N° 101
Pratique
ARTS
Puissance et féminité
www.pratiquedesarts.com EWA KARPINSKA
Immersion dans un chef-d’œuvre
EXTRAIT YANN LESACHER
La subtilité des
gris colorés DOSSIER TECHNIQUE
GUIDE PRATIQUE p. 43 I I I
COMMENT MAÎTRISER L’ART DU PORTRAIT ?
I I
Test : des huiles très haut de gamme Crayons et techniques mixtes Roses en camaïeu : valeurs et volume Huile : une scène, deux atmosphères Aquarelle : tout savoir sur le Yupo
En balade sur le littoral breton AQUARELLE
Les secrets des contrastes éclatants L 14786 - 101 - F: 6,50 € - RD
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DES
SCULPTURE
Pratique
DES
ARTS
www.pratiquedesarts.com
N°101SommaireSomma Sommaire 38
PASTEL Bernard Collet
SCULPTURE Anne Mourat
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Ce qui touche l’artiste ? La puissance de vie, qu’incarnent les femmes de son Afrique d’adoption.
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HUILE-DESSIN
6 PORTFOLIO Françoise David-Leroy
Découverte 6 Portfolio
La poésie des arbres
12 La fondation Taylor Une institution chargée d’histoire mais qui promeut l’art de son temps.
16 La vie des arts L’actualité culturelle en France et en Europe.
30 Chef-d’œuvre à l’étude Grâce à deux expositions, à Caen et à Paris, l’œuvre d’Edvard Munch se lit à travers sa vie.
Espace lecteurs 22 Shopping 68 Courrier 70 Nos lecteurs ont du talent 74 Votre librairie artistique Pour aller plus loin dans votre pratique.
80 Petites annonces 82 Vos prochains rendez-vous
À la rencontre des artistes… 24 Huile-Dessin
Les vies silencieuses FRANÇOISE DAVID-LEROY
Arbres
38 Pastel
ÀD
ÉT AC H
BERNARD COLLET « L’art est un jeu »
ER
Le guide pratique
De l’Égypte à la Bretagne, en passant par la Corse, Bernard Collet pose un regard épicurien sur le paysage. Son credo : le plaisir de la découverte, en art comme dans la vie.
43 Un lieu, un artiste YAN LE SACHER sur le GR 34 Il a entrepris de faire rimer randonnée avec carnet et dresse un portrait quotidien, humoristique et humaniste, de sa Bretagne.
Rendez-vous pages 42-43
48 DOSSIER LES BASES
DU PORTRAIT 1re partie
Henri-Pierre Bourget aborde ici le visage par le dessin : le canon masculin et féminin et le vieillissement des traits.
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54 Aquarelle Tableau à la loupe EWA KARPINSKA Elle ne cesse d’explorer la thématique du minéral. Ici, ce sont les intéractions entre l’eau et la roche qu’elle analyse en peinture.
56 Sculpture Entre dessin et volume ANNE MOURAT
Des portraits féminins minimalistes qui tendent à l’universel.
Trait et modelage : deux médiums complémentaires au service de la forme.
34 Huile
62 Aquarelle
La ville, la nuit FRÉDÉRIC EMMANUEL PINTON
Faire vibrer les couleurs CLAIRE SCHROEVEN-VERBIEST
À la nuit tombée, la ville, sous les phares et les néons, prend un tout autre visage.
Elle manie à merveille le blanc et le décline à l’envi au profit des contrastes colorés.
Feuilletez des extraits de magazines, retrouvez 1 000 adresses d’événements culturels près de chez vous…
ABONNEMENT EXPORT (frais d’envoi inclus)
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1 AN 41,90 € 41,90 € 41,90 €
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Pratique des Arts n° 101 / Décembre 2011-Janvier 2012
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Concours Ils ont gagné !
NOS LECTEURS ont du talent
Pratique des Arts, en partenariat avec Clairefontaine, est heureux de décerner aux gagnants un lot de blocs papier pour le croquis et l’aquarelle…
* Photos et lots non contractuels
À chaque numéro de PDA, des lecteurs sont exposés dans nos pages et 3 lauréats récompensés par notre jury. Alors, quelle que soit votre technique, n’hésitez pas à nous envoyer vos œuvres afin de tenter votre chance !
VÉRONIQUE CHENU 13, rue du Château d’eau 49340 Trémentines E-mail : verochenu@free.fr
N° 1
No one’s land. 2011. Acrylique, huile et collage sur toile, 73 x 54 cm.
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Pratique des Arts n° 101 / Décembre 2011-Janvier 2012
The Grapes of Wrath. 2011. Acrylique, huile et collage sur toile, 73 x 54 cm.
