REVOLUTION MOTORCYCLE MAGAZINE - Français - No.39 Hiver 2016

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ÉVÉNEMENTS 13e Indian Larry « Grease

Monkey » Block Party

LoserPalooza 44 MOTOS EN VEDETTES

8

Pan 61

Tangerine Dreams

Trinity

50 Tenir bon 74

24

SUR LA ROUTE

18

L’avenue des volcans

64

ENTREVUE

Hot-Dock Cycles, Japon

INTERNATIONAL

Franz & Grubb Engine

CHRONIQUES Technique

Old school

Éditorial

14 56

30 80

44 Nos lecteurs 86 / 90 Elle aussi 36 Nouvelle génération

À venir

6 96

www.

Éditeur : Pascal Richard Éditeur adjoint : Geneviève Fréchette Articles textes : Pascal Richard, Charlie Lessard, André Bobinas, Geneviève Frechette, Liz Leggett Traduction : Charlie Lessard, Kathy Blais Collaboration spéciale : Manon Rousseau, Jeff Huet Michel Alati, Keiji Kawakita, Lanakila MacNaughton, Yan Julien, Michel Langlois, Éric Rivière, Todd Caissie, Alain Laliberté, Johanne Blouin Photographes : Pascal Richard, Liz Leggett, Mélanie Vachon Mannequins : Pan 61 : Andreane Chamberland Trinity : Virginie R. Project Casino : Lisa Parent Conception graphique : Suzie Gauthier, Revolution Motorcycle Magazine Révision : Nicole Duchesne, Ingrid Dion Pré-impression : Photographique MF Inc. Impression : Imprimeries Transcontinental Distribution kiosque : Messageries Dynamiques (Français) Coast to Coast (Anglais) Numéro ISSN 1913-0090 Dépôt légal Bibliothèque Nationale du Québec Bibliothèque Nationale du Canada Numéro Enregistrement Poste Publication : 41 471 522 Conseillers publicitaires : Pascal Richard : 514 726-5742 Site web : Charlie Lessard Revolution Motorcycle Magazine est publié 4 fois l’an. Toute reproduction totale ou partielle des textes, photos et encarts publicitaires est interdite sans l’autorisation du Magazine Revolution Motorcycle. Nos bureaux sont situés au 1302, av. Garden Mascouche (Québec) J7L 0A4 Tél. : 514 726-5742 Fax : 450 477-9814

Courriel : revolutioncustom@hotmail.com Imprimé au Canada

revolutionmotorcyclemag .com



Éditorial PAR pascal richard

L’été 2016 a été sans contredit l’un des plus beaux de la

intègre ce nouveau moteur au reste de la gamme de Harley-

dernière décennie ! Du beau temps mur à mur, vraiment

Davidson.

l’idéal pour faire de la moto ! Ce fut aussi des conditions météo parfaites pour les organisateurs d’événements extérieurs. Dame nature a été pour eux des plus clémentes cette saison et les bikers ont très bien supporté ces conditions estivales. Je peux vous dire que cet été, il y a eu foule aux événements et que le plaisir était au rendez-vous !

Pour la prochaine année, RMM vous fera voyager et vous fera faire la découverte d’événements d’un bout à l’autre de la planète, du Canada aux États-Unis, en passant par l’Europe et l’Asie. L’équipe de RMM vous fera le récit de ses périples et il ne vous restera qu’à les découvrir dans les prochains numéros du magazine !

En plus du beau temps, nous avons aussi appris une bonne nouvelle que nous attendions depuis plus de 18 ans !

Pour ceux qui manquent d’espace pour ranger leur moto,

Eh bien oui ! Chez Harley-Davidson, un nouveau moteur a vu

jetez un coup d’œil du côté des annonceurs, car plusieurs

le jour, le Milwaukee Eight de 107 pouces et de 114 pouces.

d’entre eux offrent des places pour remiser votre moto

Notez bien que, pour l’instant, c’est seulement pour les

durant la saison morte. En même temps, pourquoi ne pas

modèles Touring. Redessiné, ce moteur avec quatre valves

en profiter pour faire effectuer une mise au point complète

et deux bougies par tête est refroidi à l’eau ou à l’huile, ce

de votre moto ? Beaucoup de bikers ne pensent pas à

qui fait qu’il devient moins chaud et qu’il est aussi moins

faire réparer leur moto durant l’hiver et attendent plutôt au

bruyant. Les couvercles des valves sont retravaillés et il y

printemps, la période où les ateliers de moto sont débordés.

a également une nouvelle suspension à l’avant et à l’arrière

Soyez prévenants et faites faire vos réparations à l’automne

avec des ajustements à la main. L’ayant essayée, je peux

au moment du remisage de votre moto. Ainsi, vous ne

vous dire que cette moto est un vrai petit bijou, autant pour

subirez aucune attente et vous serez prêt à reprendre la

sa puissance que pour son confort. J’ai bien hâte qu’on

route dès le retour du beau temps et de la chaleur !

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ÉDITORIAL



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MOTO EN VEDETTE


MOTO EN VEDETTE Depuis quelque temps, l’idée de revenir aux sources du HarleyDavidson me trottait dans la tête. Ayant déjà possédé un Shovel, un Evo et un Twin Cam, pourquoi ne pas me procurer un Panhead ? Selon moi, le moteur Pan est l’un des plus beaux que Harley-Davidson a construit de 1948 à 1965. Un jour lorsque j’étais à l’extérieur du pays pour découvrir les Andes en Équateur, en compagnie de mon chum Éric Rivière, le sujet du Panhead s’est glissé dans une de nos conversations. Éric me dit : « J’ai un PanShovel 1961 à vendre. Il est au Québec dans le fond de mon garage. » Un PanShovel 1961 ! Hum… ? Les PanShovel n’ont-ils pas été fabriqués de 1966 à 1969 ?

MOTO EN VEDETTE

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Dans ces années-là, quand le temps était venu de refaire le haut du moteur d’un HD Panhead, c’était courant de garder le bas du moteur Pan et de mettre le haut d’un ShovelHead sans aucune autre modification, simplement avec une meilleure technologie. C’est donc pour cette raison que le PanShovel 1961 d’Éric est remixé. De retour à Montréal, à peine sorti de l’avion, ma première idée fut de me rendre au garage d’Éric, à Laval. Après avoir enlevé les boîtes qui couvraient le bike, eh bien oui, j’ai découvert un PanShovel 1961 FLH quelque peu modifié. Mais l’important, c’était que le moteur, la transmission et le cadre étaient des originaux. OK, je le prends ! Mon idée était faite; je voulais monter un bike de style bobber, simple, épuré et vraiment mince. Toutefois, de mon côté, le garage est plein et le temps me manque pour entreprendre ce projet. Le premier builder qui me vient alors en tête est Phil de Roquechop Design. Phil est un jeune constructeur avec de bonnes idées, un fabricant de pièces et un très bon soudeur. J’embarque alors la moto dans le camion et je prends la direction de Brownsburg pour me rendre chez Philip. Le 61 par terre dans l’atelier, nous deux assis devant, les idées nous viennent en regardant le bike en face de nous. Que voulons-nous absolument garder ? Le moteur Panhead que je veux remettre à l’état original, la transmission à 4 vitesses originale, le cadre… oui, on le garde, mais on le modifiera pour qu’il soit rigide. « Bien oui ! », vous me direz. « Il est fou avec les routes que nous avons ici ! » Ok ! Ok ! Un siège à ressorts fera la suspension ! Pour ce qui est des pièces restantes, je les ai échangées contre un devant complet de Sportster, deux roues de broche avec pneus Avon ainsi que deux couverts de culbuteur original Panhead.

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MOTO EN VEDETTE


Pour les freins avant, j’ai fait appel à mes amis de Beringer en France, pour la qualité et la beauté de leurs pièces. Il ne fallait surtout pas oublier que la moto devait être la plus étroite possible. Avec beaucoup de travail, Philip de RCD a donc conçu les tuyaux d’échappement qui passeront sous la moto et à l’intérieur du cadre et de l’appui-dos. Concernant le carburateur, un CV Harley-Davidson a été choisi pour sa facilité et pour son épaisseur. Même le bras du « kickstart » a été modifié pour enlever la courbe originale et le rendre droit. Après avoir remis la moto en bon état, positionné le cadre, la fourche, le réservoir à essence, la roue avant de 21 pouces et la roue arrière de 18 pouces et installé le siège, il restait encore une chose que l’on ne devait absolument pas négliger. Il fallait nous assurer que les guidons avaient le bon angle pour qu’ils soient ajustés à ma grandeur. Il me fallait des guidons avec un léger angle vers l’avant. On teste le tout et la position est super ! Deux taques de soudure sont faites et Phil fabriquera les guidons au cours des prochains jours, en même temps que toutes les autres pièces dont il devra faire la conception, soit le réservoir à l’huile, l’appui-dos, le levier à embrayage et à frein, le support à moteur, le support du filtre à l’huile, etc. Je voulais avoir un Bike A1, ce qui m’a poussé à choisir le père de Phil, Jim Roquebrune, pour le moteur et la transmission qui devaient être refaits complètement à neuf. Comme il s’agissait d’un Panhead 1961, quelques pièces devaient être remplacées. Ce sont mes amis de chez J Precision qui ont travaillé sur les têtes de moteur. Comme ils avaient le tout entre les mains, on en a profité et refait les têtes de moteur au complet ! Pour achever le montage de la moto, il ne restait plus à Phil que de s’occuper de l’électricité et de faire passer le filage à l’intérieur des guidons et du cadre pour une finition impeccable.

MOTO EN VEDETTE

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Propriétaire Ville

Pascal Richard Mascouche, QC

Accessoires

Généralités Harley-Davidson 1961 FLH Roquechop Design 3 mois

Fabrication Année / Marque Modèle Montage Durée

Moteur 1961 PanHead Harley-Davidson Harley-Davidson 74 ci Harley-Davidson Harley-Davidson Wiseco Harley-Davidson Harley-Davidson Harley-Davidson CV HD Roquechop Design

Année Modèle Origine Allumage Cyclindre Bas moteur Équilibrage Pistons Culasses Cames Poussoirs Carburateur Pipes

Transmission Harley-Davidson Pied 4 vitesses

Type Sélection

Peinture Peintre Airbrush Couleur Détails

Powder coating LL Powder Coating Gris Pinstriping par Martin Cloutier

Cadre Année Origine Type Inclinaison Extension Suspension

Enfin, la moto a été entièrement peinte d’un gris industriel, sauf certains morceaux qui sont d’un noir lustré. Le revêtement de peinture en poudre à haute résistance a été réalisé par LL Powdercoating. Une des étapes les plus difficiles fut de déterminer ce qu’on devait faire pour découper la peinture tout en conservant à la moto son style « Old School ». Je me suis tourné vers mon bon ami Martin Cloutier, un spécialiste du « pinstripe » qui a auparavant travaillé sur mon Ford 1933. Nous avons fini par trancher et ce sera des flammes sur le réservoir à essence, quelques motifs sur le cadre et quelques pièces. De plus, un « 61 » sera peint sur le réservoir à l’huile, car c’est la première question que les personnes nous posent en regardant la moto ! Quelle année ! Au final, c’est un bike fabriqué avec la complicité de bons amis, ce qui donne le résultat que vous voyez !

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MOTO EN VEDETTE

Photographe

Spécifications

1961 Harley-Davidson Roquechop Design - FLH Stock Stock Non Liz Leggett

Guidon Contrôles Phare Feu arrière Compteur « Dash » Repose-pied Électricité Réservoir Bac à huile Lubrification Primaire Selle Aile av. Aile ar. Rétros Poignées

Roquechop Design Roquechop Design-Beringer — — Roquechop Design — Roquechop Design Roquechop Design Roquechop Design Roquechop Design — Open Belt Roquechop Design — Roquechop Design — —

Fourche Type Longueur Origine

Sportster Stock Harley-Davidson

Roues avant Diamètre Roue Pneu Frein

21” Broche Avon Beringer

Arrière Diamètre Roue Pneu Frein

Autre

18” Broche Avon Drum Sysybar : Roquechop Design Couvert filtre à air : Roquechop Design Bras kick start  : Roquechop Design Support filtre à l’huile : Roquechop Design Support à moteur : Roquechop Design Mannequin : Andreane Chamberland



CHRONIQUE TECHNIQUE par ANDRÉ BOBINAS DE ATELIER AD

La rumeur court; au début comme un murmure et maintenant de plus en plus fort ! Tout le monde se questionne et veut en savoir plus sur ce qui cause toute cette bisbille. Il est plus fort, il est plus vite, il est plus robuste ! Non ce n’est pas un super héro en collant bleu. Tout le monde parle du « huit ». Le « huit » est le nouveau moteur Milwaukee Eight de nos amis de chez Harley-Davidson.

