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NUIT DEBOUT RENNES

LE BULLETIN LE CENTRE-VILLE IL EST À QUI ?

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SEMAINE DU

9 AU 15 MAI PRIX D’IMPRESSION : 20CT

Depuis le début du mouvement social, mairie et préfecture ont interdit l’accès du centre historique aux cortèges de manifestantes à grands renforts de présence policière et d’ordres belliqueux. Ces derniers jours, les vieux colombages et les belles ruelles du XVIIIe ont pourtant maintes fois renvoyé l’écho des slogans des militantes. On y bosse, on y bouffe, on y prend l’apéro, on y dort, on l’arpente depuis des années : on y manifeste. Le centre-ville, il est aussi à nous ! Et on partage :)

EXPULSION DES OCCUPANTES DE LA MAISON DU PEUPLE Mercredi 10 mai, prenant pour prétexte la manifestation spontanée en centre-ville qui s’était déroulée après l’annonce du recours au 49.3, Nathalie Appéré annonçait son refus de prolonger la convention d’occupation de la Maison du Peuple et enjoignait aux militantes de quitter les lieux. L’ensemble du mouvement social réaffirmait la légitimité de l’occupation d’un bâtiment à vocation politique, afin de disposer d’un lieu où se réunir et s’organiser. Le lendemain, ce qui devait n’être qu’un rassemblement statique contre la Loi Travail, Place du Peuple, à l’appel de toutes les composantes du mouvement social, s’est finalement transformé en cortège. La plupart des syndicalistes de FO et de la CGT se contentaient d’un petit tour avenue Janvier et boulevard de la Liberté, alors que la majorité des manifestantes bifurquaient vers le centre-ville et atteignaient dans le calme la place de la mairie, ordinairement rendue inaccessible par les forces de l’ordre. Une délégation demandait à rencontrer la députée-maire pour défendre l’occupation de la Maison du Peuple, sans succès. L’AG informait l’huissier de sa décision de contester l’injonction de la mairie à quitter les lieux. Minuit. Depuis la salle de projection, des militantes de Nuit Debout occupent les ondes de Radio Croco. Des occupantes terminent de barricader solidement les accès

au lieu tandis que d’autres observent la nuit rennaise depuis le sommet du bâtiment. L’attente est longue. A 5h30, une douzaine de fourgons des forces de l’ordre sont signalés place des Lices. Quelques minutes plus tard, les guetteuses sur le toit voient des voitures banalisées investir le chantier du couvent des Jacobins, mitoyen de la salle. «Le PC

de commandement», suggère quelqu’une. Il s’agit en fait de policières du RAID, qui, en surplomb, vont tenir en joue les occupantes de la toiture, depuis une nacelle suspendue par une grue. À 6h00, des CRS passent par le terrain vague adjacent, ouvrent une brèche dans la palissade et attaquent la porte au bélier, sans parvenir à la défoncer. C’est à la scie circulaire qu’elles fractureront les entrées principales et secondaires simultanément.

Les occupantes de la salle, assises en cercle, bras dessus, bras dessous assistent à leur encerclement en chantant «Il en faut peu pour être heureux» ou «On veut des bisous». Après 15 minutes de rires et de chants, les occupantes sont sorties dans le calme et escortées une par une à l’extérieur du périmètre protégé par les forces de l’ordre, sous les applaudissements des personnes venues les soutenir à l’annonce de l’expulsion. Dehors, les manifestantes se massent peu à peu face aux boucliers des forces de l’ordre, place Sainte-Anne et rue SaintLouis. Côté Saint-Louis, un accordéon est sorti, et un expulsé improvise une séance d’éducation populaire à destination des policières. L’ambiance est bon enfant, à tel point qu’un jeune CRS fond en larmes et est exfiltré par ses collègues. Tenues en respect par les six membres du RAID, les occupantes du toit voient quant à elles arriver les policières, qui y accèdent par la grande échelle des pompiers. Encerclé, le petit groupe tente sans succès de négocier le café et les croissants en échange de sa coopération. Elles descendront dans le calme, encouragées par le voisin d’en face, en slip sur son balcon, et par les applaudissements de leurs camarades. Satisfait de l’opération, le gendarme brigadier de la manoeuvre attribuera un respectable 7 sur 10 aux barricades des occupantes.


