Revue du port de Saint-Tropez 2012

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- LA REVUE OFFICIELLE DU PORT - ANNÉES 2012/2013

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LA REVUE OFFICIELLE DU

PORT 2012/2013 - 10€

rotonde de cartier RÉPÉTITION MINUTES TOURBILLON VOLANT 9402 MC CERTIFIÉ POINÇON DE GENÈVE, LE CALIBRE 9402 MC DE CARTIER ASSOCIE DEUX GRANDES COMPLICATIONS PARMI LES PLUS PRESTIGIEUSES ET COMPLEXES : LA RÉPÉTITION MINUTES ET LE TOURBILLON VOLANT. PAR UNE PRESSION SUR LE BOUTON LATÉRAL, LA RÉPÉTITION MINUTES ACTIONNE LES DEUX MARTEAUX VISIBLES SUR LE CADRAN QUI VIENNENT FRAPPER LES TIMBRES AFIN D’INDIQUER SUCCESSIVEMENT LES HEURES, LES QUARTS D’HEURES, ET LES MINUTES AFFICHÉS PAR LES AIGUILLES. CETTE SONNERIE EST RÉGULÉE PAR UN VOLANT D’INERTIE, VISIBLE À 6 HEURES ET TOURNANT À PRÈS DE 1 000 TOURS À LA MINUTE. MAGNIFIÉ PAR L’ABSENCE DE PONT CÔTÉ CADRAN, LE TOURBILLON VOLANT SEMBLE FLOTTER AU CŒUR DE LA MONTRE POUR UN EFFET VISUEL UNIQUE. BOÎTIER EN TITANE, COURONNE PERLÉE ORNÉE D’UN SAPHIR CABOCHON, MOUVEMENT MANUFACTURE MÉCANIQUE, À REMONTAGE MANUEL, RÉPÉTITION MINUTES TOURBILLON VOLANT CALIBRE 9402 MC, CERTIFIÉ POINÇON DE GENÈVE, (45 RUBIS, 447 COMPOSANTS, 21'600 ALTERNANCES PAR HEURE, DOUBLE-BARILLETS, RÉSERVE DE MARCHE D’ENVIRON 50 HEURES), RÉPÉTITION MINUTES AVEC VOLANT D’INERTIE, MARTEAUX ET TIMBRES VISIBLES CÔTÉ CADRAN, TOURBILLON VOLANT AVEC CAGE EN FORME DE C.

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SOMMAIRE Contents PORT DE

SAINT-TROPEZ

EDITORIAL 6 de Jean-Pierre Tuveri, Maire de Saint-Tropez

CINÉMA 98 Rencontres Internationales du Cinéma des Antipodes Rendez-vous à Saint-Tropez avec le 7e art australien et néo-zélandais Make a date in Saint-Tropez

8 Maintenir le cap ! Staying on course! 10 L’équipage de la Capitainerie

The Harbour Master’s Office team

12 Musée de la Citadelle Les Tropéziens et la mer Tropezians and the sea in the Citadelle SAVOIR-VIVRE 18 La Pavillonnerie Maritime flags ÉVÉNEMENTS NAUTIQUES 28 Les Voiles Latines 2012 38 Giraglia Rolex Cup 2012 46 Trophée Bailli de Suffren 52 Rodriguez Rendez-Vous 56 Les Voiles de Saint-Tropez 2011 65 Trophée du Centenaire 68 Dragon 70 Star 72 Les rendez-vous de la Société Nautique 76 Journée des propriétaires Jeanneau 78 Prix du yacht de Tradition 2011 80 Le trophée AFYT 86 Classic Runabout cup SUCCESS STORY 81 Carlo Riva PATRIMOINE 88 La Bravade de Saint-Tropez Plus de 450 ans d’Histoire A page from France’s history

with the Australian and New Zealand film world

Les 20 ans de la Commission 100 du Film du Var The Var Film Commission celebrated

its 20th anniversary

EXPOSITIONS 101 Au musée de l’Annonciade Du rêve oriental de Dufresne à la sculpture des peintres comme Daumier, Giacometti, Renoir, Degas… Saint-Tropez fait la part belle aux grands artistes contemporains Exhibitions in the Annonciade from

Dufresne’s oriental dream to sculptures by some of the great modern painters

SNSM 105 Les “Sauveteurs en mer” toujours sur le pont ! “Sea recuers” always on stand-by! 108

ÉVÉNEMENT AÉRIEN “ Le ” rendez-vous du 15 août La Patrouille de France à Saint-Tropez Meeting - August 15th French Air Force aerobatic team

92 La Saint Pierre

PATRIMOINE 110 La Tartane “ Sant Troupès “

ÉVÉNEMENT culturel 94 Année de l’Inde à Saint-Tropez Hommage au Général Allard Officer Allard: a great historic figures

RENDEZ-VOUS 111 Noël à Saint-Tropez Christmas at Saint-Tropez

INSOLITE & PERSONNALITÉS 112 Insolite et personnalités Unusual moments

and a few personalities

TRAVAUX 116 Les travaux du port Works in the harbour 119

ÉQUIPEMENT COMMUNAL Station d’épuration Ni odeur ni pollution Un équipement communal aux normes européennes Wastewater treatment plant No smell - no pollution A municipal plant to European standards

ENVIRONNEMENT 122 Démarche “ Port propre “ Clean Port initiative 124

Charte “ Pelagos “ L’engagement de Saint-Tropez Un sanctuaire biologique marin

“ Pelagos “, a sanctuary for a priceless heritage

125 La Méditerranée sous surveillance Des mollusqes au service d’Ifremer The Mediterranean under surveillance

Molluscs working for Ifremer

127 Technologie sous-marines Le HROV bientôt opérationnel ! Under-water technology

Hybrid Remotely Operated Vehicle, HROV

Jean-Louis Chaix, photographe officiel de la ville de Saint-Tropez et de la Revue du Port jl.chaix-mairie-de-saint-tropez@wanadoo.fr REVUE OFFICIELLE du Port de plaisance de Saint-Tropez - Réalisée par la commune de Saint-Tropez - Directeur de la publication : Jean-Pierre Tuveri - Directeur de la rédaction : Frank Boumendil et Jean-François Tourret - Assistante de rédaction : Anne-Marie Dandin - Reportages et rédaction : www.presse-edition.com, Henri-Christian Schroeder, François Le Brun - Traduction : Claire Lathbury - Conception graphique, mise en page : Benjamin Courcot, www.courcot.net - Impression : Groupe Riccobono/Le Muy - Photo de couverture : Jean-Louis Chaix / Ville de Saint-Tropez - Crédits photos : Jean-Louis Chaix / Ville de Saint-Tropez - Capitainerie de Saint-Tropez - ADP Muséo / Architectes - Le Conte / Noirot - Archives Municipales - Yacht Club de France Authentic Models France - Laurent Herschtritt - Kurt Arrigo / Rolex - Carlo Borlenghi / Rolex – Nigel Pert - Guillaume Plisson - Société Nautique de Saint-Tropez - Riva / PH. Rastrelli - Riva Monaco Boat Service – Jeanneau - Eugénia Grandchamp des Raux - Saint-Tropez Tourisme – Musée de l’Annonciade - Ifremer / S. Lesbats - Pascale Delplanque - Malegue.com / Make Up For Ever - Fotolia.com - Philippe Doignon / LMS / SIPA / C. Leroy - Publicité : Capitainerie du Port de Saint-Tropez : Anne-Marie Dandin - Pour toute information concernant la publication, vous pouvez contacter la capitainerie : Terre-plein du Nouveau Port - 83990 Saint-Tropez (France) - T : +33 (0)4 94 56 68 70 - F : +33 (0)4 94 97 31 02 - Mail : capitainerie@portsainttropez.com Réservation de places au port : reservation@portsainttropez.com - www.portsainttropez.com

Saint-Tropez

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le mot du maire A word from the Mayor

Chères lectrices, Chers lecteurs, Bienvenue “à bord” de cette nouvelle édition de la revue du Port de Saint-Tropez. Comme chaque année, ce magazine de qualité vous invite à découvrir ou redécouvrir notre port sous ses aspects les plus connus, mais aussi sur des thématiques nouvelles. La vocation nautique de Saint-Tropez, ville de renommé internationale, n’est plus à démontrer. Son nom est associé à de très nombreuses régates et à de prestigieux rendez-vous comme la Giraglia Rolex Cup, le Trophée du Bailli de Suffren et bien sûr les emblématiques Voiles de Saint-Tropez, dont ce magazine vous invite à revivre au fil de ses pages quelques moments exceptionnels.

Maire de Saint-Tropez Mayor of Saint-Tropez

Jean-Pierre Tuveri

Saint-Tropez et son port, c’est aussi le rendez-vous des passionnés de la mer qui se retrouvent chaque année à l’occasion des Voiles latines. 2012 a été un très bon cru mariant les accents catalans, vénitiens, tunisiens et bien sûr provençaux au rythme du ballet des voiles chamarrées des pointus, yoles et autres barques catalanes, dansant sur les eaux du golfe.

afin d’assurer la sécurité des unités qui y sont amarrées, ainsi qu’une protection accrue de l’environnement portuaire. Fort de ces principes et alors que Saint-Tropez célèbre cette année l’Inde et le destin fabuleux de l’un de ses enfants, Jean-François Allard, officier tropézien de l’armée napoléonienne qui s’exila en Inde, après la chute de l’Empire et devint de 1822 à 1839, Commandant en Chef des troupes du Maharadja Ranjit Singh, roi du Pendjab, je souhaiterais terminer sur cette citation du Mahatma Gandhi : « La goutte d’eau séparée de l’océan peut trouver un repos momentané, mais celle qui est dans l’océan ne connaît pas de repos ». Le port de Saint-Tropez développe son activité met tout en œuvre pour vous apporter un service toujours amélioré et faire que votre séjour soit le plus agréable possible.

Mais si notre port est attaché à son héritage séculaire, il accueille aussi des manifestations nautiques exceptionnelles, ce fut le cas l’année dernière avec le centenaire des Star, ce le sera cette année avec le départ méditerranéen de la Panerai Transat Classique qui quittera Saint-Tropez le 25 octobre, pour Cascais au Portugal, avant de cingler vers la Barbade. Pour organiser ces très beaux événements, pour accueillir toujours mieux nos plaisanciers et nos visiteurs, le Port de Saint-Tropez fait l’objet d’une attention constante et de nombreux travaux ont encore eu lieu cette année, notamment pour le confortement des quais, mais aussi

Bonne lecture à tous.

of the Panerai Transat Classique, leaving Saint-Tropez on 25 October for Cascais in Portugal, before heading to Barbados.

Dear Readers, Welcome “aboard” this new edition of La Revue du Port de Saint-Tropez.

In order to organise these wonderful events and to keep on improving conditions for our regulars and visitors, the harbour is the subject of constant attention and again a number of projects have been undertaken this year. Of particular note is the work to reinforce the quays, which is also to ensure the safety of boats moored there, and the ongoing project to improve protection of the harbour’s environment.

As it does every year, this quality magazine invites you to discover or rediscover not only the most famous aspects of our lovely harbour but also new topics. Saint-Tropez is famous the world over and its nautical vocation needs little introduction. Its name is associated with so many high profile races and regattas, like the Giraglia Rolex Cup, the Trophée du Bailli de Suffren and of course the iconic Voiles de Saint-Tropez. This edition relives for you some exceptional moments.

With these principles in mind, and as Saint-Tropez is celebrating India and the fabulous destiny of one of its own, Jean-François Allard – officer in Napoleon’s army who went into exile in India after the fall of the Empire and became Commander in Chief of the troops of Maharadja Ranjit Singh, king of the Punjab, from 1822 to 1839 I would like to conclude with a quote from Mahatma Gandhi: “The drop of water separated from the ocean may find a moment of rest, but the one which stays in the ocean knows no rest.” The harbour at SaintTropez continues to develop, striving always to improve and to make your stay with us as pleasant as possible.

Saint-Tropez’ harbour is also the venue for those who are passionate about tradition and who come every year for the Voiles Latines. 2012 was a truly vintage year blending Catalan, Venetian, Tunisian and of course Provencal accents with a ballet of richly coloured sails on pointus, skiffs and other Catalan craft in the Gulf of Saint-Tropez. But while our harbour may be attached to a centuries-old heritage, it also hosts many outstanding sailing events, as was the case last year with the Star centenary. This year we host the Mediterranean departure

We hope you all enjoy reading this edition.

Saint-Tropez

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edito Editorial

Docteur Frank Boumendil

Jean-François Tourret

Adjoint délégué au Port Councillor responsible fot the Port

Directeur du Port de Saint-Tropez Manager of the Port of Saint-Tropez

Maintenons le cap !

Le chantier de dragage du port reste d’actualité mais les procédures administratives en cours sont longues.

N

otre objectif ne change pas : procurer à notre clientèle de passage un accueil de haut niveau au travers des services réactifs et un espace portuaire agréable et optimisé à nos usagers réguliers. L’amélioration de nos performances reste donc une préoccupation majeure. En effet, notre région reste la destination privilégiée d’une clientèle exigeante que nous devons satisfaire au mieux.

Le volet environnemental n’est pas oublié. La démarche « Ports propres » répond à cet objectif par l’amélioration de la gestion des eaux portuaires. La phase de diagnostic est désormais terminée. Les deux phases suivantes de la démarche permettront, sur la base des éléments collectés, de définir les moyens les mieux adaptés de lutte contre les pollutions chroniques et accidentelles et de les mettre en pratique.

Cette intersaison hivernale, une première tranche de travaux de confortement des quais a été réalisée afin de remédier aux désordres engendrés par les propulseurs des navires et l’usure inéluctable de ce type d’ouvrage. La deuxième tranche de travaux sera menée l’intersaison prochaine.

Ces programmes concrétisent une politique volontariste et écoresponsable d’investissements mise en place par la municipalité. L’équipe de la capitainerie est à votre écoute afin que le port de SaintTropez occupe encore pour longtemps une place à part dans le cœur des amoureux de la mer qui nous visitent.

Le projet de la nouvelle capitainerie permettra d’améliorer notablement nos conditions de travail et d’offrir aux plaisanciers de nouvelles conditions d’accueil ainsi qu’un espace de réception correspondant à leurs attentes. Cette construction à forte composante HQE s’inscrira dans une nouvelle définition de l’espace incluant l’entrée de ville et le parking du port.

A tous les passionnés de nautisme, de traditions et de culture nous souhaitons une belle lecture. Bons vents et bonne mer !

Staying on course!

O

ur objectives remain unchanged: to offer clients who are passing through a quality reception with responsive services, and an efficient, optimised, pleasing harbour for our regular users. Improving our performance therefore remains a major preoccupation. Our region is a privileged destination for a demanding clientele and we must do our very best to meet their demands.

Meanwhile, the environment remains a priority. The “Clean Port” initiative meets this objective by improving the way we manage water in the harbour. The diagnostic phase is now completed, and the next two phases, on the basis of the information collected, will help us to define the best methods to combat chronic and accidental pollution and to put them into practice.

In the winter break the first phase of reinforcement work to the quays was undertaken to remedy damage caused by boat propellers and the inevitable wear and tear. The second phase starts this winter.

These programmes embody a proactive and environmentally responsible policy of investments implemented by the municipality. Our team in the harbour master’s office welcome any feedback to ensure there will always be a special place for Saint-Tropez in the hearts of sea-lovers everywhere who come to visit us.

The project to redevelop the harbour master’s office will significantly improve working conditions for personnel, and offer sailors new facilities and a reception area that meets their expectations. The building conforms to the high HQE environmental standards and is part of an overall plan to reorganise the area, including the entrance to the town and parking at the harbour.

We hope all those of you who love sailing, traditions and culture enjoy reading this edition We wish you fair winds and a following sea!

The harbour dredging programme is ongoing despite the lengthy administrative procedures.

Saint-Tropez

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l’équipage de la capitainerie The Harbour Master’s Office team PORT DE

SAINT-TROPEZ

Isabelle

Hélène

Alain

Anne-Marie

Pascal

Jean-Marc

Port de Saint-Tropez Terre Plein du Nouveau Port 83990 SAINT-TROPEZ TEL : 04-94-56-68-70 FAX : 04-94-97-31-02 capitainerie@portsainttropez.com Réservation de places de port : reservation@portsainttropez.com www.portsainttropez.com

Julie

François

Nathalie

Jean-Louis

Emmanuelle

David

Sonia

Charlotte

Alexia

Christian

Olivier

Magali

Estelle

Moumen

Pascal

Nicolas

Thierry

Aziz

Konstantin

Adil

Aïcha

Iliyan

Saint-Tropez

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HOTEL RESTAURANT

ROUTE DES CARLES . 83990 ST TROPEZ . TEL 04 94 55 82 55 contact@bastidesaint-tropez.com . www.bastidesaint-tropez.com

LE YACHT DE LA BASTIDE DE ST TROPEZ


Musée de la citadelle Citadelle’s museum

Les Tropéziens et la mer Leur longue histoire bientôt exposée

Tropezians and the sea

Their long history coming soon to the Citadelle

Saint-Tropez

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© Jean-Louis Chaix / Ville de Saint-Tropez

au musée de la Citadelle


Musée de la citadelle Citadelle’s museum

© Jean-Louis Chaix / Ville de Saint-Tropez

De la renaissance de Saint-Tropez (1470) à la fin du XVe siècle et jusqu’à la Première guerre mondiale, six Tropéziens sur dix avaient une activité liée à la mer. Aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, ils naviguaient en Méditerranée. Dès le XIXe siècle jusqu’au début du XXe, ils étaient sur toutes les mers du monde. C’est pourquoi, au regard de cette longue histoire, la Municipalité de Saint-Tropez a souhaité rendre hommage à ces vaillants marins dont beaucoup ne sont pas revenus. Un musée d’histoire maritime leur sera bientôt dédié, dans les murs de la Citadelle, en lieu et place du musée naval. Ouverture prévue au printemps 2013. From the renaissance of Saint-Tropez (1470) at the end of the 15th century to the First World War, six out of ten Tropezians had an activity linked to the sea. In the 16th, 17th and 18th centuries they sailed on the Mediterranean. From the 19th to the early 20th century they were to be found all over the world. It is why, given this long history that the Municipality of Saint-Tropez wished to pay homage to these valiant mariners, many of whom did not return. A maritime history museum dedicated to their activities is taking shape behind the walls of the Citadelle in place of the naval museum. It is due to open in spring 2013.

Who knows that it was a Tropezian, Captain Gardanne, who made the fastest crossing of any of the Bordes firm’s ships (the world’s biggest sailing ship owner at the turn of the 20th century) from the Isle of Wight in the UK to Iquique in Chile in 56 days? Who remembers that Tropezians transported Chinese migrants in the Pacific? Who remembers the voyages to New Caledonia to look for nickel? Saint-Tropez may not be a “Cape Horner” port but so many of its sailors were. Here is a glimpse of the long history of Tropezians at sea from the India campaign at the time of steamers to the Far East - Marseille, Suez and Port Said, Aden, Colombo, Shanghai, Hong Kong and Yokohama, so many ports of call welcomed them and still make us dream of far-off lands.

Qui sait que c’est un Tropézien, le capitaine Gardanne, qui détient le record de traversée de l’armement Bordes (le plus grand armement à voiles du monde au début du XXe siècle) entre l’île de Wight et Iquique, au Chili, en 56 jours ? Qui se souvient que des Tropéziens participèrent au transport de migrants chinois dans le Pacifique ? Qui se souvient encore des voyages vers la Nouvelle-Calédonie pour aller chercher le précieux Nickel ? Saint-Tropez n’était pas un port cap-hornier mais ses marins, pour un grand nombre d’entre eux, l’étaient. Voici la longue histoire maritime tropézienne, de la campagne des Indes au temps des paquebots vers l’Extrême-Orient. Marseille, Suez et Port Saïd, Aden, Colombo, Shanghai, Hong-Kong, Yokohama autant d’escales qui les ont accueillis et qui font encore rêver.

Whaling

A la pêche à la baleine

Today the world descends on Saint-Tropez, but there was a time when it was Tropezians who wandered the globe. Theirs are the adventures that the new maritime history museum will recount. A scientific committee comprising historians, archivists and curators, all maritime specialists, have developed a museum tour from coastal shipping which mobilised so many Tropezians through to whaling which involved far fewer.

Aujourd’hui, le monde entier vient à Saint-Tropez. Il fut un temps où ce sont les Tropéziens qui voguaient vers le monde entier. Ce sont ces aventures que le prochain musée d’histoire maritime de SaintTropez mettra en scène. Un comité scientifique composé d’historiens, d’archivistes et de conservateurs, tous spécialistes du monde maritime, a élaboré un parcours muséographique, depuis le cabotage qui mobilisa de nombreux Tropéziens en passant par la pêche à la baleine qui en toucha beaucoup moins.

Saint-Tropez

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Musée de la citadelle Citadelle’s museum Une dent de cachalot gravée

Le sable de nos belles plages…

Naturellement, Saint-Tropez n’a jamais été un port baleinier. Mais lorsqu’on sait que des Tropéziens sont allés embarquer à Nantes, par exemple, pour pêcher ces grands cétacés en Atlantique sud ou dans le Pacifique, les concepteurs du musée ne pouvaient ignorer ce fait sous prétexte qu’ils étaient peu nombreux à le faire. Le choix a donc été de ne pas négliger ces navigations, tout en leur donnant une place proportionnelle à l’impact de ce type d’activité sur la population tropézienne. Dans le cas présent, un seul objet (une dent de cachalot gravée par un matelot) suffira à évoquer ces pêches lointaines.

Au rez-de-chaussée du donjon, les visiteurs découvriront les activités maritimes de proximité. Après une présentation de la cité et du port avec ses célèbres chantiers navals qui lancèrent près de 3000 bâtiments au XIXe siècle, le visiteur ira à la rencontre des poissons de Méditerranée et des différentes techniques de la petite pêche côtière. Sans quitter la côte de vue, on découvrira le cabotage. Tout d’abord en allant à la rencontre d’une épave du XVIe siècle qui transportait plus de 4000 pièces de céramiques. On suivra ensuite un voyage du commandant Coccoz le long du littoral en 1905. On accompagnera enfin sur les plages les lesteurs qui chargeaient le sable à bord de leurs tartanes, lesquelles voguaient ensuite vers Cannes ou Nice. Qui se souvient que les grands palaces de la “Côte d’Azur” furent en partie construits avec du sable de nos belles plages ?

Le capitaine tropézien Sibille

L’autre choix du comité scientifique a été de ne pas idéaliser les navigations passées. Si la salle qui traitera des voyages à bord des paquebots insistera sur le luxe des intérieurs, elle s’attardera également sur les naufrages. De la même façon, la salle consacrée aux Tropéziens dans la marine de guerre abordera les opérations chirurgicales sans anesthésie ou les marins prisonniers sur les sinistres pontons britanniques durant le Premier Empire. Le discours se veut ainsi équilibré. On pourra voir les armes d’honneur (récompense créée par Bonaparte avant la naissance de la Légion d’honneur) du capitaine tropézien Sibille, l’un des meilleurs marins de la période révolutionnaire, tout comme on pourra suivre la fin du cuirassé Bouvet durant la campagne des Dardanelles.

Calculer une latitude et une longitude

© ADP Muséo / Architectes - Le Conte / Noirot

Plus discrètes mais tout aussi importantes, l’étude et la construction des torpilles au fond du Golfe et l’assemblage des câbles de l’usine Grammont nous plongeront au cœur de ces industries locales mal connues. Enfin, le visiteur terminera cette découverte du premier niveau par une immersion dans l’ancienne école d’hydrographie qui forma des centaines de capitaines au cabotage ou au long cours, entre 1791 et 1914. A travers portraits, livres de cours, brevets, instruments de navigation, on pourra mesurer la somme de connaissances que ces

An engraved sperm whale tooth

Sand from our lovely beaches in Cannes

Of course Saint-Tropez has never been a whaling station. But when they discovered that Tropezians went up to Nantes to fish for the big cetaceans in the southern Atlantic or Pacific, the museum’s curators could not ignore this fact under the pretext that it involved so few. The choice was made therefore not to neglect these voyages, but to give a space proportional to the impact this activity had on the local population. So in this case, one sole object (a sperm whale tooth engraved by a seaman) will suffice to evoke this activity.

On the dungeon’s ground floor visitors will discover maritime activities much closer to home. After a presentation on the town and harbour, including the famous shipyards which were to launch some 3,000 vessels in the 19th century, the visitor will be introduced to fish species of the Mediterranean and various fishing techniques. Without losing sight of the shore, we will discover coastal shipping, first with a visit to the 16th century wreck of a vessel carrying over 4,000 ceramic items. We then follow a journey made by Commandant Coccoz along the coast in 1905. Lastly we will accompany the ballast loaders on the beaches who used sand as ballast for their tartans which then sailed to Cannes or Nice. Indeed, who remembers that the Côte d’Azur luxury hotels were built using sand from our lovely beaches?

Captain Sibille

The other decision taken by the committee was not to idealise the sea voyages of the past. While the room that will feature passenger ships may insist on luxury interiors, it will also not hesitate to focus on shipwrecks. In the same way, the room dedicated to Tropezians in the navy during wartime will feature surgical operations with no anaesthetic or prisoners on the sinister British pontoons during the First Empire. It will be a balance. We will be able to view the coat of arms (an honour created by Bonaparte before the Légion d’honneur) of Tropezian Captain Sibille, one of the finest sailors of the revolution, and follow the story of how the battleship Bouvet was lost in the Dardanelles campaign.

Calculating latitude and longitude

More discreet but just as significant, the design and construction of torpedoes at the end of the Gulf and the Grammont cable assembly plant plunges us into the heart of these little known local industries. The visitor will then end this particular voyage of discovery with an immersion into the old hydrography school, which trained so many coastal and ocean-going captains between 1791 and 1914. Through portraits, logbooks, certificates and navigational instruments we will get a good idea of the extent of the knowledge these men had to acquire. And the really curious will be able to learn how to calculate a latitude and longitude using a sextant and chronometer.

Saint-Tropez Saint-Tropez

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Musée de la citadelle Citadelle’s museum hommes devaient assimiler. Et, pour les plus curieux, il sera possible d’apprendre à calculer une latitude et une longitude grâce à un sextant et un chronomètre de marine.

Tous ces marins au long cours

La deuxième salle sera consacrée aux Tropéziens dans la Marine de guerre. L’Inscription maritime obligeait tous les gens de mer à servir dans la Marine de guerre durant des périodes plus ou moins longues de leur carrière. C’est pourquoi plus de 400 d’entre eux moururent au service de l’Etat un peu partout sur la planète. La troisième salle abordera le thème de la caravane maritime. Voyages à “ l’aventure” ou à la “cueillette” qui menaient hommes et équipages dans tous les ports de Méditerranée. Arrêtons-nous un instant et songeons que ces hommes passaient plus de la moitié de leur vie dans les ports du Levant. Ces Tropéziens étaient des familiers d’Alexandrie, d’Alep, de Beyrouth, de Constantinople et de tous ces ports à l’histoire multiséculaire.

Le cap Horn sans GPS !

La salle suivante nous éloignera un peu plus encore du rivage ensoleillé de Provence pour embarquer le visiteur à bord de ces grands trois-mâts en bois qui filaient au XIXe siècle vers les côtes d’Amérique, d’Afrique et d’Asie. Voyage immobile dans l’appartement d’un capitaine qui a

© ADP Muséo / Architectes - Le Conte / Noirot

La première salle de l’étage sera consacrée à trois grandes personnalités de la cité : Le bailli de Suffren, le capitaine Bouchard et le général Allard. Le premier n’est plus à présenter, héros de la campagne des Indes, l’un des meilleurs marins français de tous les temps, il veille à jamais sur le port de Saint-Tropez. Le deuxième est moins connu mais n’en était pas moins courageux. Ce marin provençal, inscrit maritime de Saint-Tropez, devint l’un des héros de l’indépendance de l’Argentine et du Pérou (lire Revue du Port 2010). Parmi ses hauts faits d’arme, un tour du monde dont le but était de combattre les Espagnols partout où il les rencontrerait. Quant au troisième, le général Allard, il n’était certes pas marin mais, devenu généralissime des armées du Lahore dans les années 1820-1830 (lire page 100), n’a-t-il pas eu lui aussi une destinée hors norme qui l’éloigna de sa ville natale comme tous ces marins au long cours ?

Familiers d’Alexandrie, d’Alep, de Beyrouth, de Constantinople…

All those ocean-going sailors

The first room upstairs will be devoted to three of the town’s most important personalities: the Bailli de Suffren, Captain Bouchard and General Allard. The first needs no introduction, hero of the Indies campaign and one of the finest French sailors of all time, he watches over the harbour of Saint-Tropez. The second is less well known but was no less courageous. This sailor from Provence, registered in SaintTropez, became one of the heroes of independence in Argentina and Peru (see La Revue du Port 2010). Among his feats was a round the world trip, the aim being to fight the Spaniards wherever he encountered them. As for the third, General Allard, he may not have been a sailor but as commander in chief of the armies in Lahore from 1820-1830 (see page 100), was his destiny not equally extraordinary bearing him away so far from his birthplace like all those ocean-going sailors?

Familiar with Alexandria, Aleppo, Beirut, Constantinople…

The second room will be dedicated to Tropezians in the French Navy. Inscription forced all seamen to serve the Navy during wartime for fairly lengthy periods throughout their careers. It is why over 400 of them died while serving the State nearly everywhere on the planet. The third room will address the subject of the maritime caravan, voyages of “adventure” or “garnering” which took men to every port in the Mediterranean. Stop for a moment and try to imagine these men who spent half their life in ports in the Levant - these Tropezians who were familiar with Alexandria, Aleppo, Beirut, Constantinople and all those multi-secular ports.

Saint-Tropez Saint-Tropez

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Musée de la citadelle Citadelle’s museum transporter des pèlerins au Levant, des migrants chinois en Californie, des capitaines acheter du curcuma à Calcutta, du nickel à Thio, du nitrate à Iquique, ou de l’huile de palme au Sénégal ?

rassemblé autour de lui souvenirs de voyages, maquettes de bateaux, archives et animaux naturalisés. Puis viendra une salle dévolue aux voyages des cap-horniers. A cette époque, le cap Horn était passé deux fois par voyage, sans GPS et sur des voiliers de plus de 100 m de long qui pouvaient déployer jusqu’à 3000 m2 de voiles !

Près de 300 pièces présentées

Voici ce que ce musée d’histoire maritime cherchera à montrer : que les Tropéziens étaient bien présents partout sur la planète, soit en grand nombre (petit cabotage ou caravane maritime, par exemple) ou de façon plus isolée, comme la pêche à la baleine ou la traite illégale d’esclaves. Près de 300 pièces seront présentées au public dans un espace de visite de 400 m² environ. Les collections ont, pour la plupart, fait l’objet d’une politique d’acquisition. Mais de nombreux Tropéziens ont accepté de mettre à la disposition de la Ville, soit sous forme de dons, soit sous forme de prêts, des objets ayant appartenu à leurs ancêtres. Qu’ils en soient ici chaleureusement remerciés.

Du curcuma à Calcutta, du nickel à Thio

Voici un rapide aperçu de ce que sera ce prochain musée d’histoire maritime. D’une salle à l’autre, les ambiances seront différentes. En changeant de salle, le visiteur aura la sensation de changer de monde, pour ne pas avoir le même ressenti dans l’espace des navigations dans les mers australes que dans celui consacré aux navigations vers les côtes d’Afrique et le sous-continent indien. La lumière, les couleurs dominantes, chaudes ou froides, et les objets symboliques prendront ainsi une place importante. Le visiteur s’attendra-t-il à suivre un équipage vers les ports du Levant, à découvrir le cap Horn, Hong-Kong, Yokohama ou Zanzibar ? S’attendra-t-il à découvrir des Tropéziens

© ADP Muséo / Architectes - Le Conte / Noirot

Avec l’aide précieuse de Laurent Pavlidis, historien de la Ville

Cape Horn without GPS!

be expecting to follow a crew to ports in the Levant, or to discover Cape Horn, Hong Kong, Yokohama or Zanzibar? Perhaps they will learn about Tropezians who took pilgrims to the Levant or Chinese migrants to California, or captains who bought turmeric in Calcutta, nickel in Thio, nitrates in Iquique, or palm oil in Senegal?

In the next room we will venture even further away from the sunny shores of Provence and board one of the big three-mast wooden ships which plied the oceans in the 19th century, heading for America, Africa and Asia. It will be a motionless voyage in a captain’s apartment where he has gathered all the souvenirs from his voyages, models of boats, archives and stuffed animals. Then we will come to the “Cape Horners” room. In those days Cape Horn had to be rounded twice every trip, without GPS, and on sailboats over 100m long which could deploy up to 3,000m2 of sails!

Nearly 300 items on show

This then is what the maritime history museum seeks to demonstrate: that Tropezians were to be found all over the world, either in large numbers (coastal shipping or the maritime “caravans” for example) or in a more isolated context, like the whalers or the illegal slave traffickers. Nearly 300 items will be on show to the public in a space covering around 400m². Most of the collections are the result of an acquisition policy, but many Tropezians have also agreed to make available, either in the form of a donation or on loan, objects belonging to their ancestors. May we take this opportunity to thank them all most sincerely.

From turmeric in Calcutta to nickel in Thio

Here then is a quick glance of what the new maritime history museum will have to offer. From one room to the next, there will be a different atmosphere. By moving rooms visitors will feel that the world is changing, as they go from the one dedicated to navigating the Southern Seas to those focused on journeys to African shores and the Indian sub-continent. The light, predominant colours, the heat or the cold and symbolic objects will play an important role. Will the visitor

With the invaluable assistance of the town’s historian, Laurent Pavlidis

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© Ville de Saint-Tropez

Musée de la citadelle Citadelle’s museum

© Ville de Saint-Tropez

modèle de chantier d’une allège

Diorama d’un voilier cap-hornier travail de matelot Diorama of a “Cape Horner” ship done by a seaman

Le projet De 1958 à 2002, le donjon de la Citadelle abritait le musée naval, antenne du musée national de la Marine. En 2002, ce musée a fermé pour permettre une importante campagne de restauration du donjon, les extérieurs pendant deux ans puis, à partir de 2010, toujours sous la direction de Francesco Flavigny, Architecte en Chef des Monuments Historiques, l’intérieur de la grosse tour : restauration des sols et des murs d’une part, et aménagement de l’édifice afin de pouvoir répondre aux normes d’accessibilité, notamment pour les personnes handicapées. Les scénographes de l’agence Le Conte et Noirot, les agents du service des actions culturelles du patrimoine et de la conservation de la Commune, les conservateurs, les historiens et divers spécialistes du comité scientifique ont, parallèlement, travaillé à la réalisation du musée proprement dit. From 1958 to 2002, the Citadelle’s dungeon housed the naval museum, a branch of the National Naval Museum. In 2002, the museum was closed so that important restoration work could be carried out to the dungeon, the exteriors for two years then from 2010, still under the direction of Francesco Flavigny, Architect in Chief of Historic Monuments, the inside of the big tower. The floors and walls were restored and the whole building developed to meet accessibility standards, particularly for disabled people. At the same time a host of designers from the Conte et Noirot agency, the municipality’s service agents for cultural heritage and conservation, curators, historians and various specialists on the scientific committee have worked to complete the museum itself.

Une salle du donjon en cours de restauration

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SAVOIR-VIVRE Social graces

La pavillonnerie Etiquette et savoir-vivre !

Du respect de l’Etiquette navale à bord des yachts par les gentlemen sailors !

Maritime flags : etiquette and knowing how Respecting naval etiquette aboard yachts for gentlemen sailors! “C’était ce duc d’York, depuis Jacques II, qui avait inventé l’art de faire entendre les ordres sur mer par les mouvements divers des pavillons” “It was the Duke of York, later James II, who invented the art of making orders at sea understood by the various movements of flags,” (Voltaire, Le Siècle de Louis XIV)

Par Henri-Christian Schroeder, Commodore du Trophée Bailli de Suffren (www.tropheebaillidesuffren.com), Marenostrum Racing Club, Saint-Tropez

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Décidément, dès que l’on parle de plaisance, tout nous renvoie toujours à l’art du yachting cher à nos amis britanniques ! Et même si ce sont les Hollandais qui offrirent son premier “jacht” au roi Charles II d’Angleterre (décédé en 1685) et les Irlandais qui créèrent en 1720 le premier yacht-club, nommé “Cork Water Club” devenu depuis le RCYC, ce sont pourtant bien ces étranges êtres marins d’outremanche qui, bien que ne roulant à droite qu’à la sortie du pub, nous ont donné le blazer, les régates, les chaussures de pont et la pavillonnerie de marine, ces merveilleuses inventions qui ont changé la vie de nombre d’entre nous !


SAVOIR-VIVRE Social graces

l’histoire dédiée aux drapeaux, bannières, étendards, oriflammes, fanions et autres pavillons, qu’ils nommèrent “vexillologie” en souvenir du “vexillum” latin des légions et des galères romaines, alors que nos navigateurs ès océans en font un art totalement abscons réservé à leurs congénères assez fous pour préférer la mer à la terre, à en oublier le Code de la Route ... Et pour ne pas paraître totalement ignare avant d’embarquer au port de Saint-Tropez à bord de votre nef préférée, rappelez-vous qu’un vil terrien “fixera” un “drapeau” à une “hampe”, alors que le noble marin, lui, “frappera” un “pavillon” à une “drisse”. Ces pièces d’étoffe, résultant de l’histoire ancienne des drapeaux régimentaires et de celle des pavillons nationaux, adoptent différentes formes, tailles, configurations géométriques et couleurs mais aussi sont hissés à différents emplacements en fonction de leur nature et des usages, indications, appartenances et messages à signaler. Et s’il serait fastidieux, voire inutile, de rappeler ici les 64 variations possibles de symboles vexillologiques dont la signification pourrait prêter à confusion avec le jeu de go, il est bon pour tout armateur, capitaine, équipier ou invité à bord, de mieux connaître la typologie des différents pavillons, au risque sinon de passer pour un analphabète auprès de la Capitainerie, un illettré auprès des Affaires Maritimes ou un marin de baignoire auprès de nos amis yachtsmen.

Sujet délicat, la pavillonnerie est assurément affaire de spécialistes, obéissant à un protocole complexe trop souvent méconnu associant la science des signes, la sémiologie, à l’art du dessin et à la symbolique chromatique des couleurs. Il n’en est pas moins indispensable pour un marin responsable, qui plus est si celui-ci est armateur, capitaine, dirigeant de club, et même un organisateur ou un officiel de course, d’en bien connaitre les différentes composantes ainsi que leurs très précis et utiles significations et usages. La pavillonnerie constitue en fait un langage universel, permettant d’être compris sur toutes les mers du monde. Derrière ce terme générique de “pavillonnerie”, battent en fait au vent diverses pièces d’étoffe généralement rectangulaire le plus souvent (malheureusement aujourd’hui !) en textile de synthèse. La tradition voudrait pourtant que ces morceaux de tissu colorés soient en “étamine”, dans laquelle les yachtsmen les plus conservateurs ne veulent voir qu’une très ésotérique allusion au fier organe reproductif mâle chez les végétaux dits supérieurs. Nos “dames de nage”, quant à elles, plus prosaïques, ont beau jeu de ne pas en “faire tout un fromage” et de nous rappeler malicieusement que l’étamine est avant tout un tissu lâche de crin, de soie ou de fil, servant dans les laiteries et les cuisines à la transformation du lait par égouttage !... Quoiqu’il en soit, nos maîtres ès universités en firent une branche de

Certainly when we talk of boating for pleasure, it all seems to go back to the art of yachting by our friends the British! And if it was the Dutch who gave the first “jacht” to King Charles II of England (who died in 1685) and the Irish who established the first yacht club in 1720, called the Cork Water Club now the Royal Cork Yacht Club, then just who are these strange maritime beings from across the Channel – the ones who only roll on the right when leaving the pub and who gave us the blazer, regattas, deck shoes and maritime flags, those marvellous inventions which changed the life of so many of us! word vexillum (plural vexilla) to denote flag-like objects used by the Roman legions and galleys. Meanwhile our navigators have made an art of it that is totally obscure, designed for their fellow seafarers who are mad enough to prefer the sea to the land, certainly enough to make them forget the Highway Code! And to make sure you don’t sound like a complete ignoramus when you board your favourite vessel at Saint-Tropez, remember that your man in the street will “attach” a “flag” to a “pole” while your noble sailor “bends” a “halyard” on to an “ensign”. These pieces of cloth, resulting from a long history of regimental and national flags, take various shapes, sizes, geometrical configurations and colours but are also hoisted into different positions depending on their uses, indications, memberships and the message they signal. It would be tedious, nay pointless, to recall here the 64 possible variations of vexillogical symbols whose meanings could be confused with the Chinese game of go. However, it is a good idea for any owner, captain, crew member or guest to familiarise themselves with the types of flag, at the risk otherwise of coming across as an imbecile in the Harbour Master’s Office, an illiterate to the Maritime Affairs authorities or a fair-weather sailor to your yachting friends.

A delicate subject, maritime flag etiquette is definitely a matter for the specialists, obeying as it does a complex very often misunderstood protocol combining the science of signals, semiotics, art and the symbolism of colours. Nevertheless it is essential for the responsible sailor, more so if they are the owner, captain, club manager, organiser or race official, to understand the various components and their very precise and useful meanings and uses. Indeed flags are a universal language understood by everyone across the world’s oceans. Behind the generic term “maritime flags” we have various pieces of fabric flying in the wind, usually rectangular and most often (unfortunately today) made of a synthetic material. However, tradition had it that these pieces of coloured material were to be made of muslin, and with the French word being étamine, also meaning stamen, this conjured up for the most conservative of yachtsmen a very esoteric allusion to the male reproductive organ of superior plants! Whatever it is, our lords and masters and universities saw fit to devote a whole branch of history to ensigns, flags, banners, standards, pennants, burgees etc, which they call vexillology. The term comes from the Latin

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SAVOIR-VIVRE Social graces

Typologie de la pavillonnerie

Guidon (burgee) du Port de Saint-Tropez

De l’art pour un yachtman de comprendre et de se faire comprendre en mer comme à terre ! “Ce n’est point à produire des beautés, c’est à faire éviter les fautes, que les grands maîtres ont destiné les règles” Jean Le Rond d’Alembert

Le pavillon national

On compte plusieurs types de pavillons, tous correspondant à un usage ou ayant un rôle spécifique et permettant une meilleure identification, signalisation et communication des navires, qui appellent les trois précisions préalables suivantes. Le pavillon est rectangulaire ou carré et sa variante, le “guidon”, est triangulaire. A l’exception du grand pavois et des pavillons N et C, on n’envoie jamais deux pavillons sur une même drisse : ce serait une insulte pour celui qui est placé en dessous, rappelant alors l’usage des corsaires d’antan qui signalaient ainsi leur “prise” de l’ennemi défait et humilié. Les pavillons doivent toujours être envoyés à bloc, sauf cas bien particuliers.

