Colonies françoises. Isle Saint-Domingue. Extrait d'une lettre du Cap, du 12 mars 1792

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Troisieme année, N ° . 1 2 3 ,

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P A P I E R - N O U V E L L E S LES

PAYS Du

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489

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MERCREDI

F R A N C O I S E S .

DE 2

Mai

TOUS

LES

1792.

A N G L E T E R R E . De Londres , le 27

T - D O M I N G U E .

d'une lettre du Cap , du 1 2 mars 1 7 9 2 .

J

JOURS.

avril.

Aujourd'hui le comte de Stadion , envoyés-extraordinaire & minilire plénipotentiaire de fa majefté royale & apoftolique le roi de Hongrie & de Bohème , a eu u n e audience parti­ culière de fa majefté b r i t a n n i q u e , pour r e m e t t r e fes lettres de créance. O n apprend p a r l'Alfred, vaiffeau de la compagnie, qu'on a découvert à Botany - Bay plufieurs animaux jufqu'ici in­ connus , & q u e le g o u v e r n e u r de la colonie naiffante fe p r o pofoit d'en e n v o y e r , par la première occafion, deux de chaque efpece à la ménagerie de la majefté. L : S natifs olivâtres de ces plages paroiffent fi p e u difpofés à fe familiarifer avec les Européens , q u e le g o u v e r n e u r Phillips , craignant de tomber dans u n piége , s il tentoit quelque négociation avec e u x , s'en abftient abfolument. DeS lettres de Lisbonne continuent à donner les plus grandes efpérances d u rétabliffement parfait & très - prochain de fa majefté très-fidelle. Les Portugais ont conçu u n e vénération f t u p i d e pour le docteur Wiliis ; & c'eft avec beaucoup de difficultés q u e les prêtres parviennent à les empêcher d'adorer le médecin anglois. Les prêtres ont pris le parti de publier q u e la v e r t u d u docteur Willis vient de ce q u e le nonce lui a donné u n e certaine croix m a g i q u e .

