Discours prononcé par M. René Veber le 29 novembre 1937

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RÉPUBLIQUE

FRANÇAISE

LIBERTÉ. — ÉGALITÉ. — FRATERNITÉ

GUYANE

FRANÇAISE

DISCOURS PRONONCÉ PAR

M. René V E B E R GOUVERNEUR

DE

LA G U Y A N E

FRANÇAISE

A L ' O U V E R T U R E DE L A

Session

ordinaire

du Conseil

29 NOVEMBRE

qénéral

1937

CAYENNE IMPRIMERIE DU GOUVERNEMENT. 1937

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Alexandre

Franconié

Conseil général de la Guyane


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Alexandre

Franconié

Conseil général de la Guyane


RÉPUBLIQUE

FRANÇAISE

LIBERTÉ. — ÉGALITÉ. — FRATERNITÉ

GUYANE FRANÇAISE •

D I S C O U R S PRONONCÉ PAR

M. René V E B E R GOUVERNEUR

DE

LA

GUYANE

A L'OUVERTURE

Session

ordinaire

FRANÇAISE

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Conseil général de la Guyane


R É P U B L I Q U E

F R A N Ç A I S E

LIBERTÉ. — ÉGALITÉ. — FRATERNITÉ

GUYANE

FRANÇAISE.

DISCOURS PRONONCÉ

PAR

M. René V E B E R GOUVERNEUR

DE LA

GUYANE FRANÇAISE-

A L'OUVERTURE

DE

LA

S e s s i o n ordinaire du Conseil 29

MESSIEURS

général

NOVEMBRE 1 9 3 7

LES

CONSEILLERS

GÉNÉRAUX,

Depuis votre réunion du mois d'août, les élections p o u r le r e n o u v e l l e m e n t triennal du Conseil général ont eu lieu. Deux m e m b r e s de l'Assemblée ont reçu confirmation de leur m a n d a t . Les troisième et cinquième circonscriptions se sont d o n n é e s de n o u v e a u x conseillers. A tous, j ' a d r e s s e m e s félicitations. Tandis qu'aux premiers je dis combien leurs collègues et moi, n o u s n o u s réjouissons de recevoir e n c o r e leur c o n c o u r s , je souhaite la bienvenue à Messieurs les conseillers généraux itobo et T h a m a r . Je tiens à les remercier à n o u v e a u des a s s u r a n c e s qu'ils m ' o n t déjà d o n n é e s , d ' a p p o r t e r au Conseil général ce souci de bien public et l'esprit de collaboration plein de tact et de pondération qui sont de règle en celte Assemblé.' c o m m e le veut d'ailleurs l'intérêt d e la Guyane.

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—2— Messieurs les Conseillers généraux, En ma dernière allocution, j'ai manifesté les scriliments que les Guyanais cl le Gouvernemeril local ont éprouvés à l'appel du Député de la colonie d a n s les Conseils du. Gouvernement. Je me borne à le rappeler p o u r ajouter à l'adresse du Gou­ vernement de la République, de MM. le Ministre des Colonies et le Secrétaire d'Etat l'expression de noire vive reconnais­ sance pour les témoignages d'intérêt el de particulière sollici­ tude que la Guyane reçoit d'eux. La Mission d'Inspection qui est parmi nous en est une m a r q u é évidente, car je suis convaincu que les travaux de M. l'Inspecteur Bonrgeois-Gavardin contribueront à préciser les facultés el les besoins de la Guyane, puis à définir el à ob­ tenir les moyens p r o p r e s à les satisfaire. +

*

Avant d'entrer d a n s le vif de mon sujet, je liens à a p p o r t e r la très sincère expression de ma reconnaissance à la Commis­ sion p e r m a n e n t e de voire Conseil. La confiante collaboration que'•on Président et ses m e m b r e s m'ont a p p o i t i e , les avis éclairés qu'ils ont d o n n é s à mon Gouvernement leur confèrent une part capitale d a n s le mérite des progrès qui ont pu être réalisés. *

Celte session de voire Assemblée est consacrée à l'élude du budget et des amendements qu'il convient d'introduire d a n s notre domaine financier. La parfaite, intelligence des projets déposés réclame un exposé des faits majeurs qui se sont déroulés depuis l'an passé. Cepeiulanl. il serait insuffisant, p o u r tirer des termes de comparaison valables et par suite des conclusions exactes, dè limiter à celte période troublée — du point de v u e é c o n o ­ mique, monétaire et financier — l'exposé à vous faire. Les circouslances requièrent votre attention la plus vigilante et tout voire dévouement aux intérêts généraux de la colonie. Leur application réclamé que vous soyez a m p l e m e n t informés, c o m m e il importe qu'on le soit également, hors de celle enceinte, el même au-delà de nos rivages pour juger saine­ ment du présent et de l'avenir de la G u y a n e .


—3—

L'ACTION SOCIALE Le Travail.— Intervertissant l'ordonnance des discours d e tradition, j ' a b o r d e en premier lieu les questions sociales el du travail. Il me plait de marquer ainsi la place — la première — que j'oclroie à ces p r o b l è m e s , semblable à celle que leur assignent le Parlement el le Gouvernement de ta République. Depuis 1930 pa<=se sur tout l'Empire français le souffle a r d e n t d'un altruisme, générateur de l'amélioration de la con­ dition h u m a i n e . Certains s'en m o n t r è r e n t s u r p r i s . D'autres, plus clairvoyants, le prévoyaient et s'y p r é p a r a i e n t . L'an dernier, j ' a i félicité le pays d'avoir ignoré les excès цж celle évolution a pu susciter ailleurs. Je suis h e u r e u x de voir q u e l'œuvre qui s'est accomplie ici, le fut dans le calme et d a n s l'entente. Elle n'en sera que plus féconde en bien-être et en justice. Elle créera la confiance indispensable au déve-' l o p p e m e n t des réformes engagées. ;

Je remercie tous ceux qui, p a r bon esprit, souci de c o n c o r d e et de collaboration ont une p a r t d a n s ces r é s u l t a t s . Législation sociale.— Ainsi que vous le savez, les c o n ­ gés a n n u e l s payés ont été établis dans tontes les professions Les principes en ont été définis en trois arrêtés, où esl faite une large part aux ententes e n t r e employeurs el salariés. La valeur de ces actes s'est trouvée éprouvée p a r l'accord tout de suite acquis d a n s toutes les professions, n o t a m m e n t entre les personnels naviguant el les a r m a t e u r s p o u r lesquels l'ajustement d e tous les intérêts pouvait être préjugé délicat. Sept arrêtés ont fixé les conditions d'application d e la loi sur la semaine de 40 heures.

locale

Là encore, pas de difficultés puisque l'entente a permis d'a­ baisser les légers obstacles que les pratiques professionnelles semblaient devoir dresser. L'an dernier, je v o u s a n n o n ç a i que 1937 ne finirait pas sans qu'aboutisse la question de la protection ouvrière contre les accidents du travail. C'est d a n s le silence qui accompagne toujours les actions qui veulent être p e r s é v é r a n t e s , que l'élude s'en est poursuivie!


— 4 — En mai, les projets de trois décrets el de treize arrêtés ont été soumis au Départemenl, qui a p p o r t e n t aux patrons et, aux ouvriers un statut de sauvegarde solidaire. Je suis heureux d'annoncer que ces trois décrets viennent d'être signés. La question était en suspens depuis 1921. Calqué sur la procédure que j'avais instituée à l'occasion d'un cas d'espèce, un décret est intervenu, qui rend obliga­ toire, la conciliation et l'arbitrage préalables à tout conflit colleclif du travail. C'esl le remède préventif, destiné à é p a r g n e r à la vie et l'économie locaies, les misères que valent p o u r tous les heurts sociaux. Le répertoire des Syndic ils et l'enregistrement des décla­ rations de ces associations a été établi el mis à j o u r . Enfin, il a été procédé à la revision du Livre I d u . c o d e du Travail, en vue de son application en Guyane. En faire mention est simple, la tâche, par contre, étail considérable. Tel est Messieurs, sur ces seuls éléments essentiels, l'apport de 1937 à l'œuvre d'organisation du travail. Les promesses de lin 193G sont tenues. Inspection du travail. Dans l'amélioration de la c o n ­ dition du travailleur et de ses relations avec le p a t r o n a l , il n'y a pas de lin. Si des étapes se m a r q u e n t , c'est p o u r parfaire d a n s l'application, l'ébauche d ' h i e r ; mais sitôt la mise en m o u v e m e n t achevée, il faut poursuivre. .Tout ce corps de législation sociale risquerait, de d e m e u r e r sans effet, si nous ne voulions l'animer. Dans l'expérience de celle a n n é e , des services locaux ont dû, vous le savez, improviser les organismes p r o p r e s à veiller à l'application des réformes introduites, concilier les points de \ lie, h a r m o n i s e r les intérêts. Pjfyi.r ces actions d'apaisement, j'ai fait appel à la bonne volonté de personnalités donl l'équité et l'humanité r e c o n ­ nues garantissaient la valeur des solutions a t t e n d u e s . Mais c'était : l'improvisation. La vie du travail, de nos temps, ne se satisfait plus de ces r e c o u r s inopinés à des procédures improvisées. 11 faut prévenir


—5— les incompréhensions en expliquant la loi el en veillant à son application. Cette loi, ne peut être pesante el sembler injuste, q u e si elle est. ignorée ou m é c o n n u e . Or, elle a un sens particulier. Elle contient un esprit qui ne ressort pas toujours de sa lettre. Elle répond à des exigences de la \ i e professionnelle s u r les­ quelles le profane en général est peu instruit. Le c œ u r lui seraitil très grand, celui qui n'est pas accoutumé à ces problèmes ne peut guère en prévenir les difficultés; dès lors.il se h e u r t e à elles étant souvent dans l'impossibilité de les r é s o u d r e . Nous ne voulons pas q u e nos textes légaux d e m e u r e n t sans celle fécondation, qui leur d o n n e leur plein effet et les hausse à leur rôle d'assurance, de justice et de, concorde sociales. C'est p o u r q u o i , après avoir constitué la Commission p e r m a ­ nente du travail, j ' a i décidé d'introduire ici le rouage d e l'inspection du travail. Il ne s'agit point d'une façade, de quelque a p p a r e n c e de réforme qu'un fonctionnaire d'administration générale accom­ plira conjointement et en sus de son labeur normal II faut q u e celle inspection du travail soit exercée p a r un « inspecteur du travail » issu du cadre métropolitain de ces spécialistes, ouvert aux conditions de l'économie locale. L'apport qui a élé fait en 193(5 et 1937 de meilleures régies de vie du travailleur et de ses relations avec son e m p l o y e u r n'est pas p o u r moi un décor. La modération q u e j ' a i d e m a n d é e aux u n s et, aux a u t r e s — el qu'ils m'ont apportée d a n s un large sentiment de confiance dont j e les r e m e r c i e — n'impliquait ni crainte, ni réserve. Elle voulait la stricte mesure q u e réclame tout édifice p o u r qu'il d u r e . Nos textes sociaux doivent être éclairés. Ils ne doivent être suspectés p a r p e r s o n n e , ni utilisés à des fins de désorganisa­ tion de l'activité du pays. Leur vraie signification, leur juste c o m p r é h e n s i o n , leur exacte application seront dégagées et faites par l'inspecteur d a n s l'atelier, d a n s l'usine, au contact de l'ouvrier et du p a ­ tron. Cet « ajustage » des intérêts, fera l'œuvre parfaite c o m m e le patient labeur de l'artisan parachève, détail a p r è s détail, sa mailrcssc-pièce dont la machine ne peut atteindre la per­ fection,


—6— Inspection rationnelle, active et p e r m a n e n t e , visite aussi fréquente que possible des établissements gros et petits, en­ tretien en h a r m o n i e des e m p l o y e u r s et employés, application des contrats de travail, du contrat d'apprentissage, des c o n ­ ventions collectives du travail, placement des travailleurs, institutions contre le c h ô m a g e , surveillance du louage de service, du placement, de la retenue et de la saisie des sa­ laires, contrôle des professions dangereuses, du travail de nuit, des femmes et des enfants, hygiène el sécurité des tra­ vailleurs, règlement des accidents du travail cl r é p a r a t i o n des d o m m a g e s aux facultés .de labeur, et enfin, coopération di­ recte aux organismes paritaires de décision ou de consultation traitant du travail. Tel est, Messieurs, le c h a m p de compétence de cet nisme que je tiens p o u r essentiel.

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Sa création r é p o n d à mes sentiments profonds de sollici­ tude envers tous ceux, p a t r o n s et o u v r i e r s , qui travaillent. Il contribuera à leur a p p o r t e r la sécurité d a n s le labeur, l'espoir d a n s l'avenir, et, à la colonie, la sûreté des lendemains p a r l'ardeur de ses enfants au travail. Chômage.— Vous vous souvenez qu'un des b u t s que je m'étais assignés était de le r é d u i r e . Nos travaux sur fonds d ' e m p r u n t , ceux que la contribution sur le fonds spécial a permis d ' e n t r e p r e n d r e — en dépit de sa réduction d'un m i l l i o n — , ceux qui ont été engagés s u r les fonds du Service local, ont d o n n é aux ouvriers l'occasion de recevoir des salaires. Il est avéré que p o u r le présent, nous n'avons plus de c h ô ­ m e u r s , puisque les entreprises du bâtiment, celle de la coupe des bois et de leur t r a n s p o r t , les exploitations sucrière et rlmmière, celles de la culture des bananiers, offrent des emplois et par suite des m o y e n s de vie. Le b u t est atteint ! Nos entreprises de travaux, fort h e u r e u s e m e n t , d é b o r d e n t l'année caleiidaire, et vont, demain c o m m e hier, p e r m e t t r e à maint foyer de vivre par un labeur digne el h o n n ê t e . Il va peu de temps, u n e m p l o y e u r affirmait qu'à une offre de travail, il avait eu la joie de ne voir r é p o n d r e que 4 créoles et plusieurs dizaines de libérés. Naguère, certaines c o m m u n e s ne m'onl-ellcs pas e x p r i m é leur désir de suppléer à l'absence


— 7 — de travailleurs disponibles p a r m i leurs habitants, p a r lisalion de quelques assignés.

l'uli-

Hier enfin, des industriels n'ont-il pas d e m a n d é de r e m p l a c e r p a r une corvée pénale, la main d'œuvre libre faisant défaut. Je me b o r n e à énoncer ces témoignages p o u r vous c o m ­ m u n i q u e r l'assurance que d a n s l'ordre industriel, agricole et commercial, les offres de travail s'accroissent qui éloignent des foyers le spectre du sans-travail et du sans-pain. Mouvement de la population.— Le dernier recensement a d o n n é p o u r l'ensemble de la Guyane un chiffre de 3 0 , 8 7 0 habitants. Pour officiel (pie soit ce chiffre vous me permettrez de dire, qu'il doit êlre affecté d'un coefficient réductif assez élevé. Discerner les motifs de l'erreur n'est pas de cet instant. Voire perspicacité y atteindra s û r e m e n t . Je me b o r n e à décla­ rer : Èràre hùmannin est! Ce chiffre est déjà 1res faible. Or au cours de ces temps der­ niers, I' « appel de l'or » a provoqué des m o u v e m e n t s de p o ­ pulation. Je tiens à vous dire qu'ils n'ont pas eu l'ampleur q u e la r e n o m m é e leur attribua. Certains « enfants pro­ digues » sont revenus au pays. Peu se sont e n r i c h i s ; d'au­ tres n'ont subi plus de d o m m a g e s q u ' u n e subsistance mal assurée d u r a n t l'absence ; mais le plus g r a n d n o m b r e a été déçu par les privations, la fatigue du labeur, les atteintes de la maladie, et — je dois l'ajouter à regret — p a r de fâcheux traitements r e n c o n t r é s . Accueillons à b r a s ouverts ceux à qui la fortune a été c o n ­ t r a i r e . Aidons-les à r e p r e n d r e place p a r m i n o u s , à travailler notre sol qui, moins capricieux envers ses enfants q u ' u n e t e r r e étrangère n'en éprouvera pas a u t a n t la sauté t o u t en d o n n a n t à leur labeur une rémunération qui les feront vivre. Qu'ils trouvent d a n s la joie de la terre natale retrouvée, d a n s la satisfaction de concourir au labeur de la petite Çatrie, la compensation des épreuves subies ailleurs, et un motif d'at­ tachement au sol qui est leur et ne d e m a n d e q u ' a i e s n o u r r i r . Qu'ils ne l'abandonnent plus ! Ce m o u v e m e n t non seulement est arrêté, mais des r e t o u r s se sont produits. L'enquête l'aile à ce sujet à dégagé les chif­ fres s u i v a n t s :


—8— En 193i), l'excès des départs s u r les arrivées et les r e t o u r s fut de 561 En 1 9 3 7 , — au 3 0 s e p t e m b r e — les d é p a r t s ne sont plus en excédent ce sont les arrivées et les rentrées 94 Le n o m b r e "des absents

nous

est

donc

connu.

