Discours prononcé par M. Robert Chot, le 27 novembre 1939

Page 1

R É P U B L I Q U E LIBERTÉ.

F R A N Ç A I S E

ÉGALITÉ

G U Y A N E

-

FRATERNITÉ.

F R A N Ç A I S E .

Discours PRONONCÉ PAR

M. Robert C H O T GOUVERNEUR

P . I. D E

LA

GUYANE

A L'OUVERTURE

Session

ordinaire 27

FRANÇAISE

DE LA

du Conseil

NOVEMBRE

général

1 9 3 9

CAYENNE IMPRIMERIE

DU

GOUVERNEMENT.

1939

MANIOC.org Bibliothèque Alexandre Franconie Conseil général de la Guyane


MANIOC.org Bibliothèque Alexandre Franconie Conseil général de la Guyane


RÉPUBLIQUE LIBERTÉ.

FRANÇAISE

— ÉGALITÉ . —

G U Y A N E

FRATERNITÉ.

F R A N Ç A I S E .

DISCOURS PRONONCÉ PAR

M. Robert C H O T GOUVERNEUR

A

Session

P . I. D E L A G U Y A N E

L ' O U V E R T U R E

ordinaire 27

FRANÇAISE

D E L A

du Conseil

général

NOVEMBRE 1 9 3 9

C A Y E N N E IMPRIMERIE Du G O U V E R N E M E N T .

1939

MANIOC.org Bibliothèque Alexandre Franconie Conseil

général

de la

Guyane


MANIOC.org Bibliothèque Alexandre Franconie Conseil général de la Guyane


REPUBLIQUE FRANÇAISE LIBERTÉ

ÉGALITÉ

GUYANE

-

FRATERNITÉ

FRANÇAISE.

D I S C O U R S PRONONCÉ PAR

M.

ROBERT

CHOT

GOUVERNEUR P. I. DE LA GUYANE FRANÇAISE-

A L'OUVERTURE DE LA

Session

o r d i n a i r e d u Conseil 27

NOVEMBRE

général

1939

MESSIEURS LES CONSEILLERS GÉNÉRAUX,

P o u r la deuxième fois, depuis ma prise de fonctions, j'ai le grand h o n n e u r de m e r e t r o u v e r devant la première Assemblée du pays. Il y a un a n , c'était a p r è s MUNICH ! Nous pouvions tous, nous devions tous, encore, croire à la Paix. La mégalomanie, la folie sanglante d'un h o m m e a détruit t o u t c e l a : toutes nos e s p é r a n c e s , toutes nos joies, luus les sourires et toute l'harmonie du m o n d e . Dans un héroïque sursaut, les démocraties se sont, enfin, dressées.

MANIOC.org Bibliothèque Alexandre Franconie Conseil général de la Guyane


-

2

-

Certes, je n'aurai pas la prétention de juger les événements. Vous m e permettrez, cependant, de dire, que, d a n s celle guerre, la France n'a aucun esprit de conquête ou d'asserviss e m e n t . La France ne détend que le Droit, ne défend que son Idéal. En s o m m e , selon les nobles paroles du Président DALAMIW, n o u s ne r e c h e r c h o n s que « la Paix des hommes libres! » Nos forces sont i n c o m m e n s u r a b l e s , inépuisables. L'issue du conllit ne peut faire l'ombre d'un doule. Patience

doit être notre mol

d'ordre!

Avec un calme é m o u v a n t , avec une inébranlable résolution, u n e discipline parfaite, la France totale a pris, c o n t r e son gré, les a r m e s Toutes les populations, de toutes races, toutes couleurs, toutes origines, toutes religions, sur lesquelles Hotte notre Drapeau, ont compris que, par delà les deslins de la Patrie bien aimée, c'est, avec leur b o n h e u r , l'avenir m ê m e de la civilisation qui est en jeu ! N'est-ce pas, pourtant, la magistrale « mise en place » d e n o s forces terrestres, aériennes et maritimes, ou, plus précisément, la confiance absolue inspirée par la puissance de n o t r e a r m é e qui a parachevé la « mise en o r d r e » de n o s forces morales ? C'est d o n c , tout d'abord, vers cette a r m é e magnifique, glorieuse, invincible, que s'élèvera notre pensée fervente... Ce devoir accompli, rien ne me retiendra plus de saluer, c o m m e il convient, notre Ministre des colonies, M . Georges MANDÉE. NOUS ne p o u v o n s , en effet, oublier, que, dès avril 1938, c'est lui qui a véritablement décrété la Mobilisation des forces coloniales, en réalisant, presqu'en u n t o u r n e - m a i n , la coordination des efforts et des volontés, l'équipement de l'Emp i r e , le renforcement de l'Armée coloniale. Désormais, le .Ministre des colonies accède au Conseil Sup é r i e u r d e la Défense Nationale ; les T r o u p e s coloniales ont u n Elal-Major particulier sous les o r d r e s d'un seul chef, d'un grand chef: le Général BUIUIEU. Ces réalisations primordiales de sauvegarde n'ont pas e m p ê c h é M . MANUEL de songer à notre lointaine et chère Guyane.


-3Comme preuve d e l à sollicitude ministérielle, j e citerai : la mission L E B E D E F F (jni est, évidemment, le prélude d'un plan, vasle et p r o m e t t e u r , de mise en valeur de nos m é p u i sables richesses aurifères. Nous a v o n s eu, aussi, le reconfort de la mission, hautement h u m a n i t a i r e , du Professeur A C H A R D , mission dont les résultais m a r q u e r o n t certainement une étape vitale, peut-on dire, d a n s les destinées de ce pays. En a b o r d a n t ces graves p r o b l è m e s , j e pense à votre t r è s actif et si s y m p a t h i q u e r e p r é s e n t a n t au Parlemenl : M. Gaston M O N N E R V I L L E , orateur brillant, toujour net, précis, chaleureux et persuasif, à qui j ' a i m e r a i s pouvoir céder la parole. Puisque le souvenir m ' e m p o r t e vers M. Gaston M O N N E R V I L L E , j'estime de m o n devoir de rappeler les services i m p o r t a n t s qu'il a r e n d u s à la cause impériale, lors de sa mission au Cameroun. Tout r é c e m m e n t encore, le Minisire a h o n o r é M . M O N N E R de sa confiance en lui attribuant la Direction ci l'Organisation générale d'une Œ u v r e é m i n e m m e n l sociale : le Centre d'accueil et d'hébergement pour les militaires Originaires d'Outre-Mer.

VILLE

Dès le 9 octobre, le Centre de Chevilly, mis à la disposition du Département par les Pères du Saint-Esprit/, a r e m un premier conlingenl de convalescents. .Nous a u r o n s à coeur d'aider, au m a x i m u m , l'heureuse conception qui, s o n s l'égide de la plus r e m a r q u a b l e personnalité guyanaise, doit p e r m e t t r e a u x Combattants d'Onlre-mer de trouver, d a n s toutes les régions de France, sinon l'image exacte de leurs foyers, du m o i n s une a t m o s p h è r e de chez-soi, aussi favorable à leur sauté morale qu'à leur santé physique. Après avoir salué et félicité l'honorable Député de la Guyane, j e ne m a n q u e r a i pas de m'incliner, avec respect, d e v a n t l'Amiral ROBERT, liant-Commissaire de la République aux Antilles et en Guyane française, à qui incombe la lourde charge de C o m m a n d a n t en Chef dés Forces de l'Atlantique-Ouest. Par lui, par ses hautes fonctions administratives e.l militaires, se réalise le bloc indissoluble des terres françaises de noire « Méditerranée Américaine » .


-4j e n'aurai garde, non plus, d ' o m e t t r e de rendre, ici, l'hommage qu'ils méritent, aux bous ouvriers qui m'onl si utilement secondé d a n s ma lâche. Cette lâche est souvent pénible, mais toujours passionnante puisqu'il s'agit, — avec le concours loyal et éclairé que vous ne m'avez j a m a i s lésiné, de r e d o n n e r à notre colonie, c o m m e le souhaite voire représentant au Parlement, « une place essentielle parmi les phares avancés de « la culture française en Amérique latine, afin qu'elle coutri« b u e à r e n d r e plus p u r , plus éclatant, plus humain le « r a y o n n e m e n t de la France d a n s le monde ». Parmi ces artisans — dont v o u s faites partie, Messieurs les Conseillers généraux, cl. au premier rang, avec Ions nies collaborateurs et f o n c t i o n n a i r e s , — j e suis heureux d e compter, aujourd'hui, u n e unité nouvelle et de c h o i x : M. Joseph S Y M P H O R I E N q u i , répondanl aux instantes sollicitations de ses n o m b r e u x amis, a bien voulu nous a p p o r t e r le concours de son intelligence et de son activilé aux détriments de ses prop r e s intérêts. Je lui souhaite la plus cordiale bienvenue. Je regrette, toutefois, d'avoir à déplorer l'absence de Messieurs V E R N E T , B E L L E V U E et R É R A R D . Vous connaissez les rais o n s qui les empêchent de participer à vos t r a v a u x . Sans vous faire l'éloge de l'un et de l'autre, que tous vous a p p r é c i e z e t aimez, je me bornerai à leur adresser m e s vieux les [tins sincères et les plus affectueux de p r o m p t et complet rétablissement. Sans transition, aulorisez-moi, m a i n t e n a n t , à v o u s exposez mes vues s u r la situation financière.

SITUATION

FINANCIÈRE.

