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LE POINT DE VUE DE TOURING

LA MOBILITÉ DURABLE DOIT RESTER ACCESSIBLE

TEXTE: BRUNO DE THIBAULT - CEO TOURING

POUSSÉS PAR LA RÉGLEMENTATION EUROPÉENNE, LES LÉGISLATEURS ET LES CONSTRUCTEURS AUTOMOBILES MISENT PRESQUE EXCLUSIVEMENT SUR LES VÉHICULES ÉLECTRIQUES. POUR LE CONSOMMATEUR, LA FACTURE EST SALÉE, CE QUI EXPLIQUE SES ATERMOIEMENTS. POURTANT, D’AUTRES PISTES N’ONT PAS ÉTÉ ÉTUDIÉES COMME IL L’EÛT FALLU.

Récemment, un ami me confiait se sentir mal à l’aise. Il venait de commander une nouvelle voiture, mais pas une électrique. Il aurait bien voulu rouler sans émissions, mais après réflexion, la conclusion s’était imposée: un véhicule électrique n’entrait pas dans son budget. Contrairement à une version essence.

TROP CHER

Cette situation, de nombreux acheteurs y sont confrontés. La conduite électrique intéresse de plus en plus d’automobilistes, mais nombreux sont ceux qui renoncent face aux obstacles: prix d’achat élevé, incertitudes quant à l’infrastructure de recharge… À tel point que sur 100 voitures neuves immatriculées en ce moment par des particuliers, on dénombre moins de 4modèles tout électriques. Sans compter les immatriculations de véhicules d’occasion. Sur ce marché, la part de l’électrique est encore plus réduite. L’Europe cherche à forcer le succès de la propulsion électrique en installant davantage de bornes de recharge, mais aussi et surtout en interdisant les ventes de voitures thermiques à partir de 2035. Ce choix engendre un risque important. Un grand nombre d’automobilistes, je le crains, ne disposent pas des ressources financières nécessaires pour acquérir un véhicule électrique. Surtout dans les conditions actuelles de hausse des prix et de recul du pouvoir d’achat. Conséquence: l’accès à la mobilité individuelle pourrait devenir un problème à grande échelle. La voiture particulière sera-t-elle le privilège de ceux qui en auront les moyens?

MOBILITÉ ACCESSIBLE

Touring ne peut s’y résigner sans réagir et est active auprès des autorités européennes pour stimuler des alternatives tout aussi “vertesˮ. Car une mobilité uniquement électrique n’est pas tenable pour le citoyen. Si la mobilité doit être durable, il faut aussi qu’elle reste accessible. C’est pourquoi une intervention fiscale doit être octroyée aux particuliers qui souhaitent acheter une voiture électrique. Le prix, en effet, ne peut être le seul facteur qui déterminera si vous pouvez verdir vos kilomètres au volant. L’Europe doit aussi prendre en considération d’autres solutions technologiques plus abordables. L’hydrogène en fait partie, mais la piste des carburants neutres en CO2 me semble particulièrement intéressante. Imaginez: les véhicules qui roulent aujourd’hui à l’essence, au diesel ou au gaz pourraient remplacer (au moins en partie) ces produits fossiles par des carburants synthétiques pauvres − voire neutres − en CO 2. Des carburants obtenus à partir des énergies vertes et du CO2 extrait de l’atmosphère. Ce serait à mon avis un moyen intéressant pour verdir notre parc automobile via les voitures (électriques) neuves autrement qu’en mode goutte à goutte. Simultanément, le parc existant pourrait se montrer bien plus respectueux de l’environnement tout en restant accessible à tous. Matière à débat…