Il est d'environ Je sais qu'il en est beaucoup qui ont déjà rejoint la française du moyeu Oyapock ou s'apprêtent à le faire.

467 rive

A ce p r o p o s , que ceux qui ont à c œ u r le dévelop­ p e m e n t de ce pays se mettent en garde c o n t r e les crises de pessimisme qui le secouent parfois. Au m o m e n t où la « ruée vers le Brésil » se produisit, de tous côtés, venaient des bruits d' « exode en masse ». Souvenez-vous de l'émotion à la suite de ce flux de nouvelles déferlant j u s q u ' à nous Le Maroni se vidait. La Mana se dépeuplait. Le S i n n a m a r y était a b a n ­ d o n n é . La Comté et l'Approuague étaient désertées. Je ne dissimule pas les départs puisque j ' e n ai d o n n é les chif­ fres. Mais je devais vous p e r m e t t r e de m e s u r e r avec exactitude l'importance de la saignée d'activité que n o u s avons subie, p o u r q u e vous ne vous laissiez pas a b a t t r e , et s u r t o u t , afin que les esprits mal avertis ne puissent croire que s'est p r o ­ duite une véritable fuite de population r e n d a n t déserte n o t r e chère colonie. La main-d'œuvre est rare Certes, mais ne c o n t r i b u o n s pas à exagérer notre mal. Ce mal, auquel il n o u s faut p o r t e r r e ­ mède p a r l'immigration. Immigration.— Vous pensez bien q u e j e ne suis pas d e m e u r é parmi vous sans fixer mon esprit sur cette question. Son intérêt éclate aux yeux, m ê m e de celui qui ne voudrait pas voir. Il semble q u e cette terre était prédestinée à toutes les formes d'immigration, quels qu'en soient les mobiles. Mais aussi, un destin funeste les a toutes vouées à un c o m ­ plet échec. A ceux qui pensent trouver la solution des actuels p r o b l è m e s h u m a i n s à la soûle invocation des précédents de l'Histoire, je laisse le soin de l'exégèse. Ce n'est pas la matière qui manquera.


— 9 — Sans mépriser l'intérêt des expériences passées, je tiens pour acquis q u e la notion que nous avons du devoir de l'homme envers l ' h o m m e , du rôle des pouvoirs publics à l'égard d e celui qui accepte de changer de sol p o u r vivre et. travailler, s'est trop modifiée au cours des dernières années pour q u e d'utiles leçons soient puisées d a n s les feuillets j a u n i s des archives ou des recueils de textes. Il ne s'agit plus de créer des «.ateliers de discipline » ou des « ateliers de travail »,de libérer des esclaves par d é d o m ­ m a g e m e n t de leurs maîtres, mais en a b a n d o n n a n t le serviteur face à face avec la i n h è r e . Il ne s'agit pas de croire !a conscience satisfaite p o u r avoir d o n n é vingt francs à q u i c o n q u e a u r a engagé un h o m m e , sans a u t r e garantie que le loîl de paille, le bati de lit et la m o u s ­ tiquaire. Le p r o b l è m e est plus vaste et plus c o m p l e x e . Il faut l'aborder sans faux-fuyant, en écartant résolument l'arrière-pensée d'obtenir un premier contingent p o u r le besoin d'aujourd'hui sans se soucier des répercussions de la d é c e p ­ tion que sentiraient les i m m i g r é s . C'est d o n c d a n s le d o m a i n e plus p r o c h e des tentatives de cet o r d r e que j'ai cherché des e x e m p l e s . Les t e m p s présents en sont m a l h e u r e u s e m e n t r i c h e s : le chômage, les doctrines raciales, l'accroissement systématique de certaines races à des lins d'expansion en des pays qui cessent d'ailleurs de les vouloir a b s o r b e r , ont d é t e r m i n é maints g r o u p e s h u m a i n s à r e c h e r c h e r leur transfert. Le p r o b l è m e de l'immigration est double d'aspect, selon le but qu'on se p r o p o s e . L'un, en effet, vise à l'établissement d'individus en vue de leur fixation sans limite de t e m p s , qui se créent une vie plus ou moins i n d é p e n d a n t e , n o t a m m e n t d a n s l'agriculture. Celte migration suppose le choix et la préparation des t e r r e s , leur distribution, le t r a n s p o r t et l'installation d e s p e r s o n n e s en famille, leur é q u i p e m e n t liminaire, leur subsistance p e n d a n t la période préalable à la p r e m i è r e récolle, la concession des soins médicaux, etc. Enuniérer ces quelques éléments du p r o b l è m e , c'est m o n ­ t r e r sa complexité, mettre en lumière l'armature financière qu'il réclame, la p r é p a r a t i o n qu'il exige.


— 10 — L'autre mode d'Immigration se b o r n e à l'apport de travail­ leurs dont la fixation, improbable, n'est pas le b u t , mais qui par renouvellements périodiques prêteront leurs services a u x entreprises existantes. Migration à lin de colonisation; migration à lin de louages de services, telles sont les deux modalités. Elles ne s'excluent p a s . Nous avons besoin de l'une et de l'autre. Mais la première est. plus difficile à p r é p a r e r dans les textes, d a n s les faits, el plus lente dans la réalisation q u e la deuxième. Celle-ci, au contraire, est plus aisée à déterminer, à p r é p a ­ ration plus brève et destinée à susciter plus d'intérêt immédiat de la part de ceux que tenaille la crainte d'une pénurie d'ou­ vriers agricoles. Enfin, il n'est pas exclu que des migrants à louage de service se transforment en migrants à lin de colonal si les c o n d i ­ tions de vie, de labeur, d'installation qui l e u r s o n t faites les induisent à se faire rejoindre p a r leur famille. Tous ces problèmes Ont.des précédents r é c e n t s : le Brésil nous en d o n n e pour le premier o r d r e ; l'Indochine, pour le second, avec la possibilité de l'évolution vers le mode mixte. Des Nord-Africains sont migrants, u n i s il faut reconnaître qu'à ce j o u r , ce n'est guère qu'en pays tropical et non é q u a torial qu'ils ont consenti à s'expatrier. Ce qui importe tout d'abord, c'est de découvrir, les régions où existent les masses su.sceptiblesd'éinigrer. J'ai ouvert une véritable prospection de tous les milieux qui peuvent alimenter un m o u v e m e n t ayant p o u r objet le louage de services. . Du Brésil, la réponse a été négative. Des Indes Néerlandaises, s u r lesquelles l'exemple de nos voisins du Nord avait fait fonder q u e l q u e espoir, aucun succès n'est à a t t e n d r e . Une prohibition vient d'être édictée en mai 1 9 3 6 . L'Inde anglaise s'est depuis longtemps fermée à tout d é p a r t pour une terre qui ne soit pas de l'Empire b r i t a n n i q u e .


— 11 — Du S u r i n a m , les j a v a n a i s ne sont guère prêts à partir puisque les Jndes Orientales o n t retiré, p a r un acte olliciel, l'espoir de nouveaux envois. J e dois indiquer que le Gouvernement général de Mada­ gascar q u i avait présenté au Gouvernement Néerlandais des Indes Orientales, u n e d e m a n d e d'autorisation louchant 1,500 malais, s'est vu opposer une fin de non-recevoir en dépit d e s affinités raciales existant e n t r e c e r l a i n s malgaches et l e s m a l a y o polynésiens. Demeureraient à ma connaissance, deux régions où nos besoins p o u r r a i e n t peut-être t r o u v e r satisfaction: l'Indochine, cl plus précisément le T o n k i n , e t certaines parties de l'Afrique du Nord. J'ai, c o r r e s p o n d u avec les autorités de ces deux p a y s . Les p r e m i è r e s réponses ne sont pas décourageantes, mais le problème a besoin d'être précisé. Il convient aussi q u e , face aux conditions en usage, n o u s imaginions les solutions nous p e r m e t t a n t d'y satisfaire, car il serait vain d é c o m p t e r que de l'Indochine par exemple, n o u s tirerons de la main-d'œuvre à des avantages moindres q u e ceux (pie la Nouvelle-Calédonie, moins lointaine et plus clé­ m e n t e dut accepter. L'éloignemenl de la Guyane, son excentricité p a r r a p p o r t a i ] m o n d e oriental, sa réputation d'insalubrité — il faut le dire aussi, de lerrc de répression — ne sont pas pour d i m i n u e r les prestations qui p o u r r o n t être d e m a n d é e s en faveur des engagés. Des r e c r u t e m e n t s ont déjà fixé les règles. Nous serions mal venus à vouloir les p l i e r a nos exigences. Quant à l'Afrique du Nord, sans q u ' i l e n l r e d a n s n o i r e esprit la moindre, intention de spéculer s u r la misère qui sévit en certaines de ses régions, M n'est peut-être pas impossible que des éléments berbères, célibataires, poussés p a r l a tradition, et de surcroît, p a r leurs difficultés à l'heure présenté acceptent d'étendre jusqu'ici leur mouvement de migration t e m p o r a i r e , qui généralement d u r e plusieurs a n n é e s . Ces habitués de région interiropicale sèche, ne c r a i n d r o n t ils pas de s'aventurer dans un habitat si différent du leur. Ceux qui, d a n s leur pays, les connaissent bien, déclarent q u e c'est possible. Il faut d o n c pousser l'élu Je de la question avec la volonté de consentir les sacrifices destinés à a s s u r e r le succès.


— Ces'deux questions ne sont J'ai consulté s u r l'une et culture conjointement avec l'épouse vient, de parvenir. Le

12 — pas d e m e u r é e s d a n s la théorie. l'autre, la Chambre d'Agri­ le Syndicat Bananier. Leur travail sera suivi.

Quant à l'immigration (pie j'appellerai de colonisation, ce n'est que p o u r m é m o i r e q u e j e citerai « l'assyro-ehaldéenne » dont on avait parlé. Des organes internationaux ont réglé la question raciale qui l'avait suscitée. D'ailleurs elle se serait heurtée à des caractères capitaux de ces p o p u l at i o n s . Je vois mal ces paysans de hautes vallées et de basses m o n t a g n e s , froides et souvenl enneigées, subir le climat de Guyane. On parla (1 urant un temps de 1'« Israélite ». La Guyane bénéficierait-elle de l'élan mystique el, du senti­ ment national m o u v a n t un peuple, qui renova la terre de son p r o p h è t e et voulut en faire plus q u ' u n foyer, la terre de sa Nation. Par ailleurs, les migrations j u i v e s se sont-elles portées s u r • des terres chaudes aux horizons b a r r é s de iorèls '! 11 n'en est guère d'exemples. Par c o n t r e , auprès de n o u s , il est peut-être possible de trou­ ver chez des compatriotes, les éléments de celte « migration de colonat » qui mettrait noire sol en valeur. Harmonie nationale, eslime r é c i p r o q u e , traditions d'échanges familiaux et intellectuels, similitude d e climat, de terre, d'en­ treprises, affinités de race, de c o u t u m e s et le souvenir de l'ac­ cueil qui fut l'ail à la suile de d o u l o u r e u s e s é p r e u v e s , s o n t autant d'éléments qui d o n n e n t à croire à la possibilité d'une immigration antillaise à forme de colonat. La colonie « d o n n e u s e » y trouvera un meilleur équilibre de sa population, une faculté de p r é v e n i r : le p a u p é r i s m e , la concurrence du travail, l'avilissement des salaires, la p r o m i s ­ cuité et la misère des e n t a s s e m e n t s physiques. Mais encore faut-il que le « mal du pays » ne vainque pas la volonté, el surtout, qu'un excès d ' a m o u r - p r o p r e fasse préférer à l'aisance offerte à « l'immigrant », la vie précaire du c a m p a ­ gnard des Iles surpeuplées, mais c h è r e s . Des contacts préliminaires à l'élude d é c è s questions sont pris •à dislance, mais les bases de l'action concertée à m e n e r de part


— 13 — et (l'autre ne p o u r r o n t être définies q u e p a r des entretiens d i ­ rects. L'expérience est délicate à tenter. Elle doit p o r t e r s u r un p r e m i e r effectif réduit, être suivie avec soin afin de r é s o u d r e les difficultés q u ' u n e étude préa­ lable des plus poussées ne peut cependant pas éliminer c o m plèlemenl. Dans le cas de l'immigration antillaise, j e verrais se c o n s ­ tituer un organisme intercolonial où ces questions seraient examinées, préparées, misesàu point. Un correspondant p e r m a ­ nent de cet o r g a n i s m e — placé ici et là à côté du Gouverneur — assurerait la continuité des travaux d a n s l'intervalle des r é u ­ nions du comité. Dans cette hypothèse, les frais doivent être c o m m u n s , n o n d a n s u n souci d'alléger la charge de l'un au détriment de l'autre, mais en raison des avantages complémentaires q u e chacun peut retirer. Ces dépenses devraient s'appliquer à la vie de l'organisme c o m m u n , aux frais d'équipement, d e voyage, de p r e m i e r éta­ blissement, d'habitation des é m i g r a n l s . Le reste, et il est i m p o r t a n t , incomberait en p r o p r e à la co­ lonie « réceptrice » : don des terres, prestation d'outillage, de matériel de culture, indemnités de subsistance en attendant l i première récolle. Cette assistance faite en n a t u r e de préférence à la forme pécuniaire p r o p r e m e n t dite, se compléterait par la fourniture de graines et plants, suspension ou dégrèvement d'impôts, dispense et prises en charge par les pouvoirs publics de c e r ­ taines dépenses d'intérêt collectif (choix de terres, des « Ilots » d é c o l o n i s a t i o n , définition du statut terrien, cession gratuite devenant définitive, sous condition de mise en valeur après cinq a n s d'occupation). L'activité des colons serait dirigée vers les p r o d u c t i o n s né­ cessaires à leur alimentation et à celle de leur famille. Elle s'étendrait ensuite aux cultures alimentaires destinées au c o m m e r c e sur place, afin d ' a p p o r t e r aux a u t r e s fractions de la population u n e faculté de subsistance, qui développerait leur pouvoir de production. Ce n'est (pfen suite, lorsque ce g r o u p e d'individus se sera créé u n e vie plus ou moins i n d é p e n d a n t e en s'enracinant au sol de ce pays, q u e son activité p o u r r a être orientée vers des c u l t u r e s d'exportation nettement mises au point, s û r e m e n t r é -


— 14 — mimèratricés, afin qu'à leurs débuts;, ces « colons » ne s u ­ bissent pas les aléas des luttes commerciales. Leur ruine tement, des « colonal de p o u r y vivre

ou simplement leur déception engendrerait l'abat­ forces morales et physiques, provoguerait ce misère » prêt à affluer vers les centres urbains péniblement d a n s la r a n c œ u r et le d é n u e m e n t .

La reparution des obligations", esquissée plus h a u t , impliqué une large assistance pécuniaire. C'est une question capitale. Ce problème n'est pas insoluble p a r l a coopération des trois personnalités collectives appelées à bénéficier de l'œuvre : les colonies « d o n n e u s e » et « réceptrice » et la Métropole. Tour les premières, une inscription au chapitre d'assislance ou à un nouvel e m p r u n t ne serait-elle pas justifiée p a r l'amé­ lioration de la condition h u m a i n e qui doit en sortir. Pour la Métropole, la « contribution spéciale » p o u r sauver des h o m m e s de la misère, r é n o v e r une partie de l'Empire et assurer l'équilibre d é m o g r a p h i q u e d'une a u t r e , ne légitlme-t-elle pas le sacrifice d'avances d'utilité ail moins aussi g r a n d e que celle qui est consentie p o u r lutter contre la maladie du sommeil. Ces vues, je me dispose à les développer devant mes collè­ gues antillais à une rencontre prochaine. La générosité de leur c œ u r , l'amour des populations qui les e n t o u r e n t m e d o n n e n t l'espoir q u e les obstacles.matériels et financiers céderont aisé­ m e n t devant notre c o m m u n désir de faire œ u v r e h u m a i n e , à la « Française ». . , L'autre m o d e do migration est de réalisation plus immédiate. Les affinités raciales, de milieu, les Iradilions qui j o u e r a i e n t p o u r le premier, s'effacent d a n s ce cas. Les pays où ie recrute­ m e n t serait possible sont différents. Aussi est-ce d a n s une réelle solidité des prestations p r o ­ mises, p a r l e u r attribution immédiate et ponctuelle que doit être recherchée une adhésion. Est-ce à dire que d a n s ce cas le c o n c o u r s des pouvoirs publics ne s'exercera pas? La négative ne se conçoit pas ; mais celle aide ne peut être aussi vaste, aussi complète p o u r celle action de salariat privé q u e p o u r l'autre : d'assislance p a r le travail migrant. Cette aide ne doit être a t t e n d u e que sous forme de prestation en n a t u r e allant à l'engagé et non à l'engagiste, d o n t le rôle au regard de ses obligations doit rester direct.