Celle situation, intimement liée à la situation é c o n o m i q u e de la Colonie, reste et d e m e u r e peu brillante. En effet, au 30 s e p t e m b r e 1 9 3 9 : a! le m o n t a n t des avances faites p a r le Trésor p o u r c o m bler les déficits budgétaires des exercices 1930 à 1938 inclus ( c o m p l e tenu du versement en atténuation de la'délie du p r o duit 2 . 5 3 3 . 6 3 8 l'r. 37 de la troisième réévaluation de l'encaisse


-

5

-

métallique de la Uanquc), s d e v a i t a la s o m m e

de

8,612,272f 4 0

b)

par ailleurs, les avances r e m b o u r s a b l e s failes par l'Etat à la Colonie pour assurer le paiement des annuités de l'emprunt atteignaient .' 5.644.116 00 Soil au total

U . 2 5 G . 3 8 8 40

Enfin, à celte s o m m e , il y a lieu (rajouter le m o u l a n t des s o m m e s dues à la Caisse intercoloniale des retraites, soil en chiffres r o n d s I ï . 5 0 0 . 0 0 0 00 ce qui poile le total des délies à plus d e . . . 2 8 . 7 5 6 3 8 8 00 alors que le m o n t a n t total de nos ressources ptopres n'atteint . que difficilement IG.500.000 francs.

En ce qui concerne l'exercice 1938, le comple définitif qui vous est c o m m u n i q u é , fait ressortir à plus de 2 . 0 0 0 . 0 0 0 de francs le chiffre du déficit du budget de l'exercice considéré, c o m p l e tenu de la subvention d'équilibre de 1.800.000 francs et des avances r e m b o u r s a b l e s pour le Service de l ' E m p r u n t , soif 1.203.431 francs. Les principales causes de ce déficit sont exposées au r a p p o r t de présentation du budget de 1940. Toutefois, il se doit d'être souligné (pic, sans les charges d'origine externe, imprévisibles lors du vole de ce budget (contribution à la Caisse intercoloniale des retraites application des lois sociales, dévaluations monétaires, amélioration de la situation des fonctionnaires), l ' e x e r c i c e s e serait clô-

turé sensiblement

en

équilibre.

Notons, en passant, que les travaux exécutés sur fonds d e Chômage avaient été financés par le reliquat d e la subvention de 1,000,000 de francs servie par l'Etal à cette fin. *

*

P o u r l'exercice 1 9 3 9 , le total des crédits budgétaires et s u p plémentaires s'élevait, au 3 0 s e p t e m b r e , à 2 2 , 4 2 3 , 0 3 6 f r . 8 0 . En ce qui concerne particulièrement les crédits s u p p l é m e n taires, ils all'eclaient les t r a v a u x ;


-6Du Plan de campagne complémentaire p o u r . De réfectiondu réseau d'adduction el de distribution d'eau (fonds de concours) p o u r . . . . De la Défense passive (décret du 2 mai 1939) pour Déconstruction d'un b â t i m e n t a u Collège p o u r Soit au total

r

5 ß 0 , 0 0 0 00 300,000 00 2 5 0 , 0 0 0 00 1 7 , 5 1 6 N0 1,127,516 KO

Les voies et moyens permettant de faire face à l'ouverture de ces crédits s u p p l é m e n t a i r e s ont été les s u i v a n t s : e r

Crédits a n n u l é s au chapitre 1 « Dettes exigibles » 5 0 0 , 0 0 0 00 Recettes supplémentaires escomptées du relèvement de la taxe de consommation sur les tabacs 310,000 00 Produit d'une pailie de la première réévalualion île l'encaisse métallique de la Banque (fonds de concours) 300,000 00 Prélèvement du reliquat du fonds d e cliomage. I7,r> 10 N0 Lëà résultats b r u t s dés o p é r a t i o n s d e recettes el dépenses au ,"0 septembre 1939, tels qu'ils figurent au bordereau s o m maire des paiements et à l'état comparatif des recelles du Trésor, sont les suivants : P l

,

_ l Titres émis au 3 0 sept. 1 9 3 9 . . . 1 5 , 9 0 8 , 3 5 3 * 7 0 | effecjuées 14,155,718 2 3

HECETTES

R e c e l l e s

Itestes à recouvrer 1

E

N

S

1 , 7 5 2 , 6 3 5 47

.,, I Mandais émis [ Recettes effectuées E

S

Restes à payer n

V «

10,101,024 !)() 15,348,765 33 7 5 5 , 8 5 9 57

,. * -Mandais émis | r e c e t t e s effectuées

16,104,624 90 14,155,718 23

UALANCE

Excédenl des dépenses m a n d a t é e s s u r les r e c o u v r e m e n t s effectués..*

1,948,906 67

Si n o u s n'envisageons que les recelles el les dépenses proprement dites, déduction faut! des o p é r a t i o n s d'ordre qui ne l'ont que-transiter, les résultats sont les s u i v a n t s ;


-

7 -

Prévisions budgétaires et s u p p l é m e n t a i r e s (9 douzièmes échus) •16,817,277«' 6 0 Titres émis au ."10 s e p t e m b r e . . . 15,217,663 3 1 RECETTES Iiccetles effectuées 13,688,584 27 lieslesà recouvrer

1,529,079 0 4

Mandais émis Paiements effectuées

14,122,070 9 5 13,379,151 24

Pestes à paver Dépenses m a n d a t é e s BALANCE ltecettes elicci nées

7 4 2 , 9 1 9 71 14,122,070 95 1 3 , 6 8 8 , 5 8 4 27

DÉPENSES

Excédent des d é p e n s e s sur les recettes

433,683 68

Ce résultat, au 30 s e p t e m b r e dernier, parait, à première vue, satisfaisant, attendu, qu'à cette date, toutes lès transmissions p a r v e n u e s à la colonie étaient régularisées et que le budget n'avaient pas encore encaissé : aj La deuxième moitié de la s u b v e n t i o n . . .

950,000 00

bl Le reliquat de l'avance p o u r le service de l'Emprunt

716,000 00

<j Les recettes postales des mois ( 5 4 , 4 1 4 ) et s e p t e m b r e ( 4 9 , 0 8 6 )

103,500 0 0

d'août

à) Les r e c o u v i e m c n t s du service de l'Enregistrement ( 2 bureau du mois de s e p t e m b r e ) . e

56,100 00

Il serait, cependant, fallacieux d'anticiper et d e faire p o r t e r c e r é s u i l a l favorable sur toute la gestion financière d o l ' e x e r cice pour la raison que les dépenses faites à l'extérieur, e t régularisées, n'affectent que cinq mois sur douze, et q u e , s u r tout, la mobilisation générale d e s e p t e m b r e et l'état de g u e r r e a u r o n t une répercussion directe sur l'économie du pays. P a r voie de conséquence, toutes les prévisions de recettes seront vraisemblablement démenties. Par ailleurs, il faut s'attendre à de fortes dépenses i m p r é visibles dites aux circonstances exceptionnelles actuelles : c'est dire q u e l'effort appliqué à la gestion financière de l'exercice doit être accru, amplifié.


Amélioration

8 —

de lasUuatùh des employés et agents.

fonctionnaires

Cel cFl'oi'l nécessaire, indispensable, ne nous a pas l'ail, cependant, oublier les petits, les fonctionnaires, employés et agents, q u i , à fous les échelons de la hiérarchie, c o n t r i b u e n t avec z è l e , a v e c conscience, avec dévouement, au maintien de l'ordre el d e l'économie. C'est ainsi que dans le courant de l'année, j ' a i p u : 1° Créer nu cadre de Vérificateur des Poids el mesures (arrêté dû 8 décembre 1938); 2" Créer un septième classe de préposés des Douanes qui a permis la titularisation de dix unités nécessaires à la b o n n e m a r c h e du service (arrêté du 13 janvier 1 9 3 9 ) ; \ 3° Modifier le m o d e d'avancement des D a m e s - e m p l o y é c s daclylographes el des a p p r e n t i s de l'Imprimerie (arrélé du 2 février 1939). 4° Augmenter l'effectif d e s Expédilionnaires-complables et intégrer d a n s le cadre cinq auxiliaires (arrêté du 2 février 1939); 5° Augmenter l'indemnité servie à titre de secours aux veuves, orphelins ou ascendants de fonctionnaires décédés en activité de service (arrélé du 14 m a r s 1 9 3 9 ) ; 6° Augmenter le taux de l'indemnité d'habillement et de Chaussures du personnel du cadre actif des Douanes (arrélé du 22 m a r s 1939); 7° Modifier l'arrêté du 2 8 m a r s 1931 p o r t a n t à l O a n s d e s e r v i c e d o n l cinq à la Douane, le lemps nécessaire à la titularisation desauxiliaires de. ce service ( a r r ê l é d u 5 mai 1939); 8" Relever les t r a i t e m e n t s el établir un nouveau classement personnel du cadre local des expéditionnaires-comptables (arrélé dû 2 0 mai 1939); 9" Etablir la parité de l'indemnité p o u r charges de famille des agents des cadres locaux avec ceux des cadres g é n é r a u x el métropolitains (arrêté du 2 8 a o û t 1 9 3 9 ) ; 10

u

Relever la s o l d e d e s d a m e s visiteuses des Douanes qui jusqu'alors a v a i e n t un traitement par trop m o d i q u e (arrélé du 19 juillet 1 9 3 9 ) ;


-

9

-

i 1° Créer un cadre de mécaniciens dos P. T. T. (arrêté du l O a o i ì t 1939); . 12° Augmenter l a s o l d e d e s plantons ( a r r ê t é d u 2 8 a o û t 1939); 43° Etablir la parité de solde des agents des Contributions indirectes avec celle des agenls des Douanes (cadre s é dentaire) (arrêté du 2 8 août 1 9 3 9 ) ; 14" Etablir une allocation d'effets d'habillement au personnel de la Police générale (arrêté du 2 8 octobre 1 9 3 9 ) ; 15° Enfin, établir une indemnité spéciale en lin de.séjour p o u r les fonctionnaires du cadre local, indemnité relevée et portée de 2 , 1 2 0 à 3,100 francs l'an (taux fixé par le décret du 21 janvier 1939) dont la prévision figure au budget 1 9 4 0 . '

PROJET DE BUDGET DE 1940. Pour l'exercice prochain, la compression des dépenses a été opérée à l'extrême. Il serait difficile, voire d a n g e r e u x , de l'accentuer. Celte compression a é l é . e n partie, annulée par des accroissements de dépenses, doni r é m u n é r a t i o n est l'aile d a n s le (rapport placé en lète du budget. Il peid être rappelé, c e p e n d a n t , q u ' u n premier projet avait été établi et transmis au Département dés le mois d'août. Ce projet avait été équilibré. 1° Par u n e subvention escomptée île 2 , 5 0 0 , 0 0 0 francs que le Département des finances a d e m a n d é de r a m e n e r au chiffre de l'année 1 9 3 9 ( 1 , 9 0 0 , 0 0 0 ) . H

2 Par uneprévision nouvelle d'impôts fonciers ( 1 0 , 0 0 0 ) qu'il a fallu a b a n d o n n e r du l'ail de l'absence de cadastre. .3° P a n i n e recelle supplémentaire attendue du relèvement du droit de dépotage, relèvement jugé trop élevé. La seule diminution des prévisions de recettes atteignait 6 8 0 , 0 0 0 francs, auxquels il fallait ajouter 447,C50 francs. D'augmentation de dépenses consécutives à la nécessUé de tenir c o m p t e du chiffre des incomplets par suite de la s u p p r e s sion des congés administratifs ( 3 0 9 , 5 0 0 ) et au r a j u s t e m e n t d e certains crédits é n u m é r é s a u r a p p o r t de présentation du budget. Le déficit à combler était ainsi p o r l é à 1,427,650

frana.