E n'ai q u e des malheurs à vous a p p r e n d r e . L'épidémie a gagne le quartier de l ' А m b o n i t е . Fidèle à la promeffe q u e je vous ai faite de ne point abandonner votre femme & vos enfans, je me fuis fauvé avec eux de ce quartier p o u r les mettre à l'abri des affaffinats & des crimes qui font à l e u r comble. L e s mulâtres cantonnés dans la ville de Saint-Marc, favorifés par leurs amis les v o l o n t a i r e s , qui leur fourniffent armes , m u n i t i o n s , provisions, argent , &c. & t r o u v a n t t o u ­ jours des foutiens dans les capitaines b o r d e l o i s , & dans les maifons de commerce de Raynaud , Boubé & N a u , R o u x , T r i n q u a r t , & celle de N a u - C h a m p a g n i & P e r r o t i n , qui fe diftingue fur toutes les autres en refufant de vendre des a r ­ mes a des blancs p o u r de 1 a r g e n t , tandis qu'elle en donne aux mulâtres ; ces m o n f t r e s , dont on ne p e u t prononcer le nom fans, h o r r e u r , dans la nuit d u 1 7 d u mois dernier , fans la moindre provocation , fans a u t r e caufe q u e l'envie de fe baigner dans le fang de leurs bienfaiteurs , ont affaffiné treize blancs cultivateurs , 5c auroient fans doute mis à exé­ cution leur projet abominable de détruire la race des blancs , fi leur complot n'eût été découveit affez tôt p o u r q u e les voifins des malheureufes victimes dе leur fcélérateffe euffent Chambre des communes , du 23 avril. je tems de fe fauver & de jetter l'alarme fur toutes les ha­ bitations. L e lendemain matin on s'eft réuni au carrefour L'ordre d u jour appelloit- la difcuffion fur la traite desP e y r e , & lorfqu'on s'eft v u en nombre fuffifant , on a été negres. former u n camp fur l'habitation L a m b e r t , mais fans c a n o n s , L a chambre s'étant formée en comité général , p o u r , fuifans munitions. C e camp en a impofé p o u r le m o m e n t à ces vant la motion de M. D u n d a s ( V o y e z la Galette Univerfele f c é l é r a t s , avec lefquels on a été obligé de faire u n e efpece da 1 0 avril) , prendre en confidération les mefures c o n v e ­ de traité. Les negres ont demandé avec inftance de marcher nables p o u r l'abolition graduelle d u commerce q u e font les contre eux, & contre la ville de S a i n t - M a r c , q u i les protege. fujets anglois fur la côte d'Afrique , M. D u n d a s , fecrétaire Un c h i r u r g i e n , h o m m e honnête , utile & plein d ' h u m a n i t é , a d'état , fe leva & dit : été affaffîné chez lui par ces brigands. Sur toutes les habita» J e commence par fupplier les honorables m e m b r e s de tions où ils fe font p o r t é s , ils ont affaffiné, volé & pillé ; ne pas perdre de v u e q u e c'eft fur l'abolition graduelle q u e ils ont égorgé tous les blancs d'une féconde habitation de doit rouler la difcuffion. J e fuis fermement convaincu q u e , M. Payen-Boifneuf , fituée dans cette plaine , & ont volé fans avoir préalablement confulté & obtenu le confentement tout l'argent qui y étoit. O n n'a pas d'idée des h o r r e u r s com- des négocians p o u r le compte defquels ce commerce fe fait, mifes & qui fe commettent fans celle рar les m u l â t r e s . fans les y intereffer d'une manière n o n - é q u i v o q u e , il f e r o i t M, B o r e l , p o u r s'en p r é f e r v e r , vient d ' a r m e r tous fes n è g r e s , à-la-fois inutile , impolitique & abfurde de tenter d'abolir & de former u n camp chez lui. D è s que je reçus l'avis de entierement la traite. En effet , fi , fans leur participation , l'affaffinat de l'Artibotine , il n'y avoit point de tems à perdre ,. fans leurs a v i s , fans qu'ils y c o n f e n t e n t , nous écoutions les je partis f u r - l e - c h a m p avec votre femme & tous vos enfans fuperbes difcours de ceux qui n'ont rien à p e r d r e p a r l'ap o u r la Saline, où fe rendit u n e quantité de femmes. T o u t e s néantiffement de la traite des negres , nous travaillerions celles qui ont p u fuir fe font réfugiées , partie au Mole contre l'humanité , tout en v o u l a n t la fervir. Si nous r e n o n ­ Saint-Nicolas, partie au Port-au-Prince , & partie au C a p , çons foudain à ce c o m m e r c e , ceux qui le font maintenant ou je fuis avec votre famille. J e regarde la colonie perdue ; t r o u v e r o n t les moyens de le continuer ; ils a u r o n t recours il y a apparence q u e nous n'aurons pas de troupes ; vingt aux étrangers p o u r le faire ; l'or eft tout-puiffant ; nos ca­ mille hommes ne feroient pas de trop , rien ne vient ; la pitaux pafferont en des mains é t r a n g e r e s , & ce trafic honteux France v e u t notre perte ; il faut favoir p r e n d r e fon parti. a u r a toujours l i e u , fans q u e le parlement d'Angleterre puiffe Certifié conforme à l'original. y remédier. P A Y E N - B O I S N E U F , députe à conftituante.

l'affemblée

« J e viens donc au p r e m i e r principe de mon p l a n , q u e l'abolition totale ait tout de fuite lieu quant au commerce

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(490) que font les fujets anglois en Afrique p o u r les colonies é t r a n ­ gères. Depuis les trois dernières anneas , on a importé dans nos ifles 74,000 n è g r e s , dont 30 p i l l e p o u r l' étranger. J e I propofe en o u t r e q u ' o n ne faffe venir de l'Afrique q u e de jeunes negres , c'eft-à-dire , des femmes q u i n'ayent pas plus de 15 a n s , & des mâles n'en ayant pas plus de 25. Les u n s v e u l e n t q u e le commerce foit entièrement aboli en dix ans, les autres en cinq ; q u a n t à m o i , je prends u n e efpece de milieu , & je crois q u e dans l'efpace de fept ans tous les partis trouveront leur c o m p t e . Loin de m o i l'idée q u e ce commerce foit-tout-à-fait libre pendant les fept années q u e je propofe. J e demande qu'en cinq ans , à dater d u mois de janvier prochain , on faffe payer aux planteurs o u négocians , u n impôt p o u r chaque nègre i m p o r t é , c'eft ce q u i , fuivant m o i , réduira en cinq ans de plus le commerce au n é a n t » . M. Pitt s'oppofa à u n e abolition p a r t i e l l e ; ou t o u t o u rien fut la devife d u miniftre. M. Fox fe répandit en éloges fur M . Pitt ». L a queftion fut ajournée a u lendemain. Fonds anglois, Banque.... Actions des Indes

