Afin de prévenir toute occasion de discorde qui pourroit naître entre les Sujets de la Couronne de France & ceux de la Couronne de Portugal, S A M A J E S T É T R E S - C H R E T I E N N E se desis tera pour toujours, c o m m e Elle se desiste dés à present par ce Traité, dans les termes les plus forts & les plus autentiques, & avec toutes les clauses requises, c o m m e si elles étoient inserées icy, tant en son nom, qu'en celuy de ses hoirs, successeurs & heritiers, de tous droits & prétentions qu'Elle peut ou pourra prétendre sur la proprieté des terres, appellées du Cap-du-Nord, & situées entre la riviere des Amazones, & celle de Japoc ou de Vincent Pinson, sans se réserver ou retenir aucune portion desdites terres, afin qu'elles soient desormais possedées par S A M A J E S T É P O R T U G A I S E , ses hoirs, successeurs & heritiers avec tous les droits de Souveraineté, d'absoluë puissance, & d'entier Domaine, c o m m e faisant partie de ses Etats, & qu'elles lui demeurent à perpetuité, sans que S A M A J E S T É P O R T U G A I S E , ses hoirs, successeurs & heritiers, puissent jamais être troublez dans ladite possession, par S A MAJESTÉ T R E S - C H R É T I E N N E , ny par ses hoirs, successeurs & heritiers. A R T . IX.
E n conséquence de l'Article précedent, S A M A J E S T É P O R pourra faire rebâtir les Forts d'Arguari (sic) & de Camau, ou Massapa, Aussi-bien que tous les autres qui ont été démolis, en execution du Traité provisionel fait à Lisbonne le 4. mars 1 7 0 0 . entre S A M A J E S T É T R E S - C H R É T I E N N E , & S A M A J E S T É P O R T U G A I S E P I E R R E II de glorieuse memoire, Ledit Traité provisionel restant nul, & de nulle vigueur en vertu de celuy-cy; C o m m e aussi il sera libre à S A M A J E S T É P O R T U T. II Traité d'Ulrecht, en français. 30
TUGAISE
e
( 466 )
6 DOCUMENT
§ 2634
de faire bâtir dans les terres mentionnées au précedent Article, autant de nouveaux Forts qu'elle trouvera à propos, & de les pourvoir de tout ce qui sera necessaire pour la deffense desdites Terres. GAISE
ART.
X .
S A M A J E S T É T R E S - C H R É T I E N N E reconnoit par le present Traité que les deux bords de la riviere des Amazones, tant le Meridional, que le Septentrional, appartiennent en toute pro prieté, Domaine & Souveraineté à S A M A J E S T É P O R T U G A I S E , Et promet tant pour Elle que pour tous ses hoirs, successeurs & heritiers, de ne former jamais aucune prétention sur la navi gation & l'usage de ladite Riviere sous quelque prétexte que ce soit.
ART.
XI.
De la m ê m e maniere que S A M A J E S T É T R E S - C H R É T I E N N E se départ en son nom, & en celui de ses hoirs, successeurs & heritiers, de toute prétention sur la navigation & l'usage de la riviere des Amazones, Elle se desiste de tout droit qu'elle pourroit avoir sur quelque autre Domaine de S A M A J E S T É P O R T U G A I S E , tant en A m e r i q u e , que dans toute autre partie du monde. Art. X I I . Et c o m m e il est à craindre qu'il n'y ait de nouvelles dissen tions, entre les Sujets de la Couronne de France & les Sujets de la Couronne de Portugal, à l'occasion du commerce, que les habitans de Cayenne pourraient entreprendre de faire dans le Maragnan, & dans l'embouchure de la riviere des Amazones; S A M A J E S T É T R E S - C H R É T I E N N E promet, tant pour Elle que pour tous ses hoirs, successeurs & heritiers, de ne point consentir que lesdits habitans de Cayenne, ny aucuns autres Sujets de S A D I T E M A J E S T É , aillent commercer dans les endroits sus-mentionnez, & qu'il leur sera absolument defTraité
d'Utrecht,
en
français.
§ 2634
e
6
DOCUMENT
(467)
fendu de passer la riviere de Vincent Pinson, pour négocier & pour acheter des Esclaves dans les Terres du Cap-duNord ; C o m m e aussi S A M A J E S T É P O R T U G A I S E promet tant pour Erlle (sic), que pour ses hoirs, successeurs & heritiers, qu'au cuns de ses Sujets n'iront commercer à Cayenne. Art. XIII. S A M A J E S T É T R E S - C H R É T I E N N E promet aussi en son n o m & en celuy de ses hoirs, succe sseurs & heritiers, d'empêche qu'il n'y ait des Missionnaires François ou autres sous sa protection, dans toutes lesdites terres, censées appartenir incontestablement par ce Traité à la Couronne de Portugal, La direction spirituelle de ces Peuples, restant entierement entre les mains des Missionnaires Portugais, ou de ceux que l'on y enverra de Portugal.
Art. XIV. SA
MAJESTÉ TRÉS-CHRÉTIENNE,
&
S A MAJESTÉ
PORTUGAISE,
n'ayant rien tant à cœur que le prompt accomplissement de ce Traité, d'où s'ensuit le repos de leurs Sujets on est convenu qu'il aura toute la force & vigueur immediatement aprés la publication de la Paix. Art. X V . S'il arrivoit par quelque accident (à ce que Dieu ne plaise) qu'il y eût quelque interruption d'amitié, ou quelque rupture entre la Couronne de France & la Couronne de Portugal; on accordera tojours le terme de six mois aux Sujets de part & d'autre, aprés ladite rupture, pour vendre ou transporter tous leurs effets, & autres biens, & retirer leurs personnes où bon leur semblera. Art. XVI. Et parceque la Tres-Haute, Tres-Excellente, & TresPuissante Princesse la R E I N E D E L A G R A N D E B R E T A G N E , offre Traité
d'Utrecht,
en
français.
e
( 468 )
6 DOCUMENT
§ 2634
d'être garante de l'entiere execution de ce Traité, de sa vali dité & de sa durée, SA MAJESTÉ TRES-CHRÉTIENNE & SA M A JESTÉ PORTUGAISE, acceptent la susdite garantie dans toute sa force & vigueur pour tous & chacun des presens Articles. Art. XVII. Lesdits Seigneurs R O Y TRES-CHRÉTIEN, & R O Y DE PORTU GAL, consentent aussi que tous les Rois, PRINCES & R É P U BLIQUES qui voudront entrer dans la m ê m e garantie, puissent donner à leurs Majestez leurs promesses & obligations, pour l'execution de tout ce qui est contenu dans ce Traité. Art. XVIII. Tous les Articles cy-dessus énoncez, ensemble le contenu en chacun d'iceux, ont été traitez, accordez, passez & stipulez, entre lesdits AMBASSADEURS extraordinaires & PLENIPOTEN TIAIRES desdits SEIGNEURS, R O Y TRES-CHRÉTIEN, & R O Y DE PORTUGAL, au n o m de leurs MAJESTEZ, et ils promettent en vertu de leurs pleins-Pouvoirs que lesdits Articles en general & chacun en particulier, seront inviolablement observez & accomplis par lesdits SEIGNEURS ROIS leurs MAÎTRES. Art. XIX. Les Ratifications du present Traité données en bonne & dùë forme, seront échangées de part & d'autre dans le terme de cinquante jours, à compter du jour de la signature, ou plûtôt si faire se peut. E n foy dequoy & en vertu des ordres et pleins-Pouvoirs que nous soussignez, avons reçus de nos Maîtres, le R O Y TRES-CHRÉTIEN, et le R O Y DE PORTUGAL, avons signé le pré sent Traité, & fait apposer les sceaux de nos Armes. Fait à Utrecht le onze Avril mil sept cent treize. L. S. HUXELLES. L. S. J . C O M T E DE TAROUCA L. S. MÉNAGER. L. S. D. Luis DA CUNHA.
G o m m e le déclarent les §§ 2049 à 2057, ce d o c u m e n t est d o n n é d'après l'édition officielle. Traité
d'Utrecht,
en
français.
TABLE
ALPHABÉTIQUE
(Les n u m é r o s m a r q u e n t les paragraphes)
A B A E T É (Antonio Paulino L i m p o dans la question du M a p á : 991.
de Abreo, vicomte de). Sa part
A B B E V I L L E (Claude d') : 1345. A B R E U (Manoel J o a q u i m de), explorateur de l'Araguari, du Carapapori et du M a n a h y , en 1791 ; explorateur d u Mayacaré, du Calçoene, d u Conani et d u Cassipure, en 1794 ; 591, 1191, 1201 à 1203, 2222, 2489. A C A R A Y (Chaîne), frontière d u Brésil et de la G u y a n e 894, 1133.
anglaise :
A C C I O L I : 302, 1233 p. 312, 1234 p. 327, 1375 à 1377, 1384, 1385, 1849, 1879, 2277. A C C O R D D E 1841 (neutralisation de Mapá)
: 1050, 1104, 1105 et note
au § 1103. A C O S T A , auteur espagnol de 1590 : 1318. A C T E D E V I E N N E , 9 J U I N 1815 : 854 à 858, 1847. Sa véritable signi fication : 860 à 867, 2201 à 2203. — Note au § 1103. A C T E S , Mémoires, & autres pièces Authentiques concernant la Paix d'Utrecht : 2023, 2052. A C N Ũ A (Cristoval de), auteur espagnol de 1641: 248. Mal interprété par M . d'Avezac : 1288 à 1342. Témoignage en faveur du Brésil : 1889, 1904 et 1905. — Voir Gomberville et Manuel Rodriguez. A D A M D E B A U V E . Grande exploration d u bassin guyanais de l'Ama zone dans les années 1833 et 1834. publiée dans le Bulletin de la Société de Géographie de Paris, t. I de 1836, pp. 292 à 297 ; t. I de 1837, pp. 129 a 157 : 970 à 975. Vocabulaire O y a m p i : 2249. er
er
A D É L A I D E ( M a d a m e — de France), complice de l'occupation d u territoire brésilien en 1777 ; 476.
470
TABLE ALPHABÉTIQUE
A G U I A R (Marquis d') : 847. A G U I R R E : 1309 à 1316. A L B E R N A S (João Teixeira), cartographe portugais. Atlas inédit d e 1627 : 1353, 1355, 1463, 1882. — Voir note a u § 2500. ALBUQUERQUE 2010, 2013.
(Antonio de) : 127 à 129, 145, 146, 1952, 53, 2009,
A L B U Q U E R Q U E (Jeronimo de) : 28, 1658 à 1670. A L E G R E T E (Marquis de) : 1991, 2001. A L M A N A C H de la G u y a n e Française : 1609, 1610, 1968, 1982. A L M E I D A S E R R A , explorateur d u bassin d u Rio-Branco en 1781 : 911 à 914. A L V O R (Comte de) : 1991, 2001. A M A C U (Lac), source d u Pirara : 909, 919. A M A N A H Y (Rivière) : V o y e z M A N A H Y . A M A P A : Voir M A P Á . AMARAL
(João Paes d o ) : 330 à 332, 1098, 1128, 2369, 2371.
A M A R A L (José Maria do) : 1111. A M A Z O N E . Variations d e sa borne guyanaise : 2478 à 2484, 405, 406, 562, 1354 à 1356, 1359, 1981. Implicitement adjugé au Brésil par le Traité de 1700 : 186. Bien expressément adjugé au Brésil par le Traité d'Utrecht, 261, 2633, 2634. Prétendu par la France avant le Congrès d'Utrecht, pendant le Congrès d'Utrecht, après le Traité d'Utrecht, et encore aujourd'hui : 1591 à 1593, 1914, 1920, 1924, 114 à 153, 225 ; 246, 254 à 260 ; 656 à 704, 1075 à 1094, 1240 à 1279. Mais cette prétention est infondée : 14 à 108, 154 à 176, 197, 1280 à 1744. Importance de sa branche guyanaise : 1091, 1244, 1584 à 1589. Son bord guyanais se trouve à découvert, s'il n'a pas p o u r barrières l'Oyapoc et la chaîne T u m u c u m a q u e : 2397 à 2424, 2589, 2062 à 2616. F a u x Amazone de quelques Français : 692 à 695, 1094, 1282 à 1347, 1348 à 1388, 1882. A M I E N S (Traité) : V o y e z Traité d'Amiens. A N A D I A (Vicomte de) : 780. A N A Y , extrémité orientale de la chaîne P a c a r a i m a : 894, 913, 915. A N D R A D A ( G o m e s Freire de), gouverneur de Pará : 1728, 1943, 1944. Sa part d a n s le Traité de 1700 : 154, 155, 1864, 1982, 2381, 2631, 2632. A N D R A D A E S I L V A (José Bonifacio de) : 1684. A N D R É H O M E M , cartographe portugais. Atlas inédit de 1559 : 2442,
471
TABLE ALPHABÉTIQUE 1345, 1487 à 1503, 1508, 1517, 1521, 2498, 2503, 2504. — e
2
Voir aussi
note au § 2498.
A N D R É A : 1004, 1856, 2277. A P I A N U S (Petrus). Carte de 1522 : 1492. A P O R E M A : Voyez M A P O R E M A . A P R I C I U S , colonisateur hollandais de la rive occidentale de l'Oyapoc en 1677 : 103, 1604, 2326. A P R O U A G U E (ancien Rio de Lagartos) : 2946, p. 385. A R A G U A R I ( A R A O U A R I des Français) : 398 à 401, 2048. A R R O W A R I , de K e y m i s : 1176. A R R A W A R I de Harcourt : 1184. — Condamine,
Depuis
La
en 1745, son tronc est prétendu par la France, c o m m e
formant u n e continuation de la limite d'Utrecht, dans la supposi tion que le Carapapori est une branche de l'Araguari : 395 à 429, 450 à 453, 542 à 564, 591 à 593, 838 à 846, 951, 967, 1128, pp. 261, 264, 265, 266; 1233 pp. 300, 301,302,303; 1235, pp. 335, 336 ; 1236; 1237, pp. 354 à 355, 357; 1238, 1773, 1774, 2588. M a i s cette prétention est infondée : 1234, pp. 319, 320, 332 ; 1235, pp. 335, 336 ; 1239, 1240, 569 à 574, 1171 à 1208 ; 1237, p. 345 ; 1775. Depuis
Lescallier, en
1791, la France prétend m ê m e c o m m e limite d'Utrecht ! la véritable e m b o u c h u r e amazonienne de l'Araguari : 594 à 602, 887, 948 à 952, 988, 989, 1002 a 1006, 1026, 1055, 1082 à 1088, 1110, 1772. Stipulé c o m m e limite par les traités d u 6 juin 1801 et d u 25 m a r s 1802 : 742, 795. —
Ancien
fort portugais
sur
la rive gauche
de l'Ara-
guari : 84, 105, 122 à 125, 272, 273, 275, 1728, 1729, 173, 11954 à 1959. Poste brésilien sur la rive gauche
de l'Araguari
: 1103.