-

10

-

Celle opèratioB n'a pu être effectuée que par une réduction massive îles dépenses (827,650 IV.) el par le relèvement des tarifs de certaines taxes, dont les r e n d e m e n t s escomptés ('100,000 IV.) vicndraienl atténuer en partie ce déliril. L'équilibre, difficilement rétabli, et le budget u n e fois i m p r i m é , le Pouvoir central m'a l'ail savoir, il y a dix j o u r s à peine, q u e le chiffre à prévoir pour la contribution à la G.I.R. « Dettes exigibles » devait s'élever à 1,220,052 03 au lieu de

334,500 00

Il a donc fallu, à nouveau, rechercher d'économies ou de ressources s u p p l é m e n t a i r e s .

885^552 00

Le r a p p o r t complémentaire vous d o n n e le détail d e s économies réalisées aux chapitres 4, 6, 8, 1 I, 13.et 14 pour u n e s o m m e lof aie 445,552 el l'ail ressortir à 410,000 IV. le nouveau supplément de recettes attendu du relèvement de la taxe de consommation sur les labacs. Sans e n t r e r d a n s le menu de ces opérations, voici quelques u n e s des économies réalisées sur les dépenses de personnel': « / Suppression d'un Sous-chef de bureau d e s Secrétariats généraux, de deux professeurs du Collège, d e Irois c o m mis du Trésor, d'un ingénieur-principal et de trois ingénieurs et ingénieurs-adjoints des Travaux publics, de deux commis des Travaux publics, d'un vétérinaire et d'un géologue; b) Les crédits prévus pour la réorganisation d e s services de la Police el l'amélioration d e l à condition des a ï e u l s des différents services el des auxiliaires o n t également été réduits. En définitive, le projet soumis à vos délibérations s'équilibre, en recetles et en dépenses, à la s o m m e d e . . . 23,119,655 00 sur laquelle's'inscrivent les ressources p r o p r e s pour 20,012,193 00 -

Et la subvention métropolitaine pour

1,900,000 00

Les recettes et dépenses extraordinaires, représentées p a r le chiffre de l'avance remboursable l'aile à la colonie, p a r


l'Eli»t, p o u r

le service de

11

I,-21)7,402 00

l'Emprunt

2 3 , 1 1 9 , 6 5 5 00

soit, au total

Comparé au budget de 1939 qui atteignait. 2 1 , 7 9 5 , 5 2 0 00 le projet de 1940 accuse une augmentation d e .

1,3'24,135 0 0

En ne tenant c o m p t e q u e des recettes et des dépenses ordinaires, les c o m p a r a i s o n s avec le budget o r d i n a i r e de 1939 font ressortir les différences c i - a p r è s : Projet de 1 9 4 0 .

21,912,193 00

Budget de 1939

20,543,900 00

En plus, pour 1940 Toutefois, déduction faite du m o n t a n t de la subvention allouée par le Ministre de l'Air, eu 1939, p o u r les travaux intéressant l'aéronautique civile el l'organisation d'une protection météorologique de la navigation aérienne soit.

1,368,293 0 0

."¡00,000 00

L'augmentation totale réelle, en 1940, doit être ramenée à

1,008,293 C0

Ces a u g m e n t a t i o n s résultent, en général, de l'accroissement d e s e h a r g e s nouvelles, et p e r m a n e n t e s , découlant des mesures prises par le Pouvoir central et des circonstances exceptionnelles actuelles. Je dois souligner, en ce qui concerne les dépenses d e m a tériel, qu'il a élé possible de relever. —De 9 0 0 , 0 0 0 fr. les crédits du « Plan dè c a m p a g n e » qui, se trouvent ainsi portés à 1 , 5 0 0 , ( 0 0 francs. Celle prévision révèle l'accentuation de l'effort à fournir en vue de la conservation des bâtiments administratifs dont l'état de vétusté est e x t r ê m e et de l'amélioration du réseau routier d o n t les usagers el le Conseil général se plaignent à juste litre. — De 1 0 1 , 2 0 0 f r . la dotation du chapitre 12, a r t i c l e s « Navigation » p a r a g r a p h e 1 « Entretien du matériel îles sémaphores el des appareils des p h a r e s »; e r


- 12 fc—Enfin, de prévoir un crédit nouveau de 2.000 IV. pour achat de mercure pour le phare de l'Ile Royale. En résumé, la proportion des différentes catégories de dépenses ordinaires est la suivantes:

NATURE

D E S DÉPEVSES

PIU.VISIONS

I'OGRCÈXTAGE

budgétaires

en 1940

en H 930

15,107,940 00

6 ¡,38%

66,50°/«

6.304,253 (Ht ),5»0,000 0.)

28 77" „

29,10"/,, 4,40%

Personnel (Chapitres I, 2, î , (i, s Matériel et main-d'œuvre (Chapi 1res 3, 5, 9. 10. 12, I ï. I(î) 'travaux (Plan de c a m p a g n e ) . . . ,

21,91-',193 00

TOT AT

(i.,S."i"/„

tOli.OO

100,00

L'examen de ce tableau permei de constater que: I" Le pourcentage des dépenses de personnel (64,38 ".'„)est inférieur à celui du projet de budgel de 1939. 2° E n e e qui concerne les dépenses de matériel el de m a i n d'œuvre, la diminution du pourcentage d'un exercice à l'autre s'explique pai' la réduction massivi' des dépenses, opérée au e r

chapitre 14 ari. 1 , « T r a n s p o r t du personnel », par sitile de

la suppression des rongés administratifs. ri" Enfin, les travaux de Plan de campagne s'élevaul

à

f

l , 5 0 0 , 0 0 0 el le pourcenlage à 6 , 8 5 % au lieu de 9 0 0 , 0 0 0 et

4,40 " o en 1939 relève l'accentuation de l'effort de l'Administration. (

Aussi, loule plus-value budgétaire qui pourrait èlre conslateeen cours d'exercice, doit servir, par priorité, à financer les

travaux du Plan de campagne doni la dotation est nettement insuffisante. Proj Is fiscaux présentés au Conseil

général.

Au cours de la présente session, le Conseil générai aura à se p r o n o n c e r sur les projets suivants :


-

13

-

I" Modification d'un projet de délibération relatif à l'institution de l'impôt mobilier, modification proposée p a r le Conseil d'Etat et qui doit permei Ire la perception de 100,000 fr. d'impôts nouveaux ; 2" Modification des droits de patente p e r m e t t a n t d'escompter un supplément de receltes de 130,000 f r a n c s ; 3" Le relèvement des taux de la taxe de c o n s o m m a t i o n s u r les t a b a c s : mesure qui doit permettre l'équilibre du b u d g e t ; 4° L'institution d'une réglementation des usines à sucre qui ne son! pas assujetties au contrôle du service des Contributions ; 5° Enfin, le réajustement de la taxe de consommation sur les sucres de toutes sortes.

DOUANES

Commerce

total.

Les chiffres statistiques du Service des Douanes m o n t r e n t que le mouvement commercial pour les neuf p r e m i e r s mois de l'année 1939 s'est, élevé à 8 8 , 1 9 8 , 3 4 7 fr. en plus value de 4,012,937 francs sur la période c o r r e s p o n d a n t e de 1 9 8 8 .

Tableau comparatif du c o m m e r c e total des neuf p r e m i e r s m o i s de 1 9 3 9 e t 1 9 3 8 . 1938

on plus

65,300,373 -1,000,895 -14,103,942

5,531,335

Etranger .'t..

70,89-1, 908 3,948,399 43,355,040

Totaux...

88,198,347

81,185,110

5,531,335

¡939 France, Col ori ics l'ses

en moins

712,496 808,902 1,521,398


-

14

-

Importations Le chiffre des i m p o r t a t i o n s pour les neuf premiers mois de 1989 esl de 5 1 , 4 1 4 , 2 8 1 francs, ce qui représente une plusvalue de 1,870,808 fr. sur les neuf premiers mois de 1938. Tableau comparatif des importations des neuf p r e m i e r s m o i s de 1939 et 1 9 3 8 . 193!)

1938

en plus

31,545,603 4,338,432 13,640,358

3,132,599

Etranger...

34,677,202 3,779,352 12,957,727

Totaux..

51, il 4,281

49,543,413

3,132,599

France Colonies Fse

tn moins

579,100 682,0. !

i ,261,731

Alors q u e nous constatons u n e progression de 3 , 1 8 2 . 5 9 9 fr. des i m p o r t a t i o n s de la Métropole, il y a une régression de celles des colonies françaises et de l'étranger respectivement de 5 7 9 , 1 0 0 et 082,031 francs.

