IROmagazine N° 26

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N° 26 / 2014

Environment and Finance www.onecreation.org   p.11-13

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Ubiquitous communication

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Trop facile d’être heureux

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Innovation Création Application

Numréarbole du Réseau de compétences Association Suisse Invention Romande Le réseau création d’entreprises www.id-group.info www.pme-ch.ch Jumelé avec l'Association des Inventions de Chine


édito

jeunesse, formation, R&D

Vénérer les anciens et être de son temps : de plus en plus difficile pour la jeunesse actuelle. Dans nos sociétés avancées nous sommes acquis au fait que des alternatives à notre consommation destructrice doivent être trouvées.

Narcisse Niclass Rédacteur

IMPRESSUM IROmagazine case postale 1303 CH 1701 FRIBOURG www.invention.ch Layout IROmag ÉDITIONS Monique Brasey e-mail: iromag@invention.ch CORRECTRICE Laura Zinetti IMPRESSION Imprimerie Saint-Paul, Fribourg Bd de Pérolles 42, CH-1705 Fribourg Tél. 026 426 41 11 Fax 026 426 45 31 imprimerie@saint-paul.ch www.saint-paul.ch

RÉDACTION Narcisse Niclass Michel Giannoni Olivier Ferrari Michel Bugnon-Mordant Daniel Mange Monique Brasey ILLUSTRATIONS www.raa.ch

Si vous reproduisez nos textes, veuillez toujours mentionner la source.

a un réseau privilégié de relations grâce au jumelage avec

Des échanges ont lieu régulièrement depuis 1987

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doute que toute l’énergie grise sera décomptée. En matière écologique, c’est là que la facture fait mal.

Toutes ces conférences sont de la frime, du pipeau. Les délégués qui se déplacent, vert tendre, vert bouteille, vert canard, sont La société occidentale est encore enviée, des menteurs et des escrocs. Mêmes les copiée, malheureusement. Nous connais- plus verts ont une empreinte trop lourde sons les conséquences de notre compor- sur l’environnement. Si leurs intentions sont sincères, ils tement. A nous d’inrestent chez eux et venter des solutions Encore faut-il travaillent via le web et des alternatives qu’ils aient des idées et la toile. Encore pour employer judiapplicables faut-il qu’ils aient cieusement les resdes idées applicables sources naturelles. Pour relever ce défi, la recherche fonda- et qu’ils soient capables de les exprimentale est importante mais seule la re- mer. Comme bonne idée pour annoncer cherche appliquée apporte des solutions cet événement, même Nicolas Hulot le médiatique et Laurent Fabius le politique dans un délai acceptable. ont fait fort. Pour lancer la conférence, ces En 2015, la 21e Conférence sur le climat deux hamsters ont illuminé la Tour Eiffel, le se tiendra à Paris sur le site du Bourget. 22 novembre 2013, aux couleurs de Paris La France a placé cette conférence sous le Climat 2015. Le ton est donné. Leur pésigne de l’exemplarité environnementale. dagogie est nulle. Que comprennent des Objectif : réduire au maximum l’impact de jeunes de 10 à 15 ans ? J’espère que ces la réunion sur le plan de la consommation deux compères vont pédaler pour comde ressources naturelles et des émissions penser cet exemple ridicule et déplacé. La de gaz à effet de serre. Une belle formule machine à donner des claques existe. Elle politique. Aucun chiffre. On ne connaît pas sera installée à Paris en 2015. le point de départ, ni le point d’arrivée. Si sur le site, il sera possible d’être bon, je Narcisse Niclass


Vous avez dit "Patron" ? Jean-Jacques Schwab Président

La santé de la Suisse fait envie à 320'000 PME en Suisse, donc il y a aussi nos voisins et par leurs attaques inces- plus de 320'000 patrons. Il est admis que santes ils nous le font payer. Le peuple par ce réseau est la force vive de notre pays. contre, distrait par les médias et le positi- Certes, nos infrastructures et le cadre de visme béat, n’est pas vie sont des points conscient qu’une preforts. Nos grandes La Suisse n’a pas mière place se gagne sociétés et organisaencore valorisé tout son tions sont aussi des et qu’il est difficile de potentiel créatif la garder. Quand une atouts. Ces toutes économie, une sociépetites entreprises asté est au sommet, comme en balistique, surent la résistance de notre économie et un jour la courbe descend. Pour un pays sa souplesse, comme le roseau de la fable. et sa population, voir diminuer leur pouvoir L’esprit d’entreprise ne s’enseigne d’achat, c’est une attaque à leur bonheur. pas, il se transmet par l’exemple. La Heureusement, le bonheur n’est surtout qualité de notre formation duale en est pas une masse monétaire ou un amas la preuve vivante. La richesse de notre de biens. Il y a des patrons moins payés vie associative est notre meilleur outil de que leurs employés mais plus heureux. formation continue. Des lois, des règleLa liberté a un prix, l'indépendance aussi. ments ou des cours obligatoires ne suffiUn patron trouve son bonheur dans l’ac- ront pas à transmettre le gène du patron tion, la prise de risques, l’envie d’innover et le plaisir du travail bien fait. Il faut avec un zeste d’aventure. Il y a plus de l’encadrement qui facilite le démarrage, le décollage d’une activité indépendante. La Suisse n’a pas encore valorisé tout son potentiel créatif. L’IRO mentor club a accumulé de La voie directe

Der direkte Weg

belles expériences et une bonne notoriété sur l’axe Berne-Genève. Nous voulons faire mieux et les initiatives de nos membres apportent des pistes sérieuses. Afin de partager les connaissances, nous réveillons l’esprit des Points Créateurs, lancés en 2005 déjà avec Georges Aegler (décédé en 2007) qui a introduit le microcrédit en Suisse. Notre réseau grandit en Suisse et même en France et en Italie. Actuellement plus de 100 mentors sont à l'écoute des porteurs de projets.

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Evaluer, Conseiller, Accompagner, Promouvoir notre mission est claire. Vous avez un projet d’entreprise, une idée à concrétiser, un produit à lancer, contactez sans engagement le réseau de réseaux : IRO mentor club. Ce premier contact vous servira de boussole. En affaires : «Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va !» selon Sénèque. La connaissance et le savoir ne servent à rien si vous ne passez pas à l’action. Prenez rendezvous maintenant !

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Membre Fiduciaire I Suisse Association Suisse d’Organisation Rue du Grand-Chêne 4 1002 Lausanne Tél. +41 (0)21 534 54 05 Fax +41 (0)21 310 77 19 info@abo-auditgestion.ch www.abo-auditgestion.ch • Confiance • Expériences • Efficacité • Qualité • Résultats

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réseau de compÉtences

Etre patron au XXIe siècle c’est éviter les stéréotypes de bon ou de truand. Dans la tourmente de la mondialisation, nous avons besoin de modèles au sens premier du mot patron. Ces pilotes guident leur équipe et créent des valeurs en investissant dans l’innovation. Pour rester compétitif dans une économie où le changement est constant, l’organisation d’entreprise doit être constamment adaptée. Notre prospérité doit beaucoup à la motivation des patrons, des indépendants qui ne comptent pas leur temps.


Le vert lave plus blanc ! Une planète Quand vous êtes dans le tambour de la machine à laver, il est impossible d’avoir des idées claires. Les cosmonautes sont les personnes qui ont suivi les entraînements les plus poussés et les plus originaux. Leur formation était innovante, inédite. Les moyens étaient là, pour se préparer à des situations inconnues : l’aventure dans l’espace, dans le vide, dans le noir, dans le froid sidéral. Quelques dizaines de volontaires seulement ont vécu ces expériences et pourtant les médias, et nous avec, trouvons cette conquête spatiale déjà ordinaire. Nous sommes blasés de la Terre et surtout inconscients de nos responsabilités. NN Il est plus facile d’obtenir un téléphone mobile que de l’eau potable et des WC. Malgré toutes les belles théories sur les "Grands chantiers du Millénaire", les fameux huit objectifs pour 2015, les résultats sont ridicules. La population, les peuples laissent faire ! Que faire ? Quelques dizaines de personnes ont vu des clairs de Terre et ne trouvent pas les mots pour en parler. Ils nous montrent de belles photos, tentent de nous faire partager leurs émotions, en vain. Nous ne voyons pas en quoi ces héros sont changés par leur formation de pointe, leurs expériences extraordinaires, leur savoir unique. Ils sont enfermés dans la technique pour ne pas dire dans leur scaphandre. Leurs réflexions, leurs messages ne vont pas loin. A quoi sert-il d’aller sur la Lune si c’est pour perdre la force de rêver ? En ce début de millénaire, ne soyons pas naïfs, en disant que tout est beau, afin de ne pas être dérangés dans notre confort moelleux. Ne nous laissons pas distraire