Le pavillon national est envoyé à la poupe ou à la corne d’artimon et indique la nationalité du navire. En navigation, il se porte aussi en tête de grand mât sur une goélette et en tête de mât d’artimon ou de tapecul sur les ketches et les yawls. Contrairement, par exemple, à l’Italie et à la Grande-Bretagne, il n’y a en France qu’un seul emblème national, avec la particularité, chère à la Marine nationale, d’une répartition inégale des couleurs : le bleu prend 30% du battant, le blanc 33% et le rouge 37%. Ses dimensions doivent être proportionnées à la taille du navire sans qu’aucun rapport précis entre battant et guindant ne soit imposé. Par contre, le pavillon national se doit d’être toujours en parfait état, jamais surmonté ni accompagné d’aucun autre pavillon, et en son absence, aucun autre pavillon à part ceux de course, ne peut être hissé. Il ne doit jamais tremper dans l’eau. Envoyé au port et en rade à 8 heures du matin et rentré à 20h ou au coucher de soleil, il l’est aussi à l’entrée et à la sortie des ports ou en vue de bâtiments de la Marine, des Affaires maritimes ou de la Gendarmerie maritime. Ne jamais oublier que le pavillon national ne peut être remplacé par le « drapeau » de l’Union européenne, ni surmonté par celui-ci. Le faire pourrait valoir une visite désagréable et onéreuse des Affaires maritimes, mais surtout serait un faute de goût impardonnable. A remarquer: les propriétaires ou capitaines de certains yachts immatriculés dans le Royaume Uni ou dans certains territoires du Commonwealth arborent parfois un pavillon national d’une couleur inhabituelle parmi la forêt de pavillons britanniques rouges qui envahissent nos ports de plaisance. Exemple bien connu sur le circuit de régates classiques en Méditerranée qui intrigue plus d’un marin béotien:

The art of understanding and being understood at sea as ashore for the yachtsman!

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

“It is not about producing beautiful things; it is to avoid mistakes that the great masters have designed regulations,” Jean Le Rond d’Alembert

National ensigns

The ensign is flown from the stern or a mizzen gaff and indicates the vessel’s nationality. When underway, it can be flown from the main masthead on a schooner and the mizzen masthead or mizzen sail (aka the jigger) on ketches and yawls. Unlike for example in Italy and Great Britain, there is only one national emblem in France with a particularity dear to the French Navy of having an unequal distribution of colours: blue 30%, white 33% and red 37%. The dimensions have to be in proportion to the size of the vessel but without any specific rapport between the length to the fly and the hoist being imposed. However, the ensign should be kept clean and in good condition, never overshadowed nor accompanied by another ensign, and in its absence no other flag apart from those for racing may be worn. It should never be dipped into the water by mistake. Colours are made (ie, the ensign hoisted) in port and at anchorage at 8am and lowered at 8pm or sunset, and should also be worn when entering or leaving harbours, or when in view of warships, or Maritime Affairs and maritime police vessels.

There are several types of flags which all have a specific use or role to play, or are employed to ensure better identification, signalling and communication between vessels. There are three points to make here. The flag is either rectangular or square unless it’s a burgee in which case it is triangular. Apart from when dressed overall and the N and C flags, you never hoist two flags on the same halyard: it would be an insult for the one whose flag is worn lower, recalling bygone days when Corsair pirates did just that to signal that they had “taken” the vessel, the enemy was defeated and humiliated. Flags should always be hoisted close-up, except in very special cases.

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Pavillons et bannières des nations - DR / Authentic Models France Nations’ ensigns and banners

Pour mémoire, le pavillon dit “de complaisance”, ou “pavillon de libre immatriculation” correspond à l’immatriculation dans un pays qui permet à des propriétaires étrangers de placer leur bateau sous la juridiction de celui-ci, choisi pour son caractère peu contraignant sur les plans du droit social, de la sécurité ou du droit fiscal. Le pavillon français “RIF” dit “pavillon bis” ou “pavillon Kerguelen” se veut une alternative française moins contraignante au pavillon national pour les navires de commerce immatriculés dans les Terres Australes et Antarctiques françaises, à Port-au-Français à Kerguelen, ou à Wallis et Futuna pour les navires de croisière.

le “Blue Ensign” (en hommage au “Blue Squadron” de la flotte de Sa Majesté d’avant 1864) du yacht The Blue Peter, dont le propriétaire et capitaine est membre du prestigieux Royal Corinthian Yacht Club (RCYC) bénéficiaire de ce privilège, au même titre d’ailleurs que les officiers de marine réservistes, en lieu et place du règlementaire “Red ensign” ou “Red Duster” des navires n’appartenant pas, pour simplifier, à la Royal Navy. Sans oublier de souligner que le “White Ensign” ou “Saint-George’s Ensign” de la flotte de Sa Très Gracieuse Majesté est lui, sur fonds blanc frappé en plein champs d’une croix de Saint-Georges avec l’Union Jack britannique en réduction dans son angle supérieur du coté de la gaine au travers de laquelle passe le haut, le cabillot, et de l’autre coté la queue.

Blue Ensign, Red Duster et White Ensign

Always remember that the national ensign cannot be replaced by the European Union flag, or be flown beneath it. To do so could lead to an unpleasant and costly visit from the Maritimes Affairs authorities but most of all it would be an unpardonable error of bad taste.

flag (also referred to as pavillon bis or pavillon Kerguelen) and is a less restrictive alternative to the French ensign for merchant vessels registered in the French southern and Antarctic territories (TAAF - Terres Australes et Antarctiques françaises) at Port-auFrançais in Kerguelen, or Wallis and Futuna for cruise ships. We should also point out that motorboats like the Riva runabout for example, have to fly the ensign in compliance with the same size-ratio rules, always from the stern and if they have a burgee stick on the bow they can choose to put the courtesy flag there, not the courtesy burgee which doesn’t exist, or the owner’s burgee or that of their club or club being visited, etc – but never two burgees or flags on the same burgee stick.

Note: owners or captains of certain yachts registered in the United Kingdom or in some commonwealth territories sometimes fly a national ensign of an unusual colour among the forest of red British flags – the British ensign - which invade our marinas. A well known example on the classic Mediterranean regatta, which intrigues many an ignorant sailor, is the Blue Ensign (in homage to the Blue Squadron of her Majesty’s fleet before 1864) on The Blue Peter. Her owner and captain is a member of the prestigious Royal Corinthian Yacht Club (RCYC), one of those to enjoy this privilege, as do officers from the Royal Naval Reserve, instead of the regulatory red ensign, often referred to as the “red duster” on vessels not belonging to the Royal Navy. We must not forget to mention that the White Ensign or St George’s Ensign of the fleet of Her Most Gracious Majesty consists of a red St George cross with the British Union Jack in the upper quadrant on a white background. Remember too that the flag of convenience and closely related term “open registry” refers to the practice of registering vessels in countries that allow foreign owners to register their boat under their jurisdiction to take advantage of less onerous social, safety or tax laws. The RIF (Registre International Français) is a French international register

The courtesy flag

As a mark of respect, any vessel underway or at anchor in foreign territorial waters, should fly the colours of the country being visited at the foremost masthead, if possible on a burgee stick, otherwise on the outer end of the starboard spreader. This flag is usually smaller than the boat’s national ensign and is hoisted only when the latter is already up. On Naval vessels, it is only displayed during canon salutes.

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SAVOIR-VIVRE Social graces Le guidon de club

On peut également noter que sur les canots à moteur, de type runabout Riva par exemple : ceux-ci doivent porter le pavillon national dans les mêmes conditions de dimensions, systématiquement en poupe et s’ils ont un digon d’étrave, ils peuvent au choix y mettre le pavillon de courtoisie, et non le guidon de courtoisie qui n’existe pas, ou le guidon de propriétaire, guidon de club, du club visité, etc... mais jamais deux guidons ou pavillons sur le même digon.

Concédé par un club à un bateau appartenant à l’un de ses membres, il est de forme triangulaire, son battant étant égal au double du guindant. Il n’est hissé que si le propriétaire est à bord, de préférence en tête de mât, sinon à tribord dans les barres de flèche. Si ce dernier appartient à plusieurs clubs, il choisira le guidon du club le plus ancien, sinon celui du club visité, celui qui porte le défi à l’America’s Cup, ou enfin celui du club organisateur de la manifestation à laquelle il participe. Certains clubs bénéficient en France de la primauté sur les autres: le Yacht Club de France, le Club Nautique de la Marine nationale, l’Union Nationale pour la Course au Large, l’Association des Descendants de Capitaines Corsaires, ...

Le pavillon de courtoisie

Un navire navigant ou mouillant dans des eaux étrangères, par courtoisie et par respect envers le pays visité, enverra les couleurs nationales de celui-ci en tête du mât le plus en avant, si possible sur un bâton, sinon à tribord à l’extrémité des barres de flèche. Ce pavillon du pays visité, de taille inférieure au pavillon national du navire, ne peut être établi que lorsque ce dernier l’est déjà. Sur les bâtiments de la Marine Nationale, il n’est arboré que durant le salut au canon.

A Saint-Tropez, les heureux anciens membres du défunt International Yacht Club de Pampelonne arborent encore avec nostalgie son mythique guidon blanc au poisson volant, toujours visible aujourd’hui au bar du Club 55, en hommage à son fondateur Patrice de Colmont et en souvenir des inoubliables régates de la légendaire Nioulargue. Celui de la Société Nautique de SaintTropez, cofondée en 1893 par l’écrivain Guy de Maupassant, armateur de “Bel Ami”, est aux couleurs tropéziennes rouge - blanc - rouge frappé d’une ancre marine en son centre. Celui du Trophée Bailli de Suffren évoque les armes d’azur (fonds bleu) Guidon de la Société Nautique de Saint-Tropez au sautoir d’argent (croix blanche) de The SNST’s burgee cette vielle famille de noblesse provençale, originaire de la République de Lucques en Italie, des marquis de Suffren seigneurs de Saint-Tropez, couronné du

Le pavillon de club

Rectangulaire, son battant est égal au guindant plus un quart, il est hissé seulement à bord du yacht en régate ou si l’un des dirigeants du club est à bord, et au mât du club. Simple rappel pour les marins les plus iconoclastes : arborer le pavillon noir “pirate’’ est totalement interdit et de plus, une faute de goût qui pourrait aussi vous valoir quelques problèmes avec les autorités. Parfois, de petits malins arborent le pavillon noir du capitaine pirate Thomas Tew, remplaçant la tête de mort par un bras tenant un cimeterre, échappant ainsi par une pirouette initiatique au regard courroucé des Affaires maritimes... mais pas alors à une invitation reconnaissante mais imprévue de votre voisin de quai, un cheik du Moyen-Orient paradant à bord de son yacht en forme de frigidaire géant ! Seuls les sous-mariniers britanniques depuis la Première Guerre Mondiale utilisent encore le pavillon noir lorsqu’ils rejoignent leur base après une chasse réussie.

The club ensign

That of the SNST (Société Nautique de Saint-Tropez), co-founded in 1893 by the writer and owner of Bel Ami, Guy de Maupassant, sports the town’s red-white-red colours with an anchor at the centre.

Rectangular in shape with its length being equal to the hoist plus a quarter, it is only flown when the yacht is racing or if one of the club managers is aboard, and is hoisted to the club’s flag pole. A quick reminder for those iconoclast sailors - displaying the black pirate flag is totally forbidden and what’s more it is a faux pas which could lead to problems with the authorities. Sometimes smart alecks fly the pirate Thomas Tew’s black flag, thereby replacing the skull and bones with an arm holding a sword and cleverly avoiding the wrath of the Maritime Affairs people – but not a welcome and rather unexpected invitation to your neighbour on the quay who might be a sheikh from the Middle East aboard his giant-fridge shaped yacht! Since the First World War, only British submarines still use the black flag when returning to base after a successful chase.

The burgee for the Trophée Bailli de Suffren recalls the silver saltire (white cross) and coat of arms (blue background) of this old aristocratic Provencal family, originally from the Republic of Lucca in Italy, the Marquis de Suffren, Lords of Saint-Tropez, with the crowned faces (red background) and silver cross (white) of the baillis of the Sovereign Order of Malta. As for that of the currently inactive Yacht Club de Saint-Tropez, it is red-white-red with “instruments” (heraldic symbols) at the centre of the town’s traditional emblem of a dog and a cockerel around Torpes, the man condemned to death by Emperor Nero, set adrift on a small boat with a guardian angel overhead.

The club burgee

Senior staff of a club, such as the president, vice-president, commodore, secretary general and captain of the fleet, have the privilege of flying a swallow-tailed burgee. Personalities honoured by a club may receive a burgee of honour, a version that is sometimes a different colour from that of the members’ one or featuring an ad-hoc vexillogical symbol.

Granted by a club to a boat belonging to one of its members, the burgee is triangular in shape, its length being equal to double the hoist. It is only worn when the owner is aboard, preferably on the masthead, if not on the starboard spreader. If the owner belongs to several clubs, he chooses the burgee according to seniority, so either the oldest club, the club being visited, the one with the America’s Cup challenge, or lastly that of the club organising the event in which they are participating. Some clubs in France take priority over others, such as the Yacht Club de France, the French Navy’s club (Club Nautique de la Marine Nationale), the offshore racing club (Union Nationale pour la Course au Large), the association for descendants of Corsair captains, and so on. In Saint-Tropez, proud former members of the defunct International Yacht Club de Pampelonne nostalgically display its legendary white burgee with the flying fish, still seen today in the bar at Club 55, as a tribute to its founder Patrice de Colmont and in memory of the legendary Nioulargue regattas.

The owner’s flag

Strictly reserved for owners, this flag can feature any design within the bounds of good taste and decency in a rectangle where the length is equal to the hoist plus a quarter. The more sophisticated owners prefer to have it made of muslin and either employ vexillology rules or feature a family coat of arms or – like the immortals in the Académie française – will opt for a symbol illustrating a personal feat (America’s Cup, Olympic Games, World Championship, a prestigious Transat race, etc). A national distinction like the French Chevalier in the Ordre du Mérite

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SAVOIR-VIVRE Social graces pavillon de gueules (fonds rouge) à la croix latine d’argent (blanche) des baillis de l’Ordre Souverain de Malte. Quant à celui du Yacht Club de Saint-Tropez, actuellement inactif, il est rouge - blanc - rouge, avec en son centre les “instruments” (symboles héraldiques) du blason traditionnel de la cité du bailli: un chien et un coq entourant Torpes, l’intendant de l’empereur Néron, condamné à mort par lui, dérivant sur une barque survolée par un ange gardien. Les Etats-Majors de club: président, vice-président, commodore, secrétaire général, capitaine de flotte, ont le privilège d’arborer un guidon à queue d’aronde. Les personnalités honorées par un club pourront recevoir un “guidon d’honneur”, version parfois d’une couleur différente de celui des membres ou marquée d’un symbole vexillologique ad-hoc.

encore -tels les immortels de l’Académie françaisel’illustreront d’un symbole évoquant un haut fait d’arme personnel naval, maritime ou nautique (la Coupe de l’America’s Cup, les J.O., un Championnat du Monde, une Transat prestigieuse,... ). Un Chevalier dans l’Ordre du Mérite Maritime pourra en faire de même en surlignant les bords de son guidon par un double liseré vert sur fonds bleu, ou en reproduisant la croix dans l’angle supérieur gauche. Ce pavillon n’est hissé que lorsque le propriétaire est à bord, et est rentré dès que celui-ci débarque. Dans les eaux étrangères, au port, le pavillon de propriétaire est hissé à bâbord au bout des barres de flèche, le pavillon de courtoisie l’étant à tribord. En mer, le pavillon de propriétaire est hissé en tête de mât, avec le pavillon de courtoisie à tribord au bout des barres de flèche.

Le pavillon de propriétaire

Les pavillons de course

Maritime could be included by highlighting the borders of the burgee with a double edging of green on a blue background or by reproducing the cross in the top left-hand corner. This flag is only flown when the owner is aboard and is lowered the moment they disembark. In foreign territorial waters when in harbour, the owner’s flag is flown at the very end of the spreader on the port side, the courtesy flag being to starboard. At sea, the owner’s flag is flown from the masthead with the courtesy flag to starboard at the very end of the spreader.

Ce sont les seuls à pouvoir être hissées même en l’absence du pavillon national. En fait, ce sont certains pavillons du Code international des signaux auxquels les autorités régissant les courses ont attribués des significations particulières destinées à informer les skippers par exemple que le départ va être donné, qu’une faute a été commise, etc.

© Dessin Marc PG Berthier

Strictement réservé aux propriétaires de yachts, il est librement composé dans les limites du bon goût et de la bienséance dans un rectangle dont le battant est égal au guindant plus un quart. Les armateurs les plus avertis le préféreront exclusivement en étamine, et respecteront, soit les règles de la vexillologie, soit l’héraldique régissant les armes de leur famille, soit

Race flags

These are the only ones that can be worn even in the absence of a national ensign. In fact there are certain flags in the International Code of Maritime Signals which take on different meanings when used by race organisers to inform skippers for example that the start has been given, course shortened, a fault committed, etc.

Position des pavillons et guidons à bord Positions for ensigns and burgees

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Les pavois

Le pavois constitué des pavillons du Code international des signaux attachés les uns autres dans un ordre déterminé de la proue à la poupe en passant par le sommet des mâts, est hissé à l’issue d’une manifestation nautique ou lors de la fête nationale. - Le petit pavois comporte le pavillon national à taille réduite (le quart de sa dimension habituelle) hissé sur un mâtereau à la proue, le pavillon national du navire ou du pays hôte en tête de chaque mât, le pavillon national envoyé sur un bâton à la poupe, - Le grand pavois, hissé au port ou au mouillage dans la rade, mais jamais en navigation, comporte en plus du petit pavois, uniquement les 40 pavillons du Code International des Signaux et se termine par un grand pavillon national à la poupe à toucher l’eau, suivant en cela les traditions de la Marine nationale. L’ordre des pavillons du grand pavois est le suivant : AB2UJ1KE3GH6IV5FL4DM7PO(IIS)RN(IS) STzéroCX9WQ8ZY(IIIS), ou plus simplement: (IS) (IIS) (IIIS) sont 1er, 2e et 3e substituts. La flamme de code n’est pas utilisée, et le pavillon national doit être envoyé à sa place en poupe, mais le jour de la fête nationale, ainsi que lors de la visite d’un chef d’état ou d’un souverain étranger, on a le droit d’ajouter en tête de mât un second pavillon national, le seul dans ce cas. Dans un pays étranger, il faudra impérativement porter le pavillon du pays visité en barre de flèche tribord.

La pavillonnerie de club © Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Hissés entre 8h du matin et 20h au plus tard ou le coucher de soleil, les pavillons de club peuvent être également envoyés dans la mâture de la capitainerie du port lors d’une manifestation nautique: - Le pavillon national est hissé à la corne du grand mât et le pavillon de club en tête de mât. - Les pavillons nationaux des unités étrangères de passage, chacun sur un mât séparé d’égale hauteur. - Le pavillon du ou des clubs invités hissés sur des mâts distincts plus élevés que les mâts des pavillons nationaux des bateaux visiteurs. Le pavillon de l’organisateur, ville ou partenaire, s’il n’est pas le club lui-même, pourra être envoyé sur un pavillon séparé. A noter que le pavillon national est toujours envoyé le matin avant tous les autres et rentré le soir en dernier.

Dressed overall

Club flag etiquette

A vessel dressed overall has the International Code of Maritime Signal flags in a predetermined order strung out, one attached to the next, from bow to stern via the mastheads in honour of a special nautical occasion or national festival. There are two options: - Dressed (in French petit pavois): a smaller (quarter of its usual size) national ensign is worn on an ensign staff at the bow, and the national ensign of the vessel or host country on each masthead and another on a burgee stick at the stern

Hoisted at 8am and lowered by 8pm at the latest or at sunset, club ensigns or burgees may also be flown from the harbour master’s office flagpole during an event: - The national ensign is hoisted to the mainmast gaff and the club flag to the masthead. - National ensigns of foreign vessels passing through, each at the same height on separate masts. - The flag of the invited club or clubs hoisted on separate masts, taller than those with the flags of visiting vessels. The flag of the organiser, town or partner, if it’s not the club itself, can be flown on a separate mast. Note that the national ensign (colours) is always hoisted (made) in the morning before the others and is the last to be struck in the evening.

- Dressed overall (in French grand pavois): in addition to the petit pavois ensigns, the 40 International Code of Maritime flags are strung out from bow to stern ending in a big national ensign on the stern, touching the water. This is a naval tradition and is only done when the vessel is in port or at an anchorage, but never when underway. The order of the flags is as follows: AB2UJ1KE3GH6IV5FL4DM7PO(IIS) RN(IS)STzeroCX9WQ8ZY(IIIS). (IS) (IIS) and (IIIS) are the 1st, 2nd and 3rd substitutes.

Regional flags and the European “ensign”

An increasing number of sailors, owners or captains, justifiably proud of their coastal region of origin, particularly if it has history and a strong maritime culture, fly their region’s flag from just under the starboard spreader. The ones we are now seeing more often in the Mediterranean are the Corsican, Breton, aka gwenn ha du, or Provencal flags. But although the sentiment behind it is a good one, having it on display is not part of the etiquette, and the same goes for the starred EU flag. Yielding to panEuropean or regional pride may expose you to disapproving looks from your neighbours. All the more reason you may argue to replace them with the national ensign, than to insult a nation and provoke its representatives.

The answering pennant is not used and the national ensign must be worn in its place on the stern. However on a National Day, or when there is a head of state or foreign sovereign aboard, you have the right to display a second national ensign on the masthead, but only in this case. In foreign territorial waters, it is imperative to fly that country’s ensign on the starboard spreader.

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SAVOIR-VIVRE Social graces Cérémonial

de courtoisie, mais s’ils sont de grande taille, ils sont tenus de le faire, comme les bâtiments de commerce qu’ils salueront aussi dans les mêmes conditions. On ne salue un navire que s’il est en route ou au mouillage et seulement si ses couleurs sont envoyées. Le salut s’effectue en rentrant lentement le pavillon national puis en le hissant lentement à bloc, trois fois pour un navire de guerre, une seule fois pour un navire marchand. Le navire salué répond une fois de la même manière.

L’Etiquette navale appelle au respect de certains usages et traditions. Le pavillon national confère au navire qui l’arbore sa nationalité et sa personnalité avec des droits et des devoirs. A l’étranger, il est un représentant de son pays, avec des obligations mais aussi la protection des agents consulaires. Le respect dû au pavillon national est tel que tout cérémonial entoure son envoi le matin et sa rentrée le soir, selon des règlements édictés par décrets tant pour la Marine marchande que pour la Marine nationale. Le pavillon national ne doit jamais être envoyé ferlé mais déployé sur l’avant-bras de celui qui envoie les couleurs, qui sera tête nue comme tous les assistants ; équipage comme invités se tourneront vers la poupe, interrompant toute activité pendant que le pavillon est envoyé lentement. S’il suffit de mettre dans son emplanture le mât de pavillon sur lequel a été roulé le pavillon, on le déroule lentement avec le même cérémonial.

Le pavillon en berne : on le descend lentement à mi-drisse après l’avoir hissé à bloc; pour le rentrer, on le hisse à bloc avant de le rentrer lentement. Mis en cas de deuil national pendant toute la durée de celui-ci, en cas de décès à bord. Ainsi, à Saint-Tropez, les navires de la Marine nationale, les pointus et les bateaux de pêche comme les yachts, aiment rendre discrètement aussi hommage chaque 8 décembre à leur héros local, l’amiral bailli Pierre-André de Suffren, décédé en 1788, à la suite, selon la légende, d’un mystérieux duel vidant une querelle de rivaux en amour dans les jardins du palais de Versailles, ou plutôt peut-être ... d’une saignée médicinale abusive !

Le salut : en principe, les yachts doivent le salut à tout navire de

guerre rencontré quelle que soit sa nationalité. Pour des raisons pratiques, seuls les yachts un peu importants s’imposeront cette règle

Ceremonial

Naval etiquette requires respect for certain customs and traditions. The national ensign indicates the nationality and character of the vessel flying it and confers rights and duties. Abroad, the vessel is a representative of its country, with the associated obligations but also the protection of its consular officers. Respect for the national flag is such that the ceremony of its hoisting in the morning and striking in the evening follows regulations decreed for both the Merchant Navy and the National Navy.

The national ensign should never be raised furled, but from the forearm of the crew member hoisting the colours, who must be bare-headed as must his assistants, all the crew and guests, who turn towards the stern, stopping all activity while the ensign is slowly raised. If the ensign is on an ensign staff, which is in place in its socket at the stern, the ensign should be rolled onto the staff and slowly unrolled in a similar way.

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SAVOIR-VIVRE Social graces

Lexique

A bloc : hissé tout en haut de l’extrémité d’un bâton ou d’une mâture. Artimon : second mât plus petit que le principal devant lui, dont

tout le long et au dessus d’une vergue sur l’avant. Se dit d’un pavillon « plié » Gréement : agrès, cordage, manœuvre, mâture, voile Guidon : pavillon triangulaire ou à deux pointes (dit en queue d’aronde) Guindant : hauteur du pavillon du côté des attaches du pavillon Hampe : long manche vertical, légèrement incliné sur l’arrière sur lequel est envoyé un pavillon Haubans : filin d’acier ou parfois cordage servant à assujettir un mât. On ne dit jamais “corde” Mâtereau : mât de longueur réduite et de faible diamètre Pataras : câble reliant le sommet du mât à la poupe. Pavillonnerie : ensemble des pavillons en usage dans la Marine y inclus ceux du Code International des Signaux Pavois : ensemble de pavillons étendus sur un navire en signe de réjouissance Poupe : l’arrière du navire Proue : l’avant du navire Queue d’arronde : double pointe Tape-cul : petite voile à l’arrière de certaines embarcations, pour résister à la dérive Tribord : droite d’un navire Vergue : petite pièce de bois disposée en croix sur l’avant des mâts, et servant à porter la voile Yacht : du néerlandais “jacht” se prononçant “yakt” (Eric Tabarly le rappelait souvent) en français ou “yotte” en anglais, navire de plaisance à voile ou à moteur, de croisière ou de course

l’emplanture est est à l’arrière de la mèche de safran (gouvernail) Bâbord : gauche d’un navire en regardant en avant Barres de flèche : petits espars, ou pièces de bois en longueur, écartant les haubans ou câbles latéraux maintenant le mât verticalement Bâton : courte pièce de bois, prolongeant la tête d’un mât ou fixé verticalement, légèrement incliné vers l’arrière, à la poupe, auquel l’on fixe un pavillon Battant : côté du pavillon « battant » au vent Berne : signe de deuil Corne d’artimon : longue pièce de bois ou de métal portant la voile du bas-mât vertical le plus petit à l’arrière Couronnement : extrémité de la tête de mât

Digon : petit manche de bois, penché

vers l’arrière, auquel on fixe un guidon ou un pavillon

Drisse : cordage servant à hisser

une vergue, un pavillon ou une voile sur son espar

Etambot : pièce de construction qui, continuant la quille, s’élève à l’arrière du navire et porte soit le tableau arrière soit le gouvernail Ferlé : relevé pli par pli

L’on peut également mentionner trois usages non règlementaires en France :

La salutation en mer : en Europe du Nord, un navire au mouillage dans la rade saluera une unité prestigieuse arrivant sur le plan d’eau du port de destination ou sur la ligne de départ d’une course. L’équipage en tenue uniforme aligné au complet sur le pont saluera deux fois , casquette à la main, en levant le bras droit puis en le rabattant sur le cœur.

Dipping the ensign: as a rule, yachts should dip their ensign to any warship they meet whatever the nationality. For practical reasons, only the more important yachts abide by this courtesy rule but if they are large, they are expected to do so like a commercial ship to which they will also dip their ensigns in the same way. The ensign is only dipped to a ship that is underway or at anchor and only if she is wearing her colours. The ensign is slowly dipped from the close-up position and hoisted back three times for a warship and once for a merchant vessel. The other vessel responds once in the same manner.

Le pavillon religieux : envoyé à bord à l’occasion d’une cérémonie religieuse ou d’un baptême de bateaux, il reprend le symbole de la confession pratiquée , on l’aperçoit à bord des navires de la Royal Navy, jamais dans notre laïque France. Par contre, cet usage est également encore pratiqué dans les nations catholiques d’Europe du Sud. L’échange de guidons : surtout pratiqué au sein des yacht-clubs

constitués, il permet au dirigeant d’un yacht-club visitant un autre yacht-club pour la première fois, d’échanger avec le dirigeant de ce dernier, leurs pavillons de club respectifs.

Flag at half-mast: the flag is lowered slowly to mid-halyard having been hoisted close-up; to lower it you first hoist it close-up again and then lower it slowly. It is the custom on days of national mourning and when there is a death onboard. In Saint-Tropez, French Navy vessels, pointus, fishing boats and yachts like to pay tribute every year on 8 December to their local hero, Admiral Pierre-André de Suffren, who legend has it died in 1788 after a mysterious duel with a rival lover in the gardens of the Palace of Versailles, or maybe it was from a badly executed blood letting!

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Quelques définitions utiles au marin amnésique, au futur marin, à l’invité à bord, à toute personne habillée en yachtman à bord d’un navire ou reçue dans un yacht-club, ou en tout cas permettant à tout un chacun, admirant un yacht au port ou lisant le présent article de mieux comprendre pour les appliquer, les règles de la pavillonnerie.


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événement nautique Nautical event

Du 10 au 13 mai, la XIIème édition des Voiles latines, étape française du circuit méditerranéen de voile latine, s’est tenue à Saint-Tropez. Le port, pour quelques jours, a fait place à des petites unités aussi charmantes qu’efficaces dans des conditions météo idéales. The 12th edition of Voiles Latines, the French stage on the Mediterranean lateen sail circuit was held on 10 to 13 May in Saint-Tropez. For those few days the harbour gave way to all these little boats, as charming as they are effective on the water, in ideal weather conditions. Le Rampeù

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événement nautique Nautical event

Voiles Latines

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

2012 : une des plus belles !

Organisé par la Mairie de Saint-Tropez et son Port de plaisance avec la collaboration de la Société Nautique de Saint-Tropez, Vela Latina Circuito Mediterraneo, UNIVET, Association des Plaisanciers de Saint-Tropez, Société Tropézienne des Voiliers de Tradition (STVT), Saint-Tropez Tourisme, Yacht Club de Monaco, l’événement compte également de nombreux sponsors et partenaires : Sociétés : Jewellers Trade Service Laboratoires Bouchara Recordati SNP Boat Rodriguez Group Riviera Limousine Boat Suez Environnement – Sita La société La Dragaggi Monde Festif Bateau Blue Bird Robe Di Kappa Vignobles Château Volterra Domaine Astoria Cognac ABK6 Traiteur Pouzadoux Gourmand Imprimerie Riccobono

Pépinières Derbez Riva Boat Service Cécile Art Spormer Hôtels à Saint-Tropez : Château de la Messardière Le Yaca Résidence de la Pinède Le Byblos La Bastide de Saint-Tropez Le Pan Deï Palais La Tartane Saint-Amour Résidence Lou Riou Riviera Villages : Le Kon Tiki / La Toison d’Or

La ville de Chioggia représentée par : Maître Giuseppe Casson, Maire de la ville de Chioggia Monsieur Paolo Ardizzon, Directeur de l’Office de tourisme La délégation Catalane : Association Ports de Caractère Chambre de Commerce et d’Industrie de Perpignan et des Pyrénées-Orientales Conseil Général des Pyrénées Orientales Conseil Régional La délégation tunisienne à bord du pointu Jasmin.

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Voles latines Lateen sails

Le Rampeù

C’est peut-être la plus belle édition des Voiles Latines à Saint-Tropez ! s’est exclamé Jean-Pierre Tuveri, le maire de Saint-Tropez, à l’issue de cette nouvelle édition. C’est réconfortant de savoir que c’est l’un des plus beaux fleurons des activités sportives et culturelles de la Ville, un événement-phare à Saint-Tropez avec la Giraglia, le Trophée Bailli de Suffren, les Voiles de Saint-Tropez. C’est aussi très important, a-t-il rappelé, de renouer avec ce passé maritime et de préserver ce patrimoine. C’est ce que nous souhaitons maintenir et développer. Vive les Voiles Latines !”

Discours de Jean-Pierre Tuveri, Maire de Saint-Tropez. À ses côtés, André Beaufils, président de la Société Nautique et Jean-François Tourret, directeur du Port et Piero Ajello président de l’association Vela Latina

“This has probably been the best edition of the Voiles Latines at Saint-Tropez!” exclaimed the town’s Mayor Jean-Pierre Tuveri. It is good to know that this is one of the jewels in the crown of the town’s sporting and cultural activities, a flagship event for Saint-Tropez alongside the Giraglia, Trophée Bailli de Suffren and Voiles de Saint-Tropez. “It is also very important to renew the ties with our maritime past and to preserve our heritage,” adds the Mayor. “It’s what we want to maintain and develop. Long live the Voiles Latines!” Le chapiteau des Voiles Latines à Saint-Tropez

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Voles latines Lateen sails

Le traditionnel et convivial déjeuner à la Ponche

Plaisir des yeux et jeux de vent

rouge offerte par Kappa, de très nombreux stands et ateliers ont animé le village de tente des Voiles latines et les rues de la Ville. Les délégations italiennes, catalanes et tunisiennes ont offert divers spectacles, des danses traditionnelles et des chants. Tandis que sur l’eau, c’est l’association des pointus de Sanary qui ont fourni la plus forte délégation.

La “véritable” voile latine est une voile triangulaire, assortie ou non d’un foc. C’est la seule forme utilisée dans tout le bassin méditerranéen, en Tunisie, en Espagne, au Portugal, en Italie, sur nos côtes. Facilement identifiable avec sa forme d’aile gracieuse, elle a passé les ans, identique à celle qu’utilisaient Romains et Phéniciens. Les passionnés de cette navigation séculaire se donnent rendez-vous chaque année à SaintTropez. Depuis plus de dix ans maintenant. Pour le plaisir des yeux et des jeux de vent.

Pointus, felouques, gozzo, tartanon… Organisé depuis 2001, ce rassemblement de « Voiles latines à SaintTropez » est devenu en mai un moment de grande convivialité, quelques jours dans la vie du port où le patrimoine maritime méditerranéen est mis à l’honneur, quelques jours où le port retrouve ses couleurs d’antan. Venus par la mer ou par voie terrestre, pointus, felouques, gozzo, tartanon, tarquié, barques marseillaises ou catalanes vont se croiser dans le vieux Port.

Danses traditionnelles et chants Plus de 75 Voiles latines s’étaient données rendez-vous cette année et la plupart ont participé aux deux journées de régates qui se sont déroulées dans des conditions météo idéales. À terre, outre la marinière

Pleasing to the eye and fun for the sailors

in ideal weather conditions. On land, in addition to the red smocks offered by Kappa, numerous stands and workshops animated the tented Voiles Latines village and the town’s streets. The Italian, Catalan and Tunisian delegations entertained the crowds with traditional dancing and singing. Meanwhile on the water, the biggest delegation was from the Sanary pointu association.

The genuine lateen is a triangular sail which may or may not have a jib. It is the only type used throughout the Mediterranean basin, in Tunisia, Spain, Portugal and Italy and along our shores. Easily identified with its elegant winged profile, it has remained unchanged over the years and is identical to those used by the Romans and Phoenicians. Those who are passionate about this age-old method of sailing come especially for this rendezvous to Saint-Tropez and have done for the last ten years – pleasing to the eye and fun for the sailors.

Pointus, feluccas, gozzos, tartanons… Organised since 2001, the Voiles Latines à Saint-Tropez is a wonderfully sociable break in May, a few days when the town’s harbour pays tribute to Mediterranean maritime heritage, a few days when the colours of yesteryear dominate. Whether by sea or by road, pointus, feluccas, gozzos, tartanons, the tarquié, Marseille or Catalan boats descend on the Vieux Port.

Traditional dancing and singing More than 75 lateen-rigged boats filled the harbour this year with most of them taking part in the two days of racing which took place

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Voles latines Lateen sails

Le savoir-faire de ces métiers manuels Pendant près d’une semaine, le public a pu admirer les divers gréements latins à quai ou en mer, assister (gratuitement) aux animations, expositions et conférences animées par des historiens et déguster des mets particuliers venus de toute la Méditerranée. C’est toujours avec étonnement que les plus curieux ont visité les stands de charpenterie et d’artisanat répartis sur les quais du port pour découvrir le savoir-faire de ces métiers manuels dont les gestes se passent de génération en génération.

Danseurs, musiciens et chanteurs Côté navigation, les voiliers pouvaient choisir de se mesurer en catégorie plaisance ou régate, cette dernière permettant d’intégrer le classement italien du circuit de la Voile Latine en Méditerranée. Avec régal pour les spectateurs, les équipages catalans ont organisé une démonstration de courses à l’aviron sur des barques traditionnelles, les “Llaguts”, tandis que le club de Saint-Raphaël offrait un spectacle de joutes nautiques autant sportives que jubilatoires dans les eaux du port. La venue d’une délégation catalane accompagnée d’une troupe de danseurs, de musiciens, de chanteurs et l’arrivée des fameuses barques catalanes ont ajouté plus de couleurs et de tonalité à la Ville.

Le charpentier Frederic Tiertant entouré de Laurent Pavlidis historien de la ville et Jean-Marc Polo architecte naval

Manual skills handed down For nearly a week, the public has a chance to admire the various lateen sails on the quay and at sea, to enjoy the entertainment (free), attend exhibitions and talks organised by historians, and savour typical dishes from the Mediterranean region. The curious are always astonished when they visit the carpentry and crafts stands spread out along the quays to discover how many of these manual skills are handed down from generation to generation.

Le groupe folklorique « La Vagatane Port-Vendraises » (Sardanes) et les musiciens Catalans « La cobla - Las 3 Vents »

L’artiste peintre D. Perotin

L’artiste Jean-Pierre Beroard

Les charpentiers de marine tunisiens du chantier Dhaouadi

Atelier Krystel Chambon création de sacs et vêtements en voile de bateaux

Les pointus sont venus nombreux de Sanary Christian Benet, président de l’association des pointus de Sanary Saint-Tropez

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2012 Echos et carnet de voiles

Fidèles à cette navigation physique “Se promener sur les quais de Saint-Tropez, c’est voir “pour de vrai” ce que l’on voit dans les livres” disait Eric Tabarly à propos de la Nioulargue. C’est aussi vrai pour les Voiles Latines qui perpétuent cette navigation traditionnelle en Méditerranée. Depuis des millénaires, en effet, le pointu est la barque du pêcheur méditerranéen. Souvent soumis à rude épreuve, il tire son nom de sa forme, pointue devant, pour mieux fendre l’eau (et pointu ou plat à l’arrière, dit encore “à tableau”). Peu ou pas connue des marins des autres mers, ce pointu surmonté de sa voile latine (20 m2 environ de coton de couleur marron par le tannage à l’écorce de pin) survit aujourd’hui grâce à la mobilisation de passionnés qui restaurent et entretiennent ces petits bateaux venus de la nuit des temps, fidèles à cette navigation physique, sans instruments modernes d’aide à la navigation, rien qu’avec les yeux et les mains. Et de l’air et de l’eau !

Sous l’affiche due cette année à l’artiste Dany Lartigue, le programme des Voiles Latines 2012 a séduit plus d’un participant dont Giuseppe Casson, le nouveau maire de Chioggia, près de Venise. Fidèle parmi les fidèles et présent depuis la première édition en 2001, Mohamed Mrad, et toute son équipe du chantier naval de Monastir, a participé cette année encore aux régates des Voiles Latines. Leur pointu, Rahma, a pris une retraite bien méritée même s’il n’a jamais réussi (Grrrr !) à battre les redoutables voiliers italiens tel Baraccuda… Mais un jour viendra peut-être avec les derniers-nés du chantier comme Mahjoudha Bellah ou Jasmin, construit l’an passé !

Dancers, musicians and singers

On the sailing side, participants can choose to pit themselves against each other in the leisure or Piero Ajello, président de l’association racing category, the latter counting towards the Vela Latina, a remercié la Ville de SaintItalian Voile Latine circuit. Much to the delight Tropez, le Port et la Société Nautique pour of spectators, the Catalan crews organised a l’organisation de cette magnifique épreuve en demonstration of rowing races on traditional précisant que, depuis sa création en 1983, le Llagut boats, while the Saint-Raphaël club offered circuit méditerranéen de la Vela Latina avait a fiercely fought yet jubilant jousting contest enregistré la participation de 600 voiliers ! on water in the harbour. The Catalan delegation Le célèbre artiste tropézien, Dany Lartigue interviewé par Thierry Cari, animateur accompanied by a troupe of dancers, musicians and “Un homme à la mer !” Jean-Pierre Tuveri, singers and the arrival of the famous Catalan boats maire de Saint-Tropez, était à peine sorti en mer admirer les added even more colour to the town. régates qu’un homme s’est retrouvé à la baille non loin de son embarcation. Fort heureusement, le semi-rigide du Port piloté par Loyal to this physical type of sailing Pascal Zerbone a effectué une manœuvre pour sortir le marin de l’eau. Ils étaient là au bon moment ! “To stroll around the quays at Saint-Tropez is to see actual examples of what one sees in the history books,” said Eric Tabarly when talking about the Nioulargue. It’s also true of the Voiles Latines which carries on this The 2012 Voiles Latines programme under this year’s poster by sailing tradition in the Mediterranean. For thousands of years the pointu artist Dany Lartigue attracted many a fan to take part in the has been the Mediterranean’s fishing boat. Often under stress, it takes regatta, including Giuseppe Casson, the new mayor of Chioggia its name from the boat’s pointed stem designed to plough through near Venice. Among the faithful, having attended every one since the water (and either a pointed stern or a small transom aft). Almost the first edition in 2001 was Mohamed Mrad and all his team completely unknown among sailors from other seas, the pointu with its from the Monastir boatyard. Their pointu, Rahma, has gone into lateen sail (around 20m2 of pine bark tanned brown cotton) survives a well-earned retirement although she never managed (Grrrr!) to to this day thanks to the efforts made by enthusiasts who restore and beat the redoubtable Italian boats like Baraccuda. But their day maintain these small craft from the dawn of time. Loyal to this physical may come on one of the yard’s latest little gems, like Mahjoudha type of sailing, they have no modern navigation instruments to help Bellah or Jasmin built last year! them, nothing but their eyes and hands – and air and water! Piero Ajello, president of the Vela Latina association thanked the town of Saint-Tropez, the harbour and the SNST for their organisation of this magnificent event, pointing out that since its creation in 1983, the Vela Latina Mediterranean circuit has seen 600 boats taking part! “Man overboard! ” Saint-Tropez Mayor Jean-Pierre Tuveri had just set out to admire the racing when a man was found in the water not far from his boat. Luckily the harbour’s RIB driven by Pascal Zerbone was there at just the right moment to scoop him up!

