Discours de politique générale : Manuel Valls fait du François Hollande

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ARGU FLASH DISCOURS DE POLITIQUE GÉNÉRALE

MANUEL VALLS FAIT DU FRANÇOIS HOLLANDE À RETENIR

CHIFFRE CLÉ

 Le discours de Manuel Valls est d’abord un aveu d’échec, un réquisitoire violent contre la politique menée depuis 2 ans et dont il est coresponsable.  Manuel Valls a fait des annonces faciles et reporte à demain toutes les décisions courageuses. Reste une terrible inconnue : qui va payer ? La dette d’aujourd’hui, c’est l’impôt de demain.  Manuel Valls fait l’impasse sur les attentes urgentes des Français (marché du travail, sécurité, école, logement…). Pour lui, il est urgent d’attendre alors que la situation de notre pays impose des décisions rapides et radicales.

2017 C’est la date à laquelle est renvoyée l’éventuelle baisse des impôts sur les personnes…

2020 C’est la date à laquelle est renvoyée l’éventuelle baisse de l’impôt sur les sociétés.

La déception domine. Le changement promis n’est pas au rendez-vous, Manuel Valls a fait du François Hollande : tout en reniements, en ambiguïtés, en promesses intenables, en mesures disproportionnées avec l’ampleur des enjeux. Le quinquennat est parti pour continuer comme il a commencé. La voix des Français n’a pas été entendue. Le 25 mai lors des élections européennes, il faudra confirmer par un carton rouge dans les urnes, le carton jaune adressé lors des élections municipales.

Manuel Valls a prononcé un discours de politique générale schizophrénique qui a sonné comme un réquisitoire contre la politique menée depuis 2 ans dont il est lui-même coresponsable Manuel Valls a dénoncé pêle-mêle : «  La feuille de paie déjà trop faible » et « la feuille d’impôt déjà trop lourde »… Vrai, mais cela est de la responsabilité de la gauche au pouvoir qui, rien que pour l’année 2014, a voté plus de 10 milliards de prélèvements supplémentaires sur les ménages. Depuis l’élection de François Hollande, les heures supplémentaires ont été taxées (980 millions d’euros en 2012, 3 milliards d’euros les années suivantes), les cotisations des salariés ont été augmentées par deux fois (1,1 milliard d’euros pour financer la retraite à 60 ans, puis 1 milliard pour la pseudo-réforme des retraites), les mutuelles des salariés ont été fiscalisées (1 milliard d’euros), le barème de l’impôt sur le revenu a été gelé (1,6 milliard

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ARGU FLASH d’euros), la redevance télé augmentée (200 millions d’euros), le quotient familial a été doublement raboté (1,5 milliard d’euros)… Pourquoi Manuel Valls ne s’en est-il pas ému plus tôt ? «  Ces retraités qui, à l’issue d’une existence d’efforts, vivent avec une maigre pension »… Vrai, mais la gauche a créé la Contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie pour tous les retraités imposables (645 millions d’euros par an), a fiscalisé l’avantage pour les retraités parents de 3 enfants et plus (890 millions d’euros en 2013, 1,2 milliard d’euros de 2014 à 2020), a baissé de 20 % la majoration de pension des Anciens combattants (30 millions d’euros par an à partir de 2014), a gelé du 1er avril au 1er octobre la revalorisation annuelle des pensions de base (600 millions d’euros par an en 2014, 1,4 milliard d’ici 2020), a reporté l’indexation des retraites complémentaires (780 millions d’euros par an)… Pourquoi Manuel Valls a-t-il attendu 2 ans pour dénoncer le matraquage fiscal des retraités ? «  Les atteintes aux personnes en progression » « la délinquance qui se déplace vers (…) les villes moyennes, les villages », « l’augmentation des cambriolages ». Vrai, mais cela est de la responsabilité de Manuel Valls lui-même, ministre de l’Intérieur depuis 2 ans et dont le bilan est déplorable. Il y a eu 1 000 cambriolages par jour en 2013. Par rapport à 2011, en 2013 : la délinquance globale a progressé de 2,8 % soit près de 85 000 victimes en plus, les atteintes aux biens ont augmenté de 3,5 % (soit + 76 000 faits), les atteintes aux personnes sont en hausse de + 5,6 % (+ 26 000 faits), la zone gendarmerie, périurbaine ou rurale, est particulièrement frappée, avec un bond de la délinquance de 8,3 %. Si Manuel Valls était en désaccord avec ces mesures et ces résultats pourquoi est-il resté au gouvernement depuis mai 2012 ? Cette lucidité est un premier pas. Mais le Premier ministre n’est pas là pour décrire des problèmes. Il est là pour apporter des solutions. Et sur ce point, la feuille de route de Manuel Valls n’est pas du tout à la hauteur.