— 15 — Demeurant résolument hors du début des doctrines ou des spéculations historiques, j'ai voulu faire accomplir un pas dé­ cisif à colle question essentielle, nous placer à pied d'oeuvre pour une p r o m p t e réalisation.

L'ECONOMIE Mouvement commercial Noire mouvement commercial au cours des (rois d e r n i è r e s années a été le suivant : DÉSIGNATION

dos années

l'.m lî)3(>

IMPORTATIONS

17.(¡70 17.165 20.133

tonnes

898

tînmes

tonnes

696

tonnes

tonnes

TOTAL

EXPORTATIONS

1.101

general

18.568 17.9.61 21.534

tonnes

Nos exportations En quantité, passent : de 898 tonnes en 1 9 3 4 à 696 lonncs en 1 9 3 5 et à 1,401 t o n n e s en 1936. Durant les 9 premiers mois de 1 9 3 7 , Elles atteignent 2 , 0 1 5 tonnes. En valeur, elles sont d e : 22,231 milliers de francs en 1934 25,027 milliers dé francs en 1 9 3 5 25,037 milliers de francs en 1936 et de 2 6 , 4 1 8 milliers de francs p o u r les 9 de 1937.

tonnes tonnes tonnes

p r e m i e r s mois

La comparaison p o u r les 9 p r e m i e r s mois des q u a t r e d e r ­ nières années est la s u i v a n t e : POIDS

VALËUIIS

(tonnes.)

(milliers dé f r a n c s . )

1934 89 17,047 193,5 451 19,835 1930 198 10,007 1937 2,0'/5 20,448 ' La progression est d o n c considérable puisque les chiffres p o u r les neuf premiers mois de 1937 sont en excédent s u r les quantités et valeurs c o r r e s p o n d a n t aux douze mois de l'an­ née 1 9 3 0 . Ces excédents ont porté sur les p r o d u i t s s u i v a n t s ;


Kilog

Bananes

7.570

16,702

1,157,144

Grain.

Or n a t i f

Charbon de bois

113

2701751

Tonne

Bois

2

9)2

17.03S

448

VALEURS

Fssenee de bois kilog. de rose

QUANTITÉ

Uí.HO

UNITÉ .

R h u m s et tafias Litre.

PRODUITS.

des

DÉSIGNATION

1933

30.150

8

15,534

195

351H242 1.078,547

824

141

\ ALEURS

14,984

57.1(12

QUANTITÉ

1934

11,117

1,124,157

2221943

7,360

64,828

QUANTITÉ

2

3

418

232,496 7,810

15,298

1,005,875

192

4021887 78

10.371

113

274

VALEURS

2,0 И

73,005

• QUANTITÉ

193(5

443

296

VALEURS

1933

(Valeur en milliers de francs.)

46*313

438,919

1,064,732

5211,71 S

24,266

123,242

QUANTITÉ

1

"

77-1

23,036

25S

4,305

3S3

VALEURS

1937

— 16 —


— COMPARAISON

17 —

1936

ET 9

MOIS

1937

(soit on faveur des neuf p r e m i e r s mois de 1937 p a r r a p p o r t à l'année entière de 1936)

Essence de bois de rose : 1 9 , 2 2 4 kg. en plus p o u r 1,192,460 fr. en p l u s .

Bois de toutes sortes : 1 1 8 tonnes en plus p o u r 6 5 , 8 0 0 fr. en plus.

Rhums et tafias : 501 hectolitres en plus p o u r 1 0 9 , 2 0 4 fr. en plus.

Or natif en poudre : 5 8 , 8 5 7 gr. en plus p o u r 7 , 7 5 8 , 5 3 5 fr. en plus.

Charbon de bois : 8 , 5 0 3 kg. en plus p o u r 5,998 fr. en plus.

Bananes : 186,423 kg. en plus p o u r 3 5 5 , 2 9 7 fr. en plus.

Gomme de balata : 6 7 3 kg. en plus p o u r C,K07 fr. en p l u s . Ces chiffres traduisent l'activité qui a régné d a n s la colonie. Certes, la situation n'est pas e n c o r e très brillante. Kl le s'a­ lourdit de tout u n passé et de crises mondiale et nationale, mais l'amélioration n'est pas d o u t e u s e . Je tenais à m e t t r e eu relief ce redressement p o u r r e d o n n e r confiance à l'intérieur et à l'extérieur. Vous retiendrez certainement, Messieurs les Conseillers gé* n é r a u x , toute la valeur d é m o n s t r a t i v e de la situation c o m p a ­ rée de l'année en cours en fin s e p t e m b r e à celle des a n n é e s antérieures à m ê m e é p o q u e . Trafic

maritime

général.

Il est u n a u t r e témoignage de noire renouveau é c o n o m i ­ que auquel j e veux me référer, c'est le développement d e n o t r e trafic maritime d u r a n t cette m ê m e période des trois p r e m i e r s trimestres. Il a porté sur : et

1,108 centaines de tonneaux 1,338 -

de jauge en 1936 en 1 9 3 7 .


— 18 —

Nos produits d'exportation sont e n c o r e lires p o u r la plus g r a n d e part de l'exploitation d e s p r o d u i t s naturels (bois, e s ­ sence de bois de rose, or, etc.), mais c'est avec satisfaction q u e j e note la place q u e la b a n a n e — produit de c u l t u r e — p r e n d parmi nos exportations. +

+

Importations A l'importation, la p b y s i o n o m i e d e notre trafic s'est modifiée. E n 1 9 8 4 de 17,670 tonnes p o u r U . 2 7 9 milliers 1985 de 17,165 tonnes p o u r 4 1 , 5 5 6 milliers 1936 de 2 0 , 1 8 3 tonnes p o u r 4 5 , 3 4 4 milliers et p o u r les neuf p r e m i e r s mois de . 1937 de 12,657 t o n n e s p o u r 3 6 , 3 4 6 milliers

de francs. de francs. de francs, de francs.

La comparaison de ce m o u v e m e n t p o u r les 9 p r e m i e r s mois de ces années 1934, 1 9 8 5 , 1 9 3 6 et 1937 fait ressortir que la contraction de ces importations est relativement faible en quantité, tandis que la valeur est loin d'avoir subi la p r o ­ gression q u e les r e m a n i e m e n t s monétaires eussent d û lui donner. Ces entrées étaient : En 1 9 8 5 de 14,742 tonnes p o u r 19,248 milliers de francs. 19.16 de 15,500 tonnes p o u r 3.1,676 milliers de francs. 1987 de 12,657 tonnes p o u r 3 6 , 3 5 4 milliers de francs. La réduction entre les périodes de neuf mois d e s deux der­ nières a n n é e s est de 2 , 9 5 8 tonnes e n m o i n s p o u r 2 , 6 7 8 mil­ lions de francs e n p l u s . Les chiffres que j e viens d'énoncer caractérisent u n e situa­ tion favorable : la marche vers l'ajustement des i m p o r t a t i o n s aux exportations p a r la diminution d e s premières et l'aug­ mentation des secondes. En un mat; notre balance c o m m e r ­ ciale bien q u e déficitaire e n c o r e , s'améliore. N'en tirons p a s orgueuil, mais simplement volonté de persévérer.

Production Ces résultats généraux ont besoin d'être suivis d e quelques considérations s u r n o s principaux p r o d u i t s .


— 19 — Or. - Notre production en 1936 a été : de 1,416 k g . p o u r 2 3 , 7 3 4 milliers de francs, et d u r a n t les neuf premiers mois d e 1937 : de 1,004 kg. p o u r 2 3 , 0 5 6 milliers de francs, alors que pour la m ê m e période de 1 9 3 6 , elle a é t é de 1,005 k g . p o u r 15,298 milliers de francs. Et e n c o r e , cet o r « sorti » d e l à colonie,est m o i n d r e q u e l'or mis en circulation, puisque celui-ci a atteint d u r a n t ces trois trimestres 1,070 kilos. Cependant la seule entreprise aurifère de la colonie qui fonctionne industriellement a vu sa p r o d u c t i o n réduite d'en­ viron 12 kilos p o u r chacun d e s mois du premier semestre en raison du ralentissement qu'imposait le r e m p l a c e m e n t de son matériel mécanique. Notre p r o d u c t i o n aurait

d û atteindre 1,140 kilos.

La marge de progrès est d o n c sensible. Ce chiffre souligne la faculté d e développement q u e peut r e t r o u v e r celte p r o ­ duction. Certains penseront q u e je fais bon m a r c h é d ' a p p o r t s qui ont pu venir de l'extérieur ; mais ne c o r r e s p o n d e n t - i l s pas sensiblement à la non-production p r o p r e m e n t guyanaise consécutive au départ d ' u n certain n o m b r e de nos m i n e u r s . C'est à dessein q u e j e m e suis abstenu de traiter, d e celte question en « valeur », les variations de l'unité m o n é t a i r e en fausseraient les résultats. Cependant réjouissons-nous de posséder un produit de valeur absolue quasi-stable. Il m e t n o i r e faible économie à l'abri des chocs q u e les g r a n d s m o u ­ v e m e n t s de la m o n n a i e infligent a u x c o u r s des autres produits. L'or peut èlre, et doit doive, d e m e u r e r la base de notre économie. J'ai e n t e n d u parler des g r a n d e s « découvertes » du p a s s é . J'ai noté la flamme q u e leur seule évocation mettait d a n s les yeux m ê m e d e s plus anciens. « De n o i r e t e m p s , c'était l'âge d'or ». A les e n t e n d r e , l'or se trouvait littéralement partout. Là et e n c o r e là ! Cependant les chiffres ont leur valeur. J'ai tenu à revoir ceux de la production depuis 1 8 6 0 . De 1 8 6 0 à 1 8 7 4 , elle va de 9 0 à 8 3 2 k g . De 1 8 7 4 à 1 8 9 3 , elle oscille e n t r e 1432 et I987 kg , n ' e x ­ cède q u e deux Ibis, en I 8 7 9 e t 1 8 8 8 , les 2 t o n n e s .


— 20 — )tc 1 8 9 3 à 1918, c'est la période des « découvertes » d o n t 1 9 0 8 m a r q u e l'apogée p a r une exportation de 4,470 kg., puis c'est la dégressiou j u s q u ' a u x 1,014 kg. de 1922. Je ne peux résister au désir de vous présenter le r é s u l t a t des dix dernières années. Il m a r q u e en effet, que la situation sur laquelle on se lamente bien volontiers, est loin d'être d é ­ courageante p o u r nous qui héritons la réputation aussi soli­ d e m e n t qu'injustement acquise des « décevantes » entreprises guyanaisesd'exploitation d'or. 1927 1928 1929 1930

1931 1932 1933 1934 1935

1936 1937 (9 mois) Notre production actuelle n'est d o n c pas si qu'on le veut bien dire.

1,360 Kg. 1,413 1,522 1,367 1,477 1,506 1,493 1,416 1,474 1,416 1,004 défavorable

Elle n'est ni en diminution constante, ainsi q u e les « in­ quiets » le prétendent, ni en réaction m a r q u é . Le léger accroissement q u e n o u s enregistrons avec satis­ faction ne doit pas e m p ê c h e r de constater que d u r a n t les quinze dernières a n n é e s il semble que n o i r e extraction se m a i n t i e n n e sur un vaste « palier ». C'est dire que la surface de notre sol — qu'avec ses faibles m o y e n s IV isolé », « le bricoleur » peut seuleatteindre — rend a u . m a x i m u m des procédés r u d i m e n l a i r e s mis en œ u v r e . La découverte d'une « poche » en surface n'est que l'accident. L'avenir aurifère de la Guyane ne peut s'entrevoir que p a r la mise en œ u v r e d'outillages mécaniques qui à une ex­ ception près — font défaut. Mais celle reprise par l'industrie ne saurait être e n t a m é e sans courir de gros risque d'insuccès, si au préalable il n ' é ­ tait procédé à la définition des zones encore exploitables. Il n'est pas téméraire d'affirmer qu'existent des zones intéres­ santes d o n t la surface e n c o r e non « écrémée » n'imposerait, p a s au d é b u t de l'entreprise un travail de « stérile » ou de


— 21 — « déjà passé » qui alourdit l'entreprise à ses d é b u t s c'est-àdire au m o m e n t où elle doit être ménagée. Celte connaissance systématique devrait p o r t e r s u r des zones étroitement définies, « intouchées » si possible. Elle pourrait d e m a n d e r de 3 à 5 a n s d'efforts et de 2 à 4 millions par an. Aux points de découvertes, les r e c h e r c h e s seraient plus poussées afin d'évaluer la puissance des gîtes p o u r n'établir l'usine que là où le p r é s e n t et s u r t o u t u n long a v e ­ nir garantirait le fruit des capitaux investis. Les chiffres cités plus h a u t , l'esquissé de l'effort à a c c o m ­ plir dit assez q u e c'est là œ u v r e de Gouvernement ou de « consortium », où les éléments des pouvoirs publics a u ­ raient une p a r t de charges de direction ; de cette d e r n i è r e s u r t o u t p o u r a s s u r e r la persévérance d a n s le dessein et la continuité de l'action. Les d é c o u v e r t s seraient ensuite exploitées p a r des e n t r e ­ prises de régie co-intéressées ou de régie simple, a u t o n o m e s , auxquelles p o u r r a i e n t participer des g r o u p e m e n t s p r é d o m i ­ n a n t s de l'économie nationale. Cette politique conduirait à dissiper l'imprécision qui s u b ­ siste sur la richesse aurifère du p a y s . Ce serait la confirmation des espoirs q u e la légende e n t r e ­ tient depuis des siècles ou bien ce serait la dissipation des illusions. L'âme guyanaise est t r o p bien t r e m p é e p o u r r e d o u t e r celle vérité. Elle aurait loi fait de n e plus s ' a b a n d o n n e r au mirage, s'il n'y a eu q u ' u n m i r a g e . Bananes.— Notre situation est présente à tous les esprits. Nous avons actuellement : 321 hectares plantés. 205 100 300

— — —

en p r o d u c t i o n . en plantation de terrains déboisés.

