SDFE Veille de l’actualité du 30 octobre 2019

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Direction générale de la cohésion sociale Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes

Veille de l’actualité – 30 octobre 2019

Grenelle des violences conjugales La restitution publique des travaux et des propositions des groupes de travail du Grenelle des violences conjugales s’est tenue le 29 octobre. Afin de proposer de nouvelles mesures, onze groupes ont été créés, regroupant administrations, associations, experts, victimes et familles de victimes. Ils ont travaillé sur les sujets suivants : violences intrafamiliales ; éducation ; santé ; monde du travail ; outremer ; handicap ; accueil en commissariat et gendarmerie ; hébergement ; justice ; violences psychologiques et emprise ; violences économiques. La secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes s’est félicitée des premières pistes présentées comme un « point d’étape » : améliorer le recueil des plaintes des femmes victimes, désarmer leurs compagnons violentes à la première menace, faciliter le signalement des faits par les médecins… Les quelques soixante propositions remises le 29 octobre au gouvernement peuvent « changer la donne », a estimé Marlène SCHIAPPA. Le 16 octobre, une actualité titrée « Une proposition de loi pour agir rapidement contre les violences faites aux femmes » sur le site du Premier ministre soulignait que le texte voté à l’Assemblée nationale (lire page 3) « permettra d’apporter les solutions opérationnelles mais aussi l’outillage adéquat pour permettre à l’ensemble des acteurs judiciaires d’intervenir à temps pour prévenir les violences faites aux femmes et éviter qu'elles ne se reproduisent ». D’autres mesures seront annoncées par le gouvernement à l’issue du Grenelle, le 25 novembre prochain.

Action gouvernementale DPT – Le document de politique transversale (DPT) « Politique de l'égalité entre les femmes et les hommes » annexé au projet de loi de finances pour 2020 a été mis en ligne. Le DPT propose une présentation stratégique de la politique transversale. Cette partie du document expose les objectifs de la politique transversale et les moyens qui sont mis en œuvre pour les atteindre dans le cadre interministériel. On retrouvera également une présentation détaillée de l’effort financier consacré par l’État à la politique transversale pour l’année à venir 2020, l’année en cours (LFI 2019) et l’année précédente (exécution 2018), y compris en matière de dépenses fiscales et de prélèvements sur recettes, le cas échéant ; et une présentation de la manière dont chaque programme budgétaire participe, au travers de ses différents dispositifs, à la politique transversale. MANNEQUINS – Le 18 octobre, Marlène SCHIAPPA a reçu Sara ZIFF, ancienne mannequin et fondatrice de Model Alliance. Dans le contexte de l’affaire Epstein et dans un objectif continu de protection des femmes et des jeunes filles partout où cela est encore nécessaire, le gouvernement entend s’associer aux entreprises partenaires du secteur de la mode et du luxe afin de promouvoir le respect dans les relations de travail entre les agences et les mannequins. La rencontre a donné lieu à la signature d’un accord d’engagement avec plusieurs grandes marques qui s’engagent pour la protection des mannequins (LVMH, Kering, L’Oréal, Chanel).

