Le Magazine du Mouvement Populaire - 50

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BLOC-NOTES

HOMMAGES

XAVIER BERTRAND FRANCK RIESTER

PHILIPPE SÉGUIN ROBERT PANDRAUD  CAHIER DÉTACHABLE P. 9 À 12

TOUS MOBILISÉS!  P. 3

INTERVIEW

ÉRIC WOERTH «RÉDUIRE LES DÉPENSES ET FAVORISER LA CROISSANCE»  P. 16

magazıne Numéro 50 – Janvier-février-mars – 5 euros

www.lemouvementpopulaire.fr

Le

DU

MOUVEMENT POPULAIRE

LES 14 ET 21 MARS 2010

LA FRANCE CHANGE NOS REGIONS DOIVENT CHANGER AUSSI ‚Les régions ont des compétences très étendues pour notre vie quotidienne. Que d’occasions gâchées durant six ans de gestion socialiste! Les listes de la Majorité présidentielle proposent un vrai changement, avec un programme ambitieux et réaliste.  PAGE 4

CAMPAGNE

Retrouvez vos têtes de liste régionales et départementales  PAGE 6


Dernière minute WWW.LEMOUVEMENTPOPULAIRE.FR

Clin d’œil

Parlement européen

© D.R.

Jean-Pierre Audy, président de la délégation française du PPE

VIENT DE PARAÎTRE… « Pour en finir avec les violences faites aux femmes », Chantal Brunel, Cherche-midi, 2010 Scandalisée par les violences faites aux femmes, Chantal Brunel, députée de Seine-etMarne, a décidé de prendre sa plume pour dénoncer ces maltraitances aux multiples visages et proposer des solutions pour en finir avec les violences faites aux femmes. « Et si on parlait de vous? » Valérie Pécresse, L’Archipel, 2010 Face à l’immobilisme du conseil régional d’Île-de-France dirigé par Jean-Paul Huchon, Valérie Pécresse veut passer à l’action. Et, à en juger par ce qu’elle propose dans son livre, l’Îlede-France risque enfin de bouger, si elle est élue.

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Le Parlement européen, réuni en séance plénière à Strasbourg, mardi 9 février, a voté, à une très large majorité, l’investiture du nouveau Collège des commissaires européens présidé par José Manuel Barroso. À la suite de ce vote, les membres de la délégation française du groupe du Parti Populaire Européen (PPE) se sont rassemblés, afin d’élire le successeur de Michel Barnier, nouveau commissaire européen en charge du Marché intérieur et des Services, à la tête de la délégation. Jean-Pierre Audy est député européen (UMP-PPE) depuis juin 2005. Il est membre de la commission du Contrôle budgétaire depuis janvier 2007 et membre suppléant de la commission du Commerce international et de la commission de l’Industrie, de la Recherche et de l’Énergie du Parlement européen. Il a été réélu député européen, le 7 juin 2009, en étant tête de liste de la Majorité présidentielle dans l’eurocirconscription du Massif central-Centre (régions de l’Auvergne, du Centre et du Limousin).

Le PS déraille: Martine Aubry insulte le président de la République et le Premier ministre, elle ment sur les retraites; le PS manipule les propos des ministres; Benoît Hamon veut interdire au gouvernement d’agir! Où se croit le Parti socialiste? Il n’a plus rien à voir avec un parti de gouvernement! FRÉDÉRIC LEFEBVRE, porte-parole, « Le Figaro », le 17 janvier

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CONVENTION NATIONALE UMP SUR LES RETRAITES

C’est le nombre d’internautes qui ont signé la pétition visant à responsabiliser les parents d’enfants qui ne sont pas assidus à l’école. Si vous êtes favorable à une meilleure application de la loi du 31 mars 2006, rendezvous sur www.lemouvement populaire.fr à la rubrique «pétitionner».

Xavier Bertrand a annoncé qu’une convention nationale portant sur les retraites se tiendrait avant l’été. Le Mouvement Populaire entend prendre pleinement part à la réflexion engagée par le gouvernement en étant « force de propositions (…) et en contribuant à l’élaboration des solutions qui permettront de financer les pensions des futurs retraités », a précisé, dans un communiqué de presse, Arnaud Robinet, secrétaire national de l’UMP en charge de l’Évolution démographique et de la Réforme des retraites. Pour le jeune député de la Marne, « le sauvetage du modèle français de solidarité intergénérationnelle est devenu une impérieuse nécessité ».

Boutique

Un timbre aux couleurs du Mouvement Depuis le mois de janvier, il est désormais possible d’envoyer un courrier avec un timbre aux couleurs du Mouvement Populaire. Ce dernier, ainsi que celui représentant le logo des Créateurs de Possibles sont disponibles à la boutique de l’UMP. Deux collectors indispensables aux philatélistes, dignes de ce nom ! Boutique : 55 rue La Boétie, 75008 Paris. Tél. : 01 40 76 61 11 ou boutique@u-m-p.org NUMÉRO 50 ■ JANVIER-FÉVRIER-MARS 2010


Bloc-notes WWW.LEMOUVEMENTPOPULAIRE.FR

Tous mobilisés ! © SIPA PRESS

Xavier Bertrand, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’UMP

Franck Riester, DIRECTEUR NATIONAL Les 14 et 21 mars prochains, nous avons besoin de vous pour que nos régions changent et que la France continue de se réformer. Dans cette élection, nous avons des atouts forts: nos candidats, nos valeurs, nos engagements.

Des listes profondément renouvelées Dans une France qui change, les listes du Mouvement Populaire et de la Majorité présidentielle ont, elles aussi, changé pour être à l’image des Français. Les listes ont été renouvelées à 65 %: une place importante a été faite aux jeunes, avec plus de 250 candidats de moins de 35 ans sur nos listes. Nous avons également pleinement pris en compte la diversité de notre pays, avec près de 90 candidats de la diversité, dix fois plus nombreux en position éligible qu’en 2004.

Une Majorité présidentielle unie

L’emploi, la fiscalité, la sécurité, les trois priorités de notre projet Nous avons présenté huit engagements forts au niveau national, qui résument notre vision des régions : des régions ambitieuses, au service de la croissance et de la création d’emplois, qui améliorent concrètement la vie quotidienne des Français en matière de transport, de logement, d’accès aux soins, de développement durable, de sécurité. Nous

SOMMAIRE Page 2: Dernière minute Page 3: Bloc-notes de Xavier Bertrand et Franck Riester

Le

magazıne du Mouvement populaire

réaliserons ces engagements sans augmenter les impôts. Oui, nous voulons mettre un terme à la folie fiscale des régions socialistes. C’est pourquoi nous disons très clairement: zéro impôt supplémentaire. Pour parvenir à cet objectif, dès le lendemain de l’élection, nous réaliserons un audit général des politiques du conseil régional pour identifier les économies possibles et faire de nos régions des modèles de gestion. Oui, les régions doivent se mobiliser pour l’emploi et le développement économique: nous ferons en sorte que chaque entreprise embauche au moins un apprenti. Oui, en matière de sécurité, nous n’avons pas peur de dire que la vidéosurveillance, ça marche et que nous installerons des caméras dans les gares et aux abords des lycées pour lutter contre toutes les formes de délinquance.

Au premier comme au second tour, nous comptons sur votre mobilisation pour faire gagner les listes de la Majorité présidentielle.

Notre famille se présente unie et rassemblée dès le premier tour; c’est la même majorité qui a porté Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle en 2007. Tous les candidats qui figurent sur les listes de la Majorité présidentielle sont rassemblés autour d’un projet commun. Nos listes ne changeront pas entre les deux tours. Ce ne sera pas le cas à gauche, où les divisions du premier tour se transformeront en d’obscures manœuvres pour fusionner péniblement trois ou quatre listes, au détriment d’un véritable projet.

Pages 4 à 7: Dossier spécial Régionales 2010. Les têtes de liste régionales et départementales Page 8: Vie du Mouvement. Le nouveau site de l’UMP ;

© D.R.