—
V o y CARAPAPORI et M A P Á . A R A O U A R I : Voyez A R A G U A R I . ARAPOCO, ARRAPOCO, nom
indigène du
canal amazonien
formé
par les îles Bailique et par le continent guyanais : 1183, 1184, 1188, 2246, 2483. A R A U J O (Comte D A B A R C A ) : Voyez B A R C A . A R A U J O R I B E I R O (José de). Sa part dans la question du M a p a et dans les conférences essayées à Paris de 1842 à 1844 : 1015 à 1057. A R B O L E D A S (Riv.) : 2489, p. 386. A R G U M E N T A T I O N brésilienne p o u r la limite à l'Oyapoc
1230, 1232,
1234, 1237 ; 1869 à 2229, 2230 à 2583, 2584 à 2628. A R G U M E N T A T I O N française pour la limite au Carapapori : 1118 à 1221, 1231, 1233, 1768 à 1868, 2584 à 2061. A R U C A U A : 2415, p. 304. A R I K A R Y : Voyez M A Y A C A R E .
472
TABLE
ALPHABÉTIQUE
A U G U I S . Sa part dans la question d u M a p á : 1066, 1779, 1781, 2077, 2093. B A D A J O Z (Traité) : Voyez Traité de Badajoz. B A E N A : 1098, 1233 p. 312, 1234 p. 327, 1851, 1879, 1953, 2074, 2087, 2125, 2263, 2277, 2371, 2415, 2557, 2619. B A I L I Q U E , îles de l'Amazone : 2542, 2543. B A J O N , propagateur de la prétention au voisinage de l'Amazone, en 1778 : 380. B A L B I . Témoignage
en faveur d u Brésil, en 1833 : 2290.
B A L S E M Ã O (Vicomte de) : 733. B A R B É - M A R B O I S , prétendant à l'Amazone : 649, 650, 678, 967. B A R C A (Antonio de Araujo de Azevedo, c o m t e de), Plénipotentiaire de Portugal p o u r le Traité d u 10 août 1797 : 614, 644, 652, 653. B A R R È R E , auteur français de 1743. Prétention à l'Amazone : 666. T é m o i g n a g e en faveur d u Brésil : 2140, 2141. B A T A B O U T O , affluent de la rive gauche de l'Araguari : 1955, 2222, 2223. B A U D R A N D : 1345. R A U V E : Voyez A D A M D E B A U V E . B É C H A M E L : 101, 153, 160. B E L L E - I S L E . Sa part d a n s l'occupation 1777 : 476.
du
territoire brésilien
en
B E L L I N , auteur français de 1763. Prétention au Carapapori 431 à 448, 965, 1782, 1986. Prétention à l ' A m a z o n e : 673, 700, 1704 à 1712. B E R G E R O N , auteur français de 1629 : 1345. B E R R E D O , auteur portugais de 1746. Ouvrage p o s t h u m e : 1874. Allégué contre le Brésil : 1095 à 1101, 1128 pp. 262 à 264, 1233 pp. 310 et 311, 1788, 1866. Réponse : 1234, pp. 329, 330 ; 2344 à 2384. B E R R I E , explorateur anglais de la G u y a n e en 1597, depuis le canal de Carapapori jusqu'à la rivière Coritine : 1599, 2552. B E R T I U S : Note au § 2317. B E S S N E R (Baron de). Moteur de l'occupation d u territoire brésilien en 1777 : 466 à 477. Ampliateur de cette occupation, en 1782 : 539 à 587. Auteur de la ligne de frontière prétendue maintenant par le g o u v e r n e m e n t français : 1773. e
B E T T E N D O R F F : Note 2 au § 2504, B I B E R I B E : 26.
TABLE ALPHABÉTIQUE
473
B I D D L E , auteur nord-américain de 1831 : 2506. BIET, auteur français de 1664. T é m o i g n a g e en faveur du Brésil : 1926, 1927. B L A N C O (Cap) : Voyez C A P B L A N C O . B L A E U . Carte de 1662 : 1345, 1353. B O L D T , explorateur de l'Araguari en 1851 : 1237, p. 345. B O N N E . Atlas de 1780 : 453, 914, 919, 2168, 2169. B O N N E A U (Alexandre), prétendant actuel a l'Amazone : 1250, 1253, 1659, 1882, 2238. B O R D A : 906. B O R G E S D E C A S T R O : Voir C A S T R O . B O U I L L E T . Témoignage en faveur d u Brésil en 1860 : 2301. B O Y E R , auteur français de 1654. Témoignages en faveur d u Brésil : 1920, 1921, 1895. B R A N C O (Rio), affluent du Rio Negro. —
Voir R I O B R A N C O .
B R E S T amazonien. Allégué contre le Brésil : 1271. Réponse
1557 à
1590. B R E T I G N Y : 60, 1920. B R I O N : Note au § 2331. B B I T O , Plénipotentiaire de Portugal pour la Convention de 1817 : 87 à 930. B R O C H A D O . E n v o y é de Portugal en France lors du Traité de 1700. T é m o i g n a g e en faveur d u Brésil : 1983, 1987, 1988. BROGLIE
(Duc de), ministre des affaires étrangères sous Louis-
Philippe. Son rôle dans la question d u M a p á : 984 à 986, 990, 992, 994, 997, 999 à 1001, 1010. B R U É : 891, 919, 933, 934. Témoignages en faveur du Brésil en 1826. et en 1834 : 2287, 2291. B R U Y N E , colonisateur hollandais de la rive occidentale de l'Oyapoc en 1625 : 19. B R Y : Voyez D E B R Y . B U A C H E (Nicolas), géographe français, en 1797 : chef des m o d e r n e s prétendants à l'Amazone. Son argumentation : 688 à 692, 1404. Réponse : 693 à 703, 1882. Grand témoignage en faveur d u Brésil : 2198 à 2200. B U A C H E (Philippe). Carte de 1737 : 385. B U C H O N , auteur français en 1825. T é m o i g n a g e en faveur du Brésil : 2285.
474
TABLE
ALPHABÉTIQUE
B U F F O N . Sa part d a n s l'occupation d u territoire brésilien en 1777 : 476. B U T E N V A L (Baron His de), Plénipotentiaire de France dans la c o n férence tenue à Paris en 1855 et 1856 : 1229. Son
argumentation
en faveur de Carapapori
: 1233, 1235 à 1238. R é p o n s e sur l'inten-
tion du Traité d'Utrecht
: 2403 à 2421, 2588. R é p o n s e sur le voyage
de Vincent
Pinçon
: 2530 à 2583. R é p o n s e sur Pinis B. : 2550 à
2552. R é p o n s e sur la latitude du Vincent Pinçon cartes et les anciens de la latitude dans
dans les anciennes
auteurs : 2438 à 2529. R é p o n s e sur l'omission le Traité de 1700 et dans celui d'Utrecht : 2109
à 2114. R é p o n s e sur le mot confinant du Traité de 1701 : 1994, 1995. R é p o n s e sur la distinction du
Vincent
Pinçon
el de
l'Oyapoc,
a d m i s e par des Portugais et des Brésiliens : 2274 à 2301. R é p o n s e sur João Teixeira : 2498 à 2500, 2503, 2504. R é p o n s e sur 2034 à 2043. R é p o n s e le Memorandum
portugais
sur le Memorandum AVEUX
sur
Berredo
Pimentel:
: 2344 à 2384. R é p o n s e
sur
de juillet 1699 : 1970 à 1974. R é p o n s e
portugais
de M . de Butenval
de janvier
1699 : 2302 à 2342.
en faveur d u
Brésil : 1983, 2214 à
2225. C A B O T O (Sébastien). Carte, de 1544 : 2440. Alléguée 1750, 1790, 1821. Réponse
contre le Brésil :
: 2498, 2503 à 2520, 2628. —
Opinion
de
M . H e n r y Harrisse sur la carte de Caboto, note au § 2506. C A F É . Introduit de C a y e n n e au Pará : 335. C A J A R Y , affluent guyanais de l'Amazone : 1557 à 1560, 1566, 1571. C A L Ç O E N E o u C A L Ç U E N N E des Brésiliens, C A R S E V E N N E des Fran çais. S a latitude : 2048. Déclaré
par le g o u v e r n e m e n t français, en
1797, être la véritable limite d'Utrecht : 627 à 641, 1771, 2186 à 2194. Pourquoi
quelques Portugais et quelques Brésiliens le con
sidèrent faussement
comme
la rivière de Vincent Pinçon 1234,
p. 378. Offert par le Brésil en 1856, et refusé par la France : 1237, pp. 356 à 357, 1238 p. 361. C A L D E I R A , fondateur de la ville de Pará : 38. C A L E B A S S E (Crique) : 550, 2241, 2243 (pp. 236 et 238), 2243. C A M O P I , affluent occidental de l'Oyapoc : 101, 160, 896, 897, 1937, 2128, 2129. C A N O A S (Rio de), n o m espagnol d u W a n a r y : 1836, 2428 à 2437. C A P B L A N C O , ancien n o m d u cap d u N o r d continental : 1234 p. 324, 2485 à 2494, 2507, 2508, 2519 p p . 355 et 356, 2521. C A P C E C I L , n o m d o n n é en 1596 par K e y m i s a u Cap d'Orange : 1176, 1177, 2313. C A P C O N D E , ancien n o m d u C a p d'Orange : 2312, 2314 à 2317, 2319.
TABLE ALPHABÉTIQUE
475
C A P D E L A C O N S O L A T I O N : 2556. C A P D E L A C O R D E , ancien n o m du Cap d'Orange : 2312. C A P C O R S O : 1439 à 1449. C A P D U N O R D ( C A B O D O N O R T E ) . Expression absolue, sans rapport nécessaire à l'Amazone : 1354 à 1356. Cap du N o r d continental , (Cap Raso) : 511 à 515, 1348 à 1388, 1439 à 1449, 1882, 1892, 2485 à 2494, 5507, 5508, 2519, 2521. Cap du Nord insulaire (pointe N. E. de l'île d u C a p d u N o r d ou île de Maracá) : 511 à 514, 559, 1892 à 1898, 559. Parfois s y n o n y m e de Cap d'Orange : 12, 13. Faux Cap du Nord de quelques Français : 662. 692. 695, 1094, 1265, 1348 à 1388, 1528, 1877, 1882. C A P D U N O R D (Terres du), dénomination consignée dans l'article 8 du Traité d'Utrecht. Alléguée contre le Brésil: 1128 p. 259, 1231, 2586. Réponse : 58 à 62, 359 à 362, 1137 à 1141, 1232, 1907, 1914 à 1921, 1926, 1927, 1933 à 1935, 1943, 1944, 1980, 2002, 2033, 2073 à 2085, 2587. C A P D U N O R D (Capitainerie) : Voyez C A P I T A I N E R I E du Cap du Nord.
brésilienne
C A P D ' O R A N G E . Découvert par Vincent Pinçon : 2553 à 2583. Borne naturelle de l'Amazone : 9 à 13. S o n n o m indigène est celui de Wayapoco, altéré en Oyapoc, etc. : 2268 à 2273. C A P P L A C E L , ancien n o m d u Cap Cachipour : 2508. C A P R A S O : 1439 à 1449. CAP D E SAINT-VINCENT, n o m d'Orange : 2574 à 2583.
d o n n é par Vincent Pinçon au Cap
C A P I T A I N E R I E brésilienne du Cap du Nord, c'est-à-dire de la G u y a n e , créée en 1637 pour sauvegarder l'Amazone : 64 à 72, 81, 124, 162, 269; 1234, pp. 329, 3 3 0 ; 1874 à 1901, 1904, 1905, 1912, 1913, 1922, 1923, 1940, 1941, 1945 à 1947, 1954 à 1959, 2630. « CAPITULACION
» de Vincent Pinçon, en 1501 : 2572 à 2582, 2629.
C A R A P A N A T U B A , affluent de l'Amazone, à côté de Macapá. Stipulé c o m m e limite dans le traité é p h é m è r e d u 29 septembre 1801 : 760 a 777. Recherché par les Français : 783 à 790, 1131, 1249. C A B A P A P O R I , rivière guyanaise la plus voisine de l'Amazone. C'était le n o m de l'île Maracá : 1185, 1955. Prétendue par la France, depuis 1745, c o m m e la véritable limite d'Utrecht : 382 à 389, 538 à 568, 593, 682, 838 à 846, 951, 958 à 968, 1054, 1059 à 1074, 1095 à 1101, 1112 à 1135, 1231, 1233, 1235 p. 335, 1236, 1237 p. 355, 1238 p. 360, 1745 à 1759, 1768 à 1866, 2586 à 2600. Mais cette prétention est infondée : 1237 p p . 341 à 353, 570 à 574, 1136 à 1221, 2197, 2209 à 2213, 2438 à 2529, 2538 à 2553, 2586 à 2601. — Voy. Araguari.
476
TABLE
ALPHABÉTIQUE
C A R A P A P O R I (Canal de) ou canal de M A R A C A , bras de m e r angu laire entourant l'île de Maracá et recevant la rivière Carapapori. I n d û m e n t appelé baie de Vincent Pinçon : 2548 à 2553. Impor tance de sa branche occidentale : 550 à 552, 1127. Sa branche méridionale est prétendue par la France, depuis Bessner c o m m e c o m m e n c e m e n t de la limite de la G u y a n e Française et d u Brésil, d a n s la fausse supposition q u e le Carapapori est la véritable rivière de Vincent Pinçon : 555 à 564, 593, 1238 p. 360. C A R B A J A L , c o m p a g n o n d'Orellana sur l'Amazone. Relation de ce voyage, écrite en 1542, i m p r i m é e en 1855, d a n s le t. IV d'Oviedo : 1297. C A R I B E S : 1450 à 1467. C A R I B O T E , n o m indigène d u Mont-Lucas
1600.
