SDFE Veille de l’actualité du 18 décembre 2019

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Direction générale de la cohésion sociale Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes

Veille de l’actualité – 18 décembre 2019

Consultation publique sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans l’économie Le 3 décembre, lors d’un événement intitulé « Agir ensemble pour l’égalité femmes-hommes dans l’économie » Bruno LE MAIRE, ministre de l’Économie et des Finances, et Marlène SCHIAPPA, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, ont lancé le 3 décembre, en présence de Christelle DUBOS, secrétaire d’État auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, d’Adrien TAQUET, secrétaire d'État chargé de la protection de l'enfance, et d’Agnès PANNIER-RUNACHER, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, une grande consultation publique afin de recueillir l’avis de toutes et tous. Le gouvernement travaille avec les réseaux partenaires, les associations actives dans la promotion de la mixité et des personnalités qualifiées, sur un projet de loi visant à favoriser l’égalité entre les femmes et les hommes dans l’économie (veille du 7 octobre 2019). Il sera proposé au Parlement en 2020. La consultation publique, en ligne jusqu’au 20 janvier 2020, permettra de commenter les premières propositions ou d’en proposer de nouvelles, afin de bâtir ensemble un plan d’action ambitieux qui se concrétisera par ce projet de loi.

Action gouvernementale GRENELLE – Le 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le Premier ministre, Édouard PHILIPPE, et la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, Marlène SCHIAPPA, ont clôturé le Grenelle des violences conjugales. Ils ont annoncé de nouvelles mesures, en plus des dix mesures d’urgence déjà annoncées lors de l’ouverture du Grenelle le 3 septembre dernier. Retrouver l’information et le dossier de presse titré « De la mobilisation à l’action » et le discours du Premier ministre. Le même jour, La Lettre du service public a publié un sujet sur les violences faites aux femmes titré « 3919 : le numéro de téléphone pour les femmes victimes de violence ». BUDGET – « Certaines politiques publiques ont un impact différencié sur les hommes et les femmes et peuvent engendrer et amplifier des inégalités, ou au contraire les réduire. Le gender budgeting consiste à prendre en compte explicitement l’objectif d’égalité entre les femmes et les hommes dans le processus budgétaire ». Le 28 novembre, la Direction générale du Trésor a publié dans sa lettre d’information (Trésor-Éco n° 251) un sujet sur les « Enjeux du gender budgeting en France ». Tout comme ses voisins, indique la DGT, la France a pris des initiatives en matière de gender budgeting et de politique salariale au niveau des collectivités locales et au niveau de l'État. « Ces initiatives pourraient être renforcées en lien avec la publication, en janvier dernier, de l'avis du Haut Conseil à l'Égalité qui appelle à faire de l'égalité femmes-hommes une règle d'or des décisions budgétaires ».

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SPORTS – Dès son arrivée à la tête du ministère des Sports en septembre 2018, Roxana MARACINEANU (photo) a déclaré que le monde du sport n’était pas épargné par le phénomène des violences sexuelles et qu’il était temps de cesser l’omerta sur le sujet. Aussi, la ministre a lancé une série de mesures concrètes pour renforcer l’action du ministère contre ce fléau et contribuer à libérer la parole. Ces mesures sont inscrites dans le plan interministériel de protection de l’Enfance. Retrouver le communiqué du 11 décembre « Une action volontariste pour combattre les violences sexuelles dans le sport ».