DE LA CAMPAGNE POUR LES ÉLECTIONS RÉGIONALES

L’État et les régions main dans la main

Depuis 2007, le président de la République et le gouvernement ont mené près de cent réformes; ce sont autant d’engagements tenus. Pour des raisons politiciennes, les régions gérées par le Parti socialiste ont préféré freiner ce mouvement de réforme, alors qu’elles auraient dû l’accompagner, le démultiplier. Les socialistes ont organisé une stratégie des contre-pouvoirs, les régions contre l’État. Ainsi,en pleine crise,au moment où on a plus que jamais besoin d’investissement public, alors qu’elles étaient fortement aidées par l’État, elles n’ont augmenté leur investissement que de 1,9 %. Cette idée de contre-pouvoir est tout simplement absurde. Les Français ne peuvent accepter cette instrumentalisation. Les régions ont des compétences, elles doivent les exercer et se mobiliser au côté de l’État pour que notre pays soit plus fort et plus dynamique et surtout qu’il sorte de la crise. Chers Amis, ce ne sont pas les sondages qui font une élection. C’est vous, vous qui votez! Au premier comme au second tour, nous comptons sur votre mobilisation pour faire gagner les listes de la Majorité présidentielle. I

le réseau d’action citoyenne Pages 9 à 12: Hommages à Philippe Séguin et à Robert Pandraud Page 13: Vie du Mouvement. Conseil national du 30 janvier 2010

Pages 14 et 15: Le point sur. Grand débat sur l’identité nationale Pages 16 et 17: Interview. Éric Woerth Pages 18 et 19: Défendre et agir

Société d’édition: Les Éditions de l’Union, 55, rue La Boétie, 75008 Paris. Directeur de la publication: Éric Cesari; rédacteur en chef technique: Xavier Jacobi-Duliège; conception graphique: XJD. Ont participé à ce numéro: Mathieu Barbot, Charlotte Dacbert, Clémence Dupré, Bérengère Grée, Jean-Michel Lefèvre, Jean-Baptiste Reignier, Benoît de Villeneuve. Ligne directe abonnements: 01 40 76 61 48. Courriel: umpmagazine@club-internet.fr Abonnement annuel: 10 euros. Dépot légal: 1er trimestre 2010. Commission paritaire: 0413 P 11080. ISSN 1638-4504. Imprimerie de Compiègne: 2, avenue Berthelot, ZAC de Mercière - 60205 Compiègne Cedex

Ce numéro comporte une lettre sous enveloppe et un encart BEL jeté.

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Dossier spécial Régionales 2010

LES 14 ET 21 MARS

LA FRANCE CHANGE, DOIVENT CHANGER A ‚Les régions ont des compétences très étendues pour notre vie quotidienne: la formation, le développement économique, les transports interurbains, l’aménagement du territoire… Que d’occasions gâchées durant six ans de gestion socialiste! Les listes de la Majorité présidentielle proposent un vrai changement, avec un programme ambitieux et réaliste. En voici les grandes lignes.

Zoom 23,4 milliards d’euros Ce sont les recettes en 2009 des régions, qui se répartissent entre recettes fiscales et transferts reçus.

25,3 milliards d’euros Ce sont les dépenses des régions en 2009, qui se répartissent en dépenses de fonctionnement (+10 points par rapport à 2004) et en dépenses d’investissement (-10 points par rapport à 2004).

L

es compétences des régions auraient pu être beaucoup mieux utilisées pendant cette période de crise mondiale, d’autant plus que, contrairement à ce que disent les élus socialistes, les régions ne manquent pas de moyens. En témoigne l’augmentation des crédits de fonctionnement et de communication décidée par les équipes roses, vertes et rouges, alors qu’étaient délaissés la formation,le développement économique, la revitalisation des espaces ruraux, la qualité des transports… l’essentiel des responsabilités dévolues aux régions. Une autre politique est possible, plus efficace en privilégiant l’investissement, plus rigoureuse dans l’utilisation des impôts payés par les ménages et les entreprises et qui améliore concrètement la vie quotidienne des Français. Une politique qui s’inscrit résolument dans le cœur des responsabilités des régions, notamment par la réforme des collectivités locales en cours d’examen au Parlement, qui tend à clarifier les compétences et insuffler de la rigueur dans notre organisation territoriale. Cette politique régionale, en phase avec les difficultés économiques actuelles, est développée dans le programme de l’UMP, qui se présente unie avec ses alliés de la Majorité présidentielle, sur des listes renouvelées, à l’image de la société française d’aujourd’hui. Ce programme propose des engagements concrets:

Priorité à l’emploi Une entreprise, un apprenti. L’apprentissage n’a jamais figuré dans les priorités des socialistes, qui préfèrent les emplois aidés. Il offre pourtant la garantie d’un vrai emploi et d’une insertion professionnelle réussie. Il faut donc aider davantage les entreprises qui font confiance aux apprentis, en particulier dans de nouveaux secteurs clés, comme les services à la personne et la construction économe en énergie. Il faut également soutenir les apprentis dans leur vie quotidienne (logement, transport…).

Halte à la folie fiscale Zéro impôt supplémentaire. Il est temps de mettre un terme à la folie fiscale des impôts régionaux depuis six ans. C’est possible, avec un

S’il est logique que les Français ju En termes de crédibilité, j’assume audit général des dépenses des budgets régionaux, un redéploiement des crédits et des économies de fonctionnement. Il faut dépenser moins, mais dépenser mieux. C’est-à-dire éviter de se disperser et concentrer l’effort budgétaire sur les compétences des régions.

Sécurité

1,2 milliards d’euros C’est le montant que les régions ont dû emprunter en 2009.

100 % des gares et des abords des lycées sous vidéosurveillance. Il est temps que les régions agissent pour sécuriser les espaces dont elles ont la charge et notamment les lycées et les gares où la délinquance devient un fait quotidien. Pour faire reculer l’insécurité, des caméras de vidéosurveillance, ayant un double effet dissuasif et de facilitation des interpellations, seront installées dans les gares et à l’entrée des lycées.

Des transports performants Une carte mobilité unique. Une carte magnétique régionale qui puisse être utilisée pour le train régional, le bus, le tramway ou le

Que les socialistes ne tiennent pas leurs promesses, ce n’est pas un s qu’il faut rappeler dans cette campagne des élections régionales. XAVIE 4

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métro, mais aussi le parc de stationnement-relais et le vélo en libre-service facilitera et simplifiera les transports quotidiens de millions de Français. Cette carte ouvrira aussi la voie à une nouvelle politique tarifaire plus innovante, prenant mieux en compte la complémentarité des différents moyens de transport et les spécificités des régions qui pourront, par exemple, proposer une tarification mensuelle unique ou des trajets à prix fixe.

Croissance verte Accélérer l’arrivée du véhicule électrique. Pour ceux, nombreux, qui sont tributaires de leur véhicule personnel, sera soutenue l’installation de bornes de rechargement en zones rurales et sur les parkings-relais des villes. Un soutien

Vote par procuration Il permet de se faire représenter, le jour d’une élection, par un électeur de son choix (inscrit dans la même commune et n’ayant pas reçu plus d’une procuration, sauf si celle-ci a été établie à l’étranger).

en faveur d’une meilleure maîtrise des dépenses d’énergie des particuliers, les régions aideront financièrement ceux-ci à mener des travaux d’isolation dans leur logement pour faire diminuer leurs factures d’énergie. Aux côtés du gouvernement, fortement engagé dans le Grenelle de l’environnement, il est, en effet, nécessaire de pouvoir compter sur la mobilisation des régions, notamment au bénéfice des ménages les plus démunis et pour la rénovation des logements HLM.

Développement économique Un plan de croissance régional. Dès le lendemain des élections, dans chaque région un plan régional sera établi pour investir dans les transports, les lycées et les bâtiments écologiques,

gent notre action, je les invite aussi à juger celle de la gauche… notre différence! FRANÇOIS FILLON, LE 30 JANVIER 2010 sera en même temps accordé, y compris par la commande publique, aux entreprises qui développent des solutions industrielles et de service dans ce domaine.

Aménagement du territoire Des Maisons des médecins pour couvrir le territoire. Face à la désertification médicale de certains territoires, les régions se mobiliseront et financeront l’installation de maisons de santé pluridisciplinaires équipées en appareils de télémédecine. De jeunes médecins généralistes, mais aussi des infirmiers, des masseurs-kinésithérapeutes n’hésiteront plus à s’installer dans des territoires ruraux ou urbains défavorisés. Un viceprésident du conseil régional chargé de la cohésion territoriale veillera à l’amélioration de cette couverture médicale du territoire.

Logement Réduire de 20 % les factures d’énergie des ménages. En complément des actions de l’État

coop, mais simplement une vérité R BERTRAND, LE 30 JANVIER 2010 NUMÉRO 50 ■ JANVIER-FÉVRIER-MARS 2010

Le citoyen souhaitant établir une procuration doit se présenter en personne au tribunal d’instance du lieu de résidence ou du lieu de travail, ou au commissariat de police ou à la brigade de gendarmerie du lieu de résidence ou du lieu de travail (à l’ambassade ou au consulat de France, s’il réside à l’étranger). Source: www.service-public.fr

pour soutenir l’industrie et les PME, pour accompagner les secteurs d’avenir bénéficiant du grand emprunt et pour financer les pôles de compétitivité créés par l’État. Chaque région mettra ainsi en place un fonds d’investissement pour l’industrie et les PME, ainsi qu’une charte des écobâtiments qui permette aux entreprises régionales, avec la construction de bâtiments régionaux, de développer leurs savoir-faire dans ce secteur. Cette politique, enfin en phase avec la politique de relance, prendra le contre-pied de celle menée jusqu’à présent par les élus locaux socialistes, qui préfèrent plomber leurs marges de manœuvre par l’augmentation des dépenses de fonctionnement. Tous ces engagements figurent dans les programmes de nos listes, aux côtés de mesures plus spécifiques à chacune des régions et qui prennent en compte la diversité de nos territoires. Ces élections sont essentielles pour les prochaines années, pour notre vie quotidienne et professionnelle et pour que le gouvernement trouve dans les régions des alliées qui lui permettent de démultiplier ses actions de redressement et de lutte contre la crise. Soyons mobilisés. Aucune voix ne doit manquer pour faire gagner nos idées, nos régions et notre pays, la France! I

ONT

DIT © D.R.

