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NATHALIE BLANC

du plein et du délié soit authentique. Au départ, il s’agissait d’utiliser un gravage au laser, mais le sous-traitant n’y arrivait pas, ça manquait de netteté en donnant un aspect mécanique inesthétique. Alors nous avons demandé à Nicolas Ouchenir de graver chaque monture à la main avec une fraise, il a joué le jeu avec pour résultat, des lunettes uniques aux calligraphies différentes et vraiment signées de l’artiste

Vous initiez aussi des collaborations « affectives » avec des personnalités qui portent vos lunettes au quotidien et que vous invitez à co-créer ?

Je fonctionne au feeling, ces co-créations sont des rencontres, des envies, des coups de cœur qui sont l’occasion de donner naissance à des lunettes d’exception en édition limitée. C’est le cas avec Veronika Loubry qui a apporté sa patte et son regard en retravaillant les codes stylistiques Nathalie Blanc. Dernièrement, avec le mannequin Thylane Blondeau, la fille de Veronika qui a été élue « la plus belle fille du monde » à l’âge de 6 ans ; elle a collaboré avec un vrai point de vue et des

Les Yeux Dans

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idées que je n’aurai pas forcément eues, pour des solaires pour la marque Blanc dédiée aux jeunes générations. En ce moment, nous travaillons avec un célèbre maroquinier, qui a été un arquebusier des rois et un armurier réputé des chasseurs, une fabuleuse Maison qui a 300 ans de luxe derrière elle. [Le nom sera révélé dans quelques semaines, NDLR]. J’adore leur univers, j’adore leurs produits, de cette rencontre a émergé l’idée de créer ensemble des lunettes qui cadrent avec leur incroyable patrimoine. Encore une fois, ce sont deux univers qu’on confronte et un défi pour nous tant en création qu’en fabrication pour être en accord avec leur haut niveau de qualité.

Vous êtes sur tous les fronts, depuis 2015, la Maison Nathalie Blanc a beaucoup grandi, quels sont les enjeux pour demain ?

Nous sommes encore une jeune entreprise en phase de croissance, le chiffre d’affaires a augmenté de 20% l’année dernière, l’export est passé de 23% à 33%, nous avons ouvert de nouveaux pays comme les États-Unis, l’Australie, les pays du Nord de l’Europe, la Corée… Donc, l’enjeu principal est de maîtriser cette croissance, mais nous avons un problème majeur que tous les créateurs comme moi rencontrent aujourd’hui la fabrication française. Ces dernières années, le Made in France en lunettes est devenu attractif, de nouveaux donneurs d’ordre arrivent sur le marché dont des groupes de luxe, or la capacité industrielle française ne peut pas absorber les volumes en jeu, et des « petites » marques comme nous en pâtissent. Nous avons un an voire un an et demi de retard sur nos commandes, avec pour conséquence de pertes de chiffre d’affaires. Les opticiens qui achètent nos lunettes ne peuvent pas rester avec des linéaires vides et attendre le bon vouloir de sous-traitants débordés. Nous, nous investissons en communication et en marketing, nous sommes présents sur les salons professionnels, notre force de vente est sur le terrain, et au bout du bout, nos commandes ne sont pas honorées

Vous semblez très remontée alors que vous avez été une fervente promotrice du Made in France…

Nous sommes une Maison de luxe ancrée sur le territoire national et soucieuse de défendre les savoir-faire français. Mais pas au détriment de son développement. J’ai des équipes engagées et motivées qui travaillent avec moi et font grandir l’entreprise, je ne peux pas les mettre en danger à cause de fabricants assez peu reconnaissants, je dois dire. Et puis soyons clair, les lignes de productions sont tellement encombrées que la qualité s’en ressent. Ce qui est pour moi inacceptable ! L’opticien français est très attaché au Made in France, ce qui est louable, mais si la qualité se dégrade, son choix sera vite fait.

Est-ce que vous laissez sous-entendre que le Made in France n’est plus un totem pour vous ?

Nous avons engagé une directrice de production pour suivre les fabricants au quotidien et nous avons dispatché notre production sur davantage de sous-traitants pour minimiser les risques. Mais nous regardons vers d’autres pays comme l’Allemagne ou le Japon qui ont des grades de qualité exceptionnels pour fabriquer nos lunettes. Car tout l’enjeu pour nos clients opticiens et pour les porteurs de lunettes qui aiment nos produits, est de ne pas les décevoir en termes d’originalité, de style et de fabrication irréprochable. Nos lunettes ne sont pas des produits jetables, ce sont des produits de luxe, des accessoires personnels avec lesquels on vit chaque jour, avec le plaisir de porter un bel objet. Je ne vends pas des lunettes Made in France, je vends des lunettes de qualité signées Nathalie Blanc c’est mon nom qui est engagé.

Nathalie Blanc

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LES YEUX

Pour la Saint-Valentin, offrez la Joséphine, des lunettes joyaux, disponibles exclusivement sur commande, nées de la collaboration entre les ateliers de joaillerie de la Place Vendôme de LORENZ BÄUMER et ceux du Jura de NATHALIE BLANC PARIS.

Cette monture iconique en or 24 carats à la forme carrée et au pont inversé, signature de la créatrice, ornementée d'un chantilly d’acétate Mazzucchelli (existe en deux couleurs Ebony ou Ivory), se pare du célèbre battement de cœur de Lorenz Bäumer, un éclair emblématique pavé de 0,13 carat de diamants blancs.

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