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RENCONTRES – Les deuxièmes Rencontres de l’Égalité auront lieu autour d’une conférence intitulée « L’écologie, une affaire de femmes ! », le lundi 4 novembre au ministère des Solidarités et de la Santé, en présence de Brune POIRSON, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition Ecologique et Solidaire, Amy BAKER, ambassadrice adjointe du Canada en France, Delphine O, ambassadrice, secrétaire générale Forum Génération Égalité 2020, Fanny BENEDETTI, directrice exécutive d’ONU Femmes France, et Valérie MASSON-DELMOTTE, coprésidente du GIEC. PRÉCARITÉ MENSTRUELLE – Le 17 octobre, Marlène SCHIAPPA a reçu le rapport de Patricia SCHILLINGER, sénatrice du Haut-Rhin (photo), sur la lutte contre la précarité menstruelle. Le 28 mai, à l’occasion de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle, la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes avait confié une mission à la sénatrice (veille du 31 mai). Patricia SCHILLINGER propose d’expérimenter la gratuité de serviettes périodiques et de tampons pour les femmes les plus précaires. La principale proposition est en effet la mise à disposition gratuite de protections menstruelles pour trois catégories de femmes : les sans-abri, les détenues, et les plus jeunes (adolescentes et étudiantes) (Lire également page 6). TRAITE DES ÊTRES HUMAINS – Le 18 octobre, journée européenne de lutte contre la traite des êtres humains, le 2e plan d’action national contre la traite des êtres humains a été annoncé par le gouvernement à l’issue d’un processus de concertation avec les ministères concernés, piloté par la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF) et en lien étroit avec les associations. Le plan réaffirme l’engagement du gouvernement à renforcer la lutte contre la traite des êtres humains. Il se décline en 45 mesures et s’articule autour des priorités suivantes : « Faire entrer le sujet de la traite des êtres humains dans le débat public et sensibiliser les jeunes aux risques d’exploitation » ; « Définir une stratégie d’identification des victimes de traite pour leur assurer une protection et une prise en charge effective » ; « Garantir une protection inconditionnelle aux mineurs victimes de traite » ; « Intensifier le démantèlement des réseaux criminels et la poursuite des exploiteurs » ; « Coordonner l’action publique au niveau local et national » ; et « Renforcer la coopération à l’échelle internationale ». GÉNÉRATION ÉGALITÉ – Marlène SCHIAPPA a participé le 30 octobre à Genève à la convention régionale de l’ONU sur les engagements de la conférence mondiale de Pékin sur les femmes (Pékin + 25) et le forum Génération Égalité (veille du 7 octobre) qui se tiendra en juillet 2020 à Paris. « Nous pouvons, ensemble, construire la première génération de l'égalité, c'est le combat que porte la France dans le cadre de sa diplomatie féministe. Le combat pour les droits des femmes doit revenir au centre de l’agenda international et diplomatique. La France a l’ambition d’en faire une grande cause mondiale ». À cette occasion, la ministre a rencontré la Haute-Commissaire aux droits de l’Homme, Michelle BACHELET, et a salué son action en faveur des droits des femmes et son engagement de longue date en tant que première directrice d’ONU Femmes et première présidente du Chili. Marlène SCHIAPPA a également rappelé, à l’occasion d’un échange avec des représentants de l’Organisation mondiale de la santé, d’ONU Femmes et du Fonds de l’ONU pour la population, que les droits sexuels et reproductifs des femmes sont universels et que le droit à disposer de son corps n’est pas négociable.

Parlement FOOTBALL – Dans un communiqué de presse du 23 octobre, la délégation aux droits des femmes du Sénat, présidée par Annick BILLON (photo), se réjouit des orientations annoncées le 22 octobre 2019 par la FIFA pour développer les compétitions féminines de football, notamment au niveau des catégories Jeunes, et pour renforcer les primes offertes aux joueuses dans le cadre du prochain Mondial féminin de 2023.

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PLF 2020 – La délégation de l'Assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes a procédé à l’examen, le 30 octobre, du rapport (n° 2365) de Isabelle RAUCH sur le projet de loi de finances pour 2020 au nom de la délégation. VIOLENCES - PPL PRADIÉ – La proposition de loi visant à agir contre les violences faites aux femmes (devenue proposition de loi visant à agir contre les violences au sein de la famille), votée à l’Assemblée nationale le 15 octobre, après la procédure accélérée engagée par le gouvernement le 16 septembre, a été transmise au Sénat. Le travail de commission a débuté le 16 octobre par le dépôt des amendements en vue de l'élaboration du texte de la commission et la désignation d'une rapporteuse. La discussion en séance publique aura lieu le 6 novembre. Suivre le dossier législatif sur le site du Sénat. EPCI – Stéphane VIRY et plusieurs de ses collègues ont déposé à l'Assemblée nationale le 22 octobre 2019 une proposition de loi visant à améliorer la représentativité des communes et promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes au sein des organes délibérants des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre. BURKINI – Une proposition de loi tendant à interdire le port de vêtements du type burkini dans les piscines ouvertes au public et à y interdire toute discrimination entre les sexes pour les horaires d'ouverture a été déposée au Sénat le 15 octobre par Jean Louis MASSON et plusieurs de ses collègues. VOILE – Une proposition de loi tendant à réagir contre les pratiques communautaristes, telles que le port du voile islamique dans les assemblées des collectivités territoriales et parmi les personnes qui accompagnent les sorties scolaires de jeunes écoliers a été présentée au Sénat le 18 octobre par Jean Louis MASSON, et adopté en scéance publique le 29 octobre. ERRATUM – L'étude universitaire sur la « délégation aux droits des femmes », citée, sans plus de précision, dans notre veille du 14 octobre à l’occasion du sujet sur le 20e anniversaire de la délégation aux droits des femmes du Sénat, concernait en fait... uniquement la délégation de l'Assemblée !

Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes PÉKIN + 25 – Le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes a rendu publique le 30 octobre sa contribution en vue du processus de revue régionale et mondiale des engagements pris par les Etats dans le cadre de la conférence mondiale de Pékin sur les femmes (Pékin + 25), afin de faire entendre une voix additionnelle, incluant celle de la société civile, en complément du rapport transmis par l’administration française aux services de l’ONU. Le rapport du HCE met en lumière les principaux sujets qui lui paraissent avoir progressé en France depuis cinq ans et pointe également les obstacles, résistances ou défis prioritaires encore existants. Pour le HCE le programme d’action de Pékin et ses 12 domaines critiques constituent une feuille de route pour l’égalité entre les femmes et les hommes et l’autonomisation des femmes qui doit continuer d’orienter l’action, dans un contexte international marqué par des remises en cause des droits acquis par les femmes.

International UNION EUROPÉENNE – Dans son index 2019 sur l'égalité des sexes, publié le 15 octobre, l'Institut européen pour l'égalité entre les hommes et les femmes constate que les progrès pour une égalité effective sont « très lents » et que l’Europe est « bien loin du compte », en particulier pour ce qui est de l'accession des femmes aux postes de pouvoir. L'indice d'égalité entre les femmes et les hommes de l'Union n'a augmenté que d'un point depuis l'édition 2017, à 67,4. La Suède reste en tête, avec 83,6 points, suivie du Danemark avec 77,5 points.

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COMMISSION – La Commission européenne a dépassé l'objectif fixé en 2014 par le président JeanClaude JUNCKER (président sortant) d'obtenir, avant la fin de son mandat, que la part des femmes dans le personnel d'encadrement intermédiaire et supérieur soit de 40 %. Selon les données les plus récentes, 41 % des postes d'encadrement à tous les niveaux sont actuellement occupés par des femmes, contre 30 % au début du mandat du président, ce qui représente une augmentation de 37 %. Retrouver l’article sur le site de la commission. Signalons également que le 1er novembre, Christine LAGARDE prendra la tête de la Banque centrale européenne (BCE), « sans doute le poste le plus exopsé de sa carrière » (Le Monde du 31 octobre « Christine Lagarde euro star »). SÉCURITÉ – Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté le 29 octobre une résolution demandant aux États membres de favoriser l’inclusion et la participation pleines et véritables des femmes aux pourparlers de paix dont elles continuent d’être exclues. Adoptée par le Conseil à l’unanimité de ses membres, la résolution souligne que l’inclusion et la participation des femmes dans les processus de paix doivent être réalisées « dès le début et sur un pied d’égalité avec les hommes » et qu’elles doivent se produire « aussi bien au sein des délégations des parties aux négociations que dans les mécanismes mis sur pied aux fins de l'application et du suivi des accords ».

Études et statistiques TRAJECTOIRES – INSEE Analyses n° 48 publié le 10 octobre est titré « Les trajectoires professionnelles des femmes les moins bien rémunérées sont les plus affectées par l’arrivée d’un enfant ». Selon l’Institut, l’arrivée d’un enfant se traduit par des pertes de revenu salarial pour les mères par rapport à la situation contrefactuelle dans laquelle elles n’auraient pas eu d’enfant, mais pas pour les pères. Elle conduit les femmes à réduire leur activité ou à l’interrompre, parfois définitivement : ces décisions d’offre de travail sont responsables d’une diminution de 20 % de leur revenu salarial cinq ans après l’arrivée d’un enfant. Leur salaire horaire diminue d’environ 5 % par enfant, une baisse qui persiste pendant au moins cinq ans après la naissance. Au contraire, l’arrivée d’un enfant n’a quasiment aucun impact sur les hommes, hormis sur les mieux rémunérés d’entre eux qui augmentent leur activité.