Cependant, détrompez-vous ! Il n’est pas le huitième moteur

pin » qui donne un plus grand mouvement de roulement

de la série, il est le neuvième. Le « 8 » veut dire huit

et augmente l’inertie de 20 % sans ajouter de poids. En

valves, c’est-à-dire quatre par tête de cylindre (1); un tout

langage simple, ça ajoute de la force d’accélération (du

nouveau moteur complètement redessiné. Pour commencer,

torque) et c’est ce qu’on veut des gros moteurs ! Le mou-

des têtes à quatre valves pour Harley-Davidson, ce n’est

vement des culbuteurs est transmis par un arbre à cames

pas nouveau. L’idée se promène depuis à peu près trente

unique (2) entrainé par une chaine à tension hydraulique

ans. Deux compagnies ont déjà introduit ces têtes pouvant

diminuant la friction et éliminant les bruits de moteur, ce qui

être installées sur des moteurs Évolution. L’une d’elles

fait du Milwaukee Eight le moteur le moins bruyant à ce jour.

s’appelle Feuling et l’autre est une compagnie québécoise

De plus, la mise à niveau de l’ancien tendeur de chaînes

du nom de Mega-Four. J’ai eu la chance de pouvoir essayer

à ressorts à la nouvelle unité hydraulique est une grande

une moto munie d’un moteur avec ces têtes et, croyez-moi,

amélioration de la durabilité. Pour couronner le tout, avec

quatre valves c’est la solution ! Les motos équipées de ces

ses têtes à quatre valves, le Cam effectue moins de course

têtes tirent très fort et n’arrêtent jamais de tirer. Beaucoup

ce qui signifie que moins de tension est nécessaire sur

de coureurs ont profité des avantages de ces têtes; Jim

les ressorts de soupapes. Encore une fois, ceci augmente

McClure, par exemple, avec sa moto de drag à la nitro et la

la durabilité des guides de soupapes, des rouleaux de

compagnie Feuling dont la moto a coursé équipée de ces

poussoirs, de la chaine et du tendeur.

têtes 4-valves sur les étendues de sel à Salt Lake.

2

1

En continuant nos observations, on aperçoit des capteurs

Commençons par l’alésage, la course et le volume de ce

anti-cliquetis qui vérifient et corrigent en temps réel la

nouveau moteur Milwaukee Eight. Il est offert en version 107

distribution et retardent le timing si nécessaire quand le

pouces cubes muni de 3.937 pouces de cylindre et 4.375

moteur a tendance à détonner. Une des grosses différen-

pouces de course. La version 114 pouces cube CVO pos-

ces étant que le culbuteur du Milwaukee Eight enfonce

sède 4.015 pouces de cylindre et 4.500 pouces de course.

maintenant deux soupapes, on a donc droit à deux bougies

La manivelle (« crank ») comporte une plus grosse « crank

par tête (3). Il commençait à être temps ! Celles du côté

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CHRONIQUE TECHNIQUE


3

5

4

6

droit peuvent toutefois donner du fil à retordre pour les

Harley-Davidson parle d’avoir de deux à trois longueurs

installer. Les têtes sont refroidies par des passages près

d’avance. On ne sait pas trop ce que veulent dire ces

des pots d’échappement. Les modèles TCU vont être

chiffres, mais tous ceux qui ont eu l’opportunité d’essayer

refroidis à l’eau (4). Le « throttle body » a été alésé à 55

une moto avec cette nouvelle génération de moteur ont

mm et les injecteurs sont à jet double (5). Harley a installé un démarreur de 1.6 kW pour démarrer ce colosse et a installé un alternateur de 50 ampères (6) pour fournir de l’électricité à tous les accessoires sur les modèles Touring. Ceci est une grande amélioration. Vous aurez maintenant des ampères supplémentaires pour recharger votre

été impressionnés par l’accélération. Même notre éditeur, Pascal Richard, a été tellement séduit lors d’un essai routier qu’il en a acheté une. Harley-Davidson a déjà un kit pour grossir le 107 pouces cubes à 114 pouces cubes. Je peux voir le potentiel de ce nouveau moteur. J’ai le pressentiment

batterie sans être obligé de la garder constamment sur un

qu’il y a un grand nombre de produits haute performance

chargeur intelligent. Harley semble finalement avoir réglé le

qui sont en train d’être créés dans les plus sombres recoins

problème de compensateur finalement. En passant, vous

des ateliers et même chez la compagnie Harley-Davidson

l’aurez peut-être remarqué, mais le Milwaukee Eight est of-

à travers sa ligne de performance Sreaming Eagle.

fert dans les modèles Touring seulement.

Est-ce que cette nouvelle génération de moteur per-

Pour compléter le tout, Harley-Davidson a décidé de garder le moteur sur caoutchouc et d’ajouter un balancier qui

formera plus que son prédécesseur, et ce, avec une meilleure économie d’essence ? Eh bien, c’est ce qu’affirme

diminue les vibrations de 75 %. On remarque que certaines

Harley-Davidson et je crois qu’ils ont raison. Si vous

surfaces à joint sont maintenant plus larges pour diminuer

voulez savoir « who let the dogs out ? », c’est la compagnie

le risque de fuite. Pour la performance, le nouveau moteur

Harley-Davidson  ! Les autres compagnies de cruiser

a huit forces de plus que le 103 pouces cubes.

devront brûler l’huile de minuit pour la rattraper.

CHRONIQUE TECHNIQUE

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Texte : Jean-Frédérik Huet Photos : Liz Leggett

Le 17 septembre dernier a eu lieu le 13e « Block Party » dans l’atelier d’Indian Larry, en plein Brooklyn. Bien que certaines particularités aient marqué cette édition, nombreux furent ceux qui ont répondu « présent » à cet événement classique du Nord-Est américain. Comme chaque année, le quartier au grand complet était fermé à la circulation et des motos s’alignaient en grand nombre de chaque côté de la rue. L’atelier proposait ses produits dans différents kiosques et exposait ses motos et surtout, démontrait son appui et profitait de la présence de la foule. L’ambiance, comme à l’habitude, était à la fête, même plus encore compte tenu de l’addition de « Coney Island Brewing Company » qui offrait trois bières aux gens qui entraient sur le site.

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ÉVÉNEMENT

Bien que l’événement avait principalement lieu dans l’enceinte de l’atelier, qui était ouvert et agissait même de studio de tatouage pour l’occasion, l’attrait principal se trouvait dans toutes les rues avoisinantes. Cela m’impressionne toujours de voir un si grand nombre de motos à un même endroit, ça donne l’aspect d’un des quartiers les plus en vogue au monde. Le long des rues, les motos sont alignées. Les propriétaires parlent de leur bolide en mentionnant les différentes modifications ou l’endroit d’où ils proviennent. C’est l’ambiance de cet événement annuel qui fait tout son charme et sa renommée. Des amateurs viennent de partout en Amérique pour participer au « Block Party » et se retrouver parmi les leurs. Certaines des motos ainsi exposées sont aussi impressionnantes que celles qui se trouvent à l’intérieur des murs d’Indian Larry.


ÉVÉNEMENT

Certains visiteurs ont parcouru des centaines, voire des milliers de kilomètres en moto pour assister à cet événement. J’ai fait le tour « du bloc ». J’ai alors eu l’occasion de discuter avec plusieurs Américains, qui sont toujours aussi impressionnés du fait que des Canadiens fassent un trajet aussi long en moto. C’était maintenant l’heure du spectacle. C’était la première année que le « Brooklyn Invitational » n’était pas présenté à la même date que le « Block Party ». Cependant, fidèle à la popularité du mouvement de la côte Ouest, un « stunt show » a eu lieu en pleine rue. Les membres du « East Coastin’ Crew » ont donc pris d’assaut la Whyte Avenue sur leurs Harley-Davidson Dynas. Les trois casse-cou se sont fait un plaisir de repaver la rue en faisant brûler leurs pneus sous l’œil impressionné de la foule. Provenant d’un milieu où faire des « wheelies » et autres cascades dans les rues comme sur des pistes motocross est l’activité extrême par excellence, ils ont facilement réussi à transposer leurs talents sur les motos de route américaines. Voyant le succès que connaît « Unknown Industries » sur la côte Ouest, les précurseurs du mouvement, on a donc décidé de présenter le même genre de spectacle sur la côte Est. Toutefois, c’est absolument ahurissant de voir ces gens faire leurs prouesses en pleine rue sans qu’il y ait des barrières ou autres formes de protection entre eux et les spectateurs. Cette particularité démontre l’aspect plus téméraire de ce spectacle « de rue », mais surtout le manque de professionnalisme de ceuxci. Ce divertissement a cependant contribué à faire oublier le vide crée par l’absence du « Brooklyn Invitationnal » qui accueille les créations de différents « bike builders » de partout au pays. Cet événement avait lieu le samedi suivant, soit le 24 septembre. Après le spectacle, comme c’est la tradition, je suis allé au légendaire The Gutter pour finir la journée avec une dernière bière dans l’ambiance glauque et sombre de ce bar situé à un coin de rue d’Indian Larry.

ÉVÉNEMENT

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Pour en revenir aux motos et surtout à celles présentes lors du « Grease Monkey » du Block Party, il va sans dire que la qualité était inférieure à celle des années précédentes, plusieurs propriétaires de vieux Harleys ayant décidé de plutôt participer la fin de semaine suivante au Invitational au lieu de venir au Block Party. Plusieurs motos de clubs de l’Est américain attiraient quand même l’attention grâce à un travail de peinture incroyable. Les créations de l’atelier hôte étaient cependant de loin les plus impressionnantes. Il y avait entre autres le « Wild Child », un « panshovel » (arrière Panhead/avant Shovelhead) représentatif du classique qu’avait créé le défunt Larry. Il s’agit d’une moto avec un devant de châssis tordu, une mécanique hors du commun et performante avec un style « chopper » créé par les « ape-hangers », une minuscule aile arrière et au nombre minimaliste de pièces requises pour que la moto puisse rouler. Il s’agit en fait de la dernière création de Larry lors des fameux « Biker Build-Off » de Discovery Channel, qu’il avait finalement gagnés devant Billy Lane en 2003. Les gens sont bouche bée devant chaque détail de cette moto, de la courroie de transmission qui a été peinte et qui arbore le nom de la moto au carburateur double et à la peinture de couleur « Root Beer » qui incorpore l’étampe d’Indian Larry et le lieu de création qui a toujours été et restera toujours New York. Sur place, on pouvait aussi admirer « Sweet Marissa », un autre bobber de style chopper avec les mêmes inspirations, mais avec un moteur S&S 113 ci avec une fourche avant inversée, ce qui permet de répondre à la puissance de cet engin. Cependant, c’est en 2011 que Bobby Seeger et son équipe ont assemblé cette moto dans le respect du style que préconisait Larry. L’alignement des motos de l’atelier de Brooklyn ne se terminait pas là. Il y avait en plus « Moving On », qui était à l’origine un Harley-Davidson Nightster 2008. Cette moto a été allègrement modifiée à l’image questionnante. On pouvait aussi voir le « Metzeler », une création récente aux lignes et au style différent, mais tout aussi impressionnant avec son fini gris poli qui lui donne un look très industriel et épuré. Enfin, devant les fameuses portes de métal forgé devant l’entrée surélevée, on pouvait admirer l’exceptionnelle « Chain of Mystery ». Même après avoir vu, analysé et observé cette moto depuis de nombreuses années, il semble toujours y avoir un aspect mythique lorsqu’on se trouve devant elle. Cette œuvre d’art ne se démode pas et reste indétrônée au sein de l’industrie de la moto custom. Peut-être ai-je un parti pris vu qu’il s’agit de la machine qui m’a fait tomber en amour et plonger dans l’obsession de ce monde, mais je n’ai jamais vu quelque chose avec autant de détails, de bon goût et de créativité.

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ÉVÉNEMENT


Wild child

Chain of Mystery

Moving on

Metzler

Sweet Marissa

ÉVÉNEMENT

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Ce fut donc, encore une fois, un des plus beaux événements de l’été avec une température agréable, des motos partout dans les rues et surtout, une foule de gens tout plus intéressants les uns des autres. Il manquait toutefois à l’événement l’aspect spectacle qu’offre le « Brooklyn Invitational ». L’organisation et le déroulement des activités de cette 13e édition du Grease Monkey Block Party furent un franc succès. Je le recommande encore une fois à tous les passionnés de motos custom de l’est du continent américain.