Un pacte de responsabilité toujours aussi flou qui n’est pas à la hauteur du défi du chômage N ous n’en savons pas tellement plus sur le Pacte de responsabilité qui était censé être la pierre angulaire du tournant du quinquennat. Nous connaissions déjà le montant, 10 milliards supplémentaires – ce qui est très insuffisant –, il a été confirmé ! Nous connaissions déjà le calendrier « d’ici 2016 », il a été confirmé. Personne ne peut être contre l’allégement des charges, c’est ce que l’UMP propose depuis des années, et c’est l’inverse de ce qu’a fait François Hollande depuis deux ans. Mais que de temps perdu ! N ous ne savions ni le financement, ni les contreparties exigées. L’ambiguïté demeure. Les allégements des cotisations de la branche famille seront compensés par « d’autres recettes pérennes », lesquelles ? Les contreparties exigées des entreprises se résument à des « créations d’emplois­ » et à « la qualité de l’emploi », cela reste très évasif pendant ce temps le chômage explose (+31 500 demandeurs d’emploi supplémentaires en catégorie A en février 2014)…

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ARGU FLASH Une faute pour l’avenir : Manuel Valls a choisi de laisser filer la dette  Manuel Valls a jonglé avec les chiffres sans pouvoir masquer l’impasse financière dans laquelle il se trouve. Pour tenir ses engagements européens de maîtrise des déficits, la France doit réaliser 50 milliards d’économies. Premier problème, ces 50 milliards doivent aussi servir à financer les 30 milliards d’allégements pour les entreprises, les 6 milliards de baisses sur les entreprises, les 5 milliards de baisses des prélèvements pour les ménages… Le compte n’y est donc pas. Deuxième problème, Manuel Valls n’a pas détaillé ces 50 milliards d’économies : il s’est contenté de parler de 19 milliards sur l’État, 10 milliards sur l’assurance maladie et 10 milliards sur les collectivités – comme par hasard au moment où tant de communes de gauche ont basculé à droite. Outre qu’il ne suffit pas de donner des grandes masses, mais que l’exigence de transparence impose de dire quelles dépenses seront coupées, il manque 11 milliards dont Manuel Valls dit simplement qu’ils « viendront d’une plus grande justice ». Pas une entreprise ne pourrait être prise au sérieux par des investisseurs si elle parlait de ses finances avec une telle légèreté !  La grave vérité est que, faute de courage et au mépris de nos engagements européens, François Hollande et Manuel Valls ont décidé de laisser filer la dette. Ce que Manuel Valls a pudiquement appelé « un changement de rythme » dans l’effort de maîtrise des comptes publics… Cette décision est lourde pour l’avenir : elle signifie que la France, déjà placée sous surveillance par la Commission européenne, risque de perdre toute crédibilité financière et de s’arrimer définitivement aux pays du Sud de l’Europe. Et ne nous leurrons pas, la dette d’aujourd’hui sera l’impôt de demain, payé par nos enfants ! Cela n’a malheureusement rien d’étonnant de la part de Manuel Valls qui a fait exploser la dette de la ville d’Évry de 276 % entre 2001 et 2011…

La fausse baisse d’impôts…  Manuel Valls a promis des mesures en faveur des ménages modestes qui représenteront « 5 milliards d’euros d’ici 2017 ». Ce n’est pas du tout à la hauteur des attentes des Français. Pour deux raisons : 

Elles devront intervenir « d’ici 2017 » alors que la nécessité de baisser les impôts est pressante.