C A R N E I R O (Antonio), ministre des finances sous Philippe III de Portugal : 1722. C A R N E I R O D E C A M P O S (Frederico), explorateur d u bassin d u RioBranco en 1843 et 1844 : 914. C A R P E N T I E R , explorateur d u littoral de la G u y a n e depuis le Cassip u r e jusqu'à l'Araguari en 1857 : prétendant au Carapanatuba : 1249. C A R R E Y , prétendant actuel de l'Amazone : 1243, 1244, 1248, et la Préface ; 1251. C A R T A D E D O A Ç Ã O da capitania d o C a b o do Norte a Bento Maciel Parente, e m 14 de J u n h o de 1637. Titre fondamental du Brésil : 2630, 1912, 1913 ; 1234, p. 329 ; 1657, 1874 à 190). C A R T A S R E G I A S , d u 24 février 1686, et d u 21 d é c e m b r e 19 m a r s 1693 : 1701, 1948, 1949, 1950 à 1953.
1686 au
C A R T E brésilienne, entre 1808 et 1823 : 1750, 1848, 2246, 2278. C A R T E brésilienne de 1842 : 1853. C A R T E française, vers 1550 (elle est de 1546 et de P. Desceliers, Voir note au § 2241) : 2441, 1822, 1233 p. 307 ; 1234, pp. 325, 326, 1734, 2498, 2501. C A R T E portugaise de 1749 : 1233 ; p. 310 ; 1234, p. 327, 1844. C A R T E S A N C I E N N E S . Alléguées contre le Brésil depuis L a C o n d a m i n e : 382 à 389, 2144 à 2146 ; 1233 pp. 305 à 308, 1787, 1789, 1816 à 1855, 2596. Réponse : 390 à 394, 2438 à 2529, 2597, 2628. C A R V A L H O , conquérant de l'Amazone : 52, 158, 1692, 1693. C A S F E S O C A , poste français sur l'Oyapoc : 1758. C A S S I P U R E des Brésiliens, C A C H I P O U R des français. C A I P U R O G H de K e y m i s : 1176. C A S S I P U R O G H de Harcourt: 1184. S a latitude :
TABLE ALPHABÉTIQUE
477
2048. Offert par le Brésil en 1856, et refusé par la France : 1235 p. 335, 1237 pp. 353 à 356. C A S S I Q U I A R E : 74, 691, 1317, 1329, 1243 C A S T E L L A N O S , auteur espagnol de 1589 : 2519. C A S T L E R E A G H . S o n rôle dans le traité de 1814 : 838. C A S T R O ( B O R G E S D E ) . Collection portugaise de traités : 1976, 1992, 1999, 2056, 2187, 2201, 2620. C A V I A N A , île amazonienne : 133, 135, 176, 662, 663, 1297, 1411, 1423, 1897, 2537. C A Y E N N E : 63, 158 ; 825 à 832, 868 à 882 ; 929, 930. C E C I L (Cap) : Voyez C A P C E C I L . C H A P E L , prétendant à l'Amazone en 1796 : 618, 676. C H A R A N V I L L E , gouverneur de C a y e n n e en 1729 ; instigateur de la limite au voisinage de l'Amazone : 350 à 362, 370, 620, 945, 965, 1137, 1770, 1779, 1780, 2074. C H A V A G N E S : Voir S U Z A N N E T . C H A V E S (Alonso de). Carte de 1536, h a u t e m e n t favorable au Brésil : 2507 à 2515, 2524 à 2526, 2597, 2628. CHIAMA
et C H I A N A : 692 à 694.
C H O I S E U L (Duc de). Sa part dans l'ouvrage de Bellin : 435, 467. C H O I S Y , gouverneur de C a y e n n e en 1836, prétendant à l'Araguari : 1004. C I R C O U R T , prétendant actuel au Carapapori : 2402, 2618, 2619. C O C H A D O , explorateur portugais de l'Amazone avant 1628 : 1722. C O C H U T , propagateur de la prétention au Carapapori, en
1845 :
1074, 1782. C O E L H O (Jeronymo Francisco), gouverneur d u Pará en 1850 : 1110, 1237 p. 345. C O L L E C Ç Ã O de Noticias Ultramarinas : 1662, 2447. C O L M E N E R O (Anton), c o m p a g n o n de Vincent Pinçon : 2534. C O L M E N E R O (Diego), c o m p a g n o n de Hojeda et de Vincent Pinçon : 2564. COLOMB. Nœud
de ses découvertes avec celles de Hojeda : 2560,
2568. C O M A R I B O , n o m indigène de la M o n t a g n e d'Argent : 1601. C O M M A N D A N T d u fort brésilien d'Araguari en gnage en faveur du Brésil : 1954 à 1959.
1688. Grand témoi
478
TABLE ALPHABÉTIQUE
C O M P A G N I E S françaises d u C a p du N o r d : 1906 à 1911, 57 à 62, 86, 153, 161 ; 87, 1914. C O M P A G N I E S de la France Equinoxiale : 88, 92. C O M P A G N I E française des Indes Occidentales : 93. C O N A N I , C O A N A W I N I de K e y m i s : 1176. C O N A W I N I , de Harcourt : 1184. Sa latitude : 2048. Poste français fondé clandestinement sur ses bords en 1778 : 481, 489, 498, 523 à 536, 605. Offert par le Brésil en 1856, et refusé par la France : 1237 pp. 356-357. C O N C E S S I O N S offertes par le Brésil à la France en 1856, et refusées par elle : 1235, 1237 pp. 353 à 358 ; 1238 p. 361. C O N D E (Cap) : V o y e z C A P C O N D E . C O N F É R E N C E S de Paris en 1842 et en 1844 : 1050 à 1057. C O N F É R E N C E de Paris en 1855 et 1856 : 1222 à 1239. CONSOLATION
(Cap de la) : V o y e z C A P D E L A
CONSOLATION.
C O N S T A N C I O (Francisco Solano), propagateur de la prétention Carapapori, en 1839 : 1065, 1782.
au
C O N S T I T U T I O N N E L , d a n s la question d u M a p á : 981. C O N T I (Prince de). Sa part d a n s l'occupation d u territoire brésilien en 1777 : 476. C O N V E N T I O N d u 19 m a r s 1804 : 818. C O N V E N T I O N d u 28 août 1817. S a négociation : 874 à 929. Son texte : 930, 2620. Sa véritable signification quant à la limite inté rieure : 931 à 936, 2617 à 2625. L e Brésil m a i n t e n u dans la posses sion d u territoire contesté : note au § 1103. C O R D E (Cap de la) : V o y e z C A P D E L A C O R D E . C O R N E I L L E ( T h o m a s ) , auteur français de faveur d u Brésil : 2016 à 2018.
1708. T é m o i g n a g e
en
C O R O N E L L I : 2357. C O R S O (Cap) : V o y e z C A P C O R S O . C O R T A M B E R T . T é m o i g n a g e en faveur d u Brésil en 1852 : 2296. C O R T E - R E A L : 2506. C O S A (Juan de la), premier pilote de Hojeda. S a carte de 1500 est h a u t e m e n t favorable a u Brésil : 2563 à 2571, 2579 à 2583. C O S T A P I N T O : 1040. C O S T A E S A : 1852, 1976, 1992, 2049, 2050, 2052, 2277. C O U S I N , de Dieppe : 1534 à 1539. COUVRAY
DE
BEAUREGARD,
propagateur
de
la prétention
au
TABLE
ALPHABÉTIQUE
479
Carapapori, en 1824 : 947, 1782. T é m o i g n a g e en faveur du Brésil : 2204 à 2207. C U M A Ú , ancien s y n o n y m e de Macapá : 52, 181, 268, 1693, 1702, 1703, 1710. C U N H A ( D o m Luis da), second Plénipotentiaire de Portugal à Utrecht. Memorandum de 1711 : 2019, 2020. Memorandum de 1712 : 2021, 2022. Son rôle à Utrecht : 252, 258 à 262. Dépêches des 16 février, 12 m a r s et 24 m a r s 1713 : 2044 à 2048, 2117, 2068. Memorias da Pas de Utrecht : 2069. Recueil diplomatique annexé aux Memorias : 1991, 1992, 1999. C U R U P Á , G U R U P Á : 41, 47, 54, 153, 169, 267, 1718, 1737. CURUPTUBA, 1940, 1946.
affluent guyanais de l'Amazone : 972, 1691, 1889,
D A I G R E M O N T , auteur français de 1654. T é m o i g n a g e en faveur d u Brésil : 1918, 1919. D ' A L B O N , ordonnateur de la G u y a n e française lors du passage de L a C o n d a m i n e à C a y e u n e ; instigateur de la limite au voisinage de l'Amazone : 383. D ' A N V I L L E : 916 à 920, 1230. p. 336, 1233. p. 359. Propagateur de la limite au voisinage de l'Amazone : 364 à 367, 376, 378. Fauteur de la limite à l'Amazone : 667 à 669, 673, 700, 1393, 1394. D ' A P R È S : 914. D ' A U D I F F R É D Y , prétendant à l'Amazone en 1731 : 662, 667, 673, 700, 965, 1393 à 1397, 1882, 1986, 2088. D'AVEZAC
(Marie A m a n d Pascal —
dant à l'Amazone, ASSERTION 63 Réponse
et au Carapapori
de Castera de Macaya), préten à défaut de m i e u x .
de 1834, pour revendiquer le Carapapori : 964 à 966, 1782.
: 960 à
ARGUMENTS de 1857 et 1858, p o u r revendiquer le Carapapori : 1745 à 1752; 2440, 1790, 1821, 2498; 1848; 1811 à 1815, 2238 à 2241, 1845 ; 1809, 2005 à 2008 ; 2030 ; 2475, 2476 ; 1790, 1836. R é p o n s e sur Caboto : 2503 à 2520, 2628. R é p o n s e sur la Carte brésilienne ano n y m e : 2278. Réponse sur l'Etymologie d'Oyapoc : 2242 à 2273. R é p o n s e sur le Brésilien Ferreira : 2277. R é p o n s e sur Fritz : 2009 à 2015. R é p o n s e sur Tarouca : 2031. R é p o n s e sur Van Langren et Wytfliet : 2477 à 2497. Réponse sur Wilson : 2422 à 2437. REVENDICATION 1874 à 1877. Réponse AVEUX 2571.
de l'Amazone en 1857 : 1246, 1254 à 1279, : 1280 à 1744, 1878 à 1901.
de M . d'Avezac en faveur d u Brésil : 2226 à 2229; 2570,
480
TABLE ALPHABÉTIQUE
D ' A V I T Y , auteur français de 1637. T é m o i g n a g e en faveur du Brésil : 1902. D E B R Y . Cartes de 1592, 1594 et 1596 : 2448, 1827, 1828, 1831, 2494. D E F E R . Carte de 1719 : 316, 385. D E F F A U D I S (Baron), prétendant au Carapapori en 1842 : 1053, 1054. D E L A C R O I X , Plénipotentiaire de France p o u r le Traité de 1797 : 621 à 626. D E L A E T . Histoire du Nouveau Monde, éditions de 1625, 1630, 1633 et 1640 : 11 à 13, 403 à 409, 1345, 1353, 1401, 1449, 1557 à 1590, 1692 à 1695, 1700, 1720, 1819, 1882, 2258, 2355, 2479. D E L I S L E . Carte de 1700 : 2409, 1345, 1353, 1401, 1737, 2357. Carte d e 1703 : 2003 et 2004, 313, 341 à 348, 385, 409, 1345, 1353, 1401, 1973, 2104, 2549. Carte d e 1716 : 316. Carte de 1722 : 316, 341 à 348, 409. D E M A N D E S d u Portugal au Congrès d'Utrecht. Alléguées Brésil : 1128, p. 260. Réponse : 1146, 1147, 2023 à 2033.
contre le
D E S A G E S , directeur de la politique au ministère des affaires étran gères en 1839. Sa part d a n s la question d u M a p á : 1024, 1025. D E S C E L I E R (Pierre) : Voir note au § 2441, et, p o u r les références, voir d a n s cette table « Carte française de 1550. » D É S I S T E M E N T des Portugais à l'Oyapoc. Allégué contre le Brésil : 1128, p. 263. Réponse : 368 à 374, 1164 à 1168, 2393. D E S M A R Q U E T Z , prétendant à l'Amazone, en 1785 : 1534 à 1539. D E S T E R R O , ancien fort brésilien sur la rive guyanaise de l'Amazone : 72, 98, 122, 138, 159, 270, 1691, 1727, 1922, 1923. D E Z A U C H E . T é m o i g n a g e en faveur d u Brésil, en 1782 : 2170. D E Z O B R Y . T é m o i g n a g e en faveur d u Brésil, en 1857 : 2299. D ' H A R C O U R T . Sa part dans la question d u M a p á : 987. D I A S (Antonio Gonçalves) : 307, 1813, 1874, 2240, 2243, 2244, 2250. D I C T I O N N A I R E Géographique Universel. T é m o i g n a g e en faveur d u Brésil e n 1828 et en 1830 : 2208, 2289. D I O G O L E I T E . Pourquoi il prit le M a r a n h ã o actuel p o u r l'Amazone : 2519. D'ORVILLIERS
(Claude), gouverneur
de la G u y a n e
Française de
1716 à 1726. T é m o i g n a g e en faveur d u Brésil : 2121. D ' O R V I L L I E R S ( M a d a m e Claude) : 335. D ' O R V I L L I E R S (Gilbert), gouverneur de la G u y a n e Française lors d u passage de La C o n d a m i n e à C a y e n n e ; instigateur de la limite a u voisinage de l'Amazone : 383.
TABLE ALPHABÉTIQUE
481
D O U R A D O : Voyez V A Z D O U R A D O . D R U M M O N D (Antonio de Menezes Vasconcellos de) : 2069, 2056, 1855, 2277. D U D L E Y . Carte de 1661 : 2456, 1834, 2498, 2503, 2504. — § 2321.