so ciété d urable

Engagement durable

primitifs pensent, comme les pharaons, emporter leurs biens par-delà le fleuve. La nécessité de l’harmonie entre la classe politique et la Cité est affirmée chez Platon. Par le questionnement philosophique les connexions étaient construites. La réflexion avait sa place. Aujourd’hui les politiques sont les laquais de la finance anglo-saxonne. C’est une évidence. Rien n’a changé après la crise des subprimes. Les politiques sont largués. La spéculation, le pari ou jeu de hasard, sont toupar des sots qui nous épatent avec des jours là. Les banques ont pris goût au fait gadgets. Les voitures hybrides, les voi- qu’il fallait les sauver. La machine à exitures électriques sont, depuis 20 ans, de ger des intérêts porte ses contradictions. la frime. Ce sont des outils de marketing Elle va imploser. Tous les économistes pour endormir les qui pensent disent citoyens et nos élus qu’il faut changer, Rendez-vous sur ne marchent pas, réformer le système l'Île-Verte pour notre ils courent. Aucun économique. Aucune unique planète esprit critique. Comréforme n’a été mercialiser de tels proposée et entrevéhicules est criminel pour la planète. prise depuis 2007. Les gouvernements Point n’est besoin de grandes études sur ont simplement recapitalisé les banques les énergies grises pour le savoir. Ce sont selon le fameux to big to fail. des solutions à la Gaston Lagaffe, des solutions plus compliquées que le problème Le dollar peut-il disparaître ? L’euro sera-t-il dévalué ? Les dettes seront-elles à régler : la pollution. annulées ? Si une réflexion est menée sur Le vert est à la mode. Les engagements des échanges justes et respectueux de la durables sont partout. Ce n’est pas la cha- planète, un nouveau système va se mettre rité qui va susciter de bons plans ni brider en place. Le temps où l’on pouvait piller le désir de gains à court terme. Il faut les colonies est fini. Fini aussi le temps où une nouvelle approche de la finance, un l’on peut piller impunément les ressources esprit coopératif. C’est peut-être enfin le naturelles de la Terre. La Conférence de bon terrain pour les fonds de pensions : Paris c’est demain. En 2015, l’innovation assurer du rendement oui, mais la qualité et l’imagination seront au pouvoir. de vie est plus importante. Seuls quelques Affaire à suivre en page 7

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onnément...


Ubiquitous communication Jean-Luc Michoud Fondateur - directeur

Un certain Nicolas Hayek – plongé au cœur des nouvelles technologies, de l’activité mondiale et du commerce international – a dit : «La rapidité est l’élément clé de la réussite !» Cette évidence fait peur à de nombreux décideurs et chefs d’entreprise, sans parler des politiciens et autres gestionnaires de situations critiques sur le globe. Quand une catastrophe est là, il y a une mobilisation générale dans la panique. Pourtant, se donner les moyens de maîtriser l’information avant serait plus intelligent.

No 1 en Romandie dans le domaine de la santé. Notre concept HealthCare Wireless apporte non seulement de la sécurité et de la performance mais aussi un meilleur climat humain dans le monde hospitalier et l’univers des EMS. Ceci s’explique par la diminution du stress grâce aux économies de temps pour le suivi et la transmission des informations sensibles.

et les infrastructures sont à la traîne. Notre société ne sait pas faire un copier-coller

blèmes d'embouteillages et de pollution ? Eviter de tirer câbles et fibre optique et

clients nous ont permis de conquérir des secteurs où chaque fois, il faut une

du modèle animal. Nous passons à côté de l’efficacité en matière de transmission des communications. Toutes les composantes et les parties de solutions sont existantes, mais il manque un intégrateur. C’est là que LPS Services intervient. Notre approche globale apporte des solutions intégrées qui sont développées avec une vision pratique. Nous avons été dans les premiers à utiliser la géolocalisation afin de contrôler l’environnement de l’entreprise, du laboratoire de recherche, de l’hôpital, de la ville même.

installer un WiFi performant est plus économique, souple et même écologique. Chez LPS Services nous sommes visionnaires, nous appliquons déjà les solutions du futur. Aujourd’hui, les bandes passantes au standard I EEE 802.11n fournissent une vitesse plus élevée que les câbles informatiques. L’entreprise, la collectivité moderne qui ne prendrait pas ce virage perdrait un outil de compétitivité. La solution "All-Wireless-Workplace" est applicable maintenant. Sur le plan de la sécurité aussi les développements des nouvelles techniques de cryptage font que le WiFi est plus sûr que le câble.

solution étudiée et développée spécifiquement. La division HealthCare a engendré des produits complémentaires sur le marché des résidences pour seniors ou dans la gestion de cliniques. De nouveaux secteurs naissent dans le domaine des loisirs, des transports et de la mobilité, et naturellement de l’industrie. Un secteur est aussi ouvert dans le domaine militaire et le WiFi ultra-sécurisé. Avec son label helvétique, LPS Services SA prospecte avec succès à l’international.

Notre civilisation redevient nomade et la nouvelle génération veut accéder à tout, tout de suite et partout. Cet état d’esprit et ce niveau d’exigence sont une chance pour notre société avancée, qui doit trouver de nouvelles solutions plus économiques, plus simples et

Nous travaillons sur des projets confidentiels importants qui nous permettent de faire bénéficier des clients ordinaires de nos avancées technologiques. C’est pourquoi nous sommes devenus le

LPS

Services LPS Services SA CH 1752 Villars-sur-Glâne Tél. +41 26 913 90 00 info@lps-services.ch

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TEC HNOLOGIE / R&D

Les abeilles et les fourmis ont le productrices de valeurs. Le télétravail ne Les succès remportés en Suisse WiFi Nous construisons des mégapoles serait-il pas une bonne réponse aux pro- et la progression de notre portefeuille


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Trop facile d’être heureux Siège de la BRI à Bâle

Est-ce le sexe, l’argent, la politique ou la force des armes qui mène le monde ? La diplomatie, c’est certain, n’est plus très efficace. On nous répète que l’information est une richesse. Nous avons appris que c’est plutôt l’information manipulée qui enrichit les riches. Seule la formation sauvera notre humanité. La R&D peut-elle exister en matière de société ? On pourrait peut-être inventer la philosophie ? A moins que ce soit déjà fait et que nous l’ayons oublié. Je cherche philosophe, avec GPS, pour éclairer nos guides et grands timoniers.

intellectuelle actuelle n’est pas une fatalité. Dans son enseignement à Genève, Lugano et Paris-VI, Albert Jacquard a démontré que l’Homme n’est pas seulement le fruit de l’évolution darwinienne. L’Homme est aussi une construction avec ce qui est autour et dans la personne. Quel Homme voulons-nous construire ? Quelle humanité voulons-nous maintenant ?

Un nouveau système économique théorique qui n’existe pas en réalité, selon une déclaration de Peter Brabeck, président de Nestlé, le 28 janvier 2012, au journal Le Temps. Il a aussi ajouté : «On utilise le thème du capitalisme en crise pour susciter des débats. Mais le problème actuellement est celui de la dette. Nous avons dépensé trop et aujourd’hui il faut trouver l’équilibre. Ça va être pénible, ça ne va pas se faire d’un jour à l’autre.» Nous ne pouvons pas soupçonner Monsieur Brabeck d’être anticapitaliste. Depuis deux siècles, il y a eu plus de quarante crises économiques qui ont affecté durablement les populations. Parfois, il s’en est suivi des guerres. Mais ne parlet-on pas de guerre économique ? La chute du Mur de Berlin en 1989 était la bandeannonce de la chute du communisme. Le système capitaliste peut-il disparaître ou même serait-il bien qu’il disparaisse ?

La BRI, Banque des Règlements Internationaux, créée en 1930, est sise à Bâle. Son siège est original mais point ostentatoire. On y parle français, allemand et

anglais. Soixante pays sont actionnaires. Cette institution fonctionne bien. Selon ses estimations établies fin 2013, la dette cumulée des Etats du monde serait de 100 000 000 000 000 (cent mille milliards) de francs. Est-ce que l’on peut travailler dans une telle situation ? La minuscule dette de la Grèce a fait trembler l’Europe. Que signifie cette dette mondiale ? Rien. On efface tout. Est-il possible d’inventer un nouveau système économique ? Le système actuel est basé sur la croissance et la consommation. En 1987, Albert Jacquard, biologiste, publiait Cinq milliards d’hommes dans un vaisseau. Nous sommes plus de sept milliards et la population ne cesse de croître. Avec notre manière de vivre et de puiser sans retenue dans les réserves terrestres, nous sommes condamnés à mourir ensemble. Pendant trente ans, Albert Jacquard a montré l’évidence : notre société humaine doit être réinventée pour ne pas disparaître dans le chaos, les luttes et les guerres. Si notre fin est inévitable, la misère

peut être inventé à Genève, comme le web en 1989, au sein des institutions internationales. Les moyens techniques et les forces humaines sont là, il suffit de motiver les personnes. Comme dans le cerveau, les connexions vont se construire. Après la phase d’organisation, le contenu sera développé. Des simulations testeront les idées émises. Un conseil d’experts qualifiera les propositions. Des groupes de travail seront à l’oeuvre, coordonnés par le comité de pilotage et les diverses antennes au sein des organisations internationales à Genève. En 2015, l’OMC aura 20 ans. Changeons le C de commerce en C de cœur. GEM, Genève Esprit Mondial, un club international avec la mission de créer le futur immédiat. NN

a lire Le passage du support papier au numérique est déstabilisant. La souplesse du digital est aussi sa grande faiblesse mais de nouvelles fonctions naissent chaque jour. Ne soyons pas nostalgiques. Vous êtes invités à télécharger l’ouvrage Pourquoi ? Pour quoi ?  et à passer à l’action. Comment ? Nous ne le savons pas encore. L’important est de porter l’idée dans les bureaux tranquilles des institutions onusiennes. La source gratuite est sur :

