Aperçu, N° 3, Novembre 1985, bulletin de la TFP française

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NOVEMBRE 1985

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Un nouveau Protectorat de l'Etat /rançais: La Familie Les "protections" de l'Etat Socialiste appliquées à divers secteurs du pays transforment ceux-ci en protectorats, bientôt en colonies. Editorial Les príncipes catholiques qui animent l'Aperçu le mettent en désaccord fondamental avec la ligne du gouvernement Mitterrand. Celui-ci accomplit une ceuvre propre aux fils des ténébre~·- 1otre-Seig neur a indiqué que leur habileté surpassait celle des fils de la lumiére. L' Aperçu est obligé de reconnaitre que le gouvernement Mitterrand, si malhabile en certaines choses, a montré toute son habileté quand, en 1981, il s'est opposé de toutes les maniéres à la publication du Message des 15 TFP, "le socialisme autogestionnaire par rapport au cammunisme: obstacle ou tê_tc-de-pont ')" (voir /' annonce au bas de la page 7). Car ce message dévoilait le jeu des masques successifs dont allait s'affubler le gouvernemcnt Mitterrand. C'est !'artífice qu'emploient tous les régimes socialistcs pour habituer graduellement l'opinion publique à leur tyrannie et la conduire ainsi à l'acceptation passive d'un état de choses véritablement despotique. Cc · mcssage annonçait la mainmise du pouvoir socialiste sur l'éducation (cf. op. cit. Ch. II , § 7 et 10). Ce qui se passe actuellement en France s'inspire exactement des príncipes dénoncés par les 15 TFP dans le programme socialiste en 1981. Pour mieux exécuter ce plan , il fallait évidemment faire taire la TFP par tous les moyens indirects possibles, opération que l'omnipotence étatique rendait facile et discréte.

Vous en verrez ici une nouvelle manifestation: l'Etat, déjà à la

maniere soviétique, faisant pression sur les families et même sur les consciences. En plus de la dictature sur les famiHes, commencent à apparaitre la dictature psychiatrique et même un acte de flagrante persécution religieuse. Voilà les faits sur lesquels cet

Aperçu veut attirer l'attention à l'heure ou la France a déjà clairement montré son rejet du régime socialiste par la voix irrécusable et tranquille des élections et ou elle s'apprête à le faire basculer du nettement majoritaire au complétement minoritaire aux prochaines élections législatives. Cependant , il faut reconnaitre que ce rejet bien mérité ne révéle pas encare que la France mystérieusement endormie à l'occasion des élections de 1981 par on ne sait que! artífice de guerre psychologique - se soit entiérement réveillée. Elle ne semble pas encare revenue de ce "sommeil" artificiei, auquel parait l'avoir soumise une trés habile propagande socialiste, seco ndée par toutes ces grandes puissances publicita ires capitalistes qu'on appelle média et qui pésent si lourdement sur les esprits en chaque veille d 'é lection. Car, s'il est vrai que la France rejette le socialisme , elle ne le rejette pas avec toute l'indignation proportionnelle à l' ceuvre de destruction qu'il contient en germe dans ses príncipes et qui se trouve déjà fort avancée au

Edité par: TRADITION FAMILLE PROPRIETE -

La familie française au rang des suspects : son autonomie et sa liberté biffés par le gouvernement socialo-communiste. (pages 2, 3 et 4) 11.000 enfants arrachés à leurs parents chaque année dans la Suede socialiste: l'Etat socialiste français s'engage sur la même voie. (page 5)

A Grenoble, un cas de flagrante persécution religieuse. (page 6) L'abolition de la familie: un objectif fondamental du socialisme. (page 7) Appel à une réaction victorieuse : pour la familie et pour la civilisation chrétienne. ' (page 8)

bout de cinq ans. La vivacité et le feu de notre tempétament national devrait produire une autre attitude. Renversons le socialisme avec panache. Sinon nous ne renverserons que ses hommes et non pas son es pri t.

TFP • 6, av. Chauvard 92600 Asnicres • Rédaction: Guillaume BABINET


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I - La circulaire de Metz :

RtPUBLIOUE

FRAHCAISE

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effraction de l'Etat dans l'intimité f amiliale

Avr i l 1985

OIRECTION des AffAIRES SANrTAIRES et SOCIALES

Ser.rice de Protection Naternelle et Infantile

Bureaux :

C'est une simple circulaire administrative qu1 a éveillé notre attention sur une vaste campagne lancée -avec d'ailleurs une exemplaire discrétion - par !e gouvernement à l'échelon national. Datée du 4 avril 1985 , elle émane de la "Direction départementale des Affaires sanitaires et sociales - DDASS" et s'adresse à tout !e personnel médica! du département de la Moselle. Une circulaire de ce genre ne vient jamais seule. C'est la pointe émergée d'un énorme iceberg que nous découvrirons plus avant. Parcourons-la ensemble (voir reproduction ci-contre). "Toutes les sociétés modernes acceptent maintenant ... " Relevons en passant !e critere sur leque! va se fonder tout !e reste. II suffit qu'une idée paraisse acceptée par toutes les sociétés modernes pour qu'on la présente comme un dogme . Cela ne se discute pas ! En réalité , cette acceptation n'est souvent !e fait que d'un martelement des médias . Elle apparait alors com me une expression du peuple souverain et en tant que telle peut être imposée sans appel. En ce sens , !e peuple est plus que souverain, il est souverain a bsolu. A ceei pres que les médias !e tiennent dans une perpétuelle minorité et se réservent la "régence" de ce nouvel absolutisme. " .. . que l'enfant n'appartient ni à ses parents, ni à I' Etat, mais qu' il n' appartient qu' à lui-même... " Cet énoncé est tres insidieux. On n'a jamais soutenu que l'enfant appartient à ses parents. A moins de remonter au temps des Romains , ou la distinction de droit entre l'enfant et l'esclave était que lque peu imprécise. Le même mot "puer" pouvait désigner tantôt l'un , tantôt l'autre. La conception héritée de la civilisation chrétienne est tout autre. Selon l'ordre naturel des choses , les parents sont investis par Dieu de la mission d'éduquer leurs enfants. Cette mission , elle, appartient aux parents. A strictement parler, l'enfant n'est la propriété de personne, ou plutôt , il n'appartient qu'à Dieu. Alors qu'est-ce que cette phrase de la circulaire vient ajouter de nouveau? Elle vient, comme nous allons !e vo ir plus loin, apporter l'idée que l'enfant a un droit de contrôle sur cette mission des parents. Dans la pratique, ce contrôle ne pourra s'exercer qu'avec l'appui de l'Etat. L'Etat va se faire !e Procurem des intérêts de l'enfant aupres de la familie. Autrement dit, l'Etat pénetre dans !e foyer avec ses gros sabots de fer et prend place à côté de la mere aupres du berceau. L'éducation commence sur un mode nouveau: Etat d'un côté, pere et mere de l'autre. Pour peu que le pere et la mere se brouillent entre eux, l'Etat reste maitre du jeu , la familie est morte. "Quand sa familie échoue, les proches de l'enfant et en fait tous les adultes sont impliqués dans sa protection ... " Autrement dit, tout !e monde a !e droit d'intervenir dans son éducation. Qu'est-ce qui caractérise l'échec de la familie? Nous verrons combien cette notion est laissée dans le vague. Toujours est-il que cet