Note
au
D U F O U R . Témoignages en faveur du Brésil en 1834 et en 1856 : 2292 2298 D U M O N T : 1999, 2049, 2051, 2053, 2055. D U M O N T E I L , prétendant au Rio Negro en 1823 : 946. D U N E Z A C , prétendant à l'Amazone en 1732 : 663. D U P E R R É , ministre de la marine et des colonies sous Louis-Phi lippe. Sa part dans la question du M a p á : 981 à 985, 1001 à 1005. D U V A L (Pierre) : Cartes de 1654, 1661, 1664, 1677, 1679 : 1345, 1353, 2258, 1561, 1562, 1700, 2357, Carte de 1664, note au § 2324, Carte de 1679, note au § 2326, Carte de 1684, note au § 2327. — Note au § 2341. D U V O T E N A Y . T é m o i g n a g e en faveur du Brésil en 1837 : 2293. É D I T français de 1664 : 93, 163, 164. É D I T français de 1674 : 109. É D I T hollandais de 1621 : 93, 1603. É D I T hollandais de 1675 : 1604. ÉDIT hollandais de 1689 : 1605. E N C I S O , auteur espagnol de 1519 : 1545, 1620 à 1622, 2580. ERICEIRA
(Comte de). Sa part dans le Traité de 1700 : 154, 155,
1864, 2381. E S C H W E G E (Baron de) : 912. E S S É Q U È B E : 887, 918, 974, 1330, 1333, 1338. Orthographe anglaise pour Essequibo : 2258. E S T A N C E L I N , prétendant à l'Amazone en 1826 et en 1832 : 1535 à 1539. E S T R É E S (Comte d') : 109. E U G È N E de Savoie (Prince) : 228. E V E I L L A R D , prétendant à l'Amazone : 1078, 1079, 1091, 1243, 1250. E Y R I È S . T e m o i g n a g e en faveur d u Brésil : 2283. F A T T O N , géographe anglais. Carte inédite de l'Araguari en 1608, sur parchemin : 401. (Je l'ai vue entre les m a i n s de M . de V a r n h a g e n , à qui o n l'avait confiée.)
T.
II.
31
482
TABLE
ALPHABÉTIQUE
F A U Q U E , prétendant à l'Amazone en 1735 : 1665. F A V E L L A , conquérant de l'Amazone : 53, 76, 84, 1723. FEIJÓ
(Diogo Antonio) : 1011.
F E R D I N A N D D E N I S : 1685, 2293. F E R R E I R A (Alexandre Rodrigues) : 1752, 1845, 2277. FERREIRA
(Père),
ex-jésuite portugais, coopérateur
de
Malouet
dans l'occupation clandestine d u territoire brésilien en 1777 : 524 à 532. F E R R O L L E S , chef entreprenant des prétendants à l'Amazone. mière
expédition
contre les forts portugais
1688 : 108 à 125, 1954 à 1959. Seconde
Pre-
d e l'Amazone,
expédition
en
contre les forts
portugais de l'Amazone, e n 1697 : 126 à 130, 137 à 146, 1961, 1709, 1707. « Mémoire
contenant les droits de la France
sur les pays
situés entre la rivière des A m a z o n e s et celle d'Orénoc.
1688. » ;
inséré intégralement d a n s M A L O U E T , t. I. pp. 111 à 118 : 150 à 153, 154 à 169. Lettre a u Ministre de la m a r i n e et des colonies en 1694 ; extrait dans Nicolas B U A C H E , p. 32 : 131 à 136, 1742. «
Déclarations
des principaux et plus anciens habitants de C a y e n n e ayant fait le commerce
d a n s la rivière des A m a z o n e s et d a n s l'île de Hyapoc.
14 mai 1699. » ; extrait dans d ' A V E Z A C , en 1857 : 170 à 176. F E U I L L E de la G u y a n e : 2184, 945, 2091. F E U I L L É E : 904. FIX : 912. F O N S E C A : 2151 à 2153, 2211, 2411. F O S C A R I N I : 2546. F O U R N I E R : 1906. 161, 1533. FOYOS
(Mendo
de —
Pereira), ministre des affaires étrangères en
Portugal à l'époque d u Traité de 1700 : 1971, 1982, 1991, 2631, 2632. F R A C A N Z I O . Recueil italien de voyages e n 1507 : 2546. F R A N C E A N T A R C T I Q U E : 27. F R A N C E É Q U I N O X I A L E : 28, 34, 88, 92, 148, 167, 686,1359». F R E X A S (Ile das), d a n s l'Amazone : 1423, 1448. F R E Y : 52. F R E Y T A G : 2204 à 2207, 947. F R I T Z , missionnaire de l'Amazone. T é m o i g n a g e en faveur d u Brésil en 1707 : 1730, 2005 à 2015, 2335 et 2336. FROGER,
auteur français de 1698 : 1960 à 1966, 167, 225, 314, 659,
671, 1345, 1353, 1892, 1968, 1973, 1982, 2115, 2258, 2328, 2333, 2513.
483
TABLE ALPHABÉTIQUE
F U N C H A L ( D o m D o m i n g o s Antonio de Souza Coutinho, C o m t e de). Sa part dans le Traité de 1814 : 820, 839, 840. G A B R I E L S O A R E S , auteur portugais de 1587 : 2447, 1233 p. 356, 1234 p. 328, 1412, 1416 à 1572, 1652, 1627, 1860, 1877, 2245, 2498 à 2500, 2503, 2504. G A L I B I S : 1467. G A L V Ã O , auteur portugais de 1563 : 2519. G A M A (João da Maia da), gouverneur du Pará de 1722 à 1727 : 330 à 335, 1128 p. 262. G A M A L O B O (Manoel da — de A l m a d a ) , explorateur d u bassin Rio Branco en 1787 : 911 à 914.
du
G A R C I A H E R N A N D E Z , c o m p a g n o n de Vincent Pinçon : 2542. GERTRUYDENBERG
: 231.
G I N I P A P E , affluent guyanais de l'Amazone : 1601, 1889, 1904, 1940, 1946. G O D I N D E S O D O N A I S , prétendant à l'Amazone : 670, 464. G Ó M A R A , auteur espagnol de 1553 : 2519. G O M B E R V I L L E , auteur français de 1682 : 117, 1308 à 1311. Témoi gnage en faveur d u Brésil : 1940 à 1942. G R I L L E T : 1936 a 1938, 101, 153, 160, 313. G R Y N Æ U S . Recueil latin de voyages en 1532 : 1156, 1492. G U A D A L A X A R A , auteur espagnol de 1630 : 2454, 1128 p. 263, 1233 pp. 309, 310, 1234 pp. 328, 381, 1345, 1500, 1508, 1523, 1861, 2498 à 2500, 2502. G U A Y A N A . Vraie forme, altérée en Guiana,
etc., par les Anglais :
2258, 1458, 1459. G U E U D E V I L L E , auteur français de 1732 : 385. G U I Z O T , ministre des affaires étrangères sous Louis-Philippe. S o n rôle dans la question d u M a p á : 1050 à 1058, 1105. G U R I J U B A , G U R U J U , affluent guyanais de l'Amazone : 663, 2489. G U S M Ã O (Alexandre de) : 1844. G U S M Ã O (Bartholomeo de) : 1844. G U T I E R R E Z (Diego) : Note au § 2498. GUYANE
Hollandaise, sourdement envahie par la France : 887 à
889, 923, 2624, 2627. H A K L U Y T . Collection anglaise de voyages en 1600 : 2313, 1153, 1176, 1550, 1622, 2355, 2407, 2552.
484
TABLE ALPHABÉTIQUE
HARCOURT
(Michael), explorateur anglais de l'Araguari en 1608 :
401, 1185. HARCOURT
(Robert), explorateur
depuis l'Araguari jusqu'au
anglais de la G u y a n e
en 1608,
M a r o n i ; colonisateur de la rive occi
dentale de l'Oyapoc : 17, 400, 401, 405, 1153, 1175, 1182 à 1189, 1345, 1401, 1581, 1601, 1602, 2246, 2256, 2355. H A R R I S S E (Henry) : Notes aux §§ 2438, 2498 et 2507. H A R T S I N C K , auteur hollandais de 1770 : 449, 918. H A R V E Y , explorateur de l'Araguari en 1608 : 401, 1185. H E I N S I U S : 228. H E R C U L A N O (Alexandre) : 1880. H E R R E R A , auteur espagnol de 1601 à 1615 : 1299, 1320, 1345, 1618, 1619, 1617, 2258, 2519, 2572, 2573. H O J E D A , découvreur de la G u y a n e en 1499. N œ u d de ses décou vertes avec celles de Colomb : 2559 à 2568. N œ u d avec les décou vertes de Vincent Pinçon : 2568 a 2571. HOMEM
(André). Voir A N D R É e
H O M E M (Diogo) : Note 2
HOMEM.
au §, 2498.
H O N D I U S (Henri), géographe hollandais. Trois cartes de 1630, 1635, 1641 : 3219, 2321, 2322. — Note au § 2319. H O N D I U S (Jodocus), géographe hollandais. Carte de 1598 : 2551, 2552. D e u x cartes de 1602 : 2451, 2452, 1832, 1833, 2494. Quatre cartes de 1606 à 1613 : 2314 à 2317. — HORTSMAN
Et Note précédant
le § 2311.
: 918.
H U D S O N (Baie de) : 2506. HULSIUS,
auteur allemand de 1599 : 2312, 2432, 1345, 1353, 1355,
1401, 2261, 2552. —
Notes
aux
§§ 2312 et 2313.
H U M B O L D T (Alexandre de) : 919, 1237 p. 345, 1627, 2469, 2564. S a part d a n s la convention d e 1817 : 925 à 929, 936. Méprise sur le Vincent Pinçon des anciennes cartes : 1837, 2438 à 2529. Méprise sur Hojeda : 2562 à 2571. HUXELLES
(Maréchal
d'), premier
Plénipotentiaire
de France à
Utrecht : 231, 235, 254, 262, 288, 295, 296, 1241. I B I A P A B A : 1369, 1370. ILHA D O G O V E B N A D O R , dans la baie de Rio de Janeiro. S o n n o m indigène est celui do P a r a n á p e c ú : 2247. I N I P I , affluent du C a m o p i : 1937, 160. I N I P O C O , affluent d u Parú : 2252. I N S T I T U T O Historico e Geographico d o Brazil : 1257, 1813, 1845, 1854, 1971, 2019, 2022, 2222, 2243, 2447, 2489.
485
TABLE ALPHABÉTIQUE
I N S T R U C T I O N S du Gouvernement Français. P o u r l'ambassade à Lisbonne en 1697 : 1965. A u gouverneur de C a y e n n e en 1699 : 967 à 969. P o u r la négociation de 1710 : 231, 232. P o u r le Congrès d'Utrecht : 254, 261, 262. A u gouverneur de Cayenne en 1732 : 492, 1769. A u gouverneur de C a y e n n e en 1776 et 1777 : 2163 à 2167, 495 à 498, 619, 683, 1067, 1770. A u gouverneur de C a y e n n e en 1824 : 948, 949. A u gouverneur de Cayenne en 1835 : 1002 à 1005. I N S T R U C T I O N S du Gouvernement Portugais. P o u r le Traité d'Utrecht : 257. P o u r le Traité de 1814 : 840. P o u r la Convention de 1817 : 896, 913. I R V I N G , auteur nord-américain : 2562, 2568, 2572, 2573. I T A M A R A C Á (Antonio Peregrino Maciel Monteiro, Baron de). Sa part dans la question d u M a p á : 1012. I T A P U C A , dans la baie de Rio de Janeiro : 2245. I W A R I P O C O , n o m d o n n é par K e y m i s au canal de Carapapori : 1128, 1154 à 1163, 1189. J A G U A R Ã O , affluent brésilien du lac M e r i m : 2100. J A N S S O N I U S , géographe hollandais. Cartes de 1652 : 2323. J A N V I E R . Carte de 1762 : 379. J A P O C , f o r m e portugaise de Y A P O C : 293 à 306, 318 à 321, 2099 à 2102, 2105, 2591. J A P U R Á , affluent septentrional de l'Amazone : 1724. J A R Y , affluent guyanais de l'Amazone : 83, 677, 951, 970. 972 à 974, 1131, 1243, 1566, 1726, 2615. J A V A R Y , affluent méridional de l'Amazone, 1724, 2013. J A V A R Y , île d u delta de l'Amazone : 1885. J E A N N E T - O U D I N , gouverneur de la G u y a n e Française en 1796 : 618. JEHAN
ALLEFONSCE,
soi-disant explorateur de l'Amazone
avant
Orellana : 1540 à 1548. J O A N E S ou MARAJÓ : Capitainerie créée en 1665 : Note au § 1877. J O L L I V E T , prétendant à l'Amazone : 1076. JOMARD
: 2440, 2141, 2554, et l'article Gérard
Mercator.
Témoi
gnage en faveur d u Brésil : 2292, 2296. JONCHE
(Clément de). —
Note au § 2327.
J O U R N A L des Débats. Sa part dans la question d u M a p á : 983, 984 J O U R N A L de la Marine. Propagateur de la prétention au Carapapori
:
968, 1066, 2076, 2093, 1782. Sa part dans la question du M a p á : 981 à 983.
486
TABLE ALPHABÉTIQUE
J U B E L I N , gouverneur de la G u y a n e Française en 1830 : 952. J U P A T I (Pointe), ancienne b o r n e guyanaise de l'Amazone : 1297, 2478 à 2484, 2543 à 2547. J U R U J U B A , d a n s la baie de Rio de Janeiro : 2245. K O E R I U S : Note au § 2317. K E Y M I S , explorateur anglais de la G u y a n e en 1596. depuis l'Ara guari : 2407, 399, 402 à 405, 1128 pp. 261, 300, 1154 à 1163, 1175 à 1181, 1188, 1189, 1233 p. 312, 1345, 1401, 1581, 1599, 2256, 2355, 2431, 2513, 2552. K O H L : 2628. KUNSTMANN
: 2529, 1345, 2519 p. 355.
L A B A R R E , gouverneur de la G u y a n e Française en 1666. Mal compris par M . d'Avezac : 1359 à 1361. Témoignage en faveur d u Brésil : 1928 à 1932, 99. L A B A T . Propagateur de la prétention au voisinage de l'Amazone 364 à 367, 376. Propagateur de la prétention à l'Amazone même 661. Témoignage en faveur d u Brésil : 2130, 2131, 2125.
: :
L A B E S N A R D I È R E , directeur de la politique au ministère des affaires étrangères en 1815 ; prétendant au Carapapori : 857. L A B O R I A , propagateur de la prétention au voisinage de l'Amazone en 1813 : 1070. L A C A I L L E : 914. L A C O N D A M I N E (Charles-Marie de). Chef des prétendants au Carapapori, se basant sur les anciennes cartes et les anciens auteurs : 382 à 387, 416 à 421, 554, 1787, 1789, 1842. Réponse : 388 à 394, 2438 à 2529. Chef des prétendants au tronc de l'Araguari, dans la supposi tion q u e le Carapapori est u n e branche nord de l'Araguari : 395, 396, 413 à 415, 425 à 428, 452, 1128 pp. 264, 265. Réponse : 398 à 412, 1171 à 1208. Fauteur de la prétention à l'Amazone :667 à 669, 700, 1393, 1394. TÉMOIGNAGE en faveur du Brésil : 2142 à 2154. L A C R O I X , propagateur de la prétention au voisinage de l'Amazone, de 1764 à 1780 : 381. L A C R O S S E , instigateur de la prétention au voisinage de l'Amazone en 1844 : 1071, 1870. L A E T . Voyez D E L A E T . L A M A R T I N I È R E , auteur français de faveur d u Brésil : 2137 à 2139.