Exportations Les exportations des neuf premiers mois de 1939 atteignent le chiffre de 3 6 , 7 8 4 , 0 6 6 accusant une augmentation de 2 , 1 4 2 , 0 6 9 fr. p a r r a p p o r t à la période c o r r e s p o n d a n t e de 1 9 3 8 .

Tableau comparatif des exportations des n e u f s p r e m i e r s m o i s de 1 9 3 9 et 1 9 3 8 . 1939

1938

en plus

33,815,970 302,443 523,58 5

2,501,730

El r a n g e r . . . •

36,217,706 109,047 397,313

Totaux...

30,78 ¡,006

35,041,997

2,501,730

France Colonies Fses

eu moins

133,390 126,271 259,007


Cliarbou de bois

BOIS

Papillons naturalises—

Or natif en poudre

3.1.639

46

80.05!)

122

TONNE

602.332 1.818

1.085 5.150

585

3i.232.783

902.330

30.774.450

954.600

1.200

354.2S9

75(1

978.936

2. IS'.

535.330

400.389

4.892

304.449

4.602

1.23S

3.001

Essence de bois de rose.

R h u m s cl lalia

54.41.-

Valeurs

660.487 1.39S.9ÌI'.

1.72(1

41.856

QUANTITÉS

300

.222.200

5.429

69.140

Valeurs

1939

30.936

514.383

! .773

445.478

3.C63

III

QUANTITÉS

Gomme de balata

Kanancs

Vessies natatoires

Peaux brûles de b œ u f s . .

UNITÉ

1938

exportations des 3 premiers trimestres de

3.950

7(1

42.372

EN PLUS

27.932

14.727

1.233

67.002

49.010 ¡53

290

146.104

2.458.332

9(1.390

37G.799

1.251

Valeu es QUANTITÉS ! Valeurs

DIFFÉRENCES

I . 52S 624.647

2.763

47

3.022

QUANTITÉS

EN MOINS

1938.

Ci-dessoiis tin aperçu de nos principaux produits exportés comparés avec nos

— 15 —


16

-

SERVICE DE L'ENREGISTREMENT, DES DOMAINES ET DU TIMBRE

Ce Service a parfaitement fonctionné. Au ."¡1 octobre, les recettes s'élevaient déjà à l , 2 4 3 , 4 2 1 IV. 50 alors q u e les p r é v i sions pour l'année entière étaient de 1,105,420 IV.. une plusvalue de 138,301 IV. 50 esl ainsi d'ores et déjà réalisée sur les prévisions de l'exercice en cours.

AFFAIRES ADMINISTRATIVES ET C O M M U N A L E S Tournées

d'Inspection.

Dès mon arrivée dans la colonie, j'ai e n t r e p r i s de visiter les c o m m u n e s rurales et de p r e n d r e contact avec les municipalités et la population. Ces inspections m'ont permis de constater le mauvais état d e la plupart îles bâtiments c o m m u n a u x et des routes, et de m ' e n t e n d r e d i r e c t e m e n t e x p o s e r , s u r place — avec, quelquefois, la faculté de m'en r e n d r e un c o m p t e exact — les besoins de ces communes. Je conserve le meilleur souvenir du vibrant accueil qui m'a p a r t o u t été réservé.

Situation

des

communes.

L'exercice '1938 s'est clôturé pour les c o m m u n e s rurales, avec d ' i m p o r t a n t s reliquats. Ces excédents ont permis a u x municipalités d'augmenter les crédits inscrits au budget primitif de l'exercice 1939 poulies travaux indispensables île grosses réparations et m ê m e de réfection de certains bâtiments c o m m u n a u x . Certains de ces travaux n'attendent q u e l'adjudication p o u r e n t r e r en voie d'exécution : tels ceux d e M a c o u r i a c t de Matoury. La Mairie de Sinnamary esl en voie de restauration. Il y a lieu de signaler, également, que le Maire de l'Oyapock se p r é o c c u p e de la construction d'un m a r c h é et de l'agrandissement de la maison d'école de Saint-Georges.


- 17 Commune

pénitentiaire

du

Maroni.

Un ilé' l'cl i!n 15 août 1939a réorganisé, s u r ma proposition, el selon v o s vœux, la c o m m u n e pénite^tairc d u Maroni dont la Commission municipale s'csl vue augmentée de quatre m e m b r e s élus au suflrâge universel. Celte réforme accorde, très équilablemenl, une participation plus large à la p o p u l a tion libre de ce Territoire.

Immigration

libre.

L'expérience a permis de constater que les dispositions du décret du i n o v e m b r e 1936 sur l'admission des Français et des étrangers en Guyane et Inini étaient trop rigoureuses. S u r ma proposition, le Département a prescrit la revision d e ce texte en vue de son assouplissement. Sans vouloir négliger les précautions qu'il convient de p r e n d r e à l'égard de certains éléments v e n a n t de l'extérieur, il m'est a p p a r u qu'il y avait lieu de faciliter l'accès de la c o lonie à la m a i n - d ' œ u v r e p r o v e n a n t , s u r t o u t , des Antilles f r a n ç a i s e s el a n g l a i s e s , m a i n - d ' œ u v r e excellente qui jouit de la faveur publique el possède I r é q u e m m e n t , ici, certaines attaches. Dans cet esprit, j ' a i d e m a n d é q u e s o i l aulorisée l'entrée libre de tout f r a n ç a i s donl les pièces présentent des garanties suffisantes pour l'économie locale au double, point de vue santé el moralité. Par ailleurs, a été c o m p l é t é e la liste d e s e x e m p t i o n s d o n t peuvent bénéficier les étrangers ayant, à d e s litres divers, des intérêts en Guyane ou en I n i n i , ainsi que c e u x qui son! liés, par u n contrat de travail, avec clause de r a p a t r i e m e n t , à des g r o u p e m e n t s agricoles, c o m m e r c i a u x ou industriels établis d a n s la Colonie.

Immigration

réglementée.

Celle année e n c o r e , l'Administration a accompli les plus g r a n d s efforts en vue d'amorcer un m o u v e m e n t d'immigration réglementée vers la Colonie, soit en vue de fournir s i m p l e ment des travailleurs agricoles contractuels devant, regagner leur pays d'origine après accomplissement de leur c o n t r a t , soit dans le but de p e r m e t t r e la création de centres de colonisation.


18

Immigration

Berbère.

Des p o u r p a r l e r s , engagés depuis 1937, avec le Gouvern e m e n t du Maroc n'ont pu aboutir à une solution désirable en raison de l'impossibilité pour les engagisles guyanais (raccorder aux immigrants les avantages qu'ils trouvent d a n s les fermes métropolitaines, SOIt: un salaire journalier de 10 francs, un logement confortable avec éclairage électrique, fourniture d e matériel de cuisine, e t c . . . Immigration

Annamite.

Les autorités indo-chinoises avaienl été, également, saisies d'une requête tendant à l'envoi d'agriculteurs a n n a m i t e s . Après établissement d'un contrat type de travail a p p r o u v é p a r l'Administration tonkinoise ainsi que par les employeurs éventuels, le contingent devant former le premier convoi avait été fixé à 2 8 0 travailleurs ( h o m m e s , femmes el enfants). Une agence de recrutement d'Indochine s'était mise en r a p port avec l'Administration locale en vin; de la formation de ce premier convoi. Il est a p p a r u aux engagisles éventuels q u e la journée de travail d'un a n n a m i t e reviendrait beaucoup trop cher pour les m o y e n s de trésorerie donl ils disposaient, étant d o n n é qu'aux multiples avantages consentis aux engagés venaient s'ajouter des frais de r e c r u t e m e n t e t de voyage élevés. Immigration

Hindoue.

De m ê m e , l'Administration s'est mise en rapport avec les Etablissements français de l'Inde, dans le but de réaliser un nouvel essai d'immigration hindoue. La Chambre d'Agriculture s'esl intéressée à la question et en a saisi la Chambre d'Agriculture de Pondichéry,

Immigration

a fin

lui miij ru lion

de A ni il

Colonisation luise.

Lors de la dernière Conférence des Gouverneurs, à F o r t - d e F r a n c e , la question a été évoquée de créer un courant, m i g r a toire Antilles-Guyane en vue de remédier à l'excès de p o p u lation de la Martinique et de permettre le développement agricole de noire Colonie,


-

19

-

Un projel de règlemenlalion a élé établi à cet eftèl et soumis au Département. Ce projel prévoit : 1" que les familles i m m i g r a n t e s seront établies en Guyane sur des concessions domaniales accordées à litre provisoire, pins, à titre définitif ; 2° que le financement des contingents s e r a - a s s u m é p o u r moitié par la Guyane, Pau Ire moitié étant à la charge de la Martinique el de la Guadeloupe, an prorata du n o m b r e des familles émigrantes de chaque origine. .

Immigration

fuive.

Par suite de la mise en œ u v r e d'un plan de colonisation élaboré par M. Kohen, Israélite, installé à Paris, (rois contingents de réfugiés juifs c o m p r e n a i t un total de vingt-neuf individus, ont successivement d é b a r q u é à ('.avenue au début d e celte a n n é e . L'Administrai ion locale avail vu avec plaisir cel a p p o r t de b r a s n o u v e a u x , destinés, selon les organisateurs, à mettre en valeur les terres inoccupées d e l à Colonie el à y créer u n e pelite pairie pour les Sémiles rejelés hors d'Allemagne. A l'expérience, se sont révélées défectueuse. Ces animés d'un désir

les moyens a d o p t é s el les dispositions prises nettement insuffisants. L'organisation était réfugiés ne semblaient du reste nullement ardenl de travailler la terre.

A l'heure actuelle, la plupart d'enlre eux, oui .quille la Colonie ou oui contracté des engagements volontaires d a n s l'armée. Par ailleurs, une Société, le « G r o u p e m e n t Israélite de Coordination, d'Aide et de Protection » m'a r é c e m m e n t écrit p o u r d e m a n d e r des renseignements sur les possibilités d e colonisation en Guyane, et ce groupement, a manifesté le désir de r e p r e n d r e fessai d'établissement de Juifs d a n s la Colonie. 'fous renseignements lui ont élé fournis. Il est à souhaiter que celle nouvelle tentative soil effectuée, au moment o p p o r t u n , sur des bases plus sérieuses.