Nos exportations ont été : En 1 9 3 6 : 3 0 0 t o n n e s p o u r 5 4 9 mille francs, p o u r les 9 premiers mois de 1937 : 4 3 8 tonnes p o u r 774 mille francs. La qualité de nos fruit est c o n n u e . L'origine guyanaise fait prime,


— 22 — Nouveaux venus s u r un m a r c h é presque salure, n o i r e f o r c e

sera noire qualité. Je n e saurais t r o p y insister. L'année dernière, n o u s étions a u x prises avec maints p r o ­ blèmes : conditionnement, t r a n s p o r t , f r e t , v e n t e . En dépit des obstacles, q u e de progrès accomplis au milieu des écueils, des restrictions et de contingentement, d e s limita­ tions de poids. A c o m p t e r du 1 j a n v i e r 1938, la rotation des navires tous les 2 1 j o u r s , est assurée avec un t r a n s p o r t plus rapide. Le c o n d i t i o n n e m e n t est mis au point, le vaselinage des coupes est mieux assuré à la suite de la documentation scienti­ fique recueillie p a r la consultation d e s organismes tecliniques d u Département, d o n t l'empressement à seconder n o s elForts, suscite n o t r e vive gratitude. er

Les expériences p o u r la détermination de l'exact point d e c o u p e o n t a p p o r t é de précieuses précisions. Les expéditions en « mains » o n t été r e c o n n u e s possibles. La vente est plus régulière. Los subsides p o u r engrais se reconstituent a u t o m a t i q u e m e n t . Le surfrèt, grâce à un accord e n t r e la .Compagnie Transatlantique et la Manque n'est plus l'objet de craintes qu'il avait l'ait naître. Le contrôle à l'arrivée — création du Ministre — est un immense bienfait. Enfin u n organisme privé d'achat est n é . C'est avec joie q u e j'ai salué sa constitution. Depuis plus d'un a n , j ' a i p r o m u s i création, soit sous la forme coopérative, soit en forme privée. Ce q u i importait, c'est qu'il se constituât pour dégager nos petits p r o d u c t e u r s des soucis de l'emballage, de l'expédition et de la réalisation. Je souhaîle q u e la culture famillialc que j ' a i préconisée, le « jardinage b a n a n i e r » a u t o u r de la petite habitation du pay­ san, a p p o r t e à c h a q u e foyer un c o m p l é m e n t de r e s s o u r c e s , et p a r suite de bien-être, acquis p a r le travail de la terre, sans les préoccupations de la vente lointaine. La Caisse agricole est loin d'avoir épuisé les crédits qu'elle a « réservés » à l'encouragement de ces e n t r e p r i s e s . Elle veut les voir employés largement ; mais le subside doit aller à la terre et à la b a n a n e , qui ne peuvent être le fallacieux prétexte d e prêts inconsidérés. Quant a u x g r a n d e s exploitations, elles doivent recevoir l'aide nécessaire leur développement progressif.

financière

à


— 23 — Mais l'obstacle dont il faut t r i o m p h e r p o u r elles, c'est ia tendance à étendre la surface en culture. Cultiver en faible étendue, mais p o u r un r e n d e m e n t intense est plus sûr, avec la main-d'œuvre, les m o y e n s matériels et pécuniaires réduits d o n t dispose ce pays. Il est bon de concentrer et limiter les efforts. N'oublions pas que les v e n a b l e s j a r d i n s des Canaries ren­ dent jusqu'à 3 5 et 40 tonnes à l'hectare, de 850 pieds. Obtenir le plus possible s u r la m o i n d r e surface, c'est l'éco­ n o m i e des efforts et le m i n i m u m des dépenses. Le succès de l'entreprise est là ! Je veux r e n d r e h o m m a g e aux p l a n t e u r s , g r a n d s et petits. La sollicitude des pouvoirs publics, ils la trouveront très positive. Notre formule doit être e n t r e eux et n o u s « Tout à la t e r r e p o u r la b a n a n e » Le meilleur témoignage d'intérêt qui leur pouvait être d o n n é est la venue du nouveau chef du service de l'Agriculture d o n t la spécialité symbolise nos désirs et nos v œ u x . Quatre centres sont solidement constitués. Montjoly-Rémirc-Tour de l'Ile; Rivière de Montsinéry-Petit Cayenne ; Macouria-Route n" 1 ; La Chaumière: Celui de R e g i n a semble devoir être m o i n s d u r a b l e . D'autres terres conviennent fort b i e n : sols fertiles, chaleur, humidité en a b o n d a n c e . C'est p a r la « tache d'huile » a u t o u r du centre d'évacuation que je vois l'extension de celle culture. Le bas Mahury me parait particulièrement s'y prêter. Cette région pourrait retrouver sa prospérité historique d'ancienne capitale agricole. Une p r o p a g a n d e active doit se poursuivre. L'essor ralenti un m o m e n t par l'épuisement de nos réserves de plants, va r e p r e n d r e lorsque sera c o m p l è t e m e n t achevée la transformation de la bananeraie du j a r d i n botanique en p é p i ­ nières à production de rejets. J'espère qu'à bref délai, d'autres centres p o u r r o n t se c o n s ­ tituer, d a n s la m e s u r e où leur situation p o u r r a se plier aux exigences de l'escale, de la mise en cale à bord des navires spéciaux ou du transport au point d ' e m b a r q u e m e n t . Afin de rendre à nos critiques la juste mesure qui convient, n'oublions pas qu'eu Côte d'Ivoire par exemple, les premièréTs ;


— 24 — plantations ont été faites en avril 1 9 3 3 et q u e ce n'est q u e lorsque la colonie a pu offrir un fret de 1,500 tonnes d e fruits q u e les navires spéciaux o n t reporté à la Côte d'Ivoire leur point t e r m i n u s , p o u r y charger de la b a n a n e . Ce ternie d e comparaison permet de m e s u r e r la sollicitude d o n t , quoi qu'on en dise, la Compagnie de t r a n s p o r t a témoignée e n v e r s u n e colonie tard venue à ce trafic. L'aide du G o u v e r n e m e n t est assurée à ceux qui se livrent ou se livreront à cette c u l t u r e . Mais il faut q u e rien ne soit laissé au h a s a r d et aux i m p r o ­ visations. Nos effortsdoiventavoirun sens, une discipline, sans lesquels n o u s n'aboutirions à rien. Essence de bois de rose.— La dévaluation de notre m o n ­ n a i e a i d a n t , la production accumulée de ces années passées a enfin pu être écoulée. Durant les neuf p r e m i e r s mois de 1 9 3 7 sont s o r t i s : 2 1 3 quintaux c o n t r e , en 1 9 3 0 (année entière) 96 — en 1935 d" 102 — en 1 9 3 4 d" 172 — J'ai noté qu'alors qu'en 1 9 3 4 et 1 9 3 5 n o t r e production était s u r t o u t dirigée s u r le m a r c h é américain, en 1936, elle s'est répartie sensiblement p a r moitié entre n o t r e Métropole et les E. U. A. Cette a n n é e , au c o n t r a i r e , 187 quintaux sont allés en F r a n c e c o n t r e 2 6 seulement a u x E. U. A. Je regrette que noire produit s'éloigne d u m a r c h é américain. Ce produit qui aurait été réalisé p a r nos p r o d u c t e u r s -- a p r è s u n long stockage — à 70 fr. le kgr. rendu au Havre, cotait ces d e r n i e r s j o u r s 1 7 5 fr. à New-York où cependant, selon l'enquête à laquelle j ' a i fait procéder, n o t r e produit, si ses qualités naturelles ne sont p a s avilies, est exempt de droits de douane. Les informations q u e j'ai fait recueillir et q u e j e continue de d e m a n d e r à nos services é c o n o m i q u e s à New-York m e d o n n e n t a penser q u e n o u s p o u r r i o n s r e p r e n d r e place s u r un m a r c h é dont, p a r notre faute, n o u s avons é t é écarlés. N'oublions p a s la sévère leçon du p a s s é . Autrefois, et cet autrefois est e n c o r e récent, le m a r c h é a b s o r ­ bait tout ce qu'on présentait et payait le prix fort p o u r u n produit m ê m e m é d i o c r e . Ce t e m p s n'est plus.


— 25 — . L'adultération du p r o d u i t naturel a fait surgir le c o r r e s p o n ­ d a n t « synthétique. » Bien que de moindre qualité que l'ancien, il répond loyale­ m e n t au type attendu. Or, un hasard; h e u r e u x , veut que dans le trouble é c o n o ­ mique mondial, un « accident monétaire » rende attrayant n o t r e produit. Présentons-le d a n s sa pureté et avec ses qualités. C'est le seul moyen pour que n o t r e essence d e « cueillette » r e p r e n n e droit de cité et n'ait plus à céder le pas au produit de synthèse. • La' lutte universelle e n t r e le produit de cueillette et s o n substitut chimique est â p r e . La victoire va généralement à celui-ci puisque la concurrence mondiale et la lutté p o u r les bas prix ne s'accomodent plus des aléas des irrégularités des a p p o r t s provenant d e s peuplements naturels. . Les produits de cueillette doivent pour subsister « tenir » leurs hautes qualités ou disparaître. C'est la loi du progrès. Adaptons-y noire production. C'est à ce prix que n o t r e place s u r le marché américain peut être recouvrée et m ê m e élargie. Bois.— La richesse de n o t r e forêt est légendaire. Quelle merveilleuse g a m m e d'essences, de leinles, de d u r e t é . Certaines se sont même vu attribuer un renom d'indcstructibilité. C'est une réputation parfois difficile à soutenir. Notre exploitation esl en progrés sur les dernières a n n é e s . Il est agréable île noter qu'elle croit en raison de l'appel plus m a r q u é qui est l'ait à nos essences c o m m u n e s . Nos sorties ont éle en : 1934

5 1 8 tonnes pour 2 3 5 milliers de francs

1935

308

'125

1936

563

250 ,

1937 (9 mois) 521 278 — La progression en « quantité »> et en « valeur » est d o n c sensible, puîsqu'n l'inslanl où je parle, n o u s avons dépassé les 0 0 0 Ionnes.


— 26

À n o t e r la déforestalion relative des fleuves et de leurs affluents.

biefs inférieurs des

Peu à peu la forêt, recule en ce sens que les essences t r a d i ­ tionnellement exploitées ont presque disparu des rives. En général, c'était d e s essences d u r e s ou s e m i - d u r e s — bois d'ébénisterie ou d e c h a r p e n t e — qu'on exploitait. Force est m a i n t e n a n t d'aller chercher ces espèces dans les biefs moyens des rivières. Leur flottage déjà difficile en raison de leur densité, l'est r e n d u plus encore en raison des « sauts » qui ne peuvent être franchis qu'au prix de t e m p s et de peine sauf à la période des hautes eaux. Ces particularités ont t o u r n é l'attention vers les essences tendres jusqu'à ce j o u r quasi délaissées. Plus largement représentées, situées près de voies d'eau, flottant d'elles-mêmes, elles peuvent d o n n e r Mena u n e e x p l o i lation facile et é t e n d u e . Leurs qualités techniques déterminées au laboratoire, n ' o n t — à une exception près — é t é l'objet d'aucune tentative d'uti­ lisation industrielle c o u r a n t e . Pour combler cette lacune, un échantillonnage de plusieurs tonnes a été dirigé sur le Maroc afin de rechercher si nos bois c o m m u n s tendres sont utilisables p o u r les caissages, cageots, corbeilles et pour la fabrication de la libre de bois, e l c , que l'empire chérilien utilise en grandes quantités. Les essences d u r e s ou demi d u r e s ne sont pas dans n o t r e forêt à l'état de peuplement. Leur exploitation en est plus difficile el plus coûteuse. Par c o n t r e , les bois tendres s.: présentent en. p e u p l e m e n t s assez fournis. Certains constituent des g r o u p e m e n t s presque purs. Certaines colonies d'Afrique ont vu l'accroissement de leur richesse par les bois c o m m u n s , plus que par les bois p r é ­ cieux ou d'ébénisterie. Si les essais auxquels il est procédé sont techniquement satisfaisants, une étude du prix de revient s'imposera avant de lancer d'enthousiasme nos exploitants d a n s cette voie. C'est l'absence de telles études systématiques d a n s le passé qui suscita une exploitation à o u t r a n c e , ici c o m m e ailleurs.


— 27 — Sans souci de la présentation de la m a r c h a n d i s e , les expédi­ tions furent faites, qui engorgèrent les p o r t s du Havre et de H a m b o u r g de liois coloniaux. Les conditions financières l'emportèrent s u r les avantages commerciaux et ce fut le m a r a s m e . C'est d o n c d a n s un sens pratique et de façon réfléchie q u e doit être reprise l'expérience en faveur de nos essences ten­ dres si nous ne voulons aller à un nouveau déboire qui, cette fois, p o u r r a i t être fatal. Souhaitons que . Saint-Laurent, Cayenne et l'Approuague trouvent une recrudescence de prospérité, un m o m e n t e n t r e v u e . Sucre

et Rhum.—

en 1934

Nos exportations de r h u m ont été : 822 hl. p o u r 251 milliers de francs

1935

1,983

-

745

1930

2,502

-

913

-

1,232

-

383

-

1937

(9 mois)

Mais il faut tenir compte de nos i m p o r t a t i o n s de ce p r o d u i t , qui furent: en 1934

100 hl. p o u r

3 3 milliers de francs

1935

110

-

20

-

1930

70

-

17

-

188

45

-

1937

(9 mois)

La marge de production est d o n c encore g r a n d e p o u r faire face à la c o n s o m m a t i o n locale et utiliser le contingent d'expor­ tation accordé à n o t r e colonie. Cuire les colonies, c o m m e e n t r e les peuples, le droit à c o n ­ servation d'un privilège commercial ou d'un m a r c h é , n e se légitime q u e par son utilisation. Si n o u s n'utilisons pas c o m p l è t e m e n t nos facultés d'expor­ tation, il est à redouter que d'autres qui n'en ont pas assez, r e v e n d i q u e r o n t un accroissement de leur part au d é t r i m e n t de la n u i r e . Il en est de m ê m e pour le s u c r e . Des colonies s œ u r s — mais qui n'en sont pas moins c o n ­ c u r r e n t e s — s u b i s s e n t une contrainte de contingentement p o u r ces deux produits qui leur est pénible.


— 28 — . Un décret récent vient, à titre provisoire h e u r e u s e m e n t , de réduire à 1,000 tonnes le contingent de sucre de 2,000 que n o t r e colonie avait si péniblement acquis; Déplorons q u e notre exportation n'ait pas justifié l'espoir mis en celte industrie et soulignons lé danger qui menace son exportation sinon sa production, car la consommation locale offre un débouché au produit qui est loin d'être négligeable. Nos i m p o r t a t i o n s ont é t é : en 1 9 3 1 3 9 9 Tonnes pour 1,055 milliers de fr. 1935 039 1,472 1930 029 — 1,142 — 1937 (9 mois) 4 7 5 — 1,355 Il est vrai (pie p o u r les 9 premiers mois de 1 9 3 6 , n o u s avions i m p o r t é 6 1 9 tonnes, Ce n'est d o n c pas l'absence de marché qui entrave le d é v e ­ loppement de l'industrie siicrière. Les variations d'effectif de la population pénale n'affecteront cette consommation q u e p o u r une trentaine de tonnes. Entre les 107 tonnes o b t e n u s ici d u r a n t l a campagne 1936-37 e l l e s 3 0 0 tonnes escomptés p o u r la campagne 1 9 3 7 - 3 8 , il y a encore u n e marge de réalisation qui a s s u r e l'existence de l'usine qui ne possède p a s encore de conligent d'exportation tandis q u e l ' a u t r e jouit du millier d é f o r m e s qui vient de lui être laissé. Nos m a r c h é s existent, nos usines aussi. Seul le produit est encore t r o p r a r e . Le développement de l'industrie de la transformation de la canne est liée à la détermination des variétés convenant le mieux à notre sol cl à noire climat. Cette d é t e r m i n a t i o n , ce n'est pas avec nos faibles moyens en é q u i p e m e n t et en personnel techniques, qu'on peut la faire. Nos voisins sont nettement en avance s u r n o u s à ce sujet. Aussi, j e compte d a n s quelque temps, envoyer en voyage d'é­ tudes à Trinidad, Demerara el P a r a m a r i b o , noire nouveau chef du Service de l'Agriculture, afin qu'en contact avec,les insti­ tutions voisines, il constate les résultats o b t e n u s . Auprès n o t a m m e n t de la pléiade de savants qui travaillent avec tant de succès à l'Impérial Agricultural InsMiute de Trinidad, p o u r l'ensemble des colonies sucrières de l'Empire b r i t a n n i q u e et celles d e s Antilles en particulier, il p o u r r a ra­ p i d e m e n t et à peu de frais, recueillir d'uliles notions s u r les plus récentes découvertes.


— 29 — Là et en Guyane b r i t a n n i q u e , les conditions géologiques et climatiques sont plus voisines des nôtres que celles qui existent d a n s nos Antilles. C'est le motif de ma préférence. Ce voyage ne se b o r n e r a pas à être d'information. Il a u r a aussi p o u r but d'acquérir les b o u t u r e s des séries de variétés semblant convenir le mieux à n o t r e sol. Ces achats p o r t e r a i e n t sur des quantités assez i m p o r t a n t e s p o u r q u e les pépinières puissent être créées et conduites si­ m u l t a n é m e n t au jardin botanique et d a n s quelques e n t r e p r i s e s les plus intéressées. Celte m é t h o d e qui a été suivie avec fruit à l'étranger doit c o n d u i r e à d'instructives conclusions. L'exemple doit être pris là où il est le meilleur. R e n d r e h o m m a g e à la science de nos voisins n'a rien qui doive froisser n o t r e a m o u r - p r o p r e . Ce qu'il faut, c'est o b t e ­ nir r a p i d e m e n t des conclusions, et p r o d u i r e . J'espérc, ainsi, faire sortir cette question de l'ère d e la théorie.