1726 à 1768. T é m o i g n a g e n e
L A M B E R T Y . Recueil diplomatique de 1724 à 1740 : 1999.
TABLE ALPHABÉTIQUE
487
L A M I R A N D E , gouverneur de la G u y a n e Française en 1732; préten dant au voisinage de l'Amazone : 372, 2087. L A P I E . Carte de 1809 : 2576. Cartes de 1812 : 888, 919, 933. Cartes de 1814 : 889. Cartes de 1817 : 892. Témoignage en faveur du Brésil, en 1829, en 1842, et en 1851 : 2288, 2294, 2295. L A P O P E L L I N I È R E , auteur français de 1582 : 1315, 1531, 1532, 1674, 1678. L A R A V A R D I È R E . Prétendant de l'Amazone de 1605 à 1624 : 28, 34, 35, 1591, 1592, 1600, 1602 Premier colonisateur de la G u y a n e Française : 36, 153. L A R T I G U E : 2546. L A R U E , propagateur de la prétention au Carapapori en 1821 : 939 à 943, 965, 981, 1119, 1216, 1782, 1785. L A S A G R A : 2564. L A S A L L E , auteur français de 1763 : 2243. L A S C A S E S . T é m o i g n a g e en faveur du Brésil en 1825 : 2286. L E B L O N D , auteur français de 1802 et de 1814 ; prétendant à l'Araguari : 2412, 2413, 787, 890, 927, 933, 1126, 2223. L E C H E V A L I E R . prétendant au voisinage de l'Amazone et à l'Ama zone en 1842 et en 1843 : 1077, 1067. L E I G H , colonisateur anglais de la rive occidentale de l'Oyapoc en 1604 : 16, 1153, 1600, 2256, 2428 à 2437. — (On prononce Li.) L E J E A N : 933. L E P E , explorateur de la G u y a n e en 1500 : 2564, 2571. L E P R I E U R , explorateur français de l'Oyapoc et du bassin guyanais de l'Amazone en 1831 et 1833 : 952, 958 à 960, 970 à 973, 2248 à 2250, 2252, 2265. L E S C A L L I E R , prétendant à l'Araguari. E n 1791 : 594 à 602, 886, 887, 1772. E n 1797 : 2195 à 2197, 680, 687, 942, 1067, 1210, 1212, 1779, 1784, 1905, 2026, 2075, 2095. L E S E R R E C , prétendant actuel de l'Amazone : 1079, 1089 à 1091, 1406, 2233; 1705, 1706. Réponse : 1092 à 1094, 2234, 2235, 1882; 1707 à 1712. A v o u e que « l'esprit d u traité d'Utrecht ne permet guère aux Français d'avancer au delà de l'embouchure Sud du canal de Carapapori ou de Maracá » : 1091 p. 242. Service rendu à la prétention au Carapapori, l'autorité de Berredo : 1095 à 1098, 1788. Réponse:
en produisant 2344 à 2384.
L E S T I B O U D O I S , prétendant au Carapapori en 1843 : 1068. L E T E S T U (Guillaume). Atlas inédit de 1555, à la bibliothèque du
488
TABLE ALPHABÉTIQUE
ministère de la guerre à Paris : 1452, 1735. Mappemonde inédite de 1566, au dépôt géographique d u ministère des affaires étran gères à Paris : 1345. L E T T R E écrite de C a y e n n e en 1653. T é m o i g n a g e en faveur d u Brésil : 1916, 1917. L E T T R E S P A T E N T E S anglaises de 1584 : 1598. L E T T R E S P A T E N T E S françaises. D e 1605: 34, 1591. D e 1610 : 34. D e 1624 : 35, 1592. D e 1633 : 57 à 62, 1232. D e 1640 : 87, 1592, 1914. D e 1651 : 1914, 1915, 88, 1593. D e 1655 : 90, 163, 1593. D e 1663 : 92, 1593. L E T T R E S P A T E N T E S d u roi d'Espagne et de Portugal en 1637 : — Voyez C A R T A D E
DOAÇÃO.
L I G A A M E R I C A N A : 1029. L I M A ( D o m Luiz Caetano de) secrétaire de l'ambassade à Utrecht : 1230 p. 220, 1971.
de Portugal
L I M I T E S du Brésil et de la G u y a n e Française. Le Gouvernement du Brésil soutient invariablement, depuis 1637, q u e c'est le fleuve O y a p o c et la chaîne T u m u c u m a q u e ; 893 et 894, 2630, 1874 à 1901, 1912, 1913, 1657, 1954 à 1959, 1967 à 1974, 2631, 2632, 1982 à 1988, 1998 à 2002, 213 à 224, 2019 à 2033, 2044 à 2048, 261 à 322, 2049 à 2119, 833 à 835, 840, 860 à 867, 1230 p. 293 à 295, 2605 à 2627. Le Gouvernement Français, qui, avant le Traité d'Utrecht, prétendait l'Amazone, soutient tour à tour, c o m m e la véritable limite m a r i time d'Utrecht, le C a p d u Nord, le Mayacaré, le Calçoene, l'Araguari, le Carapapori, c'est-à-dire la rivière guyanaise la plus voi sine de l'Amazone ; et c o m m e limite intérieure, u n e ligne vers l'Ouest jusqu'au Rio Branco, parallèle à l'Amazone, et b e a u c o u p plus rapprochée de ce fleuve q u e la chaîne T u m u c u m a q u e : 1769 à 1775, 1238, 2604, et les articles Amazone, Araguari, Carapapori. L I N H A R E S ( D o m Rodrigo de S o u z a Coutinho, C o m t e de). Sa part dans l'insuccès d u traité de 1797 : 643 à 648, 650. Négociateur des traités d e 1810 : 834. L I N S C H O T E N , auteur hollandais de 1596 : 2450, 1345, 1508, 1523 1830. L I S B O A (Antonio José) : 995. L I S B O A (João Francisco) : 2348. L I S B O N N E : Voyez T R A I T É S D E L I S B O N N E , 4 m a r s 1700, 18 juin 1701. L O M B A R D . T é m o i g n a g e en faveur d u Brésil en 1726 : 2126 à 2199. L O U I S XVIII. Sa part dans l'occupation 1777 : 475, 844.
d u territoire brésilien en
TABLE ALPHABÉTIQUE
489
L O U I S I A N E : 433, 713, 714. L U X E M B O U R G (Duc de), A m b a s s a d e u r à Rio de Janeiro en 1816 : 871 à 874. M A C A P Á , forteresse brésilienne sur la rive guyanaise de l'Amazone : 52, 98, 122, 138, 144 à 146, 166, 181, 182, 196, 268, 273, 278, 673, 1108, 1505, 1703 à 1712, 1730, 1731, 1955, 1961. Son
importance
: 1091,
1244, 1410, 1584 à 1589. L'ancien fort de Macapá, celui d u Traité de 1700, était à deux lieues sud de l'actuel.) M A C A R I : 576, 1955, 2263. Poste français fondé clandestinement sur les bords de ce lac en 1783 : 498, 576, 586, 589, 591, 604, 1009. M A C I E L P A R E N T E (Bento). Conquérant
de l'Amazone : 46, 47, 157,
1718 à 1720. Donataire de la capitainerie du Cap du Nord : articles CARTA D E DOAÇÃO et CAPITAINERIE. M A D R E D E D E U S (le P. Gaspar da) : Note au § 2581. M A D R I G N A N O : 694. M A G A D O : 1577. M A G A L H A E N S ( D o m i n g o s José Gonçalves de) : 2487. M A G A L H Ã E S (José Narciso de), gouverneur du Pará en 1808 et 1809 826, 827, 1846, 2277. M A G U A R I (Pointe), dans l'île Marajó : 662, 1094, 1265, 1297, 1350, 1388. M A H Ú , affluent de Tacutú : 1067, 1330. M A I O L L O , carte génoise de 1519 : 2519 p. 401, 2543. M A L O U E T , exécuteur de l'occupation clandestine d u territoire bré silien en 1777 : 478 à 537, 2158. Sa part dans le Traité de 1814 : 838, 844. Poste français de ce n o m
sur la rive brésilienne de l'Oyapoc :
1042 à 1046, 1051, 1058, 1755 à 1759, 2123, 2162. —
On
prononce
le t.) M A L T E - B R U N . T é m o i g n a g e en faveur du Brésil en 1817 : 2281. M A N A Y E ou M A N N A I E : —
Voyez M A N A H Y .
M A N A H Y pour A M A N A H Y , c o m m e M a p á pour Amapá,
comme
Yapoc
pour Oyapoc ; M A N A Y E des Français, M A N N A I E de M . le Baron de Butenval : 572, 1193, 1238 p. 360, 1774, 1775, 2211. M A N E S S O N M A L L E T , auteur français de 1683 : 2327, 1345, 1353, 1465, 2234, 2341. er
M A N I F E S T E du 1
m a i 1808, à Rio de Janeiro : 825.
M A P Á , altération usuelle de A M A P Á : 1007, 1127, 1237 p. 346, 2048.
490 Question
TABLE ALPHABÉTIQUE du
Mapá,
ou
plutôt de l ' A r a g u a r i : 977 à 1047, 1071.
1103 à 1111, 1237 pp. 350 à 352. Note au § 1103. M A P O R E M A ou A P O R E M A , affluent de l'Araguari : 1103. M A P R O E N E , lac voisin du C a p d u N o r d : 573, 593, 1128 p. 261, 1192, 1237 p. 346. M A R D U L C E : 1543, 1637, 1645, 2507, 2508, 2519 p. 356. M A R A C Á (Ile) : 550, 559, 563, 565, 592, 1892 à 1898. (D'après les ren seignements de M . de Montravel, elle tend à disparaître et à suppri m e r le canal de Carapapori.) M A R A C A N Ã : 1888. M A R A G N A N : 28, 30, 1631, 1658 à 1670, 2519. M A R A G N O N , n o m indigène de l'Amazone : 1296, 1619 à 1648, 1658 à 1670, 2507, 2508, 2519, 2521, 2628. M A R A J Ó ou J O A N E S , île a m a z o n i e n n e : 132, 135, 171 à 176, 662, 667, 691, 692, 1244, 1384. M A R A N G U A P E (Caetano Maria L o p e s G a m a , Vicomte de). Sa part honorable dans la question d u M a p á : 1012, 1033 à 1047. M A R C E L (Gabriel), de la Bibliothèque Nationale de Paris. — § 2438.
Note
au
M A R G R Y : 1541. M A R I N A : 692, 694. M A R I N A T U B A L O : 2620. M A R L B O R O U G H : 228. M A R O N I , M A R R A W I N I de Harcourt : 57, 96, 164, 887 à 889, 933, 936, 972, 1906 à 1911, 1929 à 1931. Frontière septentrionale d u Brésil depuis le 12 janvier 1809 jusqu'au 8 n o v e m b r e 1817 : 830 à 832, 930. M A R Q U E S : 827. M A R R E I R O S : 781, 782. M A R T E N S : 2620. M A R T I M A F F O N S O : 1650. M A R T I N E A U D U P L E S S I S , auteur français de 1700 : 12. M A R T I U S , Carte de 1825 : 912. M A R T Y R (Pierre — d'Anghiéra), premier historien de Vincent Pinçon. Récit de 1501 : 2546). Décade de 1511, avec u n e carte : 2481, 2543. Décades de 1516 : 1156, 1642, 2564, 2565. Lettres p o s t h u m e s de 1530 : 1641. V o y e z Trevisan. M A S H A M , rédacteur d u voyage de B E R R I E : 1153, 2552.
TABLE ALPHABÉTIQUE
491
M A T A R I , affluent guyanais de l'Amazone : 887. M A T O S , ex-jésuite portugais, coopérateur de Malouet dans l'occu pation clandestine d u territoire brésilien en 1777 : 525, 526. M A U R E P A S (Comte de), ministre sous Louis X V et sous Louis X V I . Instigateur d u déplacement de la limite d'Utrecht pour l'établir au voisinage le plus i m m é d i a t de l'Amazone, en 1732 : 492, 1769. S a part dans l'occupation clandestine d u territoire brésilien en 1777 : 491 à 494. M A Y A C A R É : 123, 351 à 355, 1237 pp. 346, 350, 1770, 1955, 2048, 2165, 2210. Poste français fondé clandestinement sur les bords de ce fleuve en 1777 : 498, 516 à 523, 604, 605. — Ancienne crique sur l'Araguary : 2222, 2223. e
M A Z Z A . Carte du xvi siècle : 2446, 1508, 1523, 1826, 2494, 2504, 2578. M E D I N A , auteur espagnol de 1545 : 1345, 1633. M E L L O M O R A E S (Alexandre José de) : 1976, 1992, 2151, 2211, 2411. M E M O R A N D U M portugais opposé au Brésil par M . le Baron de Buten val : 1233 pp. 313 à 315, 1789, 1864, 2598. Réponse : 1234 pp. 330 à 333, 2302 à 2342, 2599. M E M O R A N D U M portugais opposé à la France par M. le Vicomte de l'Uruguay : 1230 pp. 289, 290. Réponse de M . le Baron de Butenval : 1233 p. 303. Réplique : 1970 à 1974. M É N A G E R , second signataire français d u traité d'Utrecht : 244, 295, 296, 2069. M E N D E S (Manuel Odorico) : 2244. Sa part dans la question d u M a p á : 1029. M E N E Z E S ( D o m Diogo de) : 1660 à 1670. M E N T E L L E ( E d m e ) , auteur français de 1783. T é m o i g n a g e en faveur d u Brésil : 2173 à 2183. (On prononce
Menntelle.)
M E N T E L L E ( S i m o n ) . Carte de 1778 : 453, 898, 1230 p. 292, 1896, 2180. Exploration des alentours de l'Amazone en 1782 et 1783. Coopération avec Bessner : 547 à 551, 565, 569 à 582. Renseignements fournis en 1783 à son frère E d m e Mentelle : 2177 à 2183. Mémoire de 1796 : 618 à 620, 945, 2091. Grande révélation en faveur du Brésil : 2184, 2185. (On prononce Menntelle.) M E R C A T O R (Gérard), géographe belge. Carte de 1569 : 2443, 2462 à 2474, 2476 à 2494, 2504, 2522, 1152, 1434, 1435, 1459, 1508, 1521, 1523, 1524, 1646, 1823, 2506, 2519, 2597. (M. Jomard publie dans ce m o m e n t la précieuse carte de Gérard Mercator.) M E R C A T O R (Michel). Carte de 1595 : 2449, 1152, 1230 p. 332. 1233 p.