-

MESURES

20

-

ECONOMIQUES

Au cours de la période de tension q u i a précédé les hostilités, des dispositions spéciales oui été prises eu vue d'éviter toute pertubalion d a n s la vie économique de la Colonie. Un Service des 11 haïmes c o m m e r c i a u x fui créé par a r r ê t é du 25 Aoùl 1 9 3 9 . Des toutes dernières instructions reçues du Département, il résulte que l'exportation vers la France est désormais libre et que le Service des Echanges commerciaux n'a, en c o n s é q u e u c 3 , plus à intervenir d a n s ce genre d'opérations. Grâce à l'aclion diligente de ce Service, la Colonie a pu fournir, dès le premier mois de guerre son modeste tribut a u ravitaillement général de la Métropole, savoir : 41,377 litres de lalia à 55°, et 533, t o n n e s 467 d e bois d'angélique. RAVITAILLEMENT DE LA GGLONIE. Celte même commission a estimé qu'il convenait avant tonte i hose de l'aire l'inventaire des stocks de produits et articles de toute nature, existant dans la colonie, alin de pouvoir chiffrer les élals de, besoins de la population. Diverse.-- mesures oui été prises en vue d'assurer le ravitaillement de la Colonie. Tout d'abord, l'Administration locale a pensé, qu'il élâil possible d'intensifier les p r o d u c t i o n s vivrières pour d i m i n u e r l'importance des c o m m a n d e s à l'étrangei et à réaliser ainsi une économie de devises. A cet effet, il a élé établi un plan d'extension de la p r o d u c tion agricole tenant au d é v e l o p p e m e n t des cultures locales susceptibles île remplacer certaines denrées importées et à l'augmentation de production des d e n r é e s déjà cultivées ( l é g u m e s , pois, racines alimentaires, e t c . . . ) Plusieurs circulaires oui été adressées aux Maires leur de m a n d a n t d'intervenir a u p r è s de leurs administrés, en vue de leur réclamer un surcroit d'activité. Le Service de l'Agriculture pratique des essais de culture du « haricot rosé » et des « pois yeux noirs ». Ce Service pense égalemenl m e n e r à bien la culture du riz à Malonrv et a u t r e s lieux favorables à ces expériences dont le c h a m p pourra être étendu. Enfin, au l'osle de « Crique Anguille » en Inini, un enclos a été aménagé et des terrains défrichés par les soins de l'Admin i s t r a t i o n . Ce centre p o u r r a ainsi ravitailler, a bref délai, le Chef-lieu, n o t a m m e n t en volailles.


-

21

AGRICULTURE Etat

général de l'économie

curale.

L'économie rurale en Guyane est encore peu développéeLa production agricole continue à être déficitaire et ne suffit pas aux besoins de la consommation locale. Des d e n r é e s alimentaires de première nécessité qui pourraient être p r o duites sur place, sont importées de l'extérieur, de l'étranger souvent. Tels sont, n o t a m m e n t , eu 1938 : Le riz 14,112 q u i n t a u x d'une valeur de 2 , 1 9 9 , 0 0 0 Les légumes secs

IV.

-'/.,-¡88

»

»

1,352,000

-

1,797

»

»

1.022,000

-

salées

3,582

»

)-

1,537,000 - -

Le bêla il

11.191

»

»

4,398,000

Le sucre Les viandes

Ces importations font perdre annuellement Guyane des sommes considérables.

à la

Les statistiques ci-dessus accusent une aggravation par r a p p o r t à 1937 — il y a régression d e la production vivrière. Quant à l'exportalioa des produits agricoles, elle d e m e u r e dérisoire, ne s'étant élevée, en 1939, qu'à : Pour les b a n a n e s

: 7021 q u i n t , valant 1,649,000 IV.

Pour les r h u m s et lafias : 4527 hectol.

-

2,868,000 —

Il faut que Us cultivateurs se nu tieni à faire du riz parallèlement aux autres cultures vivrières. L'Administration est prèle à leur fournir gratuitement des semences, à leur prodiguer tous les conseils techniques d o n t il peuvent avoir besoin et à les aider. Une aclion vigoureuse est menée eu faveur du développement de l'agriculture, un plan de réorganisation de la production est à l'étude ; il entrera sous peu d a n s sa phase de réalisation,


_

22

-

La ratine à sucre. Les superficies cultivées en canne à sucre n'ouï, pas a u g menté sensiblement au cours des précédentes années. On peut a d m e t t r e qu'elles s'élèvent à 100 hectares environ. La r é colte de celle année s'esl avérée insuffisante. Le r e n d e m e n t moyen à l'hectare varie cuire 40 et 50 tonnes. Certaines plantations u'o.ul donné que 30 à 8 5 tonnes par hectare, ce qui est dérisoire. La l e n e guyanaisè peut produire d ' a v a n tage si elle est bien cultivée et rationnellement exploitée. A titre d'exempte, telle parcelle de l'Ile de Cayénnea donné 1~>H tonnes de canne sur une surface de I h. 50Ù, soit un rendement de 1:95 hunes à, l'hectare : celle parcelle a élé cultivée ralionnelleineul cl plantée, en cannes sélectionnées. Le chiffre est éloquent et se passe de romineniaires, il met nettement en relief les résultais d'une technique j u d i c i e u s e ' au service d'un ell'oi'l intelligent. En attendant, les besoins de la Colonie cl de la Défense Nationale exigent une production plus i m p o r t a n t e èt plus intensive. Sur quelque 700 à 750 tonnes de sucre nécessaire à la consommation locale, la Guyane ne fournil que 250 tonnes environ. Il est de noire devoir de piauler davantage de canne : cela est Indispensable. // faut que,.pour 1940, les superficies cultivées en canne uiKjiuentenl d'ores et déjàde 100 hectares au moins. Des essais sur les hybrides et variétés de cannes sélectionnées inlroduils de Demerara soni présentement poursuivis. Les plus intéressantes de ces variétés seront multipliées et diffusées parmi les planteurs; Le Ili: Quant au riz, malgré l'importance primordiale qu'il tieni dans l'alimentation !o aie, il est encore liés peu cultivé, La Colonie en i m p o r t e tous les ans de g r a n d e s quantités, et cela au détrim e n t d e l à balance commerciale. Pourtant, le climat e t t e sol g u y a n a i s s e prêtent parfaitement a cette culture. Nos voisins de Surinam el.de Demerara en produisent et en e x p o r t e n t a n nuellemenl des milliers de tonnes. La'Giiyane anglaise, à elle seule, c o m p t e , en effet, porter p r o c h a i n e m e n t , sa p r o d u c tion de v\z de 40 à 85 millions de kilogs. La Guyane française doit p r e n d r e exemple sur ses, s œ u r s étrangères et produire du riz. Il n'est pas question de mettre en valeur les terres basses inondées et d ' e n t r e p r e n d r e la culture a q u a t i q u e : cela d e m a n d e du temps cl b e a u c o u p d e -


-

23 -

main-d'œuvre. On peut et on doit cultiver du riz de m o n t a gne. Les essais e n t r e p r i s par le Service de l'Agriculture sont à cet égard, p r o b a n t s . Ils ont m o n t r é les possibilités techniques et é c o n o m i q u e s de la culture du riz en Guyane française avec le m i n i m u m de frais et de main-d'œuvre. Mon administration s'attachera à développer celte c u l t u r e . Des initiatives ont déjà été suscilées, encouragées, et j ' e s p è r e bien q u e , d'ici peu, 15 à 2 0 hectares seront emblavés dans la seule région de MatoUry. La banane. La production b a n a n i è r e a inarqué un accroissement notable au cours de 1939. Elle attrait dépassé largement 1,000 tonnes si la guerre n'était survenue. L'exportation au cours d e s 8 premiere, mois de 1939, s'est, en effet, élevée à 6,000 quintaux, marquant une augmentation de 1393 quintaux sur la (piantile exportée p e n d a n t la p é r i o d e c o r r e s p o n d a n t e de 1938. Avec l'irrigation, la production aurait suivi une marche a s c e n d a n t e e on escomptait déjà pone 1940, une exportation de 1,500 tonihs environ Malheureusement la suppression des navires bananiers, c o n s é q u e n t s à l'ouverture des hostilités, a arrêté ce mouvement. ¡.es cu'lures vivrières Les cultures vivrières occupent une superficie de \ 0 hectares environ d o n t 300 à 350 de manioc. La production de manioc est insuffisante puisque nous i m p o r t o n s encore du couac du IJrésil, produit de grande c o n s o m m a t i o n ; mais de valeur nutritive relativement faible, qui atteint cependant dans le c o m m e r c e , des prix de 4 à 5 francs le kilogramme, alors (pu; des denrées d e valeur alimentaire plus élevée se vendent à des prix nettement inférieurs. Il y a là une contradiction et un c i a l d e fait dont souffre b e a u c o u p le c o n s o m m a t e u r . La Production agricole. Lu l'élat actuel des choses, on ne peut affirmer que ceci :

La G u y a n e ne produit rir.

pas suffisamment

pour se

nour-

Le problème de l'alimenlalion de la population est particulièrement inquiétant depuis la g u e r r e . 11 i m p o r t e , en c o n s é quence, que t o u s , chacun selon ses possibilités et ses m o y e n s , fassent un effort des plus sérieux pour intensifier la p r o d u c tion, développer les cultures vivrières et mettre leurs familles el le pays à l'abri d'une disette non envisagée, mais toujours p o s sible.


— 24 Les jardins

scolaires.

