2 minute read

manifeste

Faire Avec

La résidence architecturale a un lien intrinsèque avec le territoire dans lequel elle s’implante : ses histoires, ses traces, ses qualités, ses besoins.

Advertisement

Chaque lieu, aussi ordinaire puisse-t-on penser qu’il soit, compte des ressources, qu’elles soient bâties, géographiques, paysagères ou humaines. L’enjeu ici est de s’appuyer sur le déjà-là, savoir le reconnaître pour le valoriser comme socle de toutes réflexions à venir. Le cadre vécu doit être générateur de lien, social et intergénérationnel, pour revendiquer sa dimension politique, au sens citoyen du terme. La résidence, par l’activation du territoire, par la création d’espaces de rencontre et d’échanges, endosse un rôle d’intermédiaire, générant des moments de vie publique. Prendre le temps d’écouter, de collecter est l’acte premier d’une telle démarche.

Faire Pour

Par sa présence, l’architecte exprime son savoir-faire en puisant sur les fondations sociales et humaines du lieu qu’il accompagne. A qui s’adresse-ton ? Avec qui fabrique-t-on ? Il s’agit de construire une culture commune et partagée, pour que la résidence s’inscrive dans un temps plus long que celle de la présence des architectes. Si la récolte sera l’acte premier, la traduction et la mise en forme d’un récit collectif en sera le second.

La réflexion doit s’inscrire dans les différentes constituantes du lieu : institutions, habitants, associations... L’enjeu est autant d’établir une pédagogie autour du cadre environnemental et bâti, que d’outiller les acteurs du territoire, pour une prise de conscience citoyenne et collective. Des partenariats peuvent être tissés, entre groupes scolaires locaux, universités, ressources complices pour accompagner les questionnements et réflexions.

Faire Autrement

Nous défendons une approche de “recherche action” pour mener une pareille résidence : l’élaboration d’une pensée par le faire, celui d’éprouver un site au quotidien, pour œuvrer à sa transformation. Habiter est le point de départ. Cette démarche nécessite un cadre permissif, sans objectif précis ou projet défini à l’avance. Le terme “résidence”, emprunté au champ artistique, rappelle la vocation de recherche et de création, sans obligation de résultats.

C’est une réflexion par incrémentation : essayer, ne pas présager d’une réussite, expérimenter. C’est mener l’expérience d’une ville plus libre et accueillante, où chaque individualité fabrique le groupe.

Faire Ici

Dans le cadre de cette résidence, nous proposons d’interroger les territoires péri-urbains, dans l’ensemble de leurs composantes et complexité. Que signifie habiter le péri-urbain aujourd’hui ? Le rapport au paysage en tant que socle géographique, la considération du tissu urbain comme patrimoine ou encore le questionnement autour de la dynamique des centres, de leur potentielle vacance, seront des pistes de réflexion possibles.

La manière d’envisager la fabrique des territoires évoque en premier lieu la manière de l’habiter et d’en faire usage.

Faire Ensemble

Nous faisons le pari d’une approche bienveillante du lieu, de l’ambition de prendre soin et de réparer plutôt que de reconstruire. C’est l’idée de réinvestir le “déjà là” plutôt que de déplacer le problème en le détruisant, ou en l’ignorant par la construction, plus loin, sur des terres jusqu’alors agricoles.

Pour ponctuer le temps de la résidence, des événements, des conférences, des émissions de radio et des rencontres seront activés au moment du lancement de l’appel à candidature, pendant la résidence et pour sa restitution finale.

Les résidents