2064 108 F

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3 p o u r 100 conf. 9 1 . . p. A

D É P A R T E M E N T

Armée

du 26 avril.

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E.

D E S

de la

A R D E N N E S.

Fayette. De Sedan , le 29 avril.

Les ordres viennent d'être donnés p o u r l'établiffement d u c a m p deftiné à couvrir .cette ville ; il fe forme le 4 mai , & fera de 8 à 10 mille hommes : celui de Raufen , près Givet , fera beaucoup plus confidérable, à ce qu'il paroit. Il eft paffé hier ici 5 à 6 mille h o m m e s , plus de 200 voitures d'équi­ pages , & u n gros train d'artillerie de campagne , qui s y rendent. Notre brave général , M. de la Fayette , cet h o m m e fi cher à tous k s vrais amis de la l i b e r t é , après avoir paffé la n u i t , n'a fait q u e changer ce matin de chevaux., en p o u r fuivant fa route f u r Givct. L'activité qu'il déployé ne p e u t être égalée q u e par l'ar­ d e u r des troupes qui font fous fes ordres : elle eft portée au-delà de toute expreffion , & la joie; des bataillons qui m a r ­ chent fait u n çontrafte avec le chagrin de ceux q u e le fort force à refter dans les garnifons ; tous veulent porter les p r e . miers coups & participer à la p r e m i è r e victoire.

q u e l'on a pu favoir qu'à peine arrivées fur le territoire e n n e m i , nos troupes , à la defcente d ' u n e petite h a u t e u r , font tombées dans u n e embufcade compofée de dix à d o u z e mille A u t r i ­ chiens , a y a n t avec eux trente pièces de canon. Elles ont été fou­ droyées & e n v e l o p p é e s ; & ainfi f u r p r i f e s , fans m ê m e q u e ce corps ait p u faire ufage de fix pièces de canon de petit ca­ libre q u ' d avoit. Il a été prefque t o t a l e m e n t détruit o u fait prifonnier. L'infanterie f u r - t o u t doit avoir beaucoup fouffert ; car de huit cents h o m m e s q u i compofoient le r é g i ment de d a r t r e s , je n'en ai v u r e n t r e r q u e dix. L a g é n é ­ rale a battu fur le c h a m p . T o u s k s citoyens foldats fe font rendus fur le r e m p a r t p o u r défendre la ville , fi l'ennemi , fier de ce premier a v a n t a g e , tentoit d e l'attaquer. A cinq heures du

foir.

J e viens d é parcourir la ville , & p a r tout ce q u e j'ai p u a p ­ p r e n d r e , la p e u r avoit fort a u g m e n t é la p e r t e . Mais ce n'eft pas tant ce premier m a l h e u r qui doit nous affliger q u e les fuires qu'il à eues. L e peuple , le f o l d a t , qui ne fauroient taxer les chefs d'imprudence , d'imprévoyance , les a cru ca­ pables de trâhifon , & le capitaine d u génie q u i n'avoit p a s , dit-il , chargé les fix pièces de canon avec -lefquels marchoit le corps , a éré maffecté. Trois Autrichiens deferteurs qui fe trouvoient dans cette v i l l e , & q u i ont t u 1 im­ prudence de fe m o n t r e r en uniforme dans ce m o m e n t déffervefeence g é n é r a l e , font tombés auffi fous les coups de la m u l ­ titude. Enfin, p o u r comble de difgrace , j'apprends que le g é ­ néral , que M. Dillon vient d'être suffi maffacré par les liens. Voilà tous les détails q u e dans ce m o m e n t de trouble j'ai la force de vous donner. C e t t e fatale journée femble cependant n'avoir pas abattu le c o u r a g e , elle paroit plutôt n'exciter q u e l'indignation & la fureur. ( Voyez,

pour d'autres détails , l'article de l'affemblée De

Valencienne

nationale)

2 9 avril.