Quid ?

ILS

NICOLAS SARKOZY, À MORÉE, LE 9 FÉVRIER 2010

«

L’autonomie, ce n’est pas la folie fiscale qui consiste à augmenter les impôts chaque année et à créer des emplois de fonctionnaires, sans savoir qu’il faut payer chaque année les additions de manière récurrente.

»

© D.R.

, NOS RÉGIONS USSI

JEAN-CLAUDE GAUDIN, LE 11 FÉVRIER 2010

«

Nous avons un avantage sur le PS: nous avons fait des choix clairs en termes d’alliances et de projets, et nous les assumerons jusqu’au bout. Nous n’aurons pas à nous lancer dans des marchandages le soir du premier tour, contrairement aux socialistes.

»

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Dossier spécial Régionales 2010

VOS TÊTES DE LISTE RÉGIONALES ET DÉ ‚2076 candidats dans 26 régions (1910 en métropole et 166 en Outre-mer) porteront les valeurs et les engagements de la Majorité présidentielle pour les élections régionales qui se dérouleront les 14 et 21 mars prochains. Retrouvez l’intégralité des listes sur www.lemouvementpopulaire.fr

HAUTE-NORMANDIE

POITOU-CHARENTES Dominique BUSSEREAU CHARENTE Henri de RICHEMONT CHARENTE-MARITIME Dominique BUSSEREAU DEUX-SÈVRES Xavier ARGENTON (NC) VIENNE Olivier CHARTIER

GUADELOUPE Blaise ALDO

GUYANE Rodolphe ALEXANDRE (Maj. présidentielle)

RÉUNION Didier ROBERT

MARTINIQUE André LESUEUR

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Caroline CAYEUX AISNE Christophe COULON OISE Caroline CAYEUX SOMME Olivier JARDÉ (NC)

BASSE-NORMANDIE Jean-François LEGRAND CALVADOS Philippe AUGIER (NC) MANCHE Jean-François LE GRAND ORNE Jérôme NURY

BRETAGNE Bernadette MALGORN CÔTES-D’ARMOR Sylvie GUIGNARD (NC) FINISTÈRE Bernadette MALGORN (DVD) ILLE-ET-VILAINE Dominique de LEGGE MORBIHAN David LE SOLLIEC

PICARDIE

Bruno LE MAIRE EURE Bruno LE MAIRE SEINE-MARITIME Catherine MORIN-DESAILLY (NC)

PAYS DE LA LOIRE

ÎLE-DE-FRANCE Valérie PÉCRESSE PARIS Chantal JOUANNO SEINE-ET-MARNE Yves JÉGO YVELINES Valérie PÉCRESSE ESSONNE Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET HAUTS-DE-SEINE André SANTINI (NC) SEINE-SAINT-DENIS Bruno BESCHIZZA (Soc. civile) VAL-DE-MARNE Laurent LAFON (NC) VAL-D’OISE Axel PONIATOWSKI

Christophe BÉCHU LOIRE-ATLANTIQUE Laurent DEJOIE MAINE-ET-LOIRE Christophe BÉCHU MAYENNE Isabelle DOINEAU (Alliance Centriste) SARTHE Fabienne LABRETTE-MENAGER VENDÉE Antoine CHEREAU (MPF)

LIMOUSIN

AQUITAINE Xavier DARCOS DORDOGNE Jérôme PEYRAT GIRONDE Xavier DARCOS LANDES Arnaud TAUZIN LOT-ET-GARONNE Michel DIEFENBACHER PYRÉNÉES-ATLANTIQUES Alain LAMASSOURE

Raymond ARCHER CORRÈZE Francis COMBY CREUSE Jean AUCLAIR HAUTE-VIENNE Raymond ARCHER

AUVERGNE Alain MARLEIX ALLIER Daniel DUGLÉRY CANTAL Alain MARLEIX HAUTE-LOIRE Marie-Agnès PETIT PUY-DE-DÔME Brice HORTEFEUX NUMÉRO 50 ■ JANVIER-FÉVRIER-MARS 2010


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PARTEMENTALES

LORRAINE

NORD-PAS-DE-CALAIS Valérie LÉTARD NORD Valérie LÉTARD (NC) PAS-DE-CALAIS André FLAJOLET

CHAMPAGNE-ARDENNE Jean-Luc WARSMANN ARDENNES Jean-Luc WARSMANN AUBE Gérard MENUEL MARNE Benoist APPARU HAUTE-MARNE Sophie DELONG

CENTRE Hervé NOVELLI CHER Serge LEPELTIER EURE-ET-LOIR Philippe VIGIER (NC) INDRE Paulette PICARD INDRE-ET-LOIRE Hervé NOVELLI LOIR-ET-CHER Nicolas PERRUCHOT (NC) LOIRET Catherine SOULLIE

MIDI-PYRÉNÉES Brigitte BARÈGES ARIÈGE Philippe CALLEJA AVEYRON Jean-Claude LUCHE HAUTE-GARONNE Brigitte BARÈGES GERS Christiane PIETERS LOT Monique MARTIGNAC HAUTES-PYRÉNÉES Gérard TRÉMÈGE TARN Jacques THOUROUDE TARN-ET-GARONNE Thierry DEVILLE (RAD ex-PRG) NUMÉRO 50 ■ JANVIER-FÉVRIER-MARS 2010

FRANCHE-COMTÉ Alain JOYANDET DOUBS Alain JOYANDET JURA Sylvie VERMILLET HAUTE-SAÔNE Anne-Laure FLETY (NC) TERRITOIRE DE BELFORT Damien MESLOT

Laurent HÉNART MEURTHE-ET-MOSELLE Laurent HÉNART MEUSE Gérard LONGUET MOSELLE Anne GROMMERCH BRANDENBOURGER VOSGES Gérard CHERPION

ALSACE Philippe RICHERT BAS-RHIN Philippe RICHERT HAUT-RHIN Arlette GROSSKOST

BOURGOGNE François SAUVADET CÔTE-D’OR François SAUVADET (NC) NIÈVRE Jean-Luc MARTINAT (NC) SAÔNE-ET-LOIRE Jean-Paul ANCIAUX YONNE Henri de RAINCOURT

RHÔNE-ALPES

LANGUEDOC-ROUSSILLON Raymond COUDERC AUDE Michel PY GARD Eddy VALADIER HÉRAULT Raymond COUDERC LOZÈRE Francis SAINT-LÉGER PYRÉNÉES-ORIENTALES Jean CASTEX

CORSE Camille de ROCCA SERRA et Ange SANTINI

Françoise GROSSETÊTE AIN Damien ABAD (NC) ARDÈCHE Mathieu DARNAUD DRÔME Marie-Pierre MOUTON ISÈRE Fabrice MARCHIOL LOIRE Françoise GROSSETÊTE RHÔNE Nora BERRA SAVOIE Christian ROCHETTE HAUTE-SAVOIE Jean-Claude CARLE

PROVENCE-ALPES-CÔTE-D’AZUR Thierry MARIANI, tête de liste régionale ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE Éliane BARREILLE HAUTES-ALPES Chantal EYMEOUD (NC) ALPES-MARITIMES Gaston FRANCO BOUCHES-DU-RHÔNE Bernard DEFLESSELLES VAR Hubert FALCO VAUCLUSE Jean-Michel FERRAND

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Vie du Mouvement WWW.LEMOUVEMENTPOPULAIRE.FR

WWW.LEMOUVEMENTPOPULAIRE.FR

LE NOUVEAU SITE INTERACTIF DU MOUVEMENT ‚ Le site Internet du Mouvement Populaire a fait peau neuve le 17 janvier dernier. Objectifs: délivrer au quotidien les actualités politiques du mouvement, débattre et susciter les réactions.

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«

E

t si nous changions notre façon de faire de la politique ? » C’est à partir de cette question formulée par Xavier Bertrand qu’a été construit le 2 nouveau site Internet du Mouvement quelques clics ce qui fait la vie Populaire. Ses principaux objectifs sont du mouvement (1): actualités, d’informer plus largement sur l’actualité interviews, réunions locales, politique en général et celle du mouvement conseil national, débats, en particulier et de donner de plus en plus enjeux, dates clés, organisala parole aux adhérents, militants et sympa- tion de ses instances… Sans thisants. Pour cela, les équipes du site oublier ce qui constitue son Internet proposent de nombreux supports incarnation : les élus et dirigeants (2). vidéos et rédactionnels qui permettent www.lemouvementpopulaire.fr est aussi d’apporter une lecture synthétique de une fenêtre ouverte sur l’action du président de la République, de ses ministres et l’actualité et de susciter des débats. de tous les hommes et femmes politiques Établir un dialogue constant qui se sont engagés pour changer la France. Parce que la politique se fait avec et grâce Pleinement ancré dans son temps, www.lemouvementpopulaire.fr utilise les aux citoyens, Xavier Bertrand a souhaité dernières technologies du Net. La nouvelle que le nouveau site Internet puisse établir charte graphique, extrêmement visuelle, un dialogue constant avec eux. Ainsi, la permet aux internautes de découvrir en rubrique « débattre » (3) permet à chacun

de réagir et d’apporter sa propre contribution sur de très nombreux sujets d’actualité. La rubrique « pétitionner » permet d’accompagner les actions et idées du Mouvement Populaire. La rubrique « voter » donne la parole et le pouvoir aux militants consultés sur des référendums ou des décisions. Le site participe également à rendre 3 la politique et le politique plus accessibles. Les représentants du parti, tant au niveau local qu’au niveau national, sont présents à travers des fiches de personnalité où ils livrent aux internautes leurs valeurs, engagements et convictions personnelles. Si www.lemouvementpopulaire.fr est un outil précieux dans le partage des informations, il est également un outil complémentaire permettant d’enrichir l’action primordiale qui est celle du terrain. I

WWW.LESCREATEURSDEPOSSIBLES.COM

LE RÉSEAU D’ACTION CITOYENNE ‚ Le 24 janvier 2009, Xavier Bertrand déclarait vouloir doter le Mouvement Populaire d’outils Internet modernes et révolutionnaires. Moins d’un an après, cet engagement a été tenu avec notamment l’ouverture des Créateurs de possibles.