Jean-Pierre Tuveri, Maire de Saint-Tropez accompagné de Robert Ferre, Bernard Fourcade, Jean-Pierre Roméro de la délégation catalane, visitent les stands des producteurs de terroir du marché Catalan

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Voles latines Lateen sails

“Autrefois, la Ponche” extrait “Des volets claquent, des enfants courent, des enfants crient, des draps et des chansons jaillissent. Des fenêtres, on entend le teuf-teuf des premiers bateaux qui rentrent du large mais quelle beauté ! Déjà les “pointus” sont tous à quai. Bord à bord, ils dodelinent du ventre libérant chacun son pêcheur et son matelot qui ont sauté à terre après avoir fait le ménage de leur bateau. Filets, lignes, tridents, avirons, cirés, cordages éparpillés sur le pont des pointus témoignent d’une méthode millénaire de rangement où, sur un bateau, tout doit être à sa place. Ce matin, la pêche a été bonne. Daurades, rougets, pageots, rascasses et galinettes (il y a même deux gros chapons, trois cabroles, une murène) frétillent encore dans les grands paniers plats alignés le long du quai. Le long des rochers où sommeillent dans des flaques d’eau transparente comme du cristal des anémones de mer et des oursins, debout sur un pointu tellement chargé que son bord lèche le raz des flots, deux pêcheurs démaillent d’un filet tendu entre eux des centaines de sardines qui brillent au soleil comme des bijoux d’argent. Quand ils auront terminé leur travail, des crampes aux jambes, les doigts brûlés de sel, ils vont distribuer leur pêche miraculeuse à leurs familles tandis que les autres poissons, les poissons nobles, seront vendus au marché. Donne-nous aujourd’hui, Saint-Tropez, nos sardines quotidiennes, une poignée de sardines suffira à notre bonheur !” Dany Lartigue

“Autrefois, la Ponche” by Dany Lartigue An extract “Shutters are banging, children are running about, shouting with excitement, people are singing. Through the windows, we hear the teuf-teuf of the first boats entering the harbour and what a beautiful sight! Already the pointus are lined up along the quay. Side by side they bob up and down as each one releases her fisherman and his mate who jump ashore having finished tidying up. Nets, lines, tridents, oars, oilskins and ropes coiled on deck, evidence of a centuries-old method of tidying up where everything on a boat has its place. This morning the fishing has been good. Bream, red mullet, rascasse [scorpion fish] and tub gurnards (there are even two large-scaled scorpion fish, three cabrole and a moray eel) still wriggling in the large flat baskets lined up on the quay. Near the rocks, where sea anemones and sea urchins sleep in crystal clear pools, standing on a pointu loaded up to her gunnels, two fishermen disentangle from the net stretched between them hundreds of sardines which sparkle in the sun like so many silver jewels. When they finish their work, legs cramped, fingers encrusted with salt, they will distribute this wondrous catch among their families while the other fish, the aristocrats, will be sold at market. Give us this day, Saint-Tropez, our daily sardines, for a fistful of sardines will suffice for our happiness!” Dany Lartigue

Tableaux de Dany Lartigue : Le Bar de la Ponche 110 X 82 cm – 1948 La ramailleuse 63 X 57 cm – 1949

Déjeuner à la Ponche organisé par la Société Tropézienne des Voiliers de tradition et l’association des plaisanciers avec le concours du service festivité de la ville

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© Laurent Herschtritt

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Voles latines Lateen sails

Josie et Pierre Valdy à bord de Marthe-Auguste qui a obtenu le label de Bateau d’intérêt Patrimonial

Palmarès 2012 Ville de Saint-Tropez a remis un prix à Axel II, un côtre appartenant à Henry Februs, de Sanary, qui s’est classé en tête dans sa classe spéciale. La Société Nautique de Saint-Tropez (SNST) a récompensé Mahjoudha Bellah de Monastir, façonné par Mohamed Mrad. Jasmin de Monastir, appartenant à Mezri Soussi, remporte le prix de la SNSM. A l’honneur, les voiliers Peu (avec à bord un enfant de moins de 7 ans), Celestina et Nessuno qui participent pour la première fois au rassemblement des Voiles Latines à Saint-Tropez aisni que Pilla III qui reçoit le nouveau livre d’André Aversa, également charpentier de marine.

Dans la catégorie “régate”, le voilier Barracuda de Roberto Cecconi rafle une fois de plus la première place devant Beigua de Emmanuelle Carattino suivi de Maschjarana de Marco Sant Andrea. Côté “plaisance”, les pointus et gréements latins, La Simone de Richard Bongiorno, Biquette de Bruno Jouanard, Txakoli de Serge Colonnese et Anaïs de Bernard Frandji, remportent le premier prix dans leur catégorie respective. Ils recoivent également un lot de la part de La Dragaggi, société de travaux maritimes dans la région de Venise en Italie. La catalane Yvonne de Palavas-les-Flots reçoit également un prix. La

Winners in 2012 The Société Nautique de Saint-Tropez (SNST) rewarded Monastir’s Mahjoudha Bellah, built by Mohamed Mrad, while the boatyard’s Jasmin belonging to Mezri Soussi won the SNSM prize. Tribute was paid to Peu (with a child under seven onboard), Celestina and Nessuno were taking part for the first time in the Voiles Latines à Saint-Tropez, as well as Pilla III which received the new book by André Aversa, also a marine carpenter.

In the “racing” category, Roberto Cecconi’s Barracuda snatched first place again ahead of Emmanuelle Carattino’s Beigua followed by Marco Sant Andrea’s Maschjarana. In the lateen-rigged pointu “leisure” category, Richard Bongiorno’s La Simone, Bruno Jouanard’s Biquette, Serge Colonnese’s Txakoli and Bernard Frandji’s Anaïs won first prize in their respective categories. They also received a prize from maritime works company La Dragaggi based in the Venice region of Italy. Yvonne of Palavas-les-Flots’ catalan also received a prize. The Ville de Saint-Tropez prize went to Axel II, a cutter belonging to Henry Februs from Sanary which led the way in a special class.

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Voles latines Lateen sails

Pour annoncer les résultats et remettre les différents prix 2012, le maire, Jean-Pierre Tuveri, et le directeur du port, Jean-François Tourret, avaient invité autour d’eux les nombreux partenaires et coorganisateurs, le président de la Société Nautique de Saint-Tropez (SNST), André Beaufils, le président de l’association Vela Latina Tradizionale en Italie, Piero Ajello, et Jean-Pierre Epoudry, président du comité de course, notamment. For the 2012 prize-giving Mayor Jean-Pierre Tuveri and Harbour Manager, Jean-François Tourret, invited all the partners and coorganisers, including the President of the Société Nautique de SaintTropez (SNST), André Beaufils, President of the Vela Latina Tradizionale association in Italy, Piero Ajello and Jean-Pierre Epoudry, President of the Race Committee.

Cérémonie de remise des prix en présence de la délégation italienne : Giuseppe Casson, Maire de Chioggia, Luciano Boscolo Cucco Ste La Dragaggi, Paolo Ardizzon, Directeur de l’office de tourisme de Chioggia

Charpentier Marc Vuillomenet MV BOAT Jean-Pierre Tuveri, Maire de Saint-Tropez et Mohamed Mrad de la délégation tunisienne

L’atelier de broderie Atanae de Magali Catrou

L’atelier la Vieille Mer de Walter Wolkowicz

Les joutes raphaëloises

Sculptures réalisées par l’Atelier Cécile Art Atelier de mosaïque Barbarella

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Atelier de maquette Claude Ferrito


Voles latines Lateen sails

Cérémonie de remise des prix

Monsieur le Maire et les élus devant le stand de notre partenaire Robe Di Kappa

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Conférence sur les travaux de reconstruction à l’identique de la frégate de la Royale l’Hermione de 1780 par Guy Gautreau de l’association Hermione Lafayette

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Les pointus Pop Pop réalisés par Georges Defontaine

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Š Rolex / Kurt Arrigo

Near Miss (SUI) u

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Giraglia Rolex Cup Les 60 ans de “la” Giraglia Record pulvérisé par Esimit Europa 2 Near Miss, vainqueur en temps compensé

Esimit Europa 2 a remporté non seulement la victoire en temps réel de la Giraglia Rolex Cup 2012 mais avec un temps de course incroyable de 14 heures 56 minutes et 16 secondes. Igor Simcic et ses 16 membres d’équipages ont ainsi pulvérisé l’ancien record de plus de 3 heures établi en 2008. Les conditions de navigation à la limite du maniable ont permis au maxi slovène de survoler cette année les 242 milles du parcours flirtant parfois avec des vitesses proches de 30 nœuds. Dès 21 heures, ils franchissaient le rocher de la Giraglia avant d’entamer la longue remontée vers San Remo. Et c’est finalement en pleine nuit, vers 3 heures, que l’équipage du maxi aux couleurs de l’Europe franchissait la ligne d’arrivée, établissant un nouveau temps de référence (tenu depuis 2008 par Alfa Romeo) qui devrait résister de longues années.

Vainqueur sur la ligne d’arrivée, Igor Simcic (droite), propriétaire de Esimit Europa 2 et Jochen Schümann, skipper Esimit Europa 2

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© Rolex / Kurt Arrigo

© Rolex / Kurt Arrigo

Esimit Europa 2 not only claimed victory in the Giraglia Rolex Cup 2012 in real time but she smashed the record set in 2008 by more than three hours. Igor Simcic and his 16-strong crew took just 15 hours 56 minutes and 16 seconds to complete the course. With sailing conditions on the very edge of being manageable, the Slovenian Maxi literally flew along this year’s 242 mile course, flirting with speeds up to 30 knots. At 21:00 they rounded the Giraglia rock before grappling with the long beat to San Remo. Flying the European colours, the crew finally crossed the finish line at 03:00 to set a new record, held since 2008 by Alfa Romeo, which should stand the test of time for some years to come.

Gian Riccardo Marini (Rolex SA) et Franck Noël, propriétaire de Near Miss (SW), vainqueur en temps compensé


© Rolex / Kurt Arrigo

Giraglia rolex cup Maxi sailing yacht race

Esimit Europa 2

© Rolex / Kurt Arrigo

Une édition… parfaite !

Quatre autres concurrents sont arrivés en moins de 19 heures : Jethou de Sir Peter Ogden, quatre minutes devant E1 l’ancien Volvo 70 et 27 minutes devant Near Miss, le TP52 de Franck Noël. La 60e édition restera dans les annales de cette course au large avec un incroyable record, des régates acharnées, des conditions musclées et des marins enjoués, bref, une édition… parfaite ! Mais avant cette traversée méditerranéenne, les concurrents avaient pu se mesurer sur le plan d’eau tropézien. Avec un vent d’Ouest de près de 30 nœuds et 35 dans les rafales, le spectacle de la dernière journée fut grandiose. Des centaines de spectateurs pouvaient assister à d’incroyables manœuvres, les applaudissements venant couronner les plus belles. Au terme d’un parcours d’une trentaine de milles pour les grandes unités et de 26 milles pour les plus petites, les favoris ont une nouvelle fois répondu présents : magnifique victoire de Jethou (en IRC 0) et Near Miss (en IRC A) dans les régates côtières clôturées par la remise des prix, avant le grand départ, place de la mairie. Four other competitors completed the course in less than 19 hours: Sir Peter Ogden’s Jethou, four minutes ahead of the former Volvo 70 E1 and 27 minutes in front of Near Miss, Franck Noël’s TP52. The 60th edition will go down in Giraglia history for this amazing record, relentlessly tough conditions and delighted sailors – in short, a perfect edition! But before they crossed the Mediterranean, competitors had to battle it out on Tropezian waters. With a 30-knot westerly gusting up to 35, it was a fantastic spectacle. Hundreds of spectators were able to watch the manoeuvres and show their appreciation of the best ones. At the end of the 30-plus mile course for the bigger boats and 26 miles for the smaller ones, the favourites were once again on the podium at the prize-giving in Place de la Mairie, with a magnificent victory by Jethou (in IRC 0) and Near Miss (in IRC A), before the big departure.

Natalia (RO)

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© Rolex / Kurt Arrigo

Giraglia rolex cup Maxi sailing yacht race

Peter Ogden à la barre, propriétaire de Jethou (GBR)

Mêmes chances de victoire

Organisée par le Yacht Club Italiano, le Yacht Club de France et la Société Nautique de Saint-Tropez, la Giraglia est devenue une des plus grandes courses croisières au large de Méditerranée. Plus de 200 bateaux, battant pavillon de 10 nationalités, s’affrontent sportivement en baie de Saint-Tropez puis au large, loin des côtes. La Giraglia, avec Rolex comme partenaire officiel, est un rendez-vous de voiliers prestigieux, avec une flotte de plus en plus internationale et des bateaux ultra compétitifs. La Giraglia Rolex Cup se court en deux temps. Trois jours de régates réunissent les concurrents sur des parcours côtiers de 35 milles maximum dans la baie de Saint-Tropez (coefficient 1) et alentours. Elle se poursuit par la régate de “la” Giraglia, course au large de 243 milles (coefficient 2) au départ de Saint-Tropez vers San Remo sans escale en virant l’îlot de la Giraglia au Nord de la Corse (lire encadré). Y participent des Swan traditionnels, des Wally ultramodernes, des Maxis et des Bénéteau 40.7 et 47.7, des Corel 45 et des Farr 40…

© Rolex / Kurt Arrigo

Des majestueux maxis de plus de 20 mètres aux plus petits bateaux de 10 mètres, la Giraglia Rolex Cup est l’occasion de découvrir, dans la tradition des grandes régates classiques, une flotte unique et des marins redoutables. Cette année, la course offre à nouveau un plateau prestigieux : des maxis aux équipements “high tech” allant jusqu’à 30 mètres et, à leurs côtés, des classes monotypes qui attirent de plus en plus de marins pour des régates côtières, des transatlantiques ou des tours du monde et de nombreux voiliers de séries... Grâce à un système de mesure unique (IRC ou ORC), basé sur une correction de temps, la Giraglia Rolex Cup permet à tous les différents types de bateaux de régater les uns contre les autres avec les mêmes chances de victoire.

Organised by the Yacht Club Italiano, Yacht Club de France and Société Nautique de Saint-Tropez, the Giraglia has become one of the biggest offshore races in the Mediterranean. More than 200 boats, flying the flags of 10 nationalities confront each other in Saint-Tropez bay before heading out to distant shores. The Giraglia, with Rolex as official partner, is the rendezvous for prestigious sailing yachts and is attracting an increasingly international and competitive fleet. The Giraglia Rolex Cup is organised in two stages. Three days of racing brings competitors together for a 35 nautical mile race in the bay of Saint-Tropez (coefficient 1) and surrounds. It is followed by the Giraglia itself, a non-stop offshore race of 243 miles (coefficient 2) leaving Saint-Tropez for San Remo, via the Giraglia rock to the north of Corsica (see panel). From traditional Swans to the ultramodern Wally boats, to Maxis and Bénéteau 40.7s and 47.7s, to Corel 45s and Farr 40s – they are all there.

Same chances of winning

From the majestic 20 metre-plus Maxis to the smallest 10 metre boats, the Giraglia Rolex Cup is an opportunity to discover in the tradition of the great “classic” races, a unique fleet manned by redoubtable sailors. This year’s race offered a prestigious field of hi-tech Maxis up to 30m, alongside one-design classes which are attracting ever more sailors from coastal, transatlantic or round the world races, and many series sailors. Thanks to a unique dual system (IRC or ORC) based on corrected time, the Giraglia Rolex Cup means all types of boat are racing against each other with the same chance of winning.

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Giraglia rolex cup Maxi sailing yacht race Régate de haute mer

Chaque année depuis sa création, la légendaire Giraglia Rolex Cup invite des centaines de marins du monde entier à rejoindre Saint-Tropez pour participer à cette authentique “classique”, must du calendrier des compétitions nautiques en Méditerranée. “C’était par une froide soirée d’hiver, à Paris, en décembre 1952, raconta un jour Beppe Croce, ancien président du Yacht Club Italiano. La réunion avait pour objectif la création en Méditerranée d’une régate analogue à celle de la course du Fastnet, autrement dit, d’une régate à courir toujours sur le même parcours et assez loin des côtes pour mériter le titre de régate de haute mer…”

“Autour du 14 juillet”

Vainqueurs 2010 Neville Crichton, propriétaire de Shockwave, et Igor Simcic, propriétaire de Esimit Europa 2

“Mille et une propositions furent avancées, poursuivait-il, sur lesquelles nous ne parvenions pas à nous entendre. René Lelainville (président de l’Union Nationale des Croiseurs, à l’époque) et moi décidions alors de nous en charger et d’étudier la question avec certaines conditions : la régate devrait partir une année d’Italie et une année de France, avoir

Neville Crichton

lieu tous les ans, toujours sur le même parcours, pas trop longue : 180, 200 milles, comporter quelques problèmes de navigation et se dérouler à date fixe, autour du 14 juillet.”

L’homme de tous les records Dans l’histoire moderne de la course, les Alfa Roméo de Neville Crichton ont probablement écrit le plus beau chapitre de la Giraglia Rolex Cup. A la barre de ses fameux maxis, le Néo-Zélandais a remporté cinq fois la grande course en temps réel. Il détenait depuis 2008 le record de vitesse (tombé cette année) en ayant parcouru les 243 milles entre Saint-Tropez et Gênes en 18 heures et 3 minutes. Avec ce palmarès, le magnat néo-zélandais a ainsi remporté pas moins de sept trophées Rolex. In the history of modern racing, Neville Crichton’s Alfa Roméos have probably written the finest chapter in the Giraglia Rolex Cup. At the helm of his famous Maxis, the Kiwi won this great race five times in real time. He held the fastest record since 2008 (broken this year) having covered the 243 miles from SaintTropez to Genoa in 18 hours and 3 minutes. With these victories under his belt, the New Zealand magnate has therefore walked away with no less than seven Rolex trophies.

Saint-Tropez, terre promise

Il disait encore : “On voulait créer une régate sportive, une compétition techniquement ardue qui imiterait dans la mesure du possible la formule des régates internationales célèbres comme le Fastnet, les Bermudes, la Transpacifique… La tâche était passionnante : nous ne doutions guère, Lelainville et moi, que nous étions sur le point d’écrire une page de l’histoire de la navigation à voile. Nous nous mîmes d’accord sur les noms des deux ports qui devaient constituer, en alternance, les bases de départ et d’arrivée de la nouvelle régate. Sur le port italien, l’accord fut bien vite trouvé : San Remo avait déjà sa réputation bien enracinée. Il y eut quelques hésitations sur le port français. Je savais les Italiens enclins à préférer Saint-Tropez, considéré déjà comme la terre promise des marins pour sa jolie baie et son port bien abrité du mistral. Lelainville tenait particulièrement à Cannes et je m’empressai d’accepter son choix.”

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Offshore regatta

Every year the legendary Giraglia Rolex Cup invites hundreds of sailors from around the world to come to Saint-Tropez to participate in this genuine classic, a “must” on the Mediterranean’s calendar. “It was on a cold evening in Paris in December 1952,” recounts Beppe Croce, former president of the Yacht Club Italiano. “The purpose of the meeting was to create a regatta in the Mediterranean similar to the Fastnet, in other words a race that would always be held on the same course and far enough away from the coast to merit the title offshore race.”

Palmarès en temps compensé (depuis 2000)

“Around 14 July”

2011 Foxy Lady de D. Heyraud (Fra) en IRC, Midva Hi Fun, Sirena et Crispiatico (Ita) en ORC 2010 Shockwave de N. Crichton (Nzl) en IRC, Midva, Pozzi, Sirena et Crispiatico (Ita) en ORC 2009 Aurora de P.-B. Bonomo (Ita) en ORC, Calima de J. Pujol (Esp) en IRC 2008 Tartaruga de M. Paolucci (Ita) en ORC, Fissa de Ettore Yachting (Fra) en IRC

“A thousand and one proposals were put forward that we could not agree on,” he continues. “René Lelainville (president of the Union Nationale des Croiseurs at the time) and myself decided to take it in hand and examine the question under certain conditions: the race would start in Italy one year and France the next year, would be an annual event, always on the same route, not too long, 180 or 200 miles, have some navigational problems to surmount and take place on a fixed date around 14 July.”

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2007 Libertine de M. Biscardi (Ita) 2006 Ala Bianca de C. Capozzi (Ita) 2005 North Sails Sportswear de L. Bressani et R. Ferrero (Ita) 2004 Nokia Enigma de C. Dunstone (GB) 2003 Alexia de A. Roemmers (Arg) 2002 La Forza del Destino de A. Fozzati (Ita) 2001 Querida de G.i Serena (Ita) 2000 Malandrino de P. Panizza (Ita)


© Rolex / Carlo Borlenghi

© Rolex / Carlo Borlenghi

© Rolex / Kurt Arrigo

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

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Le rocher de la Giraglia

San Remo

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Que ce soit d’Est en Ouest ou vice-versa, la course a toujours maintenu le passage du rocher de la Giraglia sur son parcours. Il lui a donné son nom. Ce rocher désertique, abrupt de 85 mètres de haut et de 500 mètres de long est situé à environ 1 mille du Cap Corse. Exposé à tous les vents, parfois surnommé le Cap Horn de la Corse, il peut s’avérer redoutable : en juin 2011, le vent y a soufflé à plus de 140km/h.

Bijou de la région de Ligurie, San Remo bénéficie d’une aura qui attire chaque année Italiens et touristes. Initialement créée en 1920, la Compagnia della vela est rebaptisée Yacht Club de San Remo en 1956, trois ans après la création de la Giraglia Rolex Cup. A cette époque, San Remo était le port d’arrivée de la course, remplacée en 1998 par Gênes. La Giraglia Rolex Cup retourne ainsi à ses premières amours.

Whether from east to west or vice versa, the race has always maintained a passage past the rocky islet of Giraglia - with good reason, and not just because the race is named after it! This deserted rock, with sheer sides 85m high and 500m long is around one nautical mile off Cap Corse. Exposed to all the winds, it is sometimes referred to as Corsica’s Cape Horn, and can provide very testing conditions: in June 2011, winds were gusting over 140km/h.

A gem of a marina in Liguria, San Remo enjoys an aura that attracts both Italians and tourists. Originally created in 1920 as the Compagnia della Vela it was renamed Yacht Club San Remo in 1956, three years after the first Giraglia Rolex Cup. At the time San Remo was the finish, replaced in 1998 by Genoa. The Giraglia Rolex Cup has therefore returned to its first love, much to the delight of Yacht Club San Remo.

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Tout à la fois extraverti et très confidentiel, ce village de pêcheurs a réussi à conjuguer vocation nautique et tradition de fêtes, faisant ainsi rêver le monde entier. Unique, Saint-Tropez est devenu, en Méditerranée, la terre promise des marins conquis par sa baie exceptionnelle et son port bien abrité du mistral. Extrovert and yet also quite private, this fishing village combines its nautical ambitions with traditional festivals and its role as a dream destination. In the Mediterranean, Saint-Tropez has become the ‘Promised Land’ for many sailors attracted to its superb bay and harbour sheltered from the infamous Mistral.


© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

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“L’épreuve la plus attendue de l’année”

de whisky, par une brumeuse soirée de décembre. Depuis lors, la Giraglia est devenue un mythe. Dès la première édition, il y eut 22 partants. La qualité et la quantité des participants ne fit qu’augmenter chaque année et notre régate devint bientôt l’épreuve la plus attendue de l’année par les équipages méditerranéens.” 60 ans après, on la fête encore !

“Saint-Tropez, the land of promise”

“The most anticipated event of the year”

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Beppe Croce : “Dès l’année suivante, il fallut l’abandonner au profit de Saint-Tropez qui finit par l’emporter. Une fois d’accord sur les ports, il s’agissait de trouver l’île à contourner qui devait constituer la pointe du triangle. L’île de Minorque était trop loin, la Corse était trop grande. C’est par hasard que nous découvrîmes l’îlot de la Giraglia. C’est ainsi que naquit la Giraglia, autour d’une table de bistrot, devant quelques verres

He continues: “We wanted to create a sports event, a technically difficult competition that would imitate as far as possible the formula of famous international races like the Fastnet, the Bermudas or the Transpacific. It was an exciting task, Lelainville and I were pretty convinced that we were about to write a page in sailing history. We sat down to agree on the names of the two harbours that would be the alternating points of departure and arrival for the new race. The decision about the Italian harbour was quickly reached, as San Remo already had a well established reputation. There was some hesitation over the French venue. I knew that Italians tended to prefer Saint-Tropez, already seen as a land of promise for sailors with its pretty harbour sheltered from the Mistral. Lelainville was much keener on Cannes in particular and I hastened to accept his choice.”

Beppe Croce again: “The following year we had to abandon it to the benefit of Saint-Tropez which finally prevailed. Once the harbours had been agreed, we had to find a suitable island to form the point of the triangle. The island of Minorca was too far, Corsica too large, and it was by chance that we discovered the rocky islet of Giraglia. And so the Giraglia was born at a table in a bistro, over several glasses of whisky on a foggy night in December. Since then the Giraglia has become a legend in its own right. There were no less than 22 on the starting line for the first edition and the quality and quantity of participants has increased every year. Our race soon became the most anticipated event of the year for Mediterranean crews.” Sixty years later and we are still celebrating!

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événement nautique Nautical event

Trophée du Bailli de Suffren A qui le Sabre d’honneur de l’amiral Satan ? Il a fait trembler plus d’un marin sur les côtes les plus éloignées de nos rivages. Né en Provence, à Saint-Cannat, en juillet 1729, grand-croix et capitaine général de la flotte de l’ordre souverain de Malte, commandant les forces navales de France dans les mers de l’Inde, vice-amiral de France, tel était Pierre-André de Suffren de Saint-Tropez, dit le bailli de Suffren. Ce personnage haut en couleur a donné son nom à une course hauturière entre Saint-Tropez et Malte dont c’est la onzième édition. Mais sa philosophie est avant tout amicale, élégante et sportive.

Who will win the Admiral Satan’s Sword of Honour? Many a mariner on far distant shores trembled at the sound of his name. Born in Provence, At St Cannat, in July 1729, Grand Cross and Captain-General of the Sovereign Order of Malta’s fleet, commander of the French naval forces in the seas off India and Vice-Admiral of France – he was Pierre-André de Suffren of Saint-Tropez, known as the Bailli de Suffren. And it is after this very colourful personality that the offshore race between Saint-Tropez and Malta, now in its eleventh year, takes its name. But the philosophy this time is one of friendship, elegance and competition, one that has remained unchanged since the start.

M

ieux. Cette course-croisière se veut être une “course de gentlemen”. La compétition doit rester amicale entre ces bateaux d’exception. Et si “la victoire est jolie”, l’emphase est davantage mise sur le plaisir de naviguer ensemble, de faire escale et la fête dans des sites privilégiés en Méditerranée et ce, dans le respect de “l’esprit corinthien”, du “fair-play”, de l’art de vivre, des règles de sécurité et de protection de l’environnement ainsi que de “l’étiquette navale”. Code vestimentaire aux réceptions à terre : tenue uniforme bateau et blazer, chemise blanche, cravate club, pantalon blanc.

White Dolphin Lors du Xe Trophée Bailli de Suffren (TBS), le sabre d’honneur de l’amiral Satan “2011”, transmis par Rowdy, détenteur en 2010 et 2009, est allé à White Dolphin, vainqueur de la classe “Classique” qui le remet en jeu cette année. White Dolphin a devancé Havsörnen et Irina VII

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White Dolphin Ketch marconi 1967, rénové en 2001


© D.R.

Trophée du bailli Bailli Trophee

Moonbeam IV

Amiral Satan

dont le capitaine Fabrice Payen, nommé “capitaine Garde-sabre”, a reçu et conserve, pour le navire, un mini-sabre Neptunia à champagne du maître orfèvre-coutelier Thierry Henriot pour le compte de son propriétaire Pascal Stefani.

Stratège de génie, seuls comptaient pour lui la mer et les succès de la Royale. Prodigieux chef de guerre, il fut et demeure le plus grand de nos amiraux de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Redouté par les Anglais auxquels il infligea de nombreuses défaites, il reçut d’eux un surnom bien mérité : Amiral Satan. A lui seul, il ébranla leur domination sur les Indes et fut tout près de rendre à la France son empire.

Une énergie invincible au combat Avant de développer les tenants et aboutissants de cette course, rappelons qui fut cet amiral à la trempe exceptionnelle dont la statue semble défier tout marin entrant dans le port. Prompt à agir et à frapper l’ennemi en toutes circonstances, le bailli était, dit-on, animé d’un sang-froid et d’une énergie invincible au combat. S’il affichait dans la vie une indifférence totale pour son embonpoint, il se souciait aussi peu de ses manières et de sa tenue négligée que des insinuations relatives à ses mœurs d’homme de plaisir.

Jean-Pierre Tuveri, Maire de Saint-Tropez, devant la statue du Bailli de Suffren

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ring this year. White Dolphin beat Havsörnen and Irina VII, earning her captain Fabrice Payen the nickname “Captain Sword-Keeper” when he received on behalf of her owner Pascal Stefani the Neptunia mini-sword of champagne, designed by master goldsmith-cutler Thierry Henriot.

ven better – this cruise-race promotes itself as a “race for gentlemen”. The contest must remain an amicable one between outstanding yachts. And while “victory is sweet”, the emphasis is more on the enjoyment of sailing together, calling into privileged ports of call in the Mediterranean to party, while respecting the “Corinthian Spirit”, fair play, the art of living at sea, safety regulations, protecting the environment and naval etiquette. Note the dress code for the receptions ashore: blazer, white shirt, club tie and white trousers.

Indomitable energy in combat Before expanding on the ins and outs of this race, remember that we are talking about an outstanding admiral whose statue seems to defy any sailor to enter the harbour. Quick to act in striking at the enemy under any circumstances, the Bailli they say had a cool head and indomitable energy in combat. If in life he showed total disregard for his stoutness, he also took as little heed of his manners and rather sloppy dress sense as he did of the insinuations made about his lifestyle.

White Dolphin At last year’s 10th Trophée Bailli de Suffren (TBS), the Admiral Satan’s Sword of Honour passed from Rowdy, holders in 2010 and 2009, to White Dolphin who won the Classic class and throws the sword into the

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Trophée du bailli Bailli Trophee Grand serviteur de la France En parallèle à sa carrière militaire, il mena, disent ses exégètes, une existence amoureuse trépidante, accumulant les aventures malgré une liaison presque matrimoniale. Sa fin (1788), autour de laquelle s’est bâtie une légende, reste auréolée d’un mystère conforme à sa destinée. Craint, haï, admiré par ses contemporains, il prend place aujourd’hui dans la prestigieuse lignée des grands serviteurs de la France. Voici pour l’histoire.

En un peu plus de dix jours L’idée de lancer ce Trophée du Bailli de Suffren revient à Henri Christian Schroeder et à Christian Benoit qui ont fondé le Marenostrum Racing Club. L’épreuve est ouverte aux voiliers de tradition ou esprit de tradition (habitables) de plus de 11 mètres. Dans chaque classe, il doit y avoir au moins trois concurrents. La course croisière au large permet de couvrir les 580 milles nautiques entre Saint-Tropez et Malte en un peu plus de dix jours (du samedi 23 juin au mercredi 4 juillet 2012) avec des escales festives en Sardaigne et en Sicile. Le Trophée demeure sous l’égide des yachts fondateurs tels l’Analia, Lelantina, Moonbeam III, Orion, Owl, Susanna II, Véronique, Voltera et sous l’égide de la fédération française de voile (FFV), la federazione italiana di vela (FIV), de la Malta sailing federation (MSF), du Yacht club de France (YCF), de l’association française des yachts de traditions (AFYT) et de l’union nationale pour la course au large (UNCL).

Pierre André de Suffren dit le Bailli de Suffren (1729-1788)

Admiral Satan

Wednesday 4 July 2012) with festive stopovers in Sardinia and Sicily. The TBS remains under the aegis of the founding yachts namely Analia, Lelantina, Moonbeam III, Orion, Owl, Susanna II, Véronique and Voltera; the French, Italian and Malta sailing federations (FFV-Fédération Française de Voile, FIV-Federazione Italiana di Vela and MSF-Malta Sailing Federation); the Yacht Club de France; the AFYT-Association Française des Yachts de Tradition; and the UNCL, a national union for offshore racing.

A genius when it came to strategy, only the sea and Royal success counted for him. There was no end to his exploits in war time and he remains France’s greatest admiral in the second half of the 18th century. Feared by the English against whom he inflicted many defeats, he well deserves the title they gave him of “Admiral Satan”. By himself, he undermined their domination of India and was close to giving France its empire.

So many surprises behind this extra special event

A great servant of France

A glance at the prizes awarded each year gives an idea of the spirit that reigns onboard and in the ports of call. In addition to the traditional prizes, such as the Admiral Satan’s Sword of Honour, we note that there is a prize for each of the classes represented (Vintage, Classic and Spirit of Tradition), the Ville de Saint-Tropez prize for all classes combined based on the best sailing time ratio over the whole course, and the Yacht Club de France prize. Then we have the stage prizes, elegance prize, another for fair play, lifestyle aboard, challenges (eg the Phocea Cup), regularity prize, etc. Faithful to Bailli traditions, each port of call arranges a packed programme of festivities, a merging of elegance, humour, sportsmanship, impertinence, conviviality and eccentricity. Last year, everyone remembers the world’s first International Yachting Pétanque Championship, which as we all know involved everyone in blazers playing with soft balls on deck, gala dinners to hype it up and music – so many surprises for this extra special event including the joys of “not being bitten by bugs!”

Alongside his military career, commentators say he had an energetic love life and had numerous affairs despite coming close to marriage. His death in 1788 was shrouded in mystery, giving rise to a legend in line with the destiny of this unusual man. Feared, hated and admired by his peers, he takes his place in the prestigious ranks of great servants to France. That’s the history.

In a little over ten days The idea to launch this Trophée du Bailli de Suffren came from Henri Christian Schroeder and Christian Benoit who founded the Marenostrum Racing Club. The event is open to all classic or spirit of tradition yachts (cruisers) over 11 metres. There must be at least three competitors in each class. The offshore race covers 580 nautical miles between SaintTropez and Malta and takes a little over ten days (Saturday 23 June to

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© Jean-Louis Chaix / Ville de Saint-Tropez

Trophée du bailli Bailli Trophee

Musique de la Flotte des Equipages de Toulon lors de la cérémonie officielle devant la statue du Bailli de Suffren

Comité L’amiral Yves Laganne, président de la SNSM, a accepté d’être le président d’honneur du XIème Trophée Bailli de Suffren. Il présidera le dîner des armateurs donné sur le port de Saint-Tropez le vendredi 22 juin. Maria Carpaneda, épouse du regretté Commodore du YCPR, ex-championne du monde de voile sur 6 m et organisatrice du championnat du monde sur Optimist sera la marraine du TBS 2012 aux cotés du parrain Andrea Mura (skipper de Vento di Sardegna, vainqueur de La Route du Rhum). Placée en 2011 sous la présidence d’honneur du professeur Jean-Pierre Queneudec, président de l’Académie de marine, la marraine en étant Marie Tabarly, et le parrain, Patrice de Colmont, fondateur de la Nioulargue et de l’IYCP, la 10ème édition était revenue à ses premiers amours en faisant à nouveau escale (après Porto-Rotondo en Sardaigne) en Sicile à Trapani après les “World Series” de l’America’s Cup, une semaine auparavant.

Jean-Pierre Tuveri, Maire de Saint-Tropez et les hôtes du Trophée Bailli de Suffren : S.E. Pierre Clive Agius, Ambassadeur de Malte et John Boxall, Maire de Birgu

Committee Admiral Yves Laganne, President of the SNSM, has agreed to be honorary president of the 11th Trophée Bailli de Suffren. He will preside at the owners’ dinner held in the harbour of Saint-Tropez on Friday 22 June. Maria Carpaneda, wife of the late Commodore of the YCPR, former world champion in the 6m sailing class and organiser of the Optimist world championship, will be the TBS 2012’s “godmother” alongside the “godfather” Andrea Mura (skipper on Vento di Sardegna, winner of the Route du Rhum). In 2011, under honorary president Professor Jean-Pierre Queneudec, Naval Academy President, the godmother being Marie Tabarly and the godfather Patrice de Colmont, the man behind the Nioulargue and the IYCP, the 10th edition returned to one of its favourite spots from the early years by calling at Trapani in Sicily (after Porto Rotondo in Sardinia), a week after the World Series of the America’s Cup was in town.

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Trophée du bailli Bailli trophy

Quelques surprises de derrière les fagots

© Nigel Pert - www.nigelpert.com

A la lecture des prix décernés chaque année, on mesurera l’esprit qui règne à bord et lors des escales. En plus des traditionnelles récompenses remises, telles le “ Sabre d’Honneur de l’Amiral Satan ” réservé aux voiliers de Tradition. On notera un prix pour chacune des classes représentées (yachts d’époque, classiques, Esprit de tradition), le prix de la Ville de Saint-Tropez pour toutes les classes confondues, sur la totalité du parcours pour le meilleur ratio temps voile sur temps course et le prix du Yacht Club de France. On savourera le prix d’étape, le prix d’élégance, celui du Fair Play, de l’Art de Vivre, des défis (prix “ Phocea Cup ”), prix de régularité, etc. Fidèle aux traditions du “ Bailli ”, chaque escale décline un programme de festivités sans cesse renouvelée qui mêle élégance, humour, sportivité, impertinence, convivialité et excentricité. L’an dernier, tous se souviennent du “ premier championnat mondial de Yachting pétanque de pont ” qui, comme chacun sait, se pratique à bord sur le pont et avec des boules molles, des dîners de gala “ hype ” en musique et en blazer... et de quelques surprises de derrière les fagots “ pas piquées des hannetons ” !

Christian Benoit remet le “ Sabre d’Honneur de l’Amiral Satan ” aux vainqueurs.

Quatre trophées pour les dix ans ! Lors du 10ème anniversaire du Trophée, le palmarès 2011 a exceptionnellement doté pour les vainqueurs des quatre classes de course (époque Aurique, époque Marconi, Classique et Esprit de Tradition) d’authentiques œuvres d’art créées spécialement par l’artiste-sculpteur Christian Jacques. Les bénéficiaires : Le Faucon Maltais, en souvenir du film culte de John Huston tourné en 1941 avec Humphrey Bogart. Lelantina (YCM), légendaire schooner de 1937 du grand John G. Alden qui remporta le prologue improvisé en 2001 puis la première édition officielle en 2002. Son (toujours) capitaine

en étant alors déjà Patrick Gibert. Son armateur d’alors, Willy Marrecau, “ Amiral Satan-1er ”. Atlantic (NYYC), mythique schooner trois-mâts de 65 m, dessiné par William Gardner, reconstruit par Ed Kastelein et qui a effectué l’an passé sa première course au large. Le Bailli de Suffren, chevalier, ambassadeur, capitaine général de l’Ordre de Malte et amiral français, héro tropézien de La Royale, inspiré directement de la statue (sculpteur : Montagne / Fondeur : Maure) offerte à Napoléon III et qui trône depuis 1866 sur le port de Saint-Tropez. Faucon Maltais offert au vainqueur 2011 Sculpture réalisée par Christian Jacques. Maltese Falcon offered to the winner 2011 Sculpture realized by Christian Jacques.

Four trophies for the ten years! For the 10th anniversary of the TBS, there were exceptional prizes for the 2011 winners in the four classes (Vintage Gaff Rigs, Vintage Marconi, Classic and Spirit of Tradition) in the form of genuine works of art created specially for the event by artist-sculptor Christian Jacques. These represented: the Maltese Falcon in memory of John Huston’s cult 1941 film starring Humphrey Bogart; Lelantina (YCM), legendary 1937 schooner designed by the great John G. Alden, which won the improvised prologue in 2001 then the first official edition in 2002, her captain being (still is) Patrick Gibert and her then-owner Willy Marrecau, “Admiral Satan the 1st”; Atlantic (NYYC), a mythical 65m three-mast schooner, designed by William Gardner and replicated by Ed Kastelein which completed her first offshore race last year; and lastly the Bailli de Suffren, Knight, Ambassador, Captain-General of the Order of Malta, French Admiral and Tropezian hero of “La Royale”, inspired by the statue which was a gift from Napoleon III and which has guarded SaintTropez’ harbour since 1866 (sculptor: Montagne / Foundry: Maure). Sculpture du Bailli de Suffren réalisée par Christian Jacques. Bailli sculpture realized by Christian Jacques.

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© Jean-Louis Chaix / Ville de Saint-Tropez

Trophée du bailli Bailli trophy

Atlantic (NYYC), schooner trois-mâts de 65 m. Atlantic (NYYC), a 65m three-mast schooner.

Respect de l’environnement ou le plaisir de la mer retrouvé En prenant part au TBS, les propriétaires, capitaines, équipages et invités des bateaux s’engagent formellement à participer à la préservation la plus naturelle et la moins polluée possible des eaux traversées. Protection du littoral approché, des ports d’escale, notamment en évitant de rejeter les eaux noires ou détritus non dégradables à la mer. En refusant aussi d’utiliser un antifouling au plomb, en économisant l’eau douce à bord, en utilisant des produits détergents de nettoyage, de lavage et de toilette les moins agressifs possibles et dans des quantités

limitées. De plus, en évitant d’utiliser ces produits à proximité du littoral (sinon, en utilisant des produits naturels comme du savon de Marseille), en respectant les zones, rivages et fonds marins fragiles ainsi que les mammifères, la faune et la flore marines. Enfin, en ne pêchant que les espèces et tailles autorisées, etc. et d’une façon générale, en se pliant spontanément aux usages, règles et coutumes en vigueur dans chaque yacht-club ou port local vous offrant temporairement son hospitalité.