Elles sont à mettre en regard avec les 50 milliards d’euros de prélèvements supplémentaires votés depuis l’élection de François Hollande… Avec les 10 milliards de prélèvements votés sur les ménages rien que pour l’année 2014… Cette baisse hypothétique ne compense en rien les hausses déjà entrées en vigueur. 

La France est dans l’urgence, mais il est urgent d’attendre… Manuel Valls cherche avant tout à gagner du temps M anuel Valls a beaucoup promis… Mais le diable est dans les détails. La plupart de ses engagements sont pour après 2017. C’est une supercherie. La France est dans une situation d’urgence, mais Manuel Valls nous dit qu’il est urgent d’attendre avant de la réformer :

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ARGU FLASH        

Les allégements du coût du travail auront lieu « d’ici 2016 ». La carte des régions sera remodelée « d’ici 2017 ». Les mesures pour les ménages arriveront « d’ici 2017 ». L’intercommunalité sera réformée « d’ici 2018 ». Le taux de l’impôt sur les sociétés sera baissé « d’ici 2020 ». Un débat sur l’avenir des conseils généraux sera engagé « à l’horizon 2021 ». Le passage à 50 % de la part du nucléaire dans la production d’électricité sera tenu d’ici « 2025 ». La réduction de 30 % de notre consommation d’énergies fossiles est fixée d’ici « 2030 »…

 Il est clair que François Hollande et Manuel Valls ne veulent engager aucune réforme d’ampleur avant 2017. D’ici là, ils veulent gagner du temps. Les considérations électoralistes comptent plus pour eux que l’intérêt général.  Les contradictions de François Hollande et Manuel Valls sur la question des collectivités sont révélatrices de leur absence de colonne vertébrale. Sous Nicolas Sarkozy, nous avions supprimé la clause de compétence générale afin de mieux répartir les rôles entre communes, départements, régions, chacun ayant des missions précises. La gauche est revenue sur cette disposition en janvier 2014. Il y a 3 mois. Et maintenant, Manuel Valls nous dit qu’il veut rétablir ce que nous avions fait…

Sécurité, famille, logement, retraites, école, immigration sont oubliés, il n’y a pas de réformes de structure en vue…  Finalement, Manuel Valls n’a évoqué succinctement que le pacte de responsabilité et l’hypo­thé­tique réforme des collectivités territoriales. Pour le reste, il n’a pas annoncé une mesure précise. Il s’est contenté de vagues incantations. Sur la sécurité et la justice, il n’a pas dit clairement ce qu’il en serait du contenu de la réforme pénale de Christiane Taubira. Sur la famille, il a parlé « d’apaisement » tout en disant qu’il fallait continuer à « légiférer » sans donner de détail (quid de l’ouverture de la PMA aux couples de femmes, recommandée par un rapport remis au gouvernement aujourd’hui ?). Sur le logement, des mesures de « simplification » sont promises, comme à chaque allocution de François Hollande depuis deux ans. Idem pour la réforme des rythmes scolaires qui « sera assouplie »… Manuel Valls cultive à son tour l’ambiguïté chère à François Hollande… Ce n’est pas acceptable, il faut d’urgence en finir avec ces faux-semblants, il faut de la clarté.

Les questions des PME, de l’innovation, des retraites, du temps de travail, du marché du travail, de l’apprentissage, de la formation de la réforme de l’État, de la lutte contre la délinquance n’ont même pas été abordées… C es ambiguïtés, ces manques, ces impasses traduisent une absence de vision globale de la France et un refus de réformer profondément la France. Notre pays ne peut se permettre de passer encore 3 ans, figé dans l’immobilisme. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre 2017 pour changer de politique, il faut une rupture urgente. Comme François Hollande et Manuel Valls n’ont pas entendu le message des Français, il faut le répéter en sanctionnant à nouveau la gauche dans les urnes lors des élections européennes du 25 mai prochain.

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