6 rue Mozart Tél. ( 8 ) 766.32 . 22

Adresse postale : 7 en Nexirue 570 ◄ 5

METZ-CEOEX

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IV/ 1 Madame, Monsieur,

Toutes les sociétés modernes acceptent maintenant le fait que l 'enfant n'appartient ni à ses parents, ni à l'ftat, mais Qu'il n'apPartient qu'à lui-même, sous la protection de ses parents. Quand sa famille é c houe, les proches de l 'enfant et en fait tous les adultes sont impliqufs dans sa protection, par l ' i nterméd i aire des structuces á ' aide' à l 'enfance, des médecins,

des infirmiers, des éducate ucs, 'des enseignants, des tribunaux d'enfants, de la police, et de tous ceux qui peuvent appocter leuc aide. La violence à 1 'é gard de s e nfants touche dans deux cas sur trois des enfants de moins de tcois ans. Elle peut se produice dans tous les milieux I le pcoblême ne recouvce pas que des cas extcêmes et races. La violence peut s ' exprimer par des coups ou autres br utalités, mais aussi par des mots blessants, des menaces répétées, un manque d'intérêt ou de la négligence continuelle à l 'égard de l 'enfant. Les auteucs ne sont pas dans la plupact des cas des parents •pathologiques• mais des pecsonnes c;ui connaissent de s difficultés diverses, une souffrance qui provcouent des réactions i mpré visibles par fois brutales. · Cela peut nous arriver à tous. Aussi est - il important de créer un réseau divecsifié pouc que ces pace nts en difficulté puissent tcouver un interlocuteur. Si vous avez connaissance de cas oll l 'enfant est en danger, il est impoctant de ne pas porter seul et dans le silence le poids d'un problême trop lourd.

Sous les dehors Jympa 1hiques de la pro1ec1ion de /' rnfance. /'Elat se donne un droit praliquemenl illimi1é de regarei e! d'intervention dans la vie de fami lie. Ce document administralif: que naus a lran smis un m édecin de Me1z, naus a mis sur la vaie d'une o.ffensive go uvern emenlale sans précédenl contre /'ins1i1urion familia/e.

échec ouvre le foyer à toutes les ingérences extérieures . C'est l'instauration du chaos dans la société. La circulaire énumere to utes les structures prêtes à intervenir. Elles so nt naturellem ent à dominante étatique : ".. . par l'interm édiaire des structures d'aide à l' enfance, des médecins, des infirmiers, des éducateurs, des enseignants, des tribunaux d' enfants, de la police et de tous ceux qui peuvent apporter leur aide".

" la violence à l' égard des enfants touche dans deux cas sur trais des enfants de moins de trais ans." C'est la violence qui va, caractériser l'échec familiai et justifi e r l'interventi o n extérieure. C'est compréhensible. Mais nous allons voir l'étendue que la circulaire do nne à la notion de violence. "Ef/e peut se produire dans tous /es milieux ; !e problem e ne recouvre pas que des cas extrêmes et. rares." C'est donc un proble me co ura nt. Toutes les families sont suspectes .

" La vio/ence peut s'exprimer par· des coups et autres brutalités..." Estce qu'une simple gifle va justifier l' interventio n de l'Etat ? " ... mais aussi par des mots blessant, ... " A partir de que! degré devrat-on considérer un mot comme blessant? Si un pere dit à son fils: "Ne fait pas l'idiot" , celui-ci va-t-il appeler le juge ou l'assistante soc ia le ? " ... des m enaces répétées, ... " Menace de quoi? "Monsieur le Ju ge, mo n Papa m'a dit trois fois qu'il a ll a it me pri ver de dessert. - Alors, com me ce la , vous menacez votre fil s? Vi ens là, mon petit. Je t'e mm ene au "Dépôt d'Enfants Prot égés par la Républiqu e (D.E.P . R.)". Là, tu co nnaitras les tendresscs de fer de l'Etat ... " . Ce D .E. P.R.-là es t un nom fi ctif, en réa lité une foule d'organism es so nt prêts à fondrc sur l'enfant, comme on le verra plus lo in . " ... un manque d'intérêt ... " "Papa ne s' intéressc plu s à mo i. Jc lui a i dit que j'étais enrhum é ct il n'a même pas a rrêté de !ire so n journal. " L'enfan t


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appelle la police. Sirene dans la rue. L'agent fait irruption: "Ou est donc ce pere indigne?" ... Dans que! monde de fous entrons-nous?

" ... ou de la nég/igence continuei/e à /' égard de /' enfant." La négligence peut avoir bien des formes et des degrés. Sur quels criteres apprécierat-on le manque de zele d'un pere ou d'une mere?

n'en connalt pas? " ... une souffrance qui provoque des réactions imprévisib/es pmfois bruta/es." Il suffit donc qu'une réaction soit imprévisible pour caractériser une anomalie. Conclusion modeste du signataire de la circulaire: "Cela peut nous arriver à tous". 11 faut donc mettre toutes les families sous contrôle.

"les auteurs ne sont pas dans la plupart des cas des parents "patho/ogiques". .. Encare une fois, aucun parent n'est à !'abri des soupçons.