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ÉVÉNEMENT



Texte : Michel Alati – Photos : Pascal Richard

Ce que vous devez savoir, c’est que j’ai toujours été un gars de « char », en fait de tout ce qui a un moteur. C’est ce qui m’a poussé à réaliser le projet dont je vais vous parler. Si l’on retourne en arrière, dès mon plus jeune âge je ne pouvais m’empêcher de personnaliser tout ce qui avait un moteur et qui me tombait sous la main, que ce soit des mobylettes ou des motoneiges et, plus tard, des autos ! Des voitures, j’en ai eu de toutes les sortes, mais surtout des GM, des Chevelle, des Camaro et des Corvette. Bien sûr, elles ne sont pas restées intouchées très longtemps, ce qui, de fil en aiguille, m’a conduit à travailler chez un carrossier. La job de rêve pour un « tripeux » de char comme moi ! J’y ai été apprenti jusqu’au jour où j’ai reçu l’offre d’aller travailler chez un autre carrossier qui se spécialisait dans la personnalisation

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MOTO EN VEDETTE

de Corvette et c’est là que ma véritable passion a vu le jour ! J’ai même modifié ma propre Corvette 1974 et j’ai ensuite participé à quelques expositions ici et là. Une fois, lors d’une exposition à la place Bonaventure, j’ai même remporté le premier prix ! J’étais fou de joie ! J’avais à peine 18 ou 19 ans à cette époque. Deux ans plus tard, j’ouvrais mon propre atelier. En fait, ce fut des débuts très modestes, mon atelier consistait en deux espaces loués dans un autre atelier. Quelque temps plus tard, j’emménageais dans mes propres locaux ! Dans le but de bien démarrer mon entreprise, j’ai dû mettre de côté ma passion pour les autos. C’est sûr qu’à l’occasion je me faisais plaisir en travaillant sur un petit bolide par-ci par-là, mais le temps me manquait et je travaillais énormément.


MOTO EN VEDETTE

Ensuite arrivèrent les enfants, la maison… la vie quoi ! Quelques années se sont écoulées, les enfants ont grandi et j’ai commencé à avoir un peu plus de temps pour moi. Il était maintenant temps de renouer avec mon amour pour les moteurs. Je voulais m’embarquer dans un projet, mais pas quelque chose de trop gros. C’est là que m’est venue l’idée de faire l’acquisition d’une moto ! Puisque j’aime trop la vitesse et que je ne suis pas assez raisonnable pour une moto sport, j’ai choisi de m’acheter, comme première moto, une Harley-Davidson. C’était un FXE 1978 que j’ai personnalisé, bien sûr. J’ai allongé le réservoir, changé les ailes, ajouté du chrome, changé les roues pour des roues chromées, rallongé la fourche, ajouté des « crests », installé des sacoches et refait la peinture au complet.

Le gros kit quoi ! Je recevais toujours de très bons commentaires à propos de ma moto. De temps en temps (mais pas souvent…), il m’arrivait de faire des modifications pour les autres, surtout des amis, car il était difficile de travailler sur des motos dans le genre d’atelier que j’avais. C’était plus structuré pour la réparation d’autos accidentées que pour la personnalisation de motos. Mais, je me disais toujours : « Plus tard, j’aimerais ne faire que ça ! » J’ai ensuite vendu mon FXE et j’ai acheté un chopper. Là, j’ai vraiment tripé ! La grosse roue en arrière, les longues fourches, les bras dans les airs, ça attire bien des gens. Ils viennent voir la moto, posent des questions pour savoir comment ça tient sur la route, ils prennent des photos, c’est trippant et ça permet de rencontrer beaucoup de monde.

MOTO EN VEDETTE

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Bref, quelques années ont passé avec toujours cette idée en tête de ne faire que des motos, jusqu’au jour où j’ai vendu mon atelier ! J’ai donc mis encore une fois le projet de faire de la modification de motos en branle et c’est là que je suis tombé sur les gens de chez SpeedTrix. Je les connaissais déjà, car c’est chez eux que j’achetais les pièces pour mes motos. Je leur ai proposé mes services pour la peinture et la modification de pièces pour les motos qu’ils fabriquent et modifient. Tout comme moi, ils ont vraiment le souci du détail. Ils m’ont fait confiance et nous avons travaillé sur

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MOTO EN VEDETTE

quelques projets ensemble. C’est là que j’ai décidé de personnaliser ma moto, un FLHX 2013, pour en faire un bagger et dans le but de faire connaître la Top Coat peinture ! Au départ, ça ne devait pas être un projet aussi radical, mais comme on dit : « Tant qu’à y être !!! » Ha, ha, ha ! Beaucoup de temps et d’amour a été investi pour en arriver à ce résultat. Rien n’est resté à l’état original, de l’avant à l’arrière, pour que le tout soit harmonieux. Le choix de peinture « orange pearl », qui change avec l’angle du soleil, lui donne


une belle allure. Jusqu’à maintenant, la moto a fait plusieurs shows et a toujours été classée dans les premières places, même à Daytona ! Je n’arrivais pas à y croire ! Cette moto ne laisse personne indifférent. Quand je roule sur ma moto, c’est une joie de voir les gens qui « tripent » sur elle autant que moi. J’espère qu’un jour nous allons nous croiser sur les routes !

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Propriétaire Ville

Michel Alati St-Joseph-du-Lac, QC

Accessoires

Généralités Fabrication Année / Marque Modèle Montage Durée

Speed Trix 2013 FLHX Speed Trix —

Moteur Année Modèle Origine Allumage Cyclindre Bas moteur Équilibrage Pistons Culasses Cames Poussoirs Carburateur Pipes

2013 Stock Stock 103 Black out Stock Stock Stock Stock Stock Stock Stock Arlen Ness Big Radius

Transmission Type Sélection

6 Vitesses —

Peinture Peintre Airbrush Couleur Détails

Top coat peinture Top coat peinture Orange pearl Tri couche caméléon

Cadre Année Origine Type Inclinaison Extension Suspension

Photographe

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MOTO EN VEDETTE

Spécifications

— — — Table 11 degrés — Air avant et arrière Pascal Richard

Guidon Contrôles Phare Feu arrière Compteur « Dash » Repose-pied Électricité Réservoir Bac à huile Lubrification Primaire Selle Aile av. Aile ar. Rétros Poignées

Arlen Ness — LED LED moulée Digital Moulé Brou Hard — Modifié allongé 3 dimensions — — — Triple K Moulage 3 dimensions Allongé 14” Arlen Ness Arlen Ness

Fourche Type Longueur Origine

— — —

Roues avant Diamètre Roue Pneu Frein

23” — — —

Arrière Diamètre Roue Pneu Frein

Autre

18” — — — —



Texte : Liz Leggett — Photos : Liz Leggett & Gracieuseté de Hot-Dock Cycles

Lors de mon premier voyage au Japon pour le salon custom Mooneyes de Yokohama en décembre dernier, je savais qu’il y avait un constructeur que je devais visiter : Keiji Kawakita, célèbre dans le monde de la moto custom depuis plus d’une décennie grâce à ses créations qui sont considérées parmi certaines des motocyclettes les plus innovatrices de l’industrie. Son style a retenu l’attention de beaucoup de constructeurs du monde entier, et son expérience et sa passion lorsqu’il s’agit de création et de course sont apparentes, même à travers ses créations plus stylisées. Sa réputation comme constructeur Harley Davidson le précède avec beaucoup de motos de course. Keiji Kawakita a plusieurs projets customs impressionnants à son actif et sa boutique « Hot-Dock Cycles » est reconnue dans le monde entier. Un enthousiaste de la construction de modèles réalistes de navires de guerre, de chars d’assaut et d’avions, Keiji Kawakita utilise son bureau comme un musée. Son souci du détail et son travail d’artisanat sont apparents dans chaque projet. La peinture d’aspect vieilli et les techniques d’altération atmosphérique utilisées en détails fins dans ces minuscules œuvres d’art sont un indice du soin et du temps mis dans tout ce qu’il touche. Les pièces sur mesure qu’il conçoit, incluant les bouchons d’essence avec verrouillage à charnières similaire aux trappes d’accès, et l’ajout des jauges de pression et d’essence sur les réservoirs de carburant offrent à chaque moto un thème presque fantaisiste - qui est habituellement insinué dans son nom. Sa moto « Black Widow » a été inspirée par les avions de guerre Northrop P-61 Black Widow, prenant les traits caractéristiques de chaque aspect de la machine, des centaines de rivets couvrant la ferronnerie jusqu’à la forme de la moto en général. En 2008, l’entreprise S&S Cycle a célébré son 50e anniversaire avec un salon de motos et un évènement de construction avec 50 constructeurs du monde entier qui devaient utiliser les moteurs fournis. Keiji a construit la moto à partir du moteur, s’appropriant ainsi chaque partie de la moto. Nommée « The SGT. Nautilus », la moto mettait en vedette de nombreuses pièces sur mesure faites à la main, incluant un bouchon d’essence détaillé et basé sur la conception du sas d’accès d’un sous-marin, et avait une apparence qui aurait été parfaitement à sa place dans le célèbre roman de Jules Verne « Vingt mille lieues sous les mers ». Cet événement prestigieux a eu lieu à LaCrosse, Wisconsin, et la moto qu’il a créée a irrésistiblement conquis le salon et le monde de la moto custom, le maître constructeur obtenant ainsi, à juste titre, encore plus de reconnaissance internationale.

The SGT. Nautilus

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Guzzler 2

La « Guzzler 2 », l’une des premières motos construites par Kawatika est toujours un projet en cours, ayant été modifiée plusieurs fois au cours des 15 dernières années. La moto a changé de mains plusieurs fois et, avec chaque nouveau propriétaire, on lui demande des modifications plus radicales et des mises à jour issues de sa seule imagination.

Sa structure en métal poli est complètement hors du commun avec plus de détails que la plupart des motos tout en restant équilibrée. Une véritable œuvre d’art en mouvement présentant des agrafes, des jauges, des panneaux de carrosserie moulée et bien plus encore. La moto est une entité en perpétuel changement qui assume une existence propre, presque comme un organisme vivant.

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Un de ses derniers projets était de personnaliser la moto BMW K1600GTL 2015 connue sous le nom de « Juggernaut » (Jagannate). Elle affiche son design de carrosserie caractéristique, évoquant presque une peinture de H.G. Geiger. Le carénage sur la plupart des motos est élaboré et formé sur une roue anglaise, puis attaché au cadre de la moto, alors que sur cette moto et plusieurs des créations les plus récentes de Keiji, la structure du tube formée à la main était coupée et soudée sur les bords intérieurs, la fixant en place pour créer un exosquelette. Cela forme une cage dans laquelle le métal en feuille est attaché et façonné pour s’ajuster, fournissant ainsi une touche naturelle. L’inspiration pour cette moto tire son origine du char d’assaut « Tiger 1 » utilisé par les Allemands. Invoquant des visions de l’avenir tout en faisant un clin d’œil aux véhicules de la Première et Deuxième Guerre mondiale, Keiji a créé un équilibre entre le nouveau et l’ancien, donnant à ces machines impressionnantes un charme presque intemporel.

Juggernaut

La construction de motos de course lui vient naturellement, prenant une place dans plusieurs événements de course autour du Japon et construisant des motos que les clients peuvent utiliser dans les compétitions. Une des motos dans l’atelier, une Harley 1948, présentait des freins à tambour d’origine et une extrémité avant à ressorts, une norme règlementaire pour participer dans la catégorie « Classiques » à la piste locale. Une grande variété de motos anciennes sont soigneusement alignées l’une près de l’autre dans l’atelier « Hot-Dock Cycles » à Narima. À part ses propres motos et celles de ses clients, il y a la moto de course d’accélération de son frère avec son énorme pneu arrière qui rend presque caricaturales les proportions de la moto. Keiji a couru pendant de nombreuses années. À un moment donné, il a été impliqué dans un très grave accident qui l’a mis dans un très grand plâtre pendant un certain temps. Ce souvenir est toujours accroché au mur de l’atelier à côté de nombreux autres souvenirs et articles de magazines et journaux ainsi que des trophées de ses nombreuses victoires de course.

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Comme beaucoup d’entre nous se souviennent, le Japon en entier a été tragiquement dévasté par un énorme séisme de magnitude 8,9 en 2011 qui a endommagé de nombreux bâtiments et routes. Le tarmac de plusieurs pistes de course était fissuré. Plusieurs pistes ont fermé, ce qui a affecté tout le monde dans la communauté des courses, avec des conséquences dévastatrices. La taille et l’économie du pays limitaient déjà le nombre de pistes où des événements comme les courses d’accélération avaient lieu et, au cours des dernières années, plusieurs des pistes ont fermé. De nouvelles pistes ont commencé à ouvrir récemment, donnant l’espoir que le milieu de la course de motos au Japon est loin de s’amenuiser.

De gauche à droite : Koji Igarashi - Keiji Kawakita - Nobusuke Kawakita - Yuto Komatsu

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Pendant la visite de l’atelier, plusieurs motos étaient en place sur les béquilles, étaient martelées, soudées et ajustées. Malgré ses nombreuses réussites, Keiji Kawakita ne montre aucun signe de ralentissement. Au cours de ma visite, Winston Yeh de « Rough Crafts », une boutique de custom basée à Taiwan, est passé pour dire bonjour au maître constructeur. Construisant et imaginant continuellement de nouveaux designs innovateurs, Keiji retient l’attention de tout le monde avec son imagination et place la barre encore plus haut avec chaque nouvelle création.