O a s'eft emparé hier de Q u a i v r a i n , petite v i l l e , moitié françoife & moitié autrichienne : la joie a éré générale. Les habitans autrichiens de Quaivrain o n t été charmés c'e cette expédition. Ils ont crié avec allégroffe : Vive la nation, vive le roi des François, vive la liberté, vive U maréchal Rochambcau. L a cocarde tricolore a été arborée. U n détachement de h o u l a n s , q u i étoit dans la partie autrichienne de Q u a i v r a i n , s'eft enfui rapidement vers Mons. Un officier François , ac­ compagné d ' u n trompette , s'eft avancé p o u r leur annoncer le c o m m e n c e m e n t des hoftilités : l'officier., c o m m a n d a n t le p o i t e , a eu beaucoup de peine à k s raffembler p o u r entendre la notification de l'officier françois. L e s troupes ont u n e a r ­ D É P A R T E M E N T DU NORD. d e u r incroyable. Dix mille h o m m e s , v i n g t - q u a t r e pièces de Armée de Rochambeau. canon & des obufiers, font actuellement devant M o n s , com­ mandés par M. de Biron. O n efpere tout fuccès. L e s habitans Extrait d'une lettre particulière de Lille, du 27 avril , à deux de Quaivrain o n t offert à l'année françoife, leurs foyers, leur heures après midi. p a i n , leur viande & leur b i e r e , gatis. L e s plus h e u r e u f e s L a joie q u e nous avions é p r o u v é e la nuit dernière en difpolitions exiftent dans toutes les villes des Pays-Bas, pour voyant fortir de cette place le corps q u i devoit fe porter fur la France. L e g o u v e r n e m e n t autrichien fe défie tellement T o u r n a y , s'eft bien vite évanouie. L ' a r d e u r des troupes , des habitans des différentes villes d u Brabant & des p r o ­ leurs chants guerriers ne nous promettoient pas qu'ils fe- vinces b e l g i q u e s , q u e k s villes qui feront fufceptibles d'être roient fi-tôt changés en cris de défolation. Trois mille hom­ attaquées par l'armée françoife, font paliffadées en dedans mes d'infanterie & mille c h e v a u x , des chaffeurs & des c u i - & en d e h o r s , & k s canons braqués également , & fur les raffiers croient fortis fous le c o m m a n d e m e n t de M. Théobald c i t o y e n s , & fur l'ennemi. O n affure q u e la majeure partie Dillon. Nous attendions avec impatience l'effet de cette p r e ­ des garnifons eft très-bien difpofée , & fera p e u d e r é ­ mière tentative q u e nous favions concourir avec celle q u i a l - futance. loit être faite fur M o i s , lorfque ce matin , vers les onze M. de la Fayette tombe aujourd'hui o u demain fut h e u r e s , nous avons v u revenir fucceffivement des pelotons amur. d'infanterie & de cavalerie qui crioient avoir été .trahis, avoir O n ne p a r k point d'augmentation de forces dans tous les été conduits à la boucherie. C e n'a été q u ' u n e h e u r e a p r e s . Pays-Bas autrichiens.


(491) ticle a excité des réclamations. Plufieurs membres ont cru y voir la fufpenfion des paiemens e x t r a o r d i n a i r e , qui avoit été Le confeil général a arrêté qu'il feroit r e n d u des h o n ­ déjà rejettée par a c c l a m a t i o n , q u o i q u ' a p p u y é e par M. Briffon. n e u r s funebres à Simoneau , qu'il y auroit des foufcriptions E n conféquence , cet article a été ajourné , & la difeuffion s'eft i n d i v i d u e l l e s , & on a n o m m é des commiffaires p o u r pro- établie fur les autres difpofitions d u p'rojet, qui a été d é c r é t é pofer k s détails. O r a r e m a r q u é q u e dans la difcuffion, en ces termes : M. Manuel , p r o c u r e u r de la c o m m u n e , en donnant fon a v i s , Décret définitif. a mis en doute la v e r t u & la p u r e t é du maire d ' E t a m p t s , & De Paris,

le

2

mai

m ê m e a ofé dire que l'affemblée nationale s'écoit trop p r é ­ cipitée lorfqu'elle avoit décrété de rendre des h o n n e u r s à la mé noire de Simoneau. Un cri d'indignation a fait jufticé de Ces doutes & de ces odieufes inculpations.