49.3 : LA MINORITÉ CHERCHE À IMPOSER SA LOI «Le 49.3 est une brutalité, un déni de démocratie».

François Hollande, député de Corrèze, 2006.

Constatant son échec à réunir une majorité parlementaire pour faire adopter le projet de Loi Travail, le Premier Ministre a convoqué un conseil des ministres exceptionnel, mardi 10 mai, qui l’a autorisé à engager la responsabilité du gouvernement pour imposer l’adoption du texte, en application de l’article 49.3 de la Constitution. Joker. L’application de cet article entraîne l’adoption immédiate du projet de loi, sans débat parlementaire (et donc sans amendement) ni vote. Son utilisation est exceptionnelle, et restreinte aux projets de lois de finances, ainsi qu’à un autre projet de loi par session parlementaire. En dépit d’une très nette hostilité populaire et de sa mise en minorité par son propre groupe parlementaire, l’exécutif a choisi le passage en force afin de faire passer la loi des patronnes. Seul recours possible contre le 49.3 : la motion de censure, qui, si elle est adoptée par le Parlement, fait tomber le gouvernement qui avait engagé sa responsabilité. On a pu voir à cette occasion la limite de l’indépendance de certaines parlementaires, qui sont une majorité à refuser «courageusement» de voter une loi consacrant la précarité généralisée des travailleuses, mais renient le mandat populaire reçu en 2012 et délaissent leurs positions en ne votant pas la motion de censure, pour s’assurer un an de plus sur les sièges du Palais Bourbon. Au soir de l’annonce, des rassemblements de protestation ont eu lieu dans de nombreuses villes. A Paris, un impressionnant dispositif policier était déployé autour de l’Assemblée pour empêcher les manifestantes d’exprimer leur colère. A Rennes, trois cent personnes quittaient la Maison du Peuple occupée pour une manifestation improvisée en centre-ville. L’adoption du projet de loi en première lecture à l’Assemblée ne siffle pas la fin de la partie. Le texte doit encore être approuvé par le Sénat, puis revenir à l’Assemblée si le Sénat ne vote pas le texte dans les mêmes termes. Son adoption définitive ne vaudrait pas automatiquement application : le Contrat Première Embauche voulu par Chirac et Villepin en 2006, adopté par 49.3, n’a jamais été appliqué. Pour que la Loi El Khomri finisse elle aussi dans la poubelle de l’histoire, il faudra accentuer le rapport de force. Les blocages de dépôts de carburants et les grèves dans les raffineries montrent une voie à suivre.

«Pendant que les élites sentent le vent tourner et passent en force la loi travail à coup de 49.3, nous restons sereins et envisageons la situation sous de nouveaux regards (...). Chaque coup de sang du gouvernement est un aveu de faiblesse. (...) C’est le gouvernement qui cédera : c’est une question de temps, et nous en avons.» Extrait du communiqué de l’AG ayant suivi l’expulsion de la Maison du Peuple.

LES BRÈVES DE NUIT DEBOUT

MANDATS CHÉRIS Des participantes à Nuit Debout ont mené, mercredi 11 mai, une action d’éducation populaire sur la Constitution. Interpellant les usagères du marché du mail François Mitterrand avec un jeu de questions/réponses sur la République («Qui a été l’élue la plus cumularde sous la présidence actuelle ?»), elles ont engagé le dialogue sur le rôle et le fonctionnement des institutions, la fabrique de la loi, le 49.3. Si vous souhaitez contribuer à de telles actions, dans le domaine de votre choix, envoyez-nous un mail et nous vous mettrons en contact avec la commission Éducation Populaire. Au fait, qui est la championne du cumul sous Hollande ? Réponse : l’ancien ministre Michel Delebarre, sénateur et ex-maire (PS) de Dunkerque, qui, avant sa défaite aux dernières municipales, cumulait 26 mandats et fonctions.

