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Le triomphe de Kiki

Un tyrannosaure se balade peinard avec son pote humain, un enfant appelé Tristan. Rien à signaler, si ce n'est qu'il s'appelle Kiki et qu'il bouffe (presque) tout le monde sur son passage… Avec cet album tranquillement truculent et pince-sans-rire, l'auteur Davide Cali et l'illustrateur Paolo Domeniconi ont remporté le Prix P'tits Mômes 2023. Nota leur pose trois questions.

D'où vient cette idée ? De votre enfance ou de votre imagination d'adultes ?

Davide : « Je pense que c'est un peu les deux : j'ai toujours été fan des dinosaures et j'aimerais, même adulte, me balader avec un T-rex. »

Paolo : « L'idée est entièrement de Davide. Il m'a proposé quelques histoires et j'ai beaucoup aimé celle-ci parce qu'elle est simple, légère et surtout très drôle. La seule chose que j'ai empruntée à ma vie, c'est le regard de Kiki : c'est le regard de mon chat quand il a un lézard dans sa bouche. »

Dans le monde de Kiki, quel rôle auriez-vous ? Le tyrannosaure ? L'enfant ? Les personnes mangées ?

Davide : « Mmm… Je pense l'enfant ! »

Paolo : « Je pense que je ferais partie des personnes mangées. Lorsque je croise un animal dans la rue, je ne peux m'empêcher de lui faire des compliments et de le caresser. Kiki me mangerait tout de suite. »

Dans le cadre du Prix P'tis Mômes, des adultes se sont inquiété-e-s en imaginant les réactions que le livre allait susciter, alors que les enfants explosaient de joie face à l'histoire de Kiki… Avez-vous eu des incertitudes sur l'accueil du livre ?

Davide : « Je vois que souvent les adultes se posent des questions sur les livres, genre : est-ce que c'est i Davide Cali (haut) et Paolo Domeniconi (bas). À gauche : « Kiki » dans spectacle du Prix P'tits Mômes adapté aux enfants en bas âge ? Est ce qu'il va leur faire peur ? Moi, je ne me pose jamais la question de la lectrice et du lecteur : j'écris essentiellement pour moi-même. Est-ce qu'on va lire mes histoires, est-ce qu'on va les aimer, on verra ça plus tard. Ça va sans dire, je suis content si mon travail est apprécié, mais le seul enfant pour lequel j'écris vraiment, c'est moi. L'écriture est, pour moi, un jeu personnel (que je partage quand- même ! ) En général, je vois que les enfants aiment beaucoup les histoires méchantes ! »

Paolo : « Je n'ai eu aucune incertitude et si je me souviens bien, avec Davide, nous ne nous sommes même pas posé la question. L'histoire est purement humoristique et le dessin ne montre rien de désagréable. Je pourrais dessiner un T-rex beaucoup plus réaliste et effrayant, mais il n'aurait pas sa place dans ce livre. Ce qui était important, c'était l'indifférence des gens qu'il croise et la banalité d'un dinosaure qui se promène dans la ville. En lisant, on comprend immédiatement qu'on est entré-e dans un jeu. »

Lectures d'été : retour à la révolution

L'été, lisez-vous autrement, lisez-vous autre chose ? En déambulant entre les rayons de nos bibliothèques, nous l'avons demandé à nos lectrices et à nos lecteurs… Par exemple à ce monsieur qui parcourt les romans en langues étrangères et qui nous dit s'appeler Viktor :

« En été je lis des livres plutôt légers, des romans policiers comme ceux de John Grisham (La Firme, L'idéaliste…). Mais c'est aussi une opportunité d'étudier des choses plus sérieuses, parce qu'on a plus de temps pour se concentrer sur la lecture. En été, je lis par exemple des livres historiques. Pas des romans historiques, mais des livres que j'avais lus pendant mes études : je prends mes vieux livres universitaires et je les relis. Mon sujet favori, ce sont les révolutions : leurs causes, leurs effets, parfois les souffrances qu'elles ont engendrées, ou la nouvelle ère qu'elles ont ouvert dans l'histoire d'un pays. »

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