L'affemblée nationale , après avoir décrété l'urgence , out le rapport de fes comités de l'ordinaire & de l'extraordinaire des finances , décrète u n e nouvelle création d'affignats à con­ currence de la fomme de 300 millions. | A r t . . I . Cette création fera compofée de 100 millions en S E C O N D E ASSEMBLÉE, N A T I O N A L E . affignats de 5 l i v . , 100 millions en affignats de 50 l i v . , & ( Présidence de M. Lacuée ) . I o o millions en affignats de 200 liv. U n e partie des 100 millions en affignats de 5 liv. fera r e ­ Suite de la féance du lundi 30 avril. formée avec 59 millions 200 mille liv en affignats de m ê m e La difcuffion s'eft engagée fur un projet d'ouvrir un canal c o u p u r e , de la création d u premier novembre dernier , q u i depuis la Loire jufqu'à la rivière de l'Aube. L'affemblée a ne font point encore en circulation. O n fera auffi u f a g e , p o u r décrété que le canal feroit ouvert, d'après le plan, propofé k s affignats de 2oo l i v . . de 95 rames de papier de cette cou­ par les e n t r e p r e n e u r s . p u r e , dépofées aux archives nationales. M. Foiffey a fait lecture à la tribune d'une adreffe des II. L e commiffaire d u roi p o u r la fabrication des affignats citoyens de Metz ; elle elt diftée par l'amour de la l i b e r t é , eft autorifé à retirer du fervice des archives n a t i o n a l e s , les de la patrie & des loix. Vous avez déclaré le. g u e r r e , difentformes du papier des affignats de m ê m e c o u p u r e q u e celles ils , nous la foutiendrons avec c o u r a g e , nous aurons à d é ­ de la préfente émiffion. L e garde des archives remettra auffi fendre ce que nous avons de plus cher , la liberté , l'éga­ andit commiffaire les uftentiles & matrices néceffaires p o u r lité , la propriété : la m o r t plutôt q u e la honte , la mort l'impreffion , la g r a v u r e &. le timbrage defdits affignats. plutôt que l'efclavage. Tandis que les foldats de la liberté III. L e t r é f o n e r de la caiffe de l'extraordinaire elt a u t o ­ combattront nos ennemis a u - d e h o r s , nous les combattrons rifé à prendre le nombre des fignataires dont il a u r a b e a u - d e d a n s ; nous maintiendrons la tranquillité publique , nous foin , p o u r que la fignature des affignats de 50 liv. & 200 liv. paierons nos impofitions , nous éleverons nos enfans dans les foit faite avec la célérité égale à celle de l'impreffion defdits principes de la conftitution. C o n t i n u e z , légiftateurs, à être affignats. fermes & calmes au milieu des o r a g e s , & à maintenir l'exéIV. Le maximum des affignats en circulation, fixé à 16 cents curion & l'intégrité des loix ! 50 m i l l i o n s , fera porte à 17 cents millions. L'affemblée a applaudi aux fentimens patriotiques des ci­ V. L a caiffe de l'extraordinaire eft autorifée , p a r le préfent toyens de M e t z , & elle en a fait mention honorable dans d é c r e t , à verfer la fomme de 50 millions dans celle de la tréfon procès-verbal. forerie nationale , p o u r les dépenfes extraordinaires. Voici l'adreffe que les habitans de Nancy font parvenir au U n e lettre de M. D u m o u r i e z a été lue à la fin de la féance. roi. L e miniftre des affaires étrangeres annonce à l'affemblée q u e S I R E , les ci devant princes de L o r r a i n e ont adreffé au roi des r é ­ « Q u a n d votre majefté a propofé la guerre, au corps lé- clamations, Ils ont renoncé aux emplois qu'ils avoient en giflatif, elle a annoncé qu'elle avoit confulté l'opinion d'un F r a n c e ; ils d e m a n d e n t à être traités c o m m e des é t r a n g e r s , grand nombre de citoyens. Nous venons témoigner à v o t r e & à être exceptés de la loi rendue fur les propriétés des majefté notre ,reconnoiffance de ce qu'elle a fuivi le v œ u émigrés ; ils appuient leurs demandes de plufieurs-traités. On a d e m a n d é l'ordre du jonr. M. Mailhe vouloit q u ' o n des amis de la liberté & de l'égalité. Ils vouloient la g u e r r e p o u r venger l ' h o n n e u r de la nation outragée. C r o y e z , fire, renvoyât cette réclamation au maréchal L u k n e r ; elle a été q u e leur v œ u le plus cher eft de faire régner les loix, les renvoyée au comité diplomatique. Les dons patriotiques offerts dans cette féance m o n t e n t à loix de l'exécution defquelles votre majefté eft chargée : c'eft p o u r qu'elles ne fouffrent point d'atteinte que nous v o u ­ 21 mille & quelques cents livres. Q u a t r e cents cinquante députés ont fait leurs foumiffions ; lons combattre ; c eft p o u r affermir la paix intérieure , q u e nous nous armons contre les ennemis du dehors. S i r e , ils elles donnent u n e fomme de 251,317 livres. font ceux de Votre majefté comme ceux du peuple , ils nous Séance du I . mai. confondent dans leur h a i n e , ils nous confondroient dans leur v e n g e a n c e , fi nous nous laiffions effrayer par leurs menaces. L a féance qui a été convoquée hier au foir n'a été r e ­ S i r e , puifque notre intérêt eft le m ê m e , il f a u t , par des m a r q u a b l e , que par l'affluence d t s dons p a t r i o t i q u e s , & p a r efforts c o m m u n s , confondre nos c o m m u n s ennemis. u n e longue difcuffion fur l'organifation des invalides. Votre majefté s'eft entourée de miniftres patriotes ; elle M. F a c h e , m e m b r e du comité d t s p é t i t i o n s , a fait u n a par-la , de n o u v e a u , manifefté fa v o l o n t é , de fajre ref- r a p p o r t fur u n e adjudication de trois moulins à Nantua , pecter la conftitution au-dedans & au-dehors. Vos miniftres dépendass d u ci-devant prieuré de cette ville ; il réfulte , vous feront entendre la voix d u p e u p l e , écoutez - la , elle de ce rapport q u i n'a pas été lu e n t i è r e m e n t , & dont l'imn'eft jamais trompeufe , elle eft le plus sûr confeil des preffion a é t é décrétée , que le fieur N i c o d , m e m b r e du di­ rois ». rectoire du diftrict, & adjudicataire de ces m o u l i n s , a abufé M. Calhaffon a fait, a u nom des comités de l'extraordi­ de la confiance de fes commettans & fes collegues. I • C'eft toujours l'annonce des offrandes faites à la patrie , naire des finances, la lefture d'un projet de décret avant p o u r objet l'émiffion de 300 millions d'affignats. U n e des dif- qui remplit l'es premiers m o m e n s de la féance. pofitions du projet p o r t o i t , q u e cette fommes ne pourroit être M. L a u r e a u a pris la parole , p o u r demander à l'affemblée employée q u ' à faire face aux dépenfes de la guerre .Cet ar­ qu'elle mit fous la fauve-garde de la l o i , k s femmes & les e r