Agenda DU LUNDI 4 AU MERCREDI 6 NOVEMBRE – Forces Femmes organise « Les Rencontres des Entrepreneuses en Action » à Paris, trois journées gratuites dédiées à l’entrepreneuriat au féminin qui s’adressent à toutes les femmes ayant un projet de création, sans critère d’âge, qu’elles en soient à la phase de réflexion ou à celle du développement d’activité. Des rencontres, des ateliers, des cafés réseaux, un programme varié qui permettra à toutes les porteuses de projet de trouver des réponses à leurs questions. On y parlera bien sûr du « Prix des Entrepreneuses by Forces Femmes ». Le prix s’adresse à toute cheffe d’entreprise (y compris en micro) de plus de 45 ans, ayant un premier exercice comptable, avec 15 000€ de dotations financières à la clé. Les candidatures sont à compléter en ligne avant le mercredi 20 novembre. JEUDI 7 NOVEMBRE – L’Institut Émilie du Châtelet organise une représentation exceptionnelle « Les Guérillères » de Monique WITTIG, romancière et essayiste. Une « épopée poétique d’une figure éminente du MLF, où le langage permet à une communauté de femmes de se réapproprier leur corps et leur histoire ». La performance proposée sur « Les Guérillères », n’est pas seulement un geste artistique, mais se veut être un hommage aux pionnières qui ont œuvré pour les droits des femmes.

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SAMEDI 9 NOVEMBRE – Dans le cadre des 7e rencontres annuelles sur « la richesse de la diversité », l'association MOSAIC organise en lien avec l'État et la Ville de Clermont-Ferrand, un colloque sur « l'égalité femmes-hommes mythe ou réalité ? », les droits des femmes, une histoire, un mouvement, qui façonnent et changent la société. Le colloque se déroulera autour de 3 tables rondes : « Droits des femmes : une histoire de combats » ; « L'égalité entre les femmes et les hommes : le défi du XXIe siècle » ; et « Femmes d'ici et femmes d'ailleurs : quelles places et quels combats ? ». MARDI 12 NOVEMBRE – La Délégation aux droits des femmes et à l’égalité du Conseil économique, social et environnemental, consacre sa séance plénière à la présentation de l’étude intitulée « Droits sexuels et reproductifs en Europe : entre menaces et progrès ». La présentation sera faite par Véronique SÉHIER, rapporteure au nom de la délégation présidée par Emelyn WEBER. MERCREDI 13 NOVEMBRE – Les Causeries du Centre Hubertine Auclert entament un nouveau cycle autour du thème « Pop-culture : une nouvelle vague féministe ? ». Dans quelle mesure la pop-culture véhicule-elle des messages féministes ou bien au contraire renforce-t-elle les stéréotypes sexistes ? Trois intervenantes et expertes auront pour mission d'interroger l'impact actuel du cinéma grand public, des séries, de la bande dessinée, etc. sur nos vies... Au prisme de l'égalité femmes-hommes ! JEUDI 14 NOVEMBRE – À l'occasion de ses vingt ans, la revue Travail, genre et sociétés organise un colloque international pour échanger autour de son projet intellectuel, résumé dans les trois mots de son titre : « On n'a pas tous les jours vingt ans. Travail, genre et sociétés, 1999-2019 ». JEUDI 14 NOVEMBRE –Virginia WOOLF est connue pour ses écrits féministes et modernistes, mêlant écriture romanesque, poétique et pamphlétaire. Le Centre d’écriture et de rhétorique et le Programme de recherche et d’enseignement des savoirs sur le genre (PRESAGE) de Sciences Po proposent une discussion autour de son œuvre, « Écrire, traduire : Virginia Woolf, les femmes et la littérature », avec Marie DARRIEUSSECQ, titulaire de la Chaire d’écrivain en résidence de Sciences Po, et Anne BESNAULT, maîtresse de conférences à l’Université de Rouen. DU VENDREDI 15 au DIMANCHE 24 NOVEMBRE – L’association d'aide, de défense homosexuelle, pour l'égalité des orientations sexuelles (ADHEOS) organise, dans le cadre notamment d'un financement DILCRAH, le « Premier Festival du film LGBT » à Saintes et à Angoulême. Seront présentés 11 films issus du monde entier sélectionnés pour parler de la thématique LGBT à travers le cinéma, afin de contribuer à faire reculer l'ignorance et les LGBTphobies dans la région. LUNDI 18 NOVEMBRE – Le Mouvement du Nid-France organise un événement intitulé « Prévenir la violence prostitutionnelle contre les femmes et les enfants » dans le cadre de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes. L’association y présentera ses nouvelles vidéos de prévention, aux côtés d’expertes et experts du domaine et de survivantes de la prostitution, qui s’exprimeront sur le continuum des violences enfants et adultes, prostitution et violences faites aux femmes. MERCREDI 20 NOVEMBRE – Valérie PÉCRESSE, présidente de la région Île-de-France, et Marie-Pierre BADRÉ, présidente du Centre Hubertine Auclert, déléguée spéciale en charge de l'égalité femmeshommes, conseillère régionale, organisent une rencontre dans le cadre du grenelle des violences faites aux femmes « Comment améliorer les conditions du dépôt de plainte pour les femmes victimes de violences ? » Cette rencontre vise à analyser les difficultés rencontrées et identifier des pistes opérationnelles d’amélioration. Pour cela, des avocat-e-s, des services de police et de gendarmerie et des intervenant-e-s issu-e-s du secteur associatif seront invité-e-s autour de deux tables rondes : « Plaintes et interventions au domicile pour violences conjugales : où en est-on aujourd’hui de l’accueil des victimes de violences conjugales et/ou sexuelles ? » et « Quelles bonnes pratiques pour une meilleure protection des victimes de violences conjugales et/ou sexuelles ? »