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epuis le 8 janvier, les Créateurs de Possibles ont fait leur apparition sur Internet avec un objectif : transformer des initiatives virtuelles en actions concrètes. Avec ce site, l’UMP invente l’interaction citoyenne pour faire avancer des projets

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locaux et nationaux ; grâce à ce nouveau réseau communautaire, l’internaute n’est plus spectateur, mais véritablement acteur du débat politique. Que vous souhaitiez, par exemple, faire évoluer telle ou telle législation ou mettre en place un équipement dans votre commune, les Créateurs de possibles sont faits pour vous. Ils mettent à votre disposition tous les outils pour promouvoir vos idées (appelées initia-

tives), fédérer d’autres internautes et initier différentes actions pour sensibiliser les responsables politiques, locaux et/ou nationaux. À la différence de la Coopol’ du PS (sortie quelques jours après les Créateurs de possibles) réservée au seul cercle militant, la communauté des Créateurs de possibles se veut ouverte aux élus, militants, sympathisants de l’UMP, à tous les citoyens et même… à ses opposants. Une petite révolution ! I NUMÉRO 50 ■ JANVIER-FÉVRIER-MARS 2010


HOMMAGE À PHILIPPE

Je ne vais pas me refaire. Je suis comme je suis. J’ai fait un choix – celui de servir – et je m’y tiens. Je vous l’ai dit: je n’ai pas changé. Et je le revendique. Vous voyez, je suis honnête. D’autant que je n’ai pas de regrets, même sur Maastricht. […] Et je constate que la plupart des dispositions que j’avais contestées… ne sont plus appliquées! PHILIPPE SÉGUIN

et président de l’Assemblée nationale, le premier président de la Cour des comptes est décédé le 7 janvier dernier d’une crise cardiaque. Il avait 66 ans. Nous lui rendons ici un dernier hommage.

© HAMILTON/REA

SEGUIN

‚ Ancien ministre


PHILIPPE SÉGUIN REPÈRES 1943

Naissance à Tunis,

le 21 avril

Il s’inscrit au parti gaulliste UNR pour soutenir la candidature du général de Gaulle à l’élection présidentielle

1965

Auditeur à la Cour des comptes à sa sortie de l’Ena (promotion Robespierre)

1973-74

Chargé de mission au secrétariat général de Georges Pompidou à la présidence de la République Vice-président de l’Assemblée nationale, Philippe Séguin dirige, le 22 juillet 1981, les débats parlementaires.

© ROBINE/AFP

1970

Maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Paris

1971-77

1977-78

Chargé de mission au cabinet de Raymond Barre à Matignon

1978-86 Député RPR des Vosges

1983-97 Maire d’Épinal

1986-88

Ministre des Affaires sociales et de l’Emploi

1988-2002 Député des Vosges

1981-86 © GOBET/AFP

Vice-président de l’Assemblée nationale

1993-97

Président de l’Assemblée nationale

ILS ONT DIT… Philippe Séguin n’était pas homme à transiger avec ses convictions. Chacun a en mémoire son combat homérique lors de la campagne du référendum sur le traité de Maastricht, où il déploya ses remarquables capacités d’orateur pour défendre sa vision de la souveraineté du peuple français. Son élection à la présidence de l’Assemblée nationale en 1993 et sa désignation en 2004 comme premier président de la Cour des comptes ont achevé de faire de lui l’une des grandes

figures et l’une des grandes voix de notre vie nationale. Il nous manquera. ”

Nicolas Sarkozy “ Aujourd’hui je perds un ami et la France perd l’un de ses plus grands serviteurs et l’une de ses plus belles voix politiques. Une voix tonitruante, profonde, toujours féconde, une voix aussi parfois tourmentée. ”

François Fillon “ La République française vient de perdre un grand homme, un homme

d’État. Militant totalement investi dans l’action politique, il marqua sa présidence du RPR en s’opposant à tout rapprochement avec l’extrême droite. Militants, sympathisants, élus et responsables du Mouvement Populaire, nous sommes tous endeuillés par la mort de Philippe Séguin. ”

Xavier Bertrand “ C’est évidemment une nouvelle qui me bouleverse, parce que Philippe Séguin était un ami très cher, un homme passionné, aimant son pays.


Ministre de l’Emploi et des Affaires sociales, Philippe Séguin pose, dans son bureau, devant un portrait de Charles de Gaulle, le 24 septembre 1987.

TÉMOIGNAGE

Jean de Boishue Ancien ministre

© POOL/LUDOVIC-REA

Séguin, une figure d’avenir

Réintègre la Cour des comptes. Promu conseiller maître six mois plus tard

2002

Premier président de la Cour des comptes

2004

Nicolas Sarkozy, président de la République, et Philippe Séguin, premier président de la Cour des comptes, lors de la célébration du bicentenaire de la Cour des comptes, le 5 novembre 2007.

2005-10

Commissaire aux comptes de l’Organisation des Nations unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (Unesco)

Il soutient Jacques Chirac à la présidentielle; il est l’un des inspirateurs du discours du candidat sur la « fracture sociale »

1995

7 janvier: décès de Philippe Séguin

2010

Hommage unanime de l’Assemblée nationale à Philippe Séguin, le 12 janvier 2010.

Réélu député des Vosges. Élu président du RPR

1997

Élu conseiller de Paris et devient président du groupe RPR au Conseil de Paris

© CHESNOT/SIPA

2001

Pour la France, c’est une grande perte. Il était profondément pénétré par l’idée de la nation, de la République; c’était un grand républicain, un grand gaulliste. ”

Charles Pasqua “ La République, l’État, la nation ont toujours été ses obsessions. Tous ses constats, de Maastricht à la revalorisation du Parlement, de l’ascenseur social à la défense intransigeante des valeurs républicaines, sont le résultat de son identification au gaullisme

social, au gaullisme universel, à la force de dire non quand il est si facile de dire oui. On dit qu’il n’avait pas un caractère commode et qu’il était difficile de travailler avec lui… Je ne l’ai vu en colère que lorsqu’il avait honte pour la République, je ne l’ai jamais vu abattu que lorsqu’il avait mal à la France… L’orphelin de Tunis était une voix et une conscience exceptionnelles. Gardons-en le souvenir et la vision. ”

Roger Karoutchi

Nous nous sommes séparés avec Philippe Séguin dans la cour des Invalides. Il nous a quittés pour un autre destin, celui que lui réservera l’Histoire. Mais, déjà, son œuvre a poussé de si profondes racines! Sa vie témoigne d’un formidable talent de réformateur, d’un exceptionnel serviteur de notre République, d’une haute figure politique de notre temps. Séguin n’était pas seulement un talentueux ministre des Affaires sociales, un président défenseur des droits du Parlement, un député-maire respecté et aimé de ses électeurs, un sévère premier président de la Cour des comptes… Séguin était autre chose aussi: une présence shakespearienne, une intelligence toujours en fête. Il avait la rhétorique des grands tribuns, la pensée d’un authentique intellectuel. Rien de ce qu’il disait n’était indifférent. Séguin était toujours singulier, original, insolent dans ses idées. Sa rigueur, son exigence en exaspéraient plus d’un. Et pour cause: il voyait loin et souvent avant les autres. Séguin a perdu la bataille de Maastricht mais, avec le recul, ses convictions ont fait fortune. Il n’était pas antieuropéen. Il croyait à la culture des nations. Il pourfendait ceux qui, par modernisme ou facilité, refusaient de comprendre que l’excellence française était utile au monde. Servir Séguin était un honneur. Un honneur exigeant. On ne savait jamais avant de le rencontrer si on aurait à réécrire un projet de loi ou préparer son prochain livre. Précis, travailleur, il détestait l’à-peu-près, le vague, le flou. Séguin estimait que tout homme politique devait avancer, s’expliquer devant l’opinion. Les historiens décideront de son bilan. Pour moi, il sera toujours celui qui aura porté jusqu’au XXIe siècle le projet gaulliste. Nous étions quelques-uns à travailler autour de lui, François Fillon en tête. Philippe avait la réputation d’un colérique, d’un impatient. Nous, nous savions de quelle affection il était capable, quel adorable et attentif ami il a toujours été. C’était Séguin, une figure d’avenir.