ÉCONOMIE

Le système capitaliste est un modèle

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Fait maison ! Luca Brasey étudiant

TENDANCE

Avec l’avènement de l’impression 3D, c’est presque le monde de la télé-transportation qui se réalise sous nos yeux. Les premières imprimantes utilisaient la technique de la stéréolithographie dans les années 1980. Ce processus, toujours utilisé, est complexe. Une résine liquide se fige sous l’action d’un rayon laser ultraviolet. Le faisceau du laser est assez fin pour dessiner la pièce avec une grande précision, point après point, couche après couche. L’objet est sculpté dans la masse liquide. Il se forme par polymérisation. Il existe également des procédés à poudre. Les FabLab vont fleurir. Dans l’industrie, les imprimantes 3D sont Toujours en septembre, Luca développe utilisées pour la production de modèles et avec son père un objet qui devrait troude prototypes. Les avantages du proces- ver sa place dans les milieux de la ressus sont évidents. tauration. La forme Ces dix dernières épouse la fonction et A l’aube années, des mol’esthétisme séduit. d’une nouvelle révolution Il passe une nouvelle dèles plus petits et industrielle moins rapides sont journée au FabLab devenus accessibles de la HESO ARC. En pour un usage individuel. Des modèles en moins de 6 heures, il a le prototype en kit sont disponibles pour environ 2'000 main. Par une méthode traditionnelle, il francs. La progression des ventes de ces aurait fallu réaliser un modèle en bois, outils magiques est de 30 % par année. puis un moule et injecter un premier objet. L’évolution du marché n’est freinée que Coût de l’opération : au minimum 5'000 par l’utilisation des logiciels de concep- francs. Et bonjour pour les adaptations. tion des objets à réaliser. Les générations La créativité aurait été figée et le projet actuelles d’étudiants apprivoisent ces ou- serait resté au stade de projet. tils et des FabLab fleurissent en RomanAvec l’impression 3D et l’appui die. Nous sommes certainement à l’aube du FabLab de Neuchâtel, le coût d’une nouvelle révolution industrielle. de l’opération a été modeste : Août 2013, Luca participe à une confé- 3 journées pour la modélirence au Swiss Creative Center de Neu- sation sur ordinateur, un châtel et assiste à une démonstration de billet de train Fribourgce nouveau moyen d’impression dont il Neuchâtel, un lunch à connaissait vaguement l’existence. En 15 CHF et 50 CHF septembre, motivé, il force un peu la porte de participation du FabLab. Il se familiarise avec les logi- pour la matière ciels de modélisation, découvre l’environ- et l’usage des nement de travail et conçoit des dés, as- installations. sez compliqués, pour les jeux de plateau. En 2015, cet objet utile et malin sera Bien accueilli et coaché, en l’équivalent de présenté au 43e Salon international des 3 jours, il maîtrise les outils. En une jour- inventions de Genève et envahira les étanée, il concrétise son idée et retourne chez blissements publics. Luca a une année lui, à Nierlet-les-Bois, avec ses modèles pour trouver un producteur. S’il ne l’a uniques. Il pourrait déjà prendre des com- pas fait ces derniers mois, c’est qu’il était mandes auprès de ses camarades de jeu. occupé à une formation d’un autre type :

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il accomplissait son service militaire dans les troupes NBC. En avril, il commence un cursus à l’EPFL. Cette histoire vraie montre que devenir un «maker» est facile. La révolution est en marche. En Suisse romande, quelques fournisseurs ont déjà appréhendé ce marché avec bonheur. L’imprimante 3D sera bientôt aussi courante qu’une imprimante laser et va conquérir le marché des particuliers avertis. NN

Avec le coaching de : www.fablab-neuch.ch partenaire de : SWISS CREATIVE CENTER


Ce réchauffement qui nous fait froid Michel Giannoni Dr ès sc. ing. EPFL

«Le réchauffement climatique ? Mon œil ! Avec les hivers qu’on a, c’est tout le contraire !» Voici le genre de propos qui ont dû abonder au Café du Commerce pendant les fêtes. Et pourtant... Dans une partie de l’Europe, en effet, les températures demeurent basses depuis début décembre, présentant un écart d’un ou deux degrés par rapport aux moyennes saisonnières. Octobre et novembre ont aussi été plus froids que de coutume, l’hiver dernier également. Alors, qu’en est-il du réchauffement ? Plusieurs phénomènes contribuent de haute pression et propulse l’air polaire

science

à expliquer ce froid qui nous surprend. vers l’Europe. Selon des simulations efD’abord l’oscillation nord-atlantique, qui fectuées par des chercheurs allemands, consiste en une inversion des pressions une telle circulation atmosphérique deentre les latitudes polaires et le sud de vrait occasionner des hivers rigoureux sur l’Europe. Un tel régime de circulation at- l’Europe, le nord-est de l’Amérique et le mosphérique permet aux vents du nord de nord de l’Asie. souffler sur l’Europe de l’air froid venant Enfin, un troisième phénomène de Sibérie. Et ce froid reste localisé sur pourrait être responsable de ce temps notre continent. Ailleurs, en Méditerra- froid et neigeux. Il s’agit de la conjoncnée orientale, ainsi tion entre les phases qu’au Canada ou au de faible activité Alors, qu’en est-il Groenland, des resolaire de ces derdu réchauffement cords de chaleur ont nières années et les climatique ? été battus, les écarts hautes pressions atteignant 10 °C par sur la Scandinavie. rapport aux moyennes saisonnières. Ainsi, Cette corrélation a été mise en évidence selon le laboratoire de recherche clima- par Mike Lookwood, un chercheur de tique de la NASA, le mois de novembre l’université de Reading au Royaume-Uni, 2010 a été, au plan mondial, le plus mais elle demande à être confirmée. Pour chaud jamais enregistré. James Overland, un spécialiste de la NOAA (administration nationale océanique Un autre phénomène dû au ré- et atmosphérique) des Etats-Unis, les hichauffement climatique serait respon- vers froids et neigeux seront à l’avenir la sable des basses températures que nous règle plutôt que l’exception. connaissons actuellement. Il s’agit de la fonte de la calotte glacière arctique. Celle- Pour nous, Européens, le réchaufci s’est constamment réduite au cours de fement climatique a permis de modérer ces dernières années; elle devrait même certains phénomènes pourvoyeurs de disparaître pendant l’été d’ici quelques froid et nous a sans doute évité un hiver décennies. Il en résulte un phénomène encore plus rigoureux. La Revue Polytechnique d’albédo, ayant pour effet que les rayons du Soleil, auparavant réfléchis par la banquise, sont maintenant absorbés par l’océan et le réchauffent. Cela entraîne un flux de chaleur et d’humidité qui remonte vers l’atmosphère, provoque un régime

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La Suisse et l’innovation

Le système international des brevets – PCT Le Traité de coopération en matière de brevets (PCT) aide les déposants à obtenir une protection par brevet au niveau international, aide les offices de brevets dans leurs décisions d'octroi de brevets, et facilite l'accès du public à une mine d'informations techniques relatives à ces inventions. En déposant une seule demande internationale de brevet selon le PCT, les déposants peuvent demander la protection d'une invention simultanément dans 148 pays à travers le monde. Etat mars 2014. ––––– En Suisse, nous avons la chance d’être proches de l’OMPI. C’est un atout supplémentaire et chaque année cette Institution onusienne participe au Salon à Genève. Les taxes préliminaires sont inférieures à 1'500 francs suisses pour déposer une demande. Le suivi du dossier est une autre histoire. Il faut avoir les moyens de ses ambitions.