PEUR SUR LA VILLE

«Réformes démocratiques, revenu de base, construction de l’Etoile de la Mort... Manuel Valls avait pourtant forcé des lois vachement plus sympas lors de sa «venue» à Rennes le 49 mars (18 avril) dernier. Des participantes à Nuit Debout Rennes avaient profité de l’occasion unique de vivre un 49 mars (49/03) pour célébrer devant le siège de Rennes Métropole, avec concert de casseroles et projets de loi, l’article le plus autoritaire d’une Constitution très autoritaire. Gaëlle Andro, vice-présidente de Rennes Métropole, aura fait un saut dans le cercle en invitée surprise... et décontenancée.»

À l’occasion de l’intervention du RAID nos contélespectatrices apprenaient que Rennes était la proie régulière de bandes de casseuses masquées, saccageant la ville et affrontant la police casquée en marge des manifestations contre la loi Travail. Les pouvoirs locaux demandent la fermeté, Ouest France crie au péril quasi-fasciste, les commerces se barricadent. Hasard du calendrier, une manifestation contre les violences policières doit se tenir le lendemain. Cazeneuve entasse les fourgons à Rennes et boucle la ville. Le préfet appelle la population à se claquemurer chez elle. Les médias nationaux sont sur place pour suivre en direct les événements. «Peur sur la ville» : récit dans le prochain bulletin.

UN PAYS HOSTILE À LA LOI TRAVAIL Avant l’adoption en première lecture du projet de loi travail par 49.3 : - 74% de la population opposée au projet de loi (sondage ELABE/BFMTV du 4 mai). - 1 307 000 signataires de la pétition en ligne "Loi Travail : non merci !" - des manifestations rassemblant plusieurs centaines de milliers de participantes, - près de 200 rassemblements Nuit Debout Depuis le 10 mai, face à la surdité et l’entêtement de l’exécutif, les opposantes au projet de Loi Travail ont multiplié les actions de blocage économiques, pendant que des secteurs clés de l’économie se mettent en grève (raffineries, transport routier, cheminotes).


SOUS LE SOLEIL, COHABITATION JOVIALE DE LA DANSE ET DU POLITIQUE

CINQ ANS APRÈS LA PUERTA DEL SOL, L’ESPAGNE TENTÉE PAR UNE NOUVELLE TRANSITION Les rassemblements «Nuit Debout» ont beaucoup été comparés dans les médias au mouvement des Indignés espagnols. Les similarités sont assumées par Nuit Debout, qui appelait à une «Global Debout» pour le 5eme anniversaire du mouvement ibérique. Malgré des contextes politiques différents, observer la postérité de l’éveil espagnol est une source d’enseignements. Point d’étape à un mois des élections générales hispaniques. 15 mai 2011, Puerta del Sol, Madrid. Le début d’un mouvement social de masse contre l’adhésion du PSOE (équivalent du PS français) à l’austérité imposée par l’Union Européenne. Dans un pays dont la population ressent durement les effets de la crise de 2008 et des premières réformes «sociales», les occupations permanentes de places publiques se multiplient à travers le pays, mobilisant durablement des centaines de milliers de personnes. Des «cercles» se structurent, groupes de travail et/ou d’action, certains encore actifs aujourd’hui. Ils agissent et phosphorent contre les expropriations immobilières, pour les services de santé et d’éducation, ou encore contre la corruption.