HOMMAGE À ROBERT PANDRAUD ‚Robert Pandraud s’est éteint, le 18 février dernier, à l’âge de 81 ans. Une immense perte pour notre Mouvement, mais aussi pour la France qu’il a toujours servie avec fidélité et conviction.

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Jacques Chirac, Robert Pandraud et Alain Juppé, le 4 avril 1992, lors d’un conseil national du RPR à Paris.

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é le 16 octobre 1928, au Puy (Haute-Loire), ce fils d’instituteur, étudiant bousier, intègre l’Ena en 1951. À sa sortie en 1953, il est affecté au ministère de l’Intérieur, avant d’opter pour la préfectorale où il restera quatorze années. De retour au ministère de l’Intérieur, il exercera, entre autres fonctions, celle de directeur central de la Sécurité publique (1970) et celle de directeur du personnel et du matériel de la Police (1973). En 1974, il devient, l’espace de quelques mois, directeur adjoint de cabinet de Jacques Chirac au ministère de l’Intérieur, puis celui de Michel Poniatowski. Il sera par la suite directeur général de la Police nationale (1975-78) puis directeur général de l’Administration au ministère de l’Intérieur. C’est avec l’arrivée de la gauche au pouvoir que Robert Pandraud se lance véritablement en politique. Il rejoint Jacques Chirac à la Mairie de Paris, où il sera son directeur de cabinet de 1983 à 1986. Il se présente pour la première fois devant les électeurs lors des législatives de 1986 et sera élu député de Seine-Saint-Denis sans discontinuer jusqu’en 2007. Il sera également conseiller régional d’Île-de-France de 1992 à 1998. En 1986, il est nommé ministre délégué de la Sécurité (1986-88).

Robert Pandraud, lors de son discours au conseil national du 5 juillet 2008.

Avec Charles Pasqua, il forme un tandem de choc, qui mènera une guerre sans merci au terrorisme et devra gérer les manifestations étudiantes. Membre du bureau politique de l’UMP depuis 2004, il devient, l’année suivante, président de la Commission d’organisation et de contrôle des opérations électorales de l’UMP. Une mission qu’il aura accomplie jusqu’à ses derniers jours. I

ILS ONT DIT… Dans un communiqué, le président de la République a tenu à saluer « la mémoire de cet homme qui fut un très grand serviteur de l’État et de la cause de la sécurité des Français, homme d’autorité, mais aussi de dialogue et de conciliation. (…) Aux côtés de Charles Pasqua, comme ministre délégué à la Sécurité lorsque la France fut frappée par une terrible vague d’attentats terroristes, il sut par son action ferme et déterminée y mettre un terme et rétablir la sécurité sur notre territoire.»

“Robert Pandraud a toujours eu a cœur l’intérêt de ses concitoyens et le sens du devoir. Pour lui, la défense et la garantie de la sécurité étaient primordiales. (…) Il aura fidèlement servi ses idées et sa famille politique, pour laquelle il aura eu à cœur de travailler jusqu’à ses derniers jours. (…) La France perd un grand serviteur de l’État, un homme remarquable, de convictions et de courage. ”

Nicolas Sarkozy

Xavier Bertrand

“Au sein du Rassemblement pour la République et de l’UMP, Robert Pandraud incarnait une certaine idée de l’autorité républicaine. Son intégrité et sa fermeté suscitaient l’estime de tous. (…) Derrière l’apparence de sa rudesse, Robert Pandraud était un homme de

cœur qui avait conservé l’accent de sa région natale, la Haute-Loire. ”

François Fillon

“Avec Pandraud nous avions noué des liens de grande amitié et de grande confiance. Quand nous avons été ensemble au gouvernement, nous avons dû faire face à un certain nombre de difficultés, de drames. Pandraud s’était révélé pour ce qu’il était, c’est-à-dire un grand serviteur de

l’État, patriote convaincu. Lorsque nous avions pris une décision, quelles que soient les conséquences éventuelles, nous nous y tenions. Les militants nous avaient baptisés Starsky et Hutch. ”

Charles Pasqua Jacques Chirac a fait part de sa « très grande tristesse » à l’annonce de décès de Robert Pandraud « qui fut un de ses proches collaborateurs et auquel l’unissaient des liens d’amitié très anciens ».

Jacques Chirac

“Conseiller régional d’Île-de-France jusqu’en 1998, député de Seine-SaintDenis jusqu’en 2007, Robert Pandraud était un élu d’une vitalité forte et d’un caractère d’acier. (…) Pendant plusieurs décennies, Robert Pandraud aura servi la France avec honneur, rigueur et sens de l’État. ” Brice Hortefeux


Vie du Mouvement WWW.LEMOUVEMENTPOPULAIRE.FR

UNITÉ, RASSEMBLEMENT ET MOBILISATION © HAMILTON/REA

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CONSEIL NATIONAL DU 30 JANVIER 2010

1. Xavier Bertrand. 2. Plus de 700 conseillers nationaux étaient présents. 3. Les têtes de liste régionales. 4. Éric Woerth. 5. JeanFrançois Copé, Xavier Bertrand et Bernard Accoyer. 6. François Fillon. 7. Valérie Pécresse et Rama Yade. 8. Brice Hortefeux, Christian Estrosi et Michel Barnier. 9. Xavier Bertrand, François Fillon et Jean-Pierre Raffarin.

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peut accuser l’UMP de ne pas s’être montrée à la hauteur de ses alliances ». Jean-François Copé a, pour sa part, multiplié les appels à l’unité : « Nous sommes dans la dernière ligne droite, celle où l’on accélère à fond en portant en étendard notre soutien à Nicolas Sarkozy ». Directeur de la campagne des régionales, le député-maire de Coulommiers, Franck Riester, pouvait ensuite dérouler les principaux engagements du Mouvement Populaire. Mettant en avant l’« augmentation zéro de la fiscalité » dans toutes les régions qui seront gérées par la Majorité présidentielle, Xavier Bertrand a critiqué la gestion globale des socialistes dans les régions, lesquels ont préféré les ériger en © GILLES BASSIGNAC

‚ Le conseil national du samedi 30 janvier a été l’occasion pour le Mouvement Populaire d’officialiser les listes des candidats, à un mois et demi des élections régionales.

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i l’ouverture de ce conseil national a été marquée par la présentation et l’approbation du budget, rapidement le sujet du jour a été abordé : la validation des listes aux élections régionales. Dans un premier temps, Jean-Claude Gaudin a expliqué le travail de la Commission nationale d’investiture, qui a consacré plus de cent heures à l’audition des têtes

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Les compositions des listes de la Majorité présidentielle ont été ensuite soumises au vote des conseillers nationaux par Jean-Pierre Raffarin,

Nous avons un seul adversaire: le Parti socialiste. Nous avons une seule ambition: la victoire de notre famille politique rassemblée autour de Nicolas Sarkozy. XAVIER BERTRAND, LE 30 JANVIER 2010

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pour qui « la victoire sera donnée au camp le plus uni ». François Fillon a apprécié ce travail méticuleux de concertation ayant abouti à « des solutions équilibrées », où « personne ne 9

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de listes régionales et aux compositions des listes. Avantage de ce travail délicat : «Au soir du premier tour nous n’aurons 8 pas à changer nos listes, ni à changer de projet », note-t-il, faisant ainsi allusion aux listes de l’opposition dispersées avant le premier tour.

« bastions de défense » contre la politique du gouvernement, plutôt que d’engager des plans de croissance et de développement. François Fillon a apporté son soutien à l’ensemble des candidats. L’union de la Majorité présidentielle est, selon lui, « un gage de clarté démocratique, alors que nos adversaires joueront leur sort dans les coulisses entre les deux tours. La transparence et la cohérence sont chez nous. Les manœuvres sont chez nos concurrents.» I

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Le point sur GRAND DÉBAT

‚Le 8 février dernier, François Fillon a dressé le bilan du débat sur l’identité nationale, lors d’un séminaire gouvernemental portant sur ce thème. Il s’est félicité du succès populaire rencontré par cette consultation et a annoncé une série de mesures visant à conforter notre identité nationale.

