SDFE Veille de l’actualité du 06 septembre 2019

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Direction générale de la cohésion sociale Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes

Veille de l’actualité – 6 septembre 2019

Lancement du Grenelle contre les violences conjugales Le 3 septembre, Edouard PHILIPPE, Premier ministre, a ouvert le Grenelle contre les violences conjugales en présence de nombreux ministres, des associations et des proches de victimes. Cette démarche se terminera le 25 novembre, journée internationale contre les violences faites aux femmes. Dans son discours à Hôtel de Matignon, évoquant des femmes qui « meurent étranglées, poignardées, brûlées vives, rouées de coups. Tous les deux ou trois jours. Parfois sous les yeux de leurs enfants, parfois en pleine rue », le Premier ministre a notamment déclaré : « Depuis des siècles, ces femmes sont ensevelies sous notre indifférence, notre déni, notre incurie, notre machisme séculaire, notre incapacité à regarder cette horreur en face. » Il a d’ores et déjà annoncé dix mesures d’urgence dans le cadre de la lutte contre les violences conjugales et les féminicides, à retrouver dans le dossier de presse diffusé à cette occasion. En fin d’après-midi, accompagné de Marlène SCHIAPPA, le Premier ministre a répondu aux internautes lors d’un « Facebook Live ». Une campagne de communication sur le 3919 a été lancée sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Youtube…) pour accompagner le lancement du Grenelle. Dans les jours qui ont suivi et précédé le lancement du Grenelle, la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes a multiplié les interventions dans les médias (lire page 8). Elle a notamment expliqué que « jusqu’au 25 novembre, journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, partout sur le territoire, dans l’Hexagone et en Outre-Mer, nous organiserons des groupes de travail thématiques avec les experts et les victimes pour faire émerger des solutions concrètes, efficaces et accessibles à toutes ». Le matin du 3 septembre, elle a accompagné Emmanuel Macron lors d’une visite dans une permanence du 3919 pour discuter avec les professionnelles et entendre des victimes. Ce déplacement avait notamment pour but de mieux faire connaître la plateforme téléphonique d’accueil des victimes de violences conjugales. On note également que la Lettre du Service public du 5 septembre consacre un sujet au « numéro de téléphone pour les femmes victimes de violence ». Enfin rappelons que, le 29 août, Marlène SCHIAPPA avait annoncé le lancement d’un fonds spécial d’un million d’euros pour les associations locales de terrain. Sa modélisation est lancée dans trois régions (Pays de la Loire, Hautsde-France, Bourgogne-Franche-Comté). L’argent sera attribué en concertation avec les acteurs locaux.

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Action gouvernementale G7 – Le président de la République s’est donné pour objectif de créer une coalition d’États engagés dans le Partenariat de Biarritz pour l’égalité femmes-hommes. Et il a réussi : tous les États du G7 sans exception mais également le Chili, l’Australie, l’Inde, le Sénégal et le Rwanda, s’engagent à mettre en œuvre une loi basée sur les recommandations du Conseil consultatif pour l’égalité femmes-hommes. Ce succès diplomatique est l’aboutissement de la diplomatie féministe volontaire portée par Jean-Yves LE DRIAN et Marlène SCHIAPPA menée par la France depuis des mois. C’est un résultat international positif, mais aussi au niveau national : il se traduira en France par une loi pour l’émancipation économique des femmes. Afin d’engranger de nouveaux soutiens hors du G7, les membres du Conseil se réuniront une dernière fois lors de l’Assemblée générale des Nations Unies (qui se déroulera du 24 au 30 septembre) pour un évènement de haut-niveau montrant la continuité de l’action française pour les droits des femmes. Les documents relatifs au Partenariat de Biarritz pour l’égalité entre les femmes et les hommes et la déclaration sur l’égalité entre les femmes et les hommes et l’autonomisation des femmes ont été mis en ligne sur le site de l’Élysée. Enfin, notons qu’un évènement de suivi sur la mise en œuvre des engagements de Biarritz, et d’élargissement de la coalition, sera organisé lors du Forum Génération Égalité en juillet 2020 à Paris (voir ci-dessous). GÉNÉRATION ÉGALITÉ – Vingt-cinq ans après la quatrième conférence mondiale sur les femmes, qui a fait date, et l’adoption de la déclaration et du programme d’action de Pékin, le Forum Génération Égalité prendra la forme d’un rassemblement mondial pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Organisé par ONU Femmes et co-présidé par la France et le Mexique, en partenariat avec la société civile et sous son impulsion, le Forum sera lancé à Mexico, les 7 et 8 mai 2020, et culminera à Paris entre les 7 et 10 juillet 2020. POLITIQUE DE LA VILLE – Le gouvernement lance une expérimentation d’un budget intégrant l’égalité entre les femmes et les hommes appliqué au programme de la Politique de la ville. Une note technique du 7 août 2019 relative à la mise en place d’une approche budgétaire intégrée relative à l’égalité entre les femmes et les hommes dans la programmation des crédits de la politique de la ville a été diffusée aux préfets. Elle rappelle que l’égalité entre les femmes et les hommes constitue un axe transversal des contrats de villes et demande de mettre en place les dispositifs permettant d’analyser si, et comment, la distribution des crédits d’intervention de la politique de la ville contribue à renforcer ou à diminuer les inégalités entre les sexes.