De ces considérations, il ressort qu'il i m p o r t e seulement de travailler avec persévérance, avec ténacité, en a d o p t a n t des méthodes p l u s perfectionnées, conformes aux exigences de la production m o d e r n e . Certes, il y a un grand t r a v a i l de p r o pagande el d'éducation technique à faire. L'Administration songe à r é a l i s e r s o u s p e u . a v e c le c o n c o u r s de toutes les é n e r -

gies, un des systèmes les p l u s efficaces d'éducation agricole et rurale, j'ai cité : les jardins scolaires.

SERVICE

VÉTÉRINAIRE

L'élevage. Toul comme la culture, l'élevage n'a enregistré aucun p r o grès notable en 1939. Le cheptel u'a pas. a u g m e n t é , Il est e n core loin de suffire aux besoins al i men t ai r es de la colonie. On peut l'estimer à quelque 12,000 tètes de gros el petit bétail : lïuhalins Uovins

7U0 létes e n v i r o n . ."!,.'»00 —

Porcins, ovinscl caprins.

7,000

Volailles

indéterminés.

La ( i n v a i l e d e m e u r e tributaire d e l'étranger p o u r ses besoins en viande, lille i m p o r l e d e s vitndes de conservi. , d'Argentine et du Brésil, du bétail du Brésil. Il a p p a r a i ! d e plus en plus clairement q u e le ravitaillement de la c o l o n i e en viande et b é tail brésiliens e s t s o u m i s à d e s a l é a s et q u e le dévclopement de l'élevage s ' i m p o s e d e façon impérieuse. 1

Certaines régions de la c o l o n i e présentent p o u r l'élevage des conditions beaucoup plus favorables que celles existant d a n s de n o m b r e u s e s fazendas brésiliennes. Il faut gué les Guyanais se pénètrent de l'utilité primordiale de l'élevage pour le développement de la production agricole et de l'économie générale du pays. Il faut qu'ils s'y a d o n n e n t d i v a n lage el perfectionnent leurs m é t h o d e s . Des taureaux a m é l i o rafeurs ont é t é introduits el sont mis à la disposition d e s éleveurs. Le service vélé inaire mène u n e lutte énergique contre les épizootiesèt - ssure régulièrement et g r a t u i t e m e n t la vaccination a n t i c h a r b o n n e u s e du bétail. Des mesures vont être prises p o u r e n c o u r a g e r e t aider les éleveurs dignes d'intérêt. Il a p p a r t i e n t à ces éleveurs de préserver e t d'accroître leur production. Ils feront œ u v r e de b o n s guyanais, de bons français.


-

EAUX

25—

ET

FORÊTS

L'exploitation forestière qui, autrefois, a tenu une place considérable semble r e p r e n d r e peu à peu de l'importance. Nous constatons, en effet, que l'exploitation des produits forestiers est en augmentation sensible d'une année à l'autre. C'esl ainsi que pour les il premiers mois de l'année en c o u r s , les produits résultant de l'exploitation de nos forêts ont donné lieu à des transactions commerciales s'élevant à : 12,432 quintaux pour une valeur de 1,700,000 francs contre 1 0 . 0 2 8 quintaux p o u r une valeur de 1,000,000 de francs en 1 9 3 8 . .

Bois Depuis 1937, les chiffres d e nos exportations de bois ont plus cpie triplé. En effet, n o u s avons exportés en : 1937 (9 mois) 521 lonnes pour 278 milliers de francs ; 1 9 3 8 ( 9 m o i s ) 1,085 tonnes p o u r 6 0 2 , 3 3 2 francs; 1 9 3 9 ( 9 mois) 1,238 tonnes p o u r 1,238,389 francs. Fin 1 9 3 0 , nos exportations forestières totales dépasseront 2,000 t o n n e s contre 009 en 1937 et l,5l)0, en 1938. Oe gros efforts sont faits, en ce m o m e n t , p a r te Service forestier, pour placer nos bois tendres sur le m a r c h é m a r o cain ainsi que pour créer des débouchés nouveaux à l'angélique d o n t u n e certaine quantité a été r é c e m m e n t exportées sur la Métropole p o u r r é p o u d r e aux besoins d e la Défense nationale.

Essence

de bois

de rose

Certains industriels, par des m é t h o d e s défectueuses de d i s tillaliou, ayant livré au commerce une m a r c h a n d i s e de q u a lité hétéroclite, il en résulte que 1'« Essence Guyane » qui a fait prime, autrefois, sur le m a r c h é américain se trouve a u j o u r d ' h u i gravement menacée par la concurrence de l'essence d'origine brésilienne. Malgré la situation délicate d a n s laquelle se trouve notre production actuelle, nous espérons que l'écoulement presque complet des stocks des années a n t é r i e u r e s va p e r m e t t r e une nouvelle reprise de n o t r e industrie d'essence. De la vaste enquête ouverte a u p r é s d e M. le Conseiller commercial à l'Ambassade de France aux Etats-Unis, il ressort que, p a r une élude minutieuse de nos prix et une normalisation r i goureuse de notre p r o d u c t i o n , nous a r r i v e r o n s vraisemblablement à conquérir en partie la large place que nous avions jadis sur le m a r c h é d'Amérique.


— 26 SERVICE D E S P . T. T. Organisation

radioêlectrique

Pour r é p o n d r e a u x nécessités locales et, principalement, à celles de Défense Nationale qui doivent primer toutes les a u t r e s , j'ai réorganisé, avec le concours de l'autorité militaire, le service radioêlectrique île la G u y a n e . — Au moyen d'appareils émetteurs, saisis à la mobilisation, j'ai créé u n e liaison de iniil bilatérale avec Si-Laurent el Forl-de-Fra nce, el unilatérale avec les deux autres postes de la colonie. Enfin, une écoute p e r m a n e n t e de nuil est organisée à la Station Fiad i o d e Cayenne. De la sorte, uu<! agence de renseignements p o u r le point d'appui de la flotte française à Fort-de-France peut a v a n t a g e u s e m e n t fonctionner. L'arrivée des o p é r a t e u r s actuellement en congé, el d'un matériel i m p o r t a n t , déjà c o m m a n d é , m e permettra d'équiper, en émetteurs à ondes courtes, les stations ûeRéqina et Oyapor.h et de s u p p r i m e r , à partir du •]•>• janvier 1 9 4 0 , les anciens postes à ondes a m o r t i e s , conformément aux prescriptions de la Convention internationale des c o m e u n i c a t i o n s radiolélégraphiques. Il sera possible eulin, de rétablir éventuellement la station de Saut-Tigre et d'eu créer une au nouveau pOsIe d'Inini, s u r le Maroni. A signaler la création d'un service d'avis médicaux par radio qui permel l'élablissemenl de consultations médicales entré Cayenne et les b â t i m e n t s en m e r , français ou étrangers, à bord desquels peuvenl se trouver des malades nu d e s blessés. Organisation

<tes I'. T. T.

En o u t r e , une exlension considérable el des améliorations des échanges par voie aérienne o u i été obtenues. Un service postal automobile e n t r e Mana et S a i n t - L a u r e n t du Maroni est m a i n t e n a n t réalisé. Un projet d'établissement de la ligue télégraphique Cayenne à Monlsinéry est actuellement à l'étude. En d e h o r s des prem i e r s travaux effectués par la circonscription de Crique Anguille, h; Service des P. T. T. procède actuellement à la pose de poteaux neufs à partir de Maloury en direction du Tour de l'Ile et Port Inini.


-

2 7 -

TRAVAUX

PUBLICS

- t é ' s e r v i c e des Travail* publics a en à sa disposition, celle a n n é e , pour assurer l'entretien el les réparations des bâtiments et voies de communication a p p a r t e n a n t à la colonie une s o m m e de 1,205,000 francs. En plus, les fonds d ' E m p r u n t oui continué à fournir les r e s s o u r c e s nécessaires à certains travaux : navigation i n t é rieure et fusion des Hôpitaux. Queile a élé l'activité de ce Service?

Bâtiments Pour entretenir les bâtiments un crédit de 9 2 , 0 0 0 francs était bien insuffisant. Aussi, les travaux se sont-ils b o r n é s à des réfections des toitures et de p e i n t u r e .

Conduite

d'eau

P o u r la conduite d'eau, le budget local prévoyait 2 1 2 , 0 0 0 francs auxquels se sont ajoutés 3 0 0 , 0 0 0 francs de réévaluation de l'encaisse de la b a n q u e . Le service, a l'ail son possible p o u r assurer la distribution avec les fonds du Budget local. Cependant, les indices de destruction chimique et obstruction physique des conduites se m u l t i p l i e n t ; il en résulte q u e de gros travaux d e v r o n t être faits sans retard.

Routes

et

rues

P o u r les routes et rues, le crédit de 2 6 8 , 0 0 0 francs du plan de campagne ordinaire s'est élevé à 5 5 3 , 0 0 0 IV. avec li s 285,00U fr. de la tranche du plan de c a m p a g n e c o m p l é m e n t a i r e accordée. La roule coloniale a élé, vaille q u e vaille, e n t r e t e n u e : ni les crédits, ni les moyens de t r a n s p o r t ne permettaient de mieux faire.

Un effort a, pourtant, élé fait s u r les routes Cayènnè.

de l'Ile de

L'a politique adoptée est la s u i v a n t e : puisque la circulation, n'est pas i m p o r t a n t e , l'utilisation de matériaux bon m a r c h e suffit; Donc, des équipes d'entretien doivent passer souvent sur les roules eu y faisant des travaux légers plutôt q u e , de loin en loin, des travaux onéreux non rentables.