L

ors de la présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy avait fait de l’identité nationale l’un des thèmes phares de sa campagne.Il s’était notamment engagé à créer un ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale. Promesse tenue puisque Brice Hortefeux et Éric Besson se sont succédé à la tête de ce ministère avec pour mission de lutter contre l’immigration irrégulière, conforter notre politique de l’asile,mettre en place une nouvelle politique d’intégration, renforcer notre politique de développement solidaire,mais aussi promouvoir notre identité nationale. C’est dans cette perspective qu’Éric des personnes interrogées Besson a lancé, le sont fières d’être 2 novembre dernier, françaises et 75 %, de un grand débat sur vivre en France. Selon un sondage réalisé par TNS l’identité nationale. Sofres à la fin du mois de janvier 2010 Objectif de cette consultation, selon le ministre: « réaffirmer les valeurs de l’identité nationale et la fierté d’être français ». Une initiative bien évidemment critiquée par l’opposition, mais qui a passionné les Français. « Trois cent cinquante réunions

74%

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Réaffirmer les valeurs de l’

76% des personnes interrogées estiment qu’il existe une identité nationale française. Selon un sondage réalisé par TNS Sofres à la fin du mois de janvier 2010

François Fillon et Éric Besson lors de la conférence de presse finale, à l’Hôtel Matignon, le 8 février dernier.

françaises dans le monde globalisé du XXIe siècle ». C’est à partir des propositions formulées par les différents participants à ce débat qu’un certain nombre de mesures ont été décidées lors de ce séminaire gouvernemental. Elles s’articulent autour de trois axes principaux:

« Faire mieux connaître les valeurs de la République » Un carnet du jeune citoyen devrait voir le jour à la rentrée 2010, « afin d’accompagner, du primaire au lycée, la formation civique des jeunes générations et mieux les préparer à l’exercice futur de leurs responsabilités ». Les programmes d’éducation civique dans

un véritable rendez-vous citoyen,permettant de sensibiliser les jeunes Français « aux droits et devoirs qui les lient aux autres membres de la communauté nationale » et aux principes de la République.

« Cultiver la fierté d’être français » Pour le Premier ministre, cette fierté doit se nourrir « d’une meilleure connaissance de ce qui nous unit et du respect des

La question de l’identité nationale a vocation à être débattue dans la naturelle, de façon sereine et de façon non partisane. FRANÇOIS FILLON, locales ont été organisées en trois mois», les collèges et les lycées seront renforcés et rappelait François Fillon lors de ce séminaire un module de formation aux valeurs de la gouvernemental. «Quant au site République sera créé Internet,il a reçu plus de 760000 au sein du service visites et plus de 58000 contricivique. Autre mesure butions. » Point commun de annoncée: la transfordes personnes interrogées toutes ces contributions: la mation de la journée ont le sentiment que volonté de donner « un sens plus d’appel et de prépal’identité française a grand à l’identité et à la nation ration à la Défense en tendance à s’affaiblir.

65%

symboles de la République », comme, par exemple: ● la Marseillaise, qui devra être chantée au moins une fois par an par tous les enfants scolarisés; ● le drapeau français, dont la présence sur le frontispice de chaque établissement scolaire sera désormais obligatoire; ● la Déclaration des droits de l’homme

Selon un sondage réalisé par TNS Sofres à la fin du mois de janvier 2010

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identité nationale

Pour en savoir plus: www.debatidentitenationale.fr

3 QUESTIONS À

Éric Besson Ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire

56% des personnes interrogées estiment que chercher à valoriser l’identité nationale est quelque chose d’important, et 18 % pensent que c’est une priorité. Selon un sondage réalisé par TNS Sofres à la fin du mois de janvier 2010

et du citoyen – « notre référence républicaine » – qui devra être affichée dans chaque salle de classe. François Fillon a également fait savoir que « les forces civiles qui œuvrent au service

durée, de façon LE 8 FÉVRIER 2010 de nos concitoyens » seraient plus largement associées à l’occasion de la Fête nationale.

« Renforcer l’intégration des étrangers dans la communauté nationale » Pour y parvenir, l’opération « l’école ouverte aux parents pour réussir l’intégration », expérimentée dans douze départeNUMÉRO 50 ■ JANVIER-FÉVRIER-MARS 2010

Le Mag: En quoi ce débat sur l’identité nationale était-il nécessaire ? Éric Besson: Il s’agit d’un engagement pris devant les Français lors de la campagne des élections présidentielles. Face aux enjeux de la construction européenne, face à la mondialisation accélérée des échanges, face aux mutations démographiques et migratoires, face à la montée de l’individualisme et à la résurgence de certains communautarismes d’origine ethnique, géographique ou religieuse, ce grand débat est l’occasion de s’interroger, individuellement et collectivement, sur le lien qui nous unit autour d’un projet commun, sur ce qui forge notre volonté de vivre ensemble. Nos concitoyens ne s’y sont pas trompés: ils ont massivement participé au débat! Le Mag: Quel bilan tirezvous de ces trois mois d’échanges ? É. B. : Ce débat a immédiatement rencontré un succès auprès des Français. Il a occupé l’espace médiatique presque

quotidiennement. Sur le terrain, 350 réunions locales ont été organisées en trois mois, dans les préfectures et souspréfectures, mais aussi dans des écoles, collèges et lycées. La participation des élus, du monde associatif, des représentants du culte, mais aussi de citoyens récemment naturalisés et de jeunes Français d’origine étrangère fut élevée. Toutes les tendances politiques ont été représentées dans ces réunions. De nombreux élus de gauche, en particulier, ont bravé les consignes de leurs partis et répondu à l’invitation. Les parlementaires UMP ont également organisé de très nombreuses réunions et je tiens à les remercier pour leur participation à ce grand débat. Quant au site Internet, il a battu des records d’audience et recueilli 58000 contributions et 760000 visites en trois mois! Parmi les contributions des Français, il y a de très belles propositions, qui ont inspiré les quatorze premières mesures annoncées par le Premier

ments, sera généralisée et les obligations (respect des valeurs et des lois de la République, assimilation de la langue…) liées au contrat d’accueil et d’intégration des nouveaux migrants seront renforcées. Enfin, l’accès à la nationalité française sera rendu plus solennel par la pratique systématique des cérémonies d’accueil. Ces mesures en appelleront d’autres

ministre à l’issue du séminaire gouvernemental du 8 février 2010. Le débat se poursuivra tout au long du quinquennat. Un nouveau séminaire gouvernemental et de nouveaux trains de mesures seront annoncés. Le Mag: Pourquoi, selon vous, ce débat a-t-il été autant vilipendé par l’opposition ? É. B. : On ne sort pas de trente ans de tabou sur la nation sans éclats. Le Parti socialiste a intérêt à maintenir ce tabou, parce qu’il est resté angélique. Il nie les problèmes et en particulier la nécessité de maîtriser les flux migratoires pour assurer une bonne intégration. L’extrême droite a, elle aussi, intérêt à préserver ce tabou, parce qu’elle est xénophobe. Elle propose de rejeter les immigrés et prospère depuis trente ans sur le monopole de la promotion de l’identité nationale. C’est en luttant à la fois contre la tentation de l’angélisme et celle de la xénophobie que les républicains doivent se réapproprier le débat sur l’identité nationale. I

puisqu’une commission composée d’élus de tous bords et d’intellectuels sera chargée de suivre leur mise en œuvre et d’en proposer de nouvelles. N’en déplaise à certains, ce débat sur l’identité nationale aura été une réussite. Il aura notamment permis que la question de l’identité nationale ne soit plus taboue dans notre pays. I

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Interview

ÉRIC WOERTH MINISTRE DU BUDGET, DES COMPTES PUBLICS, DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DE LA RÉFORME DE L’ÉTAT, CONSEILLER POLITIQUE ET TRÉSORIER DE L’UMP

‚Alors que la deuxième phase de la révision générale des politiques publiques vient de s’ouvrir, Éric Woerth a accepté de nous parler de la réduction des dépenses publiques et du rôle « anti-crise » de l’État face à des régions socialistes qui ne cessent d’augmenter les impôts. Interview. Le Mag: On a un peu l’impression que l’État se serre la ceinture pendant que les collectivités locales continuent d’accroître leurs dépenses de fonctionnement. Comment leur faire partager ce devoir de limitation de la dépense publique? Éric Woerth : Il est certain que nous faisons depuis 2007 un effort de maîtrise des dépenses de l’État très important. Les dépenses n’ont jamais été autant maîtrisées depuis trente ans, grâce à une volonté de réforme très profonde. La suppression de 100000 postes dans la fonction publique d’État en est l’exemple le plus connu, mais il y en a d’autres: pour la première fois, les dépenses de tous les jours sont en baisse. C’est un changement considérable. Et, bien sûr, contrairement à ce que l’on essaie de nous faire croire, la qualité du service public ne diminue pas. Prenez, par exemple, l’administration fiscale: le service à l’usager y a progressé de manière considérable. Les dépenses des collectivités territoriales représentent 20 % des dépenses publiques. Les collectivités doivent, à mes yeux, participer à notre effort de réduction des déficits. Il est clair que leur effort est aujourd’hui largement insuffisant. Quand l’État réduit son train de vie, les présidents des régions socialistes augmentent le leur de près de 20 % depuis 2004, à grand renfort de frais de réception, de déplacements et de campagnes de communication. Nous réduisons le nombre de fonctionnaires

d’État, tandis que dans les régions les dépenses de personnel explosent: + 41 % entre 2003 et 2006! Le gouvernement a baissé les impôts de 16 milliards d’euros depuis 2007, alors que les régions socialistes les ont augmentés de 36 %. C’est énorme! Pour moi, je le dis et redis, le vrai bilan de la gauche dans les régions, c’est la baisse du pouvoir d’achat des Français! Le Mag: Vous avez lancé la révision générale des politiques publiques. Une deuxième phase vient de s’ouvrir. Que répondez-vous à la fois à ceux qui estiment que les résultats sont insuffisants pour maîtriser les dépenses et ceux qui trouvent que l’exercice est trop brutal et la pression trop forte? É. W. : Critiquer est très facile. Les socialistes sont d’ailleurs devenus les maîtres en la matière! Finalement, les uns disent que

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Réduire les dépenses et favoriser la croissance

tout en rendant un meilleur service. Trois ans après, le pari est tenu. Je suis attentivement les réformes engagées et je peux dire que les trois quarts d’entre elles sont mises en œuvre de manière satisfaisante. La RGPP ne permet pas, bien entendu, à elle seule, de résorber notre déficit, mais elle y contribue fortement. À ce jour, elle aura tout de même permis de faire 2 milliards d’économies. Le Mag: Beaucoup s’inquiètent d’une éventuelle augmentation des impôts pour réduire les déficits. Au-delà des niches fiscales qu’il est envisagé de réduire, comme le préconise d’ailleurs la Cour des comptes, les entreprises et les ménages ont-ils raison d’être inquiets?