Journal officiel DGCS – Virginie LASSERRE a été nommée Directrice générale de la cohésion sociale (DGCS) au Conseil des ministres du 24 juillet 2019 (décret du 24 juillet 2019 publié au Journal officiel du 25 juillet). Elle remplace Jean-Philippe VINQUANT à la tête de la DGCS à compter du 1er septembre 2019. Sous-préfète, administratrice civile hors classe, Virginie LASSERRE est diplômée de l'Institut d'études politiques de Bordeaux et titulaire d'un diplôme d'étude approfondie d'anthropologie sociale de l'École des hautes études en sciences sociales.

Parlement BIOÉTHIQUES – Le Projet de loi relatif à la bioéthique, déposé le 24 juillet à l’Assemblé nationale, est actuellement en Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique. L’examen du texte débutera le 10 septembre. Le 28 août, plusieurs médias ont annoncé que, selon une disposition du projet de loi, les mentions « mère » et « mère » figureront sur les actes de naissance des enfants nés d'une procréation médicalement assistée (PMA) entreprise par un couple de femmes. Retrouver le dossier législatif sur le site de l’Assemblée nationale.

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ANNIVERSAIRE – À l'occasion des 20 ans de la loi du 12 juillet 1999 créant les délégations aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes, la délégation de l'Assemblée nationale a organisé un événement à l'Hôtel de Lassay le 5 juillet dernier. Les échanges ont été animés par toutes les présidentes de la délégation depuis sa création : Martine LIGNIERES-CASSOU (de 1999 à 2002), Marie-Jo ZIMMERMANN (de 2002 à 2012), Catherine COUTELLE (de 2012 à 2017) et Marie-Pierre RIXAIN (depuis 2017). Une occasion de revenir sur 20 ans d'engagements dans plusieurs sujets mis en ligne sur la page de la délégation. Nous n’avions pas non plus signalé que le 23 juillet, la délégation a adopté son Rapport d'information sur son activité de juillet 2018 à juillet 2019 présenté par Marie-Pierre RIXAIN. C’est le jeudi 10 octobre que la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes du Sénat célèbrera ce vingtième anniversaire. À cette occasion sera remis, à titre honorifique, le Prix de la délégation aux droits des femmes du Sénat destiné à saluer l'engagement d'associations ou de personnalités œuvrant dans le domaine de l'égalité femmes-hommes. VIOLENCES – Deux propositions de loi ont été déposées le 28 août à l’Assemblée nationale par Aurélien PRADIÉ, Valérie BOYER, Christian JACOB et plusieurs de leur collègues. L’une relative aux violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants, et l’autre visant à agir contre les violences faites aux femmes. Les deux textes sont renvoyés à la commission des lois. IVG – Une proposition de loi présentée par Laurence COHEN et plusieurs de ses collègues visant à allonger le délai légal de l'interruption volontaire de grossesse, a été déposé au Sénat le 5 septembre et envoyée à la commission des affaires sociales, sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale. Le texte propose l'allongement du délai légal de deux semaines (de 12 à 14).