Respect for the environment or the pleasure of a revitalised sea By taking part in the TBS, owners, captains, crew and guests are committed to preservation of the natural environment and to using the least polluting means possible. Protection of the coastline and ports of call is ensured by not ejecting grey water or non-biodegradable rubbish into the sea, by refusing to use lead-based anti-fouling products, by economising on fresh water aboard, and by using the gentlest possible detergents in limited quantities for cleaning toilets. All agree to avoid using these products near the shore (unless they are natural ones like Marseille soap), to respect fragile zones, shores and sea beds, as well as the marine fauna and flora. Lastly, to only catch authorised size and species of fish, and to abide by the customs and rules in force in every yacht club or local harbour offering its hospitality.

Destination Malte Escale incontournable du grand yachting, Malte célèbre en toute quiétude, à moins de 100 km au large des côtes sud de la Sicile, le soleil et la mer. Comme un vaisseau de pierre amarré au centre de la Méditerranée, l’archipel maltais mêle ses atouts naturels aux richesses incomparables de ses 7000 années d’histoire qui conjuguent toutes les cultures, toutes les couleurs, tous les sons. Installés à Malte en 1530, les Chevaliers de l’Ordre Souverain, Hospitalier et Militaire de Saint-Jean, dits “de Malte” depuis, ont paré l’île de monuments, de villes, de palais, d’églises dignes des plus grands souverains. A fabulous port of call for big yachts, Malta enjoys the best of the sun and sea in peace and quiet, less than 100km off the southern coast of Sicily. Like a vessel made of stone moored in the middle of the Mediterranean, Malta’s natural assets merge seamlessly with an unrivalled wealth of history dating back some 7,000 years and combining all cultures, colours and sounds. On their arrival in 1530, the Knights of the Sovereign Military Hospitaller Order of St John, or Knights of Malta, set about building monuments, towns, palaces and churches worthy of the most powerful sovereigns.

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Rendez-vous Rodriguez Le luxe en toute liberté

“Fort Knox sur mer”, tel pourrait être le pseudonyme de Saint-Tropez le temps d’une journée, cette année le samedi 28 juillet. Depuis près d’une quinzaine d’années, en effet, Rodriguez group customise le port de Saint-Tropez à ses couleurs et installe sa cohorte de Mangusta et autres Léopard qui prennent possession des deux principaux quais. Pour le plus grand plaisir des amateurs.

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© Jean-Louis Chaix / Ville de Saint-Tropez

événement nautique Nautical event

par la mise à disposition de deux modèles : le 86’ et le 102’, distribués en exclusivité par Rodriguez Group et dont les maquettes ont été montrées au Hainan Rendez-vous en Chine et au dernier Miami Boat show.

haque été en juillet, le rendez-vous Rodriguez se confond avec le port de Saint-Tropez durant une journée exceptionnelle. Cette concentration insolite à la mise en scène très soignée offre un spectacle digne des plus grands salons de yachting international. Près de 250 personnes, propriétaires ou futurs acquéreurs venus du monde entier, s’y côtoient, tous invités à partager la cocktail party sur le port, le repas de gala présenté sur le môle Jean Réveille et l’incontournable feu d’artifice, véritable festival pyrotechnique dans le ciel tropézien.

Le “Clean Yacht”

Dans cette collaboration étroite, Rodriguez Group et Cerri ont choisi d’allier leurs expertises et leur savoir-faire à chaque étape de la conception et de la construction. Ainsi l’an prochain, ils développeront ensemble un 90’ et un 110’ pour voir apparaître en 2014 un 130’. La saison 2012 s’est ouverte en Europe avec la création de nouveaux services. Le shipchandler “Le Yacht” a ouvert, début février, un espace destiné aux professionnels et annoncé, dans la foulée, le lancement de son premier produit conçu en partenariat avec des chimistes reconnus, le “Clean Yacht”, un produit dégraissant, nettoyant coques et ponts. Sa mise au point a nécessité près d’un an de recherche et d’essais. Ceci afin de mieux répondre aux attentes de ses prestigieux clients.

Un autre yacht à votre disposition

Aujourd’hui, Rodriguez group propose presque tous les types de yachts, des grands Open aux “semi-displacement” et “displacements” en fonction des convenances de ses propriétaires : navigation sportive, naturelle ou “douce”. En 2012, Rodriguez Group a officialisé son partenariat avec le chantier Cerri du groupe Baglietto, deux acteurs majeurs du monde de la plaisance dont les succès, notamment sur les gammes sportfly, ont marqué les esprits. Cette union s’est concrétisée

“Fort Knox by the sea” could be the pseudonym for Saint-Tropez for one day a year and in 2012 that day will be Saturday 28 July. For nigh on 15 years now the Rodriguez Group has decked out the harbour at Saint-Tropez in the company’s colours, while a fleet of Mangusta and Leopard yachts take over the two main quays, much to the delight of sailing enthusiasts.

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Both share similar values and the same passion. The seal has been set on the union with the 86’ and the 102’ being distributed exclusively by the Rodriguez Group, scale models of which were on show at the Hainan Rendez-vous in China and the Miami Boat show.

very summer, “Rodriguez Rendez-vous” has proved to be an exceptional day out for everyone, organised with the harbour of Saint-Tropez. This unusual concentration of boats in such a meticulously managed setting offers a spectacle worthy of any major international yachting event. Around 250 people, owners or future owners, come from all over the world to enjoy the festivities which include a huge cocktail party in the harbour. It is a great day that ends with a massive fireworks display, lighting up the Tropezian skies.

“Clean Yacht” launch

In what is a close collaboration, the Rodriguez Group and Cerri have decided to combine their expertise at each stage in the design and construction, and next year will develop a 90’ and a 110’ together, with the aim of bringing out a 130’ in 2014. On the European side, the 2012 season opened with the launch of new services to continue meeting the expectations of the Group’s prestigious clients. In February the chandlery “Le Yacht” opened a second store especially for professionals, “Le Yacht L’Annexe”, and it has also launched its first product. Called “Clean Yacht”, it is for cleaning hulls and decks and took ten months of research and trials to develop it in partnership with established chemists.

Making another yacht available

The Rodriguez Group offers nearly all types of yacht, the big Open semidisplacement and displacement yachts, depending on whether the client is looking to compete or enjoy some gentle cruising. In 2012, the Rodriguez Group formalised its partnership (world-wide exclusivity) with the Cerri shipyard, part of the Baglietto group. The agreement unites two major players in the leisure yachting industry, whose success particularly with the sports flybridge brands has had such an impact.

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événement nautique Nautical event

Les Voiles de Saint-Tropez Belles, trépidantes, uniques, forcément uniques !

© Rolex / Carlo Borlenghi

© Jean-Louis Chaix / Ville de Saint-Tropez

Du 29 septembre au 7 octobre

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Les 30e Voiles de Saint-Tropez ont permis de célébrer de nombreux voiliers. Avel devient le nouveau détenteur du Trophée Rolex. Cotre aurique, 1896, Camper & Nicholson. Propriété de la famille Gucci depuis 1990. Dans la catégorie des 15 Mètres JI, Mariska remportait une nouvelle victoire face à Tuiga et The Lady Anne, après celle de la Monaco Classic Week. Mariquita signe la première place chez les grands Epoque Aurique. Palynodie II, le célèbre voilier lancé en 1962 pour Gaston Deferre, a terminé sa saison lors de ces Voiles. Il fête cette année ses 50 ans. Avel became the new Rolex Trophy holder, a gaff cutter, 1896, Camper and Nicholson, owned by the Gucci family since 1990. In the 15M IR category, Mariska clinched another victory over Tuiga and The Lady Anne, to add to her tally in Monaco Classic Week. Mariquita took first place in the big gaff rig class, and Palynodie II, the famous yacht launched in 1962 for Gaston Deferre ended her season here – this year she celebrates the big Five O!


Voiles de Saint-Tropez Nautical event

Elles se hissent, elles s’affalent, elles se bordent, elles s’étarquent. A Saint-Tropez, chaque automne, elles s’affichent. Ce sont “les Voiles”, un moment de grâce dans l’année maritime tropézienne, des instants d’émotions, de partage et de joie… Les Voiles, les seules, les toiles, les belles, hisse et ho, haut, haut… Les Voiles sonnent à Saint-Tropez la clôture des régates classiques en Méditerranée. Elles sonnent aussi la fin de la saison estivale. “Des règles pas trop strictes, avant tout du plaisir...” C’est dans cet esprit que Patrice de Colmont avait créé la célèbre “Nioulargue”, née d’un pari, un certain 1er octobre 1981. Billowing in the wind as they are hoisted up, dropped down then trimmed to take up the slack, every autumn they flaunt themselves in Saint-Tropez. They are of course Les Voiles (the sails) a moment of grace in the Tropezian calendar, a moving sight, a time of sharing and fun - Les Voiles, always unique, the only canvas sails and so beautiful, as with a heave and a ho up they go, higher and higher! Les Voiles de Saint-Tropez heralds the end of the classic yacht regattas in the Mediterranean and effectively rounds off the season. “Not too strict rules and above all for pleasure…” It was in this spirit that Patrice de Colmont created the famous Nioulargue, born out of a bet made on a certain 1st October 1981.

© Jean-Louis Chaix / Ville de Saint-Tropez

Beautiful, exciting and always totally unique!

Et les plus grands marins accoururent

And top sailors came running

Ce jour-là, l’histoire a mainte fois été racontée, dans un port vide de tout bateau, Patrice de Colmont est à bord de Pride, Dick et Célia Jayson l’ont invité pour une collation amicale. On se relâche, la saison est derrière. Quelques instants après, Ikra, star de l’America’s cup, fait son entrée dans le port. “Vous voyez ce bateau, dit Jayson. Je suis sûr que j’arrive à le battre !” Patrice connaissait son skipper, Jean Laurain. Il lui propose de se retrouver le lendemain. Rendez-vous est pris entre le Swann 44 et le 12m JI. Départ du Portalet, arrivée devant le Club 55, après le haut-fond Nioulargo. La suite, ce fut l’appel d’un nouveau rendez-vous à Saint-Tropez qui claqua jusqu’au plus lointain océan et les plus grands marins accoururent, du monde entier.

The story has been told many times, but that day the harbour was empty. Patrice de Colmont was aboard Pride, Dick and Célia Jayson having invited him on for a meal. They were relaxing, the season behind them. Minutes later, Ikra, star of the America’s Cup, entered the harbour. “You see that boat,” said Jayson. “I bet I could beat her!” As Patrice knew the skipper, Jean Laurain, he suggested they meet the next day. A rendezvous was arranged between the Swann 44 and the 12M IR: depart from Portalet, arrive in front of Club 55, after the Nioulargue shallows. What followed was a call to take part in a new rendezvous in Saint-Tropez that was heard even on the most distant ocean, and top sailors came running from all over the world.

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Voiles de Saint-Tropez Nautical event Objectif : s’amuser

Jusqu’en 1995, ce fut une succession de fêtes mémorables, à la fois sur mer et sur terre. Des défis, des régates, des combats et des rires et des farces et des nuits interminables et des pendules qui tournaient nuit et jour sans s’arrêter ! Des années bonheur pour cette nouvelle fête nautique. En 1995, elle aurait pu s’arrêter. L’attention particulière des concurrents et de tant d’autres pour ce rassemblement d’octobre en décida autrement. Elle fut suspendue. On sait pourquoi. En 1999, elle ressuscita sous la forme des “Voiles de Saint-Tropez”. Même place dans l’année, même esprit d’antan : “Des règles pas trop strictes, avant tout du plaisir... L’objectif : s’amuser. C’était ce qu’avaient envie les gens de la voile !” avait dit Patrice, quelques années auparavant.

Goal: to have fun

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Up until 1995, a succession of memorable events followed on sea and ashore. Challenges, races, friendly combats and always laughter and jokes and endless nights where the clocks turned night into day without stopping! Those were enjoyable years for this new festival. It might have all ended in 1995, but the extraordinary attention paid by competitors and many others for this October gathering decided otherwise. It was suspended. We know why. Then in 1999, it was reborn in the shape of Les Voiles de Saint-Tropez. Same time in the calendar, same spirit of yesteryear: “Not too strict rules and above all for pleasure... The goal: to have fun. That’s what gave people the desire to sail in the first place!” Patrice had said a few years earlier.


Voiles de Saint-Tropez Nautical event Une année exceptionnelle, sans vent !

En 2011, les “Voiles” ont fêté leurs 30 ans. 30ans ! Avec un succès jamais démenti : plus de 4 200 marins une semaine durant, plus de 300 voiliers... Cette année-là (2011), la météo fut capricieuse mais la compétition eut bien lieu et ravit les passionnés de voile et de patrimoine. En revanche, pas de vainqueur de la Club 55 Cup, le 19m JI Mariquita et la goélette Altaïr qui étaient engagés en compagnie de Ikra (Pride était absent) ne purent malheureusement pas finir le parcours, faute de vent.

Trophée Popobe

Sportivité, convivialité, festivité

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Pour le reste, les Voiles, c’est un immense rassemblement de 300 voiliers de différentes classes, modernes et de tradition. C’est la venue de dizaines de navigateurs expérimentés et reconnus, aux palmarès longs comme ça, ce sont deux parcours côtiers par jour, un pour les modernes, un pour les classiques avec départ différé. Si la météo le permet, ce sont en tout cinq jours de régates pour les modernes, quatre pour les Traditions et, en plus, une journée consacrée aux défis lancés entre unités. Sont au rendez-vous : sportivité, convivialité, festivité. Comme au début ! Il est autorisé d’admirer ce patrimoine marin flottant, il est permis aussi de filmer, il est impératif de photographier ce spectacle féerique de nuances, véritable panorama de voiles multiples et de tons paysagers, une palette de couleurs propres à Saint-Tropez. Mieux encore, il est chaudement recommandé d’y participer.

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An exceptional year – with no wind!

In 2011, Les Voiles celebrated 30 years (yes 30 years!) in what was undeniably a success: more than 4,200 sailors for a week and over 300 boats. Yes, the weather was unpredictable but the competition took place and delighted all those fans of sailing and heritage. However, there was no winner of the Club 55 Cup, as unfortunately the 19M IR Mariquita and the schooner Altaïr, who took part accompanied by Ikra (Pride was not there), were not able to finish the course due to a lack of wind.

Sportsmanship, conviviality and parties

As for the rest, Les Voiles is a huge gathering of 300 sailing boats of different classes, modern and traditional. It attracts dozens of experienced and famous sailors with a long list of prizes under their belts, and two races a day, one for modern boats and one for the classics, with different starting lines. Weather permitting, there is usually five days of racing for the moderns, four for the classics and one day dedicated to challenges between two vessels. And always on the programme sportsmanship, conviviality and parties - as it was in the beginning! Everyone is free to admire this floating heritage and to film it, and we’d challenge anyone to try and resist taking photos of this magical spectacle; a panorama of multiple sails against a backdrop of warm pinks and yellows, and unspoilt nature that is unique to Saint-Tropez. Even better, everyone is strongly recommended to participate.


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Voiles de Saint-Tropez Nautical event

Eugénia V

Dessinée par le célèbre architecte naval Philip Rhodes, Eugénia V (55 t pour près de 22 m de long) fut construit en 1968 par le chantier Sangermani, réputé pour ses coques à bords jointifs vernies. Auparavant, il y eut deux Eugenia avant la Seconde Guerre mondiale le I et le II. C’est avec l’Eugenia III que Jean Bohic (lire ci-après) fit deux saisons. Seul le IV n’était pas un voilier. Entretenu avec passion et équipé avec goût des dernières technologies, ce magnifique ketch en acajou et teck est, fait exceptionnel, entre les mains de la même famille depuis plus de quarante ans. Sa particularité ? Avoir participé à toutes les “Nioulargue” et toutes les “Voiles”. Un de ses fidèles skippers, Jean Bohic, raconte… Designed by the famous naval architect Philip Rhodes, Eugénia V (55t and almost 22m) was built in 1968 by the Sangermani boatyard, renowned for their “bords jointifs” varnished hulls. Before the Second World War there were two, I and II, and it was on III that Jean Bohic (see below) did two seasons. Only the IV was not a sailing yacht. Maintained with passion and tastefully fitted out with the latest technology, this magnificent mahogany and teak ketch has been in the same family for over 40 years. What is so special about her? She has participated in all the Nioulargue and Voiles de Saint-Tropez regattas. One of her most loyal skippers, Jean Bohic, tells us his story.

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Voiles de Saint-Tropez Nautical event

Après avoir embarqué avec son père à 14 ans (Jean Bohic est né le 19 septembre 1931) comme goémonier, renfloué des navires coulés pendant la guerre, caboté sur un petit cargo et passé quelques années dans l’ostréiculture, le grand rêve de ce marin installé à Locquénolé, dans la baie de Morlaix, se réalise en 1958 avec la proposition de se rendre à Saint-Jean-Cap-Ferrat sur un “beau bateau de régate et de croisière”, l’Eugénia III dont le propriétaire était René Grandchamp des Raux. En 1970, Jean Bohic est sollicité par son fils Léopold Grandchamp des Raux pour prendre le commandement du nouveau bateau de la famille, l’Eugénia V. Il poursuivra cette carrière avec la fille de ce dernier, la bien-nommée Eugénia jusqu’en 1995. Bien qu’à la retraite depuis, il est chaque année fidèle et présent au rendez-vous des Voiles à bord d’Eugénia V. Une histoire de bateaux qui est aussi celle d’une famille passionnée de voile, de régate et de croisière, de génération en génération. Jean Bohic was born 19 September 1931 and first embarked on a boat at the age of 14 with his father on a seaweed harvester. He went on to salvage ships sunk during the war, then worked on a small cargo vessel and spent several years in oyster cultivation before his dream came true in 1958. He was settled in Locquénolé in the bay of Morlaix at the time and was offered the chance to go to SaintJean-Cap-Ferrat to work on a “beautiful racing and cruising yacht”, the Eugénia III owned by René Grandchamp des Raux. In 1970, Jean Bohic was asked by the son, Léopold Grandchamp des Raux, to captain the family’s new vessel, the Eugénia V. He would continue his career until 1995, working for the latter’s daughter, the aptly named Eugénia. Although he has been retired since then, he remains loyal and every year is there at the Voiles de Saint-Tropez aboard Eugénia V. This is not just a story of boats, but a family’s passion for sailing, racing and cruising that transcends generations.

© Guillaume Plisson

Jean Bohic

Album souvenir Regards de Jean Bohic “Lorsque j’ai pris ma retraite, j’ai continué à venir chaque année au moment des régates de Saint-Tropez. Eugénia (Grandchamp des Raux) m’a alors donné un nouveau “grade” à bord, celui d’amiral. Et “ roi du rouget ” parce que chaque année, est organisé à bord, avec des amis de longue date d’Eugénia, une soirée rougets. Je me charge de trouver des rougets fraichement pêchés et je les prépare. C’est une véritable fête !” “When I retired, I continued coming every year for the Saint-Tropez regattas. Eugénia (Grandchamp des Raux) gave me a new grade, that of “admiral” – oh, and “red mullet king” as every year we organise a red mullet evening for her close friends. I’m responsible for finding freshly caught red mullet which I prepare. It’s a real party!”

Sur le pont Avec Jean Bohic

La Revue du Port : Vous souvenez-vous de vos premières impressions lorsque vous avez barré Eugenia la première fois ? Jean Bohic : Un bonheur de mener un si beau bateau. Je ne sais combien de coupes il a remportées. La Revue du Port : Un de vos meilleurs souvenirs en mer ? Jean Bohic : Parmi les plus anciens, en 1958, lors d’une saison à bord d’Eugénia III, course de la Giraglia, nous étions en tête au rocher de la Giraglia, le changement de cap durant mon quart avait payé ! Puis, c’est la rencontre avec une famille passionnée et connaissant la mer. Eugénia Grandchamps des Raux est fière de dire que les marins restent longtemps à bord, nous faisons partie de ses souvenirs depuis sa toute petite enfance.

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La Revue du Port : Dans quelles circonstances avez-vous rencontré Léopold Grandchamp des Raux pour prendre le commandement du nouveau bateau de la famille l’Eugenia ? Jean Bohic : Depuis les saisons 1957-1958, durant lesquelles j’avais été embauché par le grand-père d’Eugénia sur l’Eugénia III. Il m’arrivait de saluer Mr et Mme Grandchamps des Raux lors d’escales, en général en Corse, au 15 août. En 1970, ils venaient de se séparer de trois capitaines en deux mois et m’ont demandé si j’acceptais le poste sur Eugénia V. J’étais depuis dix ans sur le même bateau, ce n’était pas simple. Concours de circonstance, le bateau sur lequel j’étais embarqué était en vente, ce qui m’a permis de me libérer rapidement !

“Nous sommes avec Eric Tabarly, qui concourrait sur le bateau de tradition dont il avait hérité de son père, le premier PenDuick, Patrick Khayat, propriétaire de Karénita, et son skipper M. Arestan, nous recevions la Coupe du Yacht club de France, Nioulargue 1992, dans diverses classes, ce qui explique leur présence” “We are with Eric Tabarly, who was competing in the classic yacht he had inherited from his father, the first Pen Duick, alongside Patrick Khayat, owner of Karénita, and her skipper Mr Arestan – we were receiving the Yacht Club de France Cup, Nioulargue 1992, in the various classes, which explains their presence.”


Voiles de Saint-Tropez Nautical event

On deck with Jean Bohic La Revue: Under what circumstances did you meet Léopold Grandchamp des Raux which led to you taking command of the family’s new Eugénia boat? Jean Bohic: I was employed by Eugénia’s grandfather on the Eugénia III for the 1957-1958 seasons, and would greet Mr and Mrs Grandchamp des Raux when we called in, usually to Corsica, on 15 August. In 1970, they had parted company with three captains in two months and asked me if I would accept the post on Eugénia V. As I had spent ten years on the same boat, it was not easy. But by coincidence that boat was put up for sale which meant I was free to take up the new post!

La Revue: Can you give us one of your best memories at sea? Jean Bohic: One of my oldest memories was in 1958 on Eugénia III, during the Giraglia race. We were leading at the Giraglia rock, so the change of course during my watch had paid off! Then it was the first meeting with this family so passionate and knowledgeable about the sea. Eugénia Grandchamp des Raux is proud of the fact that many sailors stay so long, we are part of her earliest childhood memories.

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La Revue: Do you remember your impressions when you took the helm of Eugénia V for the first time? Jean Bohic: It was pure pleasure to helm such a beautiful boat. I don’t know how many cups she won.

Scrapbook Looking back with Jean Bohic

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“Nous fêtons les 20 ans du bateau avec la famille et les amis. Dont Eugénia (ce voilier fut son berceau !), régulièrement à la barre en régate, avec chapeau de paille et gants de marins. Et Mickael Creac’h, membre d’équipage, aujourd’hui capitaine de Moonbeam IV” “We are celebrating 20 years of the boat with family and friends. Eugénia (this boat was her cradle!) regularly took the helm when racing, wearing her straw hat and sailors’ gloves. And Mickaël Creac’h was a crew member – now captain of Moonbeam IV.”

capitaine de Moonbeam IV

“J’ai embarqué comme marin à bord d’Eugenia V de 1991 à 1993 grâce à Jean Bohic qui était voisin à 100 m dans notre village breton, Locquénolé, dans le Finistère nord. J’avais 22 ans, c’était mon premier contrat de travail. Eugénia a tout de suite été attentionnée et adorable. Elle m’a fait découvrir un milieu festif totalement imprévisible, un monde où tout était possible : une pléiade d’artistes, de personnalités se bousculaient sur le bateau. Eugénia au centre de tout cela donnait le ton avec son enthousiasme et son dynamisme. De Carole Bouquet aux Gypsy kings, Régine, Yves Le Coq, des écrivains, des personnalités de la politique... il y en a eu tellement ! Et lorsqu’elle m’a proposé de faire la surprise à Jean, pour son anniversaire sur les deux bateaux, Eugenia V et Moonbeam IV, je n’ai pas hésité une seule seconde. Eugénia est à la genèse de toute mon histoire sur les bateaux.” “I sailed on Eugénia V from 1991 to 1993 thanks to Jean Bohic who was a close neighbour in our Breton village, Locquénolé in north Finistère. I was 22 and it was my first job. Eugénia was immediately attentive and adorable. She introduced me to a wonderfully unpredictable and festive world where anything could happen: a galaxy of artists and celebrities were falling over themselves on the boat. At the centre of it all was Eugénia who set the tone with her enthusiasm and dynamism. From Carole Bouquet to the Gypsy Kings, Régine, Yves Le Coq, writers, politicians – there were so many! And when she proposed doing a surprise birthday party for Jean on the two boats, Eugénia V and Moonbeam IV, I didn’t hesitate a second. Eugénia was at the birth of my love affair with boats.”

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© Guillaume Plisson

Témoignage Avec Mikael Creac’h,

“Champagne et rosé à bord pour une projection sur les voiles du bateau voisin… le Moonbeam IV ! De nombreuses personnalités de la voile sont là, présidents de Yacht Club, Patrick Khayat, Mr Khan, André Beaufils, Baron Nabon et Bibi et aussi Yvon Quillec, président du yacht club de Morlaix, Bruno Troublé, skipper coupe America, Bruno Jourdren, médaillé argent, jeux paralympique de 2008… Eugénia avait, à l’occasion des Voiles 2011, organisé une magnifique fête à bord pour fêter mes… 80 ans !” “Champagne and rosé wine for a screening of the Voiles by our neighbour - Moonbeam IV! There were so many sailing personalities there, including Yacht Club presidents, Patrick Khayat, Mr Khan, André Beaufils, Baron Nabon and Bibi and also Yvon Quillec, president of the Morlaix Yacht Club, Bruno Troublé, America’s Cup skipper, and Bruno Jourdren, bronze medallist at the 2008 Paralympics. Eugénia had organised a party at the Voiles 2011 to celebrate my 80th!”


événements nautiques Nautical events

Succès pour le premier © DR

Trophée du Centenaire du Gstaad Yacht Club

First GYC Centenary Trophy a success

Le gagnant, Bonafide The winner Bonafide

Lors de l’édition des Voiles de Saint-Tropez 2011, un nouveau défi a été organisé pour les yachts classiques. Initié par la Gstaad Yacht Club (GYC) avec le concours de la Société Nautique de Saint-Tropez (SNST), le Trophée du Centenaire est une épreuve réservée aux voiliers traditionnels de 100 ans et plus. At the 2011 Les Voiles de Saint Tropez a special new challenge was organised on Thursday 29 September for the classic yachts. Initiated by the Gstaad Yacht Club (GYC) in cooperation with the Société Nautique de Saint-Tropez (SNST), the Centenary Trophy was launched as a race for traditional boats aged 100 years and older. Trophée de Centenaire The Centenary Trophy

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Résultats 2011 1. Bonafide (Sibbick 1899) 2. Tuiga (Fife 1909) 3. Pesa (Oertz 1911) 4. Mariska (Fife 1908) 5. Nan of Fife (Fife 1896) 6. Victory (Hitchens 1883) 7. Kelpie (Mylne 1903) 8. Avel (Nicholson 1896) 9. Partridge (Beavor Webb 1885) 10. Marigold (Nicholson 1892) 11. Veronique (Luke 1907) 12. Windhover (Hambleants 1904) 13. Wayward (Shepherd 1908) 14. Owl (Shepherd 1909) 15. Sif (Hansen 1894)


Trophée du centenaire GYC Centenary Trophy

S

Le gagnant du Trophée du centenaire 2011 était le 44’ Bonafide, un « 5 tonner » d’origine construit en 1899, reconstruit et relancé en 2003, suivi par Tuiga du Yacht Club de Monaco et Pesa de Jean-Yves Roubine.

ous le haut patronage de sa Majesté le roi Constantin de Grèce, le Gstaad Yacht Club a parrainé le Trophée du Centenaire et enregistré l’événement à la ISAF. Monsieur Peter Erzberger, Commodore du Gstaad Yacht Club a choisi Les Voiles de Saint Tropez et la Société Nautique pour créer cette compétition qui faisait partie du programme des festivités qui ont marqué le 100e anniversaire du voilier Mariquita. Lors de cette course les règles précisent que le yacht le plus lent commence le premier et le plus rapide part le dernier, le vainqueur étant le premier à traverser la ligne d’arrivée au Portalet. La course commença dans une très légère brise de sud-est, 15 yachts franchirent la ligne d’arrivée.

La cérémonie de remise des prix s’est déroulée au château Saint-Tropez qui avait été transformé pour l’événement par le Yacht Club de Gstaad. Pour le GYC qui a son club house au sein des Alpes, cet évènement a été l’occasion de rapprocher ses membres, leurs invités et tous les passionnés du nautisme au plus près de l’atmosphère unique des Voiles de Saint-Tropez.

La cérémonie de remise du trophée s’est déroulée au Château Saint-Tropez Trophy presentation ceremony at the Château Saint-Tropez André Beaufils (SNST) et Peter Erzberger (GYC)

On behalf of their patron, His Majesty King Constantine of the Hellenes, the Gstaad Yacht Club sponsored the Centenary Trophy and registered the event with the ISAF. GYC Commodore Peter Erzberger chose Les Voiles de Saint Tropez and its organising club, the Société Nautique de Saint Tropez, for this special race which was part of the celebrations to mark the 100th anniversary of Mariquita, owned by a GYC member.

The prize-giving ceremony took place the same evening in the Château Saint-Tropez which had been transformed for the event by the Gstaad Yacht Club. For the GYC, which has its clubhouse in the Swiss Alps with no access to a lake or the sea, it was a major step to bring its members, their guests and the wider world of yachting closer to the unique atmosphere of Les Voiles de Saint-Tropez.

The SNST and its President André Beaufils agreed to organise a race using the pursuit format, where the slowest yacht starts first and the fastest last, making for a great competition. The winner was the first to cross the finish line at the portalet. The race started in a very light south easterly breeze and in the end 15 yachts crossed the finish line.

The owner Giuseppe Giordano and crew of Bonafide were delighted to receive the Centenary Trophy and will be the holders for one year. The trophy, presented by GYC Honorary President George Nicholson, is also 100 years old and was made by Wakely and Wheeler of London in 1911. The Gstaad Yacht Club, founded in 1998 in the Swiss mountains, would like to congratulate its partner, the SNST for this first highly successful race. Both clubs are looking forward to welcoming all classic yachts from 1912 and older for the Centenary Trophy next year.

The winner of the Centenary Trophy 2011 was the 44’ Bonafide, a ‘5 tonner’ class originally built in 1899 then rebuilt and re-launched in 2003, followed by the Yacht Club de Monaco’s Tuiga and Jean-Yves Roubine’s Pesa.

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THE GSTAAD YACHT CLUB CENTENARY TROPHY DURING ‘LES VOILES DE SAINT-TROPEZ’ 4TH OCTOBER 2012

© JUERGK AUFMAN N.COM


événements nautiques Nautical events Palmarès 2011

Fort du succès qui en 2004 pour le 75ème anniversaire de leur création avait rassemblé plus de 260 Dragon à Saint-Tropez, la SNST et l’AFSID, l’association française de la série internationale des Dragon, avaient décidé de rééditer ce rendez-vous d’octobre. Ainsi, depuis 2005, la compétition Dragon Saint-Tropez s’est inscrite parmi les riches rendez-vous nautiques tropéziens, juste après les Voiles. C’est l’histoire d’un Dragon, un petit quillard venu du froid.

Un plan d’eau… royal !

En fait, c’est son mélange d’élégance classique et de performance sportive qui a fait l’attrait spécifique du Dragon, ajouté au fait qu’il faut un équipage de trois personnes en parfaite coordination pour prétendre le mener au succès. Plus que jamais, ce Dragon est un bateau de “connaisseurs”, pour ceux qui aiment vraiment la compétition au plus haut niveau dans un esprit d’amicale rivalité et de parfait fairplay. Fair-play ? Quelle ne fut pas la surprise des organisateurs à la lecture des inscrits de la première année de compétition tropézienne, une liste d’engagés à faire défaillir un responsable de protocole. Douze

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Lorsqu’en 1929, le Norvégien Johan Anker a imaginé et dessiné le premier Dragon, son idée première était de créer un “bateau de course et de croisière pour le week-end”. Rapidement, la course prit le pas sur la croisière et le quillard perdit sa trop encombrante cabine. Le Dragon obtint ses lettres de noblesse entre 1948 et… 1972 en devenant “série olympique”, tirant indiscutablement le niveau de pratique vers le haut et s’éloignant ainsi des régatiers du week-end.

1er : CLOUD, ITA 56, avec Guiseppe Duca, Jean-Sebastien Ponce et Paolo Paganuzzi 2e : FEVER, GBR 758, avec Klaus Diederichs, Andy Beadsworth et Pedro Andrade 3e : BEAR, NED 316, avec Pieter Heerema, Thed Palm et William Waltmeyer

membres de familles royales européennes avaient en effet accepté d’être membres du Comité d’Honneur de la manifestation tandis que quatre d’entre eux prenaient part aux régates, un plan d’eau vraiment… royal !

Ils en attendaient 150, ils arrêtèrent les inscriptions à 260 participants !

Non seulement ils vinrent du Danemark, d’Allemagne, de Grande Bretagne, des Pays-Bas et de Suède mais aussi des îles Caïman, du Japon, d’Australie, de Nouvelle Zélande, de Porto Rico, de Singapour et de Russie… Du monde entier, dès la nouvelle connue, les propriétaires de Dragon voulurent participer à ce fameux 75e anniversaire qui se fêtait à Saint-Tropez. On annonça même S.M. la reine d’Angleterre. Julien Desmet, commodore de l’association des Dragon, et Rosa Rits attendaient 150 participants. Ils arrêtèrent les inscriptions à 260 et on régata à… golfe fermé !

Plus de 14 nationalités présentes

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Ainsi, chaque année, Irlandais, Belges, Suédois, Monégasques, Américains, Français, Allemands, Anglais, Russes, Hollandais, Norvégiens, Finlandais, Suisses, Espagnols… participent aux régates de Saint-Tropez... plus de 14 nationalités et plusieurs champions en lice. Une belle flotte en présence de ténors de la spécialité comme Christian Boillot, Luc Pillot, Jean-Sébastien Ponce, les Allemands Vincent Hoesch et Thomas Muller, l’Anglaise Gavia Wilkinson Cox, l’Ukrainien Igor Tcherny…

Rendez-vous automnal

Ce que les concurrents apprécient, c’est l’organisation de l’épreuve, tant en mer que sur terre. A telle enseigne que la Société Nautique avait été sollicité en 2009 par l’IDA (International Dragon Association) et l’AFSID pour organiser le championnat d’Europe des Dragon à SaintTropez. Une très belle compétition, on s’en souvient, qui avait attiré plus de 100 monotypes de série. Nul doute que la compétition, la 9e en eaux tropéziennes, sera une fois de plus serrée cette année entre les meilleurs de la série qui ne manqueront pas ce rendez-vous automnal.

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événements nautiques Nautical events

Rendez-vous du Dragon Du 17 au 20 octobre

Building on the success of the 75th anniversary event they heard about it, Dragon owners from all over the world wanted to th in 2004, which attracted over 260 Dragons to Saint- participate in this 75 anniversary being celebrated in Saint-Tropez, even HM the Queen of England it was rumoured. Julien Desmet, Tropez, the SNST and the AFSID (Association française commodore of the Dragon association and Rosa Rits were expecting de la série internationale des Dragon) decided to do it 150, they had to close the registration when it reached 260 as they again. As a result, since 2005 the Saint-Tropez Dragon were racing in a partly enclosed gulf! competition has become established as one of the More than 14 nationalities town’s best regattas, after Les Voiles. This is the story Every year, Belgians, Swedes, Monegasques, Americans, French, of the Dragon, a small keel boat which hails from the Germans, English, Russians, Dutch, Norwegians, Finns, Swiss, Spanish etc, sign up for the Saint-Tropez regatta – more than 14 nationalities north. and several champions. It’s always a fine fleet including big names in the discipline such as Christian Boillot, Luc Pillot, Jean-Sébastien Ponce, the Germans Vincent Hoesch and Thomas Muller, the English sailor Gavia Wilkinson Cox and the Ukrainian Igor Tcherny.

When the Norwegian Johan Anker designed the first Dragon in 1929 his idea was to create “a boat for racing and cruising at the weekend”. In no time at all racing took precedence over cruising and the design lost its rather bulky cabin. The Dragon really earned its stripes from 1948 to 1972 as a one-design Olympic series, raising its status to the highest level, beyond its humble origins as a weekend race boat.

An autumnal rendezvous

Competitors really appreciate the level of organisation, both at sea and ashore - so much so that the Société Nautique was asked by the IDA (International Dragon Association) and the AFSID in 2009 to organise the European Dragon Championship in Saint-Tropez. It was a fantastic competition which attracted over 100 of this one-design series. There is no doubt that the 9th edition this year will again be a tightly fought battle between the best in this autumnal rendezvous.

A right royal regatta!

A blend of classic elegance and top sporting performance lies behind the Dragon’s special appeal and the fact that three people working in perfect coordination are required to be successful with this little craft. Now, more than ever before, the Dragon is a boat for the “connoisseurs”, for those who love competition at the highest level in a spirit of friendly rivalry and fair play. Fair play? What a surprise it was for the organisers of the first Tropezian competition when they saw on the list of participants people who are surely the masters of protocol. No less than 12 members of European royal families had agreed to be members of the Honorary Committee while four took part in the races - a right royal regatta!

They were expecting 150 and had to close the registration on 260!

Not only did they come from Denmark, Germany, Great Britain, The Netherlands and Sweden but also from the Cayman Islands, Japan, Australia, New Zealand, Porto Rico, Singapore and Russia. As soon as

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Une star de cent ans

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Le Star, dessiné par Francis Sweisguth chez William Gardner

En octobre dernier, une autre forme de star a fait son apparition sur les quais de Saint-Tropez. Il s’agissait du voilier Star, olympique depuis 1932, un bateau mythique taillé pour la compétition. Un événement sans précédent en France pour cette série qui célébra en même temps le centenaire de la Starclass. Une centaine, forcément, d’unités s’est retrouvée à Saint-Tropez pour participer à quatre jours de régates dans la baie. Événement sans précédent dans l’histoire du Star en France : après la célébration sur le continent américain, l’International Starclass Yacht Racing Association avait demandé à l’Asprostar (association des propriétaires de Star) d’organiser l’événement sur le sol européen. Ces derniers se sont aussitôt lancés à la recherche d’un site de navigation de renommée et se sont donc naturellement tournés vers la Société Nautique de Saint-Tropez.

bronze également en Finn aux jeux d’Athènes 2004, l’italien Diego Negri, champion d’Europe de star en titre, vice champion du monde et Guillaume Florent, médaillé de bronze aux jeux de Pékin en Finn (également voilier olympique), peut-on tous les citer : on reverra la plupart d’entre eux aux jeux de Londres après l’ultime épreuve qualificative organisée en mai dernier à Hyères.

La plus grosse affluence

Leur choix fut judicieux et le nombre d’inscrits vite atteint. Il aurait même pu être largement dépassé si la SNST n’avait pas volontairement limité les inscriptions à 100 unités. Ainsi, depuis les championnats du monde de Cannes (1991) qui avait rassemblé 122 voiliers, ce fut la plus grosse affluence d’une régate internationale de Star organisée en France avec la présence de 16 nationalités représentées.

Deux points d’écart entre les deux premiers

Autre présence remarquée, celle de Jean-Sébastien Ponce qui navigue aux côtés de Loïck Peyron sur “Energy Team” pour l’America’s Cup et vainqueur de la dernière épreuve des Dragon à Saint-Tropez. Et plein d’autres très bons amateurs, comme une multitude de champions nationaux venus du monde entier. L’ “European Centennial Celebration Regatta” fut une belle réussite tant au niveau des épreuves en mer que pour les réceptions à terre. Dans l’ensemble, les concurrents ont bénéficié de bonnes conditions avec un temps idéal pour la finale, un vent de 14 à 17 nœuds et une mer plate. Au final et après six courses effectuées en tout, les champions suédois Fredrik Lööf et Max Salminen sur SWE 8450 l’ont emporté à seulement deux points devant les italiens Diego Negri et Enrico Voltoni sur ITA 8266. Le Star allemand GER 8340 avec Robert Stanjek et Frithjof Kleen a pris la troisième place.

La plupart aux jeux de Londres

Quel plateau ! Quelques-uns des concurrents avaient plusieurs olympiades à leur actif et jouent régulièrement dans la cour de l’America’s Cup. Parmi les classés olympiques, le français Xavier Rohart, double champion du monde de Star, médaillé de bronze aux jeux d’Athènes 2004, était là. Tout comme le suédois Fredrik Lööf, double champion du monde de la série, médaillé de bronze aux jeux de Pékin 2008, le polonais Mateusz Kuznierewicz, champion du monde de la classe, médaillé d’or en Finn aux jeux d’Atlanta 1996 et médaillé de

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événements nautiques Nautical events

Last October another star made its appearance on the and Guillaume Florent, bronze medal in the Beijing games in a Finn quays in Saint-Tropez. We are of course talking about (another Olympic-class boat) and we could go on. We will see them all again at the London Olympics after the final qualification trials that the Star, an Olympic class since 1932 and legendary were held in May in Hyères. sailing boat that is an ideal size for competition. It was an event without precedent in France for this series Two points separated the leaders which at the same time was celebrating the centenary Another notable personality was Jean-Sébastien Ponce who sails alongside Loïck Peyron in the Energy Team for the America’s Cup and of the Star Class. One hundred boats made their way to winner of the last Dragon regatta in Saint-Tropez. And there were many Saint-Tropez to take part in four days of racing in the other excellent amateurs, like the numerous national champions from all over world. The European Centennial Celebration Regatta was a huge bay. success both on the water during the racing and on land for the receptions. Throughout, competitors enjoyed good conditions with ideal weather for the final race, a steady 14 to 17 knot wind on a flat sea. For the final and after six races, the Swedish champions Fredrik Lööf and Max Salminen on SWE 8450 won the day by only two small points ahead of Italians Diego Negri and Enrico Voltoni on ITA 8266. The German Star GER 8340 of Robert Stanjek and Frithjof Kleen took third.