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Associations MARCHES – Le 16 septembre dernier, avec À places égales, 70 personnes ont réfléchi aux enjeux « des marches exploratoires pour la tranquillité et la sécurité des femmes ». Ces marches, qui viennent du Canada et d’Amérique Latine, sont pratiquées aujourd’hui fréquemment en France - 12 ont été réalisées à Paris depuis 2014, et beaucoup d’autres en France, notamment la nuit. Elles sont emblématiques de la démocratie participative en favorisant une ré-appropriation d’espaces urbains souvent vécus comme peu amènes au quotidien. Elles s’inscrivent pleinement dans le Droit à la ville et elles ont pour objectif principal de favoriser la réappropriation de l’espace public par les femmes, renforcer leur liberté de circuler. RURALITÉ – « Depuis 2007, l'ONU met à l'honneur les femmes rurales chaque 15 octobre, à travers une journée internationale », rappelle Marie-Pierre BADRÉ, présidente du Centre Hubertine Auclert, à la une de la Cybertine #182 du 17 octobre. « Lorsqu'on parle d'elles, on se représente - et c'est légitime - le travail invisible de celles qui fournissent 43 % de la main-d'œuvre agricole dans les pays en développement. On pense moins aux inégalités qui affectent les femmes en France... Et en IDF où 57 % des communes sont rurales ! Pourtant, saviez-vous que près de 6 000 agricultrices travaillent dans l'exploitation de leur conjoint sans aucun statut, aucune couverture sociale et aucun droit à la retraite en France ? Qu'un seul gynécologue exerce en zone rurale auprès d'une population de 100 000 habitant-e-s (contre 14 en zone urbaine) ? Que seules 3 femmes sont présidentes sur les 43 intercommunalités franciliennes ? » Et de rappeler que le CHA a publié un rapport « Femmes et ruralité » (veille du 19 juillet) pour proposer 14 mesures phares pour pallier à cette réalité méconnue : les femmes en milieu rural sont plus fortement victimes d’inégalités que dans le reste du territoire... TRANSPORTS – À la veille de la deuxième ouverture nocturne du métro parisien, Osez le Féminisme! a dévoilé le 18 octobre les résultats inédits de l’enquête de sa campagne #WagonSansCouillon (veille du 16 septembre) pour lutter contre le harcèlement sexiste et les violences sexuelles dans les transports. Avec 2 288 réponses, le constat est sans appel, les violences masculines sont massives, répétées et impunies : seulement 1,1 % femmes n’ont jamais subi aucune violence dans les transports. L’enquête souligne en effet des violences masculines sont massives et fréquentes, montre qu’en cas de harcèlement sexiste ou de violences sexuelles, c’est l’impunité pour les agresseurs, et démontre qu’à défaut de mise en œuvre de politiques concrètes et de sanctions réelles contre les agresseurs, les femmes se débrouillent comme elles peuvent… L’association réclame donc « une politique efficace de lutte contre les violences masculines dans les transports ». PRÉCARITÉ MENSTRUELLE – Georgette Sand a lancé en France le débat sur la précarité menstruelle en 2015 en demandant la suppression de la fiscalité inique taxant les produits menstruels comme des produits de luxe et non des biens de première nécessité et obtenu le passage de la TVA de 20 % à 5 % de celle qu'on a alors surnommée la « taxe tampon » (veilles des 31 octobre, 25 novembre et 18 décembre 2015). L’association était invitée le 16 octobre au secrétariat d'état à l'égalité entre les femmes et les hommes et à la lutte contre les discriminations pour assister à la remise du rapport de la sénatrice Patricia SCHILLINGER sur l'état de la précarité menstruelle en France (voir page 2). Dans un communiqué du 17 octobre, Georgette Sand se félicite ; avec humour et un peu d’ironie, « de son apport au rapport » et revient sur ses revendications concrètes en la matière.