VICTOIRE SOCIALE, ÉCHEC POLITIQUE

Le «mouvement du 15-M» (en France «mouvement des Indignées») conteste la légitimité d’un système politique reposant sur un bi-partisme dénoncé comme factice dès lors que les politiques économiques poursuivies par les deux partis concurrents sont similaires. Aux élections générales (législatives) qui se tiennent au mois de novembre suivant, le PSOE s’effondre. Les conservatrices récupèrent les commandes et poursuivent une austérité stricte dictée par Bruxelles. Un peu comme si, en France, nous parvenions à repousser la Loi Travail, puis voyions les Républicaines revenir au pouvoir pour relancer la machine de plus belle. L’expérience mènera des universitaires madrilènes et des militantes anti-capitalistes à fonder un nouveau parti, Podemos («Nous pouvons»), dans l’objectif de «convertir

l’indignation en changement politique». Elles présentent parmi leurs priorités l’assainissement et la démocratisation du système politique confisqué par une oligarchie largement corrompue (qu’elles nomment «la caste»), la recherche d’alliances européennes pour sortir l’Europe de l’austérité et l’adoption de mesures d’urgence sociale pour ses victimes.

L’IRRUPTION DES INDIGNÉES AU COEUR DE LA MACHINE BLOQUE LE SYSTÈME Débuts encourageants aux élections européeennes, où Podemos obtient 5 élues. Avec le soutien des «marées citoyennes» issues des Indignés, le parti remporte ensuite plusieurs municipalités dont Madrid et Barcelone. À la tête de cette dernière, par exemple, Ada Colau est la porte-parole d’une influente plateforme pour le droit au logement. Aux élections générales de novembre 2015, Podemos dépasse les 20% des suffrages exprimés, arrivant en troisième position et obtenant 69 députés. Le PSOE, qui le devance d’un cheveu, n’a pas la majorité nécessaire pour diriger. La négociation d’une alliance, rejetée par un Podemos anti-austérité, mène à la paralysie du système. Une première depuis l’adoption de la Constitution ! De nouvelles élections auront lieu le 26 juin. Podemos et Izquierda Unida (équivalent espagnol du Front de Gauche) ont annoncé ce 15 mai qu’ils partiront cette fois alliés, rejoints par le parti écologiste. La perspective de dépasser le PSOE dans les urnes n’a jamais été aussi atteignable.

UNE INSPIRATION POUR NUIT DEBOUT ?

En France, si aucune action citoyenne n’est au rendez-vous de l’élection présidentielle de 2017, celle-ci viendra «relégitimer» pour 5 ans des politiques néolibérales, en usant probablement du chiffon rouge élimé de l’extrême-droite. Comment nous organiser pour faire irruption dans cette farce électorale ? Tout reste à inventer. C’est l’un des sujets en débat à Nuit Debout Rennes : venez prendre place !

Le dimanche 15 mai à partir de 10h, la deuxième édition de Fous de Danse a investi l’esplanade Charles de Gaulle et accueilli plus d’un millier de danseuses, amateures ou pas. Comme convenu depuis avril avec l’organisation de l’événement, des stands de Nuit Debout se sont installés près du 4bis, à 50m de l’endroit habituel. Un partage enthousiaste de la place publique, qui a ajouté la célébration de l’expression corporelle à l’espace de discussion que Nuit Debout crée depuis le 5 avril. Grâce à l’affluence apportée par l’événement, le vrai visage de Nuit Debout s’est révélé à de nouvelles têtes. Les passantes ont pu participer à de simples mais sérieux échanges entre citoyennes, aux antipodes des «violences» que la presse alarmiste couvre exclusivement et tente de confondre avec le mouvement. En sirotant un jus de fruit bio à prix libre, les passantes se prenaient à lire et discuter les textes votés en assemblée. Ceux-ci ont suscité un intérêt répété, tout comme la chronologie visuelle «comprendre 15 ans de détricotage des droits sociaux». Haute de 2 mètres, elle était ouverte aux commentaires par l’intermédiaire de post-its. L’association Grifon animait une conférence-échange à propos de la vie privée sur internet, pendant que le Collectif Rennais Pour l’Égalité Animale sensibilisait au spécisme sous l’abri de la cantine végane à prix libre. La Coordination des Intermittentes et Précaires (CIP), qui tenait un stand d’information fourni en documentation, a pris la parole au micro de Fous de Danse en fin d’après-midi. Un grand cercle de spectatrices, quelques minutes plus tôt captivé par un numéro de danse, a entendu les difficultés du régime des intermittentes et l’opposition ferme de la CIP au projet de loi Travail. En symbole de l’interconnexion et de la nécessaire convergence des luttes, 11 personnes parées de ponchos composant les lettres «NUIT DEBOUT» ont alors traversé le cercle sous les applaudissements. La façon rennaise de répondre à l’appel #GlobalDebout, qui invitait à des rassemblements citoyens partout dans le monde à l’occasion du 5eme anniversaire du mouvement des Indignés. L’assemblée de 20h a clôturé la journée. Comme anticipé, la sono déployée par Fous de Danse a empêché de s’entendre correctement. Pas de souci : l’assemblée s’est déplacée à 100m de là, sur la dalle du Colombier. Sans insister sur un vote formel, les participantes y ont notamment exprimé leur soutien des actions de blocage économique prévues pour la semaine du 16 au 22 en contestation du projet de loi Travail.