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recherche

Institut Fédéral de la Propriété Intellectuelle Stauffacherstr. 65/59g CH-3014 Berne www.ipi.ch

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Les statistiques sont toujours intéressantes quand elles corroborent nos visions. Nous n’avons jamais douté, en Suisse, que nous étions innovants. Est-ce vrai ? Si oui, le serons-nous encore dans cinq ans seulement ? La nature nous a poussés à être inventifs pour survivre. Notre confort va-t-il tuer cet état d’esprit ? Le mal est en marche quand nous constatons que les courants de gauche s’ingénient à vouloir importer, en Suisse, ce qui fait le malheur de nos voisins. Heureusement, des immigrés italiens, allemands, français, qui sont venus en Suisse justement pour travailler "à la Suisse", s’engagent aussi dans la défense des PME. D’autres communautés étrangères prennent également le relais. Les investissements en R&D sont faits à plus de 70% par le secteur privé. Ces efforts sont produits par des sociétés comme Nestlé, Novartis, Roche, Swatch, Biopharm, Mecatronic, Migros, Swisscom, Coop, Elca, Stadler Rails, Bopst, Nagravision, Ruag... Rien dans les banques et les assurances. Dans l’horlogerie et la micromécanique, de nombreuses PME déposent des brevets et protègent aussi leurs marques et des designs.

swissmad.ch

Par rapport à notre taille et notre population, la Suisse peut être classée comme région innovante. Toutefois, il ne faut pas se parer de couronnes de lauriers : la nouvelle qui déposent des demandes de PCT sont carte de l’innovation se dessine en Chine actives dans les télécommunications, les où les investissements en R&D explosent. solutions de réseaux, l’électronique et La Corée et le Japon sont déjà fortement encore l’automobile. La voie internatioreprésentés. La Russie n’est pas en reste, nale est en progression par rapport à la ni le Brésil depuis 5 ans. Certes les USA démarche auprès d’un office national. Il sont toujours dans le trio de tête, selon les y a près de 800'000 demandes annueldiverses analyses faites, et l’Allemagne lement auprès de l’OMPI. C’est dire si le est une nation innovante qui n’a rien à monde de la R&D bouge. A la fin, c’est le nous envier. En raison de la diminution succès commercial qui donnera le ton. La de notre tissu industriel, le passage de la Suisse est contrainte d’exporter pour vivre recherche à l’application pratique risque et survivre. NN de se déplacer à l’étranger. Les horlogers sont les seuls Take off à se démarquer de cette tendance avec Nespresso qui étonne. Nous ne sommes pas seuls dans la course. Les principales sociétés


ONE CREATION Think Sustainable is a cooperative company founded on 7 June 2010.

Ses cofondateurs sont des institutions de prévoyance de droit public et de droit privé ainsi que des personnes morales et physiques. Ils représentent l’ensemble des secteurs de l’économie. Par leur statut d’associé, ils sont directement impliqués dans le développement de la société.

Its co-founders and Associates are public- and private-law social security institutions as well as legal and natural persons representing all economic sectors. Their status as Cooperative members ensures their direct involvement in the development of the company.

La coopérative offre une réponse durable au développement économique. Son but lui confère, entre autres, le droit de prendre des participations dans des sociétés actives dans les technologies de l’environnement. Ces participations sont effectives à tous les stades du développement industriel. Ce fonctionnement résulte de la prise de conscience de la nécessité d’un déploiement économique intégré pour une évolution durable de l’économie, de l’environnement et de notre Société.

The Cooperative offers a sustainable response to economic development. Its statutory goals invest it with a number of rights, including the right to acquire holdings in companies which are active in environmental technologies at all stages of their industrial development. This function reflects ONE CREATION’s awareness of the need for integrated economic deployment in favor of the sustainable evolution of the economy, the environment and our Society at large.

Privilégier une approche à long terme de la mise à disposition de capitaux pour l’économie permet de renoncer à une forme de «spéculation boursière» et de choisir un rendement industriel et non financier.

Opting for a long-term approach to freeing capital for the economy leads to enhanced industrial return as opposed to “market speculation” which aims, essentially, for financial return.

L’HORIZON DU FINANCEMENT INDUSTRIEL APPLIQUÉ AU DÉVELOPPEMENT DURABLE Le retour sur investissement du financement de la recherche, du développement, de la production et de la mise sur le marché de tout bien de consommation ou encore l’exploitation et le développement d’infrastructures dépasse largement la vision court-termiste des intervenants sur les marchés financiers. Ainsi, la recherche systématique de gains boursiers à court terme ne permet pas aux sociétés, respectivement industries, de planifier un développement de leurs activités à moyen et long

APPLYING INDUSTRY’S FINANCING HORIZON TO SUSTAINABLE DEVELOPMENT Return on investment from the financing of research, development and production of consumer goods as well as from the operating and development of infrastructures, goes far beyond the short-term view of the actors in today’s financial markets. Systematic pursuit of immediate stock exchange profits keeps industry from planning medium- and long-term development of its activities. On the other hand,

termes. Se positionner sur des investissements durables dans une approche considérant, non plus des gains en capitaux systématiques, mais bien la capacité de l’économie à générer des dividendes et de les accroître, répond à une logique de développement industriel durable.

making lasting investments – with emphasis on the capacity of the economy to generate increasing dividends rather than simply targeting regular capital gains – responds to the logic of sustainable industrial development.

Le choix des technologies de l’environnement permet de se projeter sur le plus grand potentiel industriel de création de valeur de la première génération du 21ème siècle et de disposer d’une capacité de revenus croissants sur un horizon à moyen et long termes.

Opting for environmental technologies means participating in the 21st century’s great industrial potential to create value and gain access to increasing revenues on a medium- and long-term basis.

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VISION et so ciété

ONE CREATION Think Sustainable est une coopérative fondée en 2010.


Nous centrons notre réflexion sur le développement économique durable en intégrant les composantes garantissant un revenu aux associés, tout en favorisant le développement des entreprises actives dans le domaine des technologies de l’environnement. Les prises de participations effectuées dans ces entreprises constituent l’élément central permettant à la Société de se développer et de disposer d’un investissement socialement responsable.

We focus on sustainable economic development while integrating components which guarantee income to its Associates and, at the same time, promoting the development of businesses active in the field of environmental technologies. Acquisition of share holdings in these businesses is the central factor which favors the Cooperative’s development as an active agent in a socially responsible economy.

Rendement industriel

Industrial return

La notion de rendement industriel recouvre le principe de considérer une prise de participations dans des sociétés à même de distribuer un dividende sur un horizon à court, moyen et long termes. Ces dividendes doivent découler de l’activité économique de la société considérée et non de la gestion financière de sa trésorerie, lorsque celle-ci est dominante.

The underlying concept of industrial return is to acquire shares in businesses able to pay dividends on a short-, medium- and long-term basis. Such dividends must be the result of economic activity of the business under consideration rather than of the financial management of its liquid assets (in cases in which the latter is predominant).

UNE VISION CONCRÈTE DE L’INVESTISSEMENT DURABLE

A CONCRETE VISION OF SUSTAINABLE INVESTMENT

Le défi environnemental à relever consiste à réconcilier les besoins de la Société et la préservation de l’environnement. Le défi économique doit permettre de redéployer de nouvelles capacités de production. Le défi financier doit conduire à réaliser des rendements industriels et non plus boursiers. Le défi social, au-delà de la création d’emplois, doit permettre aux investisseurs privés, aux sociétés commerciales, aux collectivités publiques, aux régimes de retraites et aux fondations de familles de disposer d’un partenaire partageant les mêmes objectifs en termes de développement durable et d’horizon d’investissement.

The environmental challenge facing us is the reconciliation of the needs of Society with preservation of the environment. The economic challenge is the deployment of new production capacity. The financial challenge is the realization of industrial returns rather than of stock exchange gains. Our social challenge, above and beyond job creation, is offering private investors, business entities, public institutions, pension funds and charitable and family foundations a partner who shares their objectives in terms of sustainable development and investment prospects.

La prise de conscience collective des problématiques liées à l’adéquation du développement industriel et à la préservation de l’environnement conduit à des mesures qui doivent être prises pour assurer une croissance économique durable. Au niveau financier, il est nécessaire d’adopter une politique d’investissement responsable qui intègre des critères d’évaluations extrafinanciers pour des placements relevant les défis liés à un développement durable.

General awareness of issues related to the balance between industrial development and preservation of the environment leads to taking measures which will ensure sustainable economic growth. In terms of finance, it is necessary that we adopt responsible investment policies which integrate non-financial evaluation criteria for investments which meet the challenges of sustainable development.

UNE VRAIE DIVERSIFICATION SECTORIELLE POUR UNE APPROCHE THÉMATIQUE SPÉCIFIQUE

TRUE SECTORIAL DIVERSIFICATION FOR SPECIFIC THEMATIC APPROACHES

Participations

Holdings

Les activités de la Coopérative se concentrent sur la prise de participations à long terme dans des sociétés cotées et non cotées actives dans le domaine des technologies environnementales. Les participations se font dans plusieurs classes d’actifs, en direct comme en indirect.

The Cooperative’s activities focus on acquisitions of long-term holdings in listed and non-listed companies active in the field of environmental technologies. Holdings can be acquired in different categories of assets.

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L’ENGAGEMENT POUR UN DÉVELOPPEMENT DURABLE

COMMITMENT TO SUSTAINABLE DEVELOPMENT

Envers la Société

Commitment to Society

En soutenant uniquement des investissements durables.

ONE CREATION stands for socially responsible and sustainable investments. Its industrial partnerships allow the Cooperative to accompany, support and expand economic development.