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PLANNING FAMILIAL – Le 30e congrès du Planning Familial intitulé « #OnEstLePlanning - Un mouvement pour l’émancipation et la transformation sociale - Féministe, participatif et inclusif ! » s’est déroulé à Niort du 25 au 27 octobre. Dans un communiqué final, le mouvement se dit fier d’être « politique, féministe, d’éducation populaire (…) de transformation sociale, pour une société juste, laïque, inclusive et égalitaire ». Et d’ajouter que, « sans esquiver les débats, le congrès a réaffirmé les valeurs fondamentales du Planning et leur mise en pratique avec l’accueil inconditionnel de toutes les personnes et leur inclusion dans le mouvement, sur le terrain comme dans les instances de gouvernance. C’est un mouvement plus fort qui ressort de ce congrès, décidé à défendre les orientations votées et des valeurs qui essuient des attaques permanentes. » Signalons également le communiqué de presse du Planning du 17 octobre « Un projet de loi polonais menace la sécurité des enfants et la protection des femmes contre les violences ». CNIDFF – Le 14 novembre, la Fédération nationale des CIDFF organise une présentation de son « Rapport sur la situation des femmes informées par les CIDFF suivi de 27 propositions contre la précarité des mères isolées ». Au travers des données statistiques enregistrées par les 106 CIDFF, la Fédération Nationale des CIDFF dispose d’informations permettant de rendre compte de la situation des femmes reçues dans leurs 1 724 permanences d’accueil et d’information réparties sur tout le territoire pour accueillir le public, l’informer dans les domaines de l’accès au droit, de la lutte contre les violences sexistes, du soutien à la parentalité, de l’emploi, de la formation professionnelle et de la création d’entreprise, de l’éducation citoyenneté, de la sexualité et de la santé. Cette étude s’appuie sur l’analyse de 142 146 fiches statistiques anonymes, soit 142 146 femmes, reçues au cours de l’année 2018. Pour s’inscrire à la présentation, c’est ici. GRENELLE – Dans un communiqué de presse du 30 octobre titré « Grenelle violences conjugales : premières mesures, premières interrogations », le Collectif national pour les droits des femmes (CNDF) s’interroge sur les premières mesures qui seront prises dans le cadre du Grenelle contre les violences conjugales. « Celles-ci montrent, par défaut, l’absence d’une réelle prise en charge de ces violences jusqu’à maintenant et la non application des lois existantes », estime le CNDF. Le collectif, et plus de cinquante autres organisations associatives, syndicales ou politiques, préparent la grande marche féministe samedi 23 novembre à l’occasion de la journée internationale du 25. La mobilisation bat son plein. Dans une tribune publiée le 22 octobre sur le site de France Info sous le titre « Nous porterons la voix de celles qui ne peuvent plus parler », 150 personnalités se joignent au mouvement, « pour en finir avec les féminicides et les violences sexistes et sexuelles ». Le jeudi 7 novembre, aura lieu une grande soirée #NousToutes, en présence de plusieurs personnalités, pour préparer les dernières semaines de mobilisation avant la marche du 23 novembre. Ensuite, Nous Toutes organisera un petit-déjeuner de presse le mardi 12 novembre à la cité de l’égalité et des droits des femmes en prévision de la marche. Signalons enfin la réaction - virulente - de l’association aux annonces de Marlène SCHIAPPA concernant le budget consacré aux droits des femmes et à l’égalité (veille du 14 octobre) et à la publication du document de politique transversale (lire page 1). #NousToutes a ainsi mis en ligne un « Décryptage du budget dédié à l’égalité femmes – hommes ».

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Publications SYNDICALISME – À signaler la parution aux éditions de l’Atelier de Féministe, la CGT ? Les femmes, leur travail et l’action syndicale de Sophie BINET, Maryse DUMAS, Rachel SILVERA. Dans cet impeccable petit ouvrage, les trois auteures, de générations et de trajectoires diverses, tentent « d’interroger les questions de genre et les leviers dont dispose aujourd’hui le syndicalisme pour s’emparer de ces enjeux. Ce livre se veut un outil militant de débat et de formation pour aider à l’appropriation du syndicalisme féministe dont se revendique la CGT et à la mise en lien des luttes sociales et des luttes féministes ». Pour continuer et amplifier le combat féministe de la CGT, l’ouvrage dresse un état des lieux sans concessions de la place des femmes dans le syndicalisme, en s’appuyant sur une expérience syndicale concrète, forte d’échanges et de débats, et en retraçant les points de vue et les expertises de trois femmes de générations et de parcours différents. Signalons à cette occasion, l’article publié dans L’Humanité Dimanche du 26 septembre sur « un magazine féministe qui a marqué son époque » : Antoinette, le magazine mensuel de la CGT destiné à un lectorat féminin de 1955 à 1989. « Antoinette, féminin, syndical et unique », pour L’Humanité, il fut « révélateur de l’histoire des femmes dans le CGT, de la condition des femmes des classes populaires tant au travail que dans la société ».