L’art est un jeu Curiosité infinie pour « tout ce qui vit », quête de la joie… Chez Bernard Collet, cet élan prend forme dans des paysages au pastel aux couleurs éclatantes, qu’il aime à réaliser en s’immergeant dans la nature. Mais l’esprit d’aventure du peintre l’amène à explorer de nombreux autres sujets, démarches picturales et techniques…
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Pratique des Arts n° 101 / Décembre 2011-Janvier 2012
Pastel Bernard Collet
L
Baie d’Ajaccio : Vieilles maisons à Pietrosella. Pastel sur Canson, 50 x 65 cm.
Par Anne Daubrée et Arnaud Dimberton. Photos : Benoît Moyen.
PORTRAIT Dès son enfance parisienne, dans les années 1940, Bernard Collet croque la ville depuis le pont des Arts. Depuis, il n’a jamais lâché ses pinceaux, tout en menant en parallèle son activité d’enseignant en histoire. C’est en Algérie, durant son service militaire, qu’il découvre ce qui deviendra sa technique de prédilection : le pastel. Au début des années 1960, Bernard Collet fait l’école des Beaux-Arts de Paris. Il découvre l’abstraction en travaillant dans l’atelier du peintre Orazi. En plus de ses fréquents voyages (Égypte, Grèce…), il partage aujourd’hui son temps entre Paris et la baie de Morlaix. CONTACT www.bernardcollet.fr
a peinture envahit l’espace, dans l’appartementatelier parisien de Bernard Collet qui nous accueille chaleureusement. Des dizaines de toiles aux formats et aux styles variés – en attente de partir pour une exposition – encombrent l’entrée. Ciels immenses et larges toiles sur lesquelles s’épanouissent d’exubérantes fleurs tropicales côtoient des paysages marocains, napolitains ou encore égyptiens, croqués sur le vif durant les nombreux voyages de l’artiste… Poussé par une curiosité insatiable, Bernard Collet ne cesse d’explorer : la nature, le monde, son propre regard, en modifiant sans cesse son traitement pictural, mais aussi les techniques, qu’il varie et mélange parfois. Pour ce peintre gourmand de l’existence, grand admirateur de Matisse, « l’idée est d’attraper un peu de vie, du monde que l’on a autour de soi, par le dessin et la couleur ». Véritable fil conducteur, la joie se propage à travers son œuvre. « Mon axe, c’est de faire plaisir à l’œil. Je cherche le plaisir, ce qui peut exprimer le côté beau de la vie » raconte cet artiste qui s’attache par exemple à restituer les beautés de l’Égypte atemporelle. « Chaque année, pratiquement, depuis vingt ans, je vais en Egypte. Pour moi, c’est le dépaysement par les paysages, par le végétal, le minéral, le climat, l’histoire. Et, dans l’art égyptien, il y a un optimisme prégnant, de belles couleurs… » De fait, en Égypte et ailleurs, les couleurs explosent, chez ce peintre qui doit se maîtriser pour contenir sa palette. « J’ai souvent une palette assez chaude que je m’efforce de refroidir en utilisant des verts et des bleus, par exemple. Un ami peintre me répétait que les couleurs chaudes devaient être minoritaires dans un tableau, et les couleurs froides ou neutres, majoritaires. Mais je préfère les jaunes. Le naturel revient très vite… » sourit Bernard Collet, avant de nous montrer ses pastels favoris, des « couleurs gourmandes » : un vermillon très orangé, un jaune très vif…
PASTEL SOUS CONTRÔLE Des pastels, Bernard Collet en possède une collection impressionnante, témoin de son amour pour cette technique qui lui permet de « reproduire les effets de la lumière » et la vie, sa vibration. « L’huile recouvre, le pastel donne un frémissement » estime l’artiste. De plus, cette technique correspond Pratique des Arts n° 101 / Décembre 2011-Janvier 2012
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HUILE
avec la collaboration d’Agnès de Sergueï Guillon Toutounov
Texte et et photos photos :: David David Gauduchon. Gauduchon. Texte
Interprétez
une scène d’intérieur Ses coordonnées sur www.pratiquedesarts.com
Matériel
I Toile montée sur châssis, format 12P (46 x 61 cm). I Huiles de marques Rembrandt et Old Holland. I Médium à séchage rapide Quick Drying de Talens
I Pinceaux Isabey en martre kolinski, tailles 10 à 14 I Brosses plates Isabey en putois, réf. 6150 et 6157, tailles 4 à 8.
AU GRÉ DES ANGLES DE VUE ET DE L’ÉVOLUTION DE LA LUMIÈRE, UNE PIÈCE À VIVRE OFFRE UNE VARIATION INFINIE DE COMPOSITIONS ET D’HARMONIES COLORÉES, PAR DÉFINITION À PORTÉE DE MAIN. POURQUOI S’EN PRIVER ? VOICI DEUX INTERPRÉTATIONS TRAITÉES EN CAMAÏEUX ET RÉALISÉES À DEUX MOMENT DISTINCTS DE LA JOURNÉE. DES SUJETS INTIMISTES PAR EXCELLENCE, QUI REQUIÈRENT SENS DE L’OBSERVATION ET SENSIBILITÉ DANS LA CONDUITE DU TABLEAU.