Études et statistiques DISCRIMINATIONS – La Revue de IRES n°98 (juillet 2019) publiée par l’Institut de recherches économiques et sociales publie un article titré « Les inégalités se mesurent, les discriminations se constatent » La loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », votée en 2018, cherche à passer d’une obligation de moyens à une obligation de résultats sur les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes. Elle s’appuie sur l’idée que les discriminations pourraient se mesurer, offrant ainsi des quantifications pour piloter l’action. Cet article rappelle qu’en réalité, cette prétention est illusoire d’un point de vue statistique en revenant sur les deux approches les plus souvent mobilisées : les analyses statistiques dites « toutes choses égales par ailleurs » et les testings statistiques. Il explique en quoi ces outils ne permettent pas de quantifier l’ampleur des discriminations, sans en remettre en cause l’intérêt. L’absence de mesure n’oblige pas à renoncer à l’action. Elle doit plutôt être une invitation à la réflexion et aux approches interdisciplinaires qui ne font pas du chiffre la pierre angulaire de la preuve. Signalons également l’article sur « La représentation syndicale des femmes, de l’adhésion à la prise de responsabilités : une inclusion socialement sélective » SCIENCES – Sous le titre « Malaise : au CNRS, les discriminations liées au genre freinent la carrière des femmes », Terrafemina dévoile le 30 août une étude menée par des scientifiques du Laboratoire de psychologie sociale et cognitive (CNRS/Université Clermont Auvergne), du Laboratoire de psychologie cognitive (CNRS/Aix-Marseille Université), et de l’Université de British Columbia (Canada), avec le soutien de la Mission pour la place des femmes du CNRS, publiée dans la revue Nature Human Behaviour le 26 août 2019. : « Même les scientifiques ont des stéréotypes de genre… qui peuvent freiner la carrière des chercheuses ».

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Précision MUTILATIONS SEXUELLES FÉMININES – Nous citions dans notre dernière veille (22 août) les chiffres de Santé publique France publiés dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH n° 21 du 23 juillet 2019 « Estimation du nombre de femmes adultes ayant subi une mutilation génitale féminine vivant en France »). Précisons tout d’abord que l’emploi de « mutilations sexuelles féminines » nous semble préférable à « mutilations génitales féminine ». Par ailleurs, si ces chiffres semblent plus important que les données recueillies en 2007, cette augmentation s’explique en réalité par l’arrivée en France de nouvelles femmes migrantes en provenance de « pays à risque » et par le passage à l’âge adulte des jeunes filles mineures non comptabilisées lors de la précédente estimation. Cette étude actualise en effet les chiffres concernant les femmes de premières générations (femmes nées dans un pays à risque et ayant migré en France). Elle intègre désormais les femmes de deuxièmes générations (femmes nées en France dont l’un au moins des parents est né dans un pays à risque). En outre, ces chiffres viennent conforter la nécessité de mettre en œuvre le Plan national d’action visant à éradiquer les mutilations sexuelles féminines publiés le 21 juin 2019 (veille du 19 juillet).

Agenda JEUDI 12 SEPTEMBRE – « On ne naît pas artiste mais on le devient. Du plus loin qu’on s’en souvienne, l’histoire de l’art a été pensée, écrite, publiée, transmise par des hommes ». Dans le cadre du Programme de Recherche et d’Enseignement des SAvoirs sur le GEnre (PRESAGE) de Sciences Po, une recontre est organisée avec Laure ADLER sur le, thème « Les femmes artistes sont dangereuses ». LUNDI 16 SEPTEMBRE – A places égales, association experte dans la mise en œuvre des marches exploratoires, pour la liberté et la tranquillité des femmes dans l’espace public, organise avec des « marcheuses » parisiennes et franciliennes une conférence intitulée « Regard sur les Marches exploratoires. La participation des habitantes ».

Associations LAÏCITÉ – « L’interférence du religieux dans le sport est incontestablement un sujet d’actualité qui embarrasse tout autant les pouvoirs publics que les dirigeants sportifs ». Dans une tribune publiée par Le Monde des 4 et 5 août (« Le sport, lieu d’apprentissage d’une règle unique »), soutenue par un collectif de personnalités et d’associations, Annie SUGIER, présidente de la Ligue du droit international des femmes, appelle le Comité d’organisation des JO de Paris 2024 à appliquer strictement la lettre de la Charte olympique. G7 – Adéquations (Développement humain durable - diversité culturelle - solidarité internationale égalité femmes hommes) a mis en ligne sur son site un article pour faire un bilan général du G7, et tout particulièrement dans le domaine de l’égalité femmes-hommes, pour présenter ses analyses et les réactions d’organisations de la société civile : « G7, contre G7, quel bilan pour l’égalité femmeshommes ? ». On lira également un bilan de la journée ouverte avec la participation de plus de 150 personnes, militantes féministes, représentantes d’associations, syndicats, groupes et réseaux, du niveau territorial au niveau international : « Contre-sommet G7 "Le féminisme pour changer de cap" ».