VÉLORUTION DES BONS PLANS BIOS LOCAUX Un élément clé de la transition vers une société plus respectueuse de la nature et des humains est la modification de nos manières de produire et de consommer, en commençant par notre alimentation. Mais le prix des aliments de qualité est souvent présenté comme un frein. À Rennes, comment manger bio et local sans se ruiner ? C’est la question à laquelle a commencé de répondre la commission Agriculture de Nuit Debout Rennes, qui organisait sa première «Vélorution» des bons plans bios locaux. Du mail François Mitterrand, sur lequel se tient chaque mercredi un marché de producteurs bio, notre manifestation à vélo est passée : - à la Maison de l’Agriculture Grand Ouest, fief de l’agriculture chimique ; - au magasin de producteurs Brin d’Herbe de Vezin le Coquet, géré et approvisionné par des producteurs bios du pays rennais ; - sur la ferme de Pierrick Rigal, éleveur de poules pondeuses bio à Vezin-le-Coquet et membre de Brin d’herbe ; - à la Biocoop de Cleunay : même s’il y a des pièges a éviter, les Biocoop restent des références pour l’alimentation, en particulier à Rennes. Le mieux est de privilégier les produits frais locaux et les produits en vrac. La dernière étape de la Vélorution était au Jardin des 1000 pas, jardin potager pédagogique et participatif, monté à la Prévalaye par des habitantes sur des terrains mis à disposition par la commune. Nous pédalerons à nouveau, prochainement, sur les routes de la métropole, à la rencontre d’autres endroits à connaître quand on aime le local, et de producteurs du coin. Nous proposerons également un moment d’info/débat sur les circuits courts et la consommation engagée. LES BRÈVES DE NUIT DEBOUT

DES RENDEZ-VOUS RÉGULIERS LES MERCREDI, VENDREDI ET SAMEDI Après un mois et demi passés chaque soir sur la Place du Peuple (esplanade Charles de Gaulle), les participantes à Nuit Debout Rennes ont décidé le 7 mai de réorganiser les rassemblements pour les rendre plus efficaces et aller davantage au-devant des habitantes ou passantes des différents quartiers de la ville. Hormis cas exceptionnel, Nuit Debout Rennes tient maintenant deux assemblées par semaine. L’actualité est commentée collectivement, des rendez-vous sont partagés, des commissions synthétisent leurs avancées, des propositions sont discutées et amendées, des textes sont votés. L’assemblée du mercredi se tient à 19h30 sur le marché de producteurs bio du mail François Mitterrand. Elle est suivie, vers 21h, de la réunion de la commission Agriculture. L’assemblée du samedi est nomade. Celle du 21 mai s’est tenue sur la dalle du Colombier. Celle du 28 mai est prévue sur les marches d’Opéra. La commission Démocratie propose elle aussi un rendez-vous régulier, chaque vendredi à 18h30, place du Parlement. Comment former une réelle démocratie ? Comment, entre autres, intervenir dans la farce qui se

prépare pour 2017 ? C’est ici qu’on en cause. Pou r prend re con n a issa nce des réun ions et actions ponct uel les, à commencer par les mobilisations contre la Loi Travail, consultez le calendrier sur www.rennesdebout.bzh/agenda