492
TABLE
ALPHABÉTIQUE
289, 1234 p. 324, 1459, 1507, 1521, 1523, 1829, 2462 à 2474, 2494, 2504. M E R C A T O R (Rumoldus). Carte de 1587 : les m ê m e s indications q u e p o u r Michel Mercator. M E R C U R E G A L A N T de 1706 : 1707, 1982, 2017. M E R C U R E H I S T O R I Q U E de 1697 et 1698 : 1709, 1965, 2017. M E R I A N , continuateur de D E B R Y . Carte de 1634 : 2320. M É R I D I E N de l'île de Fer. Sa véritable position : 900 à 908. M E X I A N A , île de l'Amazone : 133, 135, 176, 662, 663, 1297, 1423, 2537. M I L H A U , magistrat à C a y e n n e , de 1724 à 1727. Premier moteur d u transférement de la limite d'Utrecht au voisinage le plus i m m é diat de l'Amazone : 337 à 349, 364 à 367, 376. Témoignages en fa veur d u Brésil : 2121 à 2125, 2130 à 2136, 2373. M I R A N D A (Antonio de). Possession d u Javary p o u r le Brésil en 1691 : 1724, 2013. M I S S I O N N A I R E S P O R T U G A I S engagés par la France en 1777 p o u r l'occupation clandestine d u bassin guyanais de l'Amazone : 481, 523 à 532. M O C Q U E T , auteur français de 1617 : 153, 313, 1345, 1462, 1673, 1675, 1677, 1740. M O L É (Comte), ministre des affaires étrangères sous Louis-Philippe. S o n rôle dans la question d u M a p á : 993 à 997, 1013 à 1022, 1025 à 1027. M O N D E R I E (Thiébault de la). « Voyages faits dans l'intérieur de l'Oyapock en 1819, 1822, 1836, 1842, 1843, 1844, 1845, 1846 et 1847. Nantes, 1856. », avec u n e carte : in-8° de 96 pages : 999, 2248. M O N T L U C A S : 1600, 1601, 2368, 2513. M O N T M A Y É : 2513, 2514. MONTAGNE
D ' A R G E N T : 99, 334, 1601, 1910, 2368, 2513.
M O N T A G N E S de l'Oyapoc : 2512 à 2517, 2520, 2521, 2523, 2524, 2529, 2569, 2628. M O N T E V I D E O pour M O N T E V I D I O , orthographe anglaise : 2258. MONTÉZON
(Marie-Fortuné
de), auteur français
de 1857 : 1756,
1973, 2141, 2410. T é m o i g n a g e en faveur d u Brésil : 1759. M O N T O Y A (Antonio Ruiz de), auteur espagnol de 1639 : 307, 1813, 2244, 2245. M O N T R A V E L (Tardy de), aujourd'hui (1861) gouverneur de la G u y a n e Française : 1237 p. 350, 1423, 1448, 1585, 1587, 1900, 1909, 2416, 2417, 2513, 2544, 2615. Prétendant à l ' A r a g u a r i : 1079, 1082 à
TABLE A L P H A B É T I Q U E 1088, 2541, 2542. Prétendant à l'Amazone (On prononce Monravel.)
493
: 1245, 1252, 1405, 1713.
M O R E N O : 1660 à 1670. e
M O R A E S (le P. José de ) : Note 2 ou § 2504. M O R E R I : 1466. Note au § 2342. MOURA
: 28.
M O U T T I N H O (Luiz — de L i m a Alvares e Silva). S o n rôle dans la question d u M a p á : 983 à 997, 1013 à 1016. M U S É U M BRITANNIQUE
: 1890.
M Y S T , auteur hollandais de 1678 : 2326, 1604. N A P O , affluent septentrional de l'Amazone. Possession par Pedro Teixeira en 1639 : 76, 77, 105, 159, 271, 1243, 1723. N A V A R R E T T E : 1626, 1637, 1638, 2507, 2531, 2532, 2534, 2542, 2561, 2562, 2568, 2572, 2573. NEGRO :—
Voyez R I O N E G R O .
N E T S C H E R , auteur hollandais de 1853 : 1890. N E U V I L L E , auteur français de 1722 et 1723 : 1743, 2101. NEUTRALISATION NIMÈGUE :—
DE MAPA
: 1104 et 1105, et note au
§ 1103.
Voyez T R A I T É du 10 août 1678.
N O R O N H A , conquérant de l'Amazone : 51, 75, 158, 1694. NORD
(Cap du) : Voyez C A P D U
NOSSA
SENHORA
NORD.
da Conceiçâo, poste brésilien sur la rive orientale
de l'Oyapoc en 1794 : 606. NOTICES STATISTIQUES 1773, 1900.
sur les colonies françaises : 1063, 1067,
N O U V I O N , propagateur de la prétention au Carapapori et de la pré tention à l'Amazone, en 1844 : 1073. N O Y E R , instigateur des prétentions au Carapapori et à l'Araguari, en 1827 et en 1829 : 951, 952, 955, 956. T é m o i g n a g e en faveur du Brésil en 1824 : 2284. O L I N D A (Pedro de Araujo L i m a , Marquis de). Sa part honorable dans la question d u M a p á : 1011, 1012. OLIVEIRA
(Bento
Rodrigues
de), conquérant de l'Amazone : 76,
1723. O L I V E I R A (Candido Baptista de). Sa part dans la question d u M a p á : 1012. O L M E D I L L A , carte espagnole de 1775 : 698, 919, 1393, 2576, 2577.
494
TABLE ALPHABÉTIQUE
O L M O , auteur espagnol de 1681 : 1345, 1674, 1682. O N Ç A P O Y E N E , lac du voisinage d u C a p d u N o r d : 573, 1193, 1200, 2222. ORANGE
(Cap) : Voyez C A P
ORELLANA
D'ORANGE.
: 1296, 1297, 1553, 1646, 1651, 1716, 2519.
O R É N O Q U E : 74, 691, 1243, 1317 à 1332. Orthographe anglaise pour Orinoco : 2258. ORIOLA ( D o m Joaquim L o b o da Silveira, C o m t e de), troisième Pléni potentiaire de Portugal au congrès de Vienne : 849, 867, 1847, 2277. O R T E L I U S , géographe belge. Cartes de 1570 : 2444, 2462 à 2474, 2476 à 2494, 2504, 2522, 1152, 1230 p. 289, 1233 p. 306, 1234 p. 324, 1345, 1459, 1507, 1521, 1523, 1524, 1824, 2578, 2597. O S C U L A T I , auteur italien de 1854 : 1855. O U A N A R I , W A N A R I de K e y m i s , W A N A R I E de Leigh, affluent occi dental de la baie d'Oyapoc : 1176, 2431 à 2437. O U A S S A , affluent oriental de la baie d'Oyapoc : 971, 2407, 2410, 2615 O U I A , O U Y A , pour O Y A , O Y A C : 1955, 1961. O U I A P O C , O U Y A P O C , variantes d ' O Y A P O C 2155, 2263.
: 2135, 356, 362, 2141,
e
O V I E D O , auteur espagnol d u xvi siècle. Ouvrage de 1526 : 1643. Lettre de 1543 : 1298. Ouvrage de 1548 : 1455, 1625, 1644, 2507, 2513. OYA, O Y A C
: 130, 2267.
O Y A M P I S : 2248 à 2253, 2264 à 2267. O Y A P O C . Ce n o m n'appartient qu'au fleuve d u Cap d'Orange
: 317,
394, 697 à 700, 964 à 966, 1234 pp. 320 à 322, 1985, 1986, 2064, 2106, 2107, 2228, 2303, 2591, 2601. Étymologie
d u m o t : 2231 à 2273.
Colonies sur la rive occidentale de l'Oyapoc : 14 à 22, 103, 112, 1600 à 1604. L'Oyapoc est la limite naturelle, et nécessaire, d u Brésil : 9 à 13, 2395 à 2421, 2589, 2616. Déclaré limite méridionale de la G u y a n e Française en 1633, par le G o u v e r n e m e n t Français : 1906 à 1911, 57 à 63. Déclaré limite septentrionale du Brésil en 1637 et en 1645, par le G o u v e r n e m e n t Espagnol et Portugais : 2630, 1874 à 1901, 1912, 1913, 64 à 70, 81. Reconnu c o m m e limite méridionale de la G u y a n e Française en 1666 par le gouverneur de C a y e n n e : 1928 à 1932, 94 à 99. Déclaré
495
TABLE ALPHABÉTIQUE
limite septentrionale d u Brésil en 1688 par le c o m m a n d a n t de la frontière brésilienne : 1954 à 1959, 122 à 124, 193, 194. Réclamé c o m m e limite septentrionale du Brésil en 1699 par le Gouverne m e n t Portugais : 1967 à 1974. Stipulé c o m m e limite septentrionale du territoire neutralisé entre la France et le Brésil, dans le traité provisionnel du 4 m a r s 1700 : 2631, 2632, 1982 à 1988. Stipulé c o m m e limite perpétuelle du m ê m e territoire dans le Traité du 18 juin 1701 : 1989 à 1997, 202 à 212. Stipulé c o m m e limite défi nitive de la G u y a n e Française et d u Brésil par le Traité d u 16 m a i 1703 : 1998 à 2002, 213 à 224. Accepté par le G o u v e r n e m e n t Fran çais en 1709 c o m m e limite définitive de la G u y a n e Française et d u Brésil : 228 à 230. Offert par la France en 1710 c o m m e limite défi nitive de la G u y a n e Française et d u Brésil : 231, 232. Réclamé par le G o u v e r n e m e n t Portugais au Congrès d'Utrecht c o m m e limite définitive de la G u y a n e Française et d u Brésil : 2019 à 2033, 2044 à 2048. Stipulé par le Traité d'Utrecht le 11 avril 1713 c o m m e limite définitive de la G u y a n e Française et d u Brésil : 2633, 2634, 261 à 322, 2049 à 2119. Réclamé par le G o u v e r n e m e n t Portugais c o m m e la véritable limite d'Utrecht, dans le Traité d u 19 février 1810 : 833 à 835. Nouvellement réclamé par le G o u v e r n e m e n t Portugais en 1814 c o m m e la véritable limite d'Utrecht : 840. Stipulé c o m m e limite maritime provisoire de la G u y a n e Française et du Brésil, le 9 juin 1815, d a n s l'acte final d e Vienne, avec déclaration que les limites définitives seraient déterminées « con f o r m é m e n t au sens précis de l'article 8 d u Traité d'Utrecht » : 854 à 867, 2201 à 2203. Nouvellement stipulé c o m m e limite maritime provisoire de la G u y a n e Française et du Brésil, le 28 août 1817, d a n s la Convention de Paris, avec la m ê m e déclaration de l'Acte de V i e n n e , q u e les limites définitives seront déterminées « confor m é m e n t au sens précis de l'article 8 d u Traité d'Utrecht » : 930. Reconnu d'écrivains
par le G o u v e r n e m e n t Français, et par un grand n o m b r e Français, c o m m e
la véritable limite
de la G u y a n e
Française et d u Brésil : 2120 à 2162, 2168 à 2185, 2198 à 2200, 2208 à 2229, 2279 à 2301. Malgré l'Acte d e Vienne et la Convention de Paris, la France occupe, depuis 1838 jusqu'aujourd'hui, une portion de la rive orientale de l'Oyapoc, déclarée provisoirement brésilienne par ces deux traités : 1042 à 1046, 1058, 1755 à 1759, 2123, 2162. Offert par le Brésil en 1856, et refusé par la France
: 1235
p. 386. Faux Oyapoc de plusieurs Français tout à côté de l'Amazone, créé 16 ans après le Traité d'Utrecht : 350 à 362, 431 à 449, 620, 939 à 943, 947, 958 à 968, 981, 1059 à 1074, 1749, 1780 à 1782, 1812 à 1815, 2087, 2090, 2091, 2093, 2094.
496
TABLE A L P H A B É T I Q U E Faux
Oyapoc
de quelques Français en
dedans de l'Amazone,
créé 18 ans après le Traité d'Utrecht : 662, 667 à 669, 673, 689 à 692, 696 à 700, 965, 1082 à 1088, 1092 à 1094, 1267, 1389 à 1402. PACARAIMA
(Chaîne), frontière du Brésil : 894, 913, 974.
P A D I L H A , ex-jésuite portugais, coopérateur de Malouet dans l'occu pation clandestine d u territoire brésilien en 1777 : 524 à 532. P A E S D E C A R V A L H O : son Message de 1897, note au § 1103. P A G A N (Comte de). Prétendant à l'Amazone
en 1655 : 1924, 1925,
1942. T é m o i g n a g e en faveur d u Brésil : 1922, 1923. P A I M ( R o q u e Monteiro). Sa part dans le traité de 1700 : 1230 p. 290, 1233 p. 304, 1970 à 1974, 1982, 2001, 2631, 2632. P A L H E T A : 334, 2371. P A L M E L L A (Duc de), premier Plénipotentiaire de Portugal au con grès de Vienne : 849, 867, 878, 1847, 2277. P A N T O J A (Francisco Adolpho de Aguilar). Sa part dans la question d u M a p á : 996. P A R Á . Ile dans l'Amazone : 1586. Rivière : 692, 1264, 1282 à 1305, 1341, 1426. Ville : 38, 267. P A R A E N S E S : 79. P A R A N Á P E C Ú , n o m indigène de l'île do Governador 2247.
: 2240 p. 269,
P A R E N T E : V o y e z MACIEL P A R E N T E . PÁRIA
: 2567.
PARIS : — V o y e z T R A I T É S D E P A R I S , 10 février 1763, d u 10 août 1797, 30 m a i 1814. Convention du 28 août 1817. V o y e z C O N VENTION. P A R I C U R A : 1635 à 1639, 2519 p. 401, 2556, 2557. P A R I M E , affluent de l'Uraricoera : 974. P A R I S E T , gouverneur de la G u y a n e Française en 1850 ; prétendant à l'Araguari : 1110. P A R Ú , affluent guyanais de l'Amazone : 69, 70, 105, 122, 130, 138 677, 972, 1091, 1713, 1727, 1905, 1961, 2615. Son importance : 1713. P A S S Y , ministre sous Louis-Philippe. Sa part dans la question d u M a p á : 988, 989, 1002, 1772, 1786. P A T R I O T A , journal brésilien : 912. P A U L I S T A S : 79. P A U L T Z . Sa part dans l'occupation d u territoire brésilien en 1777 : 476.