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HOMMAGES – Plusieurs rassemblements, actions ou marches blanches ont été organisées en France ces dernières semaines en hommages aux femmes tuées par leurs compagnons ou ex depuis le 1er janvier 2019. Quelques exemples : le rassemblement initié par l'actrice Eva DARLAN organisé le 28 août à place de l’Hôtel de Ville à Paris a reçu le soutien de la mairie de la capitale, les noms de 97 victimes ont été dévoilées sur la façade du monument, alors que les comédiennes Eva DARLAN, Aure ATIKA, Catherine MARCHAL, en présence de Anne HIDALGO, ont lu les prénoms des victimes, et rappelé la manière dont elles ont été tuées… Le 1er septembre, un rassemblement était organisé par #NousToutes place du Trocadéro à Paris. 100 activistes ont porté les noms de 100 femmes assassinées pour « exiger un milliard d’euros dans un plan d’urgence contre les violences ». À Marseille enfin, le 3 septembre, une soixantaine de personnes se sont rassemblées, devant le tribunal, à la mémoire des 101 femmes mortes sous les coups de leurs compagnons colorant en rouge la fontaine du palais pour symboliser le sang des victimes…

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GRENELLE – La Fédération nationale solidarité femmes (FNSF) a élaboré depuis mars 2019, un document issu des remontées des 67 associations de son réseau, des observations recueillies par le 3919 et de ses commissions de travail, à partir des parcours des 35 000 femmes suivies au sein de ses centres d’accueil et d’hébergement et des dizaines de milliers de femmes écoutées au 3919. Le document titré « Contribution au grand débat national et au Grenelle Violences conjugales » présente les priorités de la FNSF. De son côté, la Fédération nationale des centres d’informations sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF) et les 106 CIDFF ont diffusé leur contribution pour le Grenelle lutte contre les violences conjugales : « Propositions de la FNCIDFF dans le cadre du « Grenelle sur les violences au sein du couple ». Dans un communiqué du 5 septembre, le Planning familial fait les comptes et souligne que « nous sommes donc proches du milliard d’euros demandé par les associations si nous voulons une prise en charge à tous les niveaux » (« Grenelle des Violences Conjugales : le Planning sera combatif et vigilant ! »). En amont du Grenelle, notons que le collectif #NousToutes avait diffusé le 29 août un communiqué titré « Grenelle : des paroles, mais où sont les actes ? ». D’autres associations, comme le Collectif national pour les droits des Femmes ou Osez le féminisme, ont publié une tribune le 2 septembre sur le site de L’Humanité : « Les « blacklistées » du Grenelle. Un texte collectif à la veille du Grenelle des violences faites aux femmes ». Osez le féminisme ! a également diffusé un communiqué (« Grenelle : Lutter contre les féminicides est devenu une urgence absolue ») dans lequel l’association rappelle qu’elle avait été en 2014 la première association à mener une campagne nationale « Reconnaissons le féminicide » (voir veilles des 22 avril, 19 septembre, 30 novembre et 23 décembre 2014). Pour OLF « l’urgence est totale et pourtant les engagements, notamment budgétaires, manquent ». Une position qui « traduit la position » de la Coordination française du Lobby Européen des Femmes, indique cette dernière le 5 septembre.

Publications GONDOLE – Causette (septembre 2019) annonce une rentrée littéraire « plus féministe que jamais » et voit même « le féminisme en tête de gondole » ! « Ils et elles sont de plus en plus nombreux·ses à revendiquer une littérature féministe, empoignant des thématiques sociales, historiques, mais aussi physiques ou sexuelles », explique le mensuel plus féminin du cerveau que du capiton. « Deux ans après #MeToo, une quantité de romans traitent de ces questions, avec une rage nouvelle ». Et de présenter sa sélection des livres les « plus enthousiasmants ». À retrouver dans le numéro actuellement en kiosque. NUL·LE·S – Le Féminisme pour les Nul·le·s (First) sort en librairies le 19 septembre. L’ouvrage est placé sous la direction de Danielle BOUSQUET, ancienne présidente du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes. « B.a-ba et idées reçues sur le féminisme, mouvements qui ont marqué son histoire et grands courants de pensée d'hier et d'aujourd'hui, [l’ouvrage] fournit également des clés pour décrypter les inégalités secteur par secteur... et les combattre ! Au menu plus de 50 portraits de féministes, des citations cultes ou qui méritent de l'être, des anecdotes et évènements marquants, ou encore des outils concrets pour féminister votre quotidien et celui de votre entourage ».