Ayant ainsi passé en r e v u e les principales de nos p r o d u c ­ tions d'exporlalion, je veux dire quelques m o t s d ' u n e b r a n c h e d'activité qui n'intervient que p o u r u n e fraction t r o p réduite dans notre consommation locale: Elevage.— Il n'est guère de discours, ni de publication d'origine officielle et plus e n c o r e , oserais-je dire, qui n'en soit p a s , qui n'ait p r o c l a m é que la Guyane est u n pays prédestiné à l'élevage. 11 est fait état p o u r le passé d ' i m p o r t a n t s t r o u p e a u x des savanes de K o u r o u - S i n n a m a r y et des Haltes, p o u r ne parler q u e de l'élevage extensif p r o p r e m e n t dit et non des t r o u p e a u x de bêtes de trait ou destinées à p r o d u i r e le fumier qui était en plus ou m o i n s g r a n d n o m b r e sur les « Habitations a g r i ­ coles. » De ce beau passé, si t a n t est qu'il a été aussi brillant q u e la tradition le r e p r é s e n t e , il n'est plus rien. Les quelques pâturages améliorés qui existaient d a n s la partie sud de la région des Dattes ont été envahis p a r la v é ­ gétation sauvage, cl cela, bien avant que l'Administration P é ­ nitentiaire ail mis ceile région eu réserve.


—30 — Dans la région de Kourou-Sinnamary, les savanes sont n a ­ turelles, sans trace d'amélioration passée. Seule la tentative pénitentiaire à Pariaeabo a réalisé (pielques progrès d a n s ce genre d'activité. La Guyane dispose de facultés p o u r l'élevage. Elle ne les utilise p a s . Ces facultés naturelles sont-elles suffisantes p o u r p e r m e t t r e à elles seules à l'entreprise d'élevage de p r o s p é r e r . Certai­ nement non ! Je ne veux p o u r preuve q u e les constatations suivantes. Notre c o n s o m m a t i o n n'est assurée q u e p a r l'étranger. Elle a p o r t é : en 1934 1935

s u r 5 , 4 4 5 têtes valant 3 7 1 0 milliers de fr. —

4,820

2900

— 4,688 1936 1937 ( 9 m o i s ) 2,730

2950 2150

-

-

Le chiffre p o u r l'année 1 9 3 7 entière ne sera p a s inférieur à 3 , 5 0 0 têtes. Notre cheptel est évalué à 3,000 tètes environ d o n t 1,700 vaches en état de r e p r o d u c t i o n . Les venues à l'âge m i n i m u m p o u r l'abaltagc sont évaluées à 500 par an. Ces chiffres sont instructifs. Sur n o s i m p o r t a t i o n s , e n v i r o n 2 , 4 5 0 tètes, sont des­ tinées à l'alimentation de tous nos établissements péni­ tentiaires. C'est d o n c un excédent d'au moins 5 5 0 tètes d ' a n i ­ m a u x de provenance étrangère q u e c o n s o m m e la population libre qui devraient être fournis p a r n o t r e élevage. En 1 9 3 0 , p o u r e n c o u r a g e r n o s éleveurs, j ' a i engagé u n e c a m p a g n e d'achats de bestiaux p o u r n o s pénitenciers. Ces achats o n t à peine atteint 20t) têtes. Le stock d'animaux en élat d'être a b a t t u s était é p u i s é ! Il est regrettable q u e la présence d u r a b l e de ce grand c o n ­ s o m m a t e u r q u e sont les pénitenciers n'ait p a s été mise à profit p o u r doter ce pays d'une véritable e n t r e p r i s e d'élevage. Une tentative s u r laquelle j ' a v a i s été consulté et s u r les g r a n d e s lignes de laquelle j e m'étais p r o n o n c é avec faveur n'a p a s reçu de suite de la part de ses p r o m o t e u r s .


— 31 — Aussi bien, de la p a r t des autorités locales n e peut-il s'agir du projet qui serait inconsidéré de m o u l e r la vaste e n t r e p r i s e qu'aurait mérité lé d é b o u c h é certain et p e r m a n e n t que l'on possédait d a n s le passé. Du moins peut-on « enseigner à élever » le bétail, à améliorer la race locale, à a m e n d e r quel­ ques savanes. L'avantage économique vaut encore la tentative, au moment où la hausse des m o n n a i e s des pays fournisseurs de bétail, d o n n e à leur viande un prix qui est voisin de celui des meil­ leures viandes de sélection de F r a n c e et de Grande-Bretagne. Notre but est d o n c aisé à définir : d o n n e r à la colonie l'équipement nécessaire en gens ayant « a p p r i s » à être é l e ­ v e u r s , entraînés à cette profession et l'aimant, aptes à a m e n d e r les p â t u r a g e s , m é t h o d e sans laquelle l'échec est sûr. Les modifications intervenant d a n s l'Administration p é n i ­ tentiaire offrent le m o y e n d'engager ce projet. Le centre d e Pariacabo p e u t , au prix de faibles a m é n a g e ­ m e n t s , être a d a p t é au rôle d'orphelinat-école d'élevage. Les bâtiments existent, des pâturages qui en d é p e n d e n t , ont déjà été améliorés et doivent l'être encore, des terrains de culture al tendent leur remise en valeur. Sous la conduite d'un technicien éducateur, tel que ceux qui ont m e n e a u s u c c è s d e semblables entreprises en d'autres régious de n o t r e E m p i r e , nous r e m e t t r i o n s e n t r e les m a i n s de ceux q u e la vie a privés de famille, u n e profession à laquelle ils s'attacheraient d'autant plus qu'elle leur p r o c u r e r a i t , d a n s u n labeur simple, issu de l'expérience, u n e i n d é p e n d a n c e et la joie d e vivre que leur infortune au d é b u t de leur existence n e pouvait leur p r o m e t t r e . Une station de r e p r o d u c t e u r s serait adjointe à cet o r p h é l i n a t école, où les éleveurs t r o u v e r a i e n t des géniteurs de types r é p o n d a n t aux particularités du m a r c h é d e c o n s o m m a t i o n locale. La d é t e r m i n a t i o n de ces types de génileurs est en c o u r s . L'enquête sera poursuivie a u p r è s de t o u s nos voisins du c o n ­ tinent et des Iles, et élargie.


— 32 — Elle a le mérite de révéler ce q u e l'on sait trop p e u , qu'au Venezuela et au Brésil c o m m e à Porto-Rico el au Mexique, ce sont les géniteurs de nos races françaises qui sôni à la hase d'améliorations dont on nous l'ait si souvent l'éloge. En ce qui concerne les bêtes de s o m m e , u n e i m p o r t a t i o n d'ânes est en cours. Il est à souhaiter que l'utilisation d e ces a n i m à u x s é développe p o u r les t r a n s p o r t s agricoles à faible distancé, afin d'épargner un travail pénible à la m a i n - d ' œ u v r e de nos plantations d'au­ t a n t plus précieuse qu'elle est r a r e .

Telles sont les quelques considérations que je voulais dégager de l'examen des traits essentiels de n o t r e situation é c o n o m i q u e . C'est à dessein q u e j ' a i négligé certains autres points, cslim a n t que nos moyens, en h o m m e s , en argent, en compétence technique, sont t r o p faibles p o u r les éparpiller en u n g r a n d n o m b r e de tentatives. Nous t r o u v o n s d a n s notre économie présente, suffisamment de sujets de travail cl de gain p o u r la population qui n o u s dispensent de n o u s a v e n t u r e r ailleurs. Utiliser à fonds les aptitudes de production de noire sol, les facultés de c o n s o m m a t i o n ou d'exportation r e c o n n u e s p o u r ces quelques productions me parait plus sage q u e de laisser sans suile pratique de splcndides « lours d'horizon » oratoires. Ce sont n o s éléments de richesses, fondamentaux de l'acti­ vité de noire c o m m e r c e , de notre industrie minière et de notre agriculture qu'il faut accroître avec vigueur sans se d é t o u r n e r du but.

FINANCES Budget Le projel de budget pour 1938 est précède d'un exposé des molifs plus délaillé q u e de c o u l u m c .


— 33 — Ma làclie se trouve d o n c simplifiée. Elle consiste à d o n n e r quelques éclaircissements moins sur le projet p r o p r e m e n t dit q u e sur la situation financière à l'heure actuelle aussi bien en ce qui touche les ressources n o r ­ males de la colonie (Budgets local et d ' e m p r u n t ) qu'en ce qui a Irait à des comptes spéciaux. * •*

*

En matière financière, les chiffres sont préférables aux longs développements. La juxtaposition des résultats est plus d é m o n s t r a t i v e

que

les c o m m e n t a i r e s .

Recettes des trois derniers exercices.

1934

Impôts perçus sur rôles.

(¡18,020

193b

M

383,785 43

1936

634,221 29

Droits p e r ç u s sur liqui­ 10?414?3514 38 10,507,102 24 da lion s 11,019,503 01 P r o d u i t s des exploita­ lions i n d u s t r i e l l e s . . . Produits perçus sur o r d i e s de r e c e t t e s • . . Recettes des antérieurs

081,110 70

740.183 02

737.972 89

8,679,334 12 3,830,51 S 07 2,389,331 14

exercices 191,182 90

280,338 10

724,391

78

Total dos recettes ordinaires 15,740,070 01 i 5,8 i 9,381 00 15,323,620 41 Recettes e x t r a o r d i ­ naires

383,(81 33

50¡,(.52 64 1,429,373 4 a

Total des recettes.. 10,123,257 94 16,414,1,33 0'. 10,934.933 53


—34 — Dépenses des trois derniers exercices.

î

Dépenses J e personnel . •A\.mi::,'.y> 2 Ma;n-d « c i m e

936

493Ì5.

:Î).

k'i.Joo

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137,-1 ì'.i ÌH

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0,i7i.so.'>

09

213,770 : x

'i~\ïi:.\:\ \ % :;,-(il,7is 73 5,010,209 87

Matériel Travaux (Plan de campa­ gne)...

:;ON.SH

$

990,977 31

151,679 4 9

Del tes evifiili'es, fond, secrets, dépenses im­ prévues

575,21! ',:

037,fiW 75

568,343 71

T o T \ l . (lis dépenses ordinaires 10,123,237 m I 6 , H 4 , 0 3 3 G' I5,'.!S,'.)2S l'.O Dépens: s KÌB

exil.101 d m i ••..

t.293,177

IN I

i o l'Ai, des dépenses. 1 6 , 1 2 3 , 2 3 7 91 1 6 , 4 1 4 , 0 3 3 6 4 16,742,105 7.S

Aperçu 111: I H ; K

1937

rs

du

budget

de

SECTION I

1931.

M ; C T

15,755*5:0

1

ÔN

11

TOTA I \

l.'.i;'),235

I r.704.735

2.170.773

Ki.SI8.C20

v

(113.!

I U>47.,Si5

Différence

I,t0?,(7a

221.,.'; in

SSC.I3) '

Oie lablean mon Ire l'effort (pi'accompjil le budget par ses ressources ordinaires p o u r c o m p e n s e r la réduction des d i s p o ­ nibilités inscrites à de la section e x t r a o r d i n a i r e . Les tableaux suivanls m o n l r e n l les résultats c o n s t a t é s au titre de l'exercice 1 9 3 7 , au 3 0 o c t o b r e .


— 35 — RESULTATS constatés au titre de l'Exercice 1937 an 30 octobre de cette année. IMt lì VI SI ON

CHAPITRES

s

budgétaires.

1

émis.

3

180,'=51 10

213,533 78

'.»,001,200 00 0,030,11 I 50

8.493,194 43

310, ÌI7 II

483,301 03

483,090 03

4,t{(#00

2,259,083 33 1,503,387 43

I,293,379 08

218,807 7 2

80,S85 30

78,8|)S" 89'

58'.,7ä0 00

4

RESTES

i recouvrer.

elfrc'ucs.

031,800' Ci

5 0 5 , 0 0 3 OO

2

RE­ METTES

Il KC H \

TITHES

r

5

187,*00 00

G

!),!I8(>

¡7"

13,129,600 00 11.709,5! 8 38 10,826,620 21

Total .,

{;,6>4,S62 50

8

072,955 45

Total général I ìy753.962 50 12,442,390 s

072:933 15

t l,i'.i:y>75 66

'J8Ì.858 08

Situation des restes à recouvrer en fin des exercices. -ï CHAPITRE:

Cliiipiirc

-

1931

I '»35

•i %

1936

I! 13.003 57

233.178 lil)

4 70,559 70

2

103,390 9I

187.043 37

I40.20SJ4Ï . .

3

3,101 70

79/, 10

' 3.012. lu

85,180 01 .

202;5(;o 32

I

-

4

-

6 Total

....

120,113 38 ....

:

537,398 94

152.900 37

19,2.535 4 8 ,

023,373 50

639,4-39 >,'i

924,906W

v

.

m


— 36 —

Pourcentage des recouvrements a u titre des contributions directes au 30 octobre, par rapport aux droits constatés à la même date.

28 И

Comparaisons

BUDGETS

"lo

(12

83 °/Ü

des budgets

SECTION I

70 78 »/„

exercices

1937

SECTIOiS II

et

TOTAL

1938

CENERAI,

17,887 id!) 00

15,755,520 00

1,253,540 00 1,949,235 00

870,900 CO

693,693 00

183,203 00

1938

\ (5,0 2,120 00

1937

Différences

1937

f»36

Ш З

en plus p o u r 1938

en m o i n s pour 1938

I7,70{,7:¡:i 00

en plus p o u r 1938

Quelle q u e soit la m a n i è r e (l'interpréterles p r o b l è m e s é c o ­ n o m i q u e s et financiers, un fait d o m i n e : la balance é c o n o m i q u e . d e s pays à p r o d u c t i o n s tropicales est d'aulant plus favorisée q u e le tonnage d e s p r o d u i t s e x p o r t é s est plus i m ­ portant. Le v o l u m e croissant de nos e x p o r t a t i o n s et la diminution simultanée de n o s i m p o r t a t i o n s , cette a n n é e , a sa répercus­ sion s u r la richesse locale, a u g m e n t e la capacité d'achat — eu valeur — d e l'habitant, e n t r a î n e p a r c o n s é q u e n t , un accrois­ s e m e n t de r e s s o u r c ( s . Celui-ci ne se traduit pas nécessairement p a r u n e c o n s o m m a ­ tion plus g r a n d e des produits de l'exlérieur. Il est fréquent au c o n t r a i r e d a n s les périodes d'inquiétude générale telles q u e celle (pie n o u s t r a v e r s o n s , (pie la richesse se matérialise en .biens immobiliers.


— 37 — Tel csl le cas ici. Je me bornerai à vous dire que le projet de budget de 1938 17,888,960 s'élève en recettes et en dépenses à tandis que celui de 1937 l'était à . . 17,704,755 soit une augmentation de

Щ205 Il csl en équilibre réel. Les rccelles ont élé estimées de la façon la plus exacte. Aucune des prévisions de dépenses n'a été sous-estimée. Ce budget a b s o l u m e n t sincère, doit s'exécuter avec e x a c ­ titude et p e r m e t t r e à la colonie d'assurer s a n s - à k o u p son existence d a n s la voie du progrès où elle s'est engagée. Al'exceplion de la création de l'Inspection du travail-qui a fait l'objet d'une inscription budgétaire, a u c u n accroissement des dépenses du personnel n'est du à une a u g m e n t a t i o n des effectifs ou à une aggravation des charges résultant des c a ­ d r e s existant. ; La colonie ne saurait en effet s'imposer des d é p e n s e s p o u r de nouveaux agents sans être poussée à en dégager la r é m u ­ nération p a r r é d u c t i o n du plan de c a m p a g n e des t r a v a u x — c'est-à-dire des chantiers — ou des dépenses afférentes a u x oeuvres sociales. Ce sont deux éventualités q u e p o u r ma p a r t j e n'ai pas voulu envisager. Demeurerait la création de ressources nouvelles. Ainsi q u e vous le verrez, il vous est proposé d'ajuster nos taxes et revenus par similitude avec le rétablissement inter­ venu d a n s la Métropole par décret du 8 juillet 1 9 3 7 . Il fallait q u e cet effort fut fait par la colonie, pour justifier aux re­ g a r d s des pouvoirs publics métropolitains le maintien d e leur a p p u i financier, qu'ils accroissent légèrement. Que cette sollicitude n'engendre pas de n o t r e p a r t u n e indifférence à a m e n d e r les ressources de nos recettes. La subvention qui n o u s est habituellement allouée, fait l'objet d'un projet de relèvement de 450,000 francs, selon le projet de budget d o n t le Parlement se trouve saisi. C'est le fléchissement de nos recettes d o u a n i è r e s p a r r a p ­ port aux prévisions p o u r 1937 qui d é t e r m i n e ce gesle d e sol­ licitude de la Métropole. En effet les a m é n a g e m e n t s d o u a n i e r s intervenus en fin 1 9 3 6 en vertu des décrets-lois, et auxquels la colonie ne pouvait é c h a p p e r , ont p r o v o q u é une régression assez sensible d e n o s recettes douanières p r o p r e m e n t diles.