Parlement ANNIVERSAIRE – Le rapport d’information « Vingtième anniversaire de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes » a été mis en ligne sur le site du Sénat. Ce volume rassemble le compte rendu des échanges du 10 octobre 2019 ainsi que les discours prononcés lors de la remise du Prix de la délégation aux droits des femmes. PPL PRADIÉ – Suite à l’accord de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi visant à agir contre les violences au sein de la famille, le dossier législatif du texte s’est enrichi du rapport de Marie MERCIER, sénatrice (photo), et Aurélien PRADIÉ, député, fait au nom de la commission mixte paritaire ; du texte de la commission (déposés le 28 novembre 2019) ; et du texte adopté par l'Assemblée nationale le 11 décembre. La discussion en séance publique aura lieu au Sénat le 18 décembre. Retrouver le dossier législatif sur le site du Sénat. HANDICAP – Une proposition de résolution en application de l'article 34-1 de la Constitution, pour dénoncer et agir contre les violences faites aux femmes en situation de handicap de Annick BILLON, Roland COURTEAU, Chantal DESEYNE, Françoise LABORDE, Dominique VÉRIEN et plusieurs de leurs collègues, a été déposée au Sénat le 25 novembre. La discussion en séance publique aura lieu le 8 janvier 2020. « Ces violences effroyables sont donc non seulement invisibles, mais aussi inaudibles », souligne l’exposé des motifs du texte. Retrouver également le communiqué de presse. PROJET DE LOI DE FINANCES – Le rapport général de Arnaud BAZIN et Éric BOCQUET, fait au nom de la commission des finances, pour la mission « Solidarité, insertion et égalité des chances » du projet de loi de finances pour 2020 (veilles des 14 et 30 octobre) a été déposé le 21 novembre et mis en ligne sur le site du Sénat. Le chapitre consacré au programme 137 est titré « Égalité entre les femmes et les hommes : une priorité politique qui doit se traduire en acte » et évoque « l’épineuse question budgétaire ». Le rapport de Philippe MOUILLER, fait au nom de de la commission des affaires sociales, a également été mis en ligne. Le rapport se penche particulièrement sur le « lent déploiement » de l'aide financière à l'insertion sociale et professionnelle des personnes engagées dans le parcours de sortie de la prostitution. MATERNITÉ – Martine FILLEUL, a déposé au Sénat le 4 décembre une proposition de loi visant à limiter les inégalités liées à la maternité au travail. Selon l’exposé des motifs, faute de pouvoir allonger et rendre le congé paternité obligatoire, la proposition de loi pose un premier jalon en modifiant le congé de naissance, tout en appelant le Gouvernement à moderniser le congé paternité. Le texte prévoit qu’il est interdit d’employer le salarié dans les quatorze jours qui suivent la naissance survenue au foyer du salarié ou l’arrivée d’un enfant placé en vue de son adoption. ACCOUCHEMENT – Brigitte LHERBIER et plusieurs de ses collègues ont déposé le 29 juillet 2019 au Sénat une proposition de loi visant à laisser la liberté de choix à toute femme enceinte quant à la conservation du cordon ombilical lors de l'accouchement.

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Haut Conseil à l’égalité GRENELLE – Le Haut Conseil à l’Égalité a rendu public, le 25 novembre, un avis intitulé « Violences conjugales : pour une culture de la protection des femmes et des enfants ». Le HCE appelle à développer une véritable culture de la protection des victimes. Cet avis s’inscrit dans l’actualité du 25 novembre, jour de la présentation par le Premier ministre des 30 mesures de clôture du Grenelle contre les violences conjugales. Le HCE salue à cet égard la très grande mobilisation de l’ensemble des acteur.rice.s depuis le 3 septembre 2019. Le Haut Conseil constate également que les manifestations du 23 novembre ont aussi montré le très fort engagement de la jeunesse. AUDIOVISUEL PUBLIC – Dans un communiqué du 2 décembre titré « La loi sur l’audiovisuel ne doit pas oublier les femmes », le HCE annonce qu’il rend un avis sur le projet de loi sur l’audiovisuel, présenté en Conseil des ministres le même jour. « L’objectif de réinventer le cadre légal du paysage audiovisuel français, affiché explicitement dans ce projet de loi, ne peut être atteint que s’il permet l’augmentation de la présence des femmes à l’antenne et la diminution des stéréotypes de sexe dans les programmes », indique le HCE.

Défenseur des droits DROITS DE L’ENFANT – A l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant, le 20 novembre, et dans le cadre de sa mission de défense et de promotion des droits de l’enfant, le Défenseur des droits, Jacques TOUBON, et la Défenseure des enfants, Geneviève AVENARD, son adjointe ont rendu public leur rapport annuel thématique intitulé cette année « Enfance et violence : la part des institutions publiques ». Selon le Défenseur des droits, « En dépit des politiques publiques […], les enquêtes sectorielles menées au sein des institutions sociales et médico-sociales, au sein de l’éducation nationale ou encore sur les violences sexuelles indiquent que les enfants sont encore trop souvent victimes d’actes violents ou de harcèlement, commis par des professionnels ou par des pairs ».

Haute autorité de santé CANCER DU SEIN – « Faut-il remplacer la mammographie numérique par la tomosynthèse ? », se questionne la HAS. La performance du programme national de dépistage organisé (DO) du cancer du sein tel qu’il est mis en œuvre en France en 2019 est en constante progression. Ce programme national a une bonne performance en comparaison de la moyenne en Europe. Bien que non autorisée en France dans le DO, une pratique de dépistage mammographique du cancer du sein par tomosynthèse s’est développée dans le cadre de démarches individuelles à partir de dispositifs ne bénéficiant pas du contrôle qualité tel qu’il est pratiqué dans le DO. Retrouver le point sur cette technique et la revue critique de la littérature sur la performance de la mammographie par tomosynthèse dans le dépistage organisé du cancer du sein.