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HOMMES – Ivan JABLONKA vient de publier Des hommes justes. Du patriarcat aux nouvelles masculinités (Seuil). Invité récemment par plusieurs médias, l’historien signe l’un des grands essais de la rentrée, un ouvrage qui souhaite poser des questions et ouvrir le débat et tenter de redéfinir la masculinité de notre temps. Selon lui, « il est urgent aujourd’hui de définir une morale du masculin pour toutes les sphères sociales : famille, entreprise, religion, politique, ville, sexualité, langage. Parce que la justice de genre est l’une des conditions de la démocratie, nous avons besoin d’inventer de nouvelles masculinités : des hommes égalitaires, en rupture avec le patriarcat, épris de respect plus que de pouvoir. Juste des hommes, mais des hommes justes ». Ivan JABLONKA avait publié en 2016 Laëtitia (veille du 10 septembre 2016).

Sports JUDO – La judoka française Clarisse AGBEGNENOU a été sacrée championne du monde pour la quatrième fois, le 28 août, à Tokyo (Japon). Elle a battu la Japonaise Miku TASHIRO, au bout d'un combat exceptionnel de plus de 13 minutes conclu au golden score. « Ça a été très très dur, a réagi Clarisse AGBEGNENOU au micro de la chaîne L'Equipe. Je suis tellement contente de l'avoir fait. Je l'ai fait avec mes tripes, au bout du bout. » Très émue, la Rennaise a ajouté qu'elle était « fière » d'avoir été « tenace » durant cette finale. À 26 ans, elle devient la Française la plus titrée de l'histoire des Mondiaux de judo.

Débats COMPTE – « On est loin du compte ! », le 3 septembre, France Info publie une tribune d’associations féministes qui critiquent les conditions d'organisation du Grenelle sur les violences conjugales. « Nous ne nous en laisserons pas compter ! Parce que l'argent est le nerf de la guerre, nous réclamons un milliard d'euros contre les violences faites aux femmes ! », s’exclament les signataires. Ce qu’avait résumé la veille Raphaëlle RÉMY-LELEU (photo) porteparole d’Osez le Féminisme ! : « Il faut mettre de l’argent sur la table » (Libération du 2 septembre). ÉMANCIPATION – Sous le titre « Féminisme : revenir à l’émancipation », Libération du 29 août publie une tribune d’Estelle FERRARESE, directrice-adjointe de l’Institut du genre, professeure de philosophie morale et politique à l'université de Picardie Jules-Verne : « Après s’être effacé derrière des idées voisines, le concept est de retour, notamment grâce à #MeToo. Cet affranchissement requiert de se soustraire au pouvoir en le prenant soi-même et de créer de nouvelles normes de vie en société ». MODE – Anne CHIROL, étudiante en études politiques à l'université Paris-Nanterre signe une tribune titrée « Empowertainment : le féminisme comme argument de vente » dans Libération du 28 août. « De l'image de la femme qui n'a peur de rien au mythe de la sorcière inscrit aujourd'hui dans la pop culture, marques et célébrités surfent sur la vague, quitte à créer du « feminism bashing » ».