Envers l’Environnement Le but de la Coopérative constitue en lui-même un message fort porté par ses associés auprès des autres acteurs de la Société. En apportant un soutien direct à toute action d’éducation et de soutien dans la prise de conscience de la préservation de l’environnement. Envers une éthique La structure de société coopérative s’accompagne d’un engagement à titre individuel de chaque associé. Chacun d’entre eux dispose d’un droit de vote indépendamment de son engagement capitalistique. Ceci répond à un fort alignement de convictions environnementales par une action soutenue. Envers la bonne gouvernance d’entreprise

Commitment to the environment ONE CREATION’s statement of purpose is in itself a strong message conveyed by its Associates to other agents in Society. By its direct support of educational projects and by building awareness for the need to safeguard the planet, ONE CREATION positions itself as an agent for the protection of the environment. Commitment to a code of ethics The foundation and structure of the Cooperative are based on the personal commitment of each Associate. Whatever the extent of his/her capital involvement, each Associate has one vote in the General Assembly. The result is a lively exchange of ideas and sustained action in line with strong shared environmental convictions common to all. Commitment to good business practices

ONE CREATION engage le dialogue avec toutes les sociétés qu’elle décide d’accompagner ou de soutenir. Dialogue auquel les associés sont conviés par leur engagement propre éventuel.

The Cooperative engages in dialogue with all companies it chooses to accompany or support. Associates are welcome to participate in these dialogues if they wish to express their own personal commitment.

ONE CREATION poursuit en outre son but économique en promouvant les principes de bonne gouvernance, notamment la transparence.

Moreover, ONE CREATION strives to meet its economic objectives while promoting principles of good governance – transparency being of the utmost importance.

Quai Perdonnet 5 1800 Vevey 1 (Suisse)

T +4121 925 00 33 F +4121 925 00 34

tcarroz@onecreation.org www.onecreation.org

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VISION et so ciété

Par le partenariat industriel, en ayant ainsi un rôle d’accompagnement, de soutien et d’amplificateur du développement économique.



Un pas de plus vers l’homme bionique Michel Giannoni Dr ès sc. ing. EPFL

Voilà un exploit qui fera date dans l’histoire de la médecine : le 18 décembre 2013, l’équipe du professeur Christian Latrémouille a implanté un cœur artificiel chez un homme de 75 ans, en insuffisance cardiaque terminale. Il s’agissait de la dernière chance pour ce patient, qui ne répondait pas aux critères d’attribution des greffes. Cette opération hors du commun a été réalisée à l’hôpital GeorgesPompidou à Paris. Ce cœur de substitution a travaillé pendant 74 jours.

Aucune prise de médicaments antirejet n’est nécessaire, comme c’est le cas habituellement lors de greffes du cœur.

3000 Bern 14  www.swissheart.ch  CCP dons 10-65-0

Derrière cet exploit vont se poser, bien sûr, des questions d’ordre éthique. Par exemple, le cœur artificiel continuera-t-il de fonctionner après la mort du greffé ? Sera-t-il récupéré pour l’implanter à un autre patient ? Dans cette extraordinaire «usine chimique» qu’est le corps humain, on vient de remplacer une pompe défectueuse, comme on le fait dans l’industrie. A l’EPFL, l’équipe de Silvestro Micera a mis au point une main bionique qui ressent le toucher grâce à de minuscules capteurs connectés aux terminaisons nerveuses du bras. Mais où donc le progrès s’arrêtera-t-il ? Va-t-on bientôt remplacer l’unité de traitement de l’air que constituent les poumons, le réacteur de digestion qu’est l’estomac ou les équipements d’épuration des eaux que sont les reins ? Sans oublier le superordinateur de la machine humaine ! La Revue Polytechnique

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science et vie

C’est le professeur Alain Carpentier qui a créé cette machine, méritant le qualificatif trop souvent galvaudé de «révolutionnaire». Nommée «cœur Carmat», elle réagit comme un organe humain aux sollicitations, aux émotions et même aux contraintes pathologiques. Elle assure la circulation du sang et régule son débit en fonction des efforts fournis.

ment, l’ensemble du mécanisme étant situé à l’intérieur du corps. Grâce à un système électronique embarqué et à l’aide de motopompes baignant dans un fluide hydraulique, cette machine reproduit la physiologie de l’organe humain avec ses deux ventricules et ses battements. Un premier prototype avait été mis au point en 2000, mais son poids de 1,9 kg empêchait toute implantation chez l’homme. Le La seule obligation pour le patient consiste «cœur Carmat» pèse 900 g – trois fois à porter à la ceinture une batterie pour plus qu’un cœur humain – ce qui le rend compatible avec l’alimentation en 70 % des thorax électricité. Il réagit comme un cœur masculins et un A la différence des humain aux sollicitations, quart des poitrines dispositifs d’assis- aux émotions et même aux féminines. tance ventriculaire, contraintes pathologiques A l’instar de la le «cœur Carmat» première greffe est une prothèse orthotopique, totalement implantable, du cœur réalisée en 1967 par le profesconstituée de biomatériaux synthétiques à seur Christiaan Barnard, cette nouvelle base de tissus animaux traités chimique- prouesse technologique représente un marché potentiel de plusieurs milliards d’euros, pour une prothèse estimée à 150’000 euros, soit moins que le coût d’une transplantation cardiaque.


L’ÉTAT mécène : vie ou mort de la création ? Michel Bugnon-Mordant Président de l’Académie suisse de géopolitique

L’art est-il affaire de créateur, exclusivement, ou l’Etat, le Politique se doit-il d’intervenir, sinon comme inspirateur du processus créateur, du moins en tant que garant de conditions matérielles acceptables, indispensables à l’acte lui-même ? Les chefs-d’œuvre de la civilisation existeraient-ils sans ces mécènes d’Etat que furent empereurs, rois, princes, ministres ou ne doivent-ils leur existance qu’à l’inspiration, au génie et à l’obstination des artistes qui les ont conçus ? Otons d’un coup de baguette magique du spectacle de nos villes, de nos campagnes les monuments qui, aujourd’hui encore, attirent par millions les touristes venus du monde entier. Supprimons d’un souffle les partitions musicales, les poèmes, les romans, les tableaux, les sculptures dont les géniteurs furent sollicités, soutenus, encouragés de leurs deniers et de leur proximité d’âme par des hommes (ou des femmes) d’Etat esthètes et doués du sens de la grandeur et de leur mission civilisatrice. Que resterait-il ? Quelques horreurs contemporaines dont le germe presque unique se nomme modernité (mal comprise), fonctionnalité, réalisme économique, utilité. Est-ce à dire que, d’une part, l’Etat mécène joue un rôle essentiel dans la dynamique créatrice, mais aussi que, d’autre part, cette sorte d’Etat-là n’existe plus, vaincu par l’idéologie utilitariste et l’étroitesse d’esprit et de culture qui sont l’apanage des élus «démocratiques» ?

culture

Il suffit de comparer Virgile et BernardHenri Lévy, Molière et Amanda Sthers, Shakespeare et Florian Zeller, Brunelleschi et les architectes du Centre Pompidou pour mesurer tout ce qui sépare la Rome d’Auguste, la France de Louis XIV, l’Angleterre d’Elizabeth Ière, la Florence des Médicis de la France (mais cela vaut pour l’Europe entière) des présidents et ministres de la Ve République, de l’Angleterre moderniste, de l’Italie de la soumission aux préjugés artistiques américains. Que manque-t-il à l’évidence aux politiques contemporains que possédaient les souverains et princes du passé ? Quelle différence fondamentale de perception, de virtualité, de volonté, de talent cause-t-elle la débâcle culturelle qui ne peut qu’affliger les êtres de goût dans le monde des XXeXXIe siècles ? Quels éléments nécessaires se sont-ils perdus pour que, des plus grandes capitales aux plus petites localités, la laideur prédomine ? 1