Texte : Geneviève Fréchette Photos : Lanakila MacNaughton

Qui est Lanakila MacNaughton, ou Lana pour les intimes ? Elle est une jeune femme de 27 ans qui se décrit comme une artiste, créatrice, productrice d’événements, mais par-dessus tout, comme une photographe et une motocycliste. J’ai récemment découvert ses magnifiques photos et je me devais de les partager avec vous, car elles m’ont totalement fait rêver. Lana présente les femmes bikers sous un aspect nouveau, des femmes d’un peu partout qui ont un mode de vie différent, différents types de motos, mais qui sont toutes de vraies femmes motards qui ont du style et de l’attitude. Lanakila est née et a grandi à Portland en Oregon d’une mère fleuriste et d’un père constructeur. Elle a donc été immergée dans un monde artistique dès son jeune âge. Après avoir développé une passion pour les motos dans la jeune vingtaine, elle a commencé à documenter de nombreuses facettes de la culture de la moto à travers son objectif. La nouvelle tendance de femmes motocyclistes modernes l’attire particulièrement. « Quand j’ai commencé à faire de la moto, j’avais hâte de rencontrer d’autres femmes dans ma communauté avec qui rouler, mais il n’y en avait que très peu qui faisaient cavalière seule. Celles que j’ai finalement trouvées m’ont vraiment impressionné; elles étaient et sont fortes, courageuses, indépendantes. Je suis inspirée par les femmes que je rencontre, leurs luttes ainsi que les obstacles qu’elles ont surmontés. Je souhaite inspirer d’autres femmes dans le monde entier en partageant leurs histoires afin qu’elles puissent trouver la force en elles-mêmes. Les motos sont simplement le véhicule qui me permet d’exprimer l’énergie et le panache qui se dégagent de ces femmes », dit Lana. « C’est ainsi qu’est né le Women’s Motorcycle Exhibition, qui est ma façon de représenter ces femmes audacieuses dans notre culture et dans les médias. »

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par GENEVIÈVE FRÉCHETTE

Lanakila MacNaughton

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Le Women’s Moto Exhibit était à l’origine une exposition des photos de Lanakila qui a été présentée un peu partout dans son pays, les États-Unis, et ensuite ailleurs, dans différents musées et galeries. « J’ai commencé par plaisir à prendre des photos de différentes femmes qui m’inspiraient et le tout s’est transformé en quelque chose que je n’aurais pu imaginer », explique Lana. L’exposition sert de véhicule pour présenter l’image de femmes motocyclistes libérées, passionnées, confiantes et rebelles. Il y a des centaines de femmes qui sont sexy, fortes, conscientes et soucieuses de leur style. Beaucoup de femmes ont de l’attitude et de la « drive », mais elles sont cachées dans leur ville. L’objectif de Lana est de les trouver. L’événement est une exposition itinérante parce qu’elle veut rassembler et connecter les femmes motocyclistes de différents pays et différentes villes dans le but de créer un sentiment de communauté. « Les femmes motocyclistes que j’ai rencontrées grâce à ce projet partagent toutes la même passion pour la vie et pour les motos ainsi qu’un désir de créer des souvenirs avec leurs semblables. Elles sont propriétaires d’entreprise, elles sont mamans autonomes, elles ont du style, elles ont quelque chose à dire et elles ont ce nouveau genre qui fait qu’elles sont sexy à leur manière », dit Lanakila. Le projet a maintenant évolué en un mouvement social. Le marché des femmes a explosé au cours des dernières années et de plus en plus de femmes ont développé une complicité entre elles et partagent un nouveau sentiment d’indépendance en se joignant à ce mouvement sur deux roues. « Mon but est de dépeindre ces femmes comme elles sont : des leaders naturels, libres, des battantes au cœur sauvage. Récemment, nous avons bifurqué pour faire des excursions en moto dans des pays étrangers, ce qui nous a permis de connaître différentes cultures et de réunir des femmes venues de loin. »

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Le Wild Ones Tour était un voyage à moto à travers les Alpes européennes dans le cadre de l’expo Women’s Moto Exhibit. Le 6 juillet 2016, Lanakila et ses amies, dont la Canadienne de Vancouver Becky Goebel, entreprenaient cette grande aventure d’un mois qui allait les mener à parcourir l’Autriche et la Suisse et qui s’est terminée en Italie. Les filles ont traversé des paysages époustouflants et visité des sites historiques. Elles ont également rencontré tout au long du chemin des communautés de femmes motocyclistes avec qui elles ont pu échanger. Lana me raconte : « Mon objectif était de faire un voyage de moto avec mes amis, de le documenter et le partager en temps réel. Je veux inspirer les autres et les amener à se surpasser, à aller au-delà de ce qu’elles croient possible. J’étais très nerveuse avant le voyage et anxieuse à l’idée de devoir être autonome sur une moto pendant un mois à travers cinq pays. Mais cette folle virée fut une des plus grandes expériences de ma vie. Elle m’a montré que je suis forte et que je peux faire à peu près tout ce que je peux imaginer. Je voulais aussi montrer différentes perspectives culturelles et le voyage était une merveilleuse occasion de rencontrer d’autres femmes de la Suisse, l’Autriche, l’Allemagne, etc. »

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Lorsque Lanakila se décrit comme une productrice d’événements, c’est parce qu’elle en a créé un, soit The Dream Roll, qui est un weekend de moto-camping réservé aux femmes et qui a lieu sur le mont Adams dans l’État de Washington, chaque mois d’août (qui a eu lieu du 12 au 15 août cette année). « Nous roulons dans de magnifiques paysages. On campe, on fête, on boit de la bière, on mange, on danse nue, on nage dans des trous d’eau et on laisse tous les jugements et conneries à la maison. C’est l’un des meilleurs moments de l’année pour moi », affirme Lana. Les images de Lanakila ne sont pas uniquement des clichés d’une grande beauté. Elles présentent la liberté, l’indépendance, l’excitation et la personnalité des femmes motocyclistes, de ces femmes nées pour être libres (the bornto-be-free women). Le Women’s Moto Exhibit a évolué au fil des ans. Il a évolué de la présentation d’une collection de photos en un événement de motos pour femmes et récemment, en une collection de vêtements en plein essor. « Je viens de lancer “Feva”, une ligne de vêtements inspirée par les tenues de travail des années 1940-50, donc beaucoup de denim et de cuir. Le style est parfaitement adapté au style de vie des motards, mais ce ne sont pas des vêtements de moto traditionnels », explique fièrement Lana. Dans un avenir rapproché, Lanakila planifie de produire un nouvel événement. « Je suis très heureuse d’annoncer que nous prévoyons un Hot Rod, Classic Car Motorcycle Show au Ace Hotel Palm Springs appelé Paradise Road. Adri Law, Chase Stopnik et moi avons été inspirés par la nostalgie des années 40, 50 et 60 américaines et avons voulu créer un événement familial qui célèbre une époque aux valeurs plus simples. Nous allons avoir des concours du plus grand mangeur de tartes, des parties de billard, des coupes de cheveux par un barbier et une abondance de motos et de voitures. Nous fermerons une rue pour présenter la crème de la crème des voitures classiques et muscle cars », m’explique Lana avec enthousiasme. « Nous sommes impatients de voir où nous mènera cette première année ». Je suis persuadée que ce sera très intéressant ! À suivre... Vous pouvez en découvrir davantage sur Lanakila, ses photos et ses projets en consultant son site Internet au www.womensmotoexhibit.com Merci, Lana pour tes images inspirantes ! All the best !

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rd

: Pascal Richa

Texte et photos

C’est connu, la nouvelle génération de bikers raffole de petits rassemblements qui sont organisés tout au long de l’année autour de thèmes précis et accueillent quelques dizaines de motos, et ce le temps d’une seule journée ou soirée. Le LoserPalooza fait partie de ce genre de rassemblement et c’est en septembre dernier que j’ai été le couvrir dans la belle ville de Vancouver dans l’Ouest canadien. Le LoserPalooza est un évènement intérieur, regroupant en exposition une trentaine de motos de tous âges, passant du ShovelHead au FlatHead. Des vieilles motos reconstruites pures et d’une simplicité totale, de toute évidence la nouvelle mode chez les jeunes.

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Becky Goebel et Lanakila MacNaughton

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L’évènement se tenait en plein cœur de Vancouver dans une ancienne ferronnerie fermée qui est maintenant louée pour toutes sortes d’évènements. Sur les trois étages de la bâtisse, on pouvait y retrouver des motos, des vendeurs, une brocante et une super exposition de photos et d’arts. Des tatoueurs étaient également sur place avec de petits flashs prêts à tatouer ainsi qu’un DJ avec de la très bonne musique et, bien sûr, un bar. De plus, l’entrée pour le public était gratuite.

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Nous retrouvons de plus en plus ce genre de rassemblement d’un bout à l’autre du pays et celui-ci était extrêmement bien organisé. Alors, pour les gens de l’Ouest canadien, le LoserPalooza est assurément à mettre à votre calendrier en 2017.

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MOTO EN VEDETTE Texte : Le grand — Photos : Mélanie Vachon

Trinity était le nom de c ode du prem d’une arme ier essai nucléaire ré alisé par l’A caine le 16 rm é e amérijuillet 1945 dans le cad Manhattan. L re d u projet e test a été ré alisé sur le c d’Alamogord hamp de tir o à une cinq uantaine de de la ville de kilomètres Socorro au Nouveau-Me démontré la xi que et a viabilité du ty pe d’arme q pour le bom u i fut utilisé bardement de Nagasaki 1945. C’est le 9 août ce nom que les gars d’O Moto ont do bsession nné à leur c réation qui fa « bombe » da it un effet ns toutes le s exposition passe jama s et qui ne is inaperçu e avec sa custom extrê conception me.

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L’équipe d’Obsession moto a eu l’idée de fabriquer cette moto spécialement pour le 18e Bike & Tattoo show 2016. En peu de temps, ils ont accompli un exploit qui en a fait sursauter plus d’un lors de l’événement et qui a fait le bonheur des photographes présents.

avons décidé de modifier le primaire existant pour le faire fonctionner à l’air libre. Une fois le montage terminé, je me suis occupé personnellement du powdercoat et de la préparation du châssis à la peinture avant que Pierre l’Archange appose la couche de blanc métallique », explique Yan.

Je vous présente maintenant un peu d’histoire sur la conception de ce formidable engin. Yan de chez Obsession moto a tout d’abord récupéré une mécanique complète provenant d’un Softail hors d’usage. Ensuite, il a utilisé un cadre rigide qu’il a modifié en « dual-backbone ». Une fois le moteur en place dans le châssis, il a conçu le système d’échappement d’un bout à l’autre, y compris le silencieux avec sorties doubles dans la queue, pour ensuite s’occuper des deux réservoirs d’essence et du réservoir d’huile fabriqués pièce par pièce à partir de tôle d’acier. C’est l’équipe d’Obsession moto elle-même qui a conçu le système de suspension avant de type « girder ».

Une des dernières touches qui a été ajoutée à la moto est le siège en cuir travaillé et monté sur amortisseurs à air que Yan a entièrement fabriqué à la main. La liste des pièces achetées est courte, puisque, selon les gars de chez Obsession moto, une vraie moto custom est construite à partir de matériaux bruts, et non de pièces achetées. De nouvelles créations vont sortir prochainement de l’atelier, j’ai hâte de voir ce que nous réserve l’équipe d’Obsession moto !

David, un autre membre de l’équipe de l’atelier, a fait l’usinage sur leur fraiseuse à commande numérique, ainsi que la création de différentes pièces d’esthétique comme le tableau de bord et les cache-mufflers. « Étant donné qu’avoir un primaire ordinaire ne nous intéressait pas et que tout le monde est capable de commander une « open belt drive  » dans un catalogue, nous

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Propriétaire Ville

Yan Julien Varennes, QC

Accessoires

Généralités Obsession Moto 2016 Hard Tail Obsession Moto 5 mois

Fabrication Année / Marque Modèle Montage Durée

Moteur 1999 Softail Harley-Davidson Crane Cams 1340 Harley-Davidson Harley-Davidson Harley-Davidson Wiseco J-Precision Harley-Davidson Harley-Davidson Mikuni Obsession Moto

Année Modèle Origine Allumage Cyclindre Bas moteur Équilibrage Pistons Culasses Cames Poussoirs Carburateur Pipes

Transmission 5 vitesses Levier au pied

Type Sélection

Peinture Peintre Airbrush Couleur Détails

Archange Obsession Moto Pearl White Pinstriping Obsession Moto

Cadre Année Origine Type Inclinaison Extension Suspension

Photographe

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Spécifications

1999 Ultima/Obsession Moto Hardtail Dual Backbone 34 degrés 4” — Mélanie Vachon

Guidon Obsession Moto Contrôles Obsession Moto Phare LED Feu arrière Obsession Moto Compteur Je compte les lignes pointillées « Dash » Obsession Moto Repose-pied Obsession Moto Électricité Obsession Moto Réservoir Obsession Moto Bac à huile Obsession Moto Lubrification Harley-Davidson Primaire Open Chain Drive Selle Obsession Moto Aile av. — Aile ar. Obsession Moto Rétros Obsession Moto Poignées Biltwell

Fourche Type Longueur Origine

Girder 32” Obsession Moto Billet

Roues avant Diamètre Roue Pneu Frein

21” x 3,5” Ultima Manhattan Metzeler 120/70-21 —

Arrière Diamètre Roue Pneu Frein

Autre

18” x 5,5” Ultima Manhattan Metzeler 200/55-18 Brembo Shift Link : Obsession Moto Licence Plate : Obsession Moto Mannequin : Virginie R.