It was a fantastic event for France following celebrations on the American continent, as the International Star Class Yacht Racing Association had asked Asprostar (French association of Star owners) to organise it on European soil. The latter immediately started looking for a famous sailing venue and quite naturally turned to the Société Nautique de Saint-Tropez.

The biggest gathering

Their choice proved to be the right one and the number of registrations quickly rose, and would have been far exceeded had the SNST not voluntarily limited the number to 100. As a result it was the biggest gathering, with 16 nationalities represented, for an international Star regatta in France, since the world championships in Cannes (1991) that attracted 122 entries.

Most will be at the London Olympics

And what a field! Some competitors had Olympic sailors in their team who also compete regularly in the America’s Cup. Among the Olympians was Frenchman Xavier Rohart, double world Star champion and bronze medallist from the Athens Olympics in 2004. Then there was the Swede Fredrik Lööf, double world champion of the series and bronze medallist at the Beijing Olympics 2008, the Pole Mateusz Kuznierewicz, world champion, gold medal in a Finn at the Atlanta games in 1996 and a bronze medal also in a Finn at the Athens games in 2004, the Italian Diego Negri, European Star champion holder and world vice champion

Le Star, une série reine de la voile olympique qui se court à deux co-équipiers, a encore de très belles années devant lui.

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The Star: queen of the Olympic sailing classes, requiring a crew of two, has many great years ahead of it.


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Les rendez vous de la societe nautique Challenge Interclubs

The brainchild of René Perrier in 1978, this unusual event combines art, skiing and sailing under the name ARMEN which, while it may recall the legendary Breton lighthouse, takes its name from the ARt-MEr-Neige (art, sea and snow) association. Open to all mono-hull cruisers, either IRC, HN and since 2006 classic CIM-rated yachts, the event has become an institution attracting over 70 boats from all over the Côte d’Azur and beyond. A fabulous art exhibition organised by Cécile de Kock is on in the Salle Jean Despas from the beginning of March, the theme this year being wind. Two regattas take competitors between Saint-Tropez and Cavalaire then into the Gulf, while the ski event is at Isola 2000.

Ce challenge convivial rassemble une cinquantaine de bateaux qui, pour figurer au classement final, doivent participer à au moins une des dix régates organisées et réparties tout au long de l’année, chaque club en organisant deux sur son plan d’eau. Le but essentiel de ce challenge créé dans les années 90 est de rassembler les bateaux des clubs organisateurs, Saint-Raphaël, Sainte Maxime et Port-Grimaud, Cavalaire depuis l’an passé, et, bien sûr, la Société Nautique de SaintTropez. Les trois dernières régates de l’année se dérouleront dans les eaux du Golfe. Soirée de clôture et de remise des prix à la mi-décembre. Après Saint-Raphaël en 2011, c’est au tour de Saint-Tropez cette année. This very sociable challenge attracts around 50 boats which must participate in at least ten of the regattas organised throughout the year by different clubs in order to make it into the final rankings. Launched in the nineties, the main aim is to bring together boats from the organising clubs of Saint-Raphaël, Sainte-Maxime and PortGrimaud, Cavalaire since last year and of course the Société Nautique de Saint-Tropez. The last three regattas of the year take place in the Gulf of Saint-Tropez. The closing night when the prizes are handed out is in mid-December. After Saint-Raphaël in 2011, Saint-Tropez has the honour this year.

Festival ARMEN

900 nautiques de Saint-Tropez

Course au large sans escale en Méditerranée

Imaginée par René Perrier en 1978, cette manifestation combine l’art, le ski et la voile d’où la dénomination ARMEN qui, si elle rappelle le phare mythique breton, tire son nom de l’association Art-mer-neige. Ouverte aux monocoques de type habitable jaugés IRC, HN et depuis 2006, aux voiliers de Tradition, jaugés en CIM, cette épreuve est devenue une institution attirant plus de 70 bateaux en provenance de toute la Côte d’Azur et d’ailleurs... Organisée par Cécile de Kock, une très belle exposition d’art s’est déroulée début mars salle Jean Despas sur le thème du vent. Deux séries de régates ont mené les concurrents entre Saint-Tropez et Cavalaire puis dans les eaux du Golfe. La partie ski s’est déroulée sur les pistes d’Isola 2000. Palmarès 2011: Challenge André Hermann: Cachou Challenge René Perrier: Blue of Méthylène Challenge ARMEN: Cachou Palmarès 2012 (9 au 18 mars) Challenge André Hermann: Magician Challenge René Perrier: Cachou Challenge ARMEN: Java Bleue

Festival Armen

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

C’était (déjà) la troisième édition : 900 milles sans escale en Méditerranée ouverte aux monotypes en double ou en équipage. Unique sur la Mare Nostrum, cette régate est destinée aux concurrents désireux de se confronter aux conditions météorologiques parfois difficiles. Après avoir analysé celles-ci, le comité de course présidé par Georges Korhel a décidé de modifier le sens du parcours. Et les participants ont été satisfaits de pouvoir effectuer la course dans le sens inverse des autres éditions en partant d’abord vers la Corse. Au terme d’une lutte acharnée entre les voiliers, et profitant d’une ultime brise avant la pétole des dernières heures, l’équipage tropézien d’Imagine by SFS avec Lionel Péan à bord est arrivé en tête en temps réel avec trois jours d’avance sur ses adversaires. Autre nouveauté cette année, la possibilité pour les internautes d’effectuer la course virtuellement. Un vrai succès puisque plus de 11000 joueurs se sont affrontés dans les mêmes conditions mais plus “confortablement” en ligne ! Vainqueur 2011 : Albacor IV Vainqueur 2012 : Imagine by SFS


événements nautiques Nautical events Aoutienne Trophée Pourchet

It is already the third edition: 900 nautical miles with no ports of call in the Mediterranean, open to double-hander one-designs or those with a full crew. A unique event on the Mare Nostrum, the race is for all those keen to conquer the sometimes difficult and changeable weather conditions in the Med. The Race Committee led by Georges Korhel decided to alter the course, so boats did it from the opposite direction starting from Corsica. After a tightly-fought battle in the last of the breeze, the Tropezian crew on Imagine by SFS with Lionel Péan aboard was first in real time, three days ahead of the others. Another novelty this year was that surfers could “do” the race virtually on internet – a big success as 11,000 signed up to combat the same conditions but more comfortably online!

Deux journées de régate et un délicieux repas dans un cadre idyllique en présence des amis et de la famille. Tels sont les ingrédients réunis pour que cette épreuve, initiée par Robert et France Pourchet, perdure et demeure un succès (18 et 19 août 2012). Certes, c’est une régate estivale moins propice aux émotions fortes avec une faible brise et une houle générée par les nombreux bateaux qui sillonnent la baie en cette période mais peu importe, chaque année, les concurrents répondent présents à l’appel. L’an passé, ce fut un record avec la présence de près de cinquante voiliers et plus de trois cents convives présents au repas sur le terrain de la Prud’homie près des plages de Pampelonne. Un rendez-vous incontournable pour les régatiers et les membres. Une épreuve familiale et amicale. Two days of racing and a delicious meal with friends and family in an idyllic setting – these are the ingredients which have ensured the long-standing success of this event, initiated by Robert and France Pourchet and which this year is on 18-19 August 2012. Yes, it’s a summer regatta at a time when the breeze is light and there’s a swell whipped up by all the boats criss-crossing the bay, yet sailors respond to the call in droves. Last year saw a record turnout with nigh on 50 sailing boats and over 300 people at the traditional meal at Prud’homie near the Pampelonne beaches. A firm date in the diary for competitive sailors and members – a sociable, family occasion.

Coupe de l’hippocampe

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Avec la participation de grands compétiteurs de voile et des joueurs internationaux de polo, on a assisté en avril (du 27 au 29) à du beau sport dans le Golfe de Saint-Tropez avec cette 7ème édition de la Coupe de l’Hippocampe, organisée par le Polo Club SaintTropez, le Yacht Club de Monaco et la SNST. Sur invitation, cette épreuve est réservée aux voiliers Smeralda 888 pour les régates et aux équipes de polo pour les épreuves correspondantes. Afin que chacun puisse découvrir ces disciplines passionnantes, l’accès aux matchs est gratuit au Polo Club Saint-Tropez à Gassin et les régates se dérouleront dans les eaux territoriales du Golfe. Vainqueur 2012 : Technopolo-Haras de Gros Bec/ Bear Essential

© SNST

Coupe des Dames

Une première

The 7th edition of the Coupe de l’Hippocampe (literally “seahorse cup”) once again attracted some great names in sailing and international polo players for this event held from 27 to 29 April in the Gulf of Saint-Tropez. It’s organised by the Saint-Tropez Polo Club, Yacht Club de Monaco and the SNST. By invitation only this event is only for Smeralda 888 sailors and polo teams for the other half of the event. So everyone can see and find out more about these two exciting disciplines, access to the polo matches at the Saint-Tropez Polo Club in Gassin is free, while the racing takes place in the Gulf where everyone can see them.

Les filles de la mer à l’honneur après la première édition en mai d’une régate au féminin et la participation de voiliers de Tradition. Une nouvelle aventure dans laquelle la SNST s’est engagée pour mettre à l’honneur des navigatrices. “Nous n’avons rien inventé, bien sûr, a souligné André Beaufils, son président. Depuis longtemps, plusieurs femmes ont démontré leurs aptitudes en mer. Qui n’a pas entendu parler de Virginie Hériot, de Florence Arthaud, de Catherine Chabaud, d’Isabelle Autissier, d’Helen Mac Arthur pour n’en citer que quelques-unes parmi de nombreuses autres !” En mer, avec la présence

des voiliers de tradition aussi historiques que majestueux tels que Mariska, Savannah ou Moonbeam III, et sous le contrôle d’un comité de course essentiellement féminin, les concurrentes se sont défiées sur un parcours au départ du Golfe de Saint-Tropez avant un programme festif à terre. Au terme des deux courses, White Dolphin, un Ketch bermudien de 20 m avec à bord un équipage de six femmes et quatre hommes, a remporté cette première édition devant Amadour, côtre bermudien de 1938 avec sept “marines” à bord et Manitou avec un équipage composé d’une douzaine de navigatrices anglophones. Une seconde édition est déjà prévue l’an prochain.

© SNST

Coupe de l’Hippocampe

Saint-Tropez

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événements nautiques Nautical events impose également des conditions météorologiques souvent moins clémentes, ce qui rajoute un peu plus de piment lors des régates. Begun in 1997 as the Voiles d’automne, this event’s popularity continues to grow, attracting more and more competitors. Today called the Madraco Cup, the competition (9-11 November 2012) is open to all French HC and IRC rated sailing boats. The summer season may have officially ended in Saint-Tropez the week before but it does not prevent the dyed-in-the-wool sailing enthusiasts getting out there. It is therefore very special for the 60-plus boats and 300 competitors who descend on Saint-Tropez at this beautiful time of year, when the colours are lovely and the weather less clement, adding extra spice to the racing.

The spotlight was firmly on the ladies for the first edition in May of a regatta for women racing on classic sailing yachts. It was a new venture to which the SNST was fully committed in honour of the many talented female sailors among us. “Of course we have not invented anything new,” stressed the SNST’s president André Beaufils. “Women have shown a great aptitude at sea for many years now - who has not heard of Virginie Hériot, Florence Arthaud, Catherine Chabaud, Isabelle Autissier or Ellen MacArthur to name a few of the many!” Sailing on traditional yachts as historic as Mariska, Savannah and Moonbeam III, under the direction of an almost all-female race

committee, competitors pitted their skills round a course starting from the Gulf of Saint-Tropez, before enjoying a festive programme ashore. At the end of two races, the first edition was won by the 20m bermudian ketch White Dolphin and her crew of six ladies and four men, ahead of the 1938 bermudian rig Amadour with seven “marines” aboard, and Manitou crewed by a dozen Anglophone sailors – all ladies. A second edition is already being planned for next year.

Madraco Cup - Vainqueurs 2011

Coupe des Dames

Madraco Cup Créée en 1997, l’épreuve des Voiles d’automne n’a cessé de croître, attirant de plus en plus de concurrents. Désormais rebaptisée la Madraco Cup, cette compétition (9 au 11 novembre 2012) est ouverte aux voiliers disposant d’un certificat de jauge HN et aux voiliers jaugés en IRC. Si la saison estivale est bien finie à SaintTropez à cette période de l’année, il n’en demeure pas moins que la voile rassemble toujours de nombreux passionnés. C’est donc un moment privilégié pour une soixantaine de voiliers et ses 300 concurrents de se retrouver à Saint-Tropez d’autant que cette période automnale dévoile ses plus belles couleurs mais

© SNST

Madraco Cup - L’équipage de Java Bleue, vainqueur 2011

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événements nautiques Nautical events La Turlutte d’Or Week-ends de novembre et décembre

Ne riez pas, la “Turlutte” est un leurre, un leurre artificiel spécialement conçu pour attraper le calamar. Actuellement, les modèles de turlutte utilisés clonent un poisson muni de plumes. L’épreuve est identique à celle du Calamar d’Or (lire ci-dessous) à la seule différence qu’elle se déroule en fin de l’année et en trois week-ends. Le prix décerné au vainqueur est également symbolique, un clin d’œil puisqu’il s’agit d’une turlutte que l’on teinte couleur or. Don’t laugh, the “turlutte” is an artificial lure used to catch squid, although today’s models use a clone fish covered in feathers. The event is identical to the Calamar d’Or (see below) except that it takes place at the end of the year over three weekends. The prize, a gold plated “turlutte”, is purely symbolic.

Les épreuves de pêches La ballade de Jean-Luc Du 16 au 23 juin

Le Calamar d’Or Week-ends de janvier et février

Depuis 2008, la section pêche de la SNST organise la ballade de Jean-Luc au mois de juin. Ouverte à tous, cette sortie permet aux membres de se retrouver en Corse et de pêcher quelques dorades et autres poissons autorisés à la prise. The fishing section of the SNST has been organising this Ballade de Jean-Luc in June since 2008. Open to all, this outing takes members to Corsica to fish for sea bream and other authorised species.

A la Société Nautique de Saint-Tropez, le Calamar d’Or, une épreuve de pêche côtière au calamar, est devenu une institution. En méditerranée, c’est surtout en hiver qu’il est recherché. Depuis 2000, plusieurs bateaux armés de l’attirail nécessaire à la prise du plus gros calamar se retrouvent les week-ends, de janvier et février, sur le plan d’eau du Golfe. La pêche au calamar débute une heure avant le coucher de soleil et se termine une heure après la tombée de la nuit. Le calamar se pêche à la traîne ou à l’arrêt. L’incontournable “turlutte” (lire ci-dessus) est indispensable. At the SNST the Calamar d’Or, a coastal fishing event to catch squid, has become an institution, and in the Mediterranean winter is the best season for it. Since 2000, several boats armed with the necessary paraphernalia to attract the really big squid are to be seen out in the Gulf at the weekends in January and February. Fishing for squid starts at sunset and ends an hour after night has fallen. Whether the boats are trawling or stationary they need that indispensable piece of kit the “turlutte”.

Le Varathon Du 31 août au 2 septembre

Créé il y a une dizaine d’années, il s’agit pendant 3 jours d’une pêche aux thonidés (thon, espadon, daurade et coryphène). Depuis l’interdiction de la pêche aux thonidés en 2007, la section pêche de la SNST a décidé de remplacer cette épreuve par une autre sortie pêche (sans prise de thon) toujours entre les îles de Porquerolles et Saint-Tropez. Introduced about 15 years ago, this three-day event was to catch tuna, swordfish, red sea bream, etc. Following the ban on fishing for tuna in 2007, the SNST’s fishing section decided to replace this event with another outing (excluding tuna) which is still held between the Porquerolles islands and Saint-Tropez.

Sortie pêche Open Un week-end par mois

Comme son nom l’indique, le principe de pêche reste ouvert, cela dépend des opportunités du moment et de la météo. Un week-end par mois (en dehors de la saison estivale), cette sortie est consacrée aux bateaux de la SNST. Les participants décident entre eux le type de pêche et le parcours. Ce concours se veut en général différent des autres épreuves de pêche dans l’année, l’opportunité de pêcher autre chose que le calamar, le thon ou l’espadon. As its name suggests, this event is an open affair and depends on what’s biting and the weather conditions. Held one weekend a month (not in the summer months), it is for SNST members only. Participants decide between themselves what fish to go for and which route to take, and it is different from the other fishing events. It’s a chance to catch species other than squid or swordfish.

Société Nautique de Saint-Tropez

© Fotolia

Nouveau Port - BP 72 - 83990 Saint-Tropez Tel : +33 (0)4 94 97 30 54 Fax : +33 (0)4 94 97 87 00 Mail : snsttropez@aol.com Site Internet : www.snst.org Inscriptions régates: frederique.fantino@snst.org Communication : chloe.debrouwer@snst.org

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événement nautique Nautical event

12e rencontre des propriétaires Jeanneau

3 jours pour s’amuser !

Les propriétaires Jeanneau aiment Saint-Tropez. Voilà 12 ans qu’ils organisaient leur rencontre annuelle dans la cité du bailli et que toute l’équipe de la célèbre marque, skippers, habitués et nouveaux venus se retrouvaient pour le rallye nautique dans la baie. Superstitieux les Jeanneau ? Pas de 13e édition cette année en tout cas mais on les retrouvera, sûr, l’an prochain ! célèbre clocher illuminé, dîner somptueux, on se laisse aller. Chacun des 23 propriétaires venus de toute l’Europe se voient remettre la célèbre casquette de Capitaine.

Drapeaux Jeanneau

© Jeanneau

Le lendemain, 1er mai, au travail ! La brise et le soleil sont au rendezvous. Une belle occasion de clôturer ce week-end par une dernière navigation et voir les drapeaux Jeanneau flotter à nouveau au large tropézien. Dernier brunch pour commenter les derniers résultats entre propriétaires avant que chacun ne reparte en mer vers son port d’attache. Dis, quand reviendras-tu. En 2013 ?

P

artagés entre l’excitation de pouvoir se mesurer aux autres voiliers le temps d’une sortie en flotte et l’impatience de découvrir la baie de Saint-Tropez, ils ont hissé les voiles, en ce week-end de fin avril, dès la sortie du port pour prendre le départ.

Bonne humeur et convivialité Ce vendredi 29 avril, la brise est au rendez-vous. La flotte navigue en laissant la tourelle de la Moutte à tribord avant d’aller virer la bouée devant la plage de Pampelonne. D’Ataraxia à Yakafocon, les voiliers aux noms les plus insolites font ensuite route vers le port et passent la ligne d’arrivée en face de la citadelle. Première étape accomplie, corne de brume, le classement est établi. On amarre les bateaux et on se retrouve au village Jeanneau : bonne humeur et convivialité sont au rendezvous, cocktail d’ouverture, les équipages échangent : de leur Jeanneau, de leur passion de la mer, de Saint-Tropez qui n’est pas la Bretagne.

Casquette de Capitaine Samedi matin 30 avril : aïe ! Le briefing sera court, le vent est monté durant la nuit et la houle au-dehors dépasse 2,50 m. Pas de risque, le rallye du jour est annulé. Mais le soleil de Saint-Tropez est au rendezvous, détente en famille. Les uns surveillent les amarres, d’autres vont courir les boutiques. Le soir arrive et la magie de Saint-Tropez opère. Au son d’un orchestre de jazz, les équipages se retrouvent pour la soirée de gala sous la tente installée sur le port : vue imprenable sur le

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événement nautique Nautical event

A fun three days! Jeanneau boat owners love Saint-Tropez! For the last 12 years they have had their annual get together down here, attracting crews, skippers, regulars and newcomers to sail together in the bay. So are they superstitious these Jeanneau fans? No 13th edition this time, but of course they will all be back next year! Drawn as always by the excitement of competing against others all sailing the same brand and keen to explore the bay of Saint-Tropez, they hoisted their sails on a weekend at the end of April the moment they left the harbour for the starting line. © Jeanneau

Good humoured and friendly

Friday 29 April: the fleet set sail in a nice breeze, leaving the Moutte turret to starboard before rounding the mark in front of Pampelonne beach. Ataraxia and Yakafocon, and all the yachts in between with equally unusual names, then headed back to the harbour and the finish line opposite the Citadelle. Mission accomplished for the first stage, the horn sounded and the ranking was established. It was just a case of mooring up and heading for the Jeanneau village for a welcome cocktail to talk about - what else - their Jeanneau, their passion for the sea and why Saint-Tropez is not like Brittany.

shopping until the evening when the magic of Saint-Tropez came into its own. A jazz orchestra in a marquee set up on the harbour entertained the crews for the gala evening, with a superb view of the famous clock tower all lit up and a sumptuous dinner. The 23 owners from all over Europe then donned their famous Captain’s hats.

Jeanneau flags

Captain’s hats

Next day may have been Labour Day (1st May) but it was back to work! Breezy and sunny, it was a wonderful way to end the weekend and to see the Jeanneau flags flying off the coast of Saint-Tropez. After a final brunch to discuss the latest results they headed homewards. So, when will you be back - in 2013?

Saturday 30 April: the briefing was indeed brief, the wind having picked up overnight kicking up a swell in excess of 2.5m. Not worth the risk so the sailing was cancelled. But the sun was shining so a great day for the family, some keeping an eye on their moorings while others went

- © Jeanneau

Pur plaisir.

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événement nautique Nautical event

Prix du Yacht de Tradition de l’Année qui succèdera à « Mariquita » en 2012 ?

Mariquita est sorti vainqueur à l’issue d’une sélection opérée tout au long de la saison 2011. Des jurys locaux avaient commencé un premier filtrage, à la faveur de six rassemblements : Les Calanques classique, entre Marseille et Cassis ; Les Voiles d’Antibes, La belle plaisance à Bénodet, le départ de l’Atlantic Trophy à Douarnenez, Les Régates Royales à Cannes et bien sûr, pour clore la saison en apothéose, les voiles de Saint-Tropez. Lors de chaque épreuve, trois bateaux furent sélectionnés, chacun dans une catégorie de taille : la première pour les -12 m, la deuxième pour les 12 à 18 m et la troisième pour les +18 m. Dix-huit voiliers se trouvaient donc en lice pour être passés au scanner du jury national. Celui-ci s’est réuni à deux reprises sous la houlette de son président, Jean Christian Fandeux, président du Yacht Club Classique. Ce dernier avait la charge d’animer un collège de personnalités aux références incontestables (architecte naval, constructeur, régatiers, coureurs, présidents d’institutions aussi prestigieuses que le Yacht Club de France ou la Fondation du patrimoine maritime et fluvial). Dans chacune des catégories de tailles, un vainqueur a été désigné. Il s’agissait de Pangur Ban, yawl Stephens, chez les -12 m, de Stormy Weather, autre plan Stephens, pour la catégorie intermédiaire et Mariquita pour les plus grands. A l’issue du tiercé final, c’est aussi lui qui l’emporte, comme vainqueur « over all ». Cette année, le Pyta repart de plus belle. Pyta, c’est l’acronyme de Prix du Yacht de Tradition de l’Année. C’est aussi le mot clé de l’adresse internet www.pyta.fr à partir de laquelle désormais

© Guillaume Plisson

Mariquita, yacht de tradition de l’année 2011. Après Moonbeam IV et Bona Fide, le Trophée parrainé depuis trois ans par « Les Echos Série Limitée » revient au 19 m JI sur plan Fife, magnifiquement restauré en 2004. Ses armateurs, de multiples nationalités européennes, se trouvent en possession pour un an du désormais fameux « bouclier de Brennus » nautique. Celui-ci trône en bonne place au Yacht Club de Monaco.

tout skipper ou armateur peut inscrire son yacht favori, sans attendre de participer à une épreuve. La distinction de taille disparaît. Seule compte la sincérité, qui se traduit par l’âge du bateau : il faut qu’il ait été construit avant-guerre pour la première catégorie, ou jusqu’en 1968 pour la seconde ; ou bien totalement reconstruit, mais en ce cas, selon les critères de matériaux et de fabrication de l’époque. La dernière régate des Voiles de Saint Tropez signera la date limite d’inscription en ligne au Pyta 2012, désormais doublement présent sur la Toile, celle du net et celle des voiles. Texte de François Le Brun

Le Bouclier de Brennus nautique du Yacht de Tradition de l’Année remis par Marie Tabarly, marraine du PYTA au Capitaine de Mariquita, Jim Thom, pendant la cérémonie du PYTA 2011 au Salon Nautique International de Paris, Porte de Versailles.

Vainqueur cat. 12 à 18 m : Christopher Spray, armateur de Stormy Weather, remis par l’Amiral Jean Noel Gard

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événement nautique Nautical event

Prix du yacht de tradition de l’année : Mariquita

Mariquita won the Yacht de Tradition prize in 2011. After Moonbeam IV and Bona Fide, the trophy organised for the last three years by Les Echos Série Limitée went to the 19 M IR Fife design, magnificently restored in 2004. Her multi-European nationality owners are the proud owners of the now famous Brennus Shield for a year (see photo of the shield with Marie Tabarly presenting it to the winner), which stands proudly in the Yacht Club de Monaco.

Vainqueur cat. -12 m : Didier Hebert et Alain Rocca, armateurs de Pangur Ban, remis par Gérard d’Aboville

or the Fondation du Patrimoine Maritime et Fluvial). A winner was selected in each category, namely Pangur Ban, a Stephens’ yawl in the 12m class, Stormy Weather, another Stephens design in the intermediary group and Mariquita for the bigger boats. The overall winner is chosen at the end of the final selection. This year the Pyta (an acronym for Prix du Yacht de Tradition de l’Année) went to the most beautiful of yachts. By the way Pyta is also the key to the website address www.pyta.fr where any skipper or owner can now register their favourite yacht without waiting to participate in an event. The size categories have disappeared - all that matters is sincerity which means the age of the boat: they have to have been built before the war in the first category, up to 1968 in the second category or have been totally rebuilt as new, but in this case according to the criteria and materials used at the time. Les Voiles de Saint Tropez as the last regatta of the season is the deadline for registering for the Pyta 2012.

Mariquita emerged victorious at the end of a selection process lasting the whole season in 2011. Local juries began an initial screening at six chosen events: Les Calanques classique between Marseille and Cassis; Les Voiles d’Antibes, La belle plaisance at Bénodet, the departure of the Atlantic Trophy at Douarnenez, Les Régates Royales in Cannes and of course the end of season cherry on the cake, Les Voiles de Saint Tropez. At each of these events, three boats were selected, each in a size category: the first less than 12m, the second for the 12 to 18m and the third for the over 18m group. As a result, 18 sailboats came under the eagle eyes of the national jury. This group met twice under the leadership of its president, Jean Christian Fandeux, president of the Yacht Club Classique. The latter was responsible for putting together a collage of personalities with impeccable references (a naval architect, builder, sailors, competitors and presidents of institutions as prestigious as the Yacht Club de France

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Trophée AFYT 2011 Une célébration dans l’esprit corinthien Fondée en 1994, sous l’égide du Yacht Club de France (YCF), l’association des Yachts de Tradition (AFYT) a pour mission de réunir les propriétaires de yachts de tradition et, plus largement, tous les passionnés de la plaisance classique. En décembre dernier, lors du Nautic 2011, ses représentants dont son président, Frédéric Berthoz, ont remis les trophées aux plus performants du circuit de régates et de courses classiques en Méditerranée française pour la saison. Un grand moment d’émotions partagées.

L

Le plus ancien, le plus complet et le plus prestigieux circuit en Europe

’esprit Corinthien, c’est l’esprit du “gentleman amateur”, celui qui joue pour l’amour et pas le profit. C’est donc, selon Patrice de Colmont, président de l’International Yacht Club de Pampelonne, et son rédacteur, François Carn, de l’YCF, un “état d’esprit qui se manifeste au port ou sur l’eau” et “ne se résume pas au fair-play”. D’ailleurs, il ne s’explique pas, bien qu’il manifeste sa présence par certains signes : “faire preuve de discrétion et de modestie dans la victoire comme dans la défaite”, “rester courtois dans les manœuvres les plus désespérées”, un “brin d’élégance” mais “point trop car l’arrogance n’est pas loin”, “faire preuve de bonne humeur communicative”, se rappeler sans cesse que “la régate est un jeu et doit le rester”.

C’est donc en décembre lors d’un cocktail sur l’espace du Nautic Yacht Club au salon nautique international de Paris que Frédéric Berthoz, entouré des jaugeurs de l’association, Renaud Godard et de Roger Gibert, des présidents des clubs organisateurs de régates classiques (et d’une partie des 300 membres, armateurs et clubs) ont primé les trois premières unités dans chacune des trois classes “Epoque aurique”, “Epoque Marconi” et “Classique”, tout en rappelant que le Trophée AFYT constituait “le plus ancien, le plus complet et le plus prestigieux circuit de régates et courses classiques en Europe.”

Nouveautés 2012

L’AFYT a mis à profit la présence d’un si joli parterre réuni au cours de cette chaleureuse soirée pour annoncer le calendrier des régates et courses en Méditerranée à venir, pas moins de 14 manifestations pour la saison 2012, toutes disputées entre mai et octobre sur le littoral méditerranéen selon la jauge CIM, le premier système d’handicap international dédié aux yachts de tradition et qui fut également choisie pour le jubilée de l’America’s Cup à Cowes au Royaume-Uni, en 2001. Frédéric Berthoz a dévoilé aussi certaines nouveautés comme la “coupe des Dames” et la course de ralliement en Méditerranée à la Transat Classique aux départs de Douarnenez et de Saint-Tropez (“en préacheminement” !) puis de Cascais à la Barbade. Cette manifestation était parrainée par le Yacht Club de France, le CIM, la FFV et le Nautic, animée par le CLASSIC YACHT CLUB, soutenue par la revue YACHTING CLASSIQUE, et dotée par les polos ROBE di KAPPA, les couteaux de marine NEPTUNIA, les bijoux DRYADE, les rhums MOUNT GAY, le schipchandler NAUTISTORE, les parfums DETAILLE,...

Photo de famille sur Cambria à la fin des Voiles de Saint-Tropez 2011, point d’orgue d’une saison bien remplie

A celebration in the Corinthian spirit

The oldest, the most complete and the most prestigious circuit in Europe

Founded in 1994 under the aegis of the Yacht Club de France (YCF), the Association des Yachts de Tradition (AFYT) has a mission to unite owners of classic yachts and more broadly all those who are passionate about the traditional sailing scene. Last December at the 2011 Paris Boat Show, AFYT representatives including its president Frédéric Berthoz presented the prizes for the season’s best performances on the classic regatta and race circuit in the French Mediterranean. It was a wonderful occasion to share some great memories. The Corinthian spirit describes the “gentleman owner”, the one who sails for the love of it and not for profit. According to Patrice de Colmont, president of the International Yacht Club de Pampelonne and the YCF’s François Carn, it is “a state of mind that manifests itself in port or on the water” and is “not just about fair play”. It is difficult to explain exactly, although there are certain signs indicating its presence: “showing a certain degree of discretion and modesty in victory as in defeat”, “remaining courteous even when executing desperate manoeuvres”, having a “touch of elegance”, but “not too much, as arrogance is never far behind” and to “retain a sense of humour”, remembering that racing is a game and should remain so.

And so it was in December at the cocktail in the Nautic Yacht Club area at the Paris Boat Show that Frédéric Berthoz awarded the prizes. He was joined by the association’s rating officers, Renaud Godard and Roger Gibert, alongside presidents of the clubs which organise the classic regattas and some of the 300 members, owners and clubs. They awarded the first three boats in each of the three classes – Gaff Cutter, Vintage Marconi and Conventional Marconi, while reminding everyone that the Trophée AFYT is “the oldest, the most complete and the most prestigious classic regatta and racing circuit in Europe.”

New for 2012

The AFYT took advantage of the presence of so many lovely people at this evening party to announce the 2012 calendar of regattas and races in the Mediterranean, with no less than 14 events scheduled from May to October based on the CIM rating, the first international handicap system dedicated to traditional yachts which was also chosen for the America’s Cup Jubilee extravaganza held in Cowes, England, in 2001. Frédéric Berthoz unveiled a number of new additions to the programme, including the Ladies Cup and the Transat Classique with departures from Douarnenez and Saint-Tropez then Cascais to Barbados.

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© Riva

Success story Success story

Carlo Riva et sa fille, Lia - 1951 Carlo Riva and his daughter Lia - 1951

Carlo Riva

Pour la famille Riva, 2012 est une année particulière. L’entreprise, créée sur les rives du lac Iseo dans le nord de l’Italie par Pietro Riva, fête ses 170 ans. L’Aquarama, star de toutes les unités sorties du chantier, souffle ses 50 bougies et son créateur, Carlo Riva, vient de fêter, en début d’année, ses 90 printemps. Saint-Tropez sera de la fête, en juin, pour ses éternels petits bijoux flottants.

Un artisan devenu industriel au service de l’élégance

For the Riva family, 2012 is a very special year. The company which was created on the banks of Lake Iseo in northern Italy by Pietro Riva is celebrating 170 years. The boatyard’s brightest star the Aquarama is 50 years old and its designer Carlo Riva has just celebrated his 90th birthday earlier this year. Saint-Tropez will be at the party in June for these timeless works of floating art.

A craftsman who became an industrialist in the interest of elegance

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© Riva

Success story Success story

Carlo Riva aux côtés de son père Serafino, fabricant de bateaux de course Carlo Riva with his father Serafino who built race boats

craft, il se rendit à Detroit (Etats-Unis) rencontrer les responsables de la firme pour leur acheter ce que lui permettaient ses finances d’alors, c’est-à-dire six moteurs, pas plus. “Nous ne vendons pas moins de dix unités” lui répondirent les Américains. “Laissez-moi réfléchir” objecta Carlo Riva qui, le lendemain, leur fit croire que les lois d’importation italiennes n’autorisaient pas d’en faire entrer davantage que six sur le territoire. L’affaire fut conclue. Dès les années suivantes, Carlo Riva en acheta plusieurs centaines !

Carlo Riva est de la lignée des Enzo Ferrari ou Ettore Bugatti qui ont fait de leur passion leur métier et transformé leur patronyme en objet culte connu, salué et respecté dans le monde entier. Pourquoi Carlo Riva ? Parce que, dans les années 40, il a transformé le petit chantier familial de Sarnico en une véritable industrie innovante dont le seul nom est encore aujourd’hui synonyme de mythe et de luxe dans la famille des bateaux à moteur.

Contre l’avis de son père

Sans équivalent dans l’industrie nautique

Riva gagna ses premières lettres de noblesse dès les années 1930 en fabriquant des bateaux de course utilisés par Serafino Riva (le fils d’Ernesto Riva qui avait lui-même succédé à son père Pietro) avec lesquels il connut un beau succès et remporta d’importantes compétitions internationales. Mais c’est le fils de Serafino, Carlo Riva, arrière-petit-fils du fondateur, qui, avec sa formation d’ingénieur, allait donner après la Seconde Guerre mondiale un formidable essor au chantier. Contre l’avis de son père, Carlo Riva fit prendre à l’entreprise familiale le virage de la construction en série. Il fit édifier une usine en 1954. Le succès suivit aussitôt.

L’histoire vaut d’être racontée car si Carlo Riva eut très jeune la vision de ses bateaux aux lignes futuristes, il était aussi doué d’un sens malin des affaires. Souhaitant adapter à ses nouveaux bateaux des moteurs Chris-

De 1952 à 1967, Carlo Riva assit son entreprise sur la permanence esthétique et sportive de ses modèles : le Sebino (1952), le Florida (1952), le Tritone (1953), l’Ariston (1953) ou l’Aquarama (1962), autant de modèles qui devinrent des événements internationaux. Carlo Riva privilégia le plan esthétique et le confort de tous ses modèles. Selleries et garnitures d’habitacle furent l’objet de recherches constantes non seulement dans les matériaux mais dans les coloris et les motifs, “écossais”, “peau de zèbre”, cuirs teintés… Les bois utilisés étaient choisis par des experts selon leur destination, le Douglas fir pour les longerons, l’acajou d’Afrique équatoriale pour les cloisons, le cèdre pour l’intérieur, le Honduras rouge pour le tableau de bord… Certains nécessitaient plusieurs années de mise au sec avant d’être débités. Le dernier Aquarama construit en 1996 reste sans équivalent dans l’industrie nautique.

Carlo Riva is one of those who like Enzo Ferrari or Ettore Bugatti has made their passion their profession and stamped their family name onto a cult object that is celebrated and respected all over the world. Why Carlo Riva? Because it was he who in the 1940s transformed the small family-run yard in Sarnico into an innovating industry whose very name is synonymous with legends and luxury in the motorboat world.

competitions. But it was Serafino’s son, Carlo Riva, great grandson of the founder who with his engineering background was going to give the boatyard such a boost after the Second World War. Against the advice of his father, Carlo Riva made the family firm take a big step by producing boats in series. He built a factory in 1954. Success followed almost immediately.

Against the advice of his father

Done deal

Affaire conclue

Riva earned their spurs in the 1930s with race boats used by Serafino Riva (son of Ernesto Riva who had succeeded his father Pietro) in which he had considerable success, winning several big international

History must remember that Carlo Riva was very young when he had this vision of boats with futuristic lines, yet he was also a clever and gifted businessman. Wishing to adapt Chris Craft engines for his new

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© Riva

Success story Success story

Riva Aquarama, intimement associé à l’image de Saint-Tropez

A faire pâlir le bottin mondain

liste de ses clients est à faire pâlir le bottin mondain : Brigitte Bardot, Sean Connery, le prince Rainier, le Shah d’Iran, Michèle Morgan, JeanPaul Belmondo, Eddy Barclay, des cheiks de Dubaï, du Koweït, du Qatar, les plus grands capitaines d’industrie, Kirk Douglas, Jeanne Moreau, Ted Kennedy, la liste est longue de tous ceux qui obtiendront le fameux certificat de vente et d’authenticité. Elle ne peut être exhaustive ici !

Plus de six mille Riva ont été construits et vendus jusqu’au moment où la fibre de verre et les résines sont venues détrôner la construction en bois. De chef-d’œuvre, le runabout Riva est alors passé au rang d’objet de collection. Certains de ses propriétaires ne s’en sépareraient pour rien au monde. Ils ont appartenu à des reines, des rois, des princes. La

Un ordinateur dans la tête

© Riva

Aujourd’hui, Carlo Riva vit toujours à Sarnico, sur le lac où tout a commencé. Le 24 février dernier, pour ses 90 ans, tous les ouvriers et les ingénieurs de la fabrique étaient là. Le maire de la ville avait fait installer une immense photo sur la façade de la mairie. On pouvait y lire : “Merci, ingénieur, grâce à vous le nom de Sarnico est connu dans la monde entier !” Interrogé il y a quelques années, Patrizio Ferrarese, gendre du créateur, disait de lui avec beaucoup d’admiration : “Carlo Riva n’est pas une personne “normale”. C’est quelqu’un qui a donné sa vie au travail. C’est sa grande passion, son grand amour. Nous avons des passions pour autre chose, lui n’avait que ça. Il a dédié toutes ses forces et ses capacités remarquables pour faire ça. Carlo Riva a révolutionné le secteur nautique. Il a mis au point des méthodes inconnues comme la construction en série, le contrôle des coûts et de la qualité, la vérification à tous les niveaux. Aujourd’hui, on fait ça avec des ordinateurs. Lui avait un ordinateur dans la tête !” Fin juin et fin juillet, sûr que Riva sera de la fête, à Saint-Tropez !

Saint-Tropez

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Success story Success story

Riva Trophy 2012

De Monaco à Saint-Tropez

© Riva / Ph. Rastrelli

© Riva / Ph. Rastrelli

Sergio Beretta et Lia Riva

Du 29 juin au 1er juillet Merci à Monaco Boat Service qui organise Riva Trophy 2012 et le dîner de gala du 29 juin sur le môle Jean Réveille à Saint-Tropez. Au programme, rendez-vous au Yacht Club de Monaco le 29 juin : briefing, enregistrement et distribution du “Special Riva Trophy 2012 gift bag”. 12 h : départ de Monte Carlo vers Saint-Tropez. Arrivée prévue baie de Pampelone vers 13h30, 14 h : déjeuner à la plage des Jumeaux. Retour au port pour le “170th Riva anniversary Gala” et présentation du Riva 63’ Virtus. Soirée de gala (Dress code: glam chic). 30 juin : essais en mer du Riva 63’ Virtus. 14h30 : départ vers Monte Carlo. 20h : “Beautiful Sixties” Gala et célébration du 50e anniversaire du Riva Aquarama. 21h30 : diner de gala. Gateau d’anniversaire pour les 50 ans du Riva Aquarama et les 90 ans de Carlo Riva. Show et 1960s’ music and over… 1er juillet : 11h, depart de la parade des Riva Aquarama depuis la SBM et les jetés du YCM. Défilé d’élégance sur le thème “Soyez aussi beau que votre Aquarama”, sélection par un jury international… 13h30 : cérémonie de remise des récompenses…

Thank you to Monaco Boat Service which is organising the Riva Trophy 2012 and gala dinner on the 29 June on the Jean Réveille jetty in Saint-Tropez. The programme looks like this: meet at the Yacht Club de Monaco on 29 June for briefing, registration and distribution of the Special Riva Trophy 2012 gift bag. 12 noon: leave MonteCarlo for Saint-Tropez, arrival expected in Pampelone bay around 1.30pm. 2pm: lunch at the Plage des Jumeaux. Return to the harbour for the 170th Riva anniversary Gala and presentation of the Riva 63’ Virtus. Evening gala (Dress code: glam chic). 30 June: test drives of the Riva 63’ Virtus. 2.30pm: depart for Monte-Carlo. 8pm: Beautiful Sixties Gala and celebration of the 50th anniversary of the Riva Aquarama. 9.30pm: gala dinner with birthday cake for 50 years of the Riva Aquarama and 90 years of Carlo Riva, show and 1960s music. 1st July at 11am: Riva Aquarama parade departs from the SBM and YCM jetties. Elegance parade “Be as beautiful as your Aquarama”, judged by an international jury. 1.30pm: prize-giving.