L’un des ingrédients sans doute le plus manifeste est la liberté. Ni Virgile, ni Molière, ni Shakespeare, ni Brunelleschi n’avaient à se conformer à une idéologie pernicieuse, prégnante, intolérante, comme l’est l’idéologie mondialiste, ultralibérale, donc utilitariste, droit-de-l’hommiste, faussement égalitariste qui est de mise aujourd’hui. Virgile, certes, célébrait dans son Enéide la grandeur de l’Empire et l’auctoritas, l’intrépidité, l’intelligence politique de l’Empereur. Mais il le faisait hors de toute contrainte. Auguste avait mis fin à la corruption, au chaos, à la décadence inhérente à la République finissante, où les intérêts privés, tout comme aujourd’hui, écrasaient la «chose publique», la res publica. Grandeur, beauté, vertu s’exprimaient dans les vers virgiliens comme un hymne à la civilisation antique. Dans la France du Roi-Soleil, ce sont les bigots issus de la noblesse, de l’Eglise et de la bourgeoisie qui s’indignaient contre le Tartufe et s’employaient à le faire interdire. C’est au contraire le Roi, soucieux de laisser libre cours au talent et à l’esprit critique, qui permit que Tartufe fût représenté. Vision politique et culturelle peuvent néanmoins aller de pair avec une vision économique. La reine Elizabeth Ière, mécène

de Shakespeare mais également de tout l’art anglais du XVIe siècle, lança Drake et Raleigh sur les mers et suscita un développement commercial inédit. Les Médicis, à Florence, furent banquiers. Ils favorisèrent Michel-Ange, Donatello et quelques autres. Liberté idéologique, munificence, refus de l’utilité, de l’économique-profit-à-courtterme comme critères principaux de la création artistique n’existent pratiquement plus. La rupture avec le passé, le viol continu de l’héritage historique voulu par les suppôts de la mondialisation, le saccage du principe civilisateur propre à l’Europe agressent nos villes. Conseils et comités où fourmillent les esprits ordinaires, qui parfois se piquent d’art et cèdent aux délires créateurs les plus incohérents par crainte de la ringardise, suscitent les projets les plus délirants. Fribourg en sait quelque chose avec son théâtre de L’Equilibre, carton à chaussures hideux et encombrant. L’effet qu’il produit est symbolique de la ville actuelle : l’horizon de montagnes et de bois est bouché, comme le sont les artères à la circulation ; les contours du bâtiment sont lourdauds et mettent mal à l’aise ; le tout se dresse au centre de la ville comme, disent les Anglais, un eyesore : une «douleur oculaire». Comme on est loin de la grand-mère de Proust : «Quand elle avait à faire à quelqu’un un cadeau dit utile», précise l’auteur, dans Du côté de chez Swann, elle cherchait à effacer «son caractère d’utilité» car «elle trouvait que la vulgarité, l’utilité reprenaient trop vite leur place».

Sthers et Zeller font partie du paysage théâtral parisien contemporain. Amis de présidents de la République, disposant des réseaux adéquats, chouchous du tout-Paris bobo et politiquement correct, ils pondent des suites de mots dont ils abreuvent les scènes des deux rives, appuyés par tout ce que la télévision compte d’animateurs dans le ton de l’époque. Ils seront oubliés avant dix ans.

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ICA, Innovation Création Application Monique Brasey graphiste

Avec la mondialisation, nous découvrons les limites du développement économique. Notre pays caracole en tête de classement et nous pensons que la croissance est la clé à nos problèmes de société. A court terme c’est vrai, mais c’est comme si nous habitions un superbe appartement dans un immeuble qui tombe en ruine. Nous devons maintenant participer au paiement de la facture mondiale. Quand, en 1869, Henri Dunant fonde la Croix-Rouge, il apporte une idée, un concept novateur et révolutionnaire. Sa charte tient en sept mots. Si tous les peuples respectaient et appliquaient ce précepte, le bonheur gagnerait la planète. L’efficacité en politique fait peur car le changement serait énorme. C’est trop simple !

Humanité - Impartialité Neutralité - Indépendance - Unité Volontariat - Universalité Notre plateforme, www.impi.ch, créée en 2000 atteint ses objectifs grâce au

partage du savoir sur le web et dans les contacts réels. Pour savoir d’où nous venons, prenez le temps de visiter la philosophie qui guide notre action globale. Pour connaître les défis que nous promouvons, visitez les projets sur notre page d’accueil.

Depuis 2012, nous canalisons nos ressources prioritairement sur le Cameroun et la République Démocratique du Congo RDC. Ce choix est réfléchi et correspond à une stratégie simple. Nous devons montrer des exemples de réussites dans le terrain afin de pouvoir faire des copier-coller. Partout les besoins sont

énormes aussi nous devons employer judicieusement nos ressources avec une vision durable.

Nos partenaires en Afrique devenus des amis, font leur part de travail et c’est la plus importante. Vous pouvez découvrir les résultats sur notre site en visitant les projets en activité. Nous avons posé des exigences au cas par cas, mais nous avons toujours souhaité rencontrer les responsables du suivi en Afrique. Le projet doit être porté par ceux qui en bénéficient. Nous établissons des feuilles de route simples mais réalistes. Etape par étape, nous construisons. Il est vrai que nous avons appris à être patients. Les résultats sont concrets et durables. Merci de nous accompagner et de nous soutenir. MB

C’est en marchant que l’on fait le chemin La force du chêne est dans le gland

Ulrich Ramseier

entrepreneur - mécanicien

Narcisse Niclass

rédacteur - coordinateur

www.impi.ch

M.-Jeanne Nabintu

formatrice - menuiserie

Liliane Vessah

éducatrice - ONG

L’exemple n’est pas le meilleur moyen pour influencer les hommes, c’est le seul ! Albert Schweizer

Luc Rwegema Tabaro

infirmier - ONG

IRO invention romande  CH 1700 Fribourg Mention IMPI IBAN : CH77 0076 8011 0064 4930 3

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dé velo ppement

Ne laissez personne, au nom du réalisme, réprimer votre enthousiasme! Koffi Annan


WIR, une solution suisse Alain Andenmatten

responsable agence Sierre

Il est certain que l’économie suisse, proportionnellement à la taille du pays, est importante sur le plan international. Toutefois, les chiffres des échanges financiers mondiaux astronomiques sont détachés de la réalité économique. La dernière transaction de Google, plus de 17 milliards de dollars pour une start-up qui vend du vent, ne signifie plus rien pour les artisans, les indépendants et même les patrons de PME. En Suisse, nous sommes habitués au quotidien et au concret. Cette différence explique notre résistance à la crise économique persistante en Europe et dans le monde. Une idée, un concept Il est impor- échanges, ont créé la Coopérative WIR

tant de rappeler qu’à la naissance du sys- dont le système repose sur la confiance tème WIR en 1934, il y avait un besoin et l’échange de biens et services réels. Ces cercles d’amis en confirmé et une soaffaires ont fonctionné lution a été trouvée. WIR, et dès le début le ton Avec la Grande déune Institution reconnue était donné. En 1934 pression, la crise de officiellement ces artisans avaient 1930 apparaissait déjà une approche comme la première marketing moderne. Leur slogan était : crise. Le Krach était le mot à la mode et les WIR vient, la crise s’en va ! petites gens ordinaires découvraient que la bourse et la finance peuvent faire trem- Aujourd’hui, des villes, des états, des écobler le monde. La Suisse n’a pas échappé nomistes et des politiciens s’intéressent à cette période noire et difficile. Notre régulièrement à cet exemple du WIR en système social n’existait pas encore, mais Suisse. D’autres tentatives dans le monde heureusement les gens des villes avaient sont connues mais aucune n’a eu une aussi tous des parents à la campagne. Notre longue durée de vie et autant de succès. population ne mourrait pas de faim ni de En Suisse, le système WIR n’est pas une froid, comme dans d’autres pays. Avec un expérience passagère : C’est une instiregard macro-économique, on peut dire tution reconnue officiellement. Un WIR que cette détérioration du tissu social a vaut un Franc suisse. La progression été le lit de la deuxième Guerre des affaires en WIR est constante. En mondiale. Avec leur esprit Romandie, le potentiel est encore pratique, des artisans meilleur qu’en Suisse alésuisses, à court de manique et la présence au monnaie pour leurs Tessin est bonne.

Développement En 2013, une nouvelle succursale a été inaugurée à Sierre et en 2014, la succursale de Lausanne est renforcée. Il est vrai que les difficultés de l’économie mondiale appellent à plus de bon sens en affaires. Certains disent : «WIR c’est du troc». Comme les groupes WIR travaillent dans le concret c’est un peu vrai, mais la composante principale du système c’est la confiance. L’absence de spéculation, une organisation efficace et moderne, une chartre d’entreprise avec une vision humaine et réaliste, la vision locale et les relations directes et simples sont les composantes de la recette du succès. La Banque WIR est une coopérative qui offre maintenant tous les services d’une banque classique. Les privés peuvent utiliser aussi ses services en francs suisses mais le moteur demeure les échanges en Franc WIR, abrégé CHW, en référence au CHF. La Banque WIR est la banque de la classe moyenne, des personnes actives qui composent le tissu économique helvétique. Environ 60’000 entreprises, soit une PME sur cinq, travaillent avec WIR. NN Pour rejoindre cette coopérative et développer vos affaires appelez le : 0848 133 000 ou pour un contact : info@wir.ch

BÂLE

Zurich

St-Gall

Lucerne Berne Coire Lausanne

Sierre

Lugano

réseau

Siège central à Bâle, 7 succursales dans toutes les régions, 2 agences

www.wir.ch

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Le crime était presque parfait Daniel Mange