— 28 — Fonds

d'emprunt

Au début de l'année, les crédits s u r fonds d ' e m p r u n t n'étaient pas épuisés. La situation financière confuse de ce fonds, enfin clarifiée, m o n t r e que les travaux prévus peuvent être p o u s s é s : c'est ce qui a élé fait depuis quelque temps Ainsi, la fusion des Hôpitaux avance grâce à l'achèvement de la Maternité et de la salle d'opérations à l'Hôpital général, des quartiers d'aliénés, de la morgue et de réparations diverses aux Hospices. Le dispensaire de S -Georges de l'Oyapock est, en cours d'achèvement. En ce qui concerne la navigation intérieure, cinq vannes ont, élé reçues au début de l'année. Destinées à l'assainissement de la Banlieue Sud de Gayenne, trois d'entre elles, remplaçant des vannes usagées s u r la rive Sud au canal Laussat, sont en cours d'installation. Les deux autres devaient être placées, l'une sur l'Eau-Coolie, l'autre s u r la Digue Leblond, près les llets M a l o u i n s ; les dispositions proposées pour ces deux v a n n e s paraissent devoir être étudiées a nouveau. En a t t e n d a n t , les canaux dits « l'Eau-Coolie » et ses e m b r a n c h e m e n t s , et la « Crique Fouillée» sonl nettoyés de façon à faciliter l'écoulement des eaux et la navigation. Après les observations q u e permettra la prochaine saison des pluies, un p r o g r a m m e de travaux sera, le cas échéant, établi. l

Autres

routes

La Guyane n'est pas lerritorialement isolée. L'Inini la borne et constitue son hintcrland. Les travaux de l'inini intéressent d o n c la Guyane. A ce point d e v u e . la r é o u v e r t u r e de la roule de « Crique Anguille », le 1 5 s e p t e m b r e , augmente de 3 0 kilomètres le réseau routier utilisable. En ce m o m e n t , d'ailleurs, la m a i n - d ' œ u v r e pénale du pénitencier de « Crique Anguille» continue u n e piste en direction de Monlsinéry. Plus lard, la jonction Monlsinéry-Tonate devra p e r m e t t r e île p a r c o u r i r la Houle coloniale n" 1 sans passer le bac du Larivot: ce sera un gros progrès. Un effort analogue est e n t r e p r i s d a n s l'Ouest, d a n s la région de S'-Laurenl. Là encore les travaux sont faits par l'Admi-

nistration

pénitentiaire 1

et ne coûtent

rien à la

colonie.

La r o u l e M a n a - S - L a u r e n t sera e n t r e t e n u e d a n s son état actuel et utilisable en saison sèche. En saison des pluies, un d é b a r c a d è r e , installé à Crique J a c q u e s , p e r m e t t r a d'atteindre Mana p a r canot. Mais, la liaison Cayenne-S'-Laurent sera ainsi


— 29 — assurée par un nouveau tracé qui n ' e m p r u n t e r a que lies terr a i n s solides cl passera au Sud de Mana, aux environs de la Montagne de Fer, pour rejoindre Sinnainary. Elle franchira les rivières, en des points choisis, p o u r que les pouls y soient possibles, ce qui évitera les bacs si gênants pour la circulation.

Les travaux

sont en courssans

qu'il en coûte à

laGuyane:

p o u r t a n t l'intérêt de celle roule est grand pour la colonie. J'ajouterai q u e , à partir de la Montagne de du Saut Valeulin) des chalands de 10 à 20 parait-il, r e m o n t e r le Mana jusqu'à proximité faciliterait aux colis lourds (machines etc.) région particulièrement riche au point de vue

Fer, (en a m o n t tonnes peuvent, de P. I., ce qui l'accès de celte aurifère.

Mobilisation La mobilisation a eu, p o u r effet d ' a p p o r l e r quelques perturbations d a n s les travaux et les transports el de p r o v o q u e r l'exécution de travaux non p r é v u s : ceux de la Défense passive e i particulier. Maintenant, tout est redevenu n o r m a l . La question des transports a été plus difficile à r é s o u d r e . La déclaration de la guerre ayant coïncidé avec la résiliation de la convention de t r a n s p o r t s côliers avec la Maison 'fanon. Le vapeur « Mana » a élé réquisitionné, sur l'ordre de la Marine aux Aniilles, el a servi au t r a n s p o r t des réservistes. Il assure maintenant, deux fois par mois, le transport des m a r c h a n d i s e s el des passagers. L'exploilaliou assurée par l'Administration, ne semble pas s'avérer déficitaire. Le certificat de navigabilité de la « Mana » e x p i r a n t bientôt, il y aura lieu, vraisemblablement, de conclure une nouvelle convention avec une nulre compagnie. Je ne parlerai que p o u r mémoire des a u t r e s services de t r a n s p o r t , (pli o n t continué leurs voyages sans i n t e r r u p t i o n .

SERVICE

DES

MINES

L'aclivilé minière de la colonie n'a présenté a u c u n e partie u liarité: d'ailleurs, la Guyane est plutôt le lieu de transit de l'or que son lieu d'extraction. Cependant, le passage de la Mission LEBEDEFF mérite d'être p o n c t u é . Elle a permis, en effet, de vérifier la richesse aurifère d e certaines régions. Le Département a en m a i n s les éléments voulus pour apprécier leur intérêt industriel. Il n'est pas douteux que, sans les é v é n e m e n t s actuels, l'fnini eut déjà bénéficié de crédits p e r m e t t a n t sa mise en valeur.


PRÉVISIONS

30POUR

1940.

Depuis la présentation du projet de Budget des modifications sont intervenues dans les prévisions du service des Travaux publics, modifications qui sont la conséquence de l'état d e guerre et des ordres nouveaux reçus du Département. Les crédits pour la mise eu valeur de la Guyane cl de l'Inini seront sans doule insuffisants. Il laid d o n c , plus que j a m a i s , songer à une réduction du personnel. En particulier, la présenta' à la tête du service d'un fonctionnaire du grade d'Ingénieur principal ne se jiislilie ni au point de vue technique, ni au point de vue administratif. Celle opinion a élé, d'ailleurs, maintes fois émise p a r le Conseil général. Pendant la durée 'e la Guerre, le service des Travaux p u blics pourrait, à mon sens, fort bien fonctionner avec les seuls fonctionnaires du cadre local. L'ensemble d e s crédits pour les roules esl de 415,000 fr. é t a n t ilonné que la m a i n - d ' œ u v r e pénale a élé mise gratuitem e n t à la disposition de la colonie, les prévisions budgétaires sont donc modifiées : 200,000 francs seront employés à refaire le secteur Kourou-Macouria, les 2 1 5 000 francs restants seront affectés aux routes d e Cayennc dont l'eulreiien sera en partie a s s u r é par la main-d'œuvre pénale. Les économies réalisées s u r la diminution du personnel de direction p e r m e t t r a l'achat de camions et en aussi grand n o m b r e que possible. P o u r faire des routes, il faut pouvoir t r a n s p o r t e r des m a tériaux.

Nous demandons, routes et moins de

en conséquence fonctionnaires.

des camions,

des


— 31 —

SERVICE JUDICIAIRE. Messieurs les Conseillers généraux, J'ai voulu p r e n d r e coolacl avec le service judiciaire et les Membres du barreau, en acceptant la présidence d ' h o n n e u r de l'audience solennelle de rentrée des tribunaux de la Guyane, le 6 novembre dernier. Ce fui, pour moi, l'occasion de redire aux corps élus, a u x notables conviés à celle réunion solennelle, tout mon sentim e n t s u r l'esprit avec lequel j ' e n t e n d s c o n t i n u e r l'Administration de ce pays,

Main d'œuvre et Asile de nuit des

libérés.

liien q u e la loi s u p p r i m a n t la résidence obligatoire des libérés leur ait concédé la liberté de r e n t r e r en F r a n c e , il m'était a p p a r u nécessaire de s u s p e n d r e partiellement, leur r a p a t r i e m e n t , en v u e d'une p r o m p t e utilisation d e la m a i n d'œuvre économique dont j ' a p p r é h e n d a i s l'insuffisance p a r suite des d é p a r t s éventuels d e s p r e m i e r s contingents de mobilisé-. Avec le concours du Chef du Service Judiciaire, j'ai p u , dès le i s e p t e m b r e , mettre à pied d'œuvre l'organisation envisagée, tendant à astreindre tous ces éléments, nouvellem e n t revenus à la vie civile, à un travail p r o p o r t i o n n é à leur capacité physique. Après quelques observations des effets produits p a r les premières mesures mises en pratique, je suis parvenu à r é gler, par deux arrêtés, pris en Conseil privé, les mesures d'ordre, de police et de sécurité qui devraient e n t o u r e r ce recrutement. A la date d u 2 9 j ù i l l e l 1939, grâce aux louables efforts du Comité de p a t r o n a g e et à la volonté opiniâtre cle son l'résid e n l , le Chef du Service Judiciaire. M. LAUCHEtt, nous p o u v i o n s procéder à l'inauguration de l'Asile de nuit des libères qui, incapables de se p r o c u r e r un logement, couchaient, n o m b r e u x , à la belle étoile ou sous les h a n g a r s et s u r les trottoirs des maisons de Cayenne. Vous èles à même d'apprécier, aujourd'hui, la parfaite réalisation de n o s dispositions qui s'exécutent au mieux des intérêts de la colonie, de la ville de ('avenue, c o m m e à ceux des libérés e u x - m ê m e s .


-

32 -

INSTRUCTION Enseignement

PUBLIQUE secondaire

Quant à l'Instruction publique, dès la rentrée scolaire 1 9 3 8 - 3 9 , il a été l'ail application de, l'arrêté «In 30 s e p t e m b r e 1 9 3 8 établissant la gratuité de riùiseignemenl secondaire d a n s les seules classes des 0 A et li du Collège de Cayenne. e

L'année scolaire 1939-40 aura vu étendre h' bénéfice de celle gratuité aux diverse:, sections A et I! des classes non seulement de 5 comme il ctail primitivement prévu, mais encore de 4 de l'Ënseignemenl du second degré. e

e

Enseignement

primaire

supérieur

L'année scolaire qui vient de s'écouler a vu s'établir le d e r nier échelon du cycle des éludes de l'Enseignement primaire supérieur par la création île la troisième année d'étude de notre école primaire supérieure — Section générale et section spéciale. Ainsi, dés la session de juillet 1939, des élèves de cette Ecole, ont pu se présenter, non seulement aux examens du brevet élémentaire (section générale) el du brevet d'Enseignement primaire supérieur, niais du brevet é émenlaire /Section industrielle). Division

spéciale d'élèvts

apprentis.