Le gouvernement a baissé les impôts de 16 milliards d’eu augmentés de 36 %. (…) Le vrai bilan de la gauche dans le

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nous allons trop vite et les autres trop lentement. C’est donc que nous devons être à la bonne vitesse ! Les Français ont élu Nicolas Sarkozy pour mener à bien les réformes qui auraient dû être engagées depuis trente ans. Nous disposions de dizaines de rapports, commandés puis rangés sur les étagères par tous les gouvernements. Ils ont tous établi le même diagnostic : il fallait repenser et moderniser l’administration, pour faire des économies,

É. W. : Je le dis très solennellement, nous n’augmenterons pas les impôts. Nous sommes l’un des pays qui a les impôts parmi les plus élevés au monde. Qui peut sérieusement croire, face à ce constat, que le salut de la France passe par de nouvelles augmentations des prélèvements? Plus d’impôts en France, c’est moins de pouvoir d’achat, donc moins d’investissement des entreprises et moins d’emplois. C’est une conviction profonde du président de la République, NUMÉRO 50 ■ JANVIER-FÉVRIER-MARS 2010


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BIO EXPRESS

1956 Naissance à Creil (Oise) 1995 Maire de Chantilly 1997-2002 Directeur associé chez Arthur Andersen

2002 Député de l’Oise

2004 Secrétaire d’État à la Réforme de l’État 2007 Ministre du Budget

il la respectera, comme tous ses autres engagements. Nous refusons la méthode des socialistes. La voie que nous avons choisie est beaucoup plus difficile, mais c’est la seule possible: réduire les dépenses et favoriser une croissance forte et créatrice d’emplois, par le redémarrage de l’investissement. Le Mag: On a beaucoup parlé de la possibilité pour l’État de se séparer de fonctionnaires qui n’accepteraient pas jusqu’à six offres d’emploi, lorsque leur précédent emploi est supprimé. En quoi cette mesure innoverait-elle dans la fonction publique? É. W. : À l’heure actuelle, lorsqu’un poste est supprimé, le fonctionnaire concerné

formation et de validation des acquis de l’expérience. Sa rémunération sera intégralement maintenue. L’administration sera désormais tenue de faire trois propositions de postes correspondant obligatoirement à son métier, à son projet et à sa situation familiale et géographique. Elle devra donc faire mieux qu’aujourd’hui, en lui proposant trois postes au lieu d’un seul sans prise en compte de ses souhaits. Mais, en contrepartie, si le fonctionnaire n’accepte pas l’un de ces trois postes, il pourra être mis en disponibilité, c’est-à-dire qu’il ne sera plus rémunéré. L’administration devra alors lui proposer à nouveau trois postes. S’il les refuse à nouveau – ce sera son sixième refus! – il pourra être licencié. Je pense que c’est un dispositif équilibré.

économies.C’est l’inverse d’une règle mécanique. Dans certains ministères, comme à la Justice, nous créons des emplois, parce qu’il y a des besoins. Dans d’autres, comme à l’Enseignement supérieur,nous n’en supprimons pas.À l’inverse,au ministère du Budget, ce sont près de 60 % des départs à la retraite qui ne sont pas remplacés. Plus de 100000 postes ont été supprimés en deux ans et demi grâce à la modernisation de l’État. La France comptant 2,4 millions de fonctionnaires d’État, cette suppression de postes représente 4 % des effectifs. C’est certes non négligeable, mais c’est loin d’être brutal.En même temps,c’est une dynamique qui porte ses fruits: suivant ce rythme, à l’issue du quinquennat, nous retrouverons le même nombre de fonctionnaires d’État qu’en 1992. Le Mag: Martine Aubry a annoncé un « grand chelem » pour les régionales. Y croyez-vous? É. W. : Martine Aubry prend ses désirs pour des réalités! Comme l’a récemment dit le Premier ministre, « il n’y a pas de forteresse imprenable ». Nous avons nos chances dans plusieurs régions, parce que nous avons au moins deux atouts que la gauche n’a pas: tout d’abord, nous avons, dès le premier tour, un projet commun, tandis que les socialistes se contentent de se plaindre des relations de la région avec un gouvernement qui, ô scandale, les martyriserait en les empêchant de dépenser encore plus d’argent public; ensuite, nous avons constitué, dès avant le premier tour, des listes d’union, rassemblant toutes les composantes de la Majorité présidentielle. Cela n’a, bien sûr, pas toujours été simple et nous avons voulu renouveler profondément nos listes. Avec plus de deux tiers de nouveaux candidats, nous avons une équipe soudée et un projet clair. Les électeurs savent pour qui et pour quoi ils votent. À gauche, les Verts et le PS vont s’entredéchirer entre les deux tours, car ils ne sont d’accord sur rien, ni sur le projet national, ni sur le projet régional… La seule querelle qui vaille pour eux,c’est celle des places éligibles et des vice-présidences avec chauffeur! I

ros depuis 2007, alors que les régions socialistes les ont s régions, c’est la baisse du pouvoir d’achat des Français! est tenu d’accepter le poste qui lui est proposé. S’il ne l’accepte pas, l’administration considère qu’il y a abandon de poste et cesse de le payer. Ce n’est pas une bonne manière de faire. J’ai proposé que l’administration se dote d’un dispositif moderne, qui permette d’accompagner l’agent dont le poste va être supprimé. Le Parlement l’a voté. L’administration devra désormais proposer un projet de réinsertion professionnelle avec des actions d’orientation, de NUMÉRO 50 ■ JANVIER-FÉVRIER-MARS 2010

Le Mag: Le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux fait aussi l’objet de polémiques. Si les uns disent que cette mesure est trop automatique, les autres se plaignent d’une approche trop quantitative et attendent de l’État une vraie politique de ressources humaines. Que leur répondez-vous? É. W. : Quand on fait de vraies réformes, on fait de vrais gains de productivité et de vraies

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Défendre et agir LOPPSI 2

Une réponse aux nouvelles formes de délinquance depuis sept ans. Mais, dans un monde où la délinquance évolue, où l’on est confronté à de nouveaux types de criminalité, notre pays se devait de se doter d’outils mieux adaptés. C’est désormais chose faite avec la Loppsi 2.

Protéger les plus vulnérables

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60000 caméras seront opérationnelles d’ici fin 2011.

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ntre 2002 et 2009, la baisse de la délinquance (- 14,41 %) a permis d’épargner 2 800 000 victimes. De bons chiffres qui s’expliquent, selon Brice Hortefeux, par « la forte mobilisation des services de police

et de gendarmerie, mais aussi par l’arsenal législatif dont notre pays s’est progressivement doté » et, plus particulièrement, par la Loppsi 1 de 2002. C’est en grande partie grâce à ce texte que la délinquance n’a cessé de baisser

Cette loi permettra de mieux lutter contre les atteintes aux personnes et notamment les plus vulnérables (personnes âgées, femmes battues…) en les protégeant et en durcissant certaines sanctions. Ce texte prévoit également de développer la vidéoprotection dans les espaces publics, afin de mieux assurer la sécurité des Français. Objectif : 60 000 caméras d’ici fin 2011 (il y en a aujourd’hui 22 000). La Loppsi 2 permettra aussi de lutter plus efficacement contre la cybercriminalité en

AVENIR DES TERRITOIRES RURAUX

Les propositions des Jeunes Populaires ‚ Le 1er Forum national de l’UMP consacré à la ruralité s’est déroulé, le 23 janvier dernier, à Saint-Thélo (Côtes-d’Armor).