Texte : Charlie Lessard Photos : Michel Langlois Collection

Bienvenue à la 2e partie de mon entrevue exclusive avec Michel « Sky » Langlois. Si la première partie vous a échappée, je vous recommande fortement de mettre la main sur la parution de l’Automne 2016 (# 38) de RMM, vous rendre à la chronique Old School et vous lancer dans un voyage que très peu de gens ont eu l’occasion de découvrir. En 1978 Sky a acheté ce qui allait devenir son premier big-twin Harley-Davidson. C’était un FX Shovelhead 1975 qui a été ressuscité à partir de ce qui semblait être un cas désespéré. Son ami et maître technicien de longue date Roger O’Grady (également pilote expérimenté), qui a travaillé chez Leo Harley-Davidson sur la Rive-Sud de Montréal, construisit le moteur stroker 84 pouces cubes pour alimenter la redoutable machine noire de Sky. « J’ai roulé près de 30 000 miles avec ce bike et il n’a jamais brûlé une goutte d’huile » dit Sky. Après cette beauté noire, Sky s’est procuré son élégant Shovel custom rouge. Une moto unique munie d’un cadre étiré, un moteur à forte compression avec deux carburateurs Mikuni, une transmission à changement de vitesse inversée, et une peinture personnalisée réalisée par Yovan Dodge. Les Harleys de performance ont toujours fasciné Sky et en discutant sur le sujet avec lui, il est évident que cet homme connait son métier - à partir des calculs du taux de compression juste qu’aux ratios de boite de vitesses – il est un véritable connaisseur ou comme on dit un vrai « motor-head » ! Sky a possédé beaucoup d’autres Harley au cours de sa longue vie de motocycliste; de Shovels aux Twin-Cams, en passant par les motos de rue, de course et d’exposition. Un grand changement est survenu le 5 décembre 1977 pour le Club de motards Popeye. Parrainés par le club des Hells Angels M/C de Lowell au Massachusetts, club pour lequel ils avaient prospecté l’année précédente, les Popeyes ont été l’objet d’un vote afin de déterminer si le groupe du Québec deviendrait le premier chapitre 81 au Canada. Cet événement a eu lieu au cours des célébrations du huitième anniversaire du chapitre de la ville de New York. Le vote a été unanime : « oui ! » Comme vous pouvez l’imaginer, les gars de Montréal étaient ravis et la bière a coulé à flot jusqu’aux

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petites heures du matin. C’était un moment historique dans l’histoire des motards canadiens. Bien que le vote passé par les membres cette nuit-là au club-house de la 3e Rue soit réglé, ce qui ne l’était pas était la commande pour les « patch » H-A. Une fois que les célébrations prirent fin à New York, Sky se trouva parti pour Los Angeles. Il passa trois semaines en réunion en Californie avec les membres du club dont plusieurs d’entre eux en faisaient partie depuis des décennies, en attendant que les « couleurs » du Québec soient livrées. Sky revint à Montréal le 24 décembre - la veille de Noël. Les membres du Québec se sont réunis dans un restaurant du centre-ville ce soir-là et attendaient avec impatience l’arrivée de Sky avec bien sûr les cadeaux de la côte ouest. « Je me sentais comme le Père Noël livrant ses cadeaux », a déclaré Sky. Ce fut un beau Noël pour tous. Sky a voyagé à travers le Canada pour la première fois en 1979. « C’était un très beau voyage », a déclaré Sky. Ce fut un trajet inoubliable et amusant pour le club, mais pas sans incident. Lorsqu’ils arrêtaient dans les stations à essence, dans les trucks-stops ou pour prendre un café, beaucoup de gens, y compris des enfants, leur demandaient de signer des autographes car ils étaient maintenant reconnus officiellement dans les journaux comme étant le premier chapitre des Hells Angels au Canada. Chaque jour apportait son lot d’événements tout au long du voyage dans l’Ouest. Un souvenir amusant qui vit toujours dans la mémoire de Sky est le moment où le club est monté à Winnipeg au Manitoba. Le groupe s’est fait arrêter par la police pour un « contrôle de routine » et l’un d’entre eux est venu vers Sky et lui a demandé : « Pourquoi vos bottes sont-elles si brillantes ? » « C’est quoi le problème avec mes bottes ? T’es un policier et mes bottes sont plus brillantes que les tiennes ? », a déclaré Sky. « Ouais », dit l’officier, « les motards ici ne frottent


OLD SCHOOL PAR CHARLIE LESSARD

Popeye MC — Sky à droite

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Club Hells Ange

ls à Drummondv

ille vers 1978 Canisse,

pas leurs bottes comme ça », a-t-il poursuivi. Tout ce que Sky a pu faire a été de secouer la tête en souriant et se dire en lui-même; je suis en train de me faire arrêter pour avoir des bottes brillantes ! « Je n’en reviens pas de la façon qu’il était impressionné par ça, » a dit Sky en riant. Une autre expérience qui a fait rire les gars en se grattant la tête, est la fois où la moto d’un des membres, René « Canisse » Hébert a fait une crevaison. Ils étaient là, coincés sur la route transcanadienne au beau milieu de nulle part ! Les Prairies canadiennes peuvent vous laisser assez solitaire parfois. Sans aucun outil pour enlever la roue arrière et ne voyant rien d’autre que des terres agricoles tout autour d’eux, Sky a pensé qu’il serait préférable de rechercher dans les fossés des deux côtés de la route afin de tenter de trouver une roche de bonne taille ou un morceau de vieux poteau de clôture qu’il pourrait utiliser pour soulever la moto et libérer la roue arrière du sol. Les gars vérifiaient le côté droit de la route alors que Sky a traversé la chaussée pour vérifier la gauche. Après avoir marché pendant un certain temps, Sky a aperçu ce qui semblait être la partie supérieure d’un bloc de ciment sortant de la terre. Effectivement, après l’avoir sorti en creusant avec ses mains, c’en était un ! Heureusement, la taille du bloc était parfaite pour glisser sous le cadre de la moto. Sky avait marché assez loin des autres gars et quelques minutes plus tard en revenant sur ses pas pour rejoindre le groupe, un objet brillant a attiré son attention. Il s’est approché pour le déterrer avec le talon de sa botte. À sa grande surprise, l’outil était justement une clé, mais ce qui était encore plus étonnant était le fait qu’elle soit la taille parfaite pour enlever l’écrou de l’essieu de la roue arrière : 1-1/8 pouces. Il n’en croyait pas ses yeux et ses camarades non plus en le voyant marcher vers eux ! Abasourdis, leur seule réaction

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a été de crier, « What the fuck ? » Après avoir levé la roue arrière et desserré l’écrou de l’essieu, une clé ½ pouce cette fois était nécessaire pour desserrer les réglages d’essieu. C’est alors que Sky s’est écrié : « Attendez-moi, j’vas traverser encore pour aller en trouver une ! » Les gars éclatèrent de rire. « Si j’avais été un Prospect, j’aurais marqué des gros points ce jour-là », a déclaré Sky. Après avoir enlevé la roue, Sky a emmené Canisse et son pneu à plat à la station-service la plus proche pour les réparations. Bienvenue à Edmonton; ça dépend pour qui ! En arrivant à Edmonton en Alberta, René « Canisse » Hébert est encore victime d’une crevaison sur sa moto. Peu de temps après s’être rangé sur le côté de la route, la police est arrivée et a demandé ce qu’ils faisaient en ville. Après avoir répondu qu’ils étaient en tournée dans l’Ouest canadien, un officier de police leur a dit : « Vous les gars n’êtes pas les bienvenus ici. Nous ne voulons pas de vous ici ! ». Sky a ensuite répliqué : «  Hey, regardez ce signe là-bas qui dit “Bienvenue à Edmonton” », et le flic a répondu : « Cela ne vaut pas pour vous les gars ! » Après Edmonton vint Grande Prairie, où l’ex-épouse de l’un des membres vivait. Du fait qu’il était en ville avec son club, Cyril Lapointe voulait profiter de l’occasion pour passer quelques jours avec son fils et les gars ont accepté l’idée. Mais juste avant qu’ils puissent atteindre les limites de la ville de Grande Prairie - oui, vous l’aurez deviné - la malchance de Canisse a de nouveau frappée. Encore une crevaison ! Trois en ligne ! Ce qui n’est pas le meilleur tour du chapeau possible, n’est-ce pas ? Le groupe décide d’arrêter pour la nuit au premier motel qu’ils ont pu trouver, à quelques clics d’odomètre sur la route. Juste au moment où les gars descendaient leurs motos et déballaient leurs bagages à l’entrée du


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motel, arrivait Canisse, boitant sur sa moto avec sa crevaison, suivi de près par le son d’une sirène hurlante, des feux clignotants et le sable et le gravier virevoltant sous les pneus de la voiture de police qui s’arrêta dans le stationnement. Un policier très animé avec un fusil de calibre 12 sortit et commença à expliquer aux gars que s’ils n’avaient pas quitté la ville d’ici dix heures le lendemain matin, il allait foutrement s’en assurer ! Mais ce que l’agent de police agité ne savait pas, c’était que l’ex-femme de Cyril était maintenant mariée au meilleur avocat de la ville, et comme le destin le voulait, le ministre baptiste de la ville. Ce soir-là, Cyril alla rendre visite à son fils, et ce faisant, a mentionné ce qui s’était passé sur le terrain de stationnement. Considérant qu’il n’y avait pas d’animosité entre Cyril et le nouveau mari de son ex-femme, le « meilleur avocat en ville » a rapidement assuré à Cyril qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter et qu’il étudierait la question. Quand les dix heures furent passées, le club s’est rendu compte qu’un « merci » serait indiqué. On raconte que le maire de la ville et le chef de la police ont été appelés, qu’ils ont discuté du sujet et que la situation s’était réglée. Les quatre jours de plaisir suivants ont été consacrés à se promener à moto autour de la ville, à jouer à des parties amicales de billard au bar avec les gens du coin et à profiter de la foire agricole où plus d’enfants demandaient des autographes. « On s’éclatait à travers la ville et les policiers ne faisaient que nous regarder. C’était comique ! » dit Sky en riant. Après avoir atteint la côte ouest et passé un peu de temps à Vancouver en Colombie-Britannique, Sky et les autres membres ont décidé de visiter le club-house des Satan’s Angels M/C. Un « appliquant » du club a répondu à la porte ce jour-là et Sky a demandé à parler au président, mais on lui a dit qu’il n’était pas là. Sky a ensuite ajouté que lui, Canisse

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et Cyril seraient au restaurant à côté et qu’ils aimeraient qu’il vienne leur dire si le président se présentait. Une demi-heure plus tard, Sky et les gars serraient la main de Ricky Ciarniello du Satan’s Angels Motorcycle Club. « Quelle est la raison de votre visite ? » demanda Ricky « C ». « Nous sommes de passage en ville et nous voulions juste arrêter pour dire bonjour», répondit Sky. « Ok alors, bienvenue ! » dit Ricky. C’était le début d’une longue amitié entre les deux clubs de motos. Pour ce qui est de la malchance de René « Canisse » Hébert pendant ce long voyage vers Vancouver, elle n’a pas changé. Sa chance était prédestinée à être « mauvaise » ! Un jour, alors qu’il était dans la ville de la côte ouest, Canisse avait décidé de rendre visite à sa sœur et sa jeune nièce. Une fois arrivé, sa nièce, qui n’avait que treize ans à l’époque, le harcela pour qu’il l’emmène faire un tour sur sa Harley. Comme tout bon oncle, il l’aida à attacher son casque, puis il passa lentement dans les rues du quartier chic où elle vivait. Moins de dix minutes plus tard, Canisse s’est retrouvé entouré par quatre voitures de police. Canisse s’est fait brusquement couper la route, attrapé et jeté au sol. Il n’avait pas eu le temps de descendre la béquille de la moto avant de se faire planter le visage contre l’asphalte et menotter. Les policiers avaient aussi retiré sa veste et les couleurs du club. Il était là, couché sur la rue avec sa moto renversée et sa jeune nièce complètement paniquée et pleurant frénétiquement. Après la « descente », les policiers comprirent enfin que Canisse ne faisait que se balader à moto avec sa nièce dans le quartier, ils l’ont laissé partir sans accusation ni contravention pour quoi que ce soit. Au retour de Canisse à la maison de sa sœur, il a appelé Sky au club-house des Satan’s Angels pour lui dire ce qui venait de se passer. Sky s’est énervé et après avoir dit à Ricky « C » ce qui s’était produit, ils ont décidé de