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International CONVENTION D’ISTANBUL – Le Parlement européen a adopté une résolution non législative sur la Convention d’Istanbul, par 500 voix pour, 91 voix contre et 50 abstentions. Le Parlement appelle le Conseil à conclure de façon urgente la ratification par l’Union européenne de la Convention sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique. Le texte exhorte également les sept États membres qui l’ont signée mais pas encore ratifiée - à savoir la Bulgarie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, le Royaume-Uni, la Slovaquie et la Tchéquie - à le faire sans délai. Retrouver le communiqué de presse du 28 novembre. GREVIO – Dans son premier rapport sur la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul par la France, le Groupe d’experts (GREVIO) salue l’engagement et les efforts des autorités dans ce domaine. Il souligne aussi un certain nombre de lacunes et recommande des mesures pour renforcer la protection des victimes, en augmentant par exemple le nombre d’hébergements spécialisés, celle de leurs enfants, et la poursuite des auteurs de violences. Le rapport souligne les avancées législatives qui ont permis un renforcement considérable du cadre juridique de prévention et de répression des violences, ainsi que les mesures destinées à promouvoir une égalité réelle entre les femmes et les hommes, notamment celles tendant à favoriser une approche intégrée des questions d’égalité. Malgré les progrès, les chiffres liés aux violences faites aux femmes et l’impunité des agresseurs demeurent préoccupants. Retrouver également les communiqués de presse du secrétariat d’État chargé de l’égalité entre les femmes et hommes « Rapport du GREVIO : Toutes les pistes d’amélioration seront expertisées », qui indique que toutes les pistes d’amélioration seront expertisées afin d’être mises en place dans les plus brefs délais, comme Marlène SCHIAPPA s’y est engagée, et du Haut Conseil à l’égalité « Le GREVIO publie son premier rapport d’évaluation sur la politique de lutte contre les violences faites aux femmes en France ». À noter que le HCE recevra en janvier le groupe d’experts sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, auteur du rapport. BELGIQUE – Dans un communiqué diffusé le 21 novembre, l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes publie les nouveaux chiffres de l’écart salarial entre les femmes et les hommes en Belgique. En 2017, l’écart s’élevait à 23,7 % , sur base des salaires annuels bruts. Une fois corrigé pour la durée de travail l’écart s’élèvait encore à 9,6 %. La différence entre ces deux chiffres s’explique par l’effet du travail à temps partiel, majoritairement féminin. L’écart salarial diminue légèrement année après année, mais il reste considérablement important.

Études et statistiques FNSF – Chaque année, l’analyse des données issues des appels au 3919- Violences Femmes Info met en relief les caractéristiques des violences faites aux femmes. En 2018, l’association a recensé : 66 824 appels traitables avec 53 255 prises en charge téléphonique . Le nombre d’appels pris en charge a augmenté de 15 % par rapport à 2017. Cette année, Solidarité femmes fait un focus sur 4 constantes : les violences économiques, le manque de centres d’hébergement spécialisés, la violence des « ex », et les violences subies par les enfants. Retrouver les chiffres sur le site de la FNSF.

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VIRAGE – L’Institut national d’études démographiques (Ined) a publi » le 19 novermbre - en avant-première - deux chapitres, portant sur les parcours conjugaux et les violences exercées dans la sphère professionnelle, de son ouvrage consacré à l’enquête Violences et rapports de genre (Virage), à paraître en mars 2020. Réalisée en 2015 auprès d’un échantillon de plus de 27 000 femmes et hommes résidant en ménage ordinaire sur le territoire métropolitain, l’enquête Violences et rapports de genre (Virage) constitue un outil majeur de mesure et d’analyse des violences de genre. L’ouvrage produit par les éditions de l’Ined, à paraître en ligne le 8 mars 2020 puis en librairie au printemps prochain, en restitue les principaux résultats et constitue un socle rénové des connaissances. Afin d’apporter des éléments pertinents nécessaires aux réflexions en cours sur les violences conjugales et sur les violences au travail, l’Ined publie en avantpremière le chapitre sur les parcours conjugaux et celui sur les violences dans la sphère professionnelle.