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Revue de presse

GRENELLE – Impossible de rendre compte du très grand nombre des retombées presse et médias dans cette veille. Signalons tout d’abord que la plupart des magazines hebdomadaires et médias audiovisuels avaient consacré, en amont du Grenelle, reportages et enquêtes sur les violences conjugales, donnant la parole aux victimes. Pour résumer ce rare mouvement médiatique qui a touché aussi bien la presse nationale que la presse quotidienne régionale et la presse spécialisée, citons tout d’abord les Actualités sociales hebdomadaires (ASH) qui annoncent le 2 septembre « Un Grenelle très attendu et très critiqué », et soulignent le lendemain que les associations attendent un « plan Marshall ». En effet, lors d’une conférence de presse le 2 septembre, une dizaine d’associations féministes ont rappelé qu’elles attendent du gouvernement « des engagements fermes et concrets ». « Un Grenelle des violences conjugales sous pression », titrent Les Nouvelles News le jour du lancement du Grenelle, « pression sur le gouvernement pour engager les moyens d'une politique ». Pour Alternatives économiques, « les associations haussent le ton ». Libération du 3 septembre fait sa une sur le nombre des victimes depuis le début de l’année et souligne dans son dossier d’ouverture « l’obligation de résultats ». Mais pour « Libé », « il faut surtout éduquer les hommes. Qu’ils soient fils, frères, oncles ou pères. Sans eux, rien ne bougera », estime le quotidien. Le Parisien a organisé une rencontre entre ses lectrices et lecteurs avec Marlène SCHIAPPA, qui est à la une de l’édition du 3 septembre. « La secrétaire d’Etat trace son chemin avec une constance qui mérite le respect », estime le journal. Et de citer la ministre : « Il faut sévèrement sanctionner les auteurs de féminicides », qui, selon elle, « ne diminueront que si toute la société est impliquée ». Avant et après le lancement du Grenelle, la ministre est venue expliquer l’action du gouvernement dans les médias (« Sans Détours » de Jean-Pierre ELKABBACH sur CNews, le 1er septembre ; « La matinale » de Jean-Jacques BOURDIN sur BFM TV et « Le Téléphone sonne » sur France Inter, le 3 septembre ; « Les 4 vérités » sur France 2, le 4 septembre ; « L’Instant Politique » sur France Info, le 5 septembre...). Au lendemain du Grenelle, les journaux dressent un premier bilan : Le Monde évoque « de vraies avancées et quelques déceptions », L’Humanité ironise sur les « premières mesures d'urgence… qui attendront 2020 », Le Figaro estime que « le gouvernement ne va pas assez loin pour sanctionner les auteurs », et Le Parisien voit « Les associations déçues par les premières mesures du Grenelle ». Les médias reviennent également largement sur la visite du chef de l’État au 3919 (en particulier une femme au téléphone avec la ligne d’écoute alors qu’un gendarme refuse son aide à), ou sur l’explosion du nombre d’appels au 3919 depuis le 3 septembre (NDR : les centres d’appel ont reçu 1661 appels le 3 septembre, 1134 le 4, contre 200 à 250 appels en semaine habituellement). Pour conclure ce tour d’horizon, signalons que tout le monde s’accorde sur un point : la prise de conscience sur les violences faites aux femmes.