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(492) cnfans des émigrés ; ils font fous la fauve-garde de la loyauté . françoife , a r é p o n d u M. Mouyffec : je d e m a n d e qu'on paffe à j l ' o r d r e d u j o u r ; l'affemblée a d o p t e la propolition d e M. M o u y f f e c , ék elle entend u n r a p p o r t fur 1 abbaye de Clérac. M . M o u y f f e c , r a p p o r t e u r d u comité d . s d o m a i u e s , a conclu à ce q u e les biens de cette abbaye tuffent mis au nombre ! des domaines nationaux. L e projet d u comité eft décrété. M . François d e N e u c h â t e a u a exprimé à l'affemblée les alarmes des fabricans de p a p i e r , fur la rareté des matières j p r e m i è r e s ck fur l'excès de la confommation. L e papier eft u n organe de la raifon , a dit l'orateur , & il eft un ! i n f t r u m e n t de nos c o n q u ê t e s ; je d e m a n d e donc q u e l'affemb l é e charge fes comités de commerce & d'agriculture de j faire u n r a p p o r t fur cet objet i m p o r t a n t . C e t t e propolition eft adoptée. L'affemblée a e n t e n d u u n r a p p o r t fur u n e pétition des adminiftrateurs d e l'hôtel-dieu d e la ville de L y o n ; le p r o ­ jet de décret a été ajourné. S u r u n rapport d u comité militaire , l'affemblée a décrété I enfuite q u e le miniftre de la g u e r r e feroit autorifé à r e m e t t r e à la difpofition de chacun des généraux des trois grandes a r m é e s , u n e f o m m e de 500 mille livres. C e t t e f o m m e fera prife fur les fonds décrétés p o u r le d é p a r t e m e n t de la g u e r r e . M . de K e r f a i n t , a u nom d u comité d e marine , a fait u n r a p p o r t fur la propolition qu'il avoit faite l u i - m ê m e de p r o ­ hiber les a r m e m e n s en courfe. L'affemblée décrete l'impreffion & l'ajournement d u projet de décret. M . Lafond L a d e b a t , au nom d u comité de l'ordinaire des finances, a fait u n r a p p o r t fur les gratificatins o u f u p p l é m e n s de paie à accorder aux officiers de l'armée ; voici le décret q u i a été r e n d u : A r t . 1er. L a gratification qui avoit été accordée par le d é ­ cret d u 27 février d e r n i e r , fera p o r d e p o u r les capitaines , lieutenans & fous-lieutenans , à 4 5 0 l i v r e s ; celle a c c o r d é e , aux capitaines, lieutenans & f o u s - l i e u t e n a n s des troupes a c h e v a l , de l'artillerie , d u génie & des commiffaires des g u e r r e s , fera portée à 7 5 0 liv. p o u r ceux q u i entreront en c a m p a g n e avant le 6 juin. II. Les officiers de l'armée feront payés en n u m é r a i r e d u j o u r où ils entreront fur le territoire étranger. ( La fuite à demain ) . I L e miniftre de la g u e r r e eft entré dans l'affemblée ; un profond filence a régné dans la falle ; on attendoit la n o u ­ velle d'un grand défaftre. Un détachement de la garnifon de L i l l e , a dit le miniftre , eft forti 1« 28 p o u r fe p o r t e r vers T o u r n a y ; il a r e n c o n t r é l'ennemi à trois lieues de cette v i l l e , & il a été battu ; il s'eft retiré en défordre vers Lille ; u n bataillon de gardes nationales a protégé fa retraite. T e l eft l e fâcheux é v é n e m e n t , q u e les ennemis de la liberté 1 de l a conftitution ne m a n q u e r o n t pas d'exagérer ; cependant il eft d u n o m b r e de ceux auxquels nous devons nous a t t e n d r e . T e l l e eft la g u e r r e , meffieurs ; elle fe compofe de fuccès & de revers. Il paroit q u e M. Théobald Dillon , qui a m a nifefté fouvent le zele le plus louable , & qui a donné de l o n g u e s p r e u v e s de fon attachement à la conftitution, a reçu la m o r t de ceux qui devoient le délendre , & avec lefquels il venoit de combattre il a été maffacré dans une g r a n g e , près de la ville où il devoit t r o u v e r des fecours. $i l'affem­ b l é e , n e fe hâte de m e u r e fous la fauve-garde de la loi les