38

P a r ailleurs, rabaissement de la valeur de la m o n n a i e a . r é d u i t la puissance d'achat. â y è ç (es droits de d o u a n e ceux de c o n s o m m a t i o n en o n t .été âfieciés. '• Sans celte compensa lion q u e j ' a i d e m a n d é e et o b t e n u e grâce au concours q u e vous devinez, nous n'aurions pu m a i n t e n i r nos travaux ilu plan de c a m p a g n e ordinaire à l'ampleur d é s i ­ r a b l e . Celle 'crainte est écartée. .;• L'activité ouvrière ne subira donc a u c u n e incidencedé ce fait. . Au 31 octobre, nos recettes recouvrées au litre de la d o u a n e .cl des contributions directes, bien qu'en augmentation de 71)200 .francs par r a p p o r t a u x recouvrements à la m ê m e .même époque de 1936, étaient en inoins value de 541,000 •trafics | i a r rapport aux prévisions budgétaires. On serait len­ te <le d o n n e r l'explication facile « surestimation ». Non, tel n'est pas le r a s . Il suffit p o u r s'en convaincre de se r e p o r t e r à là chute b r u s q u e de nos entrées d u r a n t les six p r e m i e r s mois de l!i.'!7. Ce sont bien les c h a n g e m e n t s qui o n t agile l'économie, générale qui ont p r o v o q u é cet affaissement. :

„; "Aûisi, se justifie l'aide • c o m p l é m e n t a i r e d e m a n d é e à la Mé­ tropole» ('l. (|u'elle nous a g é n é r e u s e m e n t d o n n é e , en partie. . i L'expose des motifs du budget fournit pour le s u r p l u s , toutes les précisions nécessaires... ;

Trésorerie Quelques mois de noire situation financière et de trésorerie. Les •sommes qui nous sonl avancées p a r la Métropole sont de trois nal urest - I " subvention exceptionnelle au budget de la Guyane; 2" avancés r e m b o u r s a b l e s à là Guyane p o u r le Service d e l'Ëniprunl autorisé par la loi du 10 juillet 1-931; 3» avances remboursables p a r le Trésor p o u r le Service local des colonies. La d e r n i è r e v o u s . e s t b e a u c o u p moins familière q u e les deux premières q u e v o u s retrouvez c h a q u e a n n é e d a n s le budget q u e vous délibérez. " • •] ;lle é' juslilue — n o n , elle constituait, et j'insiste s u r ce pas­ s é - - ^ le montant du déficit du budget local exécuté c e p e n ­ dant avec le secours des deux a u t r e s subventions — déficit q u e fi; budget métropolitain comblait p o u r n o u s é p a r g n e r les iiilïirijllés de ne pouvoir R i r e face à toutes nos obligations. C'était d o n c en quelque m a n i è r e u n e subvention « a p o s ­ teriori ». ,

i

!


— 39

EXKUCICES

Mais qu'on ne s'y m é p r e n n e p a s ; il ne s'agit q u e d'avances « remboursables » et l'apparente .facilité qui en résultait s u r le moment avait p o u r conséquence sans qu'on y p r e n n e suf­ fisamment gartle, d'ajouter au passif de la colonie. L'obligation de r e m b o u r s e r n'est p a s seulement de prin­ cipe. L'Etat qui sait être généreux, sait lorsque lui-même doit l'aire appel à toutes ses ressources, faire j o u e r la clause de r e m b o u r s e m e n t . Il le p o u r r a toujours et s u r t o u t s'il s'a­ percevait q u ' u n e saine gestion des finances locales ne r e p o n d pas au pacte de confiance qui le lie à la colonie bénéficiaire d e ses largesses. Mais je dois ajouter (pie si la première et la dernière de ces allocations servent à l'acquilement des dépenses du S e r ­ vice local, la seconde a une affectation d é t e r m i n é e : elle sert au paiement des annuités et charges accessoires de l'emprunt. C'est p o u r o r d r e qu'elle paraît à notre budget. Le G o u v e r n e ­ ment local n'en dispose q u e pour le but assigné p a r la loi de finances. Le tableau ci-dessous m o n t r e pour chaque exercice le m o n ­ tant de ces trois natures d'allocation. SI

IÌVEXT1CX

si BvÉNTióis

AVANCE

dii Irésor p o u r le s e r liel-lc au buden paicn.ci \ ice de pol do la ilo déficit l ' e mpiimi. (invano Inidgélaire CXGOpliòn-

TOTAL.

1930

4,870,100 35

4,870,160 35

1931

2,101,717 93

2.101,747 93

1932

j,743,247 12

1.713.247 42

1933

3.2'.i:;.N3ì

oo

474,000 00

273, ¡07 53

4,0Ì3,!»0I 5 3

1931

1,230,000 00

237,540 00

157,232 43

1,014,782 31

1935

1,230 000 00

390,325 00

285. ile, 32

1.925,741 32

1930

1.330,0C0 00

757,380 10

•.',107,380 10

1937

' 075.000 00

371,408 25

1,246,108 23

7,820,83! 00 2,431,323 35 9,431,277 3 8

19,683,434 93


— 40 — Remboursements opérés en atténuation des avances rem­ boursables du Trésor Antérieurement à 1937 En 1 9 3 7 :

Néant

Subvention de la métropole à la Guyane à l'occasion d u T r i c e n t e n a i r e . . 330,000 00 '1/3 de la réévaluation de l'encaisse de la Banque de la Guyane , S w / H S Л1 En o u t r e , interviendra sans doute sous p e u , le versement de l'excédent d e recettes à la clôture de l'exercice 1936 au 31 mai 1937

(chiffre provisoire)

210,000 00 880,142 37

Le total p a r exercice jette s u r n o t r e c o u r s d e s exercices écoulés u n e vive saire qu'elle soit mise au grand j o u r la vérité et q u e , nul ne p r é t e n d e être

condition financière au l u m i è r e . Il était néces­ afin q u e chacun sache abusé.

C'est p e u r la première fois, celle a n n é e , q u e d e s r e m b o u r ­ sements partiels s o n t o p é r é s , d o n t l'un résulte d'un excédent budgétaire. Maintenant, je liens à faire allusion a certains c o m p t e s spé­ ciaux q u i , tout en paraissant d a n s les écritures du trésor o n t , par la loi eu p a r o r d r e du G o u v e r n e m e n t métropolitain, d e s affectations spéciales. Le Gouvernement local ne peut en disposer à sa guise et e n c o r e moins p a r quelque subterfuge, les i n c o r p o r e r de façon invisible au budget. Il en va ainsi de la Caisse de R é s e r v e — d o n t le m o n t a n t est d'ailleurs inférieur au m i n i m u m légal — c o m m e du Fonds de Prévoyance institué p a r décret d u 25 juillet 1935 e t dont les disponibilités destinées à faire face aux calamités ne sont uti­ lisables qu'à la suite d'un décret interministériel. Il en est de m ê m e d'une partie du produit de la réévaluation, de l'encaisse de la Banque d'émission, d o n t p a r ailleurs, le Gouvernement métropolitain a déjà a b s o r b é 1/3 p o u r a t t é n u e r le compie des « Avances faites p a r le Trésor à la Colonie » ainsi que je l'ai exposé, il y a quelques instants,


— 41 — Il y a aussi le produit de la circulation fiduciaire de la Banque de la Guyane. Votre assemblée pour en avoir discuté depuis longtemps, sait qu'il ne peut être utilisé qu'à des tins strictement définies p a r la loi. En particulier, c'est lui qui alimente la Caisse Agricole. Je ne parle pas des comptes d'atlenle où sont mis, j u s q u ' à incorporation comptable, les éléments de nos subventions d o n t l'intégrale prévision est inscrite d a n s les projets qui vous s o n t soumis. Il y a là de simples opérations comptables et rien de plus. Qu'on ne s'y t r o m p e pas ! J'ai tenu à f a i r e c e l e x p o s é , p o u r que s'évanouisse la légende, d o n t d'ailleurs la population d a n s son bon sens n'a pas été d u p e , qu'il existerait ici, q u e l q u e trésor caché. Il n'en est rien ! E l l a Métropole le sait bien, qui est a m p l e ­ m e n t renseignée. P e u t - o n croire qu'elle ferait le sacrifice d'élever n o i r e s u b ­ vention, si n o u s tenions en réserve quelques millions. J a m a i s n'avait été fait un exposé aussi complet de la situa­ tion budgétaire, de celle de nos finances et de notre trésorerie. Il m'est agréable de m a r q u e r qu'en dépil des difficultés des t e m p s actuels, p o u r la première fois, depuis longtemps la Guyane n'a pas clos son exercice en déficit. A mon arrivée, et l'an d e r n i e r à môme é p o q u e je vous avais convié, Messieurs les Conseillers g é n é r a u x , à m'aider par u n e gestion financière vigilante, à p r o u v e r q u e ce pays était digne d e recevoir confiance. Nos vues se sont accordées et nous a v o n s p e r s é v é r é . En voilà le résultat. L'engagement pris d'une gestion financière correcte est satisfait. Je tenais, en rendant p u b l i q u e m e n t cet h o m m a g e à v o i r e clairvoyance, au sincère a m o u r du pays qui vous a c o n d u i t , à vous remercier de la collaboration qui a produit ces fruits. P o u r en finir avec nos finances locales, je dirai quelques m o i s du budget d ' e m p r u n t . L'épuisement de nos fonds d ' e m p r u n t avait été prévu p o u r 1 9 3 7 . Les travaux c o m m e n c é s celle année n'ont pu être achevés d a n s les délais de l'exercice. Ils font d o n c l'objet d'une prévision à l'exercice suivant.


— 42 — Le délail de ces travaux vous a;été d o n n é l'an dernier, mais j'ai plaisir à ajouter q u e l e v a i n d'un litige contentieux a per­ mis de récupérer environ 3 0 0 , 0 : 0 francs, lesquels, ainsi q u e je l'avais m e n t i o n n é , sont consacré à édilier 2 des 3 dispen­ saires d e s c o m m u n e s . En 19,17, et de façon fort inattendue d'ailleurs, la Guyane qui, d a n s d a n s le passé sVsl toujours estimée a b o n d o n n é e de Ions et de la Métropole; a é;é parmi les filles favorisées de celle dernière A défaut du concours du « F o u i s colonial » qui n'a pas e n ­ core reçu la sanction légale, le Minisire des Colonies qui s'est penché avec sollicitude s u r ce pays, l'a compris pai mi les quel­ q u e s territoires d ' o u t r e - m e r appelés à bénéficier d'une fraction des crédits rais à sa disposition pour l'exécution de travaux en vue de tu lier contre le chômage. Un premier projet de répartition attribuait 2 m'.liions à la Guyane. L'engngenjeni de ces fonds élait s u b o r d o n n é à l'approbation des projets p a r le Ministre. Pour des motifs qui vous sonI c o n n u s , la Métropole a d ù reviser l'ensemble des ressources qu'elle avait esperé c o n s a ­ crer à celle œ u v r e . La tranche des colonies, de quelque 3 8 millions, a élé r é ­ duite îles 4/5 environ. Notre part ne l'a élé qu'à moitié. Sur ces fonds, sont exécutés u n e partie des a m é n a g e m e n t s faits au collège pour dispenser renseignement technique e t r e n s e i g n e m e n t primaire s u p é r i e u r qui en est la hase. C'est également avec e u x qu'est acquis une part importante du matériel médical dont la mise en service a p p o r t e r a le miilihum d'inslriiinenlalion et de petit matériel d o n t médecins et malades ont un égal besoin.

Communes. Je ne quitterai pas le d o m a i n e financier sans parler briève­ m e n t de la situation des c o m m u n e s . En 1937, 3 c o m m u n e s ont reçu des e m p r u n t s : Monlsinéry, Tonnégrande, Mana pour respectivement 3 0 , 2 0 et 1 5 0 mille francs ; La ville de Caycnne a vu « consolider » le reliquat de son e m p r u n t à la Banque de la Guyane.


— 43 — — Kilo négocie un prèl de 2 . 0 0 0 . 0 0 0 fr. a u p r è s du siège de la Caisse des Depuis cl Consignations qui s'est montrée favora­ ble, au principe. Je suis heureux d'avoir, aussi bien pour ce dernier cas que p o u r les précédents, m a r q u é aux c o m m u n e s , un intérêt effectif. Non seulement — à part Caycnno - les s o m m e s prêtées n'atteignaient jamais ces proportions par rapport à leurs r e s ­ sources, réelles el p e r m a n e n t e s , mais e n c o r e les e m p r u n t s ne leur étaient guère Consentis q u e p o u r 5 , 7 ou 8 a n s . Aucun n'avait atteint 10 a n s . J'ai estimé qu'il convenait d'user en leur faveur de la facullé que la loi cou è r e à la flanque de prêter à long terme aux coin un nés. C'est sur mon intervention, que l'empi uni de Mana, la conso­ lidation de celui de ('-avenue, ouf reçu ci! caractère. Je suis décidé à persévérer dans celle voie pour peu que les chefs d'édilité s'attachent par unesagegestion,à'mériler l'intérêt cle ceux qui leur font confiance moralement ou pécuniairement; A l'occasion des.ces e m p r u n t s , j'ai fait procéder à l'élude de la situation financière de certaines c o m m u n e s . Celte élude, a porté sur cinq exercices. Vous voyez qu'il ne s'agit pas d'un examen superficiel. Je me garderai d'une généralisation excessive qui pourrait être injuste, mais il faut bien que je dise qu'il est aisé de constaler un penchant des municipalités — ou à prévoir des crédits exagérément insuffisants p o u r les grosses réparations el l'entretien du patrimoine immobilier des c o m m u n e s ( bâtiments et roules), — ou, si ces crédits sont prévus en proportion suffisante, de les laisser inemployés pour leurs lins normales, el de leur faire s u p p o r t e r , par la suite, d e s virements ou d'autres opérations de régularisation. C'est moins le procédé, quelque critiquable qu'il soit au regard des règlements, q u e ses effets déplorables que je veux signaler. Car c'est le moyen qui conduit certaines c o m m u n e s à différer sans ce^se les travaux ruraux et d'entretien des bâtiments communaux; el insensiblement, le d o m a i n e c o m m u n a l s o m b r e d a n s un a b a n d o n et une vétusté qui acculent à l'emprunt. Donnerais-je désexemples placés sous le voile de l'anonymat. En 5 a n n é e s , une c o m m u n e , s u r un total de crédits d e 9,212 francs, n'a exécuté q u e p o u r 07 francs de t r a v a u x ;


— 44 — Ailleurs, s u r u n e m o y e n n e annuelle de crédits de 11,760 fr., dcslr;iv;)uxn'oiitéléexéciilésqiiejiis(iir;'iconcuii'cnce(lc0,798fr. Dans celle même c o m m u n e , les dépenses p o u r grosses répa­ n d i o n s ont atteint p e n d a n t la m ê m e période (juinijueniialc. 58 % des crédits qui étaient inscrits p o u r cela; 5 % de ses dépenses de personnel et 2 % de total de ses dépenses. Aidant dire que dans" l'un cl l'autre cas, on a b a n d o n n a i t sans entrelien, le patrimoine de la c o m m u n e . Nos c o m m u n e s peuvent faire un grand bien public. Leur gcslion peut être d'une efficacité à nulle autre pareille. Un effort s o u t e n u , pourrait d o n n e r à nos bourgs un aspect plus attrayant, développer le bien-être des paysans et faciliter leurs travaux. C'est u n e lâche attachante d a n s laquelle un maire et ses collaborateurs peuvent puiser de légitimes sujets.de satisfaction et de fierté. Je voudrais q u e ces paroles, franchissant les m u r s de cet hôtel, portent a u x c o m m u e s et à leur élus, l'assurance de m o n c o n c o u r s , avec l'expression de ma volonté de travailler avec eux d a n s le sens de l'intérêt général et d'une féconde et saine administration municipale. Aujourd'hui, plus q u e j a m a i s , les communes de la colonie sont à l'aise, puisque leur principale ressource — qui ne leur créé aucun souci de recouvrement, le Service local en ayant la charge — l'octroi de m e r , est en plus value de 3 0 3 , 1 6 7 fr. s u r les prévisions budgétaires cl en légère avance s u r les réalisa­ tions de la période correspondante de 19f>6. Les municipalités sont d o n c a r m é e s p o u r travailler. Ccrlaines c e p e n d a n t se réclament sans cesse de l'interven­ tion du G o u v e r n e m e n t . Ses bons otlices leur sont prêtés bien volonliers, quoiqu'il y ait quelque p a r a d o x e à c o n s t a t e r q u ' o n y fait appel là où la loi n'y incile p a s , tandis q u e d a n s le m ê m e temps, on c h e r ­ che à é c h a p p e r à l'action tutélaire tixée p a r les textes. Nul plus q u e m o i , n'est partisan d e v o i r les c o m m u n e s j o u i r de l'autonomie q u e la loi leur a conférée, mais il serait in­ c o m p r é h e n s i b l e (pie par un silence c o u p a b l e , ne soient p a s retenues certaines actiens q u e la loi de 1884 elle-même, n ' a u ­ toriserait p a s .