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G7 – « Un G7 féministe, vraiment ? », se demandent Les Nouvelles News le 27 août. « Les hommes décident, les femmes se divertissent. Malgré une forte mobilisation d’associations et de femmes politiques pour un G7 féministe, le sommet de Biarritz n’a pas rompu la permanence du sexisme ordinaire ». Plusieurs autres médias, comme France Info, le 26 août, soulignent que « la France décroche des avancées pour les droits des femmes ». Dans un entretien au Figaro le 26 août, Marlène SCHIAPPA dévoile les grandes lignes du projet de loi sur l’émancipation économique des femmes prévu pour 2020 : politique de quotas en entreprise, pénalités multipliées, nom de naissance sur les comptes bancaires, généralisation du budget sensible au genre, pénalités multipliées par cinq pour les partis politiques, validation des acquis de l'expérience pour les femmes au foyer… « Un texte peu consensuel, qui promet des débats vifs dans l’opinion publique », estime Le Figaro. Le 28 août, France Info en profite pour faire le point avec la ministre sur « ces partis qui « préfèrent » payer des amendes plutôt que de respecter la loi. » Marlène SCHIAPPA déclare vouloir multiplier par cinq le montant des pénalités infligées aux partis politiques en cas de non-respect de la parité aux élections législatives. INDEX – Ne perdons pas de vue l’égalité professionnelle ! « Inégalité salariale femmes-hommes : votre entreprise doit rendre des comptes ! », titre Le Parisien du 6 septembre. « Depuis le 1er septembre, la loi impose aux grosses PME, qui emploient entre 250 et 1 000 personnes, de publier un index de l’égalité salariale entre les hommes et les femmes », annonce le journal à la une. « Les mauvais élèves auront trois ans pour rectifier le tir ». Après les grands groupes, c’est en effet au tour des entreprises de taille moyenne de publier leur index de l’égalité femmes-hommes. « Un outil utile mais qui n’est pas exempt de reproches », estime le quotidien jugeant que « ce baromètre n’est pourtant pas exempt d’imperfections ». Et de donner la parole à Sophie BINET, chargée du dossier à la CGT : « Rares sont les grands groupes à communiquer l’intégralité de leurs statistiques (…) les grandes entreprises s’arrangent parfois avec les chiffres ». PARITÉ – La communauté d'agglomération du bassin de Bourg-en-Bresse sera-t-elle contrainte de payer de 90 000 euros d’amende pour avoir embauché trop de femmes ? La communauté a en effet embauché plus de 60 % de femmes à des postes d’encadrement. Ce qui est contraire à la loi… Lors de son intervention sur BFM TV le 3 septembre, Marlène SCHIAPPA a indiqué que le président de la communauté d'agglomération pouvait formuler un recours gracieux et qu’elle souhaitait que le préfet étudie ce recours gracieux « avec bienveillance ». PARADIGME – « Nous sommes en train de vivre un changement de paradigme dans l’organisation du genre et de sexualité semblable à celui que nous avons vécu à d’autres époques avec la sécularisation des savoirs ou l’abolition de l’esclavage. » explique le philosophe et chroniqueur à Libération Paul B. PRECIADO. Pour accompagner les citoyens dans cette révolution des perceptions, le quotidien a décidé de rassembler toutes les informations qui concernent les luttes féministes, les études de genre, le combat LGBTQI+, l'intersectionnalité, dans une newsletter informative. Elle sortira tous les derniers samedis du mois, et rendra compte des dernières idées, théories, recherches et outils qui permettent de repenser les places, les genres et les sexualités dans notre société. « L », c'est le nom choisi par Libération pour lancer cet outil. « L comme elle, bien sûr. Mais aussi comme LGBTQI+. L comme lui, le féminisme n’est pas seulement une affaire de femmes. Enfin, L comme Libération, qui fut et sera toujours aux avant-postes de la libération des femmes et de la visibilité homosexuelle et trans » précise Cécile DAUMAS, journaliste à Libération. Pour s’inscrire c’est ici.

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PROSTITUTION – « Marlène SCHIAPPA interpellée sur les violences faites aux travailleuses du sexe », annoncent les Actualités sociales hebdomadaires (ASH) du 27 août. « Dans la nuit du 16 au 17 août 2018, Vanesa CAMPOS, une travailleuse du sexe de 36 ans d'origine péruvienne, était tuée au bois de Boulogne, à Paris (NDR veille du 31 août 2018). Un an après quelles sont les dispositions prises par le gouvernement pour prévenir les violences faites aux travailleuses du sexe ? », a en effet interrogé un député LREM, selon les ASH. Signalons ici l’article du Monde du 13 août (« Le bus des Femmes en sursis ») sur le redressement judiciaire de la structure d’aide aux femmes, « minée par des dissensions internes ». BIOÉTHIQUE – Alors que l'examen du projet de loi sur la bioéthique, autorisant notamment la PMA pour les couples de femmes, débutera le 23 septembre à l'Assemblée, des associations, dont notamment La Manif pour Tous, les Veilleurs et Alliance Vita, organiseront une manifestation pour s'y opposer le dimanche 6 octobre, annonce L’Opinion du 4 septembre. Sur France Info, le 30 août, François-Xavier BELLAMY a annoncé qu’il s’y rendrait. « Au sein de LR, le choix du député européen est loin d’être partagé », indique le quotidien. DROGUES – Sous le titre « Les femmes montent au front contre le trafic de drogue », Le Monde du 23 août souligne qu’en banlieue parisienne et à Marseille, des habitantes se mobilisent pour éloigner les dealeurs de leurs quartiers et des écoles de leurs enfants. « Reconquête de l’espace public, interpellation des élus locaux, coups de pression sur la police… Là où le trafic de stupéfiants « pourrit » la vie des habitants et menace celle de leurs enfants, elles montent au front, toutes seules ». PRÉCARITÉ – Plusieurs maternités de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), dont celle de l’hôpital Lariboisière, sont confrontées à une augmentation du nombre de mères en situation de précarité qui accouchent sans solution d’hébergement, indiquent les Actualités sociales hebdomadaires (ASH) du 2 septembre (« De plus en plus de mères sans abri dans les maternités »). LUTTES – Nous avions laissé sous le coude deux articles parus cet été dans L’Humanité sur la place des femmes dans deux grands évènements de l’histoire de France : la période révolutionnaire et la Libération de Paris. Le 13 août, dans un entretien titré « Les femmes ont toujours été présentes dans les luttes », le quotidien donne la parole à l’historienne Christine LE BOZEC. Dans son dernier essai, Les femmes et la révolution 1770-1830 (Humensis), elle étudie avec minutie la condition féminine à l’époque des Lumières et durant toute la période révolutionnaire en France, et en particulier leur rôle dans la vie politique, sociale et culturelle… Le 19 août, L’Humanité consacre son édition à la Libération de Paris. Sous le titre « Femmes combattantes, les oubliées de la Libération de Paris », le journal souligne qu’« à l’exception de quelques photos célèbres qui montrent des femmes fusil en bandoulière dans les rues de Paris, quand on imagine les bataillons qui viennent libérer la ville en août 1944, on visualise des soldats masculins. Les raisons de cet « oubli » sont multiples ». Et de citer l’historienne Rita THALMANN qui déplore le manque de recherches universitaires sur le sujet : « les femmes qui prennent les armes sont souvent mal considérées ».