Par application du décret du 17 s e p t e m b r e 1 9 0 0 , j'ai pu créer, par a r r ê t é du 14 avril 1939, une division d'élèves a p p r e n t i s annexée à la section industrielle de l'école primaire supérieure. Celte division a été ouverte, le 2 mai 1939, à Ions les jeunes gens âgés de plus de 15 ans et de moins de 18 a n s . Trois mois a p r è s sa création, elle ne comportait que trois élèves. Or, le n o m b r e des élèves admis à ce j o u r s'élève à 2 1 . L a . p l e i n e réussite île celle œ u v r e poslscolaire s'affirme et dépasse les prévisions les plus optimistes. J'en suis p a r t i c u lièrement heureux.


- 33 SERVICE D'INFORMATION, DE P R E S S E ET DE P R O P A G A N D E D'autre part, une innovation à laquelle j ' a t t a c h e beaucoup d'intérêt esl la création d'un Service d'Information, de Presse el de Propagande. La G u y a n e française n'en possédait pas. Celle lacune est comblée depuis mon arrivée : un bulletin d'informations est adressé chaque semaine, par avion, via Natal, au Service Intercolonial de documentation de la Rue Tronchel, à Paris. D'autre pari, d ' i n n o m b r a b l e s articles, mettant en valeur la Guyane française, paraissent régulièrement d a n s les divers j o u r n a u x el périodiques de la Métropole. Cette p r o p a g a n d e , celte action, est quelque chose d ' i m p o r t a n t , de nécessaire et m ê m e d'urgent : il s'agit de faire c o n naître le vrai visage el les ressources de la Guyane française d o n t la cause ne sera véritablement gagnée que lorsque n o u s a u r o n s , partout, des gens avertis, à la fois, de foules nos richesses cl de noire misère, et qui, le cas échéant, d e v i e n d r o n t nos défenseurs ou des agents soucieux, c o m m e nous le s o m m e s t o u s , des vrais intérêts et de la g r a n d e u r de la France totale.

SERVICE DE S A N T É J'en terminerai par un aperçu sur le Service de Santé. Mon attention s'est, en effet, particulièrement portée sur la préservation de la Santé publique. Celle année a vu se réaliser des améliorations el des études i m p o r t a n t e s : tout d ' a b o r d , j ' e x p r i m e ma satisfaction de voir que la restauration de l'Hôpital général lire à sa fin, la salle d'opérations est p r e s q u e t e r m i n é e ; les plus grosses réparations du dernier bâtiment sont achevées. Déjà, l'on songe à l'aménagement d'une « Maternité ». Un laboratoire de radiologie fonctionne depuis d é c e m b r e dernier. P o u r l'Hospice: 150 lits ont été c o m m a n d é s afin de r e n o u veler le matériel de cet établissement. Des r é p a r a t i o n s p o u r l'entretien des bâtiments sont en c o u r s ; de nouvelles c h a m b r e s ont été achevées à l'Asile d u c a m p Saint-Denis.


-

34

-

Dans l'ordre général, un poste médical a été créé sur l'Oyapock, à Cafésoca, cl un médecin des t r o u p e s coloniales, détaclié eu i n i u i , assure le service de l'Assistance médicale dans l'importante région de Sainl-Georges el d'Ouanary. Dès que possible, un médecin Sera affecté, à .nouveau, d a n s la circonscription de l'Approuaguç. Il se chargera des soins médicaux dans la circonscription de Uégina cl de Giiizumbourg, Au médecin de Saul Tigre, incombe l'assistance de Sinnamary el Iracoubo. Kourou est visilé par un médecin do Cayenne ; Mana, par un médecin de l'Administration p é n i tentiaire de Saint-Laurent. Ainsi, par une nouvelle distribution de In (loi nie en secleurs médicaux, les habitants de toutes les c o m m u n e s de la Guyane peuvent recevoir aussi r a p i d e m e n t q u e possible, chez eux, les soins du Docteur de leur région. Dans ces postes sonI el seront organisés des infirmeries où p o u r r o n t être reçus quelque malades nécessitant des soins urgents ou une surveillance médicale plus élroile. Cette activité dans le d o m a i n e de la Santé publique s'est, d'ailleurs, manifestée par une a u g m e n t a t i o n sensible du n o m b r e des consultants. D'autre part, une idée nouvelle va se développer pratiquement en vue de la protection de la santé des tribus d'indiens. Un jeune Indien des Tribus de Mana vient, en effet, de c o m mencer un stage d'infirmier à l'Hôpital de Sainl Laurent. Dès que sa formation sera suffisante, il sera affecté à la tribu de Couachi et de Poinlc Isère. Au cours de celle a n n é e , le Service de sanlé a eu à lutter contre une épidémie de fièvre typhoïde à Cayenne. Grâce aux vaccinations el à la javelisation des eaux, celle maladie a disparu d e p u i s septembre, en pleine saison chaude c'est-à-dire d a n s la période la plus favorable, p o u r t a n t , à son e x t e n s i o n . L'apparition à SI-Laurent el aux Iles du Salut, en aofit dernier, d'un cas d'ictère infectieux a fait redouter le retour d e l à fièvre j a u n e . Des m e s u r e s de protection o n t été prises immédiatement d a n s toutes les c o m m u n e s ; Particulièrement i m p o r t a n t e s à St-Laurent, ces mesures furent partout efficaces. Dès la menace du danger, un vaccin contre la lièvre jaune, d e m a n d é à Dakar, par radio du 10 août, nous est parvenu le 13 août, par avion. C'est ainsi que 200 vaccinations ont été p r a -


-

35

-

tiques

t a n t a Cayenue qu'il St-Laurent. De m é m o , 8ÔÔ vaccinations ont été faites avec du vaccin panicope de l'institut Rockfeller.

Comme je l'ai dit d a n s mon p r é a m b u l e , 7a lutte contre la lèpre, qui est mon premier souci, est l'objet d'une sollicitude toute particulière de la piai l du Ministre d e s Colonies. La mise en valeur de Ionie terre tropicale, où equatoriale, exige, d'abord, et avant tout a u t r e effort, u n e i m p o r t a n t e œ u v r e sanitaire. Il est certain que les échecs retentissants d'anciennes .tentatives d'immigration proviennent, surtout, de la m é c o n naissance de ce principe. La réputation d'une Guyane inhospitalière est une légende qui doit disparaître. Il dépend de n o u s qu'elle disparaisse ! « Il n'est de richesses q u e d ' h o m m e s ». P o u r q u e cet axiome devienne u n e réalité, n o t r e Ministrea chargé l'illustre profess e u r ACIIARI) de se pencher s u r notre sort. Contre la maladie d'Hansen, l'unanimité s'est faite d'emblée, chez les médecins, s u r les g r a n d e s lignes d'un p r o g r a m m e à réaliser sans délai. La création d'une école spéciale p o u r enfants malades peu atteints est décidée. Deux religieuses de l'Ordre de Saint Joseph de Cluny en seront chargées. Celle école sera provisoirement installée d a n s le bâtiment de l'Orphelinat des garçons d e Cayenue. La fondation d'une colonie agricole où les malades seront traités, et où leur existence sera r e n d u e aussi agréable q u e possible, est également envisagée. La transformation de l'Institut d'Hygiène en Institut Pasteur parachèvera celle œ u v r e . Toutes ces questions, étudiées spécialement, et à fond, depuis un a n , d é p e n d e n t , p o u r u n e large p a r t , d e s conclusions du Professeur ACIIARD. Nous en avons déjà reçu les premiers é c h o s : le Ministre ayant d e m a n d é d'urgence des prévisions chiffrées, ce q u i , vous le concevrez, est d ' i m p o r t a n c e : notre budget ne n o u s p e r m e t t a n t p a s d'agir efficacement.


-

36

-

Je m'excuse, Messieurs; de la longueur de ce r a p p o r t . L'abondance d e s m a t i è r e s à traiter m ' a contraint de r e t e n i r votre attention a u - d e l à d e s limites que j ' a u r a i s d é s i r é e s . Au f o n d , c'est p e u t - ê t r e le meilleur i n d i c e de l'activité et des p r o g r è s de la colonie. Celle g u e r r e exige que la vie nationale s e poursuive, p l u s que j a m a i s , d a n s l ' o r d r e , que la paix s o c i a l e s o i t a s s u r é e , que le t r a v a i l soit partout e n h o n n e u r . Dans la gravité, dans la cruauté des h e u r e s que n o u s v i v o n s , il est d o n c consolant d'observer q u e la réalité impériale française a pris ici; tout son essor, avant m ê m e les hostilités, e t qu'elle s'esl sensiblement allirmée, depuis, a v e c une foi r e m a r q u a b l e . Nous p o u r s u i v r o n s n o s efforts dans v o u e m e n t , le sacrifice, l'union.

la discipline, le

dé-

Avant tout, nous s o n g e r o n s c h a c u n à n o s ' d e v o i r s . De tout c œ u r , à q u e l q u e p o s t e que nous occupions, nous s a u r o n s accomplir parfaitement noire lâche personnelle et notre rôle de citoyen d ' E m p i r e , o u , plus s i m p l e m e n t , notre r u d e métier d'homme. Accroître a u t a n t que nous le p o u v o n s la force de nos a r mées ou m a i n t e n i r au m i e u x , et m ê m e a u g m e n t e r , s'il se peut, la vie é c o n o m i q u e française : Voilà l'objectif-vers lequel n o u s d e v o n s m a r c h e r coude à coude, en orientant o p i n i â t r e m e n t n o s p r o p o s , nos gestes, nos attitudes, el p l u s e n c o r e nos actes, j u s q u ' à la Victoire définitive, j u s q u ' à la Victoire totale. Messieurs les Conseillers g é n é r a u x , Je d é c l a r e o u v e r l c la session budgétaire de votre assemblée.

CAVENNE.— I m p r i m e r i e du

Gouvernement.




Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.