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lement Rassemb

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se rendre au poste de police en question pour comprendre pourquoi c’était arrivé. Une fois à l’intérieur, Ricky s’est lancé dans une tirade sur le fait que les policiers n’avaient pas le droit de traiter quelqu’un de cette façon. Canisse n’avait pas commis de crime, il n’était pas poursuivi, il n’avait pas commis d’infractions dangereuses au Code de la route - les mesures étaient tout à fait déplacées. Les policiers ont répondu en disant, « nous ne voulons pas de Hells Angels dans le coin, nous voulons qu’ils partent ! » Sky a écouté attentivement les échanges verbaux de la dispute entre Ricky et les policiers. Une fois que Ricky eut terminé et qu’il ait fait signe à Sky qu’ils quittaient, Sky regarda les policiers et dit, « Vous feriez mieux de vous y habituer ! » « Que voulez-vous dire ? », a demandé un des policiers. « Vous verrez, » est tout ce que répondit Sky. Trois ans après cet incident, il y avait près de cent cinquante membres des Hells Angels Motorcycle Club en Colombie-Britannique. « J’me demande bien ce que ce policier à bien put penser ? Il a dû se dire, “Who the fuck was that guy”, » dit Sky avec sourire en coin. Le Satan’s Angels M/C est devenu le premier chapitre du club de motards Hells Angels en Colombie-Britannique au Canada. Cette randonnée n’était que la première d’une longue liste de voyages vers la côte ouest pour Sky, mais elle était la plus mémorable et sans aucun doute la plus historique. « On a vécu beaucoup de choses, on a eu beaucoup de plaisir et on a visité un tas d’autres clubs en chemin qu’on connaissait, » dit-il. Dès le début, les courses d’accélération de moto ont procuré de grandes poussées d’adrénaline à Sky. Au cours des premières années, Sky était souvent le gagnant des courses sur la piste de dragster improvisée du chemin de campagne à l’avant de l’ancien club-house de Sorel, Québec. Avec l’aide de sa Sportster 1969, équipée d’un moteur S&S

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Toujours u

n gagnan

t !

x courses

Un jour au

à grand alésage, Sky a passé de nombreuses soirées (et nuits) à courser avec les autres membres du club. « À l’époque, il n’y avait pas beaucoup de trafic alors on faisait ça sur la route. Si une voiture arrivait, on criait “char”, » dit Sky en riant. La piste de dragster de Napierville était un autre endroit où Sky a brûlé beaucoup de caoutchouc. La première moto d’accélération « passons aux choses sérieuses » est apparue en 1992. Sky a acheté un cadre et une transmission du célèbre Top Fuel drag racer Chicago Joe de Richmond, en Californie. Le cadre lui-même avait été construit à l’origine par Buzz McCoy. La configuration de son monstre Pro-Stock de 126 pouces cubes permettait d’atteindre le quart de mile en 8,84 secondes. C’était tout à fait respectable pour le premier essai de Sky à la course d’accélération de motos Pro-Stock. Cette moto, en particulier, a fait son chemin sur plusieurs pistes de dragster à travers le Canada et les ÉtatsUnis et a concouru contre une partie de l’élite internationale y compris l’équipe de Zippers Performance. La saison 2017 va voir cette moto équipée d’un nouveau système d’injection « down draft ». Une autre modification qui va sûrement exciter les amateurs de courses d’accélération. Le plus récent ajout de Sky à sa gamme de motos est la moto d’accélération Top Fuel au rugissement assourdissant avec un moteur de 150 pouces cubes au nitrométhane. Ce monstre à injection mécanique et entraînement direct avec pneus lisses de 12 pouces produit 200 mi/h sur un quart de mile. C’est 6,83 secondes pour les amateurs de course. Le sol tremble quand cette chose démarre. Allons courser ! Toujours possédé par le besoin de vitesse, Sky a lancé un projet à la fin des années 1980 qui signifierait aujourd’hui que c’était un homme très en avance sur son temps. Étant l’un des propriétaires de Bob Chopper, un atelier de motos


Mega-Fo

ur Heads

sur mesure haut de gamme sur la rive sud de Montréal, où tout ce dont vous pouvez rêver pourrait être construit, il permit au processus de se mettre en marche. Son idée découlait d’un article intéressant qu’il avait lu autrefois au sujet d’une voiture construite en collaboration entre Chevrolet et l’entreprise britannique Cosworth Engineering. La Chevrolet Cosworth Vega était une voiture sous-compacte à quatre passagers produite pour le modèle des années 1975 et 1976. Ce qui rendait cette voiture très différente du reste de la gamme Vega était son moteur en aluminium de 4 cylindres et 16 soupapes construit par Cosworth. Un vrai joyau dans un garage de collectionneur de voitures. Ce qui intriguait vraiment Sky à propos de ce véhicule était le fait que 4 soupapes par culasse de cylindre produisaient plus de puissance et de couple. Sky pensait que s’il pouvait combiner cette conception à 4 soupapes avec le moteur Evolution plus récent, et alors mécaniquement avancé de 1340 cm3 de Harley-Davidson, il créerait un moteur qui produirait une puissance beaucoup plus importante sans que l’aiguille du régime du moteur (tours par minute) soit constamment près de la ligne rouge. Un meilleur débit d’air et mélange air-carburant dans la chambre de combustion des moteurs par l’entremise de têtes à 4 soupapes augmenterait la puissance. Une grosse amélioration par rapport aux têtes à 2 soupapes de série. Vous pouvez voir cette équation éprouvée sur de nombreux moteurs de haute performance tels que celui de la Suzuki Hayabusa et de la Porsche 911 et si vous étudiez l’histoire, sur la plupart des avions de chasse de la Deuxieme Guerre mondiale. Voyant que les moteurs des Harley-Davidson sont développés pour un faible régime, de nombreux constructeurs de motos à l’époque modifiaient les moteurs Evo en ajoutant un plus gros cames, en modifiant les têtes de série et en augmentant l’alésage et la course

Street drags — Vic

toriaville 1989

aux États

-Unis

du moteur. Cela permettait alors de créer de gros moteurs qui pourraient disposer d’un régime plus élevé à un taux plus rapide, mais l’inconvénient était l’effet sur la durabilité et la fiabilité à long terme. Au début des années 1990, l’idée de Sky combinée avec d’innombrables heures de recherche et de développement ainsi que l’expertise et l’ingénierie reconnues de son ami Francesco Romanelli (Romanelli Technologies - loin d’être un novice en matière de développement de moteurs performants) a produit les têtes à 4 soupapes Mega-Four. Sky est fier de dire que ses composants haute performance pour Harley-Davidson ont fait leur chemin à travers le Canada, l’Europe et les États-Unis. Les moteurs équipés des têtes Mega-Four produisent, en comparaison, la même puissance et le même couple que les moteurs grandement modifiés que les constructeurs de motos créaient à l’époque, mais les têtes à 4 soupapes Mega-Four signifiaient que le régime du moteur pouvait être maintenu à l’intérieur d’une plage conservatrice de 5000 tr-min quand venait le temps de mettre les gaz. La beauté de cet assemblage était le fait qu’il s’agissait pratiquement d’un kit de boulonnage tout inclus. Des tiges de poussoir fournies jusqu’aux joints et aux brides de tuyaux d’échappement, le système Mega-Four procurait l’ajustement, la forme et la fonction au complet. Bon, quand je dis que Sky était bien en avance sur son temps, vous n’avez pas besoin de chercher très loin pour trouver des preuves. À moins de vivre sur une île déserte, je suis sûr que vous avez entendu parler du nouveau moteur de Harley pour 2017; le Milwaukee Eight. Oui, 4 soupapes par culasse de cylindre ! Et cela, vingt-cinq ans après le début des têtes Mega-Four. Il va sans dire que les têtes Mega-Four trônent au sommet de la moto d’accélération cracheuse de feu de Sky. La performance bel et bien éprouvée !

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Quand j’ai demandé à Sky quelle est la meilleure moto qu’il n’ait jamais possédé, il m’a rapidement expliqué que sa FXRT 1988 était une moto très plaisante qui l’avait toujours amené là où il voulait aller sans problème, complication ou maux de tête. En raison du grand kilométrage parcouru, la FXRT de Sky n’était pas la plus belle moto en ville. Une nuit dans la région de l’Outaouais au Québec lors d’un événement appelé La Run des Pirates, la preuve en a été faite. Beaucoup d’anciens amis des années du club de motos Popeye étaient venus assister à l’événement. Beaucoup d’entre eux étaient retournés dans cette région rurale de Montréal pour fonder des familles. Au cours de la soirée, l’épouse de l’un de ses amis s’approcha de lui et dit : « J’espère que ça ne vous dérange pas que je vous dise cela, et promettez-moi de ne pas vous fâcher, mais mon fils et ses amis ont regardé votre moto et ont conclu que vous aviez la moto la plus laide ici. » « Eh bien tabarnak, “make my day”, » dit Sky. Donc, en riant, il répondit, « Et bien, regarde à l’entour de toi, vois-tu toutes ces belles motos ? Certaines d’entre elles valent cent mille dollars et n’ont rien gagné ici à soir. Mais ma moto a remporté le prix de la moto la plus laide… donc je gagne ! » Tout le monde avait beaucoup ri. « Chrome don’t get you home ! »

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Maintenant si vous pensez que cet homme, qui a eu 70 ans cette année, planifie de ralentir, vous seriez dans l’erreur. Après cinquante-deux ans passés sur deux roues, il a encore plus de courses à faire sur sa Bagger Twin-Cam, plus de fins de semaine sur les pistes de drag, plus d’heures de vol à réaliser dans son avion Cessna 172 Skyhawk, (son ami Roger O’Grady lui a appris à piloter), et plus de construction de motos à l’ordre du jour ! Personnellement, j’ai très hâte de voir sa célèbre Sportster 69 réanimée - c’est dans les plans ! Peu de gens le savent, mais Sky est depuis longtemps un producteur d’excellent sirop d’érable canadien. Une profession qui le tient ainsi que sa charmante et intemporelle conjointe Micheline Blanchard très occupé sur leur belle propriété boisée dans la région pittoresque de l’Outaouais. Merci Michel « Sky » Langlois d’avoir pris le temps de partager une partie de vos histoires exceptionnelles avec nous. « The sky is the limit ! » Respect. Charlie



Texte et photos : Pascal Richard

Eh bien oui ! La voici la deuxième partie de notre périple en Équateur. Comme plusieurs d’entre vous le savent déjà, j’adore ce pays et son peuple, sa richesse culturelle ainsi que ses paysages à couper le souffle. On m’avait parlé de l’avenue des volcans qui s’étend de Riobamba à Quito sur une distance de 300 kilomètres et au long de laquelle s’alignent majestueusement quelque vingt volcans. Nul autre endroit au monde ne regroupe autant de volcans aussi hauts que cette avenue des volcans. Des vingt volcans qui jalonnent cette route, neuf s’élèvent à plus de 5 000 mètres et huit sont en activité. Il ne m’en fallait pas plus pour attraper mon chum Éric et sa femme Sindy pour repartir cette fois dans les hauteurs de l’Équateur. Nous sommes partis du sud et avons pris la direction du nord. Nous avons laissé derrière nous la ville de Salinas en bordure de mer et nous sommes maintenant en direction de la ville de Guayaquil. Cette ville n’est pas la capitale, mais c’est bel et bien le berceau économique de l’Équateur avec ses 2,291 millions d’habitants. Les motos chargées, nous partons à l’aventure !