En lumière chaude
1 La mise en place du sujet est un des moments que je
2 Je corrige en permanence mon dessin parallèlement
préfère. Il faut allier simplicité et justesse. Je raisonne en valeurs tout en posant les lignes de repères principales. Un ensemble de lignes et de taches structure peu à peu le tableau. Je commence très souvent par organiser l’information en noir et blanc comme pour l’escabeau et le repose-pieds. J’indique les premières lumières avec de larges aplats d’un camaïeu de beige clair rabattu d’une pointe de rouge de Venise sur les murs afin de réchauffer l’ensemble.
à la mise en couleur en respectant une règle importante : j’évolue d’une transcription synthétique vers plus de détails tout en m’attachant à l’évolution globale du tableau. Lorsqu’un plan ou un détail me gênent, je n’hésite pas à le faire disparaître en l’essuyant à l’aide d’un torchon.
3 Afin de créer des passages, j’ai recours à des frottis
4 Toujours à l’aide de larges aplats, je coordonne
appliqués à la brosse. Ici un gris verdâtre, corrigé avec de la terre d’ombre, me permet de changer l’architecture de l’escabeau. La recherche de la teinte qui va opérer le bon passage est importante.
chaque plan d’ensemble en recherchant les bonnes correspondances colorées. La direction donnée au coup de pinceau est importante car elle fournit des informations quant à la direction de la lumière.
Palette Base commune (variations 1 et 2)
I Noir d’ivoire, blanc mélangé, terre d’ombre, rouge de Venise, ocre jaune, bleu indigo, vert de vessie, laque de garance.
Couleurs supplémentaires (variations 2)
I Bleu de Delft, laques Rembrandt (jaune indien, stil de grain jaune).
« J’attache beaucoup d’importance à ma palette. Pas d’improvisation dans le choix des teintes ni dans leur emplacement, c’est autant de liberté et de disponibilités gagnées en cours d’exécution. »
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Pratique des Arts n° 101 / Décembre 2011-Janvier 2012
Le sujet 5 Je reviens sur la lampe, le canapé et les coussins pour lesquels je module les teintes dans des camaïeux de gris, de bruns et de beige. Je cherche à travailler en harmonie colorée principalement à partir de terre d’ombre et d’ocre jaune. Leur dosage permet d’apporter des corrections et de jouer sur la profondeur de certains détails tels les zones d’ombres, les coussins ou la lampe.
7 L’heure des choix s’impose. Je circule en permanence dans l’ensemble du tableau afin de régler les correspondances de tonalités et structurer les valeurs. Travailler avec plusieurs pinceaux chargés de différentes teintes me permet d’opérer plus intuitivement.
6 Je m’attarde sur la partie gauche de ma composition en précisant le dessin de la console. Je renforce la zone sombre de l’angle gauche à l’aide d’un brun soutenu de noir qui met en valeur les reflets colorés sur le plateau.
8 Synonyme d’économie de moyens, le travail en camaïeu requiert de la rigueur pour exprimer toute la richesse des valeurs et des tons. Le dosage de la pâte, en alternant des jus et des éclats de matière, concourt à exalter les lumières de ces gris colorés.
Mon petit salon vu de mon atelier, à travers l’enfilade de ma cuisine aménagée à l’américaine : un espace de lumière ouvert sur des teintes douces – beige et gris –, reflet de ma personnalité. Un lieu de repos cosy propice à la lecture et aux discussions entre amis. Un endroit que j’affectionne particulièrement et qui a déjà fait l’objet de très nombreux tableaux. La lumière naturelle en provenance de la fenêtre est diffusée par des voilages ; son intensité n’en demeure pas moins forte selon l’heure de la journée et la météo. Elle est propice à l’étude de contre-jour. Aussi, je décide de m’intéresser plus particulièrement aux jeux d’ombres et de lumières, aux reflets et aux zones d’opacité qui structurent la pièce : je choisis de débuter une séance tôt le matin, puis une seconde au cours de l’après-midi. J’opte pour un format paysage qui va me permettre d’embrasser l’architecture de la pièce dans sa quasi-totalité, la console de la cuisine et un pouf délimitant le premier plan.
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couleurs Claire L’univers des découverte Didier Schroeven-Verbiest Grare
Claire Schroeven-Verbiest
La passion du blanc éclatant Cette artiste aime « charmer l’œil » avec des sujets forts au graphisme enlevé. Sa passion première, le blanc, se mêle à son attrait pour les couleurs intenses dans des œuvres à l’aquarelle lumineuses et contrastées qu’elle décrypte ici pour nous.