officiers q u i c o m m a n d e n t , fi elle ne fe hâte d'établir à la fuite de l'armée des tribunaux militaires , d o n t les j u g e m e n s pius p r o m p t s q u e ceux du jury , rétabliffent la difcipline la plus f é v e r e s , il eft impoffible de c o m p t e r fur des fuccès. L e s dépêches lues p a r le miniftre de la g u e r r e , a n n o n ­ cent , qu'après avoir maffacré M. D i l l o n , les révoltés ont t u é u n c u r é , ont p e n d u M. C h a u m o n t , a i d e - d e - c a m p , frere de l ' a d j u d a n r - g é n é r a l , M. de B e l c r o i x , officier d u g é n i e , & fix chaffeurs tyroliens q u i avoient été faits prifonniers ; ( i c i u n m o u v e m e n t d ' h o r r e u r s'élève dans l'affemblée : ce ne font pas des François, s'écrioit u n m e m b r e dans les fentimens de fon indignation ) . Au m o m e n t où le courier eft parti l'infurrection n'étoit point encore appaifée. L e n o m b r e des h o m m e s reftés fur le c h a m p de b a t a i l l e , tant tués q u e bleffés , eft de 250 à 300 h o m m e s . Les g é ­ n é r a u x d o n n e n t les plus g r a n d s éloges à la conduite d u r é g i ­ m e n t de chaffeurs, ci-devant L a n g u e d o c , d o n t M. Alexandre L a m e t h eft colonel ; il s'eft conduit avec courage dans la mêlée , & avec fageffe a u milieu de l'infurrection. Les dépêches o n t été renvoyées au comité militaire. Les offrandes patriotiques offertes pendant cette f é a n c e , forment u n e f o m m e de 8,811 liv. L O T E R I E

