EPHEMERIDE DE SEPTEMBRE

Page 1

EPHEMERIDE DE SEPTEMBRE

10 septembre 1915 : Premier numéro du « Canard enchainé ».

Le 10 septembre 2023, l'un des plus anciens titres de la presse française actuelle, et surtout le plus ancien titre de presse satirique encore actif, a fêté ses 108 ans !

Voici quelques anecdotes :

- Son nom fait allusion au quotidien L'Homme libre édité par Georges Clemenceau, qui critiquait ouvertement le gouvernement lors de la Première Guerre mondiale. Il subit alors la censure de la guerre et son nom est changé pour L'Homme enchaîné.

- « canard » signifie « journal » en français familier

- La création du journal durant la Première Guerre mondiale marque son positionnement jusqu'à aujourd'hui. Selon Laurent Martin, « la lutte contre la censure et le "bourrage de crâne", le pacifisme et l'antimilitarisme, la dénonciation des profiteurs de toutes sortes vont rester comme autant d'attitudes et de réflexes identitaires au long de l'histoire du journal »

- Le journal choisit de ne plus paraître entre juin 1940 et septembre 1944, à la suite de l'invasion allemande de la France ; il est réédité à partir de la libération de Paris

- Depuis les années 1960, c'est aussi un journal d'enquête qui révèle nombre d'affaires scandaleuses

- Il présente la particularité que son capital est verrouillé pour protéger son indépendance. Ses statuts imposent que ses actions soient détenues uniquement par les journalistes ou les retraités du journal.

- À la suite de l'attentat du 7 janvier 2015 contre le journal Charlie Hebdo, le Canard enchaîné reçoit des menaces. Le 14 janvier 2015, le journal rend hommage au dessinateur Cabu, pilier des deux périodiques.

- L'hebdomadaire est imprimé le mardi en début d'après-midi.

- Grâce à des frais de gestion limités et stables, et étant indépendant de revenus publicitaires, ce journal est un des rares en France dont le prix n'a pas augmenté de 1991 à 2021.

Son prix passe à 1,50 € le 3 février 2021, c'est la seule hausse de prix depuis trente ans.

Dans son numéro paru à cette date, le journal déclare que cette augmentation permet d'« assumer la crise du Covid » ainsi que le dépôt de bilan du distributeur de presse Presstalis(qui lui a coûté trois millions d'euros) et d'améliorer la marge des marchands de journaux, et permet aussi d'assurer sa sécurité économique.

En Suisse, le journal est toujours vendu 2,60 francs suisse en 2023, inchangé malgré l'augmentation de son prix de vente en France.

- Les dessinateurs de presse sont les acteurs indispensables du Canard depuis sa création. Les caricaturistes ont toujours une place importante dans les pages de l'hebdomadaire. Le Canard enchaîné compte un peu plus d'une douzaine d'illustrateurs réguliers

Et pour terminer, quelques manchettes du journal qui ont fait mouche à leur époque, et qui bourdonnent toujours de nos jours (désolé ) :

• juste après l'armistice de 1918, le journal titra : « Ouf ! » ;

• après les accords de Munich, le journal paraphrasa le coup de la victoire aux échecs et titra : « Tchèques… et mat ! » ;

• lors de l'élection présidentielle française de 1965, le général de Gaulle, convaincu d'être réélu dès le premier tour, ne fait pratiquement pas campagne. Or, le 5 décembre, le premier tour le met en ballotage face à François Mitterrand et un second tour va être nécessaire pour départager les deux hommes. Le Canard titre alors : « De l'appel du 18 juin… à la pelle du 5 décembre » ;

• 3 juin 1998 : « Grève des pilotes et inquiétudes sur le Mondial - La France un peu faible sur ses ailes ». Ici, le jeu de mots permet au Canard de lier deux événements : d'une part, la grève des pilotes d'Air France ; d'autre part, la Coupe du monde de football 1998 (on est une semaine avant son coup d'envoi) et surtout les sévères critiques dont fait à ce moment l'objet Aimé Jacquet, le sélectionneur de l'équipe française ;

• lors des grèves du secteur public, en 1991, face aux revendications salariales et aux refus de la Première ministre Édith Cresson d'augmenter les salaires, le journal titra : « Cresson : pas un radis ! » ;

• à la suite de l'accident nucléaire de Fukushima en 2011, le journal a titré « Au Japon, la réalité dépasse la fission » ;

• concernant la crise de la dette publique grecque, à partir de 2008, il titre par « La crise grecque ? Pas de quoi en faire un dra(ch)me ! » ;

• à propos de l'abandon des poursuites contre Dominique Strauss-Kahn aux États-Unis et de la plainte de Tristane Banon, en 2011, Le Canard titre « Les ennuis sont finis pour DSK ? Banon ! » ;

• à propos du naufrage du Costa Concordia en 2012 et de l'attitude du commandant, le journal titre : « Le commandant du Costa Concordia se défend : Pendant le sauvetage, j'ai toujours gardé les pieds sur terre » ;

• le 14 janvier 2015, dans un numéro en partie hommage à Cabu tué lors de l'attentat contre Charlie Hebdo, le journal titre : « Le message de Cabu : Allez les gars, ne vous laissez pas abattre ! ». La tête de Cabu dessinée par lui-même remplace pour l'occasion l'image traditionnelle du Canard en haut de la première page.

En espérant vous avoir appris quelque chose dans la joie et la bonne humeur, sachez que vous pouvez profiter de cet hebdomadaire dans toutes nos 7 bibliothèques de la ville.

Source : wikipedia
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.