PROCESSUS DES TEXTES

L’expulsion de la Maison du Peuple, avec appui des femmes du RAID, a fait les grands titres de la presse nationale. Comme lors de son occupation le 1er mai [voir bulletin #0, "Pillage au Gaumont !"], le traitement médiatique aura brillé par son indigence. Rien sur la diversité des participantes, réduites à des étudiantes et des intermittentes. Rien pour présenter l’histoire ouvrière du lieu, présenté comme une "salle municipale" ou une "salle de concert". Rien pour souligner le symbole que représente sa réappropriation par le mouvement social, uni comme rarement dans le soutien à une action d’occupation permanente. Nulle part d’explicitation de l’affront qu’a représenté pour les pouvoirs locaux la présence en continu pendant dix jours de rassemblements militants en pleine zone interdite au mouvement. Rien sur la vie qui refleurit à Saint-Anne depuis le premier mai. Jusqu’au nom de "Maison du Peuple", présenté comme une fantaisie des occupants et non comme le nom historique - gravé sur la façade - du bâtiment, construit il y a près d’un siècle pour être un lieu d’éducation populaire et de rassemblements politiques et syndicaux.

SI LES MÉDIAS NE FONT PAS LE BOULOT, FAISONS-LE.

D’ADOPTION

Pour rendre compte de l’avancée des discussions et travaux et les rendre accessibles aux non-participantes, l’assemblée de Nuit Debout Rennes a décidé de voter des écrits présentant sa démarche, ainsi que ses constats et propositions sur des thèmes précis. Elle rédige à l’occasion des communiqués à destination de la presse, des membres d’autres efforts sociaux, ou de particuliers.

www.rennesdebout.bzh/wiki Cette méthode a de fait été adoptée afin de permettre l’information et la participation d’un maximum de participantes à Nuit Debout avant l’approbation d’un texte. Les communiqués sont rédigés par un comité de rédaction, postés sur internet avant l’AG, et directement amendés et votés à l’AG suivante.

Chacun des textes est préparé par la commission concernée. Ils sont d’abord présentés, non rédigés, en assemblée. On y présente puis y discute la pertinence du contenu et l’enchaînement des idées à y faire figurer. Un comité de rédaction se charge ensuite de l’écriture pour la prochaine AG, où le texte sera amendé et adopté ou renvoyé en commission. Avant d’être présenté en AG, les écrits sont publiés pour consultation sur

Les textes votés en AG sont désignés en tant que tels sur le wiki. Ils visent à représenter l’avis de la majorité des participantes au mouvement, et sont rejetés s’ils font l’objet d’au moins une opposition stricte et argumentée. Ces contenus rédactionnels ont vocation à être précisés et enrichis, voire remplacés, grâce aux contributions de chacune lors de discussions ultérieures. Les amendements sont soumis à l’approbation de l’AG.

PROGRAMME DU 16 AU 22 MAI

Ce numéro étant rétrodaté et publié le 23 mai, on se permet de ne pas insérer le programme du 16 au 22 :)

APPEL À CONTRIBUTIONS

Les belles rencontres, la mise en avant de nos capacités individuelles parfois insoupçonnées et l’implication à la hauteur des moyens de chacun en temps et en énergie ont rendu possible la réalisation de divers projets de l’aventure Nuit Debout. Nous sommes heureux de pouvoir mettre notre pierre à l’édifice avec le bulletin que vous lisez et nous vous invitons à nous rejoindre ! Nous cherchons particulièrement des gens pour écrire, tracter et fabriquer de belles affiches. Toute bonne volonté sera accueillie avec plaisir.

Retrouvez l’édition web sur www.rennesdebout.bzh/bulletin/ Et pour une présentation du mouvement, comptes-rendus, calendrier, forum de discussion, tribune, gazettes, et la galerie audio/photo/vidéo : http://rennesdebout.bzh fb.com/RennesDebout twitter.com/RennesDebout contact@rennesdebout.bzh


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