TABLE
ALPHABÉTIQUE
497
P A U X I S , détroit de l'Amazone. S o n importance : 1326, 1924. P E D E R N E I R A S (Innocencio Vellozo), explorateur d u bassin d u Rio Branco en 1843 et 1844 : 914. P E D R E I R A (Ponta do), sur la rive guyanaise de l'Amazone : 662. PEDRO
II (colonie militaire sur la rive gauche de l'Araguari) : 1103.
PENALVA
e
(Fernando Telles da Silva C a m i n h a e Menezes, 10 C o m t e e
de Tarouca, 4 Marquis de) : 2044, 2045. P E N A U D . Sa part dans la question du M a p á : 2414, 1003, 1007, 1106, 1191, 1772, 1897, 2537. P E R N A M B U C O . Étymologie de ce n o m : 2240 p. 269, 2245. P E R O L O P E S : 1887. P E Y R O N , explorateur d u Carapapori et du M a n a h y en 1857 : 1191. P F E I L (Aloisio Conrado) : § 1943. P H I L I P P E . Fort de : 51, 1694. Rivière de : 1426. P I C Q U E T , propagateur de la prétention au
Carapapori : 1061, 1064,
1782. P I M E N T E L , c o s m o g r a p h e royal de Portugal en 1712. T é m o i g n a g e en faveur du
Brésil : 1230 p. 291, 1233 p. 305, 1234 p. 323, 2034
à 2043. P I N G R É : 906. PINIS B. Dénomination
alléguée contre le Brésil : 2550. Réponse
:
2551, 2552. P I R A R A , affluent du M a h ù : 909, 972, 974, 1067, 1330. P I R A T U B A , affluent guyanais de l'Amazone : 1199, 1202, 1203, 1237, p. 346, 2489. P I S O N , écrivain hollandais de 1658 : 2245. P L A C E L (Cap) : —
Voyez C A P P L A C E L .
P L A N C I U S , géographe belge. Carte de 1594 : 2450, 1152, 1345, 1469, 1508, 1521, 1523, 1830, 2462 à 2474, 2494, 2504. P L A T A : 27, 1675 à 1687, 2506. P O I R S O N . Carte de 1814 : 890, 927, 933, 1973. POLIGNAC,
second
plénipotentiaire
de
Louis
XIV
au
Congrès
d'Utrecht : 231, 251. P O N T C H A R T R A I N (Jérôme Phelypeaux, C o m t e de), ministre de la m a r i n e et des colonies d u 6 septembre 1699 au 31 août 1715 : 198 à 200, 287, 1969. PONTCHARTRAIN
T. II
(Louis Phelypeaux, C o m t e
de), ministre
32
de la
498
TABLE
ALPHABÉTIQUE
marine et des colonies d u 7 n o v e m b r e 1690 au 5 septembre 1699 : 141, 170, 171, 1967 à 1969. P O R O R O C A : 692, 1897, 2487, 2544. P O R T O - A L E G R E (Manoel de Araujo : 1415. P O R T O S A N T O (Antonio de Saldanha da G a m a , C o m t e de), second Plénipotentiaire de Portugal au congrès d'Utrecht : 867, 1847, 2277. P R É L I M I N A I R E S de Paix. D u 27 m a i 1709 : 228 à 230, 281. D u 3 oc tobre 1711 : 244, 282. D u 3 n o v e m b r e 1762 : 433. D u 2 8 juillet 1800 : 708. D u 1 octobre 1801 : 769 à 790. er
P R E V O , colonisateur hollandais de la rive occidentale de l'Oyapoc en 1626 et 1627 : 1603. P R É V O S T , écrivain français de 1757. T é m o i g n a g e en faveur d u Bré sil : 2155, 2156. P R O T O C O L E S de la conférence tenue à Paris en 1855 et 1856 : 2214. P R U D H O M M E , auteur français de 1797 : 1706, 2243. P U R C H A S . Collection anglaise de voyages en 1625 : 2318, 1153, 1185, 2246, 2355, 2428, 2435. R A L E G H , explorateur anglais de la G u y a n e en 1595 : 399, 1153, 1345, 1458, 1550, 1555, 1598, 1599, 2552. (On prononce Rale.) e
R A M U S I O . Collection italienne de voyages ; 3 vol., en 1556 : 1298, 2519. R A S O (Cap) : V o y e z C A P R A S O . R A Y N A L . Propagateur de la prétention à l'Araguari en 1773 : 451. T é m o i g n a g e en faveur d u Brésil en 1780 : 2168, 2169. R E C L U S (Élisée) : Note au § 2418. R E E P S , concessionnaire hollandais d u bassin guyanais de l'Ama zone en 1689 : 1605. R E G I O M O N T A N U S . É p h é m é r i d e s de 1500, publiées en 1474 : 2580. RELATION
de la Guiane en 1674 : 1933 à 1935, 61, 360, 361, 1345.
R E Y N A U D (Saint-Elme). M é m o i r e sur le M a p á en 13, 1870, 1897, 2537.
1839 : 2415, 10,
R I B E I R O (Diogo). Carte de 1527 : 2628. Carte de 1529 : 2439, 2628, 1234 p. 326, 1624 à 1640, 2458. R I C H E L I E U (Cardinal de). Fixe l'Oyapoc c o m m e limite méridionale à la G u y a n e Française : 1906 à 1911, 57, 65. R I C H E L I E U (Duc de), Plénipotentiaire de France pour la Convention de 1817 : 874 à 930.
TABLE ALPHABÉTIQUE
499
R I O B R A N C O , affluent d u Rio Negro : 893, 894, 911, 913, 918, 919, 1330. Prétendu par la France depuis 1797 : 628, 682, 742, 767, 795, 884 à 892, 938, 967, 974, 975, 1063, 1067, 1068, 1135, 1238 p. 361, 1249, 1250. RIO G R A N D E D E S A N T A M A R I A D E L A M A R D U L C E , n o m donné à l'Amazone par son découvreur Vincent Pinçon : 2629, 1543, 2574. R I O G R A N D E do Sul : 1425, 1870. R I O D E J A N E I R O : 27, 2118, 2245. (Cette ville, aujourd'hui si p o p u leuse, n'avait d u t e m p s de Duguay-Trouin que 12000 â m e s : cela est constaté par u n d o c u m e n t des Archives de l'Empire à Rio de Janeiro.) R I O N E G R O , affluent de l'Amazone : 74, 82, 105, 691, 918, 1317, 1326 à 1331, 1334, 1243, 1870. Fréquenté par les Brésiliens dès 1645 : 1725. Fortifié par les Brésiliens avant 1690 : 1730. Prétendu par la France depuis 1776 : 485, 490, 497, 597, 599, 650, 682, 887, 938, 939, 944, 946, 967, 974, 1067, 1068, 1135, 1212, 1249, 1250. RIO T A P A D O
: 1192, 1196 à 1204.
R I V A R A : 1948, 1953, 1971, 2151, 2211. R I V I È R E . Sens générique de ce m o t : 1424 à 1426, 1580, 1581. R O B E R T . T é m o i g n a g e en faveur d u Brésil en 1782 : 2171. R O B I Q U E T . T é m o i g n a g e en faveur d u Brésil en 1852 : 2297. R O D R I G U E Z (Juan), c o m p a g n o n de C o l o m b en 1498 : 2567. R O D R I G U E Z (Manuel), écrivain espagnol de 1684. T é m o i g n a g e en faveur d u Brésil : 1945 à 1947. ROSTRO
HERMOSO
: 2574.
R O U E N (Baron). Sa part dans la question d u M a p á : 1032 à 1039, 1050, 1051, 1053, 1055, 1056, 1210, 1213, 1773. R O U I L L É , négociateur français des traités de
1700 et 1701 : 140 à
153, 210, 227 à 230, 315, 659, 1875, 1965, 1966, 1970 à 1974, 1982, 1991. ROUSSIN ROY
: 914, 1370.
(E.), prétendant français à l'Amazone
en 1858 : 1247, 1251,
1757. R O Y (J. J. E.). T é m o i g n a g e en faveur d u Brésil en 1858 : 2300. R U P U N U N Y ou R U P U N U W I N I , affluent de l'Esséquèbe ; frontière d u Brésil et de la G u y a n e Anglaise : 887, 894, 913, 918, 920, 923, 935, 974, 1330. S A (Men de) : 27. S A I N T - A M A N T , auteur français de 1822. Prétention au Rio N e g r o : 944. T é m o i g n a g e en faveur d u Brésil : 2282.
TABLE ALPHABÉTIQUE
500
S A I N T - A M B R O I S E (Terre de) : 2568, 2580, 2581. S A I N T - L O U I S (Fort de) : 2121 à 2125. S A I N T - Q U A N T I N (Alfred de), prétendant actuel au Carapapori 2418, 949, 1001, 1113 à 1221, 1233, 1565, 1566, 1707, 1758, 1769, 1772, 1773, 1779, 1783, 1870, 1899, 1900, 1905, 1910, 1929, 1938, 1973, 1981, 1996, 2004, 2006, 2027, 2028, 2032, 2054, 2078, 2096, 2098, 2103, 2108, 2121 à 2125, 2194, 2203, 2223, 2228, 2247, 2351, 2354, 2364, 2367, 2369, 2407, 2513, 2531, 2541, 2542, 2545, 2546, 2548 à 2553, 2609, 2618, 2619. S A I N T - V I N C E N T (Cap) : V o y e z C A P D E S A I N T - V I N C E N T . S A N S O N (Guillaume). Cartes de 1669, 1679, 1680 et 1689 : 313, 1345, 1353, 1564, 1939, 2357. S A N S O N (Nicolas). Cartes de 1650, 1651, 1652, 1656, 1657 : 273, 409, 1345, 1353, 1401, 1563, 1690, 1737, 2357. S A N T A R E M (Vicomte de), m o r t à Paris le 17 janvier 1856 : 1954, 1965, 1967, 1971, 1976, 1978. S A N T A M A R I A D E L A M A R D U L C E : Voir R I O G R A N D E Maria de la M a r Dulce. SÃO
de la Santa
F R A N C I S C O , fleuve brésilien : 1500 à 1503.
SÃO LEOPOLDO 1854, 2277.
(José Feliciano Fernandes Pinheiro, Vicomte de) :
S A R T I N E , ministre de la m a r i n e et des colonies sous Louis X V I . Sa part dans l'occupation du territoire brésilien en 1777 : 477, 478, 491, 2163 à 2167. SCHOMBURGK
: 900, 909 à 914, 974, 975.
S E N A P E R E I R A : 1040. S E P E T I B A (Aureliano de Souza e Oliveira Coutinho, Vicomte de). Sa part dans la question du M a p á : 1029, 1051. S E R R A (José da), gouverneur d u Pará en 1732 : 370 à 374, 2087. S I L E N C E des Portugais et des Brésiliens pendant l'occupation fran çaise des terres au S u d de l'Oyapoc dans le dernier siècle. Allégué contre le Brésil : 1128 p. 264. Réponse : 485, 489, 542 à 546, 588, 589, 1169, 1170, 2394. S I L V A (Joaquim Caetano da). Travail de 1851 sur cette m ê m e ques tion : 1257, 1992, 2019, 2022, 2154. S I L V A P O N T E S (Antonio Pires da), explorateur d u bassin du Rio Branco en 1781 : 911 à 915. S I M Õ E S D E C A R V A L H O , explorateur d u bassin d u Rio Branco en 1787 : 911 à 915.
TABLE A L P H A B É T I Q U E
501
S I M O N , auteur espagnol de 1627 : 1345. S O C I É T É de Géographie de Paris : 961 à 963, 1089, 1246, 1747 ; 1 à 8. S O U L T (Maréchal), ministre des affaires étrangères sous Louis-Phi lippe. Sa part dans la question d u M a p á : 1024 à 1037. S O U Z A C O U T I N H O ( D o m Francisco de), gouverneur d u Pará de 1790 à 1803 : 588, 781. e
S O U Z A F E R R E I R A (João de) : Note 2 au § 2504. S O U Z A F R A N C O (Bernardo de) : 1040. S O U Z A F R E I R E (Alexandre de), gouverneur d u Pará en
1729 : 362.
SPIX. Carte de 1825 : 912. S P R E N G E L , auteur allemand de 1795 : 2439, 2628. S T I E L E R : 907. STRAFFORD,
second
Plénipotentiaire
d'Angleterre
au
Congrès
d'Utrecht : 248, 259 à 262. S T R A N G F O R D , négociateur anglais d u Traité de 1810 : 834. S T U A R T (Charles). Sa part dans la Convention de 1817 : 877, 879, 881. S U C U R U J Ú , affluent guyanais de l'Amazone : 2489. S U Z A N N E T (Comte de), prétendant à l'Amazone en 1844 et en 1846 : 1079 à 1081, 1097, 1870. S Y L V E I R A ( S y m ã o Estacio da), auteur portugais de 1624 : 2453, 1128 p. 263, 1233 p. 309, 1234 p. 330, 1508, 1515, 1523, 1652, 1861, 2498 à 2500, 2502. T A C U T Ú , affluent du Rio Branco : 909, 967, 974, 1067, 1330. T A G I P U R U , canal de jonction de l'Amazone avec la rivière de Pará : 1302. T A L L E Y R A N D (Prince de), Sa part dans le Traité de 1797 : 624 à 626. Sa part dans les Traités de 1814 et 1815 : 838, 839, 857, 1847. (On prononce Talleran.) T A M B A L A : 692, 694. T A P A D O : Voyez R I O T A P A D O . TAPUJUSUS, T A P U Y A U S S Ú S , T A P U Y U S Ú S , TAPUYOSSUS, TAPYJOS U S , affluent guyanais de l'Amazone : 2630, 1874, 1886. e
T A R O U C A (João G o m e s da Silva, 4 C o m t e de), premier plénipoten tiaire de Portugal au Congrès d'Utrecht. M e m o r a n d u m du 5 m a r s 1712 : 2023 à 2033, 239 à 242, 1128 p. 260, 1146, 1147. S o n rôle à Utrecht : 252, 258 à 262. Dépêches des 16 février, 12 m a r s et 24 m a r s 1713 : 2044 à 2048, 2117, 2068. T A T T O N (Gabriel), cartographe anglais : 401 et 402.