"Aussi est-i/ importanr de créer ... " Voilà l'indication du remede. Un remede étatique qui , comme d'habitude , est pire que le mal qu'il se propose de combattre.

" ... mais des personnes qui connaissent des difficu/tés diverses ... " Qui

" ... un réseau diversifié pour que ces parenrs en difficu/té puissent trouver

un interlocuteur." Premiere chose à faire: rééduquer les parents. Deuxiemement: coéduquer les enfants. Troisiemement: si les parents n'acceptent pas les leçons de l'assistante sociale, retrait des enfants. C'est en effet ce qui menace les families p·ar le biais des procédures d'assistance éducative dont nous parlerons plus loin. La circulaire s'acheve par des recommandations pratiques pour favoriser le signalement des cas aux organismes prêts à intervenir. Ceux. ci figurent en annexe, sur un organigramme impressionnant, avec les principaux numéros de téléphone.

II - Vaste plan gouvernemental: la f amille /rançais e mise au rang des suspects Note préliminaire: tous les documents oljtciels cités dans ce chapitre ont été publiés dans le bulletin de /'Association Françoise d' lnformation et de Recherche sur /'Enfance Maltraitée (AFIREM !nformation, N" 11, octobre 1984).

Une initiative du gouvernement socialo-communiste En amont de cette circulaire de Metz, nous avons découvert une vaste initiative du gouvernement socia lo-communiste, pour atteindre l' un de ses grands objectifs: la socialisation de l'enfance. Cinq ministres se sont concertés pour donner l'impulsion initiale (circulaire interministérielle du 18/3/83, signée par MM. Defferre, Badinter, Hernu , Savary, Ralite et Mme Georgina Dufoix). !Is ont mis en branle tout l'appareil administratif. Cinq circulai res ministérielles sont venues ensuite confirmer le lancement de cette offensive. Relevons en passant que la presse n 'en a pas soufílé mot. Il est vrai qu'au moment ou les étudiants s'insurgeaient contre la main-mise socialiste sur l'Université et ou les parents se mobilisaient pour l'école libre, l'opinion n'était pas mure pour croire aux bons sentiments des socialistes en faveur de la petite enfance. La circulaire de la DDASS de Metz n'est donc qu'un prolongement local de cette campagne nationale. Plus précisément , elle ne fait qu'exécuter les instructions émanant du Ministere des Affaires sociales (cf. circulaire du 21/3/83, signée Jack Ralite et Georgina Dufoix) . Cet ensemble de circulaires ministérielles vise principalement: 1) le lancement d'une vaste cam- , pagne d'opinion sur l'enfance maltraitée;

2) la coordination des instances locales pour faciliter les interventions dans les families.

Une sensibilisation en trompe-1' reil. La campagne d'opinion, il faut le noter, prend comme point de départ des cas de mauvais traitements indiscutables. On évalue à trais cents le nombre d'enfants qui meurent chaque année victimes de mauvais traitements. Ces infanticides monstrueux servent déjà à sensibiliser l'opinion: les associations d'idée "parents bourreaux" et "enfants martyrs" sont dans toutes les têtes. Le subterfuge réside dans le fait que l'Etat se propose une intervention qui déborde largement !e cadre de ces cas extrêmes. Dans la circulaire de Metz, comme dans la plupart de ces circulaires ministérielles, on peut observer que l'accent n 'est pas mis sur les cas extrêmes - l'infanticide n'y est même pas mentionné mais au contraire, sur les cas qui relevent d'une interprétation délicate, propice à toutes especes d'interventions abusives. Ainsi la circulaire interministérielle parle de "mauvais traitements psycho/ogiques", d'enfants "dé/aissés par /eur familie dans des conditions préjudiciables à leur déve/oppement" , de mineurs dont "la moralité ou /' éducation sonr compromises''. En définitive, cette campagne d'opinion prend le caractere d'une véritable manreuvre de guerre psychologique pour justifier la main-mise de l'Etat sur les families.

APERÇU parution trimestrielle Direc1eur de la publication: Guillaume Babinet lmprimeur: Aidpress, 2S, rue Henri Moreau, 92600 Asnieres ISSN el Commission Parilaire en cours Abonnemenl 30 F. - Soutien IO0 F. et plus.

Cette sensibilisation de l'opinion s'effectue en cascade : des ministeres aux administrations départementales, des directions départementales aux personnels spécialisés, avec appui des organes de presse spécialisés, pour arriver finalement au grand public avec l'appui de la grande presse. Ainsi, le 23 avril dernier, Mme Georgina Dufoix, ministre des Affaires sociales, a annoncé en conférence de presse le lancement d'une campagne de sensibilisation aupres des professionnels en contact avec les families (médecins, instituteurs, creches, mairies des petites communes, etc ... ). Cette campagne comporte notamment la diffusion à 200.000 exemplaires d'un mini-dossier de vulgarisation portant le slogan "en parler, e' est déjà agir". Ce mini-dossier dénonce avec une insistance particuliere les "mauvais traitements psychologiques". Leurs "retentissements sur !e devenir psycho-affectif • de ces enfants sonr immenses et comprometten t gravement /eur future vie d' adulte". Ainsi, ce sont des criteres psychiatriques qui vont entrer en jeu pour juger l'éducation reçue par les enfants.

La familie soumise

à la "loi des suspects" L'effort de coordination au niveau local s'est traduit concretement par la mise en place d'un service de recuei! de signalements dans chaque département. Un numéro de téléphone connu de tous devra permettre à quiconque, 24 heures sur 24, de signaler les families suspectes: "II est donc indispensable, dans /es cas d'urgence comme dans les cas seulement suspectés, d' avo ir un numéro d' appe/ téléphonique unique". (Circulaire du ministere des Affaires sociales, 21/3/83).