A Who’s Who that others envy

boats, he went to Detroit in the United States to meet the firm’s managers to buy what his budget allowed him to do at the time, that’s to say six engines, no more. “We do not sell less than ten units,” said the Americans. “Let me think about it,” objected Carlo Riva who the next day led them to believe that Italian authorities would not allow more than six to be imported. The deal was done. In the years to come, Carlo Riva would buy several hundred!

Carlo et Lia Riva

More than 6,000 Rivas were built and sold before fibre glass and resins dethroned wood in boat building. From masterpiece, the Riva runabout has now become a collector’s item and some owners would not be parted from theirs for anything in the world. Kings, queens and princes number among past owners and indeed the client list is a Who’s Who that others must surely envy: Brigitte Bardot, Sean Connery, Prince Rainier, the Shah of Iran, Michèle Morgan, Jean-Paul Belmondo, Eddy Barclay, Sheiks from Dubai, Kuwait and Qatar, captains of industry, Kirk Douglas, Jeanne Moreau and Ted Kennedy, the list is long of all those who would obtain the famous certificate of authenticity. We cannot include them all here!

No equivalent in the motorboat industry

A computer in his head

From 1952 to 1967, Carlo Riva ensured continuity for his company, both from an aesthetic and sporting point of view, with models like the Sebino (1952), Florida (1952), Tritone (1953), Ariston (1953) and the Aquarama (1962), so many models destined to become international events. Carlo Riva focused on the aesthetic design and level of comfort in all his models: leatherwork and upholstery in the cockpit were subject to ongoing research not only of the materials but also the colours and patterns, “Scottish”, “zebra skin”, different coloured leathers to name a few. The wood was selected by experts and depended on what role it had to play: Douglas fir for the side frames, mahogany from equatorial Africa for the bulkheads, cedar for the interior or Honduras red for the instrument panel. Some of the wood required several years drying time before being cut up. There is still no equivalent in the motorboat industry to the last Aquarama which was built in 1996.

Carlo Riva still lives in Sarnico, by the lake where it all began. On 24 February 2012 for his 90th birthday all the factory workers and engineers were there. The town mayor had put up a giant photo of him on the front of the town hall. It read simply: “Thank you ingegnere, because of you the name Sarnico is known the world over!” Interviewed a few years ago, his son-in-law Patrizio Ferrarese said of him with great admiration: “Carlo Riva is not an “ordinary” person. He is someone who has given his life to his work. It is his great passion, his great love. We may be passionate about other things, but for him it was only that. He devoted all his energy and remarkable abilities to it. Carlo Riva revolutionised the water sports industry. He developed methods that were unknown then, like producing boats in a series, cost and quality control, and monitoring every step at all levels. Today we do it with computers. He had a computer in his head!” At the end of June Riva will definitely be partying in Saint-Tropez!

Saint-Tropez

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SPECIAL EVENT

MONACO - ST. TROPEZ 29 - 30 giugno - 1 luglio

63’ Virtus Monaco Boat Service 8 Quai Antoine 1er 98000 Monaco tel. +377 93.10.53.33 info@riva-mbs.com Saint-Tropez www.riva-mbs.com

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Riva St. Tropez Place de la Mairie 83990 Saint Tropez tel. +33 4.94.43.75.05 www.cannesboatservice.com info@cannesboatservice.com


événement nautique Nautical event

Classic Runabout Cup Grande parade nautique

© Riva

A grand parade on the sea

Berthier, Otto Kern, Gilles de Bure, José Fernandez, l’équipe de Sportmer…) se retrouvent chaque année, le dernier week-end de juillet, sous la houlette de Marcel Biales et d’Alain Moreu qui entretiennent cet esprit festif.

Célébré régulièrement par de grands rassemblements, l’esprit Riva demeure inébranlable. Saint-Tropez est intimement associé à la prestigieuse marque italienne. Carlo Riva, celui qui a définitivement inscrit son nom parmi les “Voici quelques années, raconte Alain Moreu, j’arrivais à Saint-Tropez. D’emblée, grâce à mon ami Jacques Cellier, je me retrouvais grisé aux commandes d’un Riva fendant les eaux du Golfe. Un coup de foudre immédiat, une passion qui ne s’éteindra jamais.” Cette passion se concrétisera quelques années plus tard par la création de l’International Riva Runabout Club dont les membres (la famille Lombard, Marc

Florida, Ariston, Olympic, Aquarama…

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

“Le rêve a ensuite pris corps, poursuit le passionné président, lorsque j’ai rencontré Carlo Riva, merveilleux artisan, le grand artiste. Rencontrer Carlo Riva, c’est immédiatement tout comprendre. L’homme est à l’image de ses bateaux, ses bateaux sont à l’image de l’homme. Un rêve et une perfection.” Chaque année, des dizaines de Riva, de toutes les époques, participent à cette Riva Runabout Cup et envahissent le port de SaintTropez pour un week-end de fête qu’est déjà venu honorer plusieurs fois Carlo Riva. Sera-t-il là cette année ? On l’espère. L’homme se déplace moins. Florida, Ariston, Olympic, Aquararna... tous les Riva mêlés seront présents dans le bassin d’honneur pour une grande parade nautique comme aux temps où ils n’y avaient qu’eux dans le port. Puis ils se rendront jusqu’à Pampelonne pour une autre parade d’élégance devant la plage des Jumeaux. Rendez-vous : dernier week-end de juillet.

weekend in July, led by Marcel Biales and Alain Moreu who run this festive occasion.

Florida, Ariston, Olympic, Aquarama…

“The dream became a reality when I met Carlo Riva,” continues the president. “He’s such a wonderful craftsman, a true artist. When you meet Carlo Riva everything becomes clear. The man is the image of his boats; his boats are the image of the man: a dream – true perfection.” Every year dozens of Rivas from every period take part in the Riva Runabout Cup and invade Saint-Tropez for a weekend which has honoured Carlo Riva many times. Will it happen again this year? We hope so. The great man travels less these days. Floridas, Aristons, Olympics, Aquaramas - all will be there in the main basin for a grand parade as it was in the days when there were only Rivas in the harbour. They then head off to Pampelonne for an elegance parade in front of Jumeaux beach. Rendezvous: the last weekend of July.

Regularly feted at all the big gatherings the Riva spirit is alive and well. Saint-Tropez is intimately associated with this prestigious Italian brand and Carlo Riva, the man who carved his name on so many beautiful boats. “Some years ago I arrived in Saint-Tropez,” recounts Alain Moreu. “Thanks to my friend Jacques Cellier, I found myself at the controls of a Riva, slicing through the waters of the Gulf. It was love at first sight, a passion that will never die.” A few years later he went on to found the International Riva Runabout Club whose members (the Lombard family, Marc Berthier, Otto Kern, Gilles de Bure, José Fernandez and the Sportmer team to name a few) descend on Saint-Tropez for the last

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Saint-Tropez

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Patrimoine Heritage

Saint-Tropez : la Bravade Une page de l’histoire de France A page from France’s history Il fut un temps où le golfe de Saint-Tropez était régulièrement la cible d’attaques barbaresques dont les premières victimes étaient, bien que peu nombreuse, la population locale. Les assauts répétés de ces “Turcs et ennemis du Roy” venus de la mer amenèrent les habitants de la cité à se protéger. A partir de 1558, un Capitaine de Ville fut nommé annuellement par le Conseil de la communauté pour commander la milice locale créée dès 1471, date de la refondation de la ville. La bravade tient là ses origines militaires. There was a time when the Gulf of Saint-Tropez was the target of regular attacks by pirates and inevitably the first victims were the, albeit small, local population. The repeated assaults from these seafaring “Turks and enemies of the king” led the inhabitants of the town to organise better protection. From 1558, each year the Town Captain was set up by the village council, created in 1471, when the city was “refoundated”. This then was the military beginning of the Bravade.

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454e Bravades Etat-Major 2012 Le Capitaine de Ville : Fabien Moulet Major : Sébastien Moulet L’Enseigne : Louis Dounier Le Major de l’Enseigne : Baptiste Casorla-Meyffren


La pique, le drapeau et la poudre

Sur les marches de l’hôtel de ville, tout le conseil municipal est présent. Entouré des élus et des invités de marque, le maire de Saint-Tropez, ceint de son écharpe, va remettre, selon un rituel immuable, au Major la pique du Capitaine de Ville, emblème de son commandement, puis le Major de l’Enseigne reçoit le drapeau des mains du Premier Adjoint. Il est 15 h. Ces deux actes donnent le signal des premières décharges de poudre. Elles dureront jusqu’au lendemain, tard dans la nuit. Alors que les 150 à 180 hommes du Corps de Bravade se déploient sur la place de la mairie dans le bruit des détonations, l’odeur de la poudre et les tourbillons de fumée opaque, le Major va inviter le clergé à venir bénir les armes.

En souvenir de celui qui donna son nom à la cité

A few years earlier in 1554, the Tropezians had rebuilt their village chapel, and on 17 May each year they celebrated the anniversary of the date they transferred their patron saint’s relic to the new venue with a grand procession. Since the chapel was outside the town walls, and there was always a risk of attack, the “bravadeurs” carried arms for protection. Some would even shoot off a few rounds. As a result the Bravade became this half-religious, half military ceremony which has continued for nigh on five centuries. It has to be one of the oldest and finest among the traditions in Provence.

When the bell strikes eight

We can picture the scene: on 16 May in the early afternoon, the men don their uniforms as either sailors or musketeers. Inside every home, their womenfolk give a last appraising glance at their men who will honour their town. Everyone is performing the same secular ritual as they do every year. The firearms, “blunderbusses, muskets and fusils” which have been carefully prepared and the

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Arrive alors la statue en bois du saint patron portée, depuis l’église, par quatre Pisans, quatre Italiens venus tout spécialement de Pise, tout habillés de rouge. Devant une foule attentive et recueillie,

Quelques années auparavant, en 1554, les Tropéziens souhaitèrent relever la chapelle du village et, chaque 17 mai, prirent l’habitude de fêter en une grande procession cette date anniversaire du transfert des reliques du saint martyr. Comme cet édifice se trouvait hors les murs et que les risques d’être attaqué ne manquaient pas, chaque milicien sortait armé. La bravade, manifestation mi-religieuse, mi-militaire qui se perpétue depuis cinq siècles, trouve ses racines dans cette tradition. Assurément, l’une des plus anciennes et des plus belles de Provence.

Le 16 mai, en tout début d’après-midi, les hommes revêtent leurs costumes de marins ou de mousquetaires. Dans l’ombre des logis, les femmes veillent et jettent un dernier regard à celui qui va honorer l’histoire de la cité. Chacun refait les mêmes gestes séculaires. Les armes à feu, “ tromblons, espingoles et fusils à broches ”, remisés depuis l’an passé, ont été préparés avec soin et les cartouchières sont pleines. Une fois parés, les bravadeurs s’en vont à travers rues, à deux, à trois, rarement isolés, jusqu’au point de ralliement, jusqu’à la place de la mairie dont les pavés vont tout à l’heure résonner. Circulation et stationnement automobiles sont interdits sur la plupart des voies. La ville paraît vidée, le temps suspendu. Mais bientôt, le petit port varois va s’enflammer…

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Patrimoine Heritage rassemblée tout autour de la place, les ordres du Major claquent, avant que le Capitaine de Ville et l’Enseigne effectuent leurs saluts. De nouvelles décharges sont tirées, tantôt en l’air pour les fusils des marins, tantôt à terre pour les tromblons, tantôt en continu (feux de division) ou alternativement (feux de file). C’est la “Petite Bravade” qui durera jusqu’au soir selon un parcours sinueux, lent et immuable à travers les rues et ruelles du village. Au son lancinant des fifres et des tambours entrecoupé de tirs, les Tropéziens célèbrent le souvenir de celui qui donna son nom illustre à la cité.

de l’Arno. Poussée par le courant Ligure et les vents d’Est, la barque serait venue accoster sur les rivages du village qui, plusieurs siècles après, prendra son nom. La tête de Torpès, quant à elle est conservée à Pise dans une chapelle qui lui est encore dédiée aujourd’hui.

Plus de 30 000 coups de tromblons et de mousquets

Dans une barque avec un chien et un coq

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Qui était-il ? Né à Pise en Toscane d’une famille patricienne, Tropez (Torpès) fut, dit la légende, un brillant officier choisi par l’empereur Néron comme intendant de son palais. Converti au christianisme, Torpès refusa devant Néron de renier de sa foi chrétienne qu’il avait prononcée lors d’une fête “sacrilège” organisée en l’honneur de la déesse Diane. En l’an 68 de notre ère, l’empereur le fit alors décapiter. Son corps fut placé dans une barque avec un chien et un coq et abandonné à l’embouchure

© Eugénia Grandchamp des Raux

Bien plus tard, en 1558, comme nous l’avons dit, un Capitaine de Ville à l’année fut nommée par le conseil de la communauté. Cette délibération municipale fut tour à tour ratifiée par les rois de France, Charles IX, Henri III, Henri IV et Louis XIII. Et le jour de la fête patronale, le 17 mai, armes aux poings, les Tropéziens prirent l’habitude de tirer des coups de mousquet devant la statue de leur glorieux patron. Habitude qui s’amplifia avec les ans à tel point qu’on estime aujourd’hui à plus de 30 000 le nombre de coups de tromblons et de mousquets tirés au cours de la Bravade, soit près de 400 kilos de poudre !

In memory of the Saint

cartridges loaded. Once equipped, the bravadeurs walk through the streets in twos and threes - rarely on their own - heading for the Place de la Mairie, their rallying point where the ancient stones will soon resonate with gunfire. Traffic and parking is strictly limited to certain streets. The town seems empty and time stands still. Soon, the village bell tower will strike eight and this small Var port will quite literally ignite.

Next, the wooden statue of the patron saint arrives on the scene, carried from the church by four Pisans - Italians dressed in red who come especially from Pisa. In front of the attentive crowd gathered around the square, the Major’s orders ring out before the Town Captain and the Standard Bearer make their salutes. Fresh rounds of powder are fired, sometimes it is the sailors firing rifles into the air, while the blunderbusses made of steel and cast iron aim at the ground, sometimes continuously (division fire), sometimes alternately (single fire). This is the Petite Bravade which will wind its slow, unchanging route through the streets and alleyways of the village until evening. To the rhythmic sound of the fifes and drums, interspersed with gunfire, the Tropezians celebrate the memory of he who gave his illustrious name to their town.

The lance, the flag and the powder

Members of the town council stand on the steps of the town hall. Surrounded by elected officials and distinguished guests, the Mayor of Saint-Tropez resplendent in his sash will hand over to his Major the lance, symbol of his command, then the Standard Bearer Major receives the flag from the Deputy Mayor. It is 3pm. These two acts are the signal for the first discharge of powder. The gunfire will go on until the following day, late into the night. While the 150 to 180 men from the Corps de Bravade are busy in the Place de la Mairie surrounded by the smell of used gunpowder and clouds of thick smoke, the Major invites the priest to bless the arms.

In a boat with a dog and a rooster

So who was he? Born in Pisa in Tuscany into a patrician family, legend has it that Tropez (Torpès) was a brilliant officer chosen by Emperor Nero for a trusted position in his palace. A converted Christian, Tropez refused in front of Nero to renounce his faith which he had solemnly

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Patrimoine Heritage Ad usque fidelis !

Les mêmes airs qui portent l’histoire de Saint-Tropez

Une messe d’actions de grâce prolonge et termine ces festivités. Elle se déroule le lendemain, 18 mai, vers 9 h sur le mont Pécoulet, à la Chapelle Sainte-Anne exceptionnellement ouverte. D’un pas lent et serein, les bravadeurs gravissent le chemin caillouteux bordé d’arbres au son des vieux airs militaires et traditionnels de fifres. C’est ensuite le traditionnel pique-nique auquel se mêlent hommes, femmes et enfants, tous en costume. On assiste alors à une fête champêtre de villageois en liesse qui laissent éclater leur joie, leurs rires et leur bonne humeur provençale. Et pour retourner au village, tous forment une interminable et joyeuse farandole multicolore qui prend possession de tout le chemin de Sainte-Anne. Les plus jeunes et les plus forts font alors “sauter en l’air” les anciens, les gradés et parfois les personnalités ! Un vermouth d’honneur, offert traditionnellement par le Capitaine de Ville, salle Jean Despas, clôt définitivement ces trois journées de fêtes particulières. Trois jours pendant lesquels les Tropéziens auront resserré leur cœur, maintenu leur foi et renouvelé leur devise envers leur saint patron : Ad usque fidelis, “ fidèles jusqu’au bout “.

© Eugénia Grandchamp des Raux

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Chaque 17 mai au matin, se déroule à l’église la messe dite “ des Mousquetaires ”. Dans la nef, le Corps de Bravade en armes blanches est au complet. L’Etat-major prend place devant le maître-autel. L’église est emplie comme jamais. Femmes et jeunes filles en costume de provençales, gants brodés et chapeaux tressés, donnent la main aux enfants durant la cérémonie. Dans l’ombre, depuis des jours, ont été confectionnés les petits bouquets de fleurs composés d’œillets, d’anémones et de verdure. Gravité et recueillement se lisent sur les visages. Ecoutez, écoutez bien : « Sant Troupès, à toun entour »… Tous chantent d’un cœur uni les mêmes airs qui se répètent au fil des ans et qui portent l’histoire de Saint-Tropez.

professed during a ceremony to honour the goddess Diana. In the year 68 AD, the emperor of Rome had him decapitated. His body was placed in a boat with a dog and a cockerel, and set afloat in the mouth of the Arno. Carried by the Ligurian current and easterly winds, the boat ended up on the shore of the village which now bears his name. Tropez’s head was apparently taken and is conserved in a chapel in Pisa which is dedicated to him.

costume, wearing embroidered gloves and beribboned hats hold the children’s hands during the service. For days now, they’ve been inside making small bouquets of carnations, anemones and green leaves. Their faces are still, in solemn contemplation. Listen carefully: Sant-Troupès, à toun entour… everyone is singing with one heart. These songs ring out, echoing down the centuries from the dawn of time; the same songs telling the story of Saint-Tropez.

More than 30,000 rounds of muskets and blunderbusses

Ad usque fidelis!

A thanksgiving mass prolongs and rounds off the festivities. This happens the following day on 18 May at 9am, on Mount Pécoulet in the Saint Anne Chapel which is only open for this event. Slowly and serenely the bravadeurs march up the stony path lined with trees, to the rhythm of the traditional military fife band. Afterwards there is a traditional picnic, where men, women and children, all in costume gather together. It is like a joyous village garden party with everyone laughing and cracking jokes in true Provencal fashion. Then it is back to the village with everyone in a merry mood, as the colourful party dances in a seemingly never-ending procession that snakes its way down Chemin Sainte-Anne, while the youngest and strongest throw their elders, officers and even the distinguished guests in the air. A drink, offered by the Major in the Salle Jean Despas, officially closes this unique three-day festival. Three days during which Tropezians renew their faith and reiterate the motto of their patron saint: Ad usque fidelis - faithful to the end.

Much later, in 1558 as already stated, a Town Captain was appointed each year by the council. This municipal decision was in turn ratified by four kings of France: Charles IX, Henri III, Henri IV and Louis XIII. And on their patron saint’s day, 17 May, weapons in hands, Tropezians ritually fire their muskets in front of their glorious saint. It is a tradition that has grown over the years, and now they estimate that over 30,000 rounds are shot from the ancient firearms, using almost 400 kilos of gunpowder throughout the Bravade!

The same songs telling the story of Saint-Tropez

On 17 May, the day after the bravadeurs, bystanders and spectators have eventually gone to bed with their ears still ringing from the gunshots and drum rolls, a morning mass takes place called the Musketeers (Mousquetaires). The Corps de Bravade are all there in the nave, with their swords. The Captain takes his place before the altar and the church is full to bursting. Women and girls in Provencal

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La Saint Pierre La Provence en fête

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

La fête de la Saint Pierre célèbre en Provence la figure emblématique et protectrice des pêcheurs. Protectrice à double titre puisque célébrer Pierre était censé protéger autrefois les hommes de la mer qui, tous les jours, affrontaient les éléments mais aussi leur embarcation. Une prière supplémentaire n’était pas superflue pour espérer des filets remplis. The Festival of St Peter in Provence celebrates an emblematic figure who is the protector of fishermen. In fact St Peter has a dual role as he is responsible not only for watching over the fishermen who risk their lives on a daily basis against the elements, but also over their boats. And of course an extra prayer never goes amiss in the hope of a good catch.

C

Teindre et remailler les filets

’était un temps où le téléphone n’existait pas. Ni la télévision. Ni l’automobile ! L’agriculture était la principale activité économique du pays, sa richesse première. C’est de la terre que ses habitants tiraient leurs moyens de vivre. L’année était ainsi divisée en quatre saisons. Et les habitants vivaient au rythme régulier de la nature, des récoltes des champs, de la viticulture et de la pêche. Et tiraient de la religion catholique sa principale référence spirituelle.

Ces fêtes populaires se préparaient minutieusement. On y dansait, on y riait, on s’amusait ensemble. Ces fêtes permettaient de fédérer les villageois, de brasser les générations, de créer cette idée d’appartenance, cette notion de “clocher”. Avec la lumière du jour qui progresse, les corps et les cœurs s’ouvrent davantage. En juin, près du solstice, la fête de la Saint Pierre était dans certains villages du littoral l’occasion de ne pas sortir pêcher en mer. Certains en profitaient pour repeindre les bateaux, teindre et remailler les filets ou jouer aux boules sous le soleil du Midi.

Comme autant de repères

Chaque métier, chaque corporation avait son protecteur. Et chaque protecteur, une fête dédiée. En Provence, on fêtait ainsi chaque année Saint-Elme, le patron des marins, Saint Joseph, celui des charpentiers, Saint Pierre, le patron des pêcheurs. Pierre, pêcheur, patron des apôtres et saint patron, figure emblématique de cette corporation, incontournable de la Provence et de ses traditions. Autrefois, la vie des villages s’articulait au rythme de ces festivités, ponctuaient la vie de l’année, comme autant de repères.

L’excitation des flammes

La veille de la Saint Pierre, certains prud’hommes en grande tenue allaient chercher la statue du saint à l’église et l’amenaient en procession au tribunal de pêche. Devant celui-ci, l’officiant aspergeait d’eau bénite un bûcher auquel il mettait ensuite le feu. Croyances et superstitions. Ailleurs, dans le feu purificateur, c’est une vieille coque de pointu que, le soir venu, on brûlait cérémoniellement sur la grève au milieu des

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Mending nets

n the past when there was no telephone, no TV or cars, agriculture was the mainstay of the local economy and source of wealth. The inhabitants lived off the land and sea, maintaining the rhythm of the four seasons, harvesting their crops in the fields, grapes from the vineyards and fishing. Their spiritual reference was of course the Catholic religion.

All these feast days were meticulously prepared. Everyone danced, laughed and had fun. They were a chance to strengthen bonds between villagers, to bring the different generations together, and they created a feeling of belonging and local spirit. As the days lengthen, and our bodies and minds open up, in June near the summer solstice the festival of St Peter was a good day to take a break from fishing. The fishermen used the time to paint their boats or mend their nets or relax with a game of boules in the southern sunshine.

Like so many landmarks

Every trade and corporation had its own protector and each had his or her own feast day. Thus in Provence, they celebrated St Elme, patron saint of sailors, St Joseph for carpenters and St Peter for fishermen. Peter the fisherman, the apostles’ patron and patron saint, a symbolic figure for a trade that was so vital for Provence and its traditions. Once upon a time village life revolved around these festivals, breaking up the year like so many landmarks.

Excitement of the flames

On the eve of the festival, leaders of the fishermen’s corporation would go in full regalia to St Peter’s church to fetch his statue and lead a procession to their headquarters. Here the officiating priest sprinkled holy water onto a log which he would then set alight. That same evening, the hull of an old pointu would be ceremonially burned in the

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chants, des cantiques, des danses provençales, des crépitements du bois, de l’excitation des flammes, de la nuit et de toutes les idées folles qui vous traversent parfois l’esprit, le soir.

presque oubliées retrouvent de nouveau leur place dans le calendrier de nos festivités. Ici, on apprécie, le sacré est source de quiétude. A Saint-Tropez, chaque année, le bal de la Saint Pierre clôture le jour à la Pesquière non sans avoir brulé auparavant la barque. Cérémonie mi-païenne, mi-religieuse qui se perd dans la nuit des ans. Eau et feu. Nuit et jour. Rire et joie et spiritualité… Du bonheur simple d’être ensemble.

Tous participent à la procession

Saint-Tropez ne faillit pas à cette tradition. L’association des amis de la Bravade et des traditions tropéziennes, avec le Cepoun, le Capitaine de ville, les bravadeurs et les marins de la SNSM (la société nationale de sauvetage en mer) accompagnés des pêcheurs du Golfe suivent avec émotion l’office qui lui est dédié à l’église. Tous participent ensuite à la procession qui s’étire dans les ruelles du village, au son des fifres et des tambours de la clique et des chants en l’honneur du saint.

Du bonheur simple d’être ensemble

Passées de mode peut-être mais après s’être aperçu de la désuétude de certains aspects de notre modernité actuelle, ces traditions

roaring flames of this purified fire on the shore, accompanied by songs, hymns, Provencal dancing and all the excitement generated by the fire and the joy that fills the spirit on nights like this.

Everyone joins the procession

Saint-Tropez never fails to honour this tradition. The friends of the Bravade and Saint-Tropez traditions association, with the Cepoun, Town Captain, the bravadeurs and seamen from the national lifeboat organisation, SNSM, accompanied by fishermen from the Gulf attend the service in the church. Everyone takes part in the procession which follows as it winds its way through the village streets to the sound of fifes and drums and songs in honour of the saint.

André Raggio et son petit-fils, Louis

our calendar. Here we appreciate that spirituality can lead to a sense of peace. Every year in Saint-Tropez, St Peter’s Ball ends the day’s events at the Pesquière, after the ritual burning of a boat, a quasi-pagan, quasi-religious ceremony the origins of which are lost in the mists of time: water and fire, night and day, laughter and joy and spirituality – and the simple pleasure of being together.

The simple pleasure of being together

You might think these ancient traditions would get lost in our busy modern lives, and yet they are once again taking their rightful place in

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2012

Année de l ’Inde à Saint-Tropez Après les Etats-Unis en 2009, l’Argentine en 2010 et l’Afrique en 2011, Saint-Tropez célèbre cette année l’Inde et rend hommage à l’une de ses grandes figures historiques, Jean-François Allard, officier du Ier Empire, qui devint en 1822 commandant en chef des troupes du roi du Pendjab, le Maharadja Ranjit Singh, et dont l’une des principales rues du village porte le nom.

Le Maharadja Ranjit Singh dans le Temple d’Or à Amritsar, dans le Pendjab. Tableau de Aug. Schoefft The Maharadja Ranjit Singh in the Golden Temple in Amritsar in the Punjab. Painting by Aug. Schoefft

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ÉVÉNEMENT Event

After United States of America in 2009, Argentina in 2010 and Africa in 2011, this year Saint-Tropez celebrates India and pays homage to one of its great historic figures, Jean-François Allard. An officer of the Empire, he became Commander in Chief for the reigning royal in the Punjabi region, Maharadja Ranjit Singh, in 1822. It is why one of the town’s main roads is named after him. Le Tropézien Jean-François Allard, au service du roi du Pendjab The Tropezian Jean-François Allard, at the service of the king of the Punjab

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ÉVÉNEMENT Event

La Princesse Pan Deï, épouse du Général Allard Princess Pan Deï, wife of General Allard

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Une beauté… fascinante

ette célébration a été scellée au cours de la visite du ministre indien du tourisme, Madame Selja Kumari, dans la cité. Elle est, depuis mai, l’occasion de faire la promotion de produits indiens au travers de manifestations sportives, artistiques, gastronomiques, la présentation de mode et des spectacles de danse, sans oublier le cinéma. Bollywood est en effet le premier producteur de films au monde.

Né à Saint-Tropez, ancien de la Grande Armée de Napoléon, aide de camp du maréchal Brune assassiné en Avignon après avoir échappé aux massacres perpétrés dans cette ville en août 1815 par les ultras royalistes, Jean-François Allard rejoint l’Inde en 1822 et offre ses services du Maharadja Ranjit Singh pour moderniser son armée à l’européenne afin de mieux luter contre la pression anglaise. Chargé d’une mission pour faire respecter le suzeraineté du Maharadja par le radjah de Chamba, il s’empare d’une place forte appartenant à ce dernier et ramène comme “otage” la très jeune princesse Bannu Pan Deï. Fasciné par sa beauté, le général en tombe amoureux et, avec l’assentiment du Roi, l’épouse en 1826 selon les rites en vigueurs dans le royaume. De cette idylle naîtront cinq enfants dont la dernière voit le jour à Calcutta quelques jours avant leur embarquement de retour vers la France.

Lien historique

Après une conférence donnée en juillet, salle de la renaissance, une exposition sur l’année de l’Inde à Saint-Tropez se déroulera à la salle Jean Despas du 20 juillet au 15 août (lire encadré). Au travers de ces événements promotionnels, sportifs et culturels, ce partenariat fournit une plateforme d’échanges entre la France et l’Inde et rend hommage plus particulièrement au lien historique qui relie l’Inde et Saint-Tropez grâce au général Allard.

La Générale

Soucieux de donner une éducation française à sa lignée, de l’élever dans la religion catholique mais aussi pour que son épouse ne soit pas obligée de se livrer au rite du sâti si par malheur il lui arrivait de mourir au Pendjab (une tradition religieuse qui obligeait les veuves des hautes castes à s’immoler sur le bûcher funéraire de leur mari pour le suivre dans la mort et renaître avec lui), le général décide de ramener sa famille en France. Après avoir fait bâtir un hôtel particulier au cœur du village de Saint-Tropez, il fait officialiser son mariage et légitimer ses enfants selon les lois françaises avant de retourner au Pendjab en 1836. Nommé Agent de France à Lahore par le roi Louis-Philippe Ier, le général Allard repart pour Calcutta. Trois ans plus tard, il meurt à Peshawar et sera enterré à Lahore en janvier 1839. La princesse Pan Deï, auprès de ses servantes Kashmiri et de ses enfants, restera jusqu’à sa mort en 1884 dans la belle demeure tropézienne. Sur sa tombe dressée vers la mer au petit cimetière marin, est gravée en lettres d’or cette simple épitaphe : “La Générale”.

Le maire de Saint-Tropez, Jean-Pierre Tuveri, a reçu à l’automne 2010 la ministre du tourisme de l’Inde, Selja Kumari Mayor Jean-Pierre Tuveri welcomed India’s Minister of Tourism, Selja Kumari in autumn 2010

Une tradition empruntée à l’Angleterre

Comme nous savons bien que c’est à Saint-Tropez que Dieu créa la femme, il est bon aussi de rappeler que le général Jean-François Allard aurait sa part légendaire dans la relance du polo. On prétend, en effet, que cet illustre voyageur à la barbe imposante ramena balles, maillets, selles, guêtres et bandes dans ses malles en cuir après plus de quinze années passées en Inde où le polo était traditionnellement pratiqué par les unités de cavalerie Moghol et que les Anglais ramenèrent chez eux où ce jeu se pratique toujours à l’image du prince Charles et de sa sœur… Quoi de plus naturel qu’un siècle plus tard, le polo vienne s’installer durablement à Saint-Tropez !

Une équipe indienne est attendue cet été à la Saint-Tropez Polo Cup An Indian team is expected this summer to take part in the Saint-Tropez Polo Cup

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ÉVÉNEMENT Event Jeudi 19 juillet

- Sur invitation uniquement À 18h, ouverture de l’année de l’Inde à Saint-Tropez, au cinéma La Renaissance, par Jean-Pierre Tuveri, maire de Saint-Tropez, son Excellence S.E. M. Rakesh Sood, ambassadeur de l’Inde en France. Conférence “ De Saint-Tropez à Lahore, le destin exceptionnel d’un Tropézien “, par Henri Prevost-Allard, écrivain, descendant du général Allard. Conférence sur l’histoire du cinéma indien, par son Excellence S.E. M. Rakesh Sood, ambassadeur de l’Inde en France. Suivie de la projection d’un film indien.

Vendredi 20 juillet - Expositions jusqu’au 15 août

A 18h, inauguration (sur invitation) de deux expositions (du 21 juillet au 15 août de 10h à 20h, entrée libre), salle Jean-Despas : A l’étage, exposition de photographies “ Elles changent l’Inde “, en partenariat avec BNP Paribas. Au rez-de-chaussée, exposition “ Les Français au service du Maharadja Ranjit Singh “, proposée par Jean-Marie Laffont. A 21h30, soirée de gala à la citadelle sur invitation uniquement Ouverture par Jean-Pierre Tuveri, maire de Saint-Tropez, et son Excellence S.E. M. Rakesh Sood, ambassadeur de l’Inde en France. Conférence : “ Un Tropézien célèbre au Pendjab : le général Allard “, par Henry-Jean Servat. Spectacle de gala : “ Bollywood legend “, musique et danses indiennes.

« Women changing India », une des photographies de l’exposition proposée par la BNP Paribas

Du 17 au 21 octobre

France India Business Cup de polo et golf, au haras et au polo-club de Gassin, les 17 et 18 octobre. Pro-Am de Saint-Tropez Pan Deï Trophy, au golf de Gassin, du 19 au 21 octobre. Les deux événements sont organisés dans le cadre des Drives de Saint-Tropez, par Philippe Soleillant Organisation (PSO).

Du 25 octobre au 9 novembre

Exposition “ Marionnettes et théâtres d’ombres d’Asie “ à la salle Jean-Despas Le 29 octobre à 15h (entrée libre dans la limite des places disponible), spectacle jeune public - “ Contes de l’Inde ” de Catherine Zarcate à la salle Jean-Despas.

Spectacle de gala : « Bollywood legend »

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The General

he year of celebration was sealed during a visit to the town by India’s Minister of Tourism, Selja Kumari. Starting in May it is an opportunity to promote Indian products through various sports, arts and gastronomy events, as well as fashion and dance shows, and of course the cinema - Bollywood is in fact the world’s leader when it comes to film production.

However, the General was keen to give his children a French education and to bring them up as Catholics. He was also afraid that his wife would be forced to commit the sati ritual should he die in the Punjab (a religious tradition that forces high caste widows to throw themselves onto the funeral pyre of their husband to follow him in death and to be reborn with him). He therefore decided to bring his family to France. Having built a house in the centre of Saint-Tropez, he made his marriage official and his children legitimate under French law before returning to the Punjab in 1836. Appointed Agent of France in Lahore by King LouisPhilippe Ist, General Allard left again for Calcutta. Three years later, he died in Peshawar and was buried in Lahore in January 1839. Princess Pan Dei, along with her Kashmiri servants and the children remained in the beautiful house in Saint-Tropez until her death in 1884. On her tomb, which faces the sea in a small cemetery for seamen, is engraved in gold letters the simple epitaph “La Générale”.

Historic link

After a conference in July in the Salle de la Renaissance, an exhibition on the Year of India in Saint-Tropez runs from 20 July to 15 August (see panel) in the Salle Jean Despas. Through this programme of promotional, sporting and cultural events, the partnership offers a platform for exchanges between France and India, and pays homage to the historic link between India and Saint-Tropez – and it’s all thanks to General Allard!

A fascinating beauty

Born in Saint-Tropez, Jean-François Allard was a soldier in Napoleon’s Grand Army and aide de camp for Marshal Brune, who was assassinated in Avignon after escaping the massacres committed by ultra-royalists in that town in August 1815. Allard went to India in 1822 and offered his services to Maharadja Ranjit Singh to modernise his army along European lines to better resist pressure from the English. It was when on a mission to enforce the suzerainty of the Maharadja on the Raja of Chamba that he seized a stronghold held by the latter and took the young Princess Banou Pan Dei “hostage”. Fascinated by her beauty, the general fell in love and with the King’s consent married her in 1826. Out of this union they had five children, the last one being born in Calcutta a few days before they boarded a ship to return to France.

A tradition brought back to England

We all know that it was in Saint-Tropez that God created woman, but it is also worth recalling that General Jean-François Allard played his part in the legendary revival of polo. In fact it is claimed that this illustrious traveller with the imposing beard brought back balls, mallets, saddles, belts and gaiters in his leather trunks after 15 years spent in India, where polo was played by Mughal cavalry units. It was the same sport the English brought back to the UK as it is played by Princes William and Harry today. What could be more natural than to hear that a century later polo would come to Saint-Tropez!

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CinÉma Cinema

Cinéma des Antipodes

Rencontres internationales Rendez-vous à Saint-Tropez avec le 7e art australien et néo-zélandais 14e édition du 8 au 14 octobre 2012

Fidèle à ce cinéma des Antipodes qu’il chérit, Bernard Borie revient à Saint-Tropez avec, cette année encore, plein de surprises de ce continent “du dessous” ! Allant puiser ses pépites à Cannes où près de 5000 spectateurs ont assisté lors de la dernière édition du festival dans le cadre de Cannes Cinéphiles aux 27 projections “Cinéma des Antipodes”, son président-sélectionneurorganisateur nous concocte une surprenante 14e édition.

C

’est bien sûr l’événement le plus aléatoire des manifestations tropéziennes, non pas à propos des dates qui sont déjà bien arrêtées mais au sujet des films qui seront projetés et des artistes qui viendront les accompagner, tributaires qu’ils sont des sorties nationales des uns ou des tournages et des engagements des autres.

The Eye of the Storm de Fred Schepisi avec Geoffrey Rush, Charlotte Rampling, Judy Davis

Au cœur de la musique Aborigène

© DR

Make a date in Saint-Tropez with the Australian and New Zealand film world Ever loyal to the Antipodes film industry which he loves, Bernard Borie returns to Saint-Tropez with yet another festival full of surprises from “Down Under”. Having been at the Cannes Film Festival in May where some 5,000 movie fans attended the 27 screenings, the president-selector-organiser of the Cinéma des Antipodes festival has put together a superb programme for the 14th edition.

The Triangle Wars”

D’abord les choses sûres : trois longs métrages sont déjà prêts, The Orator, le premier film en langue Samoa de Tusi Tamasese, The Eye of the Storm, le nouveau film de Fred Schepisi, avec Geoffrey Rush, Charlotte Rampling, Judy Davis, un très beau film néo-zélandais sélectionné au festival de Venise 2011, et Red Dog, comédie australienne de Kriv Stenders qui fût le plus gros succès australien de l’année dernière en Australie (dans le top dix des plus gros succès australiens de tous les temps en Australie). Il y aura aussi le magnifique documentaire Murundak, songs of freedom grand prix du FIFO 2012 qui nous emmènera au cœur de la musique Aborigène.

Quant au film de la sélection officielle The Sapphire, sa projection à Saint-Tropez dépendra de la date de sortie prévue en France. Du coté documentaire, sera présenté le superbe The Triangle Wars qui montre la lutte des habitants de la petite ville de Saint-Kilda contre un projet immobilier, une lutte dont le leader est... un Français qui finira par se présenter aux élections municipales de Saint-Kilda sans parler de Murundak qui nous emmène à la découverte de la musique rock and folk Aborigène.

Avant-première

Sous réserve

Coté court-métrage, Bernard Borie espère pouvoir présenter aussi les courts néozélandais et australiens qui étaient dans la compétition officielle. Pour le jury, la file d’attente est aussi longue qu’un précasting. Seul nom avancé, celui de Geoffrey Rush qui s’est déclaré partant sur le principe mais qui donnera une confirmation tardive dépendante de sa disponibilité en octobre. Aussi, l’événement sera sans aucun doute la projection, en avant-première, du nouveau film de Sam ‘Avatar’ Worthington The Drift.

Nous retrouverons de nouveau Gilles Dagneau à travers un beau documentaire sur la venue de l’armée américaine en Nouvelle Calédonie lors de la seconde Guerre mondiale, un documentaire sur le cinéma australien, la compétition de courts métrages des Antipodes pour le Prix Nicolas Baudin (lire encadré) auxquels peuvent être ajoutés le nouveau film de Rolf de Heer, The King is Dead et, encore sous réserve, le nouveau film de John Duigan Careless Love.

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© DR

Pourquoi un prix “Nicolas Baudin” ?

Murundak, songs of freedom de Natasha Gadd et Rhys Graham

Créé dans le cadre de la commémoration du bicentenaire de la découverte des Terres Australes menée par le Commandant Nicolas Baudin, le Prix Nicolas Baudin est destiné à récompenser un court métrage australien ou néo-zélandais. Ce prix est doté d’une somme de 500 €. Né en 1754 à Saint-Martin-en-Ré, fils de marchand, Nicolas Baudin servit successivement sur des navires de commerce puis de la Marine royale avant de retourner à la marine marchande. Après la Révolution française, il affrète une expédition tropicale d’histoire naturelle. Il rapporte au muséum une énorme collection de végétaux, d’insectes et d’oiseaux dont il fera sa carte de visite pour l’expédition australe qu’il propose dès 1798 au botaniste Jussieu et au consul Bonaparte. L’expédition est l’un des plus grands voyages scientifiques de tous les temps. Elle rapporta en France des dizaines de milliers de spécimens de plantes inconnues, 2500 échantillons de minéraux, 12 cartons de notes, observations et carnets de voyages, 1500 esquisses et peintures... Mais elle coûta la vie à de nombreux explorateurs, dont celle de Nicolas Baudin en 1803. Longtemps méconnu, le nom de Baudin sort enfin de l’obscurité deux siècles plus tard. Il est aujourd’hui très connu en Australie.

Red Dog de Kriv Stenders avec Rachael Taylor, Josh Lucas et Red dog

The Nicolas Baudin prize was created for the bicentenary commemoration of the “Terres Australes” expedition led by Captain Nicolas Baudin and rewards the best short Australian or New Zealand film. The prize is 500 euros. Son of a merchant born in 1754 on Saint-Martin-en-Ré, Nicolas Baudin served on merchant ships then in the French Navy before returning to the merchant navy. After the French Revolution he was part of a tropical natural history expedition and brought back a huge collection of plants, insects and birds which became his business card for the southern ocean expedition he proposed in 1798 to the botanist Jussieu and Consul Bonaparte. The expedition proved to be one of the great scientific voyages of all time. On their return to France they brought back thousands of unknown plant specimens, 2,500 mineral samples, 12 boxes of notes, observations and travel diaries, and 1,500 sketches and paintings. But it would lead to the deaths of many of the explorers including that of Nicolas Baudin in 1803. For a long time forgotten, the name Baudin finally emerged from obscurity two centuries later and he is now very well known in Australia.

films of all time in Australia). There will also be the magnificent documentary Murundak, songs of freedom, Grand Prix winner at Tahiti’s FIFO 2012 festival, which takes us into the heart of Aboriginal music.