Prof. d'informatique

Le crime a été commis il y a quatre

Mu

milliards d’années, quelque part sur la Terre. Crime énorme : l’irruption de la vie. Crime presque parfait : un auteur improbable, pas de mobile, pas de témoin. Mais des indices, innombrables, qu’une armée de détectives s’emploient sans relâche, depuis des siècles, à traquer, déchiffrer, comprendre ; indices dispersés dans le temps et dans l’espace, comme ces fossiles, moulages d’espèces disparues, qui surgissent dans le sol à des profondeurs trahissant leur âge. Et, surtout, toutes les espèces vivantes qui sont les témoins indirects, mais toutes reliées à un monumental arbre généalogique dont le tronc unique nous ramène à cet événement sans précédent : l’irruption de la vie, il y a quatre milliards d’années, quelque part sur la Terre... sée

Sherlo

2 Lu

cen

s

Par quel prodige, à partir d’un ancêtre unique, la nature a-t-elle pu engendrer une si riche palette d’espèces et d’individus ? Les détectives s’accordent sur le mécanisme général, même s’ils divergent sur les détails : la nature joue aux dés, elle brasse sans fin les mots et les phrases du langage génétique. Deux loteries sont mises en œuvre pour créer la nouveauté biologique : la plus populaire est la reproduction qui, grâce aux joies du sexe, mélange les gènes de deux individus pour en créer un troisième.

ck Ho l me s, CH - 152

La mutation est moins spectaculaire, puisqu’elle pimente le texte original de quelques erreurs typographiques  ; le plus souvent sans conséquence, elle est parfois source d’une percée géniale : un mutant, une nouvelle espèce. A chaque coup de dé de Dame Nature surgit un nouvel individu ou une nouvelle espèce ; mais, conformément à Monsieur Darwin, il n’y a pas d’égalité des chances dans l’univers de la biologie. Seules subsistent les combinaisons gagnantes, celles qui produisent les individus les plus adéquats : c’est la sélection naturelle. Pour l’informaticien, c’est un choc : la cellule vivante consacre le plus clair de son temps à lire et décoder son programme génétique, selon le même processus que celui qui, tapi dans les puces de silicium, gouverne la marche de l’ordinateur. L’attrait du vivant est irrésistible ; pourquoi ne pas copier la logique carbonique des organismes vivants pour l’insérer dans la logique au silicium des machines artificielles ? Pourquoi ne pas emprunter à la nature des propriétés sans équivalent sur le marché de l’inanimé : évolution, croissance, autoréparation, autoréplication, apprentissage ? Le branle est donné, et le nouveau slogan s’intitule, en anglais bien sûr, «Artificial life». A l’intersection des sciences du vivant et de l’ingénierie, la vie artificielle constitue l’un des défis majeurs de la science d’aujourd’hui, doublé d’un enjeu économique de premier ordre pour notre pays. L’ingénieur doit remonter aux sources : il y a quatre milliards d’années, quelque part sur la Terre...

Commentaire 2005 Quand l’ingénieur scrute le monde vivant, il y débusque trois grands modèles d’organisation : la phylogenèse, l’ontogenèse et l’épigenèse. La phylogenèse décrit la transformation des espèces à travers les siècles et fonctionne selon la théorie de l’évolution due à Darwin : croisements, mutations, sélection  ; l’ontogenèse se focalise sur un organisme isolé et s’attache à décrire son développement, essentiellement basé sur les deux mécanismes de la division et de la différenciation cellulaires  ; l’épigenèse, enfin, s’intéresse, au sein d’un organisme, aux systèmes doués d’apprentissage (système nerveux, système immunitaire) qui reposent sur une double origine : l’inné, hérité par le matériel génétique, et l’acquis, façonné par les multiples interactions de l’individu avec son environnement. Chacun de ces trois modèles a inspiré un axe de recherche dans notre Laboratoire. La phylogenèse nous a incités à développer des machines informatiques évolutives dont le premier prototype, nommé «Firefly» (luciole), est unique au monde1 ; cet automate, à l’image d’un essaim de lucioles, est capable d’effectuer une tâche qui n’a pas de solution mathématique classique, la synchronisation. L’ontogenèse est la base de notre projet Embryonique (pour embryologie électronique)2 dont l’incarnation la plus spectaculaire est un mur électronique géant, le BioWall, capable d’embarquer des machines informatiques quelconques (une horloge numérique, par exemple) douées de croissance, d’autoréparation et d’autoréplication3. Finalement, l’épigenèse ouvre la voie au développement de réseaux de neurones ou de systèmes immunitaires artificiels, tous deux dotés de capacités d’apprentissage. Le modèle global incluant les trois niveaux de la phylogenèse (P), de l’ontogenèse (0) et de l’épigenèse (E) a reçu le nom de modèle POE ou, plus poétiquement, de modèle POEtique ; ce modèle est devenu un standard dans la communauté de la vie artificielle4.

1 M. Goeke, M. Sipper, D. Mange, A. Stauffer, E. Sanchez, M. Tomassini. Online Autonomous Evolware. In T. Higuchi, M. Iwata and W. Liu, editors, Evolvable Systems: From Biology to Hardware, volume 1259 of Lecture Notes in Computer Science, pp. 96-106. Springer-Verlag, Berlin, 1997. 2 D. Mange, M. Sipper, A. Stauffer, G. Tempesti (invited paper). Toward Robust Integrated Circuits : The Embryonics Approach, Proceedings of the IEEE, Vol. 88, N° 4, April 2000, pp. 516-541. 3 G. Tempesti, C. Teuscher. Biology Goes Digital, Xcell Journal, N° 47, Fall 2003, pp. 40-45. 4 M. Sipper, E. Sanchez, D. Mange, M. Tomassini, A. Pérez-Uribe, A. Stauffer. A Phylogenetic, Ontogenetic, and Epigenetic View of Bio-Inspired Hardware Systems, IEEE Transactions on Evolutionary Computation, Vol. 1, N° 1, April 1997, pp. 83-97.

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éVO LUtio n

Les professeurs visionnaires et philosophes sont rares, enfermés qu’ils sont dans leur spécialité. Les réflexions de Daniel Mange traversent le temps et prennent encore plus d’actualité. Espérons que nos politiciens et nos leaders d’opinion sauront coller à l’époque et donner les moyens nécessaires à la recherche et au développement. NN


Innovation - Création Michel Bugnon-Mordant Président de l’Académie suisse de géopolitique1

Innovation et création ne sont pas toujours liées, il s’en faut de beaucoup. Si innover, écrivais-je dans IRO Magazine No 24 (p. 16-18), consiste bien à concrétiser une idée susceptible de combler un désir ou une nécessité, encore faut-il que l’idée soit, sinon nouvelle, du moins originale et, dans le cas de l’habillement, de la décoration, de l’art en général, esthétique au point de satisfaire le goût du beau qui habite les âmes civilisées. Innover pour enlaidir, ce qui caractérise notre époque jusqu’à plus soif, ou dans

le seul but de faire naître des besoins artificiels source de profit englue un peu plus nos cultures dans la négation d’elles-mêmes. Chaque variation architecturale, vestimentaire ou pseudo artistique sur le thème mille fois rebattu du fonctionnel, du dépouillé, du futurisme n’aboutitelle pas, depuis tant de décennies de «républiOlivia et Sébastien – les deux artistes en plein acte créateur canisme» et de

ART ET cré atio n

innovation – création Ce couple est indissociable. Plus que jamais, nos institutions déclarent que la créativité, la création, l’innovation et l’esprit d’invention sont des piliers du développement de notre société. Il est vrai que les nouvelles technologies ont fait exploser les modes d’expression artistique. Certains créateurs, artistes - certains charlatans, même - travaillent de façon excentrique. L’art a-t-il toujours ses muses ? Le public est souvent décontenancé. Des musées se sentent obligés de naître pour tracer l’histoire de l’art contemporain. Le temps efface vite certains courants. Les valeurs réputées sûres le paraissent souvent beaucoup moins. Le business s’en mêle.

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Les gourous parlent. A la fin, les publics qui visitent les galeries et les musées ne sont pas plus nombreux, ni plus sensibles. Les défenseurs du moindre effort vous diront que l’art est partout, que l’art doit être accessible à tous. Encore faut-il distinguer entre expérimentation et création. L’originalité, l’audace, voire la témérité ne suffisent pas à révéler une valeur artistique. Le débat ne sera jamais clos, mais il est intéressant d’avoir une approche critique. Michel Bugnon-Mordant, aujourd’hui revenu, en tant que docteur en littérature, à ce qui a rempli sa vie professionnelle - la création artistique - nous apporte un autre éclairage. Tout créateur, inventeur évolue dans son cadre culturel. Les artistes n’échappent

«démocratisation», à des horreurs qui incitent à se tourner vers un passé éprouvé plutôt que vers des monstruosités nées dans l’esprit «moderne» et «avant-gardiste» de quelque «créateur» avant tout préoccupé de laisser un nom et de faire fortune ? Innovation rime pourtant avec création lorsque se conjuguent sens esthétique, respect lucide de l’évolution historique, talent inné et patiemment approfondi au service de l’élégance et de la légèreté. C’est ce que réussit admirablement, par exemple, l’atelier de création AtmoPsy, lancé il y a moins d’un an par une jeune créatrice fribourgeoise établie dans la Nièvre et son compagnon parisien. Au bénéfice d’une solide formation en maquillage, effets spéciaux, créations diverses pour le cinéma, notre jeune compatriote crée de délicieux bijoux, tout à fait originaux et uniques, qui connaissent déjà un réel succès en France. En outre, le couple agrémente fêtes, parties, happenings, danses, soirées, concerts de panneaux et décors virtuoses qui, pas à ce constat. Quand ils veulent se démarquer pour montrer qu’ils sortent du cadre afin d’être uniques, souvent la rupture est gratuite et le résultat laisse songeur. Les modes passent vite. Actuellement, des artistes dont les œuvres sont peut-être devenues des objets de spéculation, ne font que singer la nature. C’est la prouesse technique qui est relevée. Est-ce de l’art ? Est-ce de la création ? Pour certaines galeries et marchands, le prix est le critère déterminant. Un faux cheval suspendu dans un arrêt de bus est un acte artistique. Le pauvre peuple est décontenancé. Nos édiles marchent et adorent. Ce n’est pas leur argent. Les techniques évoluent mais n’oublions pas que artisan NN contient art.