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Les circulaires font état de certaines réticences à vaincre pour mettre en place ce systeme de délation. II faudra alors "diffuser /'idée que /e signalement est un moyen de venir en aide à la familie et à/' enfant" (ibid.). A l'adresse des personnels médicaux et sociaux, on précise que "la protection de /' enfan t en danger justifie cette atteinte au secret professionnel" (ibid.) et même qu'un silence peut les • exposer aux sanctions pénales prévues pour !e délit de non assistance à personne en danger. Tous les directeurs d'école sont appelés à mobiliser leurs personnels. Les professeurs, "com me tous les

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citoyens, sont tenus de signa/er !es sévices ( ... ) dont i!s peuvent avoir connaissance à /' occasion de leurs fonctions, sous peine d' engager /eur responsabi/ité pénale" (circulaire de M. Alain Savary à tous les chefs d'établissement, datée du 24/6/83) . Les directives du ministere de l'Intérieur sont particulierement redoutables si elles doivent s'appliquer à autre chose qu'aux violences physiques graves et manifestes: "les renseignements parvenant aux Commissariats, soit par dénonciation, soit par la rumeur publique, doivent être exp!oités d'urgence et avec sérieux même si l'information parait, à pre-

miere vue, peu fondée" (note du 26/11/79 annexée à la circulaire de la Direction de la Police, du 21/4/83). Les circulaires ne font état d'aucune précaution à prendre pour éviter les signalements abusifs. Elles n'écartent pas les dénonciations anonymes et ne prévoient aucune sanction pour les fausses dénonciations . Ainsi, la porte est ouverte à l'arbitraire et à la persécution politique . On se croirait revenu à la fameuse "!oi des suspects" de 1793. Mais cette mobilisation a-t-elle quelque viabilité juridique? Quelle suite légale pourra être donnée à tous ces signalements?

Vers la dictature psychiatrique et la persécution religieuse

L' assistance éducative Dans la circulaire du 19 avril 1983, sous !e timbre " Education surveillée" , M. Badinter recommande aux procureurs de faire "prévaloir, chaque fois que cela est raisonnablement possible, /'aspect protecteur de l'intervention judiciaire par /' ouverture systématique d'une procédure d' assistance éducative". De fait, l'article 375 du Code Civil permet au juge des enfants de prononcer une mesure d'assistance éducative si " la santé, la sécurité ou la moralité d'un mineu,- non émancipé sont en danger" ou si "les conditions de son éducation sont gravement compromises". Ce deuxieme point a été introduit dans cet article par !oi du 4 juin 1970. C'est ce petit membre de phrase qui va permettre l'effraction légale de l'Etat dans les foyers. Si le style de vie de la familie !ui parait compromettre gravement l'éducation des enfants, !e juge peut décréter une mesure d'assistance éducative en "milieu ouvert", autrement dit ouvrir la famille à une ingérence extérieure. II désigne ators "soit une personne qualifiée, soit un service d' observation, d' éducation ou de rééducation" (art. 375-2) chargé de remédier aux carences éducatives constatées. II organise ainsi à la fois la rééducation des parents et la coéducation des enfants. Si- cette mesure s'avere insuffisante ou si la famille s'oppose à cette ingérence, le magistrat peut ordonner !e "placement" de l'enfant, autrement dit l'enlever à sa famille et !e confier à un service spécialisé.

L'archipel des services de protection de l'enfance II est bon de rappeler que la France doit à St Vincent de Paul et aux Filies de la Charité l'ceuvre du recuei! des enfants abandonnés. Oeuvre ô combien admirable ou l'ab-

négation totale d'âmes consacrées rachetait aux yeux de Dieu l'abdication de parents indignes ou misérables ! L'Etat la'ic a arraché à l'Eglise ce rôle de mere adoptive et l'a remplacée par l' Assistance publique, service public sans âme comme tous les services publics d'un Etat la'ic. Surtout ces dix dernieres années, on a vu se multiplier en plus de l'Assistance publique une pléthore d'associations spécialisées dans !e recuei! des enfants. Un livre récent, "!e Bazar de la Solidarité" (Louis Bériot, ed. Lattes, 1985), décrit assez bien le phénomene: elles bénéficient du prestige et de l'immunité octroyés aujourd'hui à tout ce qui releve du "social"; leur titre associatif leur confere un air de bénévolat, alors qu'elles cumulent les plus grasses subventions étatiques et fonctionnent en fait comme des excroissances de l'administration. Cette population associative, considérablement accrue sous Mitterrand, ne demande qu'à justifier son existence et se présente aujourd'hui comme !e meilleur instrument de l'Etat pour la socialisation de l'enfance. Obligé d'alerter ses lecteurs sur !e péril que représente cette "toile d'araignée socialiste", I' Aperçu tient cependant à encourager les associations animées par un authentique esprit chrétien ou du moins celles qui se donnent par rapport à l'institution famiiiale un rôle subsidiaire et non rival.

Les pouvoirs exorbitants du juge des enfants Le juge des enfants est souverain dans son appréciation de l'échec éducatif de la famille. II n 'est même pas tenu à recueillir des preuves, des faits objectifs, pour fonder sa décision. Dans un traité juridique publié récemment ("la Protection de la personne de l'enfant contre ses parents", Claude Neirinck, L.G.D.J., 1984),

l'auteur reconnait que "la grande part de subjectivité qu'implique /'appréciation souveraine du juge représente une menace pour /' autorité parenta/e" (op. cit. p. 334). Le même auteur montre l'étendue tout à fait inusuelle des attributions de ce magistrat. Prérogative exceptionnelle dans !e droit français, il peut se saisir d'office d'une affaire, autrement dit prendre l'initiative du proces (cf. op. cit. p. 342). De plus , il dispose de pouvoirs d'investigation tres étendus, " tout à fait exorbitants du droit commun pour un juge civil". 11 cumule les pouvoirs d'un juge d'instruction et peut mener une "véritable procédure inquisitoire": il dispose d'une équipe de spécialistes - assistantes sociales, médecins, psychologues - qu'il peut envoyer dans les families pour toute mission d'observation ou d'expertise. II peut également convoquer pere, mere, enfant ou toute autre personne dont l'audition !ui parait utile: "/'entretien est mené selon des techniques voisines de ceifes appliquées dans /e domaine de la psychothérapie ou de la psychanalyse". A ce stade, l'avocat n 'est pas en mesure d'intervenir et les garanties procédurales sont "pratiquement inexistantes" (cf. op. cit. pp. 345 à 348). La jurisprudence a déjà consacré ces dispositions . "Ainsi, la Cour de Cassation a confirmé la décision qui avait ordonné l'examen psychiatrique d'un pere qui réc/amait la main levée d'une mesure d'assistance éducative" (op. cit. p. 346). Encore un peu et l'on menacera de !'asile psychiatrique les parents récalcitrants. 11 y aura toujours une école psychiatrique au nom de laquelle condamner leur attitude. Parents qui tenez à éduquer vos enfants selon les bons príncipes, rendez-vous compte du formidable instrument de persécution morale et religieuse qui est en train de se mettre en place !