Still to be confirmed

We are set to rediscover Gilles Dagneau through a beautiful documentary on the arrival of the American army in New Caledonia during the Second World War; a documentary on Australian cinema; the Antipodes short film competition for the Nicolas Baudin prize (see box) to which may be added Rolf de Heer’s new film, The King is Dead and still to be confirmed the new John Duigan film Careless Love.

The Triangle Wars

his is of course the most unpredictable of Saint-Tropez’ events and not because of the dates which are already set in stone. The surprises lie in the topics explored by the films to be screened and which artists will accompany them, depending on their movie release dates, film shoots or other engagements.

T

As for the official film selection, we have The Sapphire although its screening will depend on its release date in France. In the documentary category the superb The Triangle Wars charts the battle by residents in the small town of St Kilda against a controversial building scheme, a fight led by a Frenchman who ends up standing for the local elections, and of course the aforementioned, Murundak which takes us on a journey into Aboriginal rock and folk music.

At the heart of Aboriginal music

Preview

In the short film section, Bernard Borie hopes to present Kiwi and Ozzie short films which were in the official competition. Finally, a word on the jury where the list of possible candidates is as long as one for an audition, with only one name cited so far, that of Geoffrey Rush who is said to be keen but will confirm nearer the time depending on his availability. The big event will almost certainly be the preview screening of a new film by Sam Avatar Worthington called The Drift.

First, news about what is definitely on - three feature-length movies are ready, namely The Orator, the first film in the Samoan language by Tusi Tamasese, The Eye of the Storm, a new movie by Fred Schepisi with Geoffrey Rush, Charlotte Rampling and Judy Davis (a stunning New Zealand film selected at the Venice 2011 festival), and Red Dog, an Australian comedy by Kriv Stenders which was the highest grossing film in Australia last year (in the top ten of the most successful Australian

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CinÉma Cinema

Cinéma & Economie Les 20 ans de la Commission du Film du Var Historiquement, elle fut la première en France. La première commission départementale à proposer à des professionnels de l’industrie cinématographique internationale de préférer le département du Var, ses décors naturels, sa lumière exceptionnelle, ses villages perchés, un littoral à couper le souffle et ses mille autres fantaisies, pour venir y tourner longs métrages, publicités et autres réclames… La Commission du film du Var vient de fêter ses 20 ans. Happy birthday et longue vie !

L

es stars internationales viennent à Saint-Tropez se ressourcer, d’autres viennent aussi y travailler. Ainsi, depuis 1991, pour ne compter que ces vingt dernières années, pas moins de 60 longs métrages ont été tournés dans le Var, tout ou partie. Et pas des moindres et pas uniquement des productions françaises… Emma Thompson et Pierce Brosnan étaient à Saint-Tropez en juin, Monica Belluci pour Danièle Thompson aussi.

Plus de 222 demandes

Tous genres confondus, plus de 80 % des productions nationales s’appuient sur les commissions du film pour organiser leur tournage et 25 % d’entre elles utilisent la base de données de décors, selon Film France. Pour notre département en 2011, plus de 222 demandes ont été traitées, demandes de productions de films et séries TV, films et photos publicitaires, clips, catalogues photos, documentaires ou courts métrages.

des productions, développer l’emploi (recrutement d’artistes, figurants et de techniciens locaux) par l’intermédiaire de la base de données, développer la notoriété du Var et indirectement le tourisme, tels sont les objectifs de travail de la Commission. Une tâche quotidienne…

Emploi et formation

Cette année, la Commission a plusieurs chantiers : développer sa base TAF (techniciens, artistes, figurants), 235 inscriptions en 2010; pérenniser ses liens avec les partenaires institutionnels; alimenter la photothèque (plus de 60 000 photos à ce jour) avec mise en ligne de sites publics, privés, institutionnels et militaires; promouvoir le Var et de ses territoires sur les marchés professionnels et tous supports (sites web, presse, manifestations, rencontres professionnelles…) et sur de nouveaux marchés tels que le “salon des tournages” à Paris; développer enfin l’actualité en faveur de l’emploi et la formation.

Silence, moteur, ça tourne !

Promotion, marketing et accueil

Pour la seule année 2010, les investissements dans la production française ont atteint plus de 1,1 milliard d’euros. Cela confirme et conforte, s’il le fallait, l’engagement des collectivités (Conseil général du Var, Chambre de commerce et d’industrie du Var, Région ProvenceAlpes-Côte d’Azur) de soutenir les actions de promotion, de marketing et d’accueil menées par la Commission varoise depuis plus de 20 ans.

Une tâche quotidienne…

Rechercher et accueillir les tournages de film pour développer l’économie locale en faisant profiter le Var de l’impact économique

Et puisque le cinéma est aussi une industrie, comptons ! Avec plus de 222 demandes de productions traitées, 7 longs métrages tournés dans le Var, 4 TV films (Film unitaire, TV film et série TV) et les nombreux films publicitaires, photos, catalogues, documentaires, les retombées économiques directes se sont élevées, en 2011, à plus de 8 millions d’euros pour l’économie varoise. Autrement dit, 1 € investi par le Conseil régional sous forme de soutien, a généré entre 2 et 13 € de dépenses locales : 1,5 € pour un court métrage, de 2 à 4 € pour un long métrage de budget inférieur à 4 M€, 3 € pour une web fiction et de 8 à 13 € pour une fiction TV). Silence, moteur, ça tourne !

Historically, the Var Film Commission was the first in France, the first truly departmental commission to promote its region to movie producers from all over the world. We are of course talking about the Var department with its fabulous scenery, exceptional light, perched villages, breathtaking coastline and a thousand other assets that have attracted film industry professionals to shoot feature films, adverts and other publicity vehicles. And last year the Var Film Commission celebrated its 20th anniversary, so - Happy Birthday and a long life! International stars come to Saint-Tropez to recharge their batteries, but others also come to work. In the 20 years since 1991 no less than 60 feature films have been shot in the Var, either the whole or part of the movie. And not all of those were French - Emma Thompson and Pierce Brosnan were in Saint-Tropez in June, as was Monica Belluci for director Danièle Thompson.

Over 222 requests

Covering all genres, over 80% of national productions rely on film commissions to organise the shoots and, according to Film France, 25% of them use the scenery database. For our department in 2011, more than 222 requests were received and dealt with from films, TV series, advert shoots, videos, photo catalogues, documentaries and short films.

Promotion, marketing and hospitality

In 2010 alone, investment in French productions exceeded 1.1 billion euro. It confirms and reinforces the need for collective involvement (Conseil Général du Var, Var Chamber of Commerce and Industry, Provence-Alpes-Côte d’Azur region) to support the promotional, marketing and hospitality activities undertaken by the commission for over 20 years now.

A full time job

Finding and hosting film shoots to boost the local economy by ensuring it benefits from these productions, creating employment (recruiting artists, extras and local technicians) via its TAF database, and developing the Var’s reputation and indirectly tourism, are just some of the commission’s objectives. It’s a full time job!

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Expositions Exhibitions

Musée de l’Annonciade Progamme 2012

© Jean-Louis Chaix / Ville de Saint-Tropez

Du rêve oriental de Dufresne à la sculpture des peintres comme Daumier, Giacometti, Renoir, Degas… Saint-Tropez fait la part belle aux grands artistes contemporains From Dufresne’s oriental dream to sculptures by painters like Daumier, Giacometti, Renoir and Degas Saint-Tropez celebrates great modern artists

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Expositions Exhibitions

Un rêve oriental

Charles Dufresne à l’Annonciade Le musée de Saint-Tropez vient de présenter une partie de l’œuvre d’un artiste original, autodidacte de la peinture, Charles Dufresne. Après avoir exposé des pastels en 1905 au salon de la Société des Artistes Indépendants et fréquenté le Café des Deux Magots, le Prix de l’Afrique du Nord - bourse du gouvernement général de l’Algérie lui permet en 1910 de séjourner durant deux années à Alger, Villa Abd el Tif. Un séjour qui a une importance considérable sur son évolution.

Magique fantaisie “L’Algérie n’est pas pour lui ce que Tahiti est pour Gauguin, observe Raymond Cogniat, une réserve de motifs. L’Algérie joue pour lui le rôle de catalyseur, libère en lui ce besoin d’exotisme non documentaire et de lyrisme”. Devenu sociétaire de la Société nationale des Beaux-arts, avec laquelle il expose régulièrement, Dufresne commence à peindre à l’huile et réalise aquarelles et gouaches.

Charles Dufresne, un “peintre carrefour”

Dufresne se met à peindre des scènes de chasse orientale, des jungles peuplées de fauves, des paysages exotiques, autant de thèmes qui apparaissent dans sa production dès avant la Première Guerre mondiale. “Charles Dufresne est un peintre carrefour, remarque René Huygue, qu’il faut situer entre l’achèvement de la recherche plastique cubiste et la naissance d’une “peinture de matière”. Du fauve, il y a le romantisme d’imagination doublé de celui de l’exécution et, depuis son voyage en Algérie en 1910, il sait faire passer dans l’ombre des forêts du Douanier Rousseau, les chasses sanglantes de Delacroix que son esprit amusé transforme volontiers en de piaffantes cavalcades (…)”.

“Sans être un orientaliste, dit encore François Fosca, Dufresne peint volontiers les sites algériens et les scènes de la vie nord-africaine. Il crée une Afrique imaginaire, naïve et conforme à l’idée que s’en font les enfants et les poètes. Ses fauves qui errent dans la brousse, ses Ouled-Naïls aux allures équivoques, ses chefs arabes, raides, drapés de burnous rouges et montant des chevaux en carton ont parfois l’air de jouets. Grâce à sa magique fantaisie, il suggère les objets qu’il évoque en les dotant d’une vie singulièrement pittoresque”.

Le dernier baroque

“Son art comporte une part légère d’humour, d’ironie, écrira Jean Cassou en 1960 dans Panorama des arts plastiques contemporains. Peintre mural, tapissier, décorateur, son oeuvre, contrastant avec les inquiétudes contemporaines, a quelque chose d’anachronique.” En 1923, Charles Dufresne expose au salon des Tuileries. En 1930, il reçoit le 3e prix de la Fondation Carnegie. Charles Dufresne que l’on oppose à un Derain classique, apparaît comme le dernier baroque. Il meurt dans le Var à La Seyne s/ Mer en 1938. La même année, un hommage lui est rendu à la Biennale de Venise.

Saint-Tropez’ museum recently hosted an exhibition of works by the highly original, self-taught artist Charles Dufresne. In 1905, he had an exhibition of his pastels at the Society of Independent Artists and regularly went to the Café des Deux Magots. In 1910, he won a two-year scholarship to attend the Villa Abd el Tif in Algiers, which was to have a significant impact on his development as an artist. “Algeria for him was not what Tahiti was for Gauguin, a reservoir of motifs,” observes Raymond Cogniat. “Rather Algeria was a catalyst, releasing in him this need for non-documentary exoticism and lyricism.” He became a member of the National Society of Fine Arts where he exhibited regularly, and started to paint in oils and to produce watercolours and gouaches.

Charles Dufresne: a “painter at the crossroads”

It was from this moment on that Dufresne began painting oriental hunting scenes, jungles inhabited by wild animals and exotic landscapes, all themes which appear in his work before the Great War. “Charles Dufresne is a painter at the crossroads,” remarks René Huygue, “between the end of the cubist visual arts search and birth of “painting with materials”. With wild animals, there is the romanticism of the imagination combined with its execution, and since his trip to Algeria in 1910 he knows how to create the shadows of the forests of the Douanier Rousseau [Henri Rousseau] and Delacroix’s bloody hunts that his witty mind readily transforms into stampedes champing at the bit (…).”

Fantastical magical world

“Although not from the east,” says François Fosca, “Dufresne paints Algerian scenes of North African life with ease. He has created an imaginary Africa, naive and conforming to an idea that children and poets have. The wild animals roaming in the bush, his ambivalently seductive Ouled-Naïls [Algerian dancers], his Arab chiefs, stiff-backed, wearing hooded red cloaks and mounted on cardboard horses, sometimes look like toys. But the appeal of these paintings lies in their air of mystery. In this fantastical, magical world he hints at objects which he evokes by giving them a peculiar picturesque life of their own.”

The last Baroque

“There’s an element of wit and irony in his work,” wrote Jean Cassou in Panorama des arts plastiques contemporains in 1960. “Indeed, with this painter of frescos, tapestry maker and decorator, there is something rather anachronistic about his work.” In 1923, he exhibited in the Tuileries and in 1930 won the Carnegie Foundation’s third prize. Charles Dufresne whose works one often compares with a classic Derain, seems like the last Baroque. He died in La Seyne-sur-Mer in the Var in 1938. That year there was a tribute to him at the Venice Biennale.

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Expositions Exhibitions

© Musées de Pontoise / Jean-Michel Roosvoal

Jean Arp. Concrétion humaine, 1935. Plâtre 73 x 49.5 x 45 cm. Musée Tavet, Pontoise

De Daumier à Giacometti, la sculpture des peintres, 1850-1950 Musée de l’Annonciade

Ils peignaient. Ils sculptaient aussi. Nombreux sont les peintres qui ont consacré, à un moment donné de leur vie, leur réflexion dans ce domaine qui leur était apparemment inconnu. L’aventure de la sculpture du XXe siècle, c’est l’invitation estivale du musée de l’Annonciade, 100 ans de confrontation de l’artiste à la matière…

Roger de La Fesnaye Femme enlevant sa chemise, s.d. Bronze - Hauteur 78 cm Galerie Maeght, Paris

© Daniel Le Nevè, Ville de Troyes

© Galerie Maeght, Paris

They painted but they also sculpted. There are numerous painters who at some time in their lives experimented with a medium that was apparently not so familiar to them. This summer’s invitation from the Annonciade Museum is to learn more about this 20th century sculpture venture, presenting 100 years of artists experimenting with this medium.

Du 7 juillet au 8 octobre L’Annonciade, musée de Saint-Tropez Place Grammont + 33 (0) 4 94 17 84 10 Ouvert tous les jours, 10 - 12 h et 14 - 18 h Prix d’entrée : plein tarif 5 € / tarif réduit 3 €

Auguste Chabaud. Homme assis se cachant le visage, 1911-1912. Pierre 22 x 14 x 12 cm. Musée d’art moderne, Collections nationales Pierre et Denise Lévy, Troyes

Saint-Tropez

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Expositions Exhibitions

© Fondation Gianadda, / H. Preisig, Sion

Honoré Daumier Le bourgeois en promenade, vers 1846 Bronze 17.2 x 6 x 8 cm Fondation Pierre Gianadda, Martigny, Suisse

Edgar Degas, Danseuse agrafant l’épaulette de son corsage, 1914 Collection Fondation Giannadda, Martigny, Suisse

Synthèse des deux mondes

Si Honoré Daumier figure le premier sur la liste dans cette exposition, c’est pour indiquer combien la sculpture moderne, celle née d’une autre interprétation, lui doit pour sa liberté et son pouvoir de suggestion. C’est à partir de la “révolution” de l’Impressionnisme, saisissant l’instantané, que certains peintres se sont en effet intéressés à la sculpture.

Problèmes picturaux

Degas, Renoir, Gauguin, Bonnard, Matisse, Picasso, Giacometti et bien d’autres, les plus connus sont là ! Degas tente de capter un geste en mouvement, Renoir, à la fin de sa vie, se tourne vers la sculpture tant sa peinture devenait “plastique”. Gauguin en bouleverse les règles en réintroduisant la taille directe et s’écarte du langage qui était le nôtre pour révéler la beauté oubliée. Bonnard et Vallotton excelleront dans des nus modelés dans la terre et figés dans le bronze. Parmi les Fauves, Matisse, surtout, a “fait de la sculpture comme un peintre”. Lui a interrogé la sculpture pour y trouver solution à des problèmes picturaux.

If Honoré Daumier is top of the list in this exhibition it is to illustrate how much modern sculpture owes its freedom and power of suggestion to him. It was this striking snapshot of an Impressionist “revolution” that caused other painters to become interested in sculpture.

Pictorial problems

Degas, Renoir, Gauguin, Bonnard, Matisse, Picasso, Giacometti and many others, all the famous names are there: Degas trying to capture a gesture, Renoir at the end of his life turning to sculpture as his art became “visual”, or Gauguin throwing out the rule book by reintroducing life size models and distancing himself from language that was ours to reveal a forgotten beauty. Bonnard and Vallotton excelled with their nude models in clay and cast in bronze. Among the Fauvists, Matisse in particular “made sculptures like a painter”. He used sculpture to try and find a solution to pictorial problems.

A synthesis of both worlds

In contrast, Kirchner leaves the painter behind and his wooden sculptures are a return to primitivism. For Derain and Chabaud

Kirchner, à l’inverse, met à nu la peinture, ses bois sculptés sont un retour au primitif. Pour Derain ou Chabaud, la sculpture est de forme géométrique dans un espace resserré. Picasso, quant à lui, se servira sans cesse de la sculpture pour vivifier sa peinture. Braque aura une approche très différente, son œuvre frontale est presque en contradiction avec sa peinture. Giacometti est-il peintre ou sculpteur ? Pour les organisateurs de cette exposition qui balaye un siècle, elle est “synthèse des deux mondes”. Arp ouvre un univers autre, onirique, poétique, sensuel.

Se mettre en difficulté, se frotter à l’inconnu

Ainsi, des artistes dont l’histoire retient le rôle éminent et primordial se sont aventurés dans un monde différent. Ils ont voulu signaler que le peintre pouvait lui aussi tenter une autre analyse et laisser trace d’une autre vie, la cerner, la mettre en volume dans l’espace. Ils ont plus sûrement compris qu’ils devaient, s’ils voulaient rester attentifs à la création, se mettre en difficulté, dans un équilibre plus instable que celui établi dans un langage qu’ils connaissaient trop bien, pour essayer de remédier à des coutumes et ainsi se frotter à l’inconnu.

sculpture was a geometric form in a compressed space. As for Picasso he constantly used sculpture to invigorate his paintings, while Braque would have a very different approach, his frontal work being almost a total contradiction to his painting. As for Giacometti, was he a painter or sculptor? For the organisers of this exhibition which scans a century “it was a synthesis of both worlds” - art opening up into another universe, dreamlike, poetic and sensual.

Challenging themselves by taking on the unknown And so artists who are remembered for their eminent and major role in one medium ventured into another. They wanted to show that painters were capable of another analysis and able to leave their mark on a different field of art. Certainly they understood that for the good of their creative processes they had to challenge themselves in a less stable environment than the language they knew only too well - to correct ingrained customs by taking on the unknown.

Saint-Tropez

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© Fondation Gianadda, / H. Preisig, Sion

7 July to 8 October Annonciade Museum of Saint-Tropez


© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

SNSM France’s lifeboat organisation

A la SNSM

© Pascale Delplanque

Les “Sauveteurs en mer” toujours sur le pont !

En septembre 2011 l’amiral Habert a décoré l’amiral Méheut de la croix de commandeur dans l’ordre national du mérite. « J’ai été au service de la France dans ma carrière et au service des Français avec la SNSM » a conclu l’amiral Méheut qui voyait, avec cette distinction « tous les sauveteurs de France honorés avec (moi) ».

Ils sont près de 5000 bénévoles en France et secourent, peu ou prou, chaque année près du double de personnes en mer. Plus de 200 stations jalonnent les côtes françaises, équipées de canot tout temps, insubmersibles et autoredressables ou de vedettes de première, 2e ou 3e classes. Leur motivation ? Sauver les vies humaines en danger en mer et sur les côtes. La SNSM ? Un “monument d’altruisme” !

Deux événements dramatiques en mer frappèrent l’opinion publique au 19e siècle en France, ce sont les naufrages de l’Amphitrite le 31 août 1825, au large de Boulogne-sur-Mer et celui de la Sémillante le 15 février 1855, sur un îlot de l’archipel des Lavezzi. Ces deux naufrages et son lot impressionnant de naufragés contribuèrent à la création de la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés, le 12 février 1865, ancêtre de l’actuelle SNSM. Des stations se créent très vite en Bretagne, à Audierne et Saint-Malo, à Groix, Roscoff et Ouessant en 1866 puis au Conquet et sur l’île de Sein en 1867. A cette époque, il n’existait le long des côtes françaises que sept canots de sauvetage (sept !), tous à l’aviron.

premier jour, sa vocation est de secourir bénévolement et gratuitement les vies humaines en danger en mer et sur les côtes. “Bénévolement” ? Oh, oui ! Alors que le terme “société nationale” laisse à penser que la SNSM est une entreprise avec des salariés, ce qu’elle n’est pas, ses dirigeants ont décidé depuis peu de lui donner une autre appellation. Elle s’appelle désormais “les Sauveteurs en mer”, ce qui correspond davantage à sa réalité quotidienne.

Au moindre “double coup de sirène”

A Saint-Tropez, le Bailli de Suffren I, le premier canot de sauvetage de la station, a été mis à l’eau le 24 juillet 1952. Jusqu’en 1989, il effectua 700 sorties, secourut 2000 personnes. 185 furent sauvées d’un péril certain. Remplacé par une unité plus puissante en 1989, le Bailli de Suffren I trône fièrement hors de l’eau à l’entrée de la commune, en hommage à la cité marine et à tous ces bénévoles disponibles 24 h/24 au moindre “double coup de sirène”…

“Les Sauveteurs en mer”

Plusieurs sociétés de sauvetage furent ensuite créées, aux buts similaires, qui aboutiront en 1967 à la fusion des deux principales et à la naissance de la SNSM. La société nationale de sauvetage en mer est une association loi 1901, reconnue d’utilité publique en 1970. Depuis le

“Sea rescuers” always on stand-by! It has around 5,000 volunteers who go to the aid of double that number of people at sea. Some 200 stations are dotted along the French coasts equipped 24 hours a day with all-weather unsinkable, self-righting boats or a V1, V2 or V3 launch. Their mission is to save the lives of those in danger at sea and along the coast. We are of course talking about the lifeboat association SNSM – a veritable “monument to altruism”. Two dramatic events had a major impact on the public in the 19th century in France: they were the sinking of the Amphitrite on 31 August 1825 off the coast of Boulogne-sur-Mer and that of the Sémillante on 15 February 1855 off one of the Lavezzi islands. These two shipwrecks and the terrible loss of life led to the Société Centrale de Sauvetage des Naufragés (central body for sea rescue and shipwrecks)

being set up on 12 February 1865, the forerunner of the current SNSM. Very rapidly, stations were set up in Brittany, Audierne and Saint-Malo, Île de Groix, Roscoff and Ouessant in 1866, then at Conquet and on the Île de Sein in 1867. At the time, there were only seven rescue vessels for the whole French coastline (seven!) and all were rowing boats.

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SNSM France’s lifeboat organisation

Manque de ressources

A la tête de la SNSM Saint-Tropez, son président, Georges Korhel. Lors de son élection, il s’était fixé de réunir les fonds nécessaires pour remplacer l’actuel canot de sauvetage, le Bailli de Suffren II ayant dépassé les 20 ans d’activité (en 2008, c’est le canot qui a le plus porté secours en mer de tout le littoral… national !). Las, le manque de ressources l’ont obligé depuis à repousser l’échéance (lire encadré).

Pour le Bailli de Suffren III La SNSM a besoin de votre soutien ! Malgré les subventions accordées par les municipalités du golfe, la station de Saint-Tropez ne peut toujours pas réunir le budget pour l’achat d’un canot neuf (1,1 M€). Son budget de fonctionnement (45000 € par an) est actuellement assuré pour moitié par des subventions publiques (Etat, Région, Département et collectivités locales), complété par des dons privés (membres de l’association, dons, partenariats). Le sauvetage des personnes est encore gratuit tandis que le remorquage est payant. L’amiral Meheut, récemment décoré de l’ordre national du Mérite, membre du comité de la SNSM Saint-Tropez et délégué du Var, a évoqué le sujet lors de la dernière assemblée générale. “Alors que nous comptions sur un délais de trois ans (pour le nouveau canot), c’est huit ans qu’il va falloir attendre.”

Deux mois d’immobilisation

Cette année encore, l’entretien du canot a été assuré avec une grande rigueur. Il a été entièrement repeint, la coque a été décapée, une nouvelle couche d’époxy a été appliquée avant la peinture sous marine. La génératrice du groupe électrogène a été démontée et remise en état, le poste gonio, indispensable pour la recherche de navire au large, a été remplacé, les évents de gas-oil entièrement refaits, etc. ce qui lui a valu deux mois d’immobilisation. L’hiver, il y a moins d’imprudents en mer !

Even with the subsidies granted by the municipalities in the gulf, the station at Saint-Tropez still does not have enough funds to buy a new lifeboat (€1.1M). At the moment, half of the operational costs which total €45,000 a year are covered by public subsidies (state, region, department and local authorities), topped up by private donations (association members, gifts and partnerships). Rescuing people at sea is still free although there is a fee for the towing service. Admiral Meheut, who recently received the Ordre national du Mérite and is a member of the SNSM Saint-Tropez committee and Var representative, brought the subject up at the last AGM. “We were counting on a three year delay (for the new lifeboat) but we are going to have to wait eight years.”

Un patron, un second et trois sous-patrons

L’équipe est actuellement composée de 28 équipiers pour armer le canot dont un quart de filles. Une sortie normale doit se faire à 8 équipiers. Pas de problème pour les mobiliser la nuit, le jour, c’est plus difficile, chacun travaille. A bord, un patron, un second et trois sous-patrons. Christian Fauret a été nommé au poste de mécanicien de bord. Deux équipiers ont eu leur sac de canotier : Mathieu Ganguet et de Philippe Ramon.

Opérations de secours en mer

Au cours de l’année passée, le Bailli de Suffren II a effectué 62 sorties de sauvetage, 12 sorties de service, 26 sorties d’exercice et 19 liées à des manifestations. En tout, 161 personnes ont été sauvées grâce à son intervention. Pendant les sorties d’exercice, le canot réalise des séries d’hélitreuillage avec les hélicoptères des Douanes pour entrainer les pilotes et les treuillistes. Avec la Marine nationale pour s’entrainer sur les opérations de secours en mer, de jour comme de nuit. Le Bailli de Suffren II a participé à diverses manifestations dans le Golfe dont les meetings aériens à Saint-Tropez et Sainte-Maxime.

Quel que soit l’état de la mer !

Enfin, pour apprécier le “confort” de nouveaux gilets de sauvetage, des exercices se sont déroulés régulièrement à la piscine municipale de Saint-Tropez avec tout l’équipage. A la fois ambulance, dépanneuse, camion pompier, navire anti-pollution et “bouée humaine” qui soulage dès qu’on le voit poindre, le Bailli de Suffren II est un canot “évolutif” qui doit s’adapter à toutes les circonstances. Quel que soit l’état de la mer, l’équipage (formé au secourisme, à la radio électrique -VHF-, à la lutte incendie, à la plongée, à l’assèchement lorsqu’il y a voie d’eau…) est appelé à rejoindre la station au moindre coup de sirène et appareiller dix à quinze minutes plus tard. “On sort quand tout le monde rentre !” sourit à juste titre Georges Korhel : le 15 août 2008, le Bailli de Suffren II était parti le matin pour une intervention. Il est revenu le soir après quinze opérations et 5 vies sauvées !

“Sea rescuers”

Several sea rescue organisations were then created, all with similar goals, and in 1967 the two main ones merged to form the SNSM (Société Nationale de Sauvetage en Mer). This national body is an association under the Loi 1901 law, and was recognised as a public utility in 1970. Since the beginning its vocation has been to rescue people in danger at sea and along the shores – voluntarily and without charge. Voluntarily? Yes – however because the term société nationale suggests the SNSM is a company (société) with employees, which it most certainly is not, those who run it decided to change the name to SNSM - Les Sauveteurs en Mer (sea rescuers) to better reflect the reality of its day-to-day operations.

Two siren blasts

In Saint-Tropez, the Bailli de Suffren I, the station’s first lifeboat, entered the water on 24 July 1952 and until she was replaced in 1989 was called out 700 times and rescued 2,000 people, 185 of whom were in real danger of perishing at sea. Having been replaced by a more powerful craft in 1989, the Bailli de Suffren I now sits proudly out of the water at the entrance to the municipality as a tribute to this maritime town and all the volunteers who are available 24h/24h to respond to the call of the two siren blasts.

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

SNSM France’s lifeboat organisation

Lack of resources

At the head of the Saint-Tropez SNSM is its president, Georges Korhel. When he was elected he set himself the task to raise the funds required to replace the current lifeboat, the Bailli de Suffren II having proved her worth for over 20 years (in 2008, she was the busiest lifeboat in all of France). Alas, a lack of resources has forced the deadline to be extended (see panel).

Two months of hard work

Again this year the lifeboat underwent some rigorous maintenance over the winter. The hull was completely stripped and a new epoxy coat applied before being repainted. The leading generator was dismantled and over-hauled, the goniometer set, so vital for search and rescue at sea, was replaced, the diesel vents completely renewed and so on, all of which took two months of hard work. There are less careless people at sea in winter!

Daytime can be a problem

The team manning the lifeboat currently comprises 28 volunteers, including four girls. A normal call-out requires a crew of eight which is not a problem at night but more difficult in the day as they all work. Aboard there’s a patron (skipper), a second (deputy) and three souspatrons. Christian Fauret is the appointed mechanic aboard and two new recruits have just earned their stripes to be full members of the team: Mathieu Ganguet and Philippe Ramon.

Sea rescues

Last year, the Bailli de Suffren II undertook 62 rescue missions, 12 service outings, 26 exercises and 19 excursions associated with events. In total, 161 people were saved thanks to the lifeboat’s intervention. During exercises, the lifeboat is involved in practising how to winch people out of the sea, working with the customs’ helicopters to train the pilots and winchers. They also work with the Navy to train its personnel on day and night-time sea rescue operations. In addition, the Bailli de Suffren II takes part in all kinds of events in the gulf including the air shows at Saint-Tropez and Sainte-Maxime.

Whatever the sea state!

Lastly, so the team can appreciate how “comfortable” the new life jackets are exercises are held regularly in Saint-Tropez’ municipal pool. As an ambulance, tow truck, fire truck, anti-pollution vessel and “human buoy”, which inspires a huge sense of relief the moment she appears, the Bailli de Suffren II is a “multi-tasker” that has to adapt to all circumstances. Whatever the sea state, the crew (trained in first aid, VHF, fire fighting, diving, bailing out water if there is a leak, etc) has ten to 15 minutes at the latest to get to the station when they hear the two siren blasts. “We go out when everyone else is coming in!” smiles Georges Korhel with reason: on the morning of 15 August 2008, the Bailli de Suffren II was called out for one mission. She returned that evening after 15 interventions and five lives saved!

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Rendez-vous Meeting

Le 15 août Les Ailes de Saint-Tropez Ils sont des milliers à venir chaque année se presser sur le port de Saint-Tropez, sur les flancs de la citadelle et sur les plages du golfe pour assister, au soleil, au grand meeting du 15 août et à ses spectaculaires exhibitions aériennes. Championne toutes catégories et fidèle à Saint-Tropez depuis des années, l’impériale Patrouille de France, patrouille acrobatique officielle de l’Armée de l’Air française, joue à nous faire plaisir (et peur !) dans le ciel tropézien. Etonnée, éblouie, ravie… les adjectifs manquent pour décrire la foule admirative devant les acrobaties aériennes, véritables prouesses de la Patrouille de France dont les Alpha Jet glissent dans le ciel de Saint-Tropez et semblent se mouvoir et tournoyer avec tellement de facilité. Illusion trompeuse : c’est à plus de 600 km/h que les huit pilotes des Alpha Jet évoluent, parfois séparés, selon les figures, de seulement deux ou trois mètres.

Affiche de premier choix

L’an passé, la parade avait rassemblé des protagonistes de haut vol dans le cadre de la première année des Ailes de Saint-Tropez, fruit du partenariat de la Ville avec le groupe Latécoère, à l’origine de commémoration. L’affiche était de premier choix avec un programme à la hauteur des ambitions des deux partenaires.

Show époustouflant

La voltigeuse Catherine Maunoury (dix fois championne de France et double championne du monde, 1988 et 2000) ouvrait le bal et dévoilait tous ses talents à bord d’un Extra 3000 suivi par Julien “Axel” Folley et son Alphajet. Après le Sea Fury et ses épaisses fumées tourbillonnantes, l’hydravion blanc Catalina multipliait de lents allers-retours suivis par la prestation d’un DC 3 d’Air France au dessus de la baie. Enchaînait ensuite, magistrale, la Breitling Jet Team avec un show époustouflant multipliant loopings vertigineux et acrobaties des plus risquées. Catherine Maunoury et la Breitling Jet Team renouvelleront leur exploit cette année pour la deuxième édition des Ailes de Saint-Tropez.

Abnégation et totale confiance

C’était ensuite au tour de la mythique Patrouille de France à entrer dans l’arène aérienne, menée par son leader Cédric Tranchon (lire encadré). A plus de 600 km/h, les huit pilotes d’Alpha Jet enchaînaient vingt minutes haletantes, se croisant, s’entrecroisant, se faisant face, plongeant, montant à la verticale, colorant en bleu, blanc, rouge le ciel tropézien, multipliant les loopings à une vitesse hallucinante avec une synchronisation et une précision à la mesure de l’abnégation et de la confiance totale des pilotes entre eux.

flèche de fumigènes des deux solos. Il en est d’autres comme “Ariane” : le leader, le charognard et les solos forment une ligne verticale. De part et d’autre du deuxième solo (qui ferme la marche), les intérieurs et les extérieurs forment des lignes verticales à deux, le tout ressemble à une formation deux poutres, décalée vers l’arrière, rappelant la forme de la fusée Ariane 4. Mais aussi Croisillon, Balance, Super Balance, Dard ou Cygne il y en a plus de vingt !

Nom de vol : Athos

Les huit Athos sont dix. Le premier, le chef, est Athos 1, le leader, à son poste pour une période d’un an. Seul pilote indispensable dans la patrouille, ce “chef d’orchestre” ne peut être remplacé. C’est lui qui détermine les figures et les formations que la Patrouille effectuera. Viennent ensuite les “intérieurs”, respectivement Athos 2 et Athos 3. Ils sont en première année à la Patrouille et évoluent au plus près du leader lors des vols en formation. Athos 4 est le “charognard” (le futur Athos 1), celui qui prendra la place de leader, l’an prochain. Il tient son surnom de sa position : placé derrière le leader, il avale littéralement ses fumées ! Suivent les “extérieurs”.

Une confiance totale

Les “extérieurs”, ce sont Athos 5 et Athos 6, plus aguerris. Ces deux font partie des équipiers les plus éloignés du leader. La beauté et la grâce des évolutions de ces magiciens ne doivent cependant pas nous faire oublier la difficulté de l’exercice. La confiance entre les pilotes est totale. Athos 7 (leader solo) et Athos 8 (second solo) effectuent les séries de croisement. Le neuvième de ces huit pilotes est Athos 9, le remplaçant, capable de prendre au pied levé la place de n’importe quel équipier, exceptée celle du leader. Enfin, le dixième de ces huit Athos est le directeur des vols, Athos 0, chargé de la sécurité et de commenter la présentation depuis le sol. Et puis, tout autour, une escouade invisible mais indispensable de techniciens et de spécialistes de ces engins volants bien identifiés sans qui il n’y aurait pas une Patrouille de France.

Balance, Super Balance, Dard ou Cygne…

Le programme de la Patrouille est, par tradition, renouvelé chaque année. Chaque programme est unique en son genre. L’ordre des figures et l’utilisation des différentes formations sont déterminés par le leader de la Patrouille en début de saison. Le nom de ces figures est particulier. Sa figure emblématique est le cœur : balance en Y à six coupé d’une

La Patrouille de France Le 30 novembre dernier, il s’est passé une cérémonie d’un genre particulier : la patrouille de France a en effet effectué sa dernière démonstration de la saison en présence des familles et de nombreux invités. Chaque année, trois pilotes sont retenus pour remplacer le tiers sortant de l’effectif. C’était au tour du commandant Cédric Tranchon, et des capitaines Paco Wallaert et Ludovic Bourgeon à quitter la formation. Les pilotes de la Patrouille sont tous des officiers volontaires issus de différentes unités de combat de l’Armée de l’air. Leur sélection est essentiellement fondée sur le caractère et la sociabilité des candidats. Tous possèdent au minimum une expérience de 1500 heures de vol.

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Rendez-vous Meeting

They come in their thousands every year, crowding into the harbour and on the slopes around the citadel, and on the beaches in the gulf to enjoy the spectacular aerobatic displays on 15 August. Champions on every level and loyal to Saint-Tropez for many years, the imperial Patrouille de France is the French Air Force’s official aerobatic team who risk all for our pleasure (and fear!) in the skies above Saint-Tropez. Astonishing, dazzling, fantastic - adjectives fail to describe the crowd’s admiration for the aerial manoeuvres accomplished by the Patrouille de France in Alpha Jets that seem to glide and wheel about so effortlessly in the sky. It is of course an illusion, as the eight pilots are flying their Alpha Jets at over 600km/h, sometimes separated by only two or three metres.

heart, when six form the heart and two solos cut through to create a smoking cupid’s arrow. There are others like Ariane: here the leader, the charognard and the solos form a vertical line. Either side of the second solo which is bringing up the rear, the intérieurs and the extérieurs form vertical lines slightly set back from the main one to resemble the shape of the Ariane 4 rocket. Then we have Croisillon, Balance, Super Balance, Dard and Cygne – in total there are more than 20!

A first class poster

Flight call: Athos

Last year’s parade attracted a host of high flying (literally!) protagonists as part of the first Ailes de Saint-Tropez (air show). Born out of a partnership between the town council and the Latécoère group organising the commemoration, it offered a retrospective and fascinating exhibition paying homage to this visionary industry. The poster was first class, with a programme matching the ambitions of both partners.

Breathtaking displays

Ten-time French champion and world champion in 1988 and 2000, aerobatic specialist Catherine Maunoury opened the ball unveiling all her considerable talents aboard an Extra 3000, followed by Julien “Axel” Folley in his Alpha Jet. Next up was the Sea Fury trailing thick swirling smoke, while the seaplane Catalina made multiple return trips followed by an Air France DC 3 over the bay. Closing this part of the show was the Breitling Jet Team who put on a breathtaking display of loops and terrifying acrobatics that left everyone quite dizzy. Finally it was the turn of the legendary Patrouille de France to enter the aerial arena, led by their leader Cédric Tranchon.

Balance, Super Balance, Dard or Cygne

Traditionally the Patrouille programme is renewed every year and each one is unique. The order of the figures and use of the various formations are determined by the leader at the start of the season. The names of the figures are quite special. An emblematic manoeuvre is the

The eight Athos are actually ten. The first, Athos 1, is the leader, a post he or she holds for a year and the only one who is truly indispensable as the “conductor” who cannot be replaced. It is Athos 1 who determines the figures and formations the Patrouille will perform that season. Next come the intérieurs, Athos 2 and Athos 3. It is their first year with the Patrouille and they stay close to the leader during formations. Athos 4 is the charognard (‘scavenger’) and will step into the leader’s shoes the following year. The name comes from the position as the one directly behind the leader who is literally swallowing the leader’s fumes! Then we have the extérieurs.

Total confidence

The extérieurs, Athos 5 and Athos 6, are the most experienced and are the two who fly the furthest away from the leader. However, the beauty and grace of their manoeuvres should not blind us to the difficulty of the exercises where confidence between pilots is absolute. Athos 7 (lead solo) and Athos 8 (second solo) are the ones who do the deathdefying cross-over numbers. The ninth of these eight pilots is Athos 9 who is capable of replacing any one of the other pilots except the leader. Finally, the tenth of these eight known simply as Athos 0 is the Flight Director in charge of security and the one who comments on the presentation from the ground. And last but not least is the invisible but indispensable squad of technicians and specialists of these flying machines, without whom there would be no Patrouille de France.

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Patrimoine Heritage

La Tartane © Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

“ Sant Troupès”

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ur le môle Jean Réveille, la tartane “Sant Troupès” est une pièce rare du patrimoine tropézien. Seule tartane gréée voiles latines de nos côtes de Méditerranée française, elle est classée BIP depuis juin 2011, c’est-à-dire dotée du label “bateau d’intérêt patrimonial”. Construite il y a une vingtaine d’années aux célèbres chantiers Trapani à Cassis, la tartane “Sant Troupès” est présentée par la Société Tropézienne des Voiliers de Tradition, association reconnue d’intérêt général en mars 2012 pour sa division “ Tartane ” eu égard au caractère patrimonial et culturel de ce bateau. Ce qui lui permet d’accéder aux dispositions fiscales prévues pour les donations et le mécénat. Soutenue par une poignée de fidèles, elle vient de subir quelques travaux d’aménagement (bordées refaites, étrave et surquille, pose d’un puissant moteur). Chaque année, la tartane “Sant Troupès” participe à de belles manifestations : voiles latines, bravades, fête de la Saint Pierre (patron des pêcheurs), venue du père Noël (en décembre) par la mer… Historiquement, la tartane était un bateau de transport de matériaux (barriques de vin, sable, tuiles…). Elle pourrait aujourd’hui servir de “tartane-école” pour transmettre aux jeunes générations l’instruction maritime de la navigation à la voile latine.

M

oored on the Jean Réveille jetty, the tartane Sant Troupès is a rare jewel in Saint-Tropez’ heritage. The only lateen-rigged tartane on the French Mediterranean coast, she was listed as a BIP in June 2011, in other words she is a bateau d’intérêt patrimonial (a boat of interest to our national heritage). Built around 20 years ago by the famous Trapani boatyard in Cassis, Sant Troupès is represented by the Société Tropézienne des Voiliers de Tradition, an association that received “of general interest” recognition in March 2012 for its tartane division in view of the craft’s cultural and patrimonial significance. It means the boat can benefit from tax relief measures for any donations or sponsorship. Supported by a handful of loyal fans, she has just undergone a refit (planking, stem and keel redone, and a more powerful engine fitted). Every year the Sant Troupès takes part in all the major events: Voiles Latines, Bravade, Saint Peter’s festival (patron saint of fishermen), etc, and is the one chosen to bring in Father Christmas (in December) by sea. Historically, the tartane was a commercial vessel used to transport materials (wine barrels, sand, tiles, etc). Today she could serve as a “tartane sailing school” to pass on to future generations the skills required to navigate with a lateen sail.