Volcan Quilotoa

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SUR LA ROUTE


sur la route

Salinas-Guayaquil

En Équateur, les routes sont très belles et la circulation en dehors des grands centres est quasi nulle, ce qui fait que même les nouveaux conducteurs peuvent se permettre un tel voyage. Dans notre cas, Sindy en était à ses premières rides et à son premier voyage à moto, et le tout s’est vraiment bien déroulé. Jour 1 : Salinas – Cuenca J’admets que la ville de Guayaquil n’est pas évidente à traverser, mais ce fut la seule étape de notre voyage où l’on a rencontré autant de circulation. Guayaquil n’a certes pas toute la splendeur et la beauté de la ville capitale de Quito, nichée au coeur des montages de la cordillère des Andes, mais il n’en demeure pas moins que c’est un endroit à visiter. En plein centre-ville, vous y retrouverez le « Iguana Parka », un petit parc envahi par les iguanes. C’est aussi intéressant d’aller se promener sur le bord de la mer, sur le « Malecón 2000 ». On trouve le long de ce « boardwalk » d’une longueur d’environ 2,5 km des musées, des restaurants, des bars, et j’en passe. Après avoir visité cette métropole, nous avons pris la direction de la très belle ville de Cuenca située sur les hauts plateaux à plus de 2500 mètres d’attitude. Avec plus d’un demi-million d’habitants, c’est la

« Iguana Parka »

« Malecón 2000 »

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Volcan Quilotoa

Cuenca

Cuenca

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Cuenca

Cuenca

troisième ville en importance de l’Équateur, après Guayaquil et Quito. Depuis 1999, elle a été classée par l’UNESCO comme étant un centre historique du patrimoine culturel mondial. Sur le chemin menant à Cuenca, nous avons traversé le « Parque National Caja  ». Malheureusement, le temps était plutôt pluvieux. Comme c’était brumeux et frisquet, nous étions plus qu’heureux d’arriver à Cuenca, mais ce parc doit être spectaculaire quand les conditions météorologiques sont favorables. Dites-vous qu’en faisant ce voyage, vous allez souvent rouler en haute altitude, ce qui signifie des températures fraîches. Il faut donc s’assurer d’emporter l’équipement nécessaire pour vous garder au chaud. Réservez une journée de votre escapade pour visiter cette belle ville riche en architecture. De notre côté, nous en avons profité pour faire effectuer une mise au point sur nos motos au concessionnaire Royal Enfield et nous sommes allés faire un peu de pêche dans les superbes rivières environnantes. Rien de mieux que le bon air des Andes pour donner de l’énergie et se détendre !

Cuenca

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Volcan Chimborazo

Jour 2 : Cuenca – Banos Nous passerons les deux prochains jours dans la cordillère des Andes. Nous voilà sur la route 35 en direction de la ville de Banos. En chemin, nous croisons le Chimborazo, un volcan éteint qui culmine à plus de 6 310 mètres, ce qui en fait le sommet le plus élevé du pays. Banos est une ville incontournable de l’Équateur. Elle est située dans la province du Tungurahua, juste au pied du volcan du même nom. Ce volcan est l’un des plus actifs de l’Équateur ; il est d’ailleurs toujours fumant. D’une hauteur de plus de 5 023 mètres, il est spectaculaire. On dirait qu’il est sorti tout droit d’un livre d’images. La ville de Banos compte 20 000 habitants. Elle est très touristique avec sa station thermale qui puise son eau directement du Tungurahua. Il faut absolument vivre cette expérience et aller se détendre dans cette eau chaude. Tôt le matin, c’est l’idéal ! Banos offre une grande variété d’activités : visite du volcan, location de 4x4, rafting, équitation, sans oublier la superbe chute Pailon del Diablo. Le soir venu, on a le choix parmi une grande diversité de restaurants et de bars.

Banos — Station thermale

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En route vers Banos

Banos

Banos — VolcanTungurahua

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Jour 3 : Banos – Quilotoa Une petite journée de route pour se rendre à Latacunga. Elle est la ville centrale pour la visite des volcans. De là, nous partons explorer les alentours. La route 30 de Latacunga à Quevedo est fantastique. Nous faisons quand même un petit détour qui en vaut le coup vers le nord sur la 35, car le temps nous le permettait pour contempler le Cotopaxi. Il est le plus haut volcan actif de ce pays. Il représente un cône parfait. C’est un emblème de l’Équateur et sa dernière éruption remonte au 14 août 2015. De retour sur la très sinueuse route 30, toujours en ascension, on peut admirer des panoramas à couper le souffle. Au début, la végétation a des couleurs verdoyantes, mais plus on gagne en altitude, la végétation est presque inexistante. Au cours de ce trajet, nous avons eu la chance de parler aux habitants des hauts plateaux, de voir leur élevage de moutons et de lamas et de visiter quelques fabricants d’artisanat. Le volcan Quilotoa et sa superbe lagune de couleur verte étaient sur notre chemin. On en a donc profité pour prendre un bon lunch avec une bonne bière au pied de la lagune. À cet endroit, c’est aussi possible de faire une excursion à dos de cheval dans les

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petits sentiers qui mènent tout en bas. Et pourquoi ne pas dormir à cet endroit ? Quelques petits hôtels se trouvent dans les environs du volcan et offrent une vue superbe sur le cratère. Jour 4 : Quilotoa – Manta Aujourd’hui sera notre dernière ride de ce voyage. Nous partirons des montagnes de la cordillère, la chaîne de montagnes la plus longue au monde. Plus nous descendons, plus la chaleur commence à se faire sentir et c’est de plus en plus accablant. Dans les plaines et la jungle équatorienne, la température est passée en quelques heures à peine de 10 à 30 degrés. Tout un contraste ! En général, il faut huit jours pour parcourir tout le pays à un bon rythme. Vous passerez par de hautes montagnes aux sommets enneigés, dont plusieurs sont des volcans. Ensuite, vous retrouverez la chaleur intense de la jungle. Les beaux petits villages de ce pays ainsi que la plage de la côte du Pacifique vous charmeront, le tout au fil de splendides routes sinueuses. Pour un voyage dépaysant et peu dispendieux, pourquoi ne pas vivre l’expérience de l’Équateur ?

Route 30

Jungle équatorienne

Volcan Cotopaxie

Volcan Quilotoa

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MOTO EN VEDETTE Texte : Todd Caissie — Photos : Pascal Richard

Dernièrement je me suis retrouvé avec beaucoup de temps libre devant moi et à la recherche d’un nouveau projet pour occuper mes pensées et mon temps. Sans femme pour me dire de ne plus faire de conneries stupides, j’ai commencé à me dire que je devrais construire la Harley des années 70 à laquelle je pense depuis des années. Mon dernier projet était une Porsche 911 1970. J’ai également construit quelques anciennes VW Bugs et je travaille beaucoup sur d’anciennes voitures et motos de course des années 50 jusqu’aux années 70. Je me souviens que j’allais à la piste de dragster et aux expositions locales de motos quand j’étais enfant et cela m’a vraiment marqué. Ce serait ma première moto de route alors que je conduis du hors route depuis que j’ai huit ans. Alors, quelle est la pire chose qui pourrait arriver ? Je me réveille le samedi matin et je me dis « Je vais construire la moto à laquelle je pense depuis toutes ces années ». Je prends mon iPad et je me rends sur Craig’s List. Je sais que je veux un moteur Shovelhead, des pneus étroits, un arrière rigide et seulement 4 vitesses avec un démarreur à pied. Alors, si je dois commencer à récupérer des pièces, qu’il en soit ainsi. Je trouve une annonce pour une Shovelhead 77 reconstruite sans transmission, une fourche avant Wide Glide, un réservoir de type sporster et un cadre inconnu. J’appelle le gars et la moto est toujours disponible, alors nous fixons un rendez-vous pour que je puisse la voir. Nous parvenons à une entente, et après 2 h, la Harley à laquelle je pense depuis des années est dans mon garage. Après m’être assis dessus pendant quelques heures en m’imaginant à quoi elle allait ressembler, j’ai réalisé que j’allais avoir besoin d’une foutue tonne de pièces. J’ai passé des heures et des heures à regarder des motos dans de vieux magazines et sur Internet en me rappelant les motos dont j’ai été entouré la plus grande partie de ma vie. Mon beau-père avait une Harley Low Rider 1980 et beaucoup de ses amis qui passaient à la maison avaient également des motos. Une des motos qui m’a vraiment impressionné était une Shovel Chopper 66 avec une peinture racinette et un énorme carburateur Webber qui pendait sur le côté. J’ai donc commencé en rédigeant une liste de pièces dont j’aurais besoin pour amorcer ce projet et j’ai passé ma première commande auprès de Lowbrow Customs. Je les avais choisis parce qu’ils faisaient affaire avec un grand nombre de fournisseurs et avec de petits ateliers fabriquant des pièces uniques que vous ne voyez pas sur toutes les motos. C’était important pour moi, je ne voulais pas une moto que je pouvais simplement acheter chez un concessionnaire.

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Avec les pièces, je me suis rendu voir Jay chez Suicidal Cycles. Je lui avais parlé de mon projet et il était intéressé. Il avait construit une moto pour l’un de mes plus proches amis (Jason G) et je connaissais son travail de qualité. Jay réalisa un prototype en quelques semaines et je n’aurais pas pu être plus heureux de la direction que le projet prenait. Beaucoup de travail de fabrication restait encore à faire et Jay et moi avons très bien travaillé ensemble pour donner vie à ce que je voyais dans ma tête. Je suis sûr que je l’ai parfois rendu fou avec ce que je voulais, mais il était toujours ouvert à ce que j’essayais d’accomplir. Jay était maintenant dans le lourd travail de fabrication. J’ai donc décidé de faire d’autres recherches à propos du moteur et du cadre, mais tout ce que j’avais était un acte de vente.

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Après des études approfondies sur la façon de lire les NIV de Harley, je découvre que le moteur est un 79 et non pas un 77 et que le cadre est un ancien D&D. Ça ne me dérange pas. J’ai besoin de transférer les documents à mon nom et je découvre bientôt que ce sera un peu casse-couilles. Après quelques mois d’aller-retour, je réussis à tout faire enregistrer et je peux passer à autre chose. La moto progresse bien avec quelques changements en cours de route et elle semble se construire d’elle-même en me disant ce qu’elle veut. Je savais dès le départ que la peinture allait être bleue avec un logo peint à la main et des bandes. Une apparence très épurée, rien de trop élaboré, et la moto devait parler d’elle-même. Lorsqu’est venu le temps de choisir la couleur que Myk Roc allait pulvériser, j’ai passé des heures à


Avec le retour du cadre et des pièces de l’atelier de peinture, il était temps de procéder à l’assemblage. Jay a fait un travail rapide et ça commençait vraiment à prendre forme. La voir descendue de l’élévateur et prête à démarrer était très excitant. Avec le premier coup de pied, rien, PUTAIN ! C’était comme s’il manquait des pièces internes ! Zéro compression. À la suite d’une réflexion rapide, Jay comprit qu’il y avait un problème de jeu avec le carter de culbuteurs avant. Après avoir sorti à nouveau le moteur et résolu le problème, il était temps de remplir les liquides et de donner un coup de plus. La moto n’avait pas bougé depuis huit ans alors je ne savais pas à quoi m’attendre ! Allait-elle démarrer sur le coup ? Allait-elle nous faire travailler encore plus fort ? Après environ une douzaine de coups, elle se mit à rugir de vie et produire un son d’enfer !!!

regarder d’anciennes voitures d’accélération et des motos d’exposition. Ma fille Isabella m’a demandé un jour pourquoi je continuais à regarder de vieilles photos et je lui ai dit que je choisissais une couleur pour la moto de papa. Elle s’est tournée vers moi et m’a dit qu’elle devrait être blanche avec des arcs-en-ciel et une licorne avec des flammes qui sortent de sa bouche ! J’ai dit que ça serait intéressant, mais peut-être pour la prochaine. Alors, j’ai trouvé cet ancien échantillon de peinture d’un Ford bleu des années 50 qui avait exactement la teinte que je cherchais et j’ai choisi celle-là à la place.

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Propriétaire Ville

Todd Caissie Surrey, BC

Accessoires

Généralités Fabrication Année / Marque Modèle Montage Durée

Suicidal Cycles Harley-Davidson Chopper Suicidal Cycles Un peu plus d’un an

Moteur 1979 Année Shovel Head Modèle Suicidal Cycles Origine Single Fire Allumage 1341 Cyclindre Stock Bas moteur Yup Équilibrage Wiseco Pistons Culasses Twin Pluged Polished and Flowed Andrews B Grind Cames Non Stock Poussoirs S&S E Carburateur Suicidal Cycles Pipes

Transmission Harley-Davidson 4 vitesses

Type Sélection

Peinture Peintre Airbrush Couleur Détails

Spécifications

Myk Roc Aucun Bleu Logo peint à la main et pin stripe

Cadre Année Origine Type Inclinaison Extension Suspension

Vintage D&D Hardtail Un peu Aucune Voir au-dessus

Photographe

Pascal Richard

Guidon Contrôles Phare Feu arrière Compteur « Dash » Repose-pied Électricité Réservoir Bac à huile Lubrification Primaire Selle Aile av. Aile ar. Rétros Poignées

Zombie Performance Kustom Tech Vintage Fab Kev SpeedHut Aucun Suicidal Cycles Un peu Suicidal Cycles Suicidal Cycles Suicidal Cycles 1-1/2” Open Belt Harley Custom Aucune Copper Smith Pangea Speed Cole Foster

Fourche Type Longueur Origine

Harley 39MM Some Dude

Roues avant Diamètre Roue Pneu Frein

21” Custom Firestone Wilwood

Arrière Diamètre Roue Pneu Frein

16” Custom Firestone Exile Cycles

Autre

Après quelques tours d’essai de la moto, toute l’équipe avait un sourire de mange-merde ! C’était irréel de voir ce que j’avais imaginé dans ma tête devenir maintenant une réalité. Je ne pouvais pas être plus heureux des résultats et je ne pouvais pas croire que j’étais propriétaire d’une telle moto. Je tiens à remercier les personnes suivantes de m’avoir aidé avec la construction et toutes les nouvelles amitiés que je me suis faites en chemin. Jay et Amanda de Suicidal Cycles pour la construction / Myk Roc pour le travail de peinture exceptionnel et le décapage / Curtis pour la superbe selle / Dave pour le polissage du bling / Low Brow Customs pour la plupart des pièces / Michael de Evil Spirit Engineering pour les roues de malade / Fab Kev pour le démarreur à pied et le feu rouge arrière / Ken de Napier’s Country Antiques pour le lieu de tournage.