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L 'Etat-éducateur L'Etat se trouve ainsi 'en mesure d'imposer aux families sa conception de l'éducation. Or toute éducation suppose une certaine vision de l'homme et desa destinée, autrement dit une certaine conception• de la morale et de la religion. L'Etat socialiste ne peut qu'imposer une éducation permissive et athée. Une enquête réalisée aupres des éducateurs sociaux et des families qui "bénéficient" de leur intervention a montré que les premiers sont en majorité favorables à une éducation permissive, tandis que les secondes penchent plutôt pour une éducation conservatrice (cf. "Sauvegarde de l'Enfance", revue de l'A.F.S.E.A ..

nº 1-2, 1985, p. 312). L'éducation traditionnelle est même qualifiée de "pédagogie noire" chez certains auteurs, adeptes de la psychanalyse. Comme l'a exposé le professeur Jovignot au congres de l'A.F.S.E.A., ré uni en avril 1984 "sous le haut patronage de M. le premier ministre", l'éducation étatique doit se fonder sur cette "vraie lai'cité qui fait tomher

fanatisme et intolérance" (ibid. p. 297). On ne peut réprimer un certain frisson quand on pense que depuis deux siecles l'expression "fanatisme et intolérance" désigne purement et simplement la Religion catholique dans la tangue de bois de l'anticléricalisme.

On la retrouve d'ailleurs aujourd'hui dans la bouche des progressistes à

l'adresse des catholiques qui leur résisten t. Comme l'Etat socialiste tient à masquer son immoralisme et son irréligion derriere une façade de neutralité, il justifie son intervention par des impératifs "psycho-médicosociaux" Si vous avez une foi profonde qui impregne votre vie de familie, vous vous exposez à cette conclusion de l'enquête sociale: "vos enfants vivent dans un monde irrationnel, qui nuit à leur épanouissement psycho-affectif' ! Si vous prétendez élever vos enfants dans le respect de certaines valeurs morales, l'expertise psychiatrique aura tôt fait de déceler chez eux des traces de "mauvais traitements psychologiques" !

IV - Quand un gouvernement socialiste vous parle de "protection de l'enfance" comprenez "socialisation de l'enfance'' ou même ''nationalisation de l'enfance'' et vous aurez tout compris ... L'enfance nationalisée en Suede

teurs indignes et les désigner à la police."

Le dispositif dont nous dénonçons la mise en place en France fait déjà des ravages en Suede. On en jugera par ces quelques extraits de presse: "Attention, parents ! Etes-vous le moins du monde originaux, marchezvous hors des sentiers battus, vous voilà indignes, pour /es services sociaux, d' élever vos rejetons (. ..) "Mobilisés par une ca/7'1pagne d'afflches et de brochures, /es jardinieres d' enfants, pédagogues, infirmieres, visiteuses et autres spécialistes rivalisent de zele pour débusquer les géni-

L'article donne ensuite le témoignage de Mme Sunberg-Weitman , un juge de la cour d'appel qui a eu acces aux dossiers d'enfants retirés à leur familie: "La brutalité avec faquelle ces enfants et leurs parents sont traités est indescriptible (. . .). On peU! à peine croire que ce soit vrai." (in "Suede: le contre-modele", Le Point, nº 578, 17/10/83).

"L'omnipotence de l'Etat suédois en matiere sacia/e a atteint ces dernieres années des dimensions orwef/iennes . Les dénonciations les plus graves divulguées dans la presse européenne ces dernieres semaines se réferent au retrai! d'enfants à leurs parents, contre leur gré. allant pa,Jois jusqu'à une intervenrion de la force po/iciere, souvent pour des raisons banales. "En Suede, les parents qui riennenr à conserver la garde de leurs enfants

Sous le titre "!e tout-puissant juge des enfants", un article paru à la même époque dans la presse brésilienne complete !e tableau:

Quelle est la vraie solution au probleme de l'enfance maltraitée? Elle ne réside certes pas dans une généralisation de l'intervention étatique. Mais ators faut-il laisser les enfants maltraités à leur triste sort? Le probleme se résoud à un autre niveau. L'Etat français souffre d'un manque essentiel. Comme "toutes les sociétés modernes" ou presque, il s'est complêtement la'icisé. Or cette la'icisation entraine forcément comme conséquence la décadence morale. La France, comme "toutes les sociétés modernes", souffre d'une terrible crise mo rale et cette crise fait Ie jeu du socialisme et du communisme. En effet, de deux choses !'une, ou bien l'Etat intervie'nt partout, ou bien il n'intervient pas. S'il n'intervient pas, la décadence morale fait s'écrouler la société. Si l'Etat intervient, la pression de l'Etat détruit ce qui tient encore debout. Nous avons ici un exemple caractéristique. Ce n'est pas tant dans les families ou les parents ne prennent pas leur rôle au sérieux que l'Etat sera destructeur. Mais c'est dans les nombreuses families de France ou l'autorité paternelle s'exerce encore avec fruit. Ces families constituent l'unique noyau de résistance du príncipe d'autorité dans la familie, et donc de la subsistance de la familie. Autrement dit, ce que l'immoralité n'aura pas détruit, la protection étatique le détruira. II faut bien reconnaitre que la cause du mal réside dans la la'icisation et dans l'irréligion, et ne pas chercher la solution ou elle n'est pas.

Le socia!isme soviétique n'a pas hésité à emprunter /e masque de la "protection de /'enfance" et à enfaire une arme de persécu1io11 politique. Pour éliminer le.1 résistances au co//eclivisme. /e régime a éduqué les en/ánts à la dé!ation et trans/ormé en héros ceux qui dé11011ce111 leur.1 pare111s. Un décret du commissaire du peuple à /' lns1ruc1ion autorisant les écoles à rnvoyer au tribunal les pare111s "qui 0111 tendcmce à négliger leurs enfa111s" a servi de hase aux dé11011cia1io11.1 (cf "La machine et les rouages", Miche/ Heller. éd. CalmannLevy , I 985, p. 213).