— 45 — Par c o n t r e , j e me suis rendu c o m p t e des difficultés que les c o m m u n e s r e n c o n t r e n t à faire p r é p a r e r ou conduire leurs travaux. Les élus ne sont pas nécessairement techniciens. La bonne volonté et la recherche du bien public, ne peu­ vent suppléer à la technique. Or les travaux du Service local réclament, ici, c o m m e par­ tout ailleurs, un constant contrôle alin que leur exécution soit aussi parfaite que possible. De ce fait, il n'est pas toujours loisible à l'Administration d'envoyer à point n o m m é , d a n s les c o m m u n e s , un ou p l u ­ sieurs de ses agents à litre voyer. Il est d'autant plus souvent difficile de le faire, que les de­ m a n d e s se produisent généralement ensemble et qu'on les dé­ clare toutes urgentes. J'ai préconisé a u p r è s de plusieurs chefs d'édililé, l'entente i n t e r c o m m u n a l e , alin que leurs municipalités disposent à frais c o m m u n s , ou d'un technicien qui soit p r o p r e à leur g r o u p e ­ m e n t , ou qu'ils fassent appel en « consullalion » à un t e c h ­ nicien privé de leur choix. C'est là u n e faculté qui leur e s t o n v c r l e p a r les textes organi­ ques. Que les c o m m u n e s n'en usent-elles pas ! Elles y gagneraient à se faire servir à leur guise. Le Service local ne verrait plus d é r a n g e r la m a r c h e ou le contrôle de ses travaux. Le rôle de surveillance q u e les textes d o n n e n t au Gouvernement s u r les projets de travaux c o m m u n a u x et s u r leur exécution, n'en serait nullement affecté. J'eslimë au con­ traire qu'il serait facilité. Un des aspects, non des m o i n s Curieux d e la situation fi­ nancière des c o m m u n e s , était l'état d ' e n d e t t e m e n t d a n s lequel elles se tenaient envers le Service local. Par des cessions, par des avances d u Service local, cer­ taines d'entre elles étaient p a r v e n u e s à se constituer un v é r i ­ table arriéré — q u a s i - b a n c a i r e — s u r les fonds du budget local. C'était u n moyen aussi c o m m o d e qu'irrégulier, d'accroître le volume des dépenses en laissant aux exercices suivants u n i m p o r t a n t dossier de restes à p a y e r .


— 46 — Au d é b u t de 1 9 3 6 , maintes c o m m u n e s étaient fort engagées. Une grande confusion en résultait p o u r leurs finances c o m m e p o u r celles de la colonie. L ' a p u r e m e n t de celte situation a été e n t r e p r i s . La situation des c o m m u n e s , à l'exception de 2 , est à ce sujet; complètement à j o u r . Prochainement, la position de ces 2 municipalités sera également régularisée. Les maires actuels o n t é t é ainsi appelés à l'aire s u p p o r t e r à la gestion présente et sans qu'il en résulte une œ u v r e a p ­ pareille au regard de leurs administrés, des dépenses qui in­ combaient à des exercices a n t é r i e u r s . Jè devais m e n t i o n n e r avec quelle b o n n e volonté ils se s o n t prêtés à celte mise en o r d r e . Le Gouvernement, n o t a m m e n t en ses services financiers, devaient leur en savoir g r é . Travaux

publics

L'exposé des motifs du projet de budget précise q u e celle a n n é e c o m m e l'année d e r n i è r e nia préoccupation a élé de consacrer le m a x i m u m de n o s ressources disponibles aux travaux publics. Le Service local ne veut pas t o m b e r d a n s les errements qui viennent d'être signalés au sujet de certaines c o m m u n e s . Les crédits ne sont pas considérables, c'est une raison de plus pour les utiliser à fonds. Lu l J;>7, s u r les ressources du budget local, outre les t r a ­ vaux d'entretien courant aux bâtiments civils; l'abri des gar­ d i e n s dii phare de l'Lnfanl-Perdu a dù être recpnstrùil avant la mauvalsi! saison. ' Réclamée depuis plus de dix ans, la javellisation a élé installée et mise en service. Nos roules d a n s l'Ile-de-Cayenne oui été r e p a i r e s d a n s la m e s u r e de n o s m o y e n s . l'n revêtement neuf a élé p o s é s u r 4,000 piètres c a r r é s . Sur la route coloniale n" I, le ponl Karouabb a élé remis en élal et renforcé, l'appontement de Guatemala réparé ; des empierrements ont l'ait disparaître les frayées; la digue Yiyi a été r é p a r é e . Sur les ressources extraordinaires p r o v e n a n t du prélève­ m e n t général, sont en cours d'exécution des travaux de re­ chargement et de revêtement à Pémulsion r u e Richelieu, r u e de la Liberté, Avenue d'Estrées, route de Monlabo ; le p o n t (

de Maçonna a été consolidé ainsi que des ouvrages secondaires; s u r les roules du Tour d e - l ' I l e .


— 47 — Knliii sur les fonds dits de « chômage » soûl édiliés les deux bâtimentsérigés au Collège qui contiendront l'un, trois salles de classe et deux laboratoires, l'autre l'atelier et la salle de dessin. Sont en cours de rechargement et de revêlement à l'émulsion, deux kiloniè'.res d e l à roule de Baduel, deux kilomètres de la route de .Maloury. . Une élude p o u r l'amélioration d e l ' a d d u c t i o n ri'vm de ki ville de Cayeiine est en c o u r s , confiée à la Société de Pontà-Mousson. Sur les ressources d ' e m p r u n t , un e n r o c h e m e n t de p r o t e c ­ tion de la jetée pleine a élé établi en utilisant 700 m e de roche. Toutes les parties i m m e r g e a n t e s de l'apponlement ont été g r a t l é e s c t peintes, ce qui n'avait élé fait au t e m p s de la cons­ truction; Deux coffres d ' a m a r r a g e o n t été acquis et p o s é s ; Six ducs d'albe sont en construction, ce qui permet l'accos­ tage du « Duc d'Aumale » et d e s cargos, et leur a m a r r a g e i n d é p e n d a n t de l'apponteinenl; L'adduction d'eau a été conduite" j u s q u ' à l'extrémité de l'a ppo n te ment ; L'embouchure du Canal Laussal a élé rectifiée cl n e t t o y é e ; Cinq vannes sont c o m m a n d é e s p o u r r e n d r e plus rapide l'assèchement de la banlieue sud où s'accroi! le n o m b r e d e s occupations p a r des familles o u v r i è r e s . Les travaux d'aménagement de l'Hôpital et de l'Hospice civil sont menés rapidement. Ils étaient réclamés en vain depuis 10 a n s . La « fusion » fêtait depuis 19/50; u n e salle de chirurgie aseptique est construite; elle sera équipée de neuf. On la réclamait depuis plusieurs a n n é e s . Une installation de radiographie est p r é v u e . Je ne veux pas indiquer d e p u i s combien de temps on p r o ­ clamai! sa nécessité. ' Une maternité s'édifie. Trois dispensaires sont en construction d a n s les c o m m u n e s . J'ai lu qu'en 1027 ils étaient déjà d e m a n d é s . A l'Hospice, l'école des petits h a n s é n i e n s est o u v e r t e . Le c o r p s cl l'esprit y sont également bien traités. . La section des c o n t a g i e u x . c h r o n i q u e s se reconstruit. Il y a, longtemps qu'on disait l'indignité de la condition qui était faite à ces infortunés.


— 48 — Le quartier des asiles est r é p a r é cl agrandi de deux bàlimenls neufs. On le désirait depuis longtemps. L'amélioration d e s services généraux et de leurs dépen­ dances est p r é v u . Celle énuméralion limitée a u x points essentiels suffit. Vous p e r m e t t r e z qu'on l'enregistre avec satisfaction. P o u r la première foison Guyane, on voit d a n s des construc­ tions de quelque i m p o r t a n c e substituer les procédés m o d e r n e s — bélon et ciment a r m é s en particulier — a u x techniques anciennes, aux matériaux périmés. Je souhaite q u e ce soit l'origine de la modernisation de n o s édifices et p a r suite, de n o s cités. Le plan de c a m p a g n e q u i vous est soumis prévoit p o u r les routes et rues : Sur ressources ordinaires 290,000 00 — extraordinaires 50,109 00 au total

301,109 00

C'est intime puisqu'il s'agit d'entretenir 3 0 0 kilomètres d e routes coloniales el quelques a u t r e s de routes secon­ daires, d'autant q u ' u n e fraction, — 9 0 , 0 0 0 francs — doit aller à l'entretien c o u r a n t d e s rues et places de Cayenne, classées d a n s le réseau colonial. L'insullisancc de ces moyens d'entretien est manifeste. C'est pourquoi j e p r o p o s e de les c o m p l é t e r p a r affectation de la totalité du produit d e s taxes ou d e s r e m a n i e m e n t de taxes d o n t l'adoption vous est proposée d'autre part. Ce produit, cela va sans dire, n'a p a s été incorporé au budget puisque le principe des projets n'est pas e n c o r e a d m i s par les autorités qui ont qualité p o u r le faire: votre Assem­ blée, le Conseil d'Etat p o u r les créations et le Président d e la République p o u r l'ensemble. Mais un projet de plan de c a m p a g n e c o m p l é m e n t a i r e rela­ tif à l'emploi de ces recettes est en p r é p a r a t i o n . Il v o u s sera s o u m i s en lin de cette session, lorsque selon vos délibérations, le montant des ressources à a t t e n d r e d e s dits impôts p o u r r a être chiffré. En ce faisant, j ' a i voulu atteindre le double b u t de p o r t e r au m a x i m u m de n o s moyens p r é s e n t s l'effort de r é p a r a t i o n des routes et d'accroître la masse d'une n a t u r e d'ouvrages qui p r o c u r e du travail au plus g r a n d n o m b r e d e s o u v r i e r s .


— 49 — Les chilIVes, l'esprit J e continuité avec lequel le Conseil général et le Gouvernement ont d o t é les travaux routiers p r o u v e n t leur volonté c o m m u n e d'accomplir les plus grands efforts p o u r r e m é d i e r à l'état de nos voies t e r r e s t r e s . Je n'ignore pas leur condition peu satisfaisante. Mais s'il est aisé de s'en p l a i n d r e , il est vain de la faire sans accomplir le sacrifice financier et l'action m é t h o d i q u e et p e r ­ sévérante qui s'imposent. Nos r o u l e s , il faut le dire, que ce soient celles de l'Ile de Cayenne ou la route coloniale n ° i , ont été construites p o u r u n trafic que l'on concevait en 19 M ou 1 9 1 3 . Le poids, la vitesse, la charge des véhicules ont changé depuis lors. En o u t r e , les tracés de nos roules, traversent les « terres basses» souvent noyées; parfois m ê m e la chaussée esl i n o n d é e . Il est clair que la circulation des eaux a été dés le début insuffisamment étudiée et a m é n a g é e . Ces vices de conception, ce ne sont pas des réparations de détail faites avec nos crédits d'entretien annuels qui peuvent les faire disparaître; ce sera le résultat d ' u n e réfection d'en­ semble. il n'est point question de changer la direction générale de nos tracés. P o u r peu parfaits qu'ils soient ils constituent un patrimoine d e valeur qui ne peut être délaissé, les populations que ces voies desservent ne doivent pas c r a i n d r e que la r o u l e près de laquelle elles se sont localisées, s'éloigne des agglomérations et des habitations. Mais rien ne saurait être fait par le régime des « petils p a q u e t s de crédit ». Celte réfection devrait s'effectuer suivant un p r o g r a m m e et u n e m é t h o d e , arrêtés u n e fois p o u r toutes, sur un crédit accordé également en u n e fois et d o n t nulle fraclion ne p o u r ­ rait être aiïectée à u n a u t r e usage. J'estime q u e ce doit être la p a r t essentielle du prochain e m p r u n t a contracter, soit a u p r è s du « F o n d s colonial » l o r s ­ qu'il sera créé, soir p a r appel au crédit public, selon les modalités p r é c é d e m m e n t en usage. Un p r o g r a m m e des œ u v r e s essentielles à ' e x é c u t e r s u r d o s ressources e x t r a o r d i n a i r e s devra être établi p o u r être s o u m i s au pouvoir m é t r o p o l i t a i n .


— 50 — Communications. L'interpénétration des intérêts intellectuels et matériels dès peuples d o n n e désormais u n e i m p o r t a n c e capitale aux liens entre nations, et p o u r les colonies, à ceux qui les unissent à leur métropole. La Guyane semblait déshéritée avec son paquebol m e n s u e l . Il parait que le progrès voulait lui faire payer u n e d u r e rançon. Le paquebot qui lui a été a t t r i b u é au début de cette a n n é e se révéla d e caractéristiques supérieures à celles qu'autorise l'escale à Saint-Laurent-du-Maroni. Durant l'année entière, le second port de la colonie fut privé du trafic direct de p a q u e b o t . Par ailleurs, celui-ci, hésita p e n d a n t longtemps, à venir au quai d e Cayenne, imposant aux voyageurs et aux m a r c h a n ­ dises les inconvénients, les c h a r g e s du d é b a r q u e m e n t en rivière et d'un t r a n s b o r d e m e n t . La deuxième d e ces . p e s t i o n s a été résolue. Le p a q u e b o t vient à quai, les a m é n a g e m e n t s en cours d'achèvement r e n d r o n t celle opération aisée et s a n s è t r e d o m ­ mageable p o u r l'ouvrage. P o u r l'escale de S a i n t - L a u r e n t , la solution la p l u s favorable q u e j ' a v a i s préconisée dès l'abord, vient d'être a r r ê t é e grâce à l'action du Député de la colonie. Un navire annexe, basé s u r Cayenne, assurera la liaison avec S'-Laurcnt à l'époque du courrier mensuel. Puis, entre deux voyages du paquebot-poste, îl accomplira, j e l'espère, un voyage côlier jusqu'à Trinidad, pour coïncider avec le passage d a n s ce port des longs courriers de la ligne Le llàvre-Colon. La colonie aurait ainsi deux relations mensuelles pour voyageurs et poste, d o n t une via Trinidad, serait particulière­ m e n t rapide. Nos relations postales en seront sérieusement accrues et améliorées. Au départ de Cayenne, la poste emprunte aussi les navires « bananiers. » L'an d e r n i e r , s u r l'initiative du Gouvernement local, les dis­ positions nécessaires avaient été prises en France p o u r q u e la poste soit confiée à c e s n a v i r e s qui, venant en droiture, peuvent livrer le courrier en 1 3 à 17 j o u r s , et cela, le plus souvent d a n s l'intervalle des paquebots postaux.