Agenda MARDI 7 JANVIER – Avec le soutien du secrétariat d’État chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, l’équipe de recherches en droit social de l’Université de Lille a créé un MOOC (« massive open online course » ou cours en ligne ouvert à tous) interdisciplinaire visant à sensibiliser le public à prévenir et réagir aux violences sexuelles et sexistes au travail, tout en contribuant à la formation des acteurs de l’entreprise. Retrouver les informations sur ce MOOC qui se déroulera sur cinq semaines. MERCREDI 9 JANVIER – L’Institut Émilie du Châtelet organise un « Café de l’IEC » sur le thème « Les femmes dans la musique vivante au XXIème siècle » avec Claire Gibault, Tullia Morand, cheffes d'orchestre et Hyacinthe Ravet, musicologue. Elles diront à travers leurs parcours et leurs recherches quelle est la place des femmes dans la musique vivante en 2020. Pour en savoir plus sur le site de l’IEC. SAMEDI 18 ET DIMANCHE 19 JANVIER – Pour organiser #NousToutes « dans toutes les villes, dans tous les lycées et toutes les universités pour faire reculer les violences sexistes et sexuelles partout ! », le collectif prévoit un week-end de rencontre à Pantin. Selon les organisatrices, ce week-end sera l'occasion d'échanger, de se former et de s’organiser « pour que la déferlante féministe violette dure toute l'année ». Pour s’inscrire c’est ici ! DIMANCHE 8 MARS – Exceptionnellement, la préparation des actions à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2020, a été lancée au lendemain du 8 mars dernier à l’initiative du Collectif national pour les droits des femmes (CNDF) (veille du 22 août). « Inégalités, précarité, injures, coups, violences gynécologiques et obstétricales, viols, féminicides, fermeture des centres d'IVG et attaques incessantes contre l'avortement » : six assemblées générales rassemblant des centaines de militantes ont déjà eu lieu en vue de préparer une journée de mobilisation massive et offensive sur les thèmes #grèveféministe et #OnArrêteToutes. Retrouver le site dédié.

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Associations GRENELLE – Plusieurs communiqués à signaler le 25 novembre suite aux annonces du Grenelle. Pour le collectif Nous toutes, « la déception est à la hauteur de l'immense attente soulevée ces derniers mois ». Deux jours après la très grosse mobilisation du 23 novembre, souvent qualifiée de « marée violette » dans les médias (photo), les militantes regrettent que le Premier ministre n’ait « pas eu un mot pour les dizaines de milliers de manifestant.e.s qui sont descendu.e.s dans la rue partout en France » et estiment que si « dans son discours, le Premier ministre pose les constats et emploie des mots durs : il parle de « dysfonctionnements majeurs » et de « faillite collective ». Il n’en tire pas les conclusions ». Le collectif se dit déçu mais également déterminée : « Si le gouvernement ne veut pas changer de cap, nous le ferons à sa place ». Pour Osez le féminisme ! : « Le Gouvernement passe à côté de l'urgence de la situation ». Même son de cloche pour une dizaine d’associations et non des moindres (la Fédération nationale des centres d’information des droits des femmes et des familles, la Fédération nationale solidarité femmes, Femmes solidaires, la Fondation des femmes, La Maison des femmes de Saint-Denis, Le Mouvement du Nid, le Planning Familial, Une femme un toit - FIT et la Fédération des acteurs de la solidarité) qui signent un communiqué commun (« Clôture du Grenelle des Violences Conjugales ») et estiment que, « malgré une prise de conscience salutaire, le Gouvernement n’a pas su entendre complètement les associations, particulièrement sur leurs demandes budgétaires ». Le Collectif national pour les droits des femmes (CNDF) enfin, souligne que « les mesures obtenues sont le résultat du rapport de forces construit par les féministes depuis des années et qui s’est concrétisé superbement dans la rue le 23 novembre dernier », mais se demande si « une fois de plus, la montagne n’a pas accouché d’une toute petite souris ? ». PROSTITUTION – Selon l’Amicale du Nid, « La loi du 13 avril 2016 confirme la position abolitionniste de la France qui considère la prostitution comme une atteinte à la dignité des personnes, comme contraire à l’égalité entre les femmes et les hommes, et les personnes prostituées comme victimes du système prostitutionnel – un système fondé sur le patriarcat, sur l’assujettissement de beaucoup de femmes, d’hommes et d’enfants en situation précaire et leur assignation directe au plaisir masculin ». « Qu’est-ce que la prostitution ? Comment repérer les personnes concernées ? Pourquoi et comment en parler avec elles ? Comment les orienter et les accompagner ? ». L’Amicale du Nid vient de publier un guide pratique « Prostitution – Osons en parler » qui apporte des points de repères aux professionnels pour mieux appréhender la prostitution des personnes majeures et mineures. SEXISME – Le 29 novembre, Le Centre Hubertine Auclert a lancé une campagne intitulée « Sexisme, parlons-en ». Grâce à un partenariat avec la chaîne Youtube Rose Carpet, le centre propose aujourd'hui au jeune public un film événement, des flyers, des affiches, un site Internet pour approfondir la réflexion sur ce sujet, un dossier pédagogique pour permettre aux enseignant-e-s de poursuivre le débat et un affichage partout en France. En bref, des outils pour inciter à prendre la parole et échanger autour de #STOPSEXISME !