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doiven1 faire 1ou1 /e possib/e pour ne pas a11irer /'a11e111io11, en agissa111 en p{1Jfai1e conformi1é avec ce que /es au1ori1és du pays a11ende111 d'eux. "Se/011 une défini1io11 publiée par la Ligue des Femmes Socia/esDémocrates, "/'amorce d'un entrainemenl collec!if systéma1ique de 1ous /es en/ànls à panir de 1rois ans, marqué par /e souci de /eur déve/oppeme111 social, est un impor!anl commandeme111 de l'égali!é (sic) e! doi1 être /'un des objectifs principaux de la société".

(. . .) "Les enfants ne sont pas la propriété de leurs parents, ils sont un bien de la société". L'article . illustre ensuite les abus des tribunaux d'enfants en Suede. II cite ce chiffre impressionnant: en une

année ( I 982), 11.000 enfants ont été arrachés de force à leurs parents, sur un total de 24.000 passés sous la tutclle de l'Etat (cf. O Estado de Sao Paulo, 19/9/83). 11.000 enfants dans un pays de 8 millions d'habitants, cela correspond au moins à 75.000 dans un pays comme la France. 75.000 enfants arrachés de force à leurs parents chague année, voilà ce qui nous attend si nous laissons l'Etat socialiste imposer ce modele à la France !

La socialisation de I' enfance au Québec Le C a na da français s'est vu imposer ces dernieres années une législation socialiste d'avant-garde en ce qui concerne l'enfance. L'association "Jeunes Canadiens pour une Civilisation Chrétienne" a recueilli pour nous un épais dossier sur la question. Les analogies avec ce qui se prépare en France sont nombreuses. L'Etat peut intervenir dans les families si les tout-puissants Comités de Protection de la Jeunesse (CPJ) estiment que "la sécurité ou /e déve/oppemenl de /'enfant es/ ou peu1 ê1re co11sidéré comme compromis" (loi du 19 décembre 1977, art. 2). Lc systeme des dénonciations fonctionne à plein: plus de 20.000 par an dans une province ou naissent moins de 90.000 enfants chaque année (cf. "Carrefour des Affaires socialcs", été 85, Québec). Autrement dit, les parents peuvent se dire à chaque nouvel enfant: voilà une chance sur quatre - pour l'instant - d'avoir des démêlés avec la protection de l'enfancc. Un ami québécois de la TFP, fcrvcnt catholique et pere de famille exemplaire, nous a raconté que, suite à une dénonciation du directeur de l'écolc de son fils, une assistante sociale de l 9 ans avait fait irruption chez lui avec cette accusation inattendue: votre fils manque de "vécu social". li a eu toutes les peines du monde à empêcher que son cas nc soit déféré au tribunal.

V. L 'affaire de Grenoble: un cas de flagrante persécution religieuse Peut-être qu'à la lecture de tout ce qui précede, un dernier réflexe de bon sens nous aura suggéré: "c'est trop énorme. Dans la pratique, en France, ces dispositions, même si elles existent, ne seront pas appliquées." En réalité, elles ont commencé à l'être. Voyez plutôt. Le "Figaro-Madame" du 30 juin 1985 a raconté l'affaire sous ce titre: "On /ui relire ses enfa111s parce qu'i/ es/ bien pensa111 !" et la résume ainsi: "un honnête pere defami//e esl mon1ré du doig1 pour avoir é/evé /es siens dans la foi qu'i/ professe. La pra1ique religieuse es/ assimi/ée à des mauvais 1rai1ements par ceux qui /e séparenl de ses deux enfa111s". Le journaliste focalise les premieres lignes du récit sur une grande statue de la Sainte Vierge, littéralement mise au placard. "Monsieur M. a díi la cacher. Pourquoi? Parce que cette statue traumatisait ses enfants. "Débarrassez-vous d'elle si vous voufe z les garder", /ui ont dit /es experts en éducation. lnvraisemblab/e? Non. Cela se passe en p/ein XXe siecle, en France pays de /ibené, à Grenoble Ires précisémen t".

"Au dépan, une accusa1ion grave mais qui se révele fan1aisiste: sa filie C. /' accuse de coups e1 blessures. L' enquête mo111rera que /' ado/esce111e a menti." On l'accusera cependant "d' être un mauvais pere pour cause de "sentiment religieux exacerbé". L'histoire entiere serait trop longue à raconter dans le cadre d'un simple "Aperçu". L'article relate comment les deux filies ainées ont rompu avec leur pere sous l'influence d'une école ou on les encourageait à s'affranchir de son autorité peu encline au permissivisme moral. C'est donc sur les deux derniers enfants, restés tres attachés à leur pere, que va s'exercer !e zele éducatif de l'administration. Toujours d'apres l'article, voilà ce qu'on reproche au pere: "li n'a pas /e droil d'imposer ses prieres". li n'a pas /e droil d'"ajjicher" sa foi. li n'a pas /e droil de "1ransformer son appar1emen1 en chapei/e". li n' a pas /e droil de cul!iver, avec vénéra1ion, /e souvenir d'une épouse mane vaiei seulement dix-hui1 mais! A insi en 0111 décidé /es "expens en éduca1ion" qui n'o111, semble-1-il, que faire de /'amour filial et de /' amour pa1erne/, qui débarque111 chez fui à /' improvisle pour vérifier que /e ré/i·igéra1eur es/ plein e/ que les s1a1ues ne sonl pas revenues sur les commodes. Les mêmes qui af/irmenl, quand C. (le fils de 14 ans) défend son

"Débarrassez-vous d'el/e si vous vou/ez garder vos enfants", te/ a été /e verdiCI des "experts en éducation", nouveaux inquisi/eurs de /'Etat /are, en voya111 cette statue de/' lmmaculée Conception mise à la p/ace d'honneur dans une famil/e catholique.