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VACANCES – L’été est fini ! Comme chaque année, les séries d’été de nos journaux quotidiens ont ponctué nos vacances. Petit retour en arrière. Libération a proposé un amusant jeu de rôle à six femmes politiques en leur demandant de se mettre dans la peau d’autres personnalités féminines et d’imaginer comment elles agiraient à leur place. Ainsi du 9 au 15 août, Corinne LEPAGE (avocate et ancienne ministre de l’environnement), Sandra REGOL (porte-parole d’EE-LV), Gabrielle SIRY (porteparole du PS), Olivia GRÉGOIRE (députée de Paris et porte-parole du groupe LREM à l’Assemblée nationale), Rachida DATI (maire LR du VIIe arrondissement de Paris et candidate à l’investiture de son parti à la mairie de Paris), et Danielle SIMONET (Insoumise et candidate à la mairie de Paris), ont dû se mettre « Dans la peau de » Greta THUNBERG, Agnès BUZYN, Anne HIDALGO et Ursula VON DER LEYEN.

À l’heure où les femmes sont de plus en plus nombreuses à s’engager, Le Monde a rencontré six d’entre elles pour une série d’été intitulée « Féministes ». Se sont ainsi succédées, l’actrice britannique Emma THOMPSON, « dont la parole et les actions ne datent pas du mouvement #metoo » (« Le féminisme « comme un devoir » », 19 août) ; la journaliste musulmane et militante Mona ELTAHWY (« La colère féconde de Mona ELTAHWY », 20 août) ; l’avocate pakistanaise Nighat DAD (« En première ligne pour tisser une toile féministe », 21 août) ; la figure de proue de la contestation citoyenne au Brésil, Ludmilla TEIXEIRA (« La riposte à Bolsonaro », 22 août) ; l’Ukrainienne qui a désormais un activisme plus policé, Inna SHEVCHENKO (« Une Femen au G7 », 23 août) ; et la Prix Nobel de la paix 2011, la Libérienne Leymah GBOWEE (« Guerrière de la paix au Libéria », 24 août).

Signalons enfin que le quotidien du soir a consacré du 12 au 17 août une série à des portraits de « femmes artistes oubliées » (« La cinéaste Alice GUY, près de mille films et cent ans d’oubli », « Lola ALVAREZ BRAVO, une pionnière méconnue de la photographie », « La designer Gunta STÖLZL, restée dans l’ombre du Bauhaus », « Christine de PIZAN, la dame du XIVe siècle devenue icône féministe », « La peintre Kay SAGE, une surréaliste solitaire et singulière », « La chanteuse Karen DALTON, ressuscitée par l’éternité du blues »). Bonne reprise à toutes et à tous !

Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) - Service des droits des femmes et de l'égalité entre les femmes et les hommes Veille réalisée avec les outils de la Délégation à l’information et la communication des ministères sociaux (DICOM) - Photos © DR

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