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Texte

tos : L et pho

Quand des rêves de vitesse et de records sont jumelés à la passion de construire des machines traditionnelles, vous obtenez une création indéniablement étonnante. En elle-même, la construction d’une moto de course n’est pas une mince tâche. Devenir le plus rapide est un véritable tour de force quand la moto et le pilote subissent des tensions alors qu’ils tentent d’atteindre ou de battre un record de vitesse. Si vous ne réussissez pas du premier coup, vous retournez à l’atelier, réglez les problèmes puis tentez de nouveau d’atteindre vos objectifs.

Franz and Grubb, un atelier situé en Californie, a construit des moteurs Triumph avec un plein stock de pièces, neuves et usagées. Un mélange parfait de collection et d’organisation. Pas de fouillis. Dan Druff, le propriétaire unique et exploitant de l’atelier, s’est concentré sur le travail de moteur personnalisé dans le but de reconstruire et de transformer des reliques en moto de course performantes. Auparavant technicien à la guitare pour le groupe « Guns and Roses », Dan a beaucoup voyagé. Dans l’industrie de la musique, la plupart des gens aiment les bolides. Dan possède un Dart 1967 qu’il a monté avec un moteur 340 et qu’il utilise pour les courses d’accélération, mais c’est une moto qu’il a toujours désirée. Il a décidé qu’il construirait sa propre moto, alors il a acheté une Triumph 650 1950, dans le nord de la Californie. Cette moto s’est empoussiérée pendant des années. Plus tard, il a sorti la moto, l’a démontée et a commencé à la construire. Ce faisant, il a appris et compris le fonctionnement de la moto et la manière de la personnaliser.

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« Pour moi, posséder une moto, c’est comme posséder une arme de poing. Si vous êtes suffisamment responsable pour posséder une arme de poing, sans tirer quelqu’un dès qu’il zieute votre copine, alors tout va bien. C’est la même chose pour les motos. Vous ne donnez pas une moto qui roule à 200 milles à l’heure à un jeune de 18 ans; il finira par se tuer. » Faire une course dans les étendues de sel à Bonneville est un rêve convoité par de nombreuses personnes. Dan a été contacté afin de travailler sur une moto construite par Matt, de l’atelier « Wrecked Metals », situé à Boise, en Idaho. Initialement, la Triumph 650 1955 a été construite pour un client qui rêvait de posséder une moto pour battre des records de vitesse. Le travail avait débuté dans un atelier spécialisé dans la construction de choppers et d’automobiles personnalisés. Pour la transformer en une vraie moto de course, il fallait une bonne mise au point. À l’heure actuelle, la moto est dotée des éléments suivants : cylindre à alésage surdimensionné de 0,060 pouce (676,7cc), bielles en acier forgé, piston

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Robbins 12:1 sans joint de culasse, soupape Kibblewhite Black Diamond avec tiges de 6 mm, cames de course Harman & Collins, carburateurs à flotteur découpé Amal Monobloc, deux flotteurs Matchbox Amal isolés, magnéto Morris, pompe à huile Morgo, pneus Avon Roadrider, un cadre Factory Metal Works et des fourches Ceriani de 30 mm pour supporter la partie avant. Dès que Dan a reçu la moto, il a assemblé le moteur et a adapté la moto pour la course sur l’étendue de sel, conformément à la réglementation de la SCTA. Lors de la construction de la moto, le cadre devait être plus long de six pouces, mais la chaîne aurait été vraiment longue, ce qui ne convenait pas aux vitesses qu’il souhaitait atteindre. C’était aussi à Dan que revenait la tâche de piloter cette moto lors des courses, de mettre cette machine personnalisée à l’épreuve et d’y apporter les modifications nécessaires afin de réaliser les objectifs. Dans cette optique


de vitesse, la moto a été modifiée pour que le moteur soit reculé à des fins de répartition du poids, ajoutant ainsi de la traction et de la stabilité. Autre petit hic : Dan n’avait jamais piloté une moto de course. Lors de l’inspection technique, le gars lui a demandé : « quelle est ton expérience de la moto ? ». Et Dan de répondre : « aucune », ce qui n’était pas un problème pour Dan. « Selon moi, l’expérience n’est pas réellement nécessaire. Il vous faut juste de l’instinct. C’est comme la course d’accélération avec une automobile. Si le bolide se dirige vers le mur, tu relâches l’accélérateur pour permettre au véhicule de se réaligner. » Dan a rencontré de nombreux obstacles au cours de la construction de la moto. Alors qu’il la pilotait, Dan a même dû courser sur une seule roue, en passant dans les contrôles de vitesse à 113 milles à l’heure (182 km/h). À un moment, durant l’une des courses, le repose-pied s’est détaché et les câbles de sécurité se sont brisés sur un des côtés. Le boulon de l’essieu s’est alors libéré, faisant en sorte que Dan a roulé sur un seul pneu. Une fois tous les pépins réglés et la moto avec ses deux roues bien posées sur le sol, inutile de dire que le moteur puissant les propulsera probablement vers l’atteinte du record et au-delà. En la voyant rouler sous le soleil radieux de la Californie,

dans les rues bordées de palmiers et de fils téléphoniques, réfléchissant la lumière du soleil, vous pouvez imaginer cette machine profilée filant sur l’étendue de sel ou le fond du lac séché. Même stationnée juste là, sur l’asphalte, elle donne l’impression de rouler à cent milles à l’heure. Cette moto est absolument géniale. C’est une chose extraordinaire que de voir la technologie et le style s’amalgamer de façon si aisée. Un des détails intéressants se trouve dans la façon d’assembler les carburateurs. Les supports sur lesquels ils sont installés ont fait l’objet de recherche avec des spécialistes de la vibration. Le système a été conçu de façon à permettre à la moto de rouler sans aérer le carburant. Le support qu’il avait choisi correspondait exactement à ceux utilisés par l’armée américaine pour fixer leurs disques durs dans les hélicoptères. Ainsi, les carburateurs pouvaient sauter et vibrer sans mettre trop de tension sur les conduits de carburant. À l’origine, la moto a été nommée « Hellcat », puis la SCTA l’a baptisée, à tort, « The Wild Cat ». Le propriétaire actuel a aimé ce nom et l’a conservé lors de l’inscription de la moto. L’an dernier, la Bonneville Speed Week a malheureusement été annulée en raison de la pluie. La moto n’a pu faire la course, mais toutes les modifications apportées par Dan améliorent indéniablement la vitesse de la moto. À chaque course, Dan confirme le vieux dicton voulant que « si tu ne réussis pas du premier coup, essaie encore et encore. »

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Texte : Alain “Goone” Laliberté — Photos : Pascal Richard

Tout a commencé quand Hugh, un de mes clients de longue date, est venu me voir à mon atelier Goone Cycles à Alfred en Ontario, durant l’hiver 2015. Hugh m’a dit qu’il s’ennuyait de son vieux pan qu’il roulait dans les années 1970. Hugh et moi avons discuté et il m’a demandé de convertir un FXR

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que je lui avais construit au début des années 1990. Je lui ai plutôt conseillé de commencer un nouveau projet à partir d’un rolling chassis que j’avais en ma possession. Il s’agissait d’un cadre Softail de Rolling Thunder pouvant accueillir un pneu arrière 240 avec un « single radius down tube », pour un


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style plus épuré. Avec une fourche de 12 over, sa nouvelle moto ressemblerait à son panhead, en plus d’avoir toute la technologie du nouveau moteur twin-cam. Afin d’avoir une moto custom différente de celles que nous somme habitués de voir et pour pouvoir se démarquer dans le monde de la moto custom, il faut fabriquer nos propres pièces. C’est donc c’est ce que j’ai fait pour cette moto : les pipes, les guidons, le réservoir à essence, les ailes avant et arrière, les couverts en aluminium et bas de fourche sont des

créations originales de Goone Cycles. George design a entrepris la peinture et a ajouté les visages des 4 petits-enfants de Hugh sur le réservoir à essence. Le siège est une confection de Stéphane Jean. La première chose que Hugh m’a dit après sa première ride c’est : «Je suis agréablement surpris de la tenue de route de mon nouveau chopper, pas mal mieux que mon vieux panhead !»

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NOS LECTEURS Texte : Johanne Blouin — Photos : Pascal Richard

Je vous présente ce joli chopper de style bobber et sa petite histoire pas banale ! À l’été 2014, nous avons entrepris, Frank et moi, un voyage en voiture dans l’Ouest canadien lors de nos vacances d’été. Pendant la traversée de ce merveilleux pays, nous avons fait plusieurs arrêts dans les casinos de plusieurs villes, visité un million de restaurants et terrasses, admiré les plus majestueux paysages, fait la rencontre de gens merveilleux, vu de magnifiques vignobles et évidemment, croisé des gens en panne en bordure de la route !!! Tout au long du voyage, Frank faisait allusion à une moto qu’il pourrait chevaucher et qui pourrait rouler sans aucun problème sur les routes traversant ces belles montagnes !!! Que du bonheur, sans pépins. C’est alors que le projet de construire une moto qui serait adaptée pour faire un si grand voyage sur les routes qui traversent ces majestueux sommets a commencé à lui trotter dans la tête. Il me parlait déjà de la façon dont il l’imaginait : la coupe de la moto, la fourche, le banc, les roues, le moteur, le guidon, le carburateur, la transmission, etc. Il faut essayer de s’imaginer ce qui se passe dans la tête d’un artiste, puisque Frank en est un !

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Après plus de onze années à ses côtés, je sais maintenant me faire une image plus claire quand il partage avec moi ses projets et ses rêves. À nos tout débuts, lorsque Frank me parlait d’une moto qu’il avait en tête, évidemment, je ne la voyais pas . Maintenant, je réussis à la voir aussi bien que lui . Lorsqu’il essaie d’expliquer sa vision de la moto qu’il a en tête, Frank accompagne sa description de tous les gestes inimaginables, alimenté par toute la passion qui lui coule dans les veines . C’est très impressionnant de le voir aller ! Que ce soit à la suite de ce qu’il a vu à la télé ou dans un film, pendant un moment au restaurant ou lors d’une partie de pêche, une personnalité connue, un coureur automobile ou une équipe de sport, Frank trouve de l’inspiration dans tout ce qu’il voit et qui l’entoure. Pour lui, toutes les choses de la vie sont propices à donner naissance à un nouveau projet. Finalement, au retour de nos vacances de deux semaines pendant lesquelles nous avons roulé en voiture presque sans arrêt, nous sommes revenus avec un million d’images en tête. L’heure du retour au travail a sonné. La créativité de Frank a également repris du service et il commença son nouveau projet qu’il avait mis sur la braise tout au long du voyage. Alors, le revoilà parti avec ses idées de grandeur ! En souvenir de tous ces casinos que nous avons visités, il décida de nommer son projet « CASINO ». Il modifia quelques pièces selon ce qu’il avait imaginé pendant notre voyage, y compris le réservoir à essence qui devait, au départ, être plus gros. Pour obtenir le look voulu, Frank décida plutôt d’installer un petit réservoir à essence de marque Indian Larry. Le look de cette moto est une réussite à tous les points de vue. Encore une fois, un gros bravo à Frank et son équipe !

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DATE

à venir ÉVÉNEMENT

VILLE

ÉTAT PAYS

3 au 6 nov. 2016

Lone Star 2016 Motorcycle Rally Galveston

9 au 11 déc. 2016

New York International Motorcycle Show

New York

TX USA NY

11 déc. 2016

Chopper Fest

Ventura

CA USA

6 au 8 jan. 2017

Calgary Motorcycle Show

Calgary

7 au 8 jan. 2017

Toronto Motorcycle Super Show Toronto

13 au 15 jan. 2017

Edmonton Motorcycle Show

Edmonton

AB CAN

20 au 22 jan. 2017

Vancouver Motorcycle Show

Vancouver

BC CAN

3 au 5 fév. 2017

Québec Motorcycle Show

Québec

QC CAN

USA

AB CAN ON CAN


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