— 51 — La reprise de ce service spécial, suspendu p e n d a n t u n lenips, venait d'avoir lieu, lorsque p a r un c o n t r e - t e m p s , le premier navire a été d é t o u r n é de n o t r e destination à la d e m a n d e des planteurs de la Guyane. Cet incident, risque de d é t e r m i n e r la renonciation à un m o d e d ' a c h e m i n e m e n t direct et rapide du courrier, el m ê m e de c e r ­ taines marchandises par ces navires spéciaux, alors que p o u r celles-ci cette pratique n'avait été admise qu'à la suite de nos plus vives instances. Dans le môme t e m p s , les services locaux se sont ingéniés à faciliter l'accélération des t r a n s p o r t s aériens postaux et à en réduire les tarifs. La voie française Natal-Dakar dont nous usions d a n s le passé de façon plus ou moins régulière, a été ouverle au trafic d a n s les deux sens. Désormais, u n e lettre met i j o u r s 1/2 p o u r parvenir de Cayenne en Europe, c o m m e d'Europe en Guyane. S i m u l t a n é m e n t , la surtaxe qui élait de près de 2 0 francs les 5 g r a m m e s , a été abaissée à 10 francs 5 0 . Ces h e u r e u x résultais sont d u s à la persévérance de n o t r e service des P . T. T. à ouvrir, puis à r e n d r e m o i n s o n é r e u s e u n e ligne, qui, en raison de nos b o n n e s relations avec la Compagnie a m é r i c a i n e , peut c o m p t e r parmi les g r a n d s itiné­ raires français du m o n d e . J'ajoute q u ' u n e e n t e n t e récente e n t r e les Compagnies « Pan-Air » et « Air-Erance, » p e r m e t t r a d'ac­ célérer le service de transit à Natal. I l a p p e l o n s - n o u s q u e la Guyane a été la p r e m i è r e des t e r r e s françaises d'Amérique à s'ouvrir au trafic postal aérien et à le favoriser. Elle est h e u r e u s e que les efforts persuasifs qu'elle a a p p l i ­ qués à l'amélioration d e celle ligne soient tels que la voie de l'Ai lan tique-Sud estdevenue la plus rapide q u e puissent e m p r u n ­ ter d'un bout de l'année à l'autre, les c o r r e s p o n d a n c e s à destination de l'Europe, originaires de tous les pays situés a u sud de S -Juan de Porto-Rico, celte République y c o m p r i s . l

Le tableau suivant m o n t r e le m o u v e m e n t de n o i r e trafic poslal aérien et la faveur grandissante que le public accorde à la nouvelle voie.


— 52 —

Poids brut des correspondances-avion expédiées en 1937: Voie Nord :

Voie S u d

Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août

(jk 500 5-100 5 100 5 600 5 200 4 500 5 <S00 4 900

i> 4 0 0 0 600 0 iOO 0 700 0 900 0 900 0 900 1 100

Septembre

3

400

1

500

Octobre Novembre

4 7

500 776

2 2

500 909

Une convention est encore en négociation avec la PanAmerican Airways qui a p o u r objet d'assurer à la colonio et à cette compagnie les avantages c o m m u n s ou réciproques destinés à assurer la stabilité de leurs relations. Rien ne sera épargné p o u r r e n d r e plus r a p i d e et moins onéreuse u n e liaison que le G o u v e r n e m e n t local a toujours jugé d'intérêt capital p o u r la Colonie et d o n t l'amendement devail,à juste titre, c o m p e n s e r les avantages que celte dernière accorde. Le budgel qui vous est soumis c o m p o r t e les crédits n é c e s ­ saires à la transformation de nos trois stations de radiotélé­ g r a p h i e locales à ondes amorties en stations 5 ondes courtes p o u r satisfaire, avant 1910, aux obligations souscrilcsà la Con­ férence internationale de Washington. La question de nos relations radioéleelriques p a r la g r a n d e station sera l'objet d'un examen très p r o c h a i n , puisque la convention liant la Compagnie exploitante à la colonie vient à t e r m e en 1 9 4 0 . Enfin, vous êtes saisi d'un projet de délibération i n s t i t u a n t des taxes s u r les installations privées de r a d i o t é l é c o m m u n i c a tion. Instruction

Publique

Toutes les b r a n c h e s d'enseignements : primaires, c o u r s n o r ­ m a l , E . P . S . , secondaire, enregistrèrent cette a n n é e u n sensi­ ble accroissement d'effectif.


53 —

P o u r l'enseignement primaire supérieur el son annexe, r e n ­ seignement professionnel, la rentrée de 4 2 élèves, a dépassé toutes les prévisions. Sans doute, c o m m e il est de règle p o u r les institutions à leur début, quelques défections seront-elles à enregistrer, mais je veux dire combien est de bon augure l'élan qui se m a n i ­ feste envers celle création qui a tant t a r d é . ,1e dis « création » à dessein, bien q u e je n'ignore p a s les efforts du passé. Je sais q u ' u n e section professionnelle avait connu u n c e r ­ tain r e n o m . Mais ce n'est pas porter atteinte au mérite de de­ vanciers anciens ou moins éloignés, q u e de constater q u e jamais la constitution" de la section professionnelle n'a été m e n é e à son développement complet, tel qu'on le voit aujour­ d'hui. Je suis heureux q u e celte institution, dont l'utilité n o u s a valu dans le passé, de si n o m b r e u x el intéressants r a p p o r t s , soif désormais réalisée. Je vous d e m a n d e d'en r e p o r t e r tout le m é r i t e s u r ceux q u i en ont jeté les bases et qui se sont a t t a c h é s , avec u n e p e r s é ­ vérante ténacité, à m e n e r le projet à son complet é p a n o u i s s e ­ ment : les élus du pays, lointain et présents, au comité de l'en­ seignement professionnel, au Chefdu service el à ses collabo-, r â l e u r s spécialisés. Je voudrais q u e les enfants qui se saisiront là de « leur arme p o u r la vie » aient u n e pensée de gratitude p o u r ces artisans de leur force. Depuis quelques a n n é e s , u n e désaffection se r e m a r q u a i t e n ­ vers la section n o r m a l e chargée de la p r é p a r a t i o n des maîtres de notre enseignement p r i m a i r e . Il fallait remédier à celte situation en d o n n a n t à cette s e c lion l'importance q u e lui confère le rôle que nos instituteurs et institutrices doivent r e m p l i r . Un professeur de celte spécialité csl arrivé. Il t r o u v e r a d a n s le travail d e ceux qui l'ont précédé et d a n s les excellentes d i s p o s i o n s de la jeunesse qui se destine à servir l'Ecole publique, les éléments d e g r a n d p r o g r è s q u e n o u s désirons t o u s . Mais s'il convient de dolcr n o t r e enseignement de m a î t r e s êe valeur c h a q u e j o u r plus g r a n d e , il faut également q u e les installations r é p o n d e n t au m i n i m u m de confort. Tel n'est pas le cas de certains de nos i m m e u b l e s scolaires.


— 54 — Aussi, aurez-vous d a n s le p r o g r a m m e d'ouvrages s u r fonds spéciaux à élaborer, à envisager la possibiliié de transformer en établissements délinilifs, celles de nos écoles rpic leur état c o n d a m n e : parmi elles, je cite celles du chef-lieu cl celle do Mana. Santé et assistance publique L'an dernier, je m e suis longuement étendu sur les t r a n s ­ formations à faire, subir à l'organisation technique et adminis­ trative de n o s établissements d'assistance publique. Lello évolution s'est accomplie sans lieurls, d a n s l ' h a r m o ­ nie (juc suppose le concours de ceux — médecins cl adminis­ trateurs — qui n'ont en vue (pie le soulagement de la misère. Je suis h e u r e u x d'adresser à notre c o r p s médical entier de 1res sincères remerciements. La gratitude de ceux qu'ils soulagent ne s'exprime pas en paroles. G'esl en del gestes touchants de la reconnaissance des infortunés, q u e nos médecins trouvent la r é c o m p e n s e , qu'ils eslimenl la plus h a u t e , de leur bonté sei'vie p a r leur science. Je ne parierai pas des créations ou rénovations en voie d'achèvement : ( hivcrlurc d'une maternité. Aménagement de services médicaux cl c h i r u r g i c a u x . E q u i p e m e n t à neuf d'une salle d'opération aseptique, Transformai ion du quartier des llansénicns, Développement de l'école des petits incurables, Modernisation et extension de l'asile des aliénés, Ouverture d ' u n cabinet de radiographie. Le soni autani d'instruments de travail q u e nous remettons â nos praticiens. Ceux qui soul chargés de l'assistance d a n s les c o m m u n e s , t r o u v e r o n t en trois d'entre elles, un dispensaire où s e r o n t soulagés n o s habitants, des b o u r g s et des campagnes. Les résultats o b t e n u s p a r ce Service d'assistance mobile, d e u x chiffres en e x p r i m e n t l ' i m p o r t a n c e . ' En 1 9 3 6 ( p o u r l'année entière), il a élé d o n n é 5.200 c o n ­ sultations; p o u r les 10 p r e m i e r s mois de 1 9 3 7 , il y en e û t 1 4 . 5 3 4 , soit prés du triple. , Point n'est besoin de d i s c o u r s . , Il n'en faut pas, non plus, aux élèves de l'école p o u r e x p r i m e r leur fierté et leurs espoirs.

llansénienne


— 55 — Alors que dès leur âge le plus t e n d r e , les pelits malades se croyaient voués à t r a î n e r une vie de misère, ils ont vu venir à eux les bienfaits de la science, du coeur et de l'esprit : le Médecin et le Maître. Que l'un et l'autre ainsi que leurs auxiliaires soient loués p o u r les merveilleux résultats qu'ils o b t i e n n e n t . Enfin, l'Institut d'Hygiène et de Prophylaxie poursuit son travail d a n s le calme et la réserve propices à la discrétion que souhaitent ceux qui ont recours à lui. J'ai eu plaisir à d o n n e r u n statut aux auxiliaires de cet éta­ blissement. Le tableau qui enregistre le n o m b r e des e x a m e n s de labora­ toires, des vaccinations, des malades traités pour les q u a t r e fléaux s o c i a u x : paludisme, syphilis, tuberculose et lèpre — contre lesquels ITustilut d'Hygiène dirige spécialement ses a r m e s , m o n t r e les p r o g r è s constants qui s'accomplissent. Je suis h e u r e u x de noter ceux qui sont dus à la science et au d é v o u e m e n t du Directeur de cet établissement, depuis sa prise de service en juin dernier. Celle activité se r é s u m e ainsi : En 10 mois, il y eut : 5 . 8 I 3 consultants et 2 1 7 6 1 consultations (vaccinations non comprises.) N'oublions pas que l'œuvre d'assistance médicale esl avant t o u t une œ u v r e de prophylaxie. Nous ne ferons rien de durable si n o t r e action se b o r n e à guérir les malades. Le but essentiel est d'éteindre les foyers de maladies endé­ miques et libérer l'individu de la virulence de ces maladies par une hygiène et Une-alimentation a p p r o p r i é e s . Ainsi : a m o r c é e l'œuvre doit se poursuivre en d o t a n t large­ ment Hôpital, Hospice, Institut, Dispensaiies, des m é d i c a ­ m e n t s indispensables à l'expansion de leur action. Dans le p r o g r a m m e « des travaux spéciaux » dont, j ' a i parlé plus haut, vous estimerez certainement nécessaire d'intro­ d u i r e la construction d'un Institut d'Hygiène et de Prophylaxie offrant les a m é n a g e m e n t s m o d e r n e s indispensables à l'action d e ce centre de lutte et de prévention. La c a m p a g n e antipaludique d o n l j c vous ai entretenu l'année d e r n i è r e , esl e n t a m é e .


56 —

Après là consécration officielle de la valeur curative cl p r é ­ ventive d e s produits nouveaux auxquels j ' a v a i s fait allusion; les médicaments ont été acquis. L'aclion menée contre certains « ilôts» de la maladie a c o n ­ firmé les résultats o b t e n u s ailleurs. Sa généralisation est moins question de crédits que d'édu­ cation de la population. Les médecins auront bientôt à m e l t r e a u point conjointement avec les Chefs qualifiés du Service de l'Instruction Publique et les r e p r é s e n t a n t s des familles des élèves, les modalités de l'administration régulière de ces médicaments aux enfants des écoles. Cette action, cela va sans dire, débutera p a r les a g g l o m é ­ rations où le paludisme s'avère plus virulent. Enfin, je tiens à faire ressortir que dès le début de 1 9 3 8 , v o n t être repris les cours p o u r la formation des sages-femmes.

Je m'excuse, Messieurs les Conseillers g é n é r a u x , d'avoir retenu si longtemps votre attention. Je n'ai p a s la prétention de vous avoir présenté loulcs les questions qui ont été traitées au c o u r s de l'année qui s'écoule, qui ont reçu u n e solution ou qui sont en voie d'être résolues. Ce n'était non plus ni le t e m p s , ni le lieu de t o m b e r d a n s la facilité île dresser d a n s l'imprécision trop fréquemment r e n ­ contrée un plan — un de plus — qui aurait pu cire d'autant plus large et h a r d i , qu'il aurait laissé d a n s l'ombre les moyens d e sa réalisation, principalement ceux d e son financement, d o n t le choix et la formation ne n o u s i n c o m b e n t q u e p o u r u n e faible p a r i . Il a p a r u mieux r é p o n d r e a u x besoins de la colonie et a u x m o y e n s d o n t n o u s s o m m e s a s s u r é s , d e b o r n e r mes paroles à ce qui peut être réellement accompli ou mis s u r pied, tandis q u e les études d'un avenir m o i n s immédiat s'effectueront. Le p r o g r a m m e tracé se réalisera avec la m ê m e p e r s é v é ­ r a n c e q u e celui qui s'exécute p r é s e n t e m e n t . Institution de l'inspection du travail. P r e m i è r e immigrai ion. Recherche des moyens p r o p r e s à d é t e r m i n e r u n e p r o s p e c ­ tion aurifère systématique.


— 57 — Développement de nos cultures b â n a n i è r e s . Placement de nos bois tendres. Réouverture du marche américain à noire essence de bois de rose. Introduction de variétés de canne à sucre à plus grand ren­ dement. Réparation du réseau routier d a n s la m e s u r e des m o y e n s

financiers, . iio.râtion du service de d é b a r q u e m e n t et d ' e m b a r q u e ­ ment des voyageurs et m a r c h a n d i s e s . Mise au point de r e n s e i g n e m e n t primaire s u p é r i e u r , de la section normale et de la section professionnelle. Mise en fonctionnement d e s dispensaires d e s c o m m u n e s e t de nos établissements hospitaliers transformés* Enfin* élaboration d'un p r o g r a m m e de travaux de longue durée à exécuter s u r plusieurs a n n é e s . Si tout est réalisé, j ' a i le sentiment que les serviteurs pays n ' a u r o n t p a s d é m é r i t é .

du

Messieurs les Conseillers g é n é r a u x , Depuis l'an dernier, le sort de la Guyane a r e t e n u , avec la passion de l'œuvre à accomplir, toute votre attention et toute votre activité d'autant plus nécessaires qu'au lendemain du Tricentenaire, il fallait m o n t r e r l'énergie d o n t ce pays était capable, p o u r légitimer les a p p u i s qu'il avait d e m a n d é s . Le p r o g r a m m e q u e n o u s nous étions tracé a été appliqué sans bruit, mais avec persévérance. La volonté d'aboutir a t r i o m p h é . Des visiteurs français et é t r a n g e r s qui o n t traversé le pays, en o n t e m p o r t é u n e impression nette d'un effort considérable et efficace, d'un labeur q u i , en dépit des fortes difficultés, veut être productif et inscrire u n e page nouvelle — t r o p longtemps attendue — au livre de l'histoire coloniale de la F r a n c e . Noire sort matériel ne p e u t se d é r o u l e r sans q u e les lluct u a l i o n s du inonde qui agitent n o t r e Mère-Patrie, aient ici u n e répercussion sensible. Nos lois, nos ressources, nos m a r c h é s , sont étroitement solidaires — plus encore en raison de l'aide financière qu'elle n o u s p r o c u r e — d e ceux de la m é t r o p o l e .


— 58 — Nos (euvres en d é p e n d e n t . Dans des conditions nouvelles d'existence m o n d i a l e , é c o n o ­ m i q u e s , politiques et financières, n o u s n o u s s o m m e s efforcés d e c o n d u i r e avec a u t a n t de p r u d e n c e q u e de résolution ce beau pays qui est appelé, qu'on le croie ou non, à devenir un chaînon de la vigueur française a u t o u r du m o n d e . L'événement

peut parfois c o n t r a r i e r nos désirs,

différer

l'accomplissement de nos desseins ; son opposition n'est pas pour nous abattre. Alors que b e a u c o u p de faits et d'idées a u r o n t été, d a n s la t o u r m e n t e du passé, suivies d'amères désillusions, la Guyane, elle, puisqu'elle le veut par vous et par moi, donnera plus qu'elle n'aura promis. Dans un m o n d e — et s u r l o u t s u r un continent — s u r p e u p l é , s u r é q u i p é , la Guyane qui apparaît, au fur et à m e s u r e q u e nous la connaissons mieux, plus riche et plus h a b i t a b l e , se présente c o m m e une terre nouvelle à peupler et à équiper p o u r son plus grand bien, c o m m e p o u r la gloire de la MèrePatrie.

Messieurs les Conseillers g é n é r a u x , je déclare ouverte voire session ordinaire de 1937.

Vive la Guyane ! Vive la f i a n c e ! Vive la République !






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