Economie réelle et innovation Les politiques, les banques, la Confédération, les Cantons parlent constamment d’innovation. Tout le monde se félicite de l’importance de l’économie helvétique, riche de plus de 300’000 PME. Dans la réalité, qu’en est-il pour un patron en phase de développement et de croissance ? Il y a 30 ans, Armand Lombard, initiateur de GENILEM, relevait que le grand problème pour un créateur et fondateur d’entreprise, c’était le financement. En 2014, en Suisse, le changement pourrait être l’œuvre d’investisseurs privés qui emprunteraient des chemins originaux et directs. De l’investisseur au producteur : la voie royale pour contribuer au développement régional, national et international.

Realwirtschaft und Innovation

INVENTEURS

Robert Ruhlmann BL ISOLLIQ isolation de façades

Die Politik, die Banken, die Schweizerische Eidgenossenschaft und die Kantone reden ständig über Innovation. Die ganze Welt begrüsst die Bedeutung der Schweizer Wirtschaft mit ihren mehr als 300›000 KMU. Aber worum geht es in der Realität für einen Unternehmenschef in der Entwicklungs- und Wachstumsphase? Vor 30 Jahren stellte Armand Lombard, Initiant von GENILEM (Génération innovation lémanique, die «Generation der Innovation des Genferseebogens») fest, dass die Finanzierung das grösste Problem für einen Unternehmensgründer darstellt. In 2014 könnte eine Veränderung in der Schweiz das Werk privater Investoren sein, die neue und direkte Wege einschlagen. Vom Investor zum Produzenten, der Königsweg im Beitrag zu regionaler, nationaler und internationaler Entwicklung.

La Bourse parle en nanosecondes. Les ordinateurs doublent les traders. Le marché va-t-il s’autoréguler ? Pendant ce temps, la dette américaine augmente chaque jour de 4 milliards de Gilbert Sonnay SONATEC PLUS dollars. Ce montant est égal au budget anDie Börse spricht in Nanosekunden. Es gibt doptraitement de l’eau nuel de la Confédération pour notre agriculpelt so viele Börsen-Rechner als Trader. Wird ture. Est-ce que vous pouvez encore faire sich der Markt selbst regulieren? Inzwischen steigen die confiance à la Bourse et même aux fonds souverains ? US-Staatsschulden täglich um 4 Milliarden Dollar. Diese La Suisse a du potentiel pour garder du travail réel, dans nos Summe entspricht dem Jahresbudget, das die Eidgenosusines et nos ateliers. Il est important de croire en les per- senschaft für die heimische Landwirtschaft einplant. Haben sonnes qui ont un esprit de pionnier et d’entrepreneur. Prenez Sie noch Vertrauen in die Börse und gar in Staatsfonds? une part active dans une PME en Suisse. Die Schweiz besitzt das Potenzial, tatsächliche Arbeitsplätze in Unternehmen und Werken zu halten. Es ist ganz wichtig, an Menschen mit Pionier- und Unternehmergeist zu glauben. Übernehmen Sie eine aktive Rolle in einem Schweizer KMU. Sous la rubrique / Unter der Rubrik: INVESTIR

éclairés par une lumière noire ou une lumière ultraviolette, confèrent à leur environnement une atmosphère mystérieuse, suggestive et envoûtante qui séduit. Créer, là où le résultat participe vraiment de l’innovation intelligente et raffinée, doit logiquement entraîner une large adhésion propre à encourager et légitimer l’effort. Les bijoux de la Fribourgeoise se distinguent par la finesse de leurs courbes, la subtile harmonie des couleurs, le charme de leur galbe évoquant à la fois les entrelacs de notre tradition hellénique, qui rejaillit dans les chefs-d’œuvre de la Renaissance, et les sortilèges sémantiques d’un Moyen Age infiniment moins obscur qu’on l’a prétendu. Tout l’art des différentes nations européennes se combine avec d’envoûtantes analogies orientales pour faire de ces créations inédites des modèles de réussite et de bon goût.

De la simplicité avec cette pièce noire à boules de couleurs à la complexité avec ce pendentif palet loupe, l’expression personnelle se révèle dans des pièces avec des motifs plus sibyllins.

Ces deux jeunes artistes autodidactes trouvent leur place sur notre espace au Salon international des inventions car nos inventeurs sont toujours des créateurs. Depuis 15 ans maintenant, l’association qui nous guide s’est ouverte aux porteurs de projets. Le point commun de tous nos membres c’est la passion et l’action. IROmag

Fribourg / Suisse Tél.  026 321 14 86 Mobile 079 611 73 47 www.atmopsy.wifeo.com

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Un défi toujours étonnant Jean-Luc Vincent

Président et fondateur

A la lecture de nos archives vous constaterez que tout a été dit et redit une personne seule, de faire bouger le sur l’impact du Salon international des inventions de Genève. Le poten- monde avec un projet, une idée, un défi. Certains évoquent l’effet papillon, une tiel de contacts est énorme. théorie sympathique lancée par le météo-

Un coup de canif aux inventeurs Suisses. Le sport fait aussi avancer, modestement, Les Helvètes sont privilégiés, les Français la recherche dans les matériaux compovoisins aussi. Le monde vient à eux et eux sites, les textiles, le design, l’alimentation, ne saisissent pas tous peut-être la formales avantages de cette tion, mais à quel prix ? Les inventeurs manifestation ! Plus de Les esprits méchants quarante ans de sucdiront que le sport fait apportent cès. La référence dede la valeur ajoutée avancer la chimie et la vrait être évidente. Les médecine en repouscroyances, les on-dit, sant les limites phyla peur du changement ou la peur de la siques de l’organisme. En accidents, en confrontation avec le marché font que cer- absences du travail, en maladies et en tains inventeurs, des écoles aussi, des ins- déboires psychologiques, quelle est la titutions et des laboratoires de recherches facture du sport d’élite pour la société ? snobent encore cet important marché. La réponse est sans intérêt. Le sport est

43e Salon

International des Inventions de Genève

Le plus important au monde

GENÈVE PALEXPO www.inventions-geneva.ch

15 -19 avril 2015

salo n / expo

Olivier Hofmann

I

Hugo Soder

I

La question récurrente des journalistes et de certains chefs d’entreprise est : «Quel est le taux de réussite des exposants ?» Je vous réponds : «Quel est le taux de réussite des grands sportifs, tous professionnels, aux Jeux olympiques ?» Sans calculs savants, le retour sur investissement des inventeurs est bien supérieur à celui des sportifs, toutes disciplines confondues. Les inventeurs apportent des ouvertures, de la valeur ajoutée, trouvent des partenaires et financent de leur poche leur développement et leur recherche. Pour la société humaine, au Nord comme au Sud, c’est tout bénéfice.

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Robert Ruhlmann

I

Jean-Edouard Buchter

une composante de notre développement mais ne sommes-nous pas sur le chemin de l’absurde ?

rologue américain Edward Norton Lorenz. C’est le titre d’une conférence donnée en 1972 déjà : «Le battement d’aile d’un papillon au Brésil peut-il déclencher une tornade au Texas ?» La théorie du chaos nous prouve que de petites causes peuvent avoir de grands effets. Un inventeur, un chercheur est souvent cette petite cause. Comme dans le jeu de l’effet domino plaçons les éléments à la bonne place pour donner le coup de pouce à la R&D, la NN recherche et le développement.

En visitant le Salon il est important de garder l’esprit ouvert. Si les inventeurs (les femmes sont toujours plus nombreuses) n’apportent pas toujours des solutions complètes, ils ouvrent des pistes. Les questions posées seront reprises par d’autres peut-être et le projet provoquera ses effets en générant d’autres recherches et applications. Dans l’édition 24, nous avions publié : Heureusement, il est encore possible pour

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Saint-Paul


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E WIR

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2-3 éditions annuelles N0 26 / 2014

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SYSTÈM E L – E D N O M UE AU


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