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CHARTE – L'Association des maires de France (AMF) a souhaité s’engager davantage dans le combat contre les violences faites aux femmes. À cet effet, elle a rédigé une Charte d’engagements, co-signée par la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, dans laquelle elle invite « ses partenaires et ses adhérents à agir sur tous les fronts pour combattre résolument cette réalité insupportable ». SOUTIEN – Relayons deux appels à soutien diffusés récemment. Le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir lance un appel et suggère plusieurs façons de l’aider à poursuivre ses missions de diffusion, de conservation et d’enrichissement du matrimoine audiovisuel. Clara Magazine, le journal du réseau Femmes Solidaires depuis 75 ans, uniquement financé par ses abonné.e.s, prépare une nouvelle formule pour le 8 mars prochain et lance un financement participatif pour « faire vivre une presse indépendante, progressiste et féministe ». RETRAITES – Difficile de savoir si les femmes seront les « grandes gagnantes » ou les « grandes perdantes » de la réforme des retraites engagée par le gouvernement. Du côté des associations, ou de certains syndicats, la cause est entendue. Un collectif de seize femmes, syndicalistes, féministes et économistes, dont Osez le Féminisme ! dénonce l’aggravation des inégalités de pensions entre hommes et femmes qu’engendrerait un système de retraite par points dans une tribune publiée par Le Monde le 29 novembre « La réforme des retraites pénalisera encore plus les femmes ». Dans une autre tribune, publiée par Libération le 28 novembre, le Laboratoire de l’égalité juge qu’« une réflexion de fond s'impose pour porter la grande cause nationale du quinquennat Macron ». « La réforme des retraites doit être un outil d’égalité femmeshommes », estime le Laboratoire. Dans un communiqué du 5 décembre, le collectif Georgette Sand « condamne fermement la position du gouvernement. En précarisant encore davantage les populations fragiles sur le marché du travail, le système de retraite à venir pénalisera les femmes qui souffrent déjà des modes de calcul actuels », indique le collectif qui s’interroge : « Faut-il s’appeler George pour avoir une bonne retraite ? ». Enfin, le Centre Hubertine Auclert (Cybertine #185 du 12 décembre), par la voix de sa présidente, Marie-Pierre BADRÉ se veut « pragmatique » : « aujourd’hui, l’écart de pensions entre les femmes et les hommes est de 42 % ! Un gouffre qui découle directement des inégalités de revenus et de carrières entre femmes et hommes : travail à temps partiel, interruptions de carrières liées à la maternité, rémunération 19 % plus faible que celle des hommes, etc. Le jugement est sans appel : les racines sont profondes et systémiques. Il est donc urgent de mener - en amont - une politique volontariste en faveur de l’égalité salariale ET professionnelle ! En cette fin d’année mouvementée, espérons que ces inquiétudes seront entendues… ». On pourra également lire l’analyse de la CGT sur ce thème : « Retraites des femmes : il faut en finir avec les inégalités ». CARTES – Et non, la Mère Noël n’habite pas dans le Grand Nord, mais au Centre Hubertine Auclert. Le CHA propose en effet deux jeux de cartes féministes : « Les Femmes sortent de l’ombre » (50 portraits de femmes qui se sont illustrées dans tous les domaines, à toutes les époques et sur les cinq continents) et « Tu la connais ? » (pour faire découvrir aux enfants et aux plus grand.e.s des femmes ayant marqué l’histoire). De quoi contribuer à mettre en lumière les femmes oubliées de l’histoire.