Contact : STVT - Mr Colombani 06 09 18 47 30

Arrivée du Père Noël sur la tartane Father Christmas arrives on the tartane

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Rendez-vous Meeting

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

A Saint-Tropez, le père Noël arrive toujours par la mer

C’est un Saint-Tropez tout habillé de lumières que vous découvrirez lorsque vous viendrez en décembre. Les plages ont recouvré leur aspect naturel, les terres des champs sont au repos, la durée des jours baisse, mais alors le village revêt ses habits de fête et se pare d’or et de magie pour célébrer l’avent. A Saint-Tropez, on aime Noël et on le fête dans la belle tradition provençale.

A

Un public concentré et nombreux

lors que la lumière s’éclipse au solstice d’hiver pour mieux renaître au printemps suivant, la lumière est moins élevée au zénith. Les nuits sont longues, propices aux fêtes de fin d’année et aux veillées. Une féérie de couleurs tourbillonnantes illumine les façades du port, la place des Lices brille de mille feux et l’arbre-roi de met à scintiller sur le miroir de la patinoire…

Au début du mois, la 12e édition des Mystères du XXIe siècle a fait salle comble. De passionnants débats autour de la question de l’éthique dans notre société ont résonné tant au cinéma La Renaissance qu’à la salle Jean-Despas. Tour à tour, le chercheur Jean-Claude Ameisen, le cancérologue David Khayat et le généticien Axel Kahn ont suscité un intérêt soutenu auprès du public concentré et nombreux.

Crèche de Noël

Jusqu’à l’hiver prochain

L’hiver passé, la reine, la princesse de glace fut Surya Bonaly. Précédée par douze saxophonistes du conservatoire intercommunal Rostropovitch-Landowski, la troupe “Rêves de glace” de Surya Bonaly offrait en fin d’après-midi sur la patinoire installée sur la place du 15e corps un spectacle acrobatique et coloré devant un public admiratif. Après ce parcours lumineux, les visiteurs ont pu ensuite contempler la crèche de Noël au lavoir Vasserot et les crèches du monde réalisés par l’association Passions-Traditions.

Mais, tradition désormais bien… ancrée à Saint-Tropez, le moment tant attendu de l’apparition du père Noël est arrivé ! Fidèle, le soir du samedi 24 décembre à 18h, le père Noël est arrivé à bon port, quai Suffren, à bord de la tartane de Sant Troupès, lentement, majestueusement, triomphal. Aussi magique et tout aussi mystérieusement, il est reparti dans un nuage de fumée avant d’aller monter sur les cheminées, avec sa hotte sur le dos, puis de repartir dans ses neiges jusqu’à l’hiver prochain.

In Saint-Tropez Father Christmas always arrives by sea! If you come in December you will discover a Saint-Tropez lit up for Christmas. The beaches have all recovered their natural aspect and the town is dressed for a party in red and gold to celebrate Advent. Now is the time when the fields are resting and the days are shorter. In Saint-Tropez we celebrate Christmas as they do in Provence. put on a colourful and acrobatic display on the ice rink in front of an admiring public. After this illuminating show, visitors moved on to admire the nativity scene at Lavoir Vasserot and crèches from around the world organised by the Passions-Traditions Association.

As the light slips away with the Winter Solstice, ready to reappear the following spring, the sun is low in the La championne Surya Bonaly sky. The nights are long, but ideal for the end of year festivities with the dark evenings. An enchanting display of whirling colours lights up the harbour’s facades, while Place des Lices fairly sparkles, and the twinkling lights on a giant tree are reflected in the ice rink.

Until next winter

But of course a tradition that has firmly taken root in Saint-Tropez is the moment most of our little people are waiting for - the arrival of Father Christmas! Eternally faithful, he arrived in the harbour on the dot at 6pm on 24 December, born majestically and slowly on the traditional tartane boat, Sant Troupès. Just as magically and mysteriously he left in a cloud of smoke to climb down the chimneys with his sack on his back, before heading back to the snowy north until next winter.

Nativity scenes

Last year the queen of the ice rink was Surya Bonaly. Preceded by a dozen saxophonists from the inter-community RostropovitchLandowski conservatory, the Rêves de glace troupe of Surya Bonaly

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© Jean-Louis Chaix / Ville de Saint-Tropez

INsolite & personnalités Unusual moments & a few personalities

© Jean-Louis Chaix / Ville de Saint-Tropez

© Philippe Doignon / LMS / SIPA

Bjorn Borg, Christian Bîmes, Jean-Pierre Tuveri, David Ginola, John Mc Enroe sur l’esplanade du port pendant le Tennis Classic Tour 2011

© Philippe Doignon / LMS / SIPA

Soirée blanche chez Christophe Leroy

© Philippe Doignon / LMS / SIPA

L’ancien champion de tennis encore bien agile, Henri Leconte

Ilie Nastase et Fabrice Santoro contre Cédric Pioline et Henri Leconte jouant un double sur le port

© Philippe Doignon / LMS / SIPA

Naggy, animateur France 2, et son amie

© Philippe Doignon / LMS / SIPA

Bernard de La Villardière, animateur M6, en pleine forme sur le dance floor

© Philippe Doignon / LMS / SIPA

Le comédien Clovis Cornillac et son amie

Philippe Douste-Blazy, ex-ministre, secrétaire des Nations Unis

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La comédienne, Elsa Zylberstein


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© Make Up For Ever

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© Jean-Louis Chaix / Ville de Saint-Tropez

Parade du Polo Club Saint-Tropez - Haras de Gassin

© Malegue.com / Make Up For Ever

© Make Up For Ever

Défilé Make Up For Ever sur le port

© Malegue.com / Make Up For Ever

Fabrice Capitaine a réalisé le 1er Tour de France en voiture 100% électrique avec sa Tesla Roadster

© Philippe Doignon / LMS / SIPA

© Make Up For Ever

INsolite & personnalités Unusual moments & a few personalities

Défilé Make Up For Ever sur le port

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© Philippe Doignon / LMS / SIPA

INsolite & personnalités Unusual moments & a few personalities

Les comédiens, Jean-Paul Rouve, François-Xavier Demaison accompagnés du footballeur, Marcel Dessailly et de l’animateur TV, Nagui, ainsi que leurs amies.

© Philippe Doignon / LMS / SIPA

Cédric Pioline, Henri Leconte et Mansour Bahrami

Ambroise Michel et Dounia Coesens de la série TV, Plus belle la vie


Travaux Works

Les travaux du port

et de la Baie des Canebiers

Quais du port Travaux subaquatiques Dans le cadre de l’entretien et du contrôle des infrastructures portuaires, la commune de Saint-Tropez a fait réaliser une inspection subaquatique de l’ensemble des bassins portuaires (vieux port et bassin Jean-Lescudier). Cette inspection a mis en évidence certains désordres structurels : d’une part, des affouillements en pied de quai induits par les propulseurs des yachts ; d’autre part, une corosion importante sur les quais en palplanches.

Harbour quays Underwater works As part of the regular maintenance and checks of harbour facilities, the municipality of Saint-Tropez commissioned an underwater inspection of the harbour basins (Vieux Port and the Jean-Lescudier basin). The inspection revealed some structural problems: firstly signs of undermining at the base of the quay by boat propellers and secondly significant corrosion of the quays supported with sheet piling.

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Works in the harbour and Canebiers Bay


Cet état du bord des quais pouvant fragiliser à terme leur stabilité, une campagne de reconnaissance géotechnique du sol a donc été menée par un bureau d’études qui a proposé à la Commune deux solutions. Un système combiné de pieux battus dans le sol avec la mise en place de palplanches ou la mise en place de murs en béton armé en forme de L posés sur le fond et ancrés dans le substratum. La deuxième proposition, plus économique, moins longue à mettre en place et n’occasionnant pas de gêne sonore due au battage des pieux, a été retenue. Ces travaux se dérouleront en deux phases : la première a débuté en octobre 2011 et s’est achevée en avril 2012. La seconde se déroulera à partir d’octobre prochain. Durée des travaux prévue : 7 mois. Coût de l’opération : 1,6 M € TTC.

Given that the state of the edge of the quays could ultimately weaken their stability, a consultancy firm was called in to carry out a geotechnical survey of the soil and they put forward two solutions. The first involves a system of piles driven into the ground with sheet piling and the second reinforced concrete walls in an L-shape on the seabed and anchored to the bedrock. The municipality has chosen the second option, as it is not so costly, will take less time to put in place and is not anywhere near as noisy as driving in piles would be. The work is being done in two phases: the first started in October 2011 and finished in April 2012. The second phase will start this October. Works are expected to take seven months at a cost of €1.6 million inclusive of tax.

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Travaux Works Baie des Canebiers Création d’une zone de mouillage L’ex-ministère du Développement durable, en partenariat avec la fédération des industries nautiques, lance chaque année depuis 2008 un appel à projets intitulé “Ports de plaisance exemplaires”. L’objectif : soutenir les collectivités territoriales dans leur recherche de solutions innovantes destinées à développer les capacités d’accueil des ports de plaisance, qu’ils soient fluviaux, maritimes ou lacustres. En 2011, SaintTropez avait présenté un projet concernant le mouillage organisé de la baie des Canebiers. Il a été retenu par le jury de sélection composé de représentants de l’Administration, d’organismes publics, d’associations de défense de l’environnement, de professionnels et d’experts. Ce projet de zone de mouillage saisonnière, opérationnelle d’avril à octobre, devrait comporter 50 à 70 postes sur corps morts pour des bateaux de 20 mètres maximum. Sa mise en place vise à réduire les mouillages forains dans une approche intégrée de préservation du milieu naturel : équipements les moins impactant sur l’environnement, gestion des déchets, éducation des plaisanciers… Elle devrait permettre, notamment, de protéger les herbiers de posidonie et de contribuer ainsi à lutter contre l’érosion. Cette zone de mouillage organisé devrait être testée dès cet été. Elle ne sera pleinement opérationnelle que pour la saison 2013. Saint-Tropez fait partie des six projets retenus sur 30 candidatures. Tous s’inscrivent dans la dynamique du Grenelle Environnement et du Grenelle de la Mer.

Canebiers Bay Creating an anchorage zone Every year since 2008, the previous ministry of sustainable development, in partnership with the water sports industries federation (Fédération des industries nautiques), launched an appeal for projects under the title “Ports de plaisance exemplaires” (exemplary marinas). The goal was to support local authorities in their search for innovative solutions to expand marina capacities to take more boats, be it on rivers, lakes or the sea. In 2011, Saint-Tropez presented a project to investigate how anchorages in Canebiers Bay could be arranged. The project was accepted by the panel, comprising representatives from the administration, public bodies, environmental groups and professional associations and experts.

The proposed zone for anchorage will be seasonal, from April to October and should contain 50 to 70 places on moorings for boats up to 20m LOA. The aim is to reduce the number of itinerant anchorages in an integrated approach to preserving the environment, for example using more eco-friendly materials, waste disposal management, educating owners, etc. In particular it should help protect the Posidonia fields and thus in the battle against erosion. The anchorage area should be ready for trials this summer, but will not be fully operational until the 2014 season. Saint-Tropez was one of six projects retained out of 30 applications, all of which were submitted as part of the Grenelle Environnement and Grenelle de la Mer initiative launched by the government in 2009.

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© Jean-Louis Chaix / Ville de Saint-Tropez

équipement communal Municipal plant

Station d’épuration

Ni odeur ni pollution Un équipement communal aux normes européennes

Deux ans de travaux auront été nécessaires pour que la “nouvelle” station d’épuration, située au pied de la citadelle, soit opérationnelle et réponde ainsi aux normes européennes. C’est assurément l’un des plus importants chantiers réalisés par la Commune depuis celui du nouveau port, comme le rappelait le premier magistrat, Jean-Pierre Tuveri, lors de son inauguration en juillet dernier. Le coût de cette mise aux normes aura coûté plus de 15 millions d’euros TTC, pris en charge par la Ville avec l’aide de l’Agence de l’eau, du Département et de la Région.

Wastewater treatment plant

No smell – no pollution A municipal plant to European standards Two years of work were required to ensure the “new” wastewater treatment plant at the foot of the Citadelle was up to European standards and operational. This is definitely one of the biggest projects undertaken by the municipality since the new harbour (Nouveau Port) project, as Saint-Tropez’ Mayor JeanPierre Tuveri reminded everyone at the official inauguration of the plant last July. The cost of upgrading it was more than 15 million euro including tax and was paid for by the town with support from the water agency, the department and the region.

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Station d’épuration Wastewater treatment “Si ce dossier a pu aboutir fin août 2008, c’est bien grâce à notre intervention auprès du ministre de l’Environnement, soulignait le premier magistrat avant de couper le ruban symbolique. Le chantier qui a démarré en septembre 2008 a duré près de deux ans. Nous en avons assuré intégralement le suivi”.

Une station sécurisée

Ni odeur ni pollution En fonction depuis fin 2010, la station d’épuration est désormais à peine visible. “Afin de ne pas dénaturer le site, situé à l’immédiate proximité du cimetière marin et de la Citadelle, il a été nécessaire, poursuivait JeanPierre Tuveri, de réaliser une station la mieux intégrée possible. Le partipris a donc été de créer une extension en sous-sol et d’habiller les parties émergentes avec des parements en pierres de Bormes”. Compte tenu de la proximité des habitations, “l’usine de dépollution a été équipée des technologies les plus performantes tant pour le traitement de l’eau que pour le traitement de l’air évacué”. Elle n’émet donc aucune odeur à l’extérieur et les eaux qu’elles rejettent en mer sont parfaitement dépolluées.

© Jean-Louis Chaix / Ville de Saint-Tropez

“Afin d’éviter d’éventuelles nuisances pour les habitations les plus proches de la vieille ville, a-t-il précisé, il a été convenu que la future station serait située en souterrain, sous l’actuelle place du Souvenir Français”. Plusieurs solutions avaient en effet été envisagées pour cette nouvelle réalisation. Afin de répondre aux normes exigées, la solution retenus consiste à créer un équipement entièrement neuf pour le traitement primaire et biologique des effluents allant de 0 à 600 m3/h. La station a été sécurisée par le doublement des prétraitements pouvant atteindre 1200 m3/h, ce qui permet d’arrêter désormais l’une des filières

en cas d’entretien sans incidence sur la qualité des effluents. Après sa mise en service, la station existante, datant de 1969, a été réhabilitée pour y accueillir le traitement des boues et des sous-produits.

“The fact this dossier was given the go-ahead at the end of August 2008 was thanks to our bringing it to the attention of the Environment Minister,” stressed the mayor before cutting the symbolic ribbon. “Work began in September 2008 and lasted nearly two years. We have monitored the project closely throughout that time.”

the quality of the treated effluent. After commissioning, the existing plant which dates back to 1969 was overhauled to treat sludge and by-products.

A secure plant

In operation since the end of 2010, the wastewater treatment plant is now barely visible. “So as not to spoil the site, which is very close to

He continued: “To avoid any potential nuisance to houses close to the old town, it was agreed that the future plant should go underground, beneath Place du Souvenir Français.” Several solutions were proposed. To meet

the seamen’s cemetery and the Citadelle, we had to make sure the plant was as well integrated as possible,” continued Jean-Pierre Tuveri. “The option taken therefore was to create an extension underground and to cover the exposed parts with rendered stone from Bormes.” Taking into account its proximity to houses, “the plant has been equipped with the most efficient technology” both in terms of how the wastewater and

the required standards the proposal adopted involved installing brand new equipment for the primary and biological secondary treatment of effluent from 0 to 600m3/h. As a safeguard, the pre-treatment capability has been doubled to handle up to 1,200m3/h, which means that if a channel is closed for maintenance there is no impact on

No smell – no pollution

exhaust air are treated. It does not emit any odour and the water that is discharged into the sea is completely “cleaned up”.

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Station d’épuration Wastewater treatment Prétraitement

dimension serait gênante pour les opérations ultérieures. Vient ensuite le traitement “primaire” qui vise à séparer les boues de l’eau dans un décanteur. Les eaux en ressortent en partie épurées avant d’être dirigées vers le traitement “secondaire”, de nature biologique. Cette phase ultime permet d’éliminer la matière polluante biodégradable dissoute dans l’eau domestique, après décantation.

Cette nouvelle usine de traitement, aux normes européennes, peut désormais traiter de manière biologique la totalité des effluents qu’elle reçoit correspondant à 40 000 équivalents/habitants. Concrètement, les eaux brutes arrivent à la station depuis trois postes de relevage, celui du Portalet, du Moulin-Blanc et du cimetière. Ces eaux brutes transitent tout d’abord par une chambre de sécurité qui détecte la présence d’hydrocarbures ou de substances polluantes avant de faire l’objet d’un prétraitement.

100% des eaux usées sont traitées Concrètement, les eaux passent ainsi dans un équipement dénommé “biofiltre” qui va dégrader les impuretés grâce à l’action de bactéries. Les eaux sont enfin épurées puis rejetées par pompage en mer. Dans la configuration de l’ancienne station d’épuration, seulement 13 % des eaux étaient épurées “biologiquement”. Aujourd’hui, 100 % des eaux usées sont traitées selon cette technique avant de rejoindre le milieu naturel.

Plusieurs phases Ces eaux subissent ensuite des opérations mécaniques et physiques destinées à extraire des matériaux (dégrillage), des sables et des huiles (dessablage/ déshuilage) et tout élément dont la nature ou la

Pre-treatment The new upgraded plant, which meets all European standards, has the capability to treat effluent from the equivalent of 40,000 inhabitants. Sewage arrives at the plant from three pumping stations, those at Portalet, Moulin-Blanc and the cemetery. It passes through a chamber which detects the presence of hydrocarbons or other polluting substances before the pre-treatment process.

Several phases The pre-treated wastewater then undergoes further screening and other mechanical processes to extract materials, sand and oil, and

any other element which due to its nature or size could hamper any subsequent operations. Next there is the “primary” treatment process to separate the sludge from the water in a decanter, before the partly purified water emerges and is directed to the “secondary” biological treatment. This last phase eliminates any biodegradable matter dissolved in the household water after decanting.

100% wastewater organically treated To be precise, the water passes through a “biofilter” where bacteria break down the impurities before the treated water is finally pumped out into the sea. With the configuration of the old plant only 13% of wastewater was biologically purified: today 100% is treated in this organic way.

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Environnement Environment

Démarche “Port propre” Saint-Tropez dans la course !

Clean Port initiative Saint-Tropez on target! Bassin Jean Lescudier

PORT DE

SAINT-TROPEZ Terre Plein du Nouveau Port Tél. +33 (0)4 94 56 68 70 - VHF CANAL 9 Fax +33 (0)4 94 97 31 02 www.portsainttropez.com capitainerie@portsainttropez.com

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Environnement Environment

“Port propre” Le saviez-vous ?

C

ette démarche vise à améliorer la gestion environnementale des eaux portuaires. Créé en 1979 et soutenue par la FFPP, ce projet s’inscrit dans un processus d’identification des causes de pollution portuaire et leur traitement aux moyens d’investissement, de formation des personnels et de communication auprès des usagers. Un label et une certification sont délivrés à l’issue de ce processus. Le port de pêche et de plaisance de Saint-Tropez est une direction des services communaux. Il comporte un total de 753 places répartis en trois bassins (le vieux port, le nouveau port et le port du Pilon) pour une superficie totale de 15 ha environ. Le vieux port accueille des navires d’une longueur de 50 m maximum avec un tirant d’eau maximum de 4 m. Il comporte 223 postes dont plus de la moitié sont réservés aux associations de plaisanciers locaux et aux professionnels. Le môle Jean Reveille peut accueillir des navires d’une longueur de 30 m maximum et le môle d’Estienne d’Orves des navires d’une longueur de 70 m maximum. Le nouveau port est limité à des unités de taille moyenne (21 m maximum) et le port du Pilon est réservé à la plaisance locale.

Cet ensemble portuaire connaît une fréquentation de navires de passage importante. Sa vocation de port d’accueil est confirmée par une moyenne de 7 000 bateaux en escale pour environ 20 000 nuitées par an. Il propose aux plaisanciers des bornes multiservices (BMS) avec un raccordement électrique (220 et 380 volts) à haute puissance (jusqu’à 250 ampères), un procédé d’électrovannes pour la distribution d’eau, un système de pompage pour la récupération des eaux usées (dirigées vers la station d’épuration de la ville). Les installations de réception des déchets sont accessibles tout au long de l’année. L’adhésion à la démarche “Port Propre” permet à la commune d’afficher sa volonté d’amélioration continue de notre environnement en équipant le port de plaisance d’une zone technique aux normes regroupant l’ensemble des activités de carénage et limitant ainsi l’impact induit par cette activité. Le port présente une forte activité exercée par les professionnels, une aire technique de plus de 2200 m² est à leur disposition ainsi qu’à celle des plaisanciers pour l’entretien des bateaux.

Did you know?

T

he fishing port and marina at Saint-Tropez is managed by the municipality. It comprises a total of 753 berths divided between three basins, the Vieux Port (old), the Nouveau Port (new) and Port du Pilon, covering an area of around 15 hectares. The Vieux Port accommodates the 50m vessels with a 4m draft. It has 223 places of which half are reserved for local and professional boating or sailing associations. The Jean Réveille jetty can take vessels with a maximum length of 30m and the Estienne d’Orves jetty boats with a maximum length of 70m. The Nouveau Port is restricted to average size boats (21m maximum) and the Port du Pilon is reserved for local pleasure boats. The whole harbour complex is very popular. Its mission, which is to be a welcoming harbour, is clearly being met as on average 7,000 boats call in every year and spend around 20,000 nights. It offers sailors multi-

service plug-in terminals, with power points equipped with 220 and 380 volt sockets supplying up to 250 amps, a solenoid control valve system to distribute water, and a waste water pump-out system (taken to the town’s treatment plant). Waste reception facilities are available all year round. By signing up to the Clean Port initiative, the municipality is demonstrating yet again an ongoing commitment to improve our environment by equipping the marina to the technical standards required involving anything to do with careening and thereby limiting the impact of that activity. For the many professionals who carry out this type of work in the harbour there is a careening area of more than 2,200m² available to them and to individual boat owners for boat maintenance.

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Environnement Environment

Charte « Pelagos » L’engagement de Saint-Tropez

« Pélagos » est un sanctuaire qui héberge un capital biologique de haute valeur patrimoniale par la présence de nombreuses espèces de cétacés, particulièrement nombreux en période estivale. Pour participer et s’engager dans cette démarche de protection, Saint-Tropez s’est prononcé favorablement suite à une délibération et un vote en Conseil municipal. « Pélagos » est un espace maritime, ersatz de carré de 87 500 km², qui inclut toute une partie littorale depuis le Var (presqu’île de Giens) jusqu’à Fosso Chiarone, au dessus de Rome. Il s’étend jusqu’aux côtes nord-est à nord-ouest de la Sardaigne comprenant ainsi Monaco et la Corse. Yann Tainguy, Préfet maritime de la Méditerranée, Christian Decugis, Maireadjoint de Saint-Raphaël, Jean-Pierre Tuveri, Maire de Saint-Tropez, Vincent Morisse, Maire de Sainte-Maxime, Patrice Amado, Maire-adjoint de SainteMaxime et François Gimming, Maire de la Croix-Valmer

En harmonie avec le milieu naturel

Ce sanctuaire « Pélagos » fait l’objet d’un accord entre l’Italie, Monaco et la France pour la protection des mammifères marins qui le fréquentent. Il s’agit d’un espace dédié à la concertation pour que les nombreuses activités humaines déjà présentes puissent s’y développer en harmonie avec le milieu naturel qui les entoure sans compromettre la survie des espèces présentes et la qualité de leurs habitats.

© Yan Prisco, Ville de Sainte-Maxime

Mission d’information et de sensibilisation du sanctuaire

Cette charte a plusieurs objectifs. Elle vise, d’une part : à réduire toutes les pollutions qui perturbent les cétacés ; rechercher une adhésion des communes et des partenaires territoriaux autour des idées « Pélagos » ; matérialiser le sanctuaire pour le grand public ; créer de nouvelles dynamiques de projets et de partenariats autour des mammifères marins. D’autre part : réaliser des actions concrètes en faveur des mammifères marins ; promouvoir Pélagos comme un réel moteur de développement et d’animation pour les communes ; intégrer ces dernières à la mission d’information et de sensibilisation du sanctuaire.

En présence du préfet maritime de la Méditerranée

L’engagement de Saint-Tropez en faveur de la charte Pelagos s’est concrétisé par une cérémonie officielle qui a réuni en mairie de SaintTropez plusieurs maires du littoral varois en présence de l’Amiral Yves Tainguy, Préfet maritime de la Méditerranée.

“Pelagos” offers a sanctuary for a priceless heritage - that of all the many species of cetaceans which are particularly numerous in summer in our region. Saint-Tropez has come out firmly in favour of contributing to this initiative to protect these species, following deliberations and a vote by the town’s council. The protected area defined by Pelagos covers 87,500km² which embraces a whole stretch of coastline from the Var (Giens peninsular) to Fosso Chiarone just north of Rome. It extends southwards, roughly in the shape of a triangle, as far as the north-east to the north-west coasts of Sardinia, taking in Monaco and Corsica.

In harmony with our natural environment

The Pelagos Sanctuary is the subject of an agreement between Italy, Monaco and France to protect the marine mammals which frequent this region. The area is designated a zone of cooperation to ensure that all man’s numerous activities are developed in harmony with the natural environment, without compromising the survival of these species and their habitat.

Mission to inform and raise awareness of the sanctuary

any pollution which disturbs the cetaceans; to unite the municipalities and partners in the territory around Pelagos ideas; to demarcate the sanctuary for the general public; and create new dynamics for projects and partnerships focused on marine mammals. On the other hand its purpose is also to realise concrete actions to help marine mammals; promote Pelagos as a real driving force for development and activities organised by the municipalities; and to integrate these latter goals into a mission to inform and raise awareness of the sanctuary.

In the presence of the Maritime Prefect for the Mediterranean

Saint-Tropez’ commitment to the Pelagos Charter was made official at a ceremony in the town hall, which was attended by mayors from several towns on the Var coast and Admiral Yves Tainguy, Maritime Prefect for the Mediterranean.

The charter has several objectives. On the one hand it aims to reduce

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Environnement Environment

© Ifremer

La Méditerranée sous surveillance Des mollusques au service d’Ifremer ! Immersion d’une poche de moules dans le cadre du réseau Rinbio

Le 28 mars dernier, le navire “L’Europe” a quitté le quai océanographique du Centre Ifremer Méditerranée de La Seyne sur Mer, près de Toulon (Var), pour mener, durant un petit mois, une campagne de surveillance de la qualité des eaux côtières méditerranéennes. Objectif : comparer leur état avec celui réalisé lors des deux précédentes campagnes. Avec un outil de mesure insolite : des moules !

La moule

Excellent filtreur ! Ces bivalves que sont les moules sont d’excellents filtreurs. Leurs capacités leur permettent de concentrer les différentes substances présentes dans l’environnement marin. Après plusieurs mois d’immersion, elles sont récupérées et conditionnées à bord pour être ensuite analysées en laboratoire. Plusieurs familles de contaminants sont étudiées : les contaminants métalliques, les molécules organiques organochlorées comme les PCB (Poly Chloro Biphényles), certains pesticides et les hydrocarbures aromatiques polycycliques issus des produits pétroliers. Mussels are bivalves and excellent filter feeders. Their method of feeding means the various substances present in the marine environment become concentrated. After several months of immersion, they are collected and vacuum-packed onboard before going to the laboratory for analysis. Several groups of contaminants are studied: metals, organocholorine molecules like PCB (Polychlorinated Biphenyls), certain pesticides and polycyclic aromatic hydrocarbons from oil products. (Source: Ifremer)

The Mediterranean under surveillance Molluscs working for Ifremer! On 28 March, the vessel L’Europe set sail from Ifremer’s Mediterranean Oceanographic Centre at La Seynesur-Mer, near Toulon, for a month-long campaign to monitor the quality of Mediterranean coastal waters. The purpose: to compare the state of the sea to results from two previous campaigns. And they are using an unusual measuring tool: mussels!

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© Ifremer / S. Lesbats

Environnement Environment

L’Europe pendant la première partie de la campagne DCE 3

I

ntitulée DCE 3, pour Directive Cadre Européenne sur l’Eau et “3” parce que c’est la troisième du genre, cette campagne est menée par les laboratoires environnement ressources Provence-azur-Corse et Languedoc-Roussillon de l’Ifremer en collaboration avec l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée et Corse. Il s’agit d’une campagne de caractérisation de la qualité des eaux marines et lagunaires qui se déroule tous les trois ans au titre de la DCE. Directive ambitieuse qui fixe comme objectif le bon état écologique et chimique des masses d’eaux en 2015.

respectives, à ce programme de surveillance qui, en 2006, avait montré que les eaux côtières étaient globalement de bonne qualité. Cette campagne est complétée cette année en investiguant de nouveaux secteurs en particulier ceux soumis à une plus forte pression anthropique.

Une campagne pluridisciplinaire

La Méditerranée est aujourd’hui menacée en termes, notamment, de pression sur le littoral, de dégradation des écosystèmes marins et de surexploitation des ressources. Elle subit, observe Ifremer, une évolution qui pourrait être très rapide du fait du réchauffement climatique et de l’érosion de la biodiversité. L’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée et Corse et l’Ifremer contribuent, chacun dans le cadre de leurs missions

Les laboratoires “Environnement Ressources” de l’Ifremer des régions Languedoc Roussillon, Provence Alpes Cote d’Azur et Corse gèrent plusieurs réseaux de surveillance nationaux et régionaux et mènent tout au long de l’année des campagnes similaires de prélèvements et d’analyses. Suivre l’évolution de la qualité des eaux permet aussi de mesurer l’efficacité des actions publiques en matière de gestion du littoral. La campagne DCE s’inscrit dans cette mission d’évaluation des eaux côtières méditerranéennes. Une campagne pluridisciplinaire basée sur des moyens nautiques locaux est également prévue cet été pour évaluer la qualité des milieux lagunaires à l’échelle des trois régions. Texte Ifremer

C

Ifremer contribute with their respective missions to this programme which in 2006 showed that the coastal waters were generally of a good quality. This campaign will be extended this year to new sectors, in particular those subject to more pressure from man’s activities.

De nouveaux secteurs

alled DCE 3, which stands for “Directive Cadre Européenne sur l’Eau” and the number three to indicate that it is the third campaign, it is being carried out by Ifremer’s Provence-AzurCorsica and Languedoc-Roussillon environment resources laboratories, in collaboration with the Rhône-Mediterranean and Corsica water agency. It is a campaign to classify the quality of sea and lagoon water which is carried out every three years as part of the DCE. This ambitious European directive has set a target to have ecologically healthy water by 2015.

New sectors

The Mediterranean is under threat, notably due to intense pressure on the coast from human activities, the deterioration of marine ecosystems and over-fishing. According to Ifremer, it is undergoing an evolution that could start rapidly accelerating due to global warming and loss of biodiversity. The Rhône-Mediterranean and Corsica Water Agency and

A multi-disciplinary campaign

The Environment Resources laboratories of Ifremer in the LanguedocRoussillon, Provence-Alpes-Cote-d’Azur and Corsica regions manage several national and regional surveillance networks and conduct similar sampling and analysis campaigns all year round. Monitoring changes to water quality also means local authorities can measure how effective their actions are in managing the coastline. The DCE campaign is part of this overall mission to assess Mediterranean coastal waters. A multidisciplinary campaign is also planned this summer to assess the quality of the environment in lagoons across the three regions. Texte Ifremer

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Environnement Environment

Technologies sous-marines

Le HROV bientôt opérationnel !

© Ifremer

Basé à La Seyne-sur-Mer, le centre Ifremer Méditerranée héberge l’unité de recherche “Systèmes sous-marins” qui développe les engins sous-marins innovants de demain. Il travaille actuellement au développement d’un HROV (Remotely Operated Vehicle Hybride), une sorte de robot submersible téléguidé au travers d’une longue fibre optique, par un pilote depuis la salle de contrôle d’un navire, ou en mode totalement autonome sans liaison physique avec le navire.

HROV (ROV hybride)

© Ifremer / Michel Gouillou

Centre Ifremer Méditerranée (à La Seyne-sur-Mer)

Q

u’est-ce qu’un HROV et comment ça marche ? Un HROV est un moyen d’intervention, d’inspection et de cartographie haute résolution, optimisé en termes de coût d’exploitation, sur la base d’un engin sous-marin. Il offre des possibilités de déploiement en mode télé-opéré ou autonome (AUV pour Autonomous Underwater Vehicle) pour des applications côtières et plateau (jusqu’à 2500m) à partir de navires côtiers. Ces navires seront non nécessairement équipés d’un système de positionnement dynamique permettant de garder le navire en station, ou spécialisés dans le déploiement de robot, ce qui contribue à l’optimisation des coûts de mise en œuvre opérationnels principalement dimensionnés par le coût et la disponibilité des navires porteurs. Ce système a pour objectif d’assurer des missions de cartographie acoustique ou d’inspection locale avec une navigation très près du fond, des capacités de positionnement dynamique et une imagerie optique de haute résolution géo-référencée. Il pourra effectuer en outre (en mode ROV uniquement) des missions d’intervention légères réclamant une bonne précision, comportant des petits prélèvements (eau, sédiment, espèces) et la mise en œuvre d’outils légers. Une des spécificités du H-ROV sera sa capacité de travail sur de fortes pentes.

W

hat is an HROV and how does it work? The HROV is a costeffective way of carrying out close-up inspections, sampling and instrument deployment/recovery operations returning high resolution images. It can be remotely controlled or operate fully autonomously (AUV for Autonomous Underwater Vehicle) down to depths of 2,500m from coastal research vessels. The latter will not necessarily have to be equipped with a dynamic positioning system to keep them in position or be specialised in the deployment of robots, thereby helping to keep down costs which are largely based on the size and availability of research vessels to carry them. The goal is to use them for acoustic mapping and inspection assignments on the seabed, with dynamic positioning capabilities and high resolution geo-referenced optic imaging. In ROV mode they will also be able to carry out tasks such as taking samples (water, sediments, etc) using lightweight tools. A unique feature of the HROV is that it will be able to operate on very steep slopes.

Based in La Seyne-sur-Mer, Ifremer’s Mediterranean centre is home to an underwater systems research unit which is developing innovative equipment for tomorrow. The centre is currently working on a HROV (Hybrid Remotely Operated Vehicle), an unmanned submersible robot operated via a fibre optic tether from a research vessel’s control room, or totally remotely without any physical link.

Le concept

A la différence d’un ROV classique, le ROV hybride a son énergie embarquée sous forme de batterie. Il n’est donc pas nécessaire d’envoyer l’énergie via l’ombilical. Cela permet de limiter les moyens sur le pont du navire, notamment par la diminution des dimensions du câble et du treuil. En mode télé-opéré, le véhicule est déployé via une structure intermédiaire de type lest dépresseur, reliée au navire par un ombilical opto-porteur, et reliée au véhicule HROV par un dispositif de « laisse » très fine de type fibre optique passant les données et dont la longueur est réglée « intelligemment et automatiquement » en permanence grâce à mini treuil embarquée sur le robot. Pour les très faibles immersions (inférieures à 200m), un déploiement direct avec la laisse fibre optique, sans structure intermédiaire pourra être envisagé. Sa mise en service est prévue en 2014. Quant au Centre Européen de Technologies Sousmarines, l’Ifremer prévoit de l’inaugurer en septembre ou octobre de cette année. Texte Ifremer

The concept

The difference between a conventional ROV and a hybrid is that the latter has its own onboard energy source in the form of a battery. It is therefore not necessary to supply energy via an umbilical. This means less space is required on the research vessel for equipment as there will be less cable and a smaller winch. When in tele-operated mode the vehicle is controlled via an intermediary structure consisting of an armoured cable depressor, connected to the ship via an optobearer umbilical and to the HROV by a micro-thin fibre optic “tether” for the data transmission. Its length is continuously “intelligently and automatically” regulated by a mini-winch on the robot. When not required to go too deep (no more than 200m), the vehicle could be deployed directly via the fibre optic tether without the intermediary structure. It is expected to be commissioned in 2014. As for the European Centre for Underwater Technologies, Ifremer plans to inaugurate it in September or October this year. Texte Ifremer

Saint-Tropez

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agenda AGENDA Schedule Schedule

Culture et activités pour tous Culture and activities for everyone

JUILLET • Jusqu’ au 7 novembre Exposition biennale « 20 années d’émerveillement et de découvertes » Maison des Papillons • 7 juillet > 8 octobre Exposition d’été du musée « La Sculpture des peintres » Musée de l’Annonciade, 10h / 12h – 14h / 18h • 12 > 13 juillet Evénement Classic tennis tour 2012 – 2ème édition Avec Borg, Mc Enroe, Nastase, Leconte, Chesnoskov, Bahrami, Pioline, Santoro, Martina Navratilova… Parking du port • Samedi 14 juillet Fête nationale Bal populaire et feu d’artifice En ville • Vendredi 20 juillet : Evénement L’année de l’Inde à Saint-Tropez 16h : cérémonie militaire, square du général Allard, en présence de représentants des Marines nationales indienne et française, de la 2e batterie du 3e RAMA de Canjuers et de la fanfare de l’école d’application de l’artillerie. • 20 juillet > 15 août Dans le cadre de L’année de L’Inde 18h : inauguration de deux expositions consacrées à l’Inde : « Les Français au service du maharajah Ranjit Singh », « Women changing India » proposée par la BNP Paribas. Salle Jean-Despas 21h : spectacle de gala à la citadelle : "Bollywood legend" uniquement sur invitation. • 26 juillet > 13 août Festival de musique Les nuits du château de la Moutte Château de la Moutte

AOÛT • Mercredi 15 août Cérémonies patriotiques Les ailes de Saint-Tropez avec la participation de la Patrouille de France, du Breitling Jet Team et des Breitling Wing Walkers à partir de 15h50 • 18 > 19 août Régates L'aoûtienne, trophée Pourchet Golfe de Saint-Tropez • 17 > 30 août Exposition de peintures Josiane et Gérard Abrial Lavoir Vasserot – entrée libre • 25 août > 2 sept. Evénement Salon des Antiquaires Salle Jean-Despas • 31 août > 6 sept. Exposition de peintures Monique Serrati Lavoir Vasserot – entrée libre

SEPTEMBRE • 15 > 16 septembre Evénement Journées européennes du Patrimoine Chapelles Sainte-Anne et Miséricorde. • 22 sept. > 3 octobre Exposition de peintures Association Internationale des artistes contemporains Salle Jean-Despas

OCTOBRE

MARS

• 13 > 14 octobre Evénement Paradis Porsche 19ème édition Esplanade du port

Mer et montagne Festival ARMEN Golfe de Saint-Tropez

• 15 > 19 octobre Cinéma Festival international du cinéma des Antipodes La Renaissance • 17 > 20 octobre Régates nautiques Les Dragons Golfe de Saint-Tropez • 26 > 29 octobre Evénement Grande braderie des commerçants En ville de 9h à 19h

DÉCEMBRE Tout le mois Noël à Saint-Tropez En ville Les mystères du 21ème siècle Salle Jean-Despas

JANVIER Noël des Antiquaires Salle Jean-Despas

FÉVRIER Carnaval Provençal En ville Le tour cycliste de Var En ville Le challenge IRC voile Golfe de Saint-Tropez

• 29 sept. > 7 octobre Régates nautiques Les voiles de Saint-Tropez Golfe de Saint-Tropez • Jusqu’ au 8 octobre Exposition d’été du musée « La Sculpture des peintres » Musée de l’Annonciade, 10h / 12h – 14h / 18h

Saint-Tropez Saint-Tropez 128

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AVRIL Festival de printemps de musique Salle Jean-Despas Salon des artistes contemporains Salle Jean-Despas

MAI Euro-Festival HarleyDavidson En ville Les Voiles Latines Golfe de Saint-Tropez Les Bravades En ville La nuit des musées Le printemps des Antiquaires Salle Jean-Despas

JUIN Giraglia Rolex Cup Golfe de Saint-Tropez La bravade des Espagnols En ville La fête de la Musique En ville Salon des peintres et sculptueurs Salle Jean-Despas Trophée du Bailli de Suffren Golfe de Saint-Tropez Programme susceptible de modification

INFORMATIONS Port de Saint-Tropez Capitainerie Terre-Plein du Nouveau Port 83990 Saint-Tropez Tél : 04 94 56 68 70 Fax : 04 94 97 31 02 capitainerie@portsainttropez.com www.portsainttropez.com Adresse e-mail de demande de réservation de places au port : reservation@portsainttropez.com Mairie de Saint-Tropez 2, place de l’Hôtel de Ville BP 161 - 83990 Saint-Tropez Tél : 04 94 55 90 00 www.sainttropez.fr Saint-Tropez Tourisme Informations 24h/24 Evènements et festivités, hôtels, restaurants, plages, vie nocturne, visites guidées 0892 68 48 28 (0,35€/min) www.sainttropeztourisme.com Société Nautique Société nautique de Saint-Tropez - Nouveau Port BP 72 83992 Saint-Tropez Tél : 04 94 97 30 54 Fax : 04 94 97 87 00 E-mail : snsttropez@aol.com www.snst.com

INFORMATION Port de Saint-Tropez Harbour office Terre-Plein du Nouveau Port 83990 Saint-Tropez Tel : 04 94 56 68 70 Fax : 04 94 97 31 02 capitainerie@portsainttropez.com www.portsainttropez.com E-mail address for reservations request for places in the harbour : reservation@portsainttropez.com Mairie de Saint-Tropez 2, place de l’Hôtel de Ville BP 161 - 83990 Saint-Tropez Tél : 04 94 55 90 00 www.sainttropez.fr Saint-Tropez Tourisme 24H/24 information Events and festivities, hotels, restaurants, beaches, night life, guided visits 0892 68 48 28 (0,35€/min) www.sainttropeztourisme.com Sailing Club Société nautique de Saint-Tropez - Nouveau Port BP 72 83992 Saint-Tropez Tel : 04 94 97 30 54 Fax : 04 94 97 87 00 E-mail : snsttropez@aol.com www.snst.com


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