Culture LITTÉRATURE – « Alors que la saison des prix littéraires est désormais bien avancée, un état des lieux permet de réaliser un constat sinon déplorable, du moins troublant ». Passant en revue quinze sélections de prix littéraires, ActuaLitté a pu découvrir que l’on comptait 112 ouvrages d’hommes, contre 76 de femmes et fait le point le 18 octobre dans un article titré « Sexisme ordinaire en 2019 : les auteures, exclues des prix littéraires ». HALLOWEEN – Coloquintes, pastèques, citrouilles ? Trop simple ! Alors que plusieurs sites dénoncent à l’occasion d’Halloween, la fête des morts, les clichés sexistes ou racistes dans les costumes proposés en ligne, certaines imaginent qu’Halloween se transforme en « fête féministe » (« Sorcières ? Soeurcières ! Entendez-nous, les terribles féministes, réunies en sabbat... », s’amuse Osez le féminisme !). L’article évoque nettement l’ouvrage de Silvia FEDERICI, universitaire étatsunienne, militante féministe radicale, Caliban et la Sorcière. Femmes, corps et accumulation primitive (Entremonde), dans lequel elle revisite ce moment particulier de l’histoire qu’est la transition entre le féodalisme et le capitalisme, en y introduisant la perspective particulière de l’histoire des femmes. On signalera aussi à cette occasion Les sorcières. Une histoire de femmes (France Culture-Michel Lafon) dans lequel Céline DU CHÉNÉ « éclaire le cheminement qui a conduit à la réhabilitation de ces créatures maudites » (Le Monde du 31 octobre sous le titre « Sorcières, même plus peur ! »). Enfin, de son côté, Terra Femina a inventé « 5 costumes féministes pour être la plus badass à Halloween », dont celui de la servante écarlate, « devenu un symbole mondial de lutte pour les droits des femmes ». Tiré du roman The Handmail's Tale, la série télé raconte « le destin glaçant de femmes démises de leur statut de citoyennes dans une société ultra-patriarcale » (veille du 11 mai 2018).

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Sports JEUX OLYMPIQUES – Le nouveau logo des Jeux olympiques Paris 2024 associe trois emblèmes : la médaille d’or, la flamme et Marianne. Il se veut symbole d’égalité, de partage, et de générosité... « Cet emblème est le premier visage de l’histoire des Jeux. Il traduit la volonté de Paris 2024 d’organiser des Jeux pour les gens et avec les gens », indique le site des JO Paris 2024. Patatra ! Libération du 21 octobre sent venir la critique : « le visage d’une Marianne dont la féminité est soulignée par une paire de lèvres à la pulposité qui pourrait s’avérer polémique ». De fait, les critiques ont fusé sur les réseaux sociaux et une pétition est déjà en ligne pour demander son retrait.