ROYALE Premie

73.

DE

tirage de

10.

s8.

Paiement des fix derniers

FRANCE.

mai.

78.

9.

mois 1791. L e t t r e M .

Cours des changes étrangers , à 60 jours de Amfterdam 32 à 31 3/4. Hambourg 315 à 1 8 . Londre . 1 7 1/2 M a d r i d . . . 25 l. 5 f. à 7 f. 6 cl. C O U R S

DES

date.

C e d i s , . . . 25 1. 5 f. à 7 f. 6 d . Cêne 163 . Livournes. . . 173 . L y o n . Pay. de Pâques. 2 p.

E F F E T s

pUBLICS.

Du 1er mai 1782. Actions des Indes de 2500 1 E m p r u n t d'octobre de 500 E m e r u a t de dec. 1782. q u i t . Emp,

de

125

MILLIONS

, duc.

:.

1784

. .

E m p r u n t d î 8o m i l l i o n ! , avec I d e n t fans bulletin... Idem, forti en v i a g e r . . . . Bulletins Reconnoissance de Bulletins Au.

aout

des

2165

liv DE

fin

4.

5 1/2 21/2.-4. 3/4 2.

70. 436. 1 1/2 P. 1

1/2

b . р a i r .1/8.b . b u l l e t i n , . . . . . 1 1/2 4. b . 6. 5. 53/4.J . 6. 1/3. 72. 77.

Indes

1105. 9. 10. 8. 6. 5. 4. 3. t. 1 0 9 8 . 99. 1 1 0 0 . Caisse d'Efcomepte 386o. 55. 50. 45.40. Dami-Caiffe , 1920. 28. 25. t a . E m p r u n t de 80 m i l l i o n s d'août 1789 1 1, p . C o

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S.

Premièrec l a f f e, à 5 pour r c o Seconde claffe ,1 5 pour 100 fuj. au 15e Troifieme caisse , à 5, pour 100 fuj. au 1 0 e

9 91/2.98 | . 9 9 . 90.907/8.3/4.7/8. 88 3/4.

Prix de l'argent, du 1 mai. Pour avoir 100 liv. en argent, il en coûte 158 1. en affignats. Un louis en or coûte 4 0 liv. en affignats.

L e B u r e a u de la Gazette Univerfelle eft à P a r i s , rue Saint-Honoré, n ° . 3 1 7 , vis-à-vis l'hôtel de Noailles, où doivent être (Greffes les Soufcriptions , Lettres & Avis relatifs à cette feuille. L e prix eft de 36 liv. par a n , 18 liv. p o u r fix mois, L ' a b o n jggîlîlU doit commencer le p r e m i e r d'un mois. DE

L ' I M P R I M E R I E

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G A Z E T T E

U N I V E R S E L L E .






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