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Revue de presse Impossible de restituer dans ces pages l’ensemble des retombées presse et médias sur nos différents sujets depuis notre dernière veille du 18 novembre. Voici une courte sélection. GRENELLE – On compte sept dépêches de l’Agence France Presse publiées le 25 novembre, plus de 40 articles de la presse écrite et près de 300 articles de presse en ligne : la visibilité du Grenelle des violences conjugales a été élevée. Résumons : la plupart des médias relèvent la déception des associations en ce qui concerne les revendications budgétaires. Ils expriment néanmoins l’avancée législative que représente ce Grenelle et relèvent la question de la levée du secret médical fortement controversée. On note aussi que Marlène SCHIAPPA est décrite comme la personnalité politique qui permet le changement. Le Monde (25 novembre) en particulier, fait paraître un portrait élogieux de la ministre. Libération (26 novembre) a rencontré la ministre, et sous le titre « Marlène SCHIAPPA : une pour toutes », décrit la secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, qui vient juste de fêter ses 37 ans, comme « hyperactive guillerette, dévoreuse insomniaque et surdouée de la com ». Plusieurs journaux ont fait leur une à l’occasion de la grande marche du 23 novembre qui a été un succès avec des manifestations importantes partout en France et près de 50 000 personnes rassemblées à Paris. L’Humanité se distingue par son traitement en profondeur du dossier : le quotidien consacre ses une et de nombreuses pages aux violences conjugales, aux féminicides et à la « marée violette » du 23 novembre (éditions des 22 et 25 novembre et L’Humanité dimanche du 21 novembre). Le journal a également publié plusieurs pages de débats : « Quelle action efficace contre les violences conjugales ? » (6 novembre) et « Les mesures du Grenelle des violences conjugales seront-elles suffisantes ? » (19 novembre).

UBER – Sur les réseaux sociaux, le hashtag #UberCestOver met en avant des témoignages de personnes ayant été agressées sexuellement par des chauffeurs Uber. À lire sur HuffPost : « Le hashtag qui dénonce les agressions sexuelles par des chauffeurs Uber ». Notons que Marlène SCHIAPPA a convoqué Uber pour s'expliquer sur les plaintes d'agressions sexuelles contre certains chauffeurs. ESCLAVAGE – Sous le titre « 40 millions d’esclaves dans le monde », le quotidien Le Monde du 2 décembre a publié une enquête sur l’état de l’esclavage dans le monde. Les conclusions des journalistes sont les suivantes : les femmes et les enfants paient le plus lourd tribut en matière de mariages forcés et d’exploitation sexuelle. PATERNITÉ – « Dans L’Instinct paternel, plaidoyer pour des nouveaux pères, la sociologue Christine CASTELAIN-MEUNIER voit l’avènement d’une génération de plus en plus engagée dans l’éducation. Mais l’égalité avec les mères est encore loin et le congé paternité français reste l’un des plus courts d’Europe » (« Paternité : ça avance pépère », Libération du 3 décembre). VOILE – Sous le titre « Le vivre-ensemble en danger. Que cache le débat sur le voile ? », L’Humanité du 21 novembre consacre ses pages « débats » au retour du voile dans le débat public « Prenant prétexte du foulard de musulmanes, les polémiques identitaires ont été envenimées par les semeurs de haine », estime le journal qui se questionne : « Comment en sortir ? ». C’est « Une fièvre insensée et un piège », juge en particulier Pierre DHARRÉVILLE, député PCF des Bouches- du-Rhône.

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FÉMINICIDES – Sous le titre « ONU Femmes demande à la France d'inscrire le féminicide dans le Code pénal », France info indique le 21 novembre que selon la présidente d'ONU Femmes France, « faire reconnaître le féminicide dans la loi est une étape absolument fondamentale dans la quête de justice ». Sous le titre « Féminicide : mot masculin qui tue », Le Monde du 22 novembre rappelle qu’en France, « plus de 100 femmes meurent chaque année tuées par leur conjoint ou ex-conjoint », et relève que « ce terme spécifique n’est apparu que récemment dans le débat public ». A l’heure où nous bouclons cette veille, plusieurs journaux signalent qu’un 147e féminicide a eu lieu dans notre pays cette année. À Bagneux, un homme de 91 ans a tué sa femme avant de mettre fin à ses jours…

Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) - Service des droits des femmes et de l'égalité entre les femmes et les hommes Veille réalisée avec les outils de la Délégation à l’information et la communication des ministères sociaux (DICOM) - Photos © DR

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