Revue de presse FEMMES DE CHAMBRE – Sous le titre « Journées infernales d’une femme de chambre », Alternatives économiques revient le 23 octobre sur la multiplication des grèves de femmes de chambre dans les hôtels. Selon le magazine économique, « elle s’explique notamment par la vague d’externalisation qui touche le secteur depuis vingt ans. Choisie par les patrons pour faire des économies, cette soustraitance précarise les salariées et accélère les cadences ». SPORTS – Sous le titre « Les femmes arbitres dans les sports collectifs. Un combat pas encore gagné », Le Monde du 24 octobre explique qu’on reproche au football d’être le mauvais élève en matière de parité dans l’arbitrage. « Mais qu’en est-il dans les autres sports collectifs ? », se questionne Le Monde. De son côté, L’Humanité s’interroge sur « La lente et difficile féminisation de la course au large » (seules 10 femmes ont pris le départ de la Transat Jacques Vabre, sur 118 concurrent.es). VOILE – Quelques pièces à rajouter au dossier « voile » (non exhaustif). « Le voile est sexiste et obscurantiste », un appel de 101 musulman.es de France dans Marianne du 24 octobre ; et les témoignages publiés par Le Monde : « Madame, vous ne partirez pas avec votre foulard ! » (24 octobre) et « La parole aux femmes » (29 octobre). Dans la même édition, signalons la tribune du chercheur Chaïb BENAÏSSA : « Le cliché de la femme voilée portant l’agenda caché d’un islam politique ne correspond pas au réel », et l’entretien avec Nilüfer GÖLE, sociologue, : « Le voile a changé de signification »… Enfin, citons Marlène SCHIAPPA dans Le Figaro du 31 octobre : « Le voile n'est pas un « vecteur d'émancipation » pour les femmes ». GRENELLE – Suite au bilan d’étape du Grenelle des violences conjugales (lire page 1), dans l’ensemble, les médias du 30 octobre dévoilent les pistes proposées par les groupes de travail de manière factuelle, insistant tout le même sur les mesures saluées par Marlène SCHIAPPA, comme Libération ou Le Monde. Parmi elles figurent notamment la réquisition des armes à feu des auteurs de violences, l’accueil des victimes dans les commissariats et gendarmeries et la « méthodologie précise » souhaitée par la ministre pour les forces de l'ordre, l’évolution du secret médical ou encore la définition des violences psychologiques. Quelques médias, plus critiques, relaient la déception des associations et des militantes féministes qui dénoncent des insuffisances. La proposition concernant l’évolution du secret médical génère quelques critiques. La création d’une « incrimination du suicide forcé comme circonstance aggravante » a particulièrement retenu l’attention de certains médias (L’Express, France inter, France Info) qui soulignent que des experts évaluent à 217 le nombre de femmes victimes de « suicides forcés » (voir veille du 22 août). C’est dans une interview à La Croix (29 octobre) que Marlène SCHIAPPA avait évoqué ces premières pistes. « De bonnes intentions mais pas d’action » titre L’Humanité. Pour le quotidien, les mesures présentées par les groupes de

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travail constituent un « catalogue de bonnes intentions ». Le Figaro estime que les pistes présentées par la secrétaire d’État visent davantage à « punir » qu’à prévenir. Les médias (Europe 1, France Info…) reviennent aussi sur l’insatisfaction des militantes féministes qui dénoncent le manque de moyens qui accompagnent ces propositions. En revenant un peu en arrière, signalons que les Actualités sociales hebdomadaires (ASH) titrent le 28 octobre sur « L'alcool, le « grand absent » du Grenelle contre les violences conjugales ». Selon les ASH, « un Collectif d’associations de proches de malades alcooliques et des spécialistes de l'addiction rappellent que l'alcool reste l'une des causes premières des violences faites aux femmes, et réclament des mesures adaptées ». Un sujet repris sur France Info : « Violences conjugales : l'alcool est-il un facteur trop négligé ? » Il faut bien sûr aussi citer la grande enquête sur les « féminicides » annoncée à la une du Monde daté du 22 octobre, qui révèle, « face aux signaux d’alerte, les ratés et l’indifférence des forces de l’ordre », ou cette étude inédite du parquet général de la cour d’appel d’Aix, que s’est procurée le quotidien (25 octobre), qui détaille les carences judiciaires dans la prévention et démontre, une fois de plus, que « l’homicide ou la tentative est la suite d’un comportement violent récurrent »… Signalons aussi les articles sur le projet de loi de finances en débat (lire page 1 et 7) : « Ce que recouvre le milliard d’euros alloué au budget à l’égalité entre les femmes et les hommes » (Le Monde du 17 octobre), qui souligne que le Document de politique transversale (DPT) annexé au projet de loi de finances montre que la hausse du budget consacrée à cette politique transversale s’appuie principalement sur l’augmentation de fonds alloués aux pays en développement ; et « Budget consacré à l'égalité : le milliard, vraiment ? » (Libération du 17 octobre) qui explique « dans le détail, qui vient d’être rendu public, le compte n’y est pas ». Enfin, signalons le reportage de Libération (23 octobre) sur les pochoirs féministes qui fleurissent actuellement dans nos rues : « L’histoire des trottoirs raconte des petits bouts de notre société ». Le journal a accompagné « une cinquantaine de militantes féministes (qui) se sont retrouvées pour écrire des revendications dans Paris. Une manière d'investir la rue, majoritairement masculine la nuit ».

Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) - Service des droits des femmes et de l'égalité entre les femmes et les hommes Veille réalisée avec les outils de la Délégation à l’information et la communication des ministères sociaux (DICOM) - Photos © DR

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