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rès de 200 personnes ont répondu présentes à l’invitation de Marc le Fur, député des Côtes-d’Armor et viceprésident de l’Assemblée nationale, pour venir discuter de l’avenir des territoires

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ruraux. La matinée était réservée aux Jeunes Populaires. En présence de leur président, Benjamin Lancar, mais aussi d’Alain Cadec, député européen, François Guéant, secrétaire de l’UMP à la Ruralité, ou encore de Patrice Binet, vice-président des Jeunes Agriculteurs, ils ont débattu de l’avenir des terres agricoles, de la question de l’installation des jeunes agriculteurs et, plus largement,

protégeant « les internautes contre l’accès fortuit à des sites pédopornographiques » et de frapper les trafiquants au portefeuille par la confiscation de leurs biens. Autre mesure prévue dans cette loi : la mise en œuvre de nouvelles solutions pour faire baisser la délinquance des mineurs, ainsi qu’un renforcement des moyens pour mieux combattre l’insécurité routière. Enfin, avec cette loi, le ministre de l’Intérieur espère pouvoir améliorer les taux d’élucidation, notamment en matière de délinquance de proximité. Celle-ci représente 43 % des crimes et délits constatés pour un taux d’élucidation inférieur à 13 %. Face à l’évolution de la délinquance, ces mesures étaient nécessaires. Elles permettront de trouver une réponse à chaque acte de délinquance. I

Alix Girard, responsable des Jeunes Ruraux, et Jonathan Gainche, délégué national des Jeunes Populaires, lors de la remise du Livre blanc à Marc Le Fur.

du maintien des 24-30 ans en milieu rural. L’après-midi, tout le monde était convié à venir discuter sur le thème « Mieux vivre en milieu rural ». À cette occasion, différents acteurs du milieu rural ont pris la parole. Cette journée s’est achevée par la présentation par la commission UMP Jeunes Ruraux d’un ensemble de propositions destinées aux candidats aux régionales.

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‚ Protéger les Français, quels qu’ils soient et où qu’ils soient, tel est l’objectif de la loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Loppsi 2) adoptée le 16 février dernier par l’Assemblée nationale.

Principales mesures préconisées dans ce rapport : la mise en place d’un fonds de garantie régionale pour la reprise foncière agricole par un jeune, l’instauration d’un pourcentage de production régionale dans la restauration collective, la création d’une aide régionale pour l’acquisition du premier véhicule… I NUMÉRO 50 ■ JANVIER-FÉVRIER-MARS 2010


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FORMATION

L’université permanente du Mouvement Populaire

S

avoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va », telle pourrait être la devise de cette nouvelle école qui a vu le jour en décembre. Ouverte à tous les adhérents qui souhaitent approfondir leur engagement politique,qu’ils soient cadres, élus ou militants, l’université permanente forme des promotions regroupant environ cent étudiants.Chaque « promo » passe par trois séminaires d’une journée. Les deux premiers sont consacrés aux idées et aux valeurs. « À partir de quatre grands thèmes qui structurent le débat politique (le rôle de l’État,les solidarités,la notion de progrès et l’économie), on cherche à définir ce qui fait la cohérence et l’unité intellectuelle de la droite.On s’intéresse aux questions politiques d’aujourd’hui,mais en revenant à chaque fois aux fondamentaux »,décrit Pierre-Emmanuel Thiard, responsable des programmes. Le troisième séminaire est consacré à la formation militante: prise de parole en public, militantisme sur Internet,etc.

«

Comprendre ce qu’est la droite « Les baisses d’impôts profitent aux riches », « La droite est contre les services publics », « La droite s’est toujours opposée aux progrès sociaux »: les formations proposées par l’université devront permettre aux militants de répondre aux attaques – toujours les mêmes – de nos adversaires, pour reprendre l’offensive sur le plan des idées, pour mieux convaincre et mieux encadrer. Les enseignants sont des hommes politiques et des universitaires de premier plan, qui consacrent une matinée ou une aprèsmidi à l’université. La première promotion (issue des régions d’Île-de-France, du Centre et de Picardie) a ainsi pu échanger avec Henri Guaino sur les solidarités, Nicolas NUMÉRO 50 ■ JANVIER-FÉVRIER-MARS 2010

Baverez sur les conditions de la croissance économique,ou avec le professeur Rouvillois sur le rôle et la réforme de l’État. L’université se veut éclectique: les premiers étudiants ont ainsi planché sur la réforme de l’hôpital public et la pensée de Raymond Aron; ils ont assisté à des conférences qui portaient sur la fiscalité et les questions de société. « Éclectique, mais avec un fil rouge: comprendre ce qu’est la droite, parce que c’est sur des bases solides qu’on construit dans la durée »,ajoutent Enguerrand

Delannoy et Maël de Calan, les responsables de l’université. I ■ PROCHAINE PROMOTION: avril, mai et juin 2010 (trois séminaires d’une journée, le samedi, au siège de l’UMP, à Paris). ■ RÉGIONS CONCERNÉES: Bretagne, Poitou-Charentes et Pays de la Loire. ■ CANDIDATURES: tous les militants de ces régions peuvent présenter leur candidature à l’université permanente, en adressant un CV et une lettre de motivation à formation@u-m-p.org

3 QUESTIONS À

Roger Karoutchi Ancien ministre, conseiller politique de l’UMP LE MAG: Xavier Bertrand vous a demandé de porter ce projet d’université permanente. Pourquoi? Roger Karoutchi: Parce que la formation des militants doit être au cœur d’une formation politique. C’est le nerf de la guerre. Un grand mouvement populaire comme l’UMP, rassemblant plusieurs centaines de milliers d’adhérents dans toute la France, a besoin d’une colonne vertébrale. Cette colonne, ce sont les cadres et les militants qui donnent de leur temps et qui font vivre le parti. L’université permanente vise à renforcer cette colonne en dispensant une formation intellectuelle et militante de très haut niveau. LE MAG: Quels objectifs assignez-vous à cette université? R. K.: Ils sont de trois ordres: avant tout, transmettre les valeurs qui forment le socle intellectuel de la droite et du

centre, pour reprendre l’offensive sur le plan des idées; ensuite, former au militantisme pour être plus efficaces sur le terrain, à partir des outils d’aujourd’hui (je pense au militantisme sur Internet), mais également des méthodes d’hier qui ont fait leurs preuves (tracter, coller, « quadriller » une ville ou un quartier, animer un réseau de militants…). La victoire d’Obama nous a appris qu’en alliant les méthodes d’hier et les moyens d’aujourd’hui on construisait des machines politiques imbattables! Enfin, repérer et faire émerger ceux qui pourront prendre demain des responsabilités dans le mouvement. Concrètement, nous nous sommes engagés auprès de Xavier Bertrand à former chaque année entre quatre et cinq cents cadres et militants issus de toutes les fédérations.

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‚ Engagement de Xavier Bertrand lorsqu’il est devenu secrétaire général, l’école de formation de l’UMP a vu le jour en décembre avec un objectif: apporter aux cadres et aux militants une formation intellectuelle et militante de haut niveau, pour renforcer le mouvement.

LE MAG: Comment êtesvous organisés? R. K.: J’ai demandé à Enguerrand Delannoy (fédération de la Vienne) et Maël de Calan (Finistère) de prendre la responsabilité de l’université. Ils ont constitué une équipe d’une vingtaine de militants, qui travaille dans deux directions: l’organisation des séminaires de formation sous la responsabilité de Matthieu Schlesinger (Loiret) et Pierre-Emmanuel Thiard (Paris), et la formation sur Internet confiée à Raphaël Cognet (Yvelines). Toute l’équipe est bénévole, la moyenne d’âge est inférieure à 30 ans (en me comptant) et on est devant une page blanche: c’est une ambiance un peu « start-up », que j’aime beaucoup! I

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LA FRANCE CHANGE NOS RÉGIONS DOIVENT CHANGER AUSSI ÉLECTIONS RÉGIONALES - LES 14 ET 21 MARS 2010

VOTEZ POUR LA MAJORITÉ PRÉSIDENTIELLE BULLETIN DE RENOUVELLEMENT 2010 Renouvelez dès aujourd’hui votre adhésion pour soutenir le Mouvement Populaire Par Internet Vous pouvez renouveler votre adhésion en vous connectant sur le site wwww.lemouvementpopulaire.fr, rubrique «adhérer» Par courrier En nous retournant ce bulletin d’adhésion accompagné de votre règlement par chèque personnel à : UMP – Adhésions BP 139 – 75363 Paris Cedex 08 Nom : ..............................................................................................................................Prénom : .............................................................................. Adresse : ......................................................................................................................................................................................................................... Code postal : ..........................................Ville : ............................................................................................................................................................ Profession : ............................................................................................. Date de naissance : .............................................................................. Tél. fixe : ...................................................................................................Tél. portable : ......................................................................................... E-mail : ............................................................................................................................................................................................................................ Si adhésion couple Nom conjoint : ......................................................................................... Prénom conjoint :................................................................................ Profession : ............................................................................................. Date de naissance : .............................................................................. Tél. fixe : ...................................................................................................Tél. portable : ......................................................................................... E-mail : ............................................................................................................................................................................................................................. ➤ vous adhérez seul : ❒ Cotisation simple : 25 ¤ + 15 ¤ *, soit 40 ¤ ➤ vous adhérez en couple : ❒ Cotisation couple : 35 ¤ + 15 ¤ *, soit 50 ¤ ➤ vous êtes étudiant, demandeur d’emploi ou vous avez moins de 30 ans : ❒ Cotisation réduite : 10 ¤ + 15 ¤ *, soit 25 ¤ Règlement par : ❒ Chèque (à l’ordre de l’ANFUMP) ❒ Mandat Date : Signature :

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