O
n peut raisonnablement dire que mon obsession, ma passion, ce sont les sujets blancs. J’adore décrire le blanc qui est dans les ombres ou dans les lumières, en utilisant toutes sortes d’autres couleurs, comme le faisaient les impressionnistes. Mais ma technique préférée est de réserver le blanc du papier. Je fais parfois des retraits de couleur, surtout lorsque je dois corriger un passage. » Claire Schroeven-Verbiest, depuis qu’elle a quitté l’Europe et sa Belgique natale pour la baie de San Francisco, en Californie, il y a trente ans, s’est lancée à corps perdu dans la peinture. Elle a suivi des cours de peinture, de dessin, de perspective, mais aussi de photographie et de design, et participe encore régulièrement à des ateliers de peinture ou de design : « Je suis une perpétuelle étudiante ! », rigole-t-elle. Elle enseigne aujourd’hui l’aquarelle et le pastel (et parfois aussi le collage). Comment navigue-t-elle d’une technique à l’autre ? « J’aime les deux avec la même intensité et ne pratiquer que l’une ou l’autre me semblerait ennuyeux. C’est une approche très différente, mais lorsque je suis frustrée par l’une je passe à l’autre, et vice-versa. Le sujet d’un tableau dicte souvent le médium : pour les fleurs, les natures mortes, je préfère travailler à l’aquarelle, tandis que le pastel se prête mieux aux paysages et aux personnages. Ma technique à l’aquarelle est plus lente que celle au pastel, ce qui est à prendre en compte quand le temps presse. » Et si le blanc a bel et bien capturé son âme d’artiste, ce sont les couleurs vives qui la font vibrer. « Je les utilise à l’état pur, en général en petite quantité ; j’ai plutôt tendance à les mélanger pour créer des couleurs secondaires et tertiaires. En fait, je choisis une couleur ou une famille de couleurs qui dominera mon tableau et je les contraste avec des touches de leur complémentaire sur le cercle chromatique. » I
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PORTRAIT De nationalité belge, Claire Schroeven-Verbiest a vécu aussi en RDC (ex-Zaïre), en Allemagne et, depuis 1982, en Californie. Elle n’est pas diplômée en art mais s’intéresse au sujet depuis l’âge de 7 ans. Elle a suivi des cours (dessin, dessin d’après modèle, peinture) et continue son éducation artistique à travers des ateliers, notamment d’art abstrait et de collage, tout en enseignant elle-même le pastel et l’aquarelle. Son travail a été récompensé par de nombreux prix, a souvent été publié. CONTACT www.claireverbiest.com
Texte : la rédaction. Photos : Claire Schroeven-Verbiest.
Blanc et gris colorés Magnolia Awakening. Aquarelle, 60 x 44 cm.
Le sujet J’ai peint d’après une photo en couleurs cette grande fleur avec de grands pétales et son cœur bien visible. Le blanc est mon sujet favori. Il est mis en valeur par les feuilles d’un beau vert foncé, lisses et également simples dans leur forme. Le charme du vase réside dans la transparence du verre et les reflets créés. Cette transparence contraste avec la densité des cailloux dont les formes ovales sont déformées par l’eau et le verre. Les réserves Je n’utilise jamais de gomme à masquer. Je peins en réservant les blancs du papier, que je planifie dès le stade du dessin. Si je dois faire des retouches, j’utilise une espèce de gouache blanche qui s’appelle Aquacover. Le fond La couleur du fond est un mélange de jaune quinacridone et de violet, des couleurs que j’ai choisies et avec lesquelles je travaille souvent parce qu’elles granulent. Les effets de marbrures du fond découlent de ce mariage entre des pigments lourds et le grain torchon dont les creux fixent la couleur. Je mouille le papier avant de commencer à peindre dans l’humide. Ma technique J’ai travaillé dans l’humide pour le fond, les pétales, la tige, l’ombre portée du vase et les cailloux. Les feuilles ont reçu deux ou trois glacis propres à décrire leur épaisseur d’une façon convaincante. Leur apparence lisse est tout simplement due aux reflets sur les feuilles qui ne sont rien d’autre que le blanc du papier. Les couleurs J’ai choisi mes couleurs en fonction de la qualité des pigments : plus lourds dans le fond, plus légers dans les pétales ; elles sont de même valeur mais leur réaction au papier n’est pas la même. Ainsi, la nuance est subtile entre l’ombré du pétale et la couleur du fond, mais il n’y a pas de confusion. Cela contribue à l’harmonie de mon aquarelle.
« Les gris colorés donnent de l’importance aux valeurs et aux contrastes de matières. Si le fond avait été plus sombre, la fleur serait ressortie davantage, mais mon but était de peindre un sujet blanc dans une ambiance sereine. » Pratique des Arts n° 101 / Décembre 2011-Janvier 2012
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