502
TABLE ALPHABÉTIQUE
T A U L O I S (Pedro), explorateur d u bassin d u Rio Branco en 1843 et 1844 : 914. T A U N A Y (Théodore) : 1097. T A V E R N I E R . Carte de 1643 : 1345, 1353. T E I X E I R A (Pedro), héros de l'Amazone : 42, 46, 48, 50, 75, 76, 157, 158, 1304, 1695, 1723. T E I X E I R A (João) : Voir T E Y X E I R A . T E I X E Y R A (Domingos), auteur portugais de 1724 : 1943, 1865, 1951, 2343, 2381. T E R N A U X - C O M P A N S , prétendant au Carapapori et au Rio Negro en 1843 : 1067, 2272. T E S T U : Voyez L E T E S T U . T E Y X E I R A (João), géographe portugais. Atlas inédit de 1640 : 2455, 1233 p. 308, 1234 pp. 328, 329, 1507, 1514, 1521, 1556, 1862, 1882, 1886, 2498 à 2500, 2503, 2504. — Voir sur ce cartographe la note au § 2500. T H E V E T , auteur français de 1575 : 2445, 1152, 1345, 1434, 1435, 1508, 1523, 1825, 2494, 2504. T H I E R S , ministre des affaires étrangères sous Louis-Philippe. Sa part dans la question d u M a p á : 987, 993, 1038 à 1050. T I B Y (Paul), prétendant au Carapapori et au Rio Branco en 1836 et 1838 : 1060, 1063, 1773, 1782. T I G I O C A , T I J O C A : 1339, 2470. T I T R E S d u Brésil sur l'Oyapoc : 1874 à 2229. T O C A N T I N S , affluent de la rivière de Pará : 1555, 1556, 1243, 1888, 1890. T O E R É , T O H E R É , affluent guyanais de l'Amazone : 122, 138. T O P I P O C O , affluent du Jary : 2252. T O R C Y (Marquis de), ministre des affaires étrangères sous Louis X I V de 1696 à 1715 : 227 à 230, 286. T O R D E S I L L A S : V o y e z T R A I T É d u 7 juin 1494. T O R R E G O , T A U R E G E : 50, 1557 à 1560, 1695, 1701, 1948, 1949. TRACAJATUBA
, affluent de l'Araguari : 1103.
T R A I T É d u 7 juin 1494, à Tordesillas : 77, 1273, 1611 à 1657, 1890, 1628. T R A I T É d u 10 août 1678, à N i m è g u e : 114. T R A I T É d u 4 m a r s 1700, à Lisbonne. Ses antécédents : 1874 à 1901, 1904
à
1912, 1922, 1923, 1928 à 1931, 1940 à 1966, 109 à 138, 1709.
TABLE ALPHABÉTIQUE
503
1707. S a négociation : 139 à 178, 1230 p. 290, 1967 à 1969, 1970 à 1974, 1982, 1984. Son texte original a été rédigé par le cabinet de Lisbonne, le texte français n'en est qu'une traduction : 1983. Texte portugais : 2631. Texte français : 2632. — Éditions du texte portu gais, défectueuses : 1976. Éditions fragmentaires d u texte français : 1977. Analyse du traité : 1230 pp. 290, 291, 1232 p. 298, 1234 p. 316, 179 à 201, 278, 1979 à 1986, 1987, 1988. Ce traité fondamental a été faussé par Raynal, Larue, Couvray de Beauregard, W a r d e n , et par M . de Saint-Quantin : 1128 p. 265, 1211, 1214 à 1220. T R A I T É du 18 juin 1701, à Lisbonne : 202 à 213, 279, 1233 p. 302, 1989 à 1995. Faussé par M . de Saint-Quantin et par M . le Baron de Butenval : 1996, 1997. T R A I T É du 7 septembre T R A I T É du
1701, à La Haye
16 m a r s 1703, à Lisbonne
: 214.
: 215 à 224, 280, 1998 à 2002.
T R A I T É du 11 avril 1713, à Utrecht, entre la France 864.
et l'Angleterre :
T R A I T É du 11 avril 1713, à Utrecht, entre la France et le Portugal. Ses antécédents : 202 à 233, 278 à 284, 1975 à 2018, 2034 à 2043. Sa négociation : 234 à 264, 2019 à 2033, 2044 à 2048, 2068, 2069. Ses deux textes, portugais et français, ont été rédigés par les pléni potentiaires d u Portugal : 2066 à 2070. Texte portugais : 2633. Texte français : 2634. Éditions d u texte portugais : 2049, 2051, 2056, 2057. Éditions d u texte français : 2049, 2050, 2052, 2053 à 2055, 2056, 2057. Analyse du traité : 265 à 322, 2058 à 2114. Sa prétendue intention : 1128 pp. 265 à 266, 1130, 1209 à 1220, 1231, 1233 pp. 300, 301, 1793 à 1802, 2397 à 2402, 2588. Sa véritable intention : 1232, 1234 p. 316, 2403 à 2421, 2589, 2615, 2616. F a u s s é par Lescallier, 596 à 630, 2195, 2196 ; par W a r d e n , 957 ; par Constancio, 1065 ; par le Journal de la Marine, 1066 ; par M. Auguis, 1066 ; par M . le d u c de V a l m y , 1072. La
France veut se débarrasser
d u Traité d'Utrecht : 691, 1091
p. 241 à 242, 1235 p. 336, 1240 à 1281, 2422, 2423. Cependant le Traité d'Utrecht n'a pas été u n pur sacrifice i m p o s é à la France ; c'est le résultat d'une transaction, bien douloureuse p o u r le Portugal : 2116 à 2119. T R A I T É du 10 février 1763, à Paris : 435. T R A I T É du 22 juillet 1795, à Bâle: 610, 611. T R A I T É du 18 août 1796, à Saint-Ildefonse : 610, 611. T R A I T É du
10 août 1797, à Paris: 1230 p. 292, 1237 pp. 343, 357,
504
TABLE ALPHABÉTIQUE
609 à 635, 684, 2119, 2186 à 2188, 2194. Sa véritable signification est très favorable au Brésil : 636 à 641, 2189 à 2193. er
T R A I T É du 1
octobre 1800, à Madrid
T R A I T É du 29 janvier T R A I T É du
: 711 à 715.
1801 : 725.
13 février 1801 : 726.
T R A I T É du 6 juin 1801, à Badajoz
: 705, 706, 709, 710, 718 à 757.
769 à 778, 796, 886, 2119. T R A I T É du 29 septembre
1801, à Madrid
: 705, 706, 709, 710, 759 à
790, 886, 896, 2119. T R A I T É du 25 m a r s 1802, à Amiens 886, 1846.
: 705, 706, 709, 710, 769 à 799,
T R A I T É du 27 octobre 1807, à Fontainebleau T R A I T É du
: 800 à 816.
19 février 1810, à Rio de Janeiro : 833 à 835, 849, 851,
869. T R A I T É du 30 mai 1814, à Paris : 837 à 840. S a véritable portée : 841 à 844. T R A I T É du 22 janvier 1815, à Vienne : 949 à 953. T R A I T É du 9 juin 1815, à Vienne.
V o y e z Acte.
T R A I T É du 28 août 1817, à
Voyez
Paris.
Convention.
T R E V I S A N , plagiaire de Martyr. Publication de 1504 : 2546. T R É V O U X (Dictionnaire de). T é m o i g n a g e favorable au Brésil en 1721 et en 1771 : 2120, 2157. T R O M B E T A S , affluent guyanais de l'Amazone : 972, 974, 1249, 2615. T U C U J Ú S , dans le continent de la G u y a n e : 1696 à 1699. T U M U C U M A Q U E (Chaîne), frontière intérieure d u Brésil et de la G u y a n e Française : 580, 677, 767, 894, 931 à 936, 972, 1067, 1133, 1230 p. 295, 2208, 2289, 2608 à 2616, 2625. Son importance : 1126. T Y T L E R : 2506. U L L O A , auteur espagnol de 1749 : 1724, 1725, 2009, 2013. U R A R I C O E R A , affluent d u Rio Branco : 974. U R C U L L Ú : 2529. U R U G U A Y (Paulino José Soares de Souza, Vicomte de l'), Plénipo tentiaire d u Brésil dans la conférence tenue à Paris en 1855 et 1856 : 1225 à 1229, 1230, 1232, 1234, 1235 à 1240, 1869, 1876, 1971, 2035, 2400. UTRECHT
(Traité) : V o y e z T R A I T É d u 11 avril 1713, à Utrecht.
V A L D O V I N O S , c o m p a g n o n de Vincent Pinçon : 2534, 1638, 2554. V A L M Y (Duc de), prétendant au voisinage de l'Amazone en 1072, 1119, 1785.
1844 :
TABLE ALPHABÉTIQUE
505
V A N K E U L E N . Atlas hollandais de 1684 : 2087, 354, 355, 620, 945, 1066, 1230 p. 289, 1345, 1353, 1780, 1781, 1886, 2087, 2091, 2093, 2261. V A N L A N G R E N , géographe belge. Carte de 1596 : 2450, 1230 p. 289, 1233 p, 306, 1234 p. 323, 1152, 1345, 1353, 1355, 1434, 1435, 1459, 1507, 1521, 1523, 1751, 1807, 2458, 2477, 2495 à 2497, 2504. VAN R Y E N , colonisateur hollandais de la rive occidentale de l'Oyapoc en 1627 : 20, 1603. V A R N H A G E N (Francisco A d o l p h o de) : 24, 1246, 1256, 1257, 1259, 1260, 1417, 1418, 1613, 1651, 1662, 1716, 1747, 1860, 1887, 1890, 1913, 2447, 2529, 2573, 2581, 2629, 2630, et l'article Fatton. V A S C O N C E L L O S (le P. S i m ã o de), auteur portugais de 1663 : 2457, 1345, 1472 à 1486, 1508, 1513, 1523, 1671, 1672, 1863, 2498 à 2500, 2503, 2504. Voir note 2 au § 2504. e
V A U G O N D Y . Carte de 1750 : 316, 429. V A Z D O U R A D O . Atlas portugais de 1571 : 2529, 2597, 1345, 1508, 1516, 1521. V I C T O R H U G U E S , gouverneur de la G u y a n e Française en 1802: 786 à 790, 1249. V I E I R A , le grand écrivain moitié Portugais, moitié Brésilien. Allégué contre le Brésil : 1362 à 1365. Réponse : 1366 à 1387. V I E N N E (Acte de) : V o y e z A C T E de Vienne. V I L L E G A I G N O N : 27. V I N C E N T P I N Ç O N . Ses découvertes : 692 à 694, 1084 à 1086, 1094, 1128 pp. 264 à 265, 1233 pp. 312 à 313, 1234 pp. 322 à 323, 1411 à 1415, 1636 à 1647, 2530 à 2583, 2594, 2595. S a Concession Royale d u 5 septembre 1501 : 2629, 2572 à 2582. V I N C E N T P I N Ç O N (Baie de), n o m indu d u canal de Carapapori : 342, 346, 349, 351, 385, 485, 554, 555, 942, 1128, 1154 à 1163. C o m m e n t introduit : 2548 à 2553. V I N C E N T P I N Ç O N (Rivière de), n o m
européen de l'Oyapoc : 1874 à
1901, 1912, 1913, 1954 à 1959, 1975 à 1986, 2005 à 2015, 2019 à 2022, 2023 à 2033, 2034 à 2043, 2044 à 2048, 2049 à 2114, 2438 à 2529, 2530 à 2583. Faux
Vincent
Pinçon
tout près de l'Amazone : 352, 353, 386 à
393, 628 à 641, 939, 963, 964, 968, 987, 1001, 1007, 1054, 1055, 1059 à 1074, 1128 à 1221, 1768 à 1868. Faux
Vincent Pinçon
en dedans de l'Amazone : 689 à 704, 1093 à
1095, 1261, 1266, 1403 à 1528. WAIABEGO, WAJABEGO, 2319.
pour
W A Y A P O C O : 2312, 2314 à 2317,
506
TABLE ALPHABÉTIQUE
W A L C K E N A E R (Baron), auteur français de 1837 : 1007, 1062, 1230 pp. 292, 293, 1237 pp. 349 à 353, 1782, 1870. T é m o i g n a g e en faveur du Brésil : 2209 à 2213. —
Voir aussi note au § 1898.
W A L E W S K I (Comte), ministre des affaires étrangères pendant la conférence tenue à Paris en 1855 et 1856 : 1228, 1231. W A R D E N , propagateur des prétentions à l'Araguari et à l'Amazone en 1832 et 1834 : 957, 967, 1065, 1097, 1218, 1706, 1782, 2557. W A R Ÿ P O C O : 354 à 358, 945, 1128, 1780, 2087, 2091. W A Y A P A G O , p o u r W A Y A P O C O : 2261, 2432. W A Y A P O C O , forme primitive d ' O Y A P O C . C'était p r o p r e m e n t le n o m d u Cap d'Orange : 2259 à 2273. W E L L I N G T O N (Duc de). Sa part dans la Convention 922 à 924, 926, 935.
de 1817 : 881,
W I A , orthographe anglaise p o u r W A Y A : 2267. W I A P A G O , pour W I A P O C O : 2312. W I A P O C , p o u r W I A P O C O : 1866, 2351 à 2361, 2383. W I A P O C O , orthographe anglaise de W A Y A P O C O : 1176, 1840, 1902, 2213, 2234, 2256 à 2259, 2355 à 2357. W I A P O G O , pour W I A P O C O : 1233 p. 308. W I A - W I A , orthographe anglaise p o u r W A Y A - W A Y A : 2267. W I L S O N , colon anglais de l'Oyapoc, de 1604 à 1606. Allégué contre le Brésil : 1752, 1790, 1836, 2422, 2592. Réponse : 2428 à 2437, 2593. W Y T F L I E T , auteur belge. Cartes de 1597 : 2451, 1152, 1345, 1353, 1355, 1434, 1435, 1461, 1507, 1523, 1751, 1807, 2458, 2477, 2495 à 2497, 2504. Y A P O C , f o r m e d ' O Y A P O C : 306 à 317, 1145, 2103, 2104, 2126 à 2129, 2591. Y A P O C O , f o r m e d ' O Y A P O C : 313, 316, 1902, 1929, 1932, 2003, 2004, 2016 à 2018, 2138, 2142, 2170, 2171. Y A P O Q U E , f o r m e d ' O Y A P O C : 1937, 1939. Y E O : 847. Y V E S d'Évreux, auteur français de 1615 : 1345. Z A P A R A R A : 1339. Z U R L A , écrivain italien de 1818 et 1819 : 2546.
FIN
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DE
FLEURUS,
9