pere, qu'i/ est "un garçon dépourvu de personnalité". Les mêmes qui veu/ent choisir pour M. (la filie la plus jeune, 15 ans) un établissemenl é/oigné "te//ement p/us adapté à son cas". "// (te pere) ne comprend toujours pas qu'on fui reproche la médai//e de Lourdes sur /e chandail de safille ou /e brin de buis au-dessus du lit comme des pratiques dangereuses de mauvais éducateur et de mauvais pere". L'article s'acheve sur un dénouement tragique: "// a touché /efond de /'horreur. Dans /e bureau du juge, ses enfants /ui ont été arrachés. En cinq minutes. Dans un ouragan de crise/ de /armes. Par des mains étrangeres. lmpitoyab/es." L'affaire a ému la population grenobloise. On en suit les développements dans la presse tocaie. Par ordonnance du 24 juin, le juge a livré les deux enfants à des éducateurs. "Le comportement des enfants laisse penser que leur socialisation doit être un objectif primordial", a-t-il déclaré. Le 2 aoílt, la décision judiciaire était confirmée en appel: "Monsieur M., préoccupé par ses convictions re/igieuses ( ... ) était en train de compromettre gravement la santé mora/e des deux enfants en les faisant évo/uer dans un monde cios et irrationnel". Les enfants ne seront rendus à leur pere que !e 5 septembre, mais resteront en régime d'assistance éducative, "afin que /es mineurs et leur pere continuent à recevoir les conseils et /'aide qui /eur permettront de surmonter la grave crise qu'ils traversent".


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Pendant leur déportation hors du milieu familiai, les enfants n'ont pas cessé de demander qu'on les laisse rentrer chez eux. Ils voulaient également aller à la messe chague dimanche, ce qui leur a été refusé. En septem bre, le juge des enfants a ordonné une expertise psychologique. II en a conclu à la nécessité d'un traitement psychologique pour permettre leur évolution affective et

intellectuelle. Nul doute en effet que leur affection soit déréglée puisqu'ils persistent à aimer un pere que l'administration a condamné. Quant à leur intellect , il ne peut être que gravement malade puisqu'ils s'obstinent à une pratique religieuse que le juge des enfants a estimé "irrationnelle" ! Un examen attentif des pieces juridiques montre que cette affaire n 'est pas autre chose qu'une application

point par point du dispositif décrit plus haut. A ceei pres que les mauvais traitements corporels présentés à l'opinion comme la justification de cette politique sont completement absents de l'affaire. Le jugement rendu en Cour d' Appel te 2 aofit reconnait en effet que "/es enfants étaient correctement vêtus, nourris et /ogés et qu'auc11ne preuve de sévices corporels invoq11és par /es S(l!Urs aínées n'a été apportée".

VI. Deux conceptions irréconciliahles de la f amille et de la société La volonté socialiste de main-mise sur l'éducation des enfants est déjà apparue au grand jour quand il s'est agi de mettre fin à l'enseignement libre. Pour imposer l'éducation la'ique, l'Etat a voulu absorber l'école libre, autrement dit, dans la plupart des cas, l'école catholique. On le voit maintenant développer une approche plus radicale pour parvenir au même objectif: il cherche à absorber la familie libre, autrement dit, dans la plupart des cas, une familie encore imprégnée de príncipes chrétiens. La familie, aujourd'hui menacée dans son existence même par les préten tio ns monstrueuses de l'Etat socialiste, a toujours fait l'objet de la plus grande sollicitude dans l'enseignement des Souverains Pontifes. Ainsi s'est exprimé Pie XII à l'adresse des délégués de l'Union internationale des Organisations familiales: "la dignité, /es droits et /es devoirs d11 foyer f amilial, établi par Dieu luimême comme cellu/e vitale de la société, sont par /e fait même aussi vie11x que /e monde; ils sont indépendants d11 po11voir de l'Etat, qui doit les protéger et /es défendre quand ils sont menacés. (. ..) C'est précisément parce q11e la familie est l'élément organiq11e de la société, q11e to11t attentat perpétré contre elle est 11n attentat contre

l'humanité. Dieu a mis dans /e C(l!ur de l'homme et de la femme, comme un instinct inné, l'amour conjugal, l'amour paternel et maternel, l'amour filial. Par conséquent, vou/oir arracher et paralyser ce tripie amour est une profanation q11i fait horreur et qui conduit fatalement à /e11r ruine la patrie et l'humanité" (Allocution du 20 septembre 1949, Doctrina pontifícia, Documentos sociales, BAC, Madrid, pp. 1006-1007).

Pie XI s'exprime en termes non moins catégoriques sur le point préeis de l'éducation: "La familie reçoit immédiatement du Créateur- la mission et par conséquent /e droit d'éduquer ses enfants, droit inaliénable parce qu'inséparablement uni à une ob/igation rigoureuse, droit antérie11r à tout droit de la société civile et de l'Etat, et pour cette raison inviolable de la part de n'importe que/ pouvoir terrestre" (Encycliq ue "Divini Illius Magistri", 31 décembre 1929).

Le dernier Concile n'a pas remis en cause cette vérité fondamentale: "Cette mission d'être la cellule premiere et vitale de la société, la f amille elle-même /'a reçue de Die11" (Décret sur l'Apostolat des la'ics Nº l l) .

Le socialisme nie l'amour maternel Pour justifier son mépris de la familie et favoriser la main-mise de l'Etat sur les enfants, te sociaIisme a inventé que l'amour maternel était une sim pie fiction sociale. Dans son livre "I' Amour en plus", Mme Badinter, femme du ministre de la Justice, soutient que rien d'inné, rien d'inscrit dans la nature, ne porte la mere à un amour privilégié pour l'enfant qu'elle a mis au monde. Dans la préface, l'auteur s'étonne des vives réactions suscitées par sa these: "la maternité est encore aujourd'hui un theme sacré", écrit-elle avec regret. Elle ajoute: "la mere reste, dans notre inconscient collectif, identifiée à Marie, symbole de l'indéfectible amour oblatif' (op. cit., Flammarion, 1981, p. I). Quel aveu ! Le sort des meres est lié à celui de Marie. On comprend alors comment le film infâme de Godard, "Je vous salue, Marie", en attaquant la maternité divine de Notre-Dame, est venu saper les fondements mêmes de la familie et de l'ordre social (cf. Aperçu, nº 1 et nº 2).

Autogestion socialiste: les têtes tombent à l'entreprise, à la maison, à l'école. - une dénonciation qui a fait le tour du monde. Plinio Corrêa de Oliveira. Edité par la TFP "Je n'ai jamais rien lu d'aussi clair et d'aussi éclairant sur /e socialisme frança is!" Cette exclamation traduit bien l'enthousiasme de nombreux lecteurs qui ont eu la chance de connaitre le Message des 15 TFP en dépit du veto mis par le gouvernement à sa publication dans la presse française en décem bre l 981. Ce livre reproduit ce document essentiel, décrit 50n impressionnante diffusion à travers le monde et présente les 15 Sociétés pour la Défense de la Tradition, Familie et Propriété (TFP).

218 pagcs, 89 F franw. A commandcr chez votre libraire, ou directcmcnt à la TFP (adrcssc au verso).


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C' est sur cette conception de la familie héritée de la civilisation chrétienne que reposaient le droit et la législation familiale de notre pays. Son abandon conduit au totalitarisme le plus monstrueux. Faire éclater la familie, c'est livrer l'individu à l'Etat, c'est !ui donner l'Etat pour pere et pour époux. Cette tendance suicidaire a un nom, elle s'appelle "socialisme". Elle est en effet commune à tous les régimes qui de pres ou de loin se réclament de cette idéologie. Qu'ils soient socialistes à la française ou "sociaux-démocrates" à la suédoise, qu'ils soient "socialistes soviétiques" à la Gorbachev ou "national-socialistes" à la Hitler. A titre d'exemple, nous avons vu plus haut ce qui se passe en Suede, pays que l'on présente comme un

modele de socialisme modéré. Pour avoir une idée plus complete des visées anti-familie du socialisme à la française, on se reportem utilement à l'ouvrage "Autogestion socialiste : les têtes tombent à l'entreprise, à la maison , à l'école" (voir annonce cidessus). De fait, la familie est condamnée à mort par les théoriciens du socialisme: parce qu'elle "développe /es caractéristiques conservatrices, égoistes et anti-sociales des hommes" (Michel Raptis, secrétaire de la IVeme lnternationale socialiste de 1943 à 1961, in Socialism, Democracy and SelfManagement, Allison & Busby, Londres, 1980, pp. 58 à 61) . Liadov, un des leaders de la Révolution d'octobre disait: "Peut-on édu-

quer /'homme collectif dans une familie individuei/e? Nous répondons catégoriquement par non (. . .) Plus vite /' enfant sera pris à sa mere et confié à une creche, p/us nous aurons la garantie de /e savoir sain" (apud Igor Chafarevitch, le Phénomene socialiste, Seuil, Paris, 1977, p. 281).

La femme de Zinoviev, collaborateur de Lénine devenu président de l'Internationale communiste, a fixé ainsi les objectifs de l'Etat socialiste: "Nous devons préserver les enfants de l'influence néfaste de la familie. Nous devons !es nationaliser ( ... ) Notre tâche est d' obliger /es meres à nous livrer leurs enfants à nous, /'Etat'' (apud Marc Ferro , la Révolution de 1917, Aubier, Paris, 1976, p. 356).

Appel à une action victorieuse pour la familie et l'enfance Nous nous trouvons donc en présence d'une alternative fondamentale: ou bien la familie d'inspiration chrétienne, ou bien la non-famille d'inspiration socialiste. Comment sauver la premiere? Comment échapper à la seconde? Cet Aperçu donne !'alerte. Sous !e masque engageant et sympathique de la "protection de l'enfance", s'avance l'ennemi morte! de la familie et de la civilisation chrétienne. Faites-le savoir. Vous !ui ôterez, avec le masque, sa meilleure chance de succes. Ce n'est pas tout. La familie est un peu comme l'air qu'on respire. C'est à l'approche de l'asphyxie qu'on le ressent comme vital. En faisant connaitre cette menace, nous contribuerons à valoriser la familie. Plus encore, à faire réfléchir sur le processus qui !'a rendue aujourd'hui si fragile. Affaiblie de l'intérieur, elle est plus vulnérable à l'assaut extérieur. Certains diront: "Vous venez trop tard. La familie s'écroule et toute la société avec elle". Ators, raison de plus pour lutter ! Continuer à lutter quand tout s'écroule, c'est être un précurseur. C'est montrer le chemin de la victoire.

Les quatre objectifs - - - ~ de cette campagne 1.

Désamorcer la campagne d'opinion du gouvernement visant à rendre la familie suspecte et à s'emparer de l'enfance. 2. Susciter un resaisissement de l'opinion en faveur de la familie authentique et de son irremplaçable mission éducatrice. 3. Obtenir des garanties légales et juridiques contre l'empietement de l'Etat dans la vie des familles. 4. Engager les candidats de l'opposition à une défense effective de la familie face à l'Etat socialiste. La diffusion massive de cet Aperçu sera décisive pour les deux premiers objectifs . La rapidité et l'étendue de cette diffusion sont en dépendance directe du soutien que nous recevrons de chacun de nos lecteurs. Enfin, ce sont la vigueur et le nom bre des réponses reçues qui nous permettront d'ceuvrer efficacement aux deux autres objectifs. Aussi, cher lecteur, répondez-nous sans tarder à l'aide de la formule jointe à cet envoi. VOTRE REPONSE PESERA. - - - ~

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TRADITION FAMILLE PROPRIETE (TFP) 6, avenue Chauvard - 92600 Asniéres s/ Seine C.C.P. 17.544 98 U PARIS Tél.: (!) 47.93.36.97.

FORMULE DE REPONSE à détachcr ou rccopicr et à retourner à l'adressc ci-contrc

O Je me joins à vous pour sauvegarder la familie et l'enfance face aux empietements de l'Etat socialiste. O Veuillez m'adresser _ _ exemplaires de l'Aperçu nº 3, pour les diffuser dans mon entourage. O Ci-joint une liste d'adresses de parents, amis ou connaissances, à qui envoyer cet Aperçu. Cette campagne ne peut s'étendre sans soutien financier, ci-joint ma contribution : O I00F. O 200F. O 500F. □-- F. O dont 30 F pour abonnement à Aperçu. Versements à l'ordre de "Tradition Familie Propriété". Cochez ici si